Le Dictateur d'Alteran

Ici sont chroniquées les histoires des Etats et de leurs dirigeants

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Alteran
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Le Dictateur d'Alteran

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Le clair de lune n’avait jamais été aussi intense. Le ciel, d’ordinaire ténébreux à une heure si tôt le matin, semblait refléter une lueur mystique. Zames commençait à s'attarder devant ce merveilleux spectacle. Le 74 Desertan 3730, un cadran s’activa dans une cacophonie totale. Aucun répit pour le Général Altan qui était profondément endormi dans son lit. Sans pour autant avoir la volonté de se réveiller à une heure si matinale, il se résigna. Il se leva et frappa sur le cadran d’un poing ferme, question de lui rappeler que malgré tout, c’était lui qui avait le dernier mot. Il retourna vers le lit et s'assit, observant Zames penchée au balcon. Celle-ci se rapprocha d'Altan et tira d'un coup sec la couverture du lit. Altan sursauta et fixa Zames qui laissait apparaître un grand sourire sur son visage. Altan se dirigea vers elle et discuta:

-Pourquoi ce réveil brutal?

-Je te rappelle que tu as une interview dans quelques heures et que tu es même pas préparé, répondit celle-ci.

-Ok, je vais me préparer. Mais au fait, dis-moi? C'est pour quoi cette interview déjà?

-Pour le besoin de notre peuple, combien de fois je vais devoir te le répéter.

-Bah encore une fois parce que je vais pas m'y faire...

Zames s'avança devant une armoire et y sortit le costume militaire avec les écussons et les médaillons. Elle les posa sur le lit et rajouta:

-Ne t'inquiète pas, tout va bien se passer Altan.

-Non mais c'est pas pour moi qui faut s'inquiéter. C'est pour le journaliste!

Zames se dirigea vers la sortie. Elle se retourna, plaça sa main sous son menton et fit un baiser pour Altan. Celui-ci fit le même geste en guise de réponse. Elle sortit alors de la chambre toute souriante. Pendant-ce temps, Altan fringua son costume de général et ajusta ses médailles. Enfin prêt, d'un pas rapide, il descendit l'escalier principal et se retrouva dans la cour du palais. Un chasseur nucléaire l'attendait devant. Altan entra dans l'appareil. L'étoile s'était levée depuis plus d'une heure et découvrait le paysage d'Alteran. Des volcans à pertes de vue. Le magma en fusion recouvrait presque la totalité du sol néanmoins les villes étaient protégées par un champ de force protégeant ainsi le peuple d'Alteran. Ce bouclier s'alimentait directement au centre de l'astre, ayant une température et une énergie abondante. Un immeuble fait de roche volcanique se présenta plus que les autres. Il s'agissait de la tour de communication et de cybertélévision. L'insigne de l'immeuble étant l'ACC, pouvant se voir très facilement. Altan pivota la manette des commandes et atterrissait sur une des pistes d’atterrissages. Il y sortit, sautant du cockpit, et s'avança vers l'entrée. Une personne se présenta devant Altan:

-Général Altan, on vous attendait. C'est par là.

L'homme pointa son bras vers un long couloir. Altan entra alors et lui demanda:

-Au fait, pourquoi cette tour s'appelle l'ACC?


L'homme réfléchit pendant un long moment, il fixa Altan et répondit:


-Mmmh, parce que ça fait cool. Imaginez ...A...C...C...Franchement ça pète comme nom...Non, c'est très simple. Alteran's CyberTV and Communication. Pourquoi?

Altan ne répondit pas. Il continua à marcher jusqu'au studio. Ils placèrent sur Altan un cyber-micro. Il traversa la cabine du son et alla s'asseoir sur un fauteuil. En face se trouvait une simple chaise. La salle était assez éclairée. Une cyber-caméra 4D fixée vers le général. Un journaliste entra doucement dans la salle comme s’il avait peur. Il s'assit lourdement sur la chaise. Une voix sortie des hauts parleurs:


-Silence, ça tourne dans 5...4...3...2...1

Le journaliste se mit aussitôt à répliquer:


-Bonjour, je suis Layton Suter, journaliste de la chaîne ACC et nous voici avec le dirigeant de notre Etat, le Général Altan.


Le journaliste rangea ces fiches et demanda:

-Général Altan, votre peuple nous a envoyé beaucoup de question à votre sujet. Je vais moi même vous les poser. Nous pouvons commencer?

