Contes Kaméens

Ici sont chroniquées les histoires des Etats et de leurs dirigeants

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Sergent Kami
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Contes Kaméens

Message par Sergent Kami »

Quelque part sur Volcano.
Devant moi se trouvait un bureau en bois, style ancien sur lequel était placé un livre, couverture rouge, avec une dorure impeccable. Pas de titre apparent. Je m’en saisis et l’ouvrit.

Première page.
Telle une introduction, deux phrases avaient été écrites. Courtes mais précises.
« Dans ce livre se trouve tout ce qu’il me reste de mon passé. Toi qui as la chance de te souvenir, ne répète pas ces erreurs qui m’ont condamné à vivre dans l’ignorance… – Sgt Kami. »

Sous ces quelques mots, une feuille en partie calcinée était collée. Elle ressemblait à un extrait de carnet de bord. Mais où se trouvait le reste ? Nul ne sait. C’est ici que remontent mes souvenirs marquant le début de l’histoire, de MON histoire.


01 Vertan 3716
Trente. Trente personnes acceptèrent de s’exiler avec moi. J’ignorais ce qui les a motivés, mais je leur serais éternellement reconnaissant…
Le vaisseau de transport décollait. Adieu, patrie. Adieu, bande de pourris. Je vous emmènerais avec moi, en enfer. Un jour…
Voyons ce qu’il me restait. Dix soldats, dont deux novices. Pas terrible. Leurs femmes et leurs enfants. Inutile. Un mage, qui accessoirement avait quelques connaissances en médecine. C’était un peu mieux. Et pour finir cette femme. J’ignorais tout d’elle. Une parfaite inconnue… Ah, j’allais oublier les cinq chars nucléaire de première génération. Soit disant pour assurer notre défense… Il faudrait déjà qu’ils ne nous explosent pas entre les mains…
Apres un trajet long et monotone, nous foulions le sol de la planète rouge. Volcano… Qui aurait imaginé qu’un jour, nous nous y établirions ?
Nouveau rebondissement. Le pilote du transport fut contraint de nous accompagner. Ils n’avaient fourni du carburant que pour un trajet. De sacrées ordures…
Nous avions atterris dans les montagnes. Parfait, cela nous procurerait un avantage face aux ennemis. La nuit tombait. Nous plantâmes rapidement les tentes. Une dure journée nous attendait...
Amiral Andrew K. R. Leister, dit le Feu, à votre service.
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Sergent Kami
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Re: Contes Kaméens

Message par Sergent Kami »

Deuxième page.
63 Galan 3718
Réveil douloureux. La lumière ambiante, agressive, m’éblouit. Ou étais-je ? Aucun élément ne m’était familier. Je regardais autour de moi. Il y avait de nombreux lits, certains occupés, d’autres non. La large croix rouge sur la porte ne pouvait signifier qu’une chose… l’infirmerie.
J’essayais de me souvenir des évènements récents, en vain. Deux images me traversèrent l’esprit. J’en arrivais à une terrible conclusion : j’avais tout oublié. Qui étais-je ? Et surtout pourquoi suis-je ici ? Sur une petite table se trouvait un petit carnet, en grande partie consumé. Je m’en saisis délicatement et le lut. Kami... Juste Kami. Je devais me contenter de cette bribe d’identité.

Peu à peu je perdais patience. Je devais... sortir d’ici. Oui, prendre l’air, pour réfléchir sans être importuné. Cette tentative fut ma première erreur. Une violente douleur se propagea du bassin jusqu’aux jambes. Je constatais avec horreur les bandages parcourant mon corps. Des blessures… Il ne manquait plus que cela. La colère montait en moi, amplifiée par la souffrance physique. Je commençais à m’agiter, marmonnant quelques jurons. Ce ne fut qu’au moment où je reversais un verre – qui, au passage, se brisa au sol - qu’une femme s’approcha, un léger sourire aux lèvres.


Sergent, je vous prie de vous calmer. Vous n’êtes pas obligé de déranger tous les patients pour nous informer de votre réveil.

Qui es-tu ? Où suis-je ? Et pourquoi suis-je blessé ?
rétorquais-je sur un ton agressif, déversant une partie de ma colère sur cette inconnue.

La femme dans un premier temps surprise par le flot de question, me regarda fixement comme si elle attendait la chute d’une vaste plaisanterie. Ne me voyant pas réagir, elle prit un air grave et me bombarda de questions auxquelles je ne savais répondre. Elle finit par murmurer un « Mon dieu… » qui me fit mal au cœur. La femme s’assit à côté de moi.


Je me nomme Mayhll. Nous nous connaissons depuis quelques années. A l’époque, nous faisions parti des commandos d’élite. Tu étais le plus gradé de tous. Souviens-toi… Soupirs. Tu te trouve actuellement au premier étage de l’hôpital du campement. Cela fait approximativement neuf saisons (environ 2 année Galacticaines) que tu es ici, dans le coma.

