Ombre et Lumière/Passé, Présent, Futur

Ici sont chroniquées les histoires des Etats et de leurs dirigeants

Modérateur : Modérateurs

Avatar de l’utilisateur
Hell
Messages : 743
Inscription : 23 févr. 2008, 13:37

Ombre et Lumière/Passé, Présent, Futur

Message par Hell »

1) Ombre et Lumière : Naissance du Hell


Chapitre I : Innocence

Chapitre II : Voyage en enfer

Chapitre III : Ascension

Chapitre IV : Consécration

Chapitre V : Vengeance

Avatar de l’utilisateur
Hell
Messages : 743
Inscription : 23 févr. 2008, 13:37

Re: Ombre et lumière

Message par Hell »

Chapitre I : Innocence


__________


Volcano, planète de cendres et de feu, irradiant toute vie à sa surface grâce à son uranium plus que présent. La vie est difficile, mais les hommes s’y sont adaptés. Comme sur toute planète, il y a des privilégiés et des plus démunis. Souvent, la richesse est accompagnée de la vanité et du mépris, alors que la pauvreté fait route avec la violence et la peur.

Les villes les plus mal famées de la planète se trouvaient dans la région la plus aride et la plus chaude de la planète, au niveau de l’équateur. C’est dans cette région qu’a grandi Astorias, dans la ville de Grandica. Il s’agissait d’une ville de taille assez importante divisée en une dizaine de quartiers, chacun dirigé par un gang. Les batailles entre eux étaient monnaies courantes, et la mort était aussi répandue que le simple fait d’aller au travail pour nourrir sa famille. La solution la plus simple et surtout la seule réelle solution pour vivre à peu près décemment était de faire partie d’un des gangs de la ville. Ces gangs, souvent dirigés par des familles « friquées », subvenaient de manière correcte aux besoins de ceux qui travaillaient pour eux. Cependant, ces travaux étaient souvent du genre illégal et risqué.

Les parents d’Astorias s’étaient refusés à rejoindre un de ces regroupements de truands, bandits, assassins. Ils avaient choisi de travailler dans l’usine de la ville et de passer leurs journées à mettre en boite les vis qui y étaient fabriquées. Cela payait peu, mais cela permettait de nourrir Astorias et de l’élever à peu près correctement. Ce gamin n’était pas comme les autres enfants du quartier. Il ne sortait que pour aller en cours et étudier. Le reste du temps, il était plongé dans les livres. Il préférait leur compagnie car il apprenait avec eux, il s’enrichissait. Il aurait pu en faire autant dans un gang, mais il aurait uniquement appris à se battre et à truander, ce qui ne l’intéressait pas.

Il restait donc chez lui en permanence. Tout ce qu’il savait de l’extérieur, il l’avait appris en écoutant ses parents ou ses camarades d’école. En écoutant ses parents, il avait fini par avoir peur de l’extérieur, des autres, de ceux qu’il ne connaissait pas. Les gangs, la violence, le trafic… Tout cela lui paraissait loin, étranger. Le seul moment où il pouvait s’y trouver confronté était sur le chemin de l’école, chemin qui faisait à peine plus de 500 mètres.

Astorias n’était finalement qu’un poids pour ses parents. Il coûtait cher, tant pour le nourrir que pour lui fournir ses livres, mais ils ne disaient rien, leur seul objectif était de l’élever correctement, et qu’il ait une chance de se tirer de se bourbier grâce à son éducation. Malgré leurs difficultés financières, ils refusaient toujours les propositions de Lord X qui s’était baptisé ainsi en même temps que « chef du quartier nord ». Ils ont préféré faire appel à un préteur sur gage pour offrir à leur fils une encyclopédie comme cadeau le jour de ses 15 ans. Pour Astorias, tout semblait beau et merveilleux. Il n’avait pas conscience des difficultés de ses parents et ne voulait probablement pas s’en rendre compte. Le plus important pour lui était de pouvoir lire, encore et toujours. Malheureusement pour lui, il allait être plongé brusquement dans la réalité de cette ville…
Avatar de l’utilisateur
Hell
Messages : 743
Inscription : 23 févr. 2008, 13:37

Re: Ombre et lumière

Message par Hell »

Chapitre II : Voyage en enfer


__________


Un jour comme un autre, Astorias rentrait de l’école, comme à son habitude. Arrivé à la maison, il mangea un morceau et alla dans sa chambre afin de se plonger dans ses livres. Lorsqu’il lisait, il ne voyait pas le temps passer. Rien ne pouvait le tirer de sa lecture, excepté la voix de ses parents l’appelant pour se mettre à table. Lorsqu’il arriva à la fin de son livre, il était pratiquement 23h. Aucun bruit dans la maison… Il n’entendait jamais ses parents rentrer, mais ils ne le laissaient pas dans sa chambre jusqu’aussi tard.

Il se décida donc à descendre de lui-même pour voir ce qui se passait… Rien. Tout était éteint, pas de lumière, personne dans la maison. Jamais ses parents ne restaient aussi tard au travail, ou alors ils envoyaient quelqu’un le prévenir. Il s’installa dans la cuisine et attendit patiemment que ses parents rentrent. La faim le tenaillait, mais il était incapable de se préparer quoi que ce soit à manger. Il aurait pu mourir de faim à coté d’un frigo rempli…

Plus le temps passait, plus il s’inquiétait. Lorsque 2h du matin arriva, il commença à réellement prendre peur. L’usine fermait à 1h au plus tard, et il n’y avait pas plus de 5 minutes de marche pour rentrer. Ils auraient du arriver depuis longtemps. Astorias avait envie de sortir pour les chercher, mais la peur du dehors était trop forte. De plus, la nuit, la rue appartient aux gangs et à leurs membres.

Il ne sait à quel moment, mais il avait fini par s’endormir. Soudain, la porte vibra sous les coups de poing d’un visiteur. Astorias sursauta et tomba de la chaise sur laquelle il était installé. Il lui fallu plusieurs secondes pour réaliser ce qui se passait, où il se trouvait et ce qu’il devait faire. Le temps qu’il sorte de sa torpeur, une voix se fit entendre derrière la porte.



Astorias, ouvre, c’est moi ! Dépêche toi, c’est important !


Il s’agissait de Vaiolos, le meilleur ami de son père, et également son parain. Astorias se dépêcha d’aller ouvrir la porte, mais il fit un bon en arrière en voyant la tête de l’homme se tenant face à lui. Vaiolos avait les yeux rouges et l’air fatigué. On aurait dit qu’il n’avait pas dormi de la nuit. Cet homme, pourtant d’une carrure impressionnante et au regard fier, semblait à ce moment la totalement abattu.

Il entra d’un pas lent, traînant les pieds, et alla s’avachir sur la chaise la plus proche de lui. Il ferma les yeux quelques secondes, comme pour se reposer, puis les ouvrit de nouveau, fixant Astorias droit dans les yeux. Il n’eut même pas à prononcer un seul mot, l’esprit vif du gamin avait déjà tout comprit.



Mes parents… Ils… Ils ont un problème ? Il leur est arrivé quelque chose ?

Ils sont morts, tout les deux… Assassinés cette nuit…



Vaiolos n’avait pas l’habitude d’être tendre. Il disait les choses de manière fort simple, même si cela pouvait choquer. Pour lui, il ne sert a rien de tourner autour du pot et de vouloir limiter une douleur qui de toute manière serait insupportable. Astorias s’était effondré sous ces mots… Morts… Assassinés…


Mais… Qui ? Pourquoi ? Ils n’avaient rien fait de mal… Je… Je…

Je sais bien mon p’tit. Malheureusement, nous n’y pouvons plus rien. J’ai parcouru toute la ville à leur recherche, et je n’ai même pas retrouvé leurs cadavres.

Donc, ils sont peut être encore en vie ?



Astorias avait bondi dans un élan d’espoir, mais il retomba très rapidement dans la triste réalité.


Non, sinon, ils seraient déjà rentrés.

Mais si tu n’as pas trouvé de corps, il est possible que…

Tais-toi !



La voix de Vaiolos s’était faite très ferme, mais elle tremblait également sous la monté de l’émotion, de la tristesse. Le regard qu’il posa sur Astorias mit fin à la conversation .


A partir de maintenant, je vais prendre soin de toi, ne t’inquiète pas. Mais nous en reparlerons plus tard. J’ai passé la nuit à rechercher tes parents, je dois me reposer. Et toi aussi d’ailleurs, je vois que tu n’as pas beaucoup dormi non plus. Tu préfère rester la ou venir chez moi ?