Altan, regarda derrière lui pendant une seconde et se retourna. Il demanda:

-C'est à moi que vous demandez?...Oui je suis prêt mais je dois faire quoi en fait?

-Ok, nous sommes prêts. Première question. Vous faites quoi pendant votre journée?

Altan plaça sa main sous son menton et prononça:

-C'est personnel.

-Deuxième question alors...La semaine dernière vous avez installé une usines volca-chimique près d'une école maternelle, qu'est ce que vous avez à répondre à cela?


-Euh...Quoi! Faut bien faire travailler les gosses.

-Question suivante, avez-vous déjà assassiné quelqu'un?

-Non mais ça pourrait bien arriver! annonça brusquement Altan.

-D'accord,
reprit le journaliste. Pour la prochaine réélection, avez-vous préparé des vœux?

-Quelle réélection?...Et quels vœux?

-Autre question. A votre dernière élection, vous avez reçu environ 100% de voix. Pourquoi?

-Peur de mourir.

-Dernière question, pourquoi effrayez vous le peuple?


-Parce que c'est rigolo.

-Merci pour vos réponses honnêtes et claires. Je vous remercie.


Le journaliste se retourna vers la caméra et ajouta:


-Merci de nous avoir regardé. Je vous dis donc à la prochaine pour de nouvelles interviews de nos célébrités.

Les hauts parleurs se mirent alors à brailler:


-Ok, c'est bon. Vous pouvez vous lever.


Le journaliste ainsi qu'Altan se levèrent. Altan posa son cyber-micro et s'engagea vers la sortie pour aller retrouver au plus vite Zames. Il sauta dans le cockpit et poussa les boosters. La tour ACC se faisait de plus en plus petite. La fin de journée s’annonçait, au loin l'étoile se couchait rapidement. Elle disparut derrière les volcans, laissant apparaître la luminosité rougeoyante de Volcano. Le Général atterrissait délicatement dans la cour du palais. Il emprunta l'escalier principal et rejoignit sa chambre. Zames était déjà allongé sur le lit, la couverture laissant apparaître ses courbes délicates et exquises. Altan s'approcha alors du balcon pour admirer l'étendu de l'horizon volcanique. Le clair de lune n’avait jamais été aussi intense.
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Re: Le Dictateur d'Alteran

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La nuit était tombée plus vite que prévue. C'était l'une de ces nuits-là qu'eut lieu l’événement. Des braillements se firent entendre dans le palais. Les hurlements semblaient provenir d'une des chambres du dernier étage. Puis plus rien, les cris stridents stoppèrent. Mais un braillement aigu se prolongea ensuite, comme une longue plainte. Puis une voix douce et silencieuse. Une voix qui fait rêver les enfants. Il s'agissait de la naissance du bébé de Zames. Elle le nomma Altair.

La vie, sœur du hasard, passa. Le bambin grandit. Plus tard, il apprit, pour connaissance, à manier l'art de la stratégie militaire. Une page se tourna encore. Il grimpa les échelons jusqu’au grade de Général après une attaque menée sur l’Etat Evoila, malheureusement suivi par une défaite contre les forces du Yorinia. Depuis sa prise de conscience, il observa ce monde avec un autre regard.

Nous sommes le 29 Aquan 3731. Par une belle matinée, il occupait alors l’âge de 27 années. Descendant par l’ascenseur, il rejoignit son père dans le hangar 7. Même si le jeune Altair était un fier combattant, il ne pouvait échapper à l’entraînement de combat spatial. Il longea rapidement un long corridor vers la salle. Celle-ci disposait de la cyber-simulator AS-07, invention de dernière génération sur Alteran, créé spécialement pour la simulation de combat pour les officiers expérimentés. L’appareil émettait un hologramme 4D avec toutes les unités mécaniques disponibles, néanmoins de nombreuses mises à jour étaient à effectuer assez souvent.

Après de nombreuses séances, la journée s’écoulait et le soir fit son apparition. Le père et le fils se dirigèrent vers le palais. La salle à manger étant prête, Zames, Altan et Altair s’assirent sur les chaises d’un bois massif. La nourriture était abondante sur la grande table, chacun piocha dans la boustifaille. Le repas silencieux, Zames lança la discussion :


Faut que je te dise un truc Altan…

Je t’écoute Zames. Répondit-il simplement.

