Lame acérée et feuille tranchante

[Kossnei]

<<Karlina.>>

Le silence, aussi pesant que si la mort l'avait enlacé, devient spectateur.

La jeune femme repousse son lourd fauteuil, pose ses deux mains sur le bureau en orme qui orne son bureau, et se lève. Ultime survivant, un cheveu blond ira caresser le bois, avant d'être emporté par le vif mouvement de la cape nouée. Le cou de la belle protégé, ses yeux d'un bleu pénétrant s'ouvrent, pour entrapercevoir une fraction de seconde durant ceux qui la dérangent. Non qu'elle ne les devine ; elle marque simplement leur visage de son objectif de mort.

Le silence, soudain plus lourd encore que cette dernière, est brisé.

<<Alors le moment est venu...>>

Et des trois âmes dont l'aura fait exploser la pièce, le chaos naît. Dans l'obscurité subite d'une villa qui s'effondre, un chapeau dont les tons se confondent avec la verdure environnante prend un envol... consumé.

[Kossnei]

Ce qui étaient des murs sont à présent des ruines, et avec eux tout ce que leur support soutenait. Ce qui était marbre travaillé est retourné à l'état originel. Ce que les autres gouverneurs de province enviaient, réside maintenant en le plus redoutable des champs de bataille, que foulent seulement six pieds. Le sable asséné des pas de trois des plus puissants mages de Desertica se voit soulevé à intervalles irréguliers, et comme une respiration troublée semble trembler le sol.
La planète blonde voit son intimité dérangée, et c'est un trio d'Atlisaks qui la heurtent.

Les rais de lumière fusent, et l'on devine parfois un éclair jaune, au milieu de l'arène. Sans aucun doute car les trois protagonistes sont de cette couleur de cheveux munis, et que le combat n'en est que plus ... singulier.

La première à ouvrir le bal avait été Aria Mesihiova. La plus jeune, la moins expérimentée sans doute. La seule qui avait pour source un artefact ; duquel n'en sortait pas moins de redoutables sorts. D'une dextérité extrême, Nikki Katarilis, que Sombrot connaissait davantage sous le nom de Karlina Meryne, avait esquivé, et répliqué d'un éclair ocre sorti de ses doigts dont le vernis avait fondu sous la détonation ; et force est de constater que le couvre-chef de son second adversaire, Isan Aora, le Grand Conseiller de Galactica, avait connu par la même occasion son dernier envol. Il n'en demeurait guère plus qu'un petit tas de cendres, fuyant comme apeurées dans les bras de la nature environnante.

Après quelques échanges pour le moins dérangeants, la pression spirituelle était retombée entre les pans de murs encore debout, au-delà de ce sol brun que le silence avait fui. Nikki, toge rongée par le feu qui en avait consumé l'ourlet, yeux mi-clos, cheveux ternis, se tenait fièrement debout, au centre du théâtre de la mort. Excentrés et équidistants l'un et l'autre de leur cible, Aria et son chevalier d'émeraude n'étaient guère dans un pire état. Le combat s'annonçait long, assurément.

Les yeux du mystérieux Conseiller balayèrent un instant le terrain, puis se braquèrent sur la dirigeante des Atlisaks.

<<Aurais-tu détruit ma relique, Karlina ?>>
<<... ou plutôt devrions-nous t'appeler Nikki, n'est-ce pas ?>>, susurra Aria d'une voix qui lui était bien familière : on y discernait tellement de cynisme. Puis, après un instant :
<<Surprise ? Nous savons tout de toi, princesse, tes origines platines n'échappent guère aux plus fins, l'ignor...>>
<<Aria, à terre !>>

C'était Isan qui avait rompu le silence, avant de créer un bouclier d'un vert perçant, au travers duquel on distinguait encore les lèvres de Katarilis, murmurant le dernier mot d'une incantation qui emporta les alentours avec elle.

[Kossnei]

Vous est-il parfois venu à l'esprit, si, par hasard, une fois dans votre vie, vous aviez vu deux mages s'envoyer des sorts meurtriers à la figure, une question des plus élémentaires ? A les voir lutter en plein chaos, je m'y suis heurté, moi, à cette interrogation.

Pourquoi diable leurs cheveux ne flambent-ils guère dès la première détonation...

<<Ariaaa !!!>>

...mais à la dernière ?


---


<<Mer...Merde.>>

La toge de Grand Conseiller d'Isan Aora jonchait le sol de ses morceaux d'étoffes clairsemés. Ce dernier rajusta sa tunique aux couleurs vertanes, avant de lever les yeux vers l'endroit où se trouvait encore, quelques instants auparavant, son adversaire. Le tissu se consumait encore quand la poussière libéra la vue du chevalier d'Emeraude.
Karlina avait disparu.

<<Qu...qu'...>>

Instinctivement, il se retourna vers sa complice. Gisant à terre, elle haletait à intervalles très espacés ; la mort, indubitablement, lui avait déjà ouvert les bras.
A son flanc, un genou à terre, son bourreau savourait son œuvre. Ayant senti Isan derrière elle, Nikki braqua un regard espiègle sur lui, et ses lèvres se délièrent enfin, pour la première fois depuis le début... de tout.

<<Allons, allons... Elle me semble mal en point, ta jeune amie, Aora. Veux-tu...>>

Sa paume jouissait à présent d'un hâle rosé en son centre.

<<...que je l'achève pour toi ?>>

L'iris de la jeune femme avait pris le dessus sur sa pupille. Ce regard de dégénérée, Aora ne pouvait le supporter. Il fallait en finir... et rapidement.