Je… Je crois que je vais aller à l’école. J’ai besoin de me changer les idées.

Oublie l’école, ce n’est pas un endroit pour toi.

Si… Les seules choses me permettant de m’évader, ce sont les livres et les cours.

Très bien. Mais profites-en bien, car cela ne durera pas. Chez moi, pas de tire au flanc. Si tu veux manger, faudra gagner ta croûte… Et c’est pas en cours que tu pourra faire ça !

Mais…

Pas de mais ! A partir de maintenant, tu vas vivre sous mon toit, et tu suivras mes règles. Maintenant, fais comme tu veux, ta chambre pour te reposer ou l’école pour en profiter une dernière fois !

Mais…

Et arrête de geindre ! Fais ton choix et bouge toi un peu.



Astorias n’en revenait pas. Vaiolos avait toujours été gentil avec lui, mais la, il était différent. Il était dur et froid. Jamais il ne l’avait vu comme ça. Il resta la, planté, ne sachant que faire. Puis, finalement, il se décida à monter dans sa chambre, prit un livre et s’installa sur son lit. Il feuilleta quelques pages, puis tomba de fatigue sans même s’en apperçevoir. Si ses livres n’avaient pas été là pour que son esprit s’évade ailleurs, il aurait pleuré toutes les larmes de son corps.
Avatar de l’utilisateur
Hell
Messages : 743
Inscription : 23 févr. 2008, 13:37

Re: Ombre et lumière

Message par Hell »

Chapitre III : Ascension


__________


En très peu de temps, la vie d’Astorias avait changé du tout au tout. Il avait du refouler totalement sa peur de l’extérieur pour pouvoir s’y aventurer. Les débuts furent extrêmement difficiles. L’anxiété le tétanisait à chaque fois qu’il devait quitter la maison de son parrain. Chaque jour, Astorias suivait Vaiolos à travers le quartier pour apprendre les bases… Son éducation fut longue et douloureuse. Lui qui avait horreur de la violence, il devait apprendre à se battre, et cela ne se fit pas de la manière la plus douce. Entre combats de rue contre d’autres gosses du quartier et entraînement avec son oncle, il revenait de ses journées exténué et couvert de bleus. Il n’avait même pas le courage de lire, il mangeait et allait se coucher juste après.

De ses anciennes affaires, il ne restait presque plus rien. Vaiolos avait vendu la maison avec tous les meubles pour payer les « frais » qu’allait occasionner Astorias. Il n’avait pas voulu garder les livres, car ils prenaient trop de place, et puis parce que moins il y en aurait, moins il passerait de temps à les lire. Il l’avait autorisé à en garder seulement quelques uns, histoire d’avoir un minimum de distraction. Cependant, Astorias n’était autorisé à lire que lorsque son travail était terminé.

Petit à petit, il se renforça, aussi bien physiquement que psychologiquement, mais il restait plus faible que la moyenne. Au départ, il ne s’agissait pas de grand-chose, juste réussir à frapper son adversaire au combat, ou alors répondre lorsqu’on l’agressait verbalement dans la rue. Puis il obtint sa première victoire en assommant son adversaire à coup de poing. Même s’il s’agissait d’un des plus faibles de ses adversaires, il était satisfait du regard que lui portait son parrain. Il progressait, et c’était le principal.

Astorias savait que jamais il ne parviendrait à s’imposer par la force. Il était loin d’être aussi fort que les autres de son age. Eux s’étaient entraînés à cette vie difficile depuis leur plus jeune age pendant que lui passait son temps à lire et engraisser sur son lit. Malgré tout son travail et ses efforts, il n’allait sûrement pas devenir le plus fort des habitants du quartier. Au mieux, il perdrait le ventre accumulé pendant ces années de glandouille, assis à tourner des pages de papier recouvertes de mots inutiles dans la vie. Sachant pertinemment qu’il était faible par rapport aux autres, il essaya donc de se servir de sa tête plus que de ses poings. Et grand bien l’en prit.

Tout en continuant de s’entraîner avec son parrain et ses « amis » dans la rue, il apprit à observer. D’abord, il s’attacha à repérer les passages réguliers dans sa rue. Il remarqua rapidement deux types louches échangeant des sachets de poudre blanche contre de l’argent et il comprit rapidement de quoi il s’agissait. Le tatouage sur l’épaule du « vendeur » indiquait qu’il appartenait au gang dominant dans ce quartier, alors que l’autre ne devait être affilié à aucun groupe en particulier. Un trafic somme toute classique. Lorsqu’il connu par cœur les allées et venues dans sa rue, il passa au pâté de maison, puis aux rues adjacentes, et ainsi de suite. Après six mois passés à observer, il avait une vision globale de ce qui se passait dans les environs. Il traînait sans arrêt dans les rues, observant, scrutant, disséquant chaque trajet, retenant chaque visage.

A 20 ans, il savait pratiquement tout ce qui se passait dans la plupart des ruelles du quartier. Il remarqua entre autre un petit manège qui lui semblait plutôt louche. De nombreux aller retour entre les entrepôts et une cabane isolée, des objets « oubliés » sur un trottoir et ramassés par quelqu’un d’autre quelques minutes plus tard… Tous ces faits du même style pouvaient laisser penser à un commerce souterrain, sous le nez des dirigeants. Lorsqu’il eut une idée assez précise de ce qui se passait, de quelle manière opéraient les voleurs, il alla en parler directement à Lord X. Le lord vit arriver ce gamin d’un air plutôt amusé. Un môme de 20 ans qui allait soit disant démanteler un trafic que le lord n’aurait pas vu… Quelle audace il avait. Cependant, le lord laissa Astorias faire, lui donnant même accès au listing de ce que contenait l’entrepôt, et des « pertes » observées dernièrement. Astorias put alors déterminer quel type de marchandise semblait disparaître… des armes. Le traquenard fut simple à préparer. Une caisse contenant soit disant des grenades, une bombe à déclanchement automatique, et un produit non détectable à la lumière normale, mais fluorescent sous UV et colorant particulièrement bien la peau. Les deux premiers éléments étaient extrêmement simples à se procurer, mais pour le troisième, il dut fouiller pendant plus de deux semaines pour le trouver, et cela lui coûta cher. Mais qu’importe, avec cela, il trouverait les voleurs et prouverait que la tête fait parfois plus que les muscles.

La bombe fut connectée à la caisse de sorte qu’elle se déclenche à l’ouverture, et le produit « spécial » fut étalé sur la caisse. Une fois le listing modifié pour intégrer ces grenades, il ne restait plus qu’à attendre qu’elles disparaissent. Trois jours plus tard, c’était chose faite, et le quatrième jour, une immense déflagration rasa une tour du quartier voisin. Il ne restait plus qu’à vérifier les mains de tous pour voir qui avait touché la caisse. C’est ainsi qu’Astorais fit ses preuves et fut intégré au gang, au grand bonheur de son parrain.

Sa réflexion et son ingéniosité lui permirent de rapidement monter dans la hiérarchie. A 25 ans, il était chargé de mettre en place tout les plans d’actions, qu’il s’agisse d’incursions dans les territoires des autres gangs ou de veiller au bon déroulement des trafics dans le quartier. Quelques années plus tard, il était devenu le bras droit de Lord X et rares étaient les décision prise sans ses conseils. Contre toute attente, il était grimpé en haut de la hiérarchie, se faisant respecter par sa vivacité d’esprit plutôt que par ses muscles, ce qui était plutôt inhabituel dans ce genre de région. Certains avaient aussi appris à le craindre, car il était sans pitié envers les traîtres et ses ennemis.

Finalement, à la mort de Lord X, Astorias se trouva parmi les prétendant à la succession. La lutte fut plutôt déséquilibrée. Il avait su s’entourer d’hommes de confiance de toutes sortes, aussi bien de gros bras musclés que de personnes plus réfléchies. Ses deux amis les plus proches, Sandrock et Shen Long étaient là pour l’aider. Shen Long, plutôt du genre à massacrer et réfléchir par la suite s’occupait des actions coup de poing contre ses opposants tandis que Sandrock mettait en place une propagande pour recruter de nouveaux adeptes. Astorias, quand à lui, passait son temps à réfléchir pour trouver le moyen de mettre fin à ces luttes intestines qui ne menaient à rien. Il lui fallu beaucoup de temps, trop selon lui, pour mettre sur pied un plan efficace, mais qui n’était pas sur de réussir. Il lui fallu quelques jours pour tout mettre en place et il put se lancer dans ce qui serait l’une de ses plus belles réussites.