Je ne sais moi même ce qu’il s’est passé le jour où deux soldats t’ont ramenés à l’infirmerie. Tu étais dans un état tel, que sans les restes de ton journal de bord, il aurait été impossible de t’identifier. Te sauver représentait un véritable défi. Malheureusement, le prix à payer fut lourd. Je suis désolée de n’avoir pu faire mieux.


Et sur ces mots, Mayhll disparut. Alors que la quête se dévoilait enfin à mes yeux, je fus assailli par la fatigue. Tant pis, ce combat contre moi-même attendra un autre jour…
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Sergent Kami
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Message par Sergent Kami »

Un courant d’air tourna plusieurs pages. Ainsi, cette histoire continuera là où le destin l’a décidé. Je pourrais sans aucun doute revenir en arrière, mais finalement, ne vaut-il pas mieux préserver quelques zones d’ombres, afin de laisser libre court à vos pensées ?

Vingt-et-unième page.
Chambre du palais de Karahmdaï, future capitale Kaméene – 68 Desertan 3720
Je ne sortais plus. Aucun contact avec l’extérieur, en dehors de Mayhll qui m’informait des récents évènements et qui recevait, en échange, les nouvelles directives. De toute manière, cette bataille entre mon cœur et mon esprit m’avait affaiblit, j’étais peut être même trop faible. Malgré les soins prodigués par la conseillère, je ne guérissais pas. Alors j’attendais, patiemment, la prochaine crise, suivie de l’injection du sérum, un remède à base d’uranium ; le seul qui, à ma connaissance, avait un quelconque effet contre ce mal qui me rongeait depuis mon propre réveil. J’ignorais ce que cela signifiait. Une chose était sûre : je changeais.

Je passais mes journées dans cette chambre, magnifique reconstitution architecturale d’un style ancien, remontant aux années 2000 selon un historien. Elle était équipée de tout ce qu’il fallait pour garantir le confort de ses occupants et tous les objets se mariaient à la perfection avec l’image donnée à cette pièce.

Sur un lit en chêne brun se trouvait ce qui me poussait à la solitude. Une jeune femme aux longs cheveux châtains, dormait, totalement dénudée. Dormir n’était peut être pas le meilleur mot. Disons plutôt qu’elle ne s’était pas encore réveillée. Elle avait été touchée, comme la plupart des colons, par ce mal étrange et demeurait dans le coma. Je veillais sur elle, assis dans mon fauteuil. J’admirais la beauté et l’innocence de cet être au teint légèrement rosé. Je tentais vainement de m’immiscer dans ses songes, pour saisir le sens de tout cela. Dans un mouvement de folie, je me surpris à caresser son doux visage, la contemplant comme un amant contemplait sa compagne, et c’était à ce moment que je compris, enfin, le pourquoi : mon cœur venait de remporter la victoire.

Mais, une incertitude troublait ce rêve. M’accepterait-elle ou serai-je à jamais considéré comme un monstre ? Et telle une fausse note dans une symphonie, cette pensée brisa la magie illusoire dans laquelle je me berçais. Cette question ne cessait de me revenir à l’esprit. La torture était telle que j’en devenais fou.

Les médecins n’avaient eu de cesse de me rappeler que cette inconnue n’était pas humaine, qu’elle ne se réveillerait probablement jamais. Cette réponse fut certainement les dernières paroles qu’ils eurent prononcé avant que je ne leur arrache ce semblant de vie qui les animait. J’étais persuadé du contraire, et j’allais leur prouver que j’avais raison.

Elle venait de bouger, pour la première fois après quatre ans passés dans cet état. J’allais enfin savoir. Dans un murmure à peine inaudible, j’entendit ce qui aurait pu être mon nom et mon cœur s’emballa. Elle s’agitait, murmurant, m’implorant de l’aider. J’attrapais sa main, pour qu’elle sache que j’étais à ses cotés. Puis, elle ouvrit lentement les yeux. Ils étaient d’un bleu si profond que je voyais en eux les étendues aquatiques de la planète bleue. Face à ce regard, je me sentais mis à nu, sans aucune possibilité de me défendre. Elle m’observait entrain de caresser sa main et rougit.


Monsieur… Que faîtes-vous ?

Je lâchais prise, gêné. Elle continuait à m’interroger du regard, en silence.

Qui êtes-vous ?
–Kami
–L’exilé… murmura t-elle, pensive.

Lorsque nos regards se croisèrent, elle comprit ô combien ses mots m’avait affectés. Le mal était fait. Je me saisis d’une robe blanche et lui donna. Cette tenue lui allait parfaitement, sans cacher ses formes très avantageuses. Je l’invita à me rejoindre.
Alors que j’entreprenais de lui ouvrir mon cœur, la porte s’ouvrit violemment. Le soldat essoufflé, hurla :
« Sergent, nous sommes attaqués ! »
Amiral Andrew K. R. Leister, dit le Feu, à votre service.
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