Voilà, il y a plusieurs semaines que je voulais te le dire…

Mmmh…Dit-il, continuant de manger

Et bien…On va avoir une fille…

Quoi ! C’est qui le père ?! Prononça Altan exténué parce qu’il venait d’apprendre.

Pourquoi penses-tu que je t’ais trompé ?

Peut-être parce que ça fait plusieurs semaines qu’on n’a pas eu de rapport sexuel…

Mais justement, je viens de te dire que ça fait plusieurs semaines que je voulais te le dire ! S’exclama-t’elle.

Impossible, je l’aurais remarqué…

Tu l’aurais remarqué si tu ne partais pas tous les quatre matins.

Et donc tu en profites pour aller bécoter d’autres mâles ! Affirma Altan.

Comment oses-tu ! Je t’annonce qu’on va voir un gamin et tu me traites de trainée !

Zames soupira et se leva de table. Elle se dirigea vers la porte quand Altan rétorqua :

Excuse-moi Zames, reste à table…S’il te plait…

Écoute, depuis quelques temps tu te comportes bizarrement. Laisse-moi tranquille. Ajouta Zames.

Elle s’éloigna alors et laissa les deux hommes, seuls, dans la salle à manger. Altan fixa son fils pendant un temps mais se leva sans dire un mot. Il rejoignit Zames qui s’était enfermée dans la chambre. Celui-ci s’appuya et gratta après la porte. Il prononça :


Zames, s’il te plaît…Ouvre moi.

Le silence se fit entendre. Altan ne pouvait que regretter l’altercation avec sa femme. Il entendit les pleurs de Zames. Il se retourna et commença à partir, mais il rajouta avant:

Écoute, excuse-moi Zames. J’ai mal réagit…

Il alla se retourner quand une voix féminine se fit connaître.

Entre nous, il faut l'avouer, ce n'est plus possible... Tu... Tu n’es jamais là ! Tu préfères partir à la guerre, ce que je comprends. Il faut que je me mette à l'évidence et toi aussi. Je t'aime mais nous ne pouvons pas faire ainsi comme deux ignorants amoureux. Je t'aime mais faut que ça s'arrête. Je n’en peux plus de vivre comme ça…

He bien oui, je l’admets. Je ne suis pas souvent à tes cotés. Si c'est ce que tu désires entendre. Oui, je ne suis pas là. Mais je t'aime aussi. J'étais même presque prêt à te suivre. Mais la guerre ne frappe pas à la porte. Et je me dis qu’il y a que comme ça que je peux vous protéger, toi et les enfants…

Le silence régnât de nouveau. Altan continua :

J'imagine bien ce que tu dois penser de moi. Tu dois te dire que je ne pense jamais un instant à toi, mais tu te trompes. Je te promets, ça n'aurait pas dû arriver, je n'ai pas réfléchi et j'essayais de me dire dans ma tête que c'était peut-être mieux comme ça… Mais sache que je t'aimerai toujours. Insulte-moi de menteur si tu veux, mais je sais que tu es celle qui m'a donné tant...

Arrête ! Stop ! Tais-toi, je t'en prie. Toujours et encore les mêmes excuses…Rétorqua Zames.

Elle ouvrit la porte et fixa Altan.

Prouve-moi que tu tiens vraiment à moi. Prouve le moi maintenant ou dans trois ans, je ne sais pas comment. Mais prouve le moi Altan…

Il prit la main de Zames. Il s’approcha doucement de son doux visage et ajouta :

Je n’attendrai pas trois ans, Zames.

Il posa ses lèvres sur les siennes. Zames se laissa faire et l’enlaça de toutes ses forces. Puis, Altan plaça sa tête sur la sienne. Elle sourit.
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Re: Le Dictateur d'Alteran

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L’étoile brûlante d’Alteran subsistait haut dans le ciel. Un souffle torride se fit sentir, s’échappant dans l’air ambiant. Les rayons flamboyants de l’astre traversaient la porte-fenêtre, empoignant les pieds d’Altan. Celui-ci était assis sur le fauteuil face à l’ouverture présente dans la salle, admirant le paysage Volcanien. Ses mains s’entrelaçant, jambes croisées. Il semblait contrarié par la situation actuelle qui s’exposait à lui. Passant la jambe gauche sur la jambe droite, puis la jambe droite sur la jambe gauche. Il paraissait étouffé, exténué. Il plaça ses mains sur son front, sa chevelure élancée chutant sur ses mains. Un bruit de grincement se fit entendre. Zames entra discrètement et referma derrière elle. Son regard balaya la pièce et remarqua Altan, nerveux. Elle commença à s’inquiéter et s’approcha de lui. Soigneusement, elle s’accroupit puis prit la main d’Altan. Celui-ci leva la tête et fit un rapide sourire mais retomba aussitôt dans ses pensées.