Il devait tout d’abord réunir les 7 prétendants, et ce ne fut pas chose facile. Il fallait que chacun ait l’impression que l’idée venait de lui, et cela ne fut pas une mince affaire. Lorsque cela fut fait, il organisa donc la réunion dans un lieu neutre ou aucun gang ne régnait. Ils se réuniraient dans la décharge nucléaire, zone particulièrement radioactive, mais pour quelques heures, ils cela ne posait pas de problèmes. Bien entendu, chacun arriva avec une dizaine d’hommes armés pour parer à toute éventualité. Aucune arme n’était autorisée dans la salle de réunion, mais les hommes à l’extérieur gardait un doigt sur la gâchette, prêt à tirer sur tout ce qui bouge au premier pet de travers. A l’intérieur, Astorias avait pris la parole, commençant à déblatérer des généralités, que cette guerre ne servait à rien, qu’il fallait s’unir plutôt que s’entretuer, etc etc. Pendant ce temps, Shen Long menait un groupe d’hommes droit sur le lieu de la réunion. Ils prirent position à plusieurs endroits stratégiques et encerclèrent les personnes « gardant » la salle où étaient réunis les prétendants à la succession de Lord X.

Lorsqu’ils ouvrirent le feu, la réaction fut celle attendue. Les hommes à l’intérieur de la pièce sortir tous une arme cachée on ne sait où, et menacèrent tous les autres, les accusant de vouloir tuer tout le monde ici. Seuls Astorias et Casonov avaient respectés la consigne et se trouvaient donc désarmés. Cela fut à leur avantage lorsque le premier coup de feu parti à l’intérieur. N’étant pas « dangereux », ils ne furent pas les premiers visés, ce qui leur permit de sortir par une porte annexe et de se cacher le temps que tout se calme. Astorias hérita tout de même d’une balle dans l’épaule gauche, mais c’était bien peu de chose par rapport à ce qu’il avait gagné à ce moment la. 5 des 7 prétendants avaient péris dans l’assaut. Seuls Astorisa et Casanov survécurent. Ce dernier ne fut pas difficile à convaincre. Il accepta rapidement de se rallier au blason d’Astorias et de le servir loyalement.

Pour compléter la victoire et pouvoir unir toutes les factions plutôt que les monter les unes contre les autres, Shen Long est ses hommes ont laissé traîner des cadavres d’hommes appartenant au quartier voisin, rival de longue date qui avait des vues sur le quartier dirigé par Lord X. Ainsi, tout le monde crut à une tentative de leurs voisins pour massacrer tous les prétendants et ainsi étendre leur territoire. En quelques jours, Astorias et ses deux amis mirent au point un assaut sur ces prétendus agresseurs, mobilisant tous les hommes valides et en état de se battre. Une attaque de nuit, discrète, visant directement le chef rival et les principaux dirigeants mit rapidement fin au problème. En moins de deux semaines, Astorias avait mis fin aux guerres intestines et augmenté son territoire de 50%. Son règne promettait d’être fort intéressant…
Avatar de l’utilisateur
Hell
Messages : 743
Inscription : 23 févr. 2008, 13:37

Re: Ombre et lumière

Message par Hell »

Chapitre IV : Consécration


__________



D’années en années, Astorias étendait la domination de son clan. Diriger un simple quartier ne l’intéressait guère. Ce qu’il voulait, c’était la ville toute entière. Grâce à d’habiles manipulations politiques et des interventions armées, ses rivaux étaient soit éliminés soit convertis en humble serviteurs. Cela ne fut pas toujours facile, il y eut des défaites parfois cuisantes, mais toujours il se relevait et menait ses hommes encore plus loin.

Personne ne savait ce qui pouvait le motiver à ce point, excepté Sandrock et Shen Long. Ces derniers étaient à la fois ses hommes de confiance, ses amis et ses confidents. Depuis le début, ils l’aident dans la recherche des assassins de ses parents. Voila la seule raison de son ascension, de son obstination. Toutes ces années, il avait cherché, cherché et encore cherché.

Une seule idée l’avait mené jusqu’ici et continuerai de le guider : venger ses parents. La violence était devenu sa religion. Mais différemment de tous les autres, il savait aussi être intelligent et diplomate. Grâce à ses talents, il finit par apprendre qui avait tué son père et sa mère. Ensuite vint le temps d’élaborer un plan sans failles. Il mit tous ses talents a l'oeuvre pour arriver à ses fins. Ce qu’il voulait, s’était détruire la bande rivale responsable de son malheur. Cependant, la plus grosse difficulté était de réussir à capturer les vrais responsables, de les attraper vivants pour être sur de les tuer lui-même. Il imagina aussi la pire mort à leur infliger.

Le jour où tout fut prêt, Astorias regroupa ses hommes pour leur exposer son plan. L’assaut devrait être meurtrier et sanglant. Ce groupe rival qui les nargue depuis le début doit aujourd’hui disparaître. Il est le seul vestige des anciens gangs. Tous les autres sont maintenant regroupés sous la bannière des Infernos. C’est ainsi qu’Astorias a nommé ses troupes afin de leur rappeler qu’ils doivent être sans pitié envers l’ennemi. Et c’est ce qu’ils seront ce soir.

Les bâtiments occupés par leurs cibles étaient indiqués sur une carte, et chaque unité se vit attribuer un bâtiment précis. Dans chaque immeuble, maison, usine visée, personne ne devrait survivre. Une grande partie des hommes pénètreront à l’intérieur afin de massacrer tout être vivant pendant que quelques personnes resteront à l’extérieur pour surveiller les sorties. Personne ne survivrait cette nuit. Personne.

L'assaut fut lancé en pleine nuit. Les Infernos encerclèrent les cibles, éliminant les gardes faisant leur ronde sans soucis. Les infos obtenues par Sandrock et Shen Long, observant des nuits durant les rondes, se sont avérées très utiles. Lorsque 4h sonna au clocher de l’église, la mort se leva sur la ville. Des centaines de personnes furent massacrées dans leur sommeil, civiles comme combattants, femmes, enfants, vieillards. Tous y passèrent. La surprise fut telle que peu eurent le temps de saisir leurs armes pour tenter de se défendre. Mais à quoi bon. A un contre cent, les yeux à peine ouverts, la résistance ne fut pas longue.

Moins de trente minutes plus tard, tout était fini, le calme revenu sur la ville. Tous les derniers opposants d’Astorias étaient morts, éliminés, massacrés. Tous, excepté les vingt-sept personnes présentes dans le bâtiment assailli par Astorias lui-même, secondé de Sandrock, Shen Long et les meilleurs éléments parmi les Infernos. Ce groupe d’élite était le seul à avoir reçu l’ordre de capturer les cibles vivantes plutôt que de les tuer. Ils furent tous alignés, à genoux, les mains nouées dans le dos, un Inferno dans le dos, l’arme pointée sur la nuque. Sandrock désigna les uns après les autres vingt-quatre des survivants qui furent exécutés d’une balle. Les autres furent emportés au QG et enfermés dans des geôles d’où ils n’avaient aucune chance de sortir.

Astorias avait réussi. Il avait soumis tous les clans de la ville et les avaient réunis sous sa bannière. Le dernier qui avait résisté jusqu’au bout sans jamais vouloir se soumettre venait d’être exterminé, sans pitié, sans autre forme de procès.
Avatar de l’utilisateur
Hell
Messages : 743
Inscription : 23 févr. 2008, 13:37

Re: Ombre et lumière

Message par Hell »

Chapitre V : Vengence


__________



La ville était soumise. Tous reconnaissaient Astorias comme leur chef unique et légitime. Seuls quelques foyers de rébellion traînaient par ici où par la, mais rien qui ne pouvait être maté rapidement. Deux semaines après « l’assaut sanglant », comme avait été nommé le dernier exploit des Infernos, les combats étaient finis, les dernières poches de rébellion détruites.

Maintenant que ces derniers problèmes d’ordre général étaient réglés, Astorias pouvait s’occuper de ses problèmes personnels. Ses trois prisonniers avaient été dorlotés pendant leur petit séjour en cachot. Ils devaient être en pleine forme pour que la vengeance soit totale. Lorsqu’ils furent amenés devant Astorias, les trois hommes le louèrent, lui rendirent grâce de les avoir épargnés. C’était sans savoir pourquoi ils avaient été amenés ici.



Messieurs, avez-vous la moindre idée de la raison pour laquelle vous êtes toujours en vie ?

Non, aucune. Mais nous vous serons éternellement reconnaissant de nous avoir épargnés malgré l’opposition dont nous avons fait preuve. Soyez assuré que nous vous servirons du mieux que nous pourrons.

Je n’en doute pas mon ami, je n’en doute pas. Cependant, je ne pense pas que tu ais la moindre idée de ce que j’attends de vous trois.

Comment pourrions nous le savoir.

En vous rappelant… J’aimerais faire appel à vos souvenirs.

Bien, que voulez vous savoir ? Nous vous dirons ce que vous voudrez.

Mais arrête, t’es complètement fou ? Y’a un truc qui cloche.

Ah bon ? Qu’est ce qui cloche selon toi ? Dis le moi.

Vous pouvez savoir ce que vous voulez sans avoir à nous épargner. Il n’y a rien que nous ne sachions que vous n’auriez pu apprendre autrement.

Je vois que tu es plus malin que ton ami. Tu n’as pas l’air de chier dans ton froc comme les deux autres. Tu seras donc privilégié par rapport à eux. Quel est ton nom ?

Eotar.

Bien, je m’en souviendrais.

Merci. Pouvez-vous maintenant nous dire pourquoi nous sommes toujours en vie ?

Non. Ou plutôt, c’est vous qui allez me le dire. Cherchez bien. Un seul indice. Un évènement qui s’est déroulé il y a 15 ans, jour pour jour. Vous avez 24h pour retrouver la mémoire et me faire un récit détaillé des faits. Qu’ils retournent en cellule.



Les gardes les saisirent et les enfermèrent de nouveau. Les trois prisonniers se mirent alors à réfléchir, cherchant ce qui s’était passé il y a tant de temps et qui leur sauvait aujourd’hui la vie. Après quelques heures de réflexion silencieuse, Eotar ouvrit finalement la bouche.


Je pense que nous ne cherchons pas dans la bonne direction.

Comment ça ?

Croyez vous vraiment qu’il nous aurait épargné parce que nous lui aurions rendu service de par le passé ? Cet homme a prouvé plus d’une fois à quel point il était intraitable. Et honnêtement, je ne pense pas que nous ayons pu lui rendre un quelconque service il y a quinze ans dont il puisse se souvenir aujourd’hui.

Où veux-tu en venir ?

Je pense que nous avons fait quelque chose il y a quinze ans qui mérite aujourd’hui qu’il se venge…

Tu plaisantes ! Il nous aurait déjà massacré si c’était le cas.

Ah oui. T’es vraiment sur de ton coup ?

Non, bien sur que non. Mais je ne vois rien de positif que nous aurions pu faire. Réfléchissez, il y a eut peu de coups où nous avons été tous les trois, et seulement nous. Et souvent, il s’agissait de buter quelqu’un. Tout du moins à l’époque. Il y a quinze ans, nous débutions, on ne nous filait pas beaucoup de mission au départ. Et nos cibles étaient toujours des faibles, sans défense, n’appartenant à aucun des gangs. Souvent, il s’agissait même de civils refusant d’être incorporés.

Tu voudrais dire qu’on aurait tué quelqu’un de sa famille, ou un de ses amis ?

Je pense à ses parents. Il ne devait pas avoir plus de dix ou douze ans à l’époque. Maintenant, reste à savoir de qui il s’agissait.

Pfff, arrête tes conneries. Tu délires complètement.

On verra bien demain. Je vous conseille de profiter de votre dernière nuit. Nous risquons d’y passer, et de manière pas très agréable à mon avis. Ca pourrait être long…



La nuit était douce. Ce début d’hiver apportait un léger vent frais sur Volcano, ce qui rendait l’air moins étouffant que les autres périodes de l’année. Le calme semblait avoir recouvert la ville, l’enveloppant d’un drap de silence.

Soudain, un cri déchira ce voile, mettant fin à cette ambiance reposante. Le cri venait des geôles, là où étaient enfermés les prisonniers d’Astorias. Les gardes accoururent pour voir ce qu’il se passait. Ils découvrirent l’un des prisonniers, tremblant de peur, couvert de sueur, le regard ahuri laissant transparaître une peur, un effroi immense.

Un cauchemar. Un simple cauchemar avait réussi à briser le calme ambiant. Les paroles de Eotar avaient finalement perturbé son compagnon plus qu’il ne l’avait laissé paraître. Il ne ferma plus l’œil de la nuit.

Le lendemain, exactement 24h après avoir été renvoyés la veille, les trois prisonniers furent de nouveau menés devant Astorias. L’un deux avait l’air blafard. On devinait facilement que c’était lui qui avait hurlé cette nuit. Eotar, lui, était toujours aussi calme. Bien qu’ayant réfléchit toute la nuit, il n’arrivait pas à déterminer qui exactement ils avaient pu tuer pour qu’Astorias leur en veule à mort. Le troisième était totalement serein. Il croyait toujours qu’ils allaient être récompensés. Il était même impatient, ne comprenant pas la réaction de ses deux compagnons.



Alors messieurs, avez-vous réfléchi ?

Oui, et nous ne voyons absolument pas en quoi nous avons pu vous être utile pour que vous souhaitiez aujourd’hui nous faire une faveur.

Ah bon ? Vraiment aucune idée ?

Non. Enfin, si. Eotar pense savoir, mais il ne peut avoir raison. Il s’imagine que nous avons tué vos parents, ou quelque chose dans le genre et…

Et il a tout à fait raison ! Je suis étonné que ne serait-ce que l’un de vous s’en souvienne.



En entendant ces paroles, le troisième homme devint aussi blanc que son premier compagnon qui lui était même devenu transparent. Seul Eotar restait de marbre. Astorias n’arrivait même pas à savoir s’il tremblait intérieurement ou s’il avait déjà accepté sa mort.


En fait, nous ne nous en souvenons pas. Tout ce dont je me rappelle, c’est qu’il y a quinze années, nous débutions dans le gang, et nos missions étaient de massacrer des gens s’opposant à nos chefs. Nous ne faisions que tuer, et vu l’age que vous deviez avoir à l’époque, il est peu probable que nous ayons éliminé un de vos ennemis. Cependant, je ne me rappelle pas à qui exactement nous aurions pu nous en prendre pour vous nuire.

MES PARENTS !!!!



Astorias était sorti de ses gonds. Il les aurait fusillés sur le champ s’il n’avait pas prévu une mort bien plus lente et douloureuse.


Il y a quinze ans, vous avez tué mes parents, de simples ouvriers, parce qu’ils devaient un peu d’argent à votre prêteur sur gage. Vous n’aviez aucune raison de les tuer, ils vous auraient payé, tôt ou tard. Ils étaient honnêtes. Mais vous, vous avez préféré faire un exemple !

Non, nous, nous n’avons fait qu’obéir aux ordres. Nous n’avons rien décidé. Vous ne pouvez pas nous juger sur ce simple fait. Dis lui Eotar, dis lui.

Ce simple fait… Je n’en crois pas mes oreilles ! Tu oses signifier que la mort de mes parents était « un simple fait » ?

Mais… Je…

SILENCE !!!



Les trois hommes reculèrent d’un pas sous le regard que leur portait Astorias. Une telle haine se lisait dans ses yeux… Non, c’était impossible. Autant de haine ne pouvait être présente en une seule personne, même après que ses parents aient été tués. Et pourtant, le regard ne trompait pas.

Sa colère lui faisait monter le sang à la tête au point que ses yeux se retrouvaient injectés de sang. Son regard, empli de violence, de rancune, semblait les percer au plus profond de leur âme. Même Eotar, calme jusqu’ici commençait à trembler et suer. Leur mort serait peut-être encore pire que tout ce qu’il aurait pu imagier.



Sandrock, apporte la caisse et la serpe !


Ce dernier approcha, portant une caisse recouverte de plomb et une serpe rouillée et émoussée. Il avait un petit sourire au coin des lèvres, ce qui ne rassura pas les prisonniers.


Eotar, comme je te l’avais promis, je te ferais une faveur, je suis un homme de parole. Tu seras le premier à passer.