« Que t’arrive-t-il ? »
Dit-elle.

Il ne répondit pas. Elle plaça délicatement sa main sur la joue d’Altan. Celui-ci releva sa tête.


« Raconte-moi. »

Sur ses mots, Altan soupira, relatant tous ses évènements, ses souvenirs. Il ne comprenait pas pourquoi tant de choses restaient inexpliquées pour lui alors que certaines personnes commençaient à le montrer du doigt, à l’accuser de trahison. Il esquissa un léger geste et débuta son récit.

« Voilà. »

Il hésita un instant et reprit.

« Il y a plusieurs mois, le 72 Desertan, j’ai intégré une alliance, l’Imperium Novus comme tu as pu t’en douter. »


Il commença à transpirer, de peur de la réaction de Zames sur ce qui va suivre.

« Je me disais au fond de moi-même que j’avais enfin trouver ma place. Que cette alliance était la bonne et qu’on serait une communauté exemplaire. Je m’en souviens car peu de temps après j’ai réussi à récupérer les sphères élémentaires de pouvoir chez un état qui n’a rien à faire avec ces artefacts de pouvoir d’une telle puissance. L’Etat Spatouille. Ce jour-là, seuls mes troupes et ce gouvernement savaient que je les avais récupérées. C’est alors que le Général Thoran me félicita pour les sphères récupérées alors que je ne lui avais pas encore révélé… Ce jour-là, une flotte alliée s’était téléporté sur mes terres pour récupérer l’artefact. Ma garde assassinée par un allié. Un allié ! Ce dirigeant du Mythe ! »

Il serra ses poings et soupira.


« Le plus dur dans l’histoire, c’est que la flotte était rentrée en hangar chez un Imperium Novus mais ce Général du Centaures Régents avait bloqué les attaques entre allié. Je ne pouvais le toucher, je ne pouvais riposter. Imagines un seul instant, tu te fais agresser mais tu ne peux répliquer. Obliger de te défiler. C’est alors qu’une haine envers l’Imperium Novus se fit sentir en moi. Ainsi est faite la vie, de déceptions, de haine et de perdition. Mais seulement voilà, je suis resté chez eux et je leur ai pardonné simplement par pure compassion. Mais cela n’explique pas pourquoi je suis suspect de trahison, ni pourquoi c’est moi qu’on vise. Qu’ai-je pu bien faire ? »


Zames se retira et commença à s’éloigner. Intrigué, Altan l’interpella :

« Qu’est ce qui t’arrive ? Pourquoi me tournes-tu le dos ? »


Zames se retourna. Sa gorge se noua, ses mots s'étranglèrent. Elle s’excusa :


« Pardonne-moi Altan. S’il te plait pardonne-moi… »

Altan étonnait demanda :


« Que je te pardonne !? Pourquoi ? »

« Écoutes, je te voyais ruminer à longueur de journée contre tes frères Novus qui ne t'estimaient pas à ta juste valeur et qui même te prenaient pour un con... Je souffrais de te voir dans cet état. Aussi n'en pouvant plus, j'ai décidé il y a plusieurs mois de monter une stratégie afin qu'ils comprennent que tu n'es pas seulement un pion... Le Léviathan nous offrait une chance d'y parvenir... »

« J’ai peur de comprendre Zames. » S’exclama-t-il.

Il se leva rapidement du siège, inquiet. Il s’avança vers elle. Celle-ci recula en mettant ses mains en évidence devant lui.

« Calme-toi Altan, tu me fais peur…J’ai…J’ai fait ça pour toi ! »

« Ne me dis pas que… »

« Si Altan… Un jour où j'ai eu l'occasion de rencontrer le GMS Kafelor, j'ai compris que nous pouvions redorer la grandeur de l'Alteran! » Annonça-t-elle.