Astorias avait retrouvé son calme. Cela non plus n’était pas fait pour les rassurer. Eotar se demandait en quoi passer le premier pouvait être une faveur. Puis il comprit en se rappelant la phrase qu’Astorias prononçait très souvent… Soudain, il se prit à avoir peur. Une peur comme jamais il n’avait ressenti. Tous ses muscles se mirent à trembler. Il n’arrivait pas à se contrôler. Son propre corps ne lui obéissait plus tellement il était envahi par l’ambiance oppressante qui l’entourait. Le sourire de Sandrock, le calme d’Astorias, Shen Long saisissant la serpe, tout cela amplifiait encore sa peur.

Ses jambes finirent par lâcher sous son propre poids. Il s’avachit par terre, n’essayant même pas de se relever. Il rampa simplement aux pieds de son bourreau, hurlant, pleurant, implorant sa pitié. En croisant ses yeux, il comprit cependant que rien n’y ferait. Le cri qu’il lança quand les gardes le saisir aurait fait faire des cauchemars à n’importe quel gamin tellement il était empli de terreur. Ses compagnons ne comprenaient pas. Lui qui était d’habitude impassible, le plus courageux d’entre eux, il craquait, il ne se contrôlait plus. Mais pourquoi ?

Shen Long empoigna fermement Eotar de sa main libre, le décolla du sol, et l’étala sur la table qui avait été apportée pour l’occasion. Utilisant la serpe, il déchira la tunique qu’il retira complètement. Puis il posa la pointe arrondie de son instrument sur le torse du malheureux qui n’avait plus de voix pour hurler, plus de larmes pour pleurer et plus de forces pour se débattre. Il déplaça la lame de haut en bas, de gauche à droite, parfois appuyant, parfois non. Soudain, d’un geste brusque, il leva le bras et l’abattit sur le nombril de sa victime, transperçant la peau du ventre et probablement quelques morceaux d’intestin. Puis il ressorti presque complètement la serpe, laissant juste l’extrémité dans le ventre. Il entama une remontée lente vers la poitrine, coupant la peau avec la lame qui déchirait plus qu’elle ne tranchait. La douleur était telle qu’Eotar retrouva à la fois sa voix, ses larmes et ses forces pour tenter de se débattre, mais il était maintenu fermement par quatre Infernos.

Après être remonté jusqu’à l’estomac, Shen Long retira la lame du ventre du malheureux. Il glissa ses deux mains dans l’ouverture béante et écarta suffisamment pour voir clairement ce qui se passait dans le ventre. Saisissant un couteau parfaitement aiguisé de la main droite, il utilisa la gauche pour prendre l’estomac et le décoller légèrement. Le couteau lui servit à découper les adhérences pour pouvoir facilement accéder au foie et au pancréas cachés plus profondément dans les entrailles.

Voyant qu’Eotar tournait de l’œil et n’était plus vraiment avec eux, un des Inferno attrapa une seringue et lui injecta un produit qui le ramena immédiatement à la réalité.



Regarde bien ça mon ptit. De l’uranium bien pur tiré de nos meilleurs mines. Un uranium bien radioactif, bien enrichi par nos soins. Tu vas te trimbaler ça dans le bid un moment.


Et Shen Long parti dans un rire à glacer le sang. Il plaça le morceau d’uranium, pas plus gros qu’une pomme de terre, juste à coté du foie et le cala en reposant l’estomac par-dessus.

Lorsqu’il eut fini, il fit signe aux deux médecins à coté de lui.



Vous deux, au boulot. Refermez moi ça, désinfectez bien qu’il ne nous fasse pas une septicémie.

Bien.

Maintenant, au suivant !



Les deux autres n’avaient plus aucune réaction tellement ils étaient horrifiés. On aurait dit que leur cerveau avait grillé sous la violence de ce qu’ils venaient de voir.


Anticiper la douleur est bien pire que la douleur elle-même…


Astorias prononça sa phrase favorite en regardant les deux hommes, inertes. Ils subirent le même sort que leur compagnon, poussant les mêmes cris, ressentant la même douleur, recevant la même punition.

Lorsque le supplice fut terminé, les trois hommes furent de nouveau enfermés, mais cette fois ci séparément, les mains attachées dans le dos. Ainsi, ils ne pourraient pas faire quoi que ce soit pour abréger leurs souffrances.

Les radiations de l’uranium dans leur ventre commencèrent très vite à détériorer leurs organes, altérant les fonctions du foie, du pancréas principalement. Les poisons créés par le métabolisme n’étaient plus éliminés. Le sang se chargeait de les transporter dans leur organisme, les brûlant ainsi de l’intérieur. La douleur, le malaise général empiraient, les organes commençaient à se liquéfier. Et c’était sans compter les autres effets des radiations… Vomissements, brûlures sur tout le corps, aveuglement du à la destruction de la rétine. Tout ceci était inhumain.

Astorias prenait un malin plaisir à venir les voir régulièrement, les regarder souffrir, agoniser. Bien entendu, les médecins faisaient leur possible pour les maintenir en vie, allongeant la durée de leur torture.

Après quatre jours interminables, Eotar fini par tomber à genoux devant Astorias, implorant son pardon et sa pitié.



Je t’en supplie, abrège nos souffrances. Nous avons payé bien plus que nous n’aurions du pour le crime que nous avons commis. Tu as vengé tout ceux à qui nous avons enlevé un être cher plus de cent fois. Alors par pitié, tue nous, maintenant. Je t’en supplie, prend pitié, pitié, pitié…

Humf, tu as peut être raison… Et puis, vous ne m’amusez plus. Je vais en terminer avec vous.

Merci. Merci !

Ne me remercie pas trop vite… Gardes, qu’on les emmène sur la place publique. Allez également chercher les chiens.

Bien !



Les trois prisonniers agonisant furent transférés sur la place, à la vue de tous. Les badauds s’arrêtèrent, voir ce qui se passait. Après quelques minutes, Astorias estima qu’il y avait assez de monde pour qu’il puisse commencer.


Mes amis, voyez devant vous ces trois hommes qui sont en train de subir mon courroux. Il y a quinze années, ils se sont rendus coupable du pire crime imaginable. Ils ont osé levé la main sur mes parents et les assassiner pour quelques crédits qui n’ont pas été remboursés en temps et en heure. A l’époque, je n’étais qu’un frêle gamin, plus intéressé par les livres que par le monde qui m’entourait. Mais c’est également en partie grâce à eux que je suis devenu ce que je suis aujourd’hui. C’est pour cela que je me montrerais magnanime et mettrais un terme à leur souffrance, maintenant, devant vous. Mais avant, je vais leur poser une dernière question. J’espère que leur réponse me satisfera.

Se tournant vers Eotar. Une dernière chose que j’aimerais savoir avant de vous « libérer ». Qu’avez-vous fait des corps de mes parents ? Ils n’ont jamais été retrouvés…

Nous… Nous avions pour habitude… de… de donner les cadavres à manger à nos chiens. Cela détruisait toutes les traces, et nous pouvions ainsi les nourrir à moindre coût. Je suppose que… ce n’est pas… ce que tu espérais…

Si, justement…
Se penchant vers lui. Je te ferais la même faveur que la dernière fois.

Pfeu, tu parles d’une faveur…

Si si, je t’assure. C’est à se tordre les tripes cette fois ci… GARDES ! Amenez les chiens. Shen Long, tu sais quoi faire.

Oui mon ami, je sais !



Shen Long avait à la main la serpe qui avait servi quelques jours plus tôt, un marteau, une corde et des clous. Il attrapa sa première victime par le col, coupa les liens qui entravaient ses mains et le coucha sur le dos. Il lui releva les bras et le cloua au sol, plantant un clou dans chaque main. Le cri qui retenti fit frémir quelques personnes, mais le pire était à venir.

Le bourreau coupa, comme la dernière fois, la tunique d’un coup de serpe et l’arracha. D’un second coup, il trancha les fils qui avaient été utilisés pour refermer la plaie, déclanchant de nouveau quelques cris de douleur. La foule était horrifiée, au même titre que les deux autres prisonniers. Shen Long plongea sa main ainsi que la serpe dans le ventre du malheureux, trancha l’intestin au niveau du rectum et sorti l’extrémité à la vue de tous.

Un des gardes s’approcha avec un des chien tenu en laisse et le laissa à coté du semi cadavre gisant au sol. La laisse qui reposait au sol fut attachée à l’extrémité de l’intestin, et Shen Long cria juste :



Lâchez le lapin !


Bien entendu, le chien se lança à sa poursuite, entraînant avec lui les tripes d’Eotar qui retrouva soudain toute sa voix et son énergie pour hurler à la mort. Ses cris retentirent quelques secondes puis stoppèrent net quand le chien arriva au bout de la « corde ». Les mains clouées ne bougèrent pas, mais les organes, finalement si faiblement fixés, suivirent l’animal qui traînait derrière lui une dizaine de mètres d’intestin, un estomac, un foie, un cœur et toute une clique de morceaux ensanglantés qui furent vite recouverts par la poussière et le sable du sol.

Eotar, ou tout du moins ce qu’il en restait, gisait par terre. Le silence était absolu. Personne n’osait même respirer. L’horreur était sur tous les visages. Chacun s’imaginait, les tripes à l’air, attachées à un chien courant au loin, leur vie s’échappant. Tous, ils y pensaient, qu’il s’agisse des prisonniers qui allaient subir le même sort, ou qu’il s’agisse des passants qui auraient pu, s’ils avaient nuit à leur dirigeant, subir le même sort.

Lorsque le suivant fut attrapé par les gardes, il tenta de s’échapper, espérant ainsi être exécuté plus rapidement d’une balle dans la tête ou dans le dos. Le résultat fut à l’opposé de ce qui était escompté. Au lieu d’attacher ses tripes au chien, ils les attachèrent au lapin. Le supplice n’en fut que plus long, et plus douloureux au moment ou le lapin, comme le chien quelques minutes plus tôt, se trouva au bout de la « corde ». Les à-coups donnés par la petite boule de poil n’étaient pas suffisamment violents pour arracher ce qui retenait l’homme à la vie. Lorsque le lapin, après plusieurs minutes, fini par abandonner, le chien qui était toujours tenu en laisse fut lâché. En saisissant sa proie et la secouant dans tous les sens avec sa tête, il termina le travail.

Le troisième homme eut beaucoup plus de chance. La terreur l’avait saisi au point que son cœur lâcha avant même que ce soit son tour. Astorias était déçu. Lui qui avait prévu un feu d’artifice pour terminer… Personne n’en profiterait, malheureusement.



Mes amis, vous qui vivez dans cette ville… MA ville ! Voyez ce qui vous attend si vous tentez de me nuire. Suivez moi, et vous appartiendrez au peuple le plus puissant de la galaxie. Reniez moi, et vous souffrirez plus que n’importe qui dans cette galaxie.

Aujourd’hui, mon pouvoir ne s’étend qu’à cette ville. Demain, je dirigerais un état tout entier. Et qui sais, peut-être dirigerais-je un jour la galaxie ? Suivez moi, et je vous apporterais la richesse, la puissance, la reconnaissance et la gloire. Les Infernos imposerons leurs idéaux, nous dominerons. Peu importe les obstacles, les opposants. Rien ne pourra nous empêcher d’atteindre notre but.

Reprenez le cours de votre vie, travaillez, faites tourner les usines. C’est ainsi que vous pouvez participer à l’évolution de notre future patrie. Je ne vous en demande pas plus. Respectez les lois instaurées, suivez la voie tracée, vantez nos idéaux. Ainsi, nous avancerons tous ensembles. Notre patrie sera belle, forte et fière. Soyez-en dignes, et le nom des Infernos sonnera dans la galaxie, il sera respecté, il sera craint. Croyez en moi comme je crois en vous, et nous irons loin.



La foule, toujours silencieuse avait écouté et bu les paroles d’Astorias. Tous étaient prêts à le suivre, où qu’il aille, quoi qu’il fasse. Petit à petit, les badauds retournèrent à leurs occupations avec l’envie de participer à l’effort général, d’être les piliers de la nouvelle nation qui allait naître.

La nouvelle des atrocités commises ce jour la se répandit comme une traînée de poudre. Bientôt, le nom d’Astorias fut remplacé par un mot de la langue ancienne de Volcano signifiant « Dieux de la mort ». Astorias devint Deathscythe, maître des Infernos. Son nouvel état prit le nom de la capitale, la ville qu’il avait soumise, Hell.
Avatar de l’utilisateur
Hell
Messages : 743
Inscription : 23 févr. 2008, 13:37

Re: Ombre et Lumière/Passé et Présent

Message par Hell »

2) Passé, Présent, Futur : Du raté au Grand Conseiller


Chapitre I : Honte

Chapitre II : Nouvelle chance

Chapitre III : Fuite

Chapitre IV : Ekelia

Chapitre V : Libération

Chapitre VI : Serment

Avatar de l’utilisateur
Hell
Messages : 743
Inscription : 23 févr. 2008, 13:37

Re: Ombre et Lumière/Passé, Présent, Futur

Message par Hell »

Chapitre I : Honte


__________



Il y a quelques années, quelque part sur Vertana :


Messieurs, aujourd’hui, nous allons annoncer les résultats de vos quelques années d’étude en notre école de magie. Depuis la création de cette école, le taux de réussite a toujours été de 100%. Aucune personne sélectionnée, ayant un potentiel magique important n’a raté sa formation. Naturellement il en sera de même cette année.

Voix basse : Euh, Monsieur le Directeur ?

Oui ? Pourquoi m’interrompez-vous ?

Et bien… Je ne sais comment vous l’annoncer…

Parlez, et vite.

Cette année, il y a des recalés et…


Criant : COMMENT ??? C’EST IMPOSSIBLE !!!


Un léger brouhaha se fit entendre dans l’assemblée. Ce cri n’était pas fait pour les rassurer.


Voix basse :
Justement, c’est la le problème. Dix apprentis se sont montrés incapables de créer ne serait-ce qu’une petite boule d’énergie…

Je… je ne sais que dire… Bien, nous allons y remédier. Nous allons… Nous allons… Argh, je ne sais pas… Ne pourrions nous pas tout simplement les rayer des listes, passer cela sous silence et les renvoyer avec menace s’ils révèlent quoi que ce soit ?

Je ne sais pas… Ce n’est pas très légal ni gratifiant pour notre école.

Et des mages ratés, c’est gratifiant pour notre école ? Maintenant, laissez-moi terminer mon discours.

Bien.


Voix normale : Hum, veuillez m’excuser messieurs, un problème important. Comme je le disais donc, nous sommes fier de vous remettre vos diplômes et…[...]



Quelques heures plus tard, dans le bureau de la direction :


Messieurs, avez-vous une idée de la raison de votre convocation ?

Non, aucune Monsieur. Pouvez-vous nous le dire ?

Vraiment, vous n’avez aucune idée ? Peut-être est-ce du au fait que vous ne sachiez absolument pas manier la magie, que vous êtes la risée de notre école ?

Mais enfin, nous avons notre diplôme, comme tout le monde et…

NON ! Nous vous l’avons donné devant tout le monde pour faire bonne figure. Vous allez d’ailleurs nous les remettre immédiatement. Ils ne sont pas valables.

Comment cela, expliquez-vous ?

Il n’y a rien à expliquer, vous êtes nul. Vous aviez un potentiel magique suffisamment élevé pour intégrer notre école, et vous l’avez gâché. Vous ne méritez pas de rester, et encore moins de vous présenter comme ressortissants de notre école. Vous êtes exclus. Considérez que vous n’avez jamais mis les pieds ici.

Mais…

Il n’y a pas de mais. Prenez vos affaires et partez. Faites-le discrètement. Si un seul d’entre vous venait à parler de cela à qui que ce soit, vous risquerez gros. Suis-je assez clair ?

Ce qui est clair, c’est que vous êtes prêt à tout pour que votre école n’ait pas un seul recalé… Sur vos 100% de réussite des années précédentes, combien de recalés comme nous ont été virés en cachette ?

Aucun, et je puis vous l’assurer, vous serez les seuls. Maintenant, fichez le camp.



Les dix apprentis voulurent insister, mais la garde s’empara rapidement d’eux et récupéra les diplômes. Suivant les directives du directeur, ils furent évacués de manière discrète. UN rapide sort pour les endormir, et il ne fut pas difficile de les faire passer par la porte principale. La fête battait son plein pour arroser les diplômes, et même les gardes de la porte étaient parti boire un bon coup. Le lendemain, les dix anciens apprentis se réveillèrent dans une cellule, à plusieurs centaines de kilomètres de l’école. Les gardes les avaient laissés la, faisant croire qu’il s’agissait d’ivrognes cuvant leur vin. D’ailleurs, les restes du sort leur provoquaient les mêmes symptômes qu’une bonne cuite prise la veille. Il leur fallu quelques temps pour réaliser ce qui se passait, puis ils furent relâchés sans qu’on leur pose de questions.