« Non, pas lui…Zames. »

Soudain il tournoya, pris de vertige. Il recula et se rassit sur son fauteuil. Ses mains serrant sa crinière. Il senti son cœur déchiré. Son souffle haletant se fit entendre. Il appuya sa tête contre le siège. Zames s’avança et s’expliqua :

« Écoutes, ce n’est pas ce que tu crois. Il m’a juste aidé. »


« Après toutes ces années, comment as-tu pu ? Tu étais ma plus belle chose qui me soit arrivé. Et en fait je n’étais rien de plus qu’un pigeon. »

« Mais non ! Je te jure que je t’aime sinon je ne t’aurais rien dis ! Crois-moi s' il te plait ! Je veux passer ma vie auprès de toi, je sais que j’ai fait une connerie et que j’aurais dû t’en parler avant ! Je suis vraiment désolée, pardonne-moi par pitié ! »


« Et tu oses me dire que tu m'aimes ! Comment puis-je savoir si tu ne me caches pas encore des choses ?! Si tu m'aimais vraiment tu m'en aurais parlé bien avant ! Vous avez l’air de bien vous entendre tous les deux ! Et bien puisque vous vous amusez bien, vas t’en le rejoindre ! Après tout, je ne te mérite plus… »

« Arrêtes, ne dis pas ça ! As-tu pensé à Altair, à notre bébé ? »

Elle se mit à sangloter.

« Je… Je ne veux plus te voir. Oublies moi ! »

Altan sortit brutalement de la salle et laissa Zames seul. Le soir fit son apparition et la nuit apparut. La lune scintillant brillait, se mélangeant aux étoiles de la nébulosité. Certains nuages se confondirent aux fumées sortant des volcans, semblant plus épaisses elles cachaient certaines étoiles alors que les nuages affaiblissaient leur éclat étincelant. L’atmosphère paraissait glaciale. Le vent valsait délicatement la chevelure d’Altan qui continuait à marcher dans la froideur d’Alteran. Il était bouleversé, et alla chercher refuge dans un endroit où il se sentait préservé du monde extérieur. Perdu dans ses pensées, il lui fallait du temps pour réfléchir à toutes ses péripéties.
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Re: Le Dictateur d'Alteran

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Altan fut réveillé par une désagréable sensation. La lueur du soleil entre les rideaux tapa violemment ses yeux. Il souleva son bras droit pour couvrir le rayon de lumière qui l’aveuglait, c'est alors qu'il remarqua un bandage autour de celui-ci. Il se leva, étonné, et remarqua qu'il était torse nu, des bandages lui parcouraient le corps en partant de l'épaule droite pour aller jusqu'à sa hanche gauche. Il se mit à scruter l'endroit où il se trouvait. Il aperçut une femme couchée sur le fauteuil près de lui. Elle dormait, son bras sur l’accoudoir avec sa tête par-dessus et ses jambes repliées sur elle-même. Il se leva et remarqua qu’il s’agissait de Zames. Il ne put s’empêcher de penser à la dernière querelle et commença à avoir des remords. Il se doutait bien que Zames avait raison, l’Imperium Novus le prenait depuis le début pour un incapable. Il essaya de se lever. C'est alors qu'une sensation douloureuse survient. Ses muscles se contractèrent sous la violence de la douleur. Il avait l’impression qu'on lui transperçait le corps. Il chercha à se remémorer les jours précédents en essayant de comprendre pourquoi il avait si mal. Il eut soudain quelques flashs d’un bombardement. Des milliers de chars, de cuirassiers et artilleurs qui pilonnaient les alentours d’Alteran. Ce souvenir fut tellement bref qu’il se retint à la rambarde du lit de peur de tomber. Sa respiration haletante fut difficile. Il aperçut une table devant lui, à cheval sur le lit. Dessus se trouvait une bouteille d’eau et un verre. Ses lèvres sèches, il tendit alors le bras mais il ressentit de nouveau la douleur. Dans son élan, il frappa involontairement le verre qui alla se briser au sol. Le bruit sonore du contenant réveilla subitement Zames et exécuta un léger sursaut. Elle remarqua Altan, recroquevillé à cause de la douleur. Sans réfléchir elle lui sauta déçu et l'enlaça fortement. L’homme s’écria soudainement à cause de la commotion. Elle se retira rapidement et s'excusa:

« Oh, Altan...Pardon ! Excuse-moi ! Je ne sais pas ce qui m’a pris ! Mais si je devais te raconter ma vie ces derniers heures... »

Elle retomba dans les bras d'Altan en pleurs. Sa longue chevelure dorée retomba délicatement sur le corps de l'homme. Il reprit :

« Non, ça va...Ce n'est rien...Hum. Que s'est t-il passé ? Pourquoi tu pleures ? »

Elle serra plus fort Altan, encore sous le choc. Il la prit par les épaules et fixa les yeux de Zames :

« Raconte moi. »

« Eh bien… Je n’ose à peine imaginer comment on a pu s’en sortir indemne. Après notre dispute, tout est allé en empirant. Nous avons été retirés de l’alliance Imperium Novus. Je ne savais plus quoi faire… Je suis désolée…J’ai dû rejoindre le Léviathan… »

Son époux ne répondit pas. Il se rapprocha simplement de Zames. Péniblement, il la prit dans ses bras. Il prononça doucement, son visage collé contre le sien:


« Ne sois pas désolé, tu avais raison. L’Imperium Novus ne me considérait pas comme l’un d’eux, je le sentais profondément en moi mais je ne voulais pas l’admettre. J’ai donc continué de les suivre, emporté par la nostalgie. Sans savoir que ma vrai raison de vivre, c'était toi, depuis toujours…Hum. » Il fronça les sourcils. « Si tu pleures parce que je me suis retiré quelques temps, j'en suis désolé... »

Elle sanglotait encore. Dans ses respirations courtes, elle répliqua:

« Oui...Non mais ce...c'est pas que pour ça...j'ai...on a... »

Elle retomba encore une fois dans les bras d'Altan, en sanglot. Sans savoir quoi répondre, Altan l'étreignit.

« Je vais te montrer... » Annonça Zames.

Elle essuya ses larmes et pris la main d'Altan. Elle positionna le bras autour de son cou et Altan se laissa mener. Elle marcha le long du lit, le retenant de toutes ses forces. Il se mettait alors à sautiller pour éviter que la douleur réapparaisse. Elle l’emmena près de la fenêtre, retira le bras de son cou et le laissa s’appuyer contre le rebord de la fenêtre. Zames, encore en pleurs, tira les rideaux, les rayons grandissants percèrent la salle. Lorsque l’homme leva la tête, il remarqua le paysage dévasté. De la fumée noire montait très haut dans le ciel comme si les ténèbres avaient envahi Alteran. Son regard s’assombrit, depuis son enfance il ne voyait que destruction et mort. Il n’était pas abattu de voir cette scène, il était seulement amer. Certains immeubles à moitié détruis se présentaient à sa vue. Des décombres à perte de vue recouvraient presque le sol, on ne voyait pratiquement plus la lave rougeâtre d'Alteran. Les immeubles étaient faits d’un matériau qui ne se détériorait pas par la lave en fusion. Altan, inquiet, répliqua:

« Nous avons été rasé par l'Imperium Novus ? »

« Non. » Affirma t-elle. « Les Fourrageurs...Cela s'est passé le matin, il y a deux jours. Comme tu étais absent depuis très longtemps, j'ai du prendre en main certaines décisions rationnels. Enfin...j'ai essayé. Et voilà où ça m'a menée... » Elle se retourna. « Je ne sais pas comment...J'ai un vague souvenir d'une explosion...d'un hurlement...du sang. Partout...Plus tard me suis réveillé dans cet hôpital. Un médecin se trouvait devant moi. Il m'expliqua alors que j'avais reçu un fragment dans l'abdomen...Au niveau du... et que j'avais perdu notre...notre bébé ! » Soupira-t-elle avec chagrin.

Ces mots résonnèrent dans la tête d'Altan, comme un coup de poignard derrière son dos. La douleur, se faisant sentir, devenait insupportable. Il se refusait de le croire. Zames tendit doucement son bras vers Altan, lui prit la main et la posa sur son ventre. La main de l'homme était crispée, la rondeur du ventre n'existait plus.

« Quoi ! Non, non... » Il ne put s'empêcher de retenir ses larmes. « Il est...mort...Il...est...Oh mon dieu non ! » Sa respiration se faisant lente « Non...non... »

Il afficha un regard sévère et triste au même moment. Le temps semblait s'arrêter. Les yeux tournaient vers le ciel, il prit la tête de Zames et l'approcha de lui jusqu’à son épaule. Les mains de celle-ci s'était rejoint, ses bras pliées sur le torse d'Altan. Il commença à bouillonner à l’intérieur, comme si une force voulait en sortir. Mais ce qu'il ressentait le plus, c'était une boule dans sa gorge, une boule de chagrin qui lui rappellera à jamais la mort de l'enfant. Il caressait doucement le dos de Zames dans un sentiment de réconfort, même s’il savait que ce sentiment serait de courte durée.
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Re: Le Dictateur d'Alteran

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Dans le silence glacial de l'espace, Altan contempla la planète rouge depuis son vaisseau. Il était debout devant une grande bais vitrée et il ne put s'empêcher de repenser à la mort de son enfant. Tout était confus, ce sentiment de colère et de tristesse qui l'avait traversé dans les bras de Zames recommençait à l’envahir. Il se retourna et se dirigea vers la passerelle. A ce moment là, les haut-parleurs indiquèrent aux officiers de se préparer à une manœuvre stratégique. Un grondement assourdissant se fit entendre, des milliers de chasseurs nucléaires et cuirassiers se mobilisèrent pour former une flotte de rasage conséquente. Altan pénétra dans la salle de commandement, plusieurs officiers se trouvaient devant des consoles qui leur avaient été assigné pendant le briefing. Alors que la flotte se déplaçait lentement mais sûrement vers l'Etat du Launell, les éclaireurs confirmèrent que notre objectif était protégé par une vingtaine de millier de tourelles. Altan était assis sur le siège principale de commandement, il se leva et annonça:

Préparez-vous à envoyer une impulsion électromagnétique, puisque apparemment les Foufounes adorent ce genre de missiles.

L'officier activa alors un des silos. Un clignotement rouge apparut, il positionna la clef d'activation et attendit les ordres. Altan s'avança vers l'officier qui se tenait prêt au lancement du missile. La sueur commençait à apparaître sur son front. Altan l'observa fixement, il posa sa main sur son épaule et répliqua:

Vous le savez aussi bien que moi... Prononça t-il doucement.

Il se retourna et se dirigea vers le centre de la pièce. Il haussa la voix pour que tout le monde l'entende et répéta:

Vous le savez aussi bien que moi ! Nulle effronterie de cette envergure ne peut rester impunie !

Il haussa de plus en plus la voix. Nulle pénitence pour des êtres aussi abjects ! Nous saurons faire d'eux un exemple pour quiconque osera nous attaquer. Pour toutes les vies humaines qu'ils ont prises. Pour vos femmes ! Pour vos hommes ! Pour vos enfants !

Il se rapprocha de la commande d'activation des silos et ordonna à l'officier:

Activez l'impulsion.

L'officier exécuta l'ordre. Le clignotement rouge disparut pour laisser un voyant vert. De la passerelle on pouvait voir une fine traînée de fumée provenant du missile. Altan se dirigea vers le siège et s'assit aussitôt.

Mon enfant, tu es vengé... Prononça t-il péniblement.

C'est alors que l'attaque pouvait commencer. Les tourelles paralysées, toutes les unités engagèrent des tirs stratégiques sur les structures. Les saboteurs et artilleurs ne firent qu'une bouchée des tourelles, et les autres structures tombèrent une à une. Doucement la poussière retombait sur le champ de bataille, laissant découvrir une mixture composée de sang et de débris. Altan observa ce spectacle avec contentement mais de courte durée. Lors du retour, il était revenu devant la grande baie vitrée. Quelques coques avaient souffert pendant le rasage, quelques unités en défense sur le Launell avaient réagi à l'attaque. Mais Altan ne souffrait pas pour ça, sa vengeance ne l'avait pas satisfait. La souffrance qu'il avait éprouvé lors de la perte de son enfant n'avait pas d'égale. Le rasage qu'il venait d'effectuer n'était que bien peu de souffrance par rapport au mal qui lui avait été infligé. La galaxie se mourrait déjà et Altan ne faisait que participer à l’achèvement de cet univers. Car chaque effort, chaque choix semblait invariablement le conduire vers le même but, le chaos. Le retour vers l 'Ateran lui sembla plus amer que d'habitude, le silence dans l'univers n'avait jamais été aussi intense et la noirceur aussi sombre.
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