Afin de se remettre de tout ce qui venait de leur arriver, ils décidèrent de s’installer à un bar et de boire un bon coup. Après tout, il faut soigner le mal par le mal, n’est ce pas ? A force de discussions, ils arrivèrent à la conclusion qu’il ne leur servait à rien de tout raconter. Leur parole contre celle de l’école, ils ne feraient pas le poids. Et puis, ils soupçonnaient le directeur d’être sérieux lorsqu’il a proféré ses menaces. Ils garderaient donc le silence sur cette affaire. Leur autre conclusion fut qu’ils devaient quitter Vertana au plus vite, ou alors se faire aussi discret que possible. Mais comme ils ne voulaient pas se séparer, rester dans le coin serait trop dangereux, ils se feraient repérés trop facilement.

Cette histoire ne fut pas tenue secrète bien longtemps. L’absence de dix personnes pour l’année de perfectionnement paraissait étrange à beaucoup, surtout lorsque ces dix personnes s’étaient faites remarquées par leur nullité en magie et avaient tout de même obtenus leur diplôme. De nombreuses rumeurs finirent par circuler… Ils auraient été tués, ou enlevés par l’école pour faire des expériences. Des rumeurs toutes aussi absurdes les unes que les autres selon le directeur. Cependant, lorsqu’il se rendit compte que les bruits commençaient à se répandre à l’extérieur de son établissement, la panique s’empara de lui. Il se voyait déjà sous les verrous, son établissement mis à sac pour retrouver les corps. Il ordonna donc une recherche des dix « disparus » partout sur Vertana pour qu’ils soient retrouvés. Il pourrait ensuite leur faire dire n’importe quoi sous la menace ou contre une somme d’argent. Tout le monde avait besoin d’argent.

Malheureusement pour lui, ils avaient déjà mis les voiles et ne se trouvaient plus sur Vertana. Ou tout du moins, s’ils y étaient encore, ils étaient introuvables. Il ne savait que faire… Dire la vérité ? Non, cela jetterai la honte et le déshonneur sur son école. Il perdrait toute crédibilité, et plus personne ne viendrait dans son établissement. Continuer à mentir ? Le résultat serait le même. Après quelques nuits blanches, il se décida finalement à faire une annonce interne pour expliquer la situation. Après avoir décrit tous les faits, il demanda aux apprentis de garder cela pour eux et de faire cesser toutes les rumeurs. Cependant, la nouvelle fut très vite ébruitée, ce qui fit l’effet d’une bombe.

Après seulement quelques jours, la photo des dix « mages ratés » avait fait le tour des Cinq. Dans les journaux, à la télévision, partout on pouvait observer leurs visages. Mais au lieu de critiquer les méthodes de l’école, ce furent moqueries et railleries qui se firent entendre le plus fort. Ils devinrent la risée de tous en très peu de temps. Où qu’ils aillent, on les reconnaissait. Ils n’avaient nulle part où se cacher.

C’est alors qu’ils prirent à nouveau une décision. Il leur semblait maintenant évident qu’ils devraient se séparer pour se mêler plus facilement à la population et éviter d’être reconnus. Ne voulant se quitter ainsi, ils allèrent s’installer dans l’auberge la plus proche, sans se cacher, et commandèrent à boire plus qu’ils ne pourraient avaler. Ils passèrent la nuit à boire, se remémorant les bons souvenirs de l’école, les erreurs qu’ils avaient commis, les sorts ratés. Ils s’amusèrent vraiment, chose que ne leur était arrivé depuis leur exclusion. Avant de se séparer, l’alcool aidant, ils firent un serment. Ils promirent de se venger, un jour, de montrer qu’ils sont capables de grandes choses. Le reste de la nuit fut sombre pour chacun d’eux, et au réveil, chacun se retrouva seul.

Après avoir pris le temps de se remettre les idées en place, Altera choisit d’aller sur Volcano, la où la magie était rare et moins développée. Après avoir pris une chambre dans une auberge afin de se laver et de se reposer, il organisa son voyage de manière rapide. Il prit la première navette en partance pour sa destination, sans s’occuper de l’état où il allait atterrir. La vue de la grande rouge le réconforta en partie. Il y voyait une nouvelle terre d’accueil, une nouvelle vie qui allait débuter. Il ne savait ce qu’il allait y faire, mais il était prêt à tout pour repartir sur le bon pied et faire quelque chose de sa vie. Il voulait respecter le serment qu’il avait prêté avec ses amis.
Avatar de l’utilisateur
Hell
Messages : 743
Inscription : 23 févr. 2008, 13:37

Re: Ombre et Lumière/Passé, Présent, Futur

Message par Hell »

Chapitre II : Nouvelle chance


__________


Selon l’école, Altera ne possédait pas le moindre pouvoir. Il était incapable de manier la magie, quelle qu’elle soit. La formation d’invocateur avait été une catastrophe. Les seules choses qu’il pouvait invoquer et dominer étaient des lapins, des insectes où encore des poules. Et lorsqu’on lui demandait une créature mystique, s’il arrivait à faire apparaitre quelque chose, il s’agissait toujours d’une espèce de chose informe, violente et qu’il ne pouvait contrôler… Il allait en général se cacher sous une table, laissant ses amis se charger d’éliminer cette erreur de la nature. Concernant l’envoutement, la seule chose qu’il a réussi à faire était de ramener un cerveau à l’âge de pierre. Autant dire qu’un Techno-guerrier ne sachant plus ce qu’est un fusil est aussi utile qu’une poule armée d’un couteau.

Il s’était essayé à toutes les autres magies, élémentaire, exorcisme, kamikaze… Rien. Il n’arrivait à rien maitriser, même avec bien plus d’entrainement que les autres. Cependant, l’illusion n’est pas considérée comme de la magie, nulle part sur les Cinq. Et pourtant, Altera sentait qu’il pourrait faire de grandes choses avec ce pouvoir. Pour le moment, il ne pouvait que faire apparaitre des lapins ou autres animaux du genre (et oui, on revient toujours vers les mêmes choses, les bases) dans l’esprit des autres. Parfois, il arrivait à y matérialiser un objet, mais rien d’extraordinaire.

Une fois installé sur Volcano, Altera passa beaucoup de temps dans les rues de la ville l’ayant accueilli. Il s’agissait d’une ville partiellement en ruines, enterrée dans une guerre des gangs infernale et dans laquelle il ne valait mieux pas sortir après le coucher du soleil. Pourtant, elle l’avait accueilli tout de même, lui offrant un toit troué ─ heureusement, il ne pleut que très rarement sur la grande rouge ─, quatre murs branlants et un lit en paille pourrie depuis des lustres. Mais il s’en contenta.

Son entrainement débutait chaque matin au marché. Après un certain temps, il arriva à faire apparaitre de nouveaux étales dans l’esprit d’une personne qui du coup restait bêtement à contempler le mur vide. Puis ce furent deux personnes touchées par son illusion, puis trois. L’après midi, il errait de-ci de-là, se confrontant à des situations nouvelles, cherchant à chaque fois une nouvelle illusion à tenter. Ce fut la pluie sur une personne très court vêtu, un chien devant un chat, ou encore une fille de joie devant un couple marié depuis au moins trente ans. Il s’entrainait tous les jours, mais il lui fallut pourtant plus de deux ans pour parvenir à maitriser un minimum son pouvoir.

Bien entendu, à coté de cela, Altera devait travailler pour payer son « logement ». Le seul travail qu’il avait trouvé lui permettant de s’exercer à l’illusion était éboueur. Il passait ses journées dans les rues, et même si ramasser les ordures, les déjections animales et les cadavres n’était pas très gratifiant, cela lui permettait au moins de pouvoir s’exercer.

Au fur et à mesure que le temps passait, il apprit certaines choses sur son pouvoir et en trouva les quelques failles. Certains esprits ne se laissaient pas abuser et repéraient la tentative de manipulation. Cela créait un sentiment d’oppression, de panique chez la victime, souvent suivit par une crise de démence passagère. Les personnes ne pouvant être trompées n’étaient pas, contrairement à ce qu’Altera pensait au départ, des esprits plus forts que les autres, mais au contraire des simplets, dont la faiblesse d’esprit ne permettait pas d’imprimer de nouvelles images à l’intérieur. Heureusement, ce genre de personne ne courait pas les rues, la plupart étant éliminés naturellement dans ce monde aussi sélectif. Un second problème, plus important celui la, était que l’utilisation de ses illusions avait tendance à affecter quelque peu ses facultés. Plus il utilisait son pouvoir, plus il ressentait du plaisir, mais il sentait également une légère dépendance qui commençait à s’installer. Peut être qu’à la longue ce pouvoir le détruirait, mais pour le moment, il en avait besoin.

Après deux ans d’entrainement dans les rues et sur d’innombrables cobayes, toutes ces illusions finirent par être plus ou moins remarquées. Les gens commençaient à parler d’hallucination, de fantômes et autres affabulations du même acabit. Cela attira des chamans, des exorcistes, mais personne ne démasqua Altera qui continuait de s’entrainer, sans prêter attention à ces charlatans. Cependant, il lui vint une idée. Est-ce qu’un exorciste peut réellement contrer ses illusions ou non ? Peut-il le détecter ? La réponse fut claire et rapide. Il fit tout simplement apparaitre dans l’esprit d’un des exorcistes trainant dans le coin un mage l’agressant. En une rapide incantation, toute magie dans le secteur fut annulée grâce aux pouvoirs de la victime… Mais l’illusion était toujours la puisqu’il parlait au soit disant mage, qui n’était en fait qu’une vieille bique puantes.

Pourtant, Altera oubliait bêtement une chose. Il pouvait facilement sentir l’aura magique de ceux qui le cherchait, ces chamans, exorcistes et autre, tout en n’étant pas détectable. Il ne savait pourquoi, mais c’était ainsi. Malheureusement pour lui, il n’y a pas que les personnes ayant un minimum de maîtrise de la magie qui pouvaient le chercher et le repérer. Un simple passant, qu’il soit ici par hasard ou non, pouvait voir son petit manège.

Ayant entendu parler de ces visions, fantômes et autre hallucinations, Sandrock avait décidé de venir faire un tour. Peut-être y avait-il quelque chose d’intéressant à découvrir. Il avait passé plusieurs jours à tourner en rond dans le quartier sans rien remarquer de spécial. Il commençait à se dire que tout cela n’était que racontars, légendes de bonne femme. Au moment où il se décida à abandonner, il voulut, par acquis de conscience, faire un dernier tour, juste au cas où. Et grand bien lui en avait prit. Il entendit au détour d’une rue une personne lancer une incantation. Ne pratiquant pas du tout la magie, il ne pouvait dire de quoi il s’agissait exactement, mais cela n’était pas monnaie courante dans cette ville. Il alla donc voir et trouva un de ces pantins venus chasser les esprits en train de discuter avec une chèvre. Il jeta un coup d’œil rapide et nota la présence de cinq personnes, toutes regardant cette victime des hallucinations que l’on attribue au quartier. Impossible de savoir lequel pouvait en être à l’origine. Il lui fallait trouver vite une idée sans quoi il louperait son coup.

Il décida tout simplement d’aller parler au « fou » tout en observant les réactions des cinq passants. Le responsable de l’illusion réagirait probablement différemment des autres. Soudain, des cinq personnes, il n’en resta plus que quatre. Sandrock soupçonna immédiatement une illusion quelconque, car aucun n’aurait pu sortir de son champ de vision aussi rapidement. Il lança juste à haute voix :



Hey, toi, le magicien, te sauves pas. Je ne te veux aucun mal, bien au contraire, tes pouvoirs m’intéressent ! Tu pourrais être très utile pour nos plans. Rejoins-moi, tu ne le regretteras pas.


Altera stoppa net en entendant ces mots. « Utile ». Il pourrait être « utile ». Quelle opportunité. Cela pourrait lui permettre de respecter son serment. Il hésita un instant, puis se retourna vers Sandrock, tout en maintenant son illusion.


En quoi puis-je vous être utile ? Je n’use pas mes talents pour de simples vermisseaux.

Vermisseaux ? Arrêtes tes conneries. Sais-tu qui je suis ?

Non, je ne me suis même pas posé la question. Peut-être vas-tu me le dire ?

Mon nom est Sandrock, bras droit d’Astorias, futur dirigeant de cette cité toute entière.

Humf, c’est bien ce que je disais, vermisseaux.

C’est ce que tu crois là, hein ? Laisse-moi te dire que tu te trompes. Nous n’avons pas pour ambition de dominer uniquement cette ville. Nous comptons créer un état, nous étendre, encore et encore. Notre état deviendra connu et craint dans la galaxie.

Avec une seule ville ? Décidément, y’a des abrutis sur cette planète.

L’abruti ici, c’est toi…

Que… Comment… Moi ? Mais comment oses-tu ?

Déjà, si tu avais été vraiment malin, tu ne m’aurais pas parlé. Maintenant je sais exactement où tu es et je suis à même de te tuer en moins de temps qu’il ne t’en faudra pour tenter une nouvelle illusion. Ensuite, si tu étais si fort que ca, tu ne ferais pas mumuse dans les rues d’une citée en guerre. Et enfin, tu es en train de refuser la plus belle opportunité que tu puisses avoir sur cette planète.

Mais, nan, c’est juste que… Je… Ohhh, et puis zut, tu m’énerves toi.

Et en plus, une fausse assurance… Finalement, je me demande si j’ai vraiment besoin de toi… Je m’en vais, tu ne m’intéresse plus en fin de compte, tu es inutile.

Non, attends, s’il te plait. Je… j’accepte ton offre si tu m’en dis d’avantage.

Et en plus, les pièges les plus simples fonctionnent avec toi… On va vraiment avoir du boulot si on veut te former. Suis-moi ! Je t’emmène dans un coin tranquille où nous pourrons parler. Nous ne savons pas quelles oreilles trainent par ici.

Très bien.

Et arrêtes cette foutue illusion qui m’empêche de te voir, ça commence à m’énerver de parler dans le vide.

Très bien

Et arrêtes de répondre « très bien » sur un ton aussi bête.

Tr… Euhh, mais je dis quoi alors ?

En fait, tu ferais mieux de ne pas répondre du tout…



Sandrock pris des ruelles sombres, tourna à gauche, a droite, s’arrêtant, repartant, tout cela pour vérifier qu’ils n’étaient pas suivis. Lorsqu’il en fut sur, il alla sans détour vers une des ruelles qu’ils avaient déjà empruntée, mais cette fois, il s’arrêta au beau milieu pour pénétrer dans une des habitations se trouvant ici.


Pas très rassurant ce quartier…

Pourtant, c’est l’un des plus sur de la ville pour nous.

Si vous le dites. Euh, juste une question on peut se tutoyer ?

Si ca change quelque chose pour toi, ça me dérange pas.

Merci. Bon, voila ma question. Comment je peux t’être utile ?

En usant de tes illusions bien sur. Tes pouvoirs nous permettraient de berner les gardes facilement, d’attirer les ennemis dans des pièges, beaucoup d’autres choses du genre.

C’est tout ? C’est pas très glorieux tout ça.

Toujours plus que de trainer dans les rues le reste de tes jours.

Ce… C’est pas faux. Et pour ton histoire d’état, tu peux m’éclairer, parce que je vois toujours pas comment tu fais d’une ville un état.

C’est simple, suffit de posséder la ville qui domine toute la région. Lord X, qui était l’un des plus puissant il y a peu, avait autorité sur toutes les villes environnantes. Ce con aurait d’ailleurs du utiliser ce pouvoir pour nous affronter, ça lui aurait évité de bouffer les vers en ce moment…

Donc si je comprends bien, on domine cette ville, on domine la région, et donc on a suffisamment de poids pour créer un état, c’est bien ça ?

Exact. Alors, tu marches ?

J’en risque rien…

Si, la mort.

Hein ???

Ba oui, il se peut qu’on perde, auquel cas nous serons à peu près tous exécutés. Tu peux aussi échouer à une mission importante, ce qui pourrait de conduire droit à l’exécution… Mais tu peux aussi te retrouver parmi les influents et puissants d’un état. A toi de voir.

Euh, je peux réfléchir ?

T’as deux minutes.

Bien, merci.


Je suis partant !

Ca fait 5 secondes ça… Je t’avais dit deux minutes…

J’ai jamais dit que je voulais réfléchir, je voulais savoir si je pouvais, c’est différent…

Décidément, t’es désespérant toi…

On me l’a souvent dit à l’école, j’ai l’habitude.

Et tu penses que ça me rassure ? Allez, suis moi, je vais te présenter au chef.
Répondre