<<Pleure... Pleure pour elle.>>

La pluie sortit de l'ombre des nuages qui tachetaient le bleu déserticain... Indéfectible compagnon de la nature, le Grand Conseiller l'invoquait.

[Kossnei]

Karlina était morte.
Tout avait été vite.
Si vite...
Elle n'avait pu toucher qu'une seule fois la jouissance du combat.
L'explosion de plaisir due...
...aux nerfs qui étaient chez elle si prépondérants...
...dans ce comportement...

<<Manipule.>>
<<Domine.>>
<<Révèle...>>
<<... ou à moitié.>>
<<Laisse...>>
<<...reposer.>>
<<Puis tranche.>>
<<Assassine.>>
.
.
.
<<Et meurs.>>

...ce comportement qui l'avait tuée.


---


Isan Aora s'approcha de la défunte. Détournant les yeux de son cadavre, il avait regardé Aria.

"Rien qu'une seule, par pitié... Rien qu'une seule..."

"...rien qu'une seule... flamme."

[Kossnei]

<<Pleure... Pleure pour elle.>>

Karlina s'était relevée. Inquiète, elle leva les yeux au ciel. Des gouttes tombèrent. D'abord une légère bruine vint voiler ses yeux, puis ce fut l'averse. Plus violente encore qu'une grêle, elle vint frapper le sable de la planète désertique avec force, remuant la poussière à chaque impact, tout en y insérant malgré lui une solidarité. Le sol dans lequel, encore quelques instants auparavant, l'on s'enfonçait aisément, ce sol avait vu sa consistance devenir compacte, chaque grain de sable s'alliant avec son voisin. Karlina savait que par-là même son aisance de mouvements s'en verrait diminuée. Elle qui était née dans le sable, qui y avait toujours vécu, serait-elle vaincue par le sort diluvien du mage émeraude ?

Elle éclata de rire, ramassa une poignée de sable doux qui sous son pied avait subsisté, et l'envoya sur Aora.

<<Explo...>>

Elle suffoqua avant d'avoir fini le mot. Et teinta le sable de rouge. Une douleur abominable naissait en son poumon droit. Elle hurla. Et se dégagea. Tomba sur le ventre. La poussière pénétra sa blessure. Elle cria de plus belle.

<<Bordel, mais qu...>>

Et, se relevant, elle aperçut Aria, flambante de perfection, au côté d'Isan Aora. Nulle blessure ne l'affectait ; son corps n'avait de malsain que ce rictus qu'affichait son visage contracté par la colère. "Son chevalier... merde... la pluie... la pluie... elle l'a... soignée..."
L'épée sur laquelle sa main s'était refermée... comment Nikki n'avait-elle pu sentir son apparition ? Pour la première fois, elle dut constater que de telles armes possédaient une certaine valeur. Après tout, elle ne pouvait qu'à moitié respirer à cause de cette lame.

<<Mer... merde... Apparais, lam...>>

Elle fut projetée à terre pour une seconde fois. Un éclair gris était sorti d'un des joyaux qui ornaient le glaive.

<<Im...Impossible...>>

Aria éclata de son rire cristallin, et rabattit ses cheveux d'or derrières son dos. Il fallait admettre que sa coiffure n'était pas adaptée pour infliger le coup de grâce à un ennemi dont les derniers secrets vous sont encore inconnus, et dont émane encore un danger indescriptible, bien qu'ayant la lame sous la gorge. Ses soupçons se confirmèrent.

<<Mademoiselle Mesihiova, ne vous imaginez pas avoir gagné...>>

Katarilis souriait. On ne pouvait discerner son tremblement, mais sous son apparence tranquille, Nikki savait qu'elle était morte de peur. Elle ajouta, toujours narquoise :

<<Sais-tu qui je suis, idiote ?!>>

Le ciel se fit sombre, une nouvelle fois. On eût dit que toute l'énergie environnante affluait vers son réceptacle, en la personne de Karlina.

<<Distribution de Kaïs.>>

L'incantation d'Aria prononcée, la foudre sévit comme jamais. Tous les éclairs convergèrent vers Karlina, qui, hurlant des paroles incompréhensibles, dévia l'impact vers un Isan Aora concentré qui para sans broncher.

Pour la première fois de sa vie, Nikki Katarilis utilisait un sort défensif. Elle qui ne connaissait que l'attaque, acculée, dut s'incliner. Au pied du mur, elle rencontrait sa vraie nature.

Aria continuait de l'assaillir...

Elle avait toujours été plus puissante en magie brute...

Ce n'était pas bon...



Son bouclier se fissura.

[Kossnei]

L'éclair avait transpercé sa poitrine. Le bouclier de l'Amirale avait finalement craqué. Ou plutôt, explosé. La magie offensive brute avait toujours été le point fort d'Aria, elle qui pourtant été dénuée de toute stratégie venait d'abattre une femme du niveau de Grande Conseillère, rien qu'avec sa puissance.


Isan Aora s'approcha de la défunte. Détournant les yeux de son cadavre, il avait regardé Aria.

"Rien qu'une seule, par pitié... Rien qu'une seule..."

"...rien qu'une seule... flamme."

Nikki était sur le champ de bataille duquel la sortie était inéluctable. La mort devait la prendre à coup sûr. Peu sont ceux qui, le cœur tranché, subsistent plus d'une minute. Et pourtant, l'instinct de survie de l'Amirale semblait des plus vivaces. Sous les bombes et les sorts, elle résistait. Encore, et encore. Elle était sur le champ de bataille pour la vie... ou pour la mort.

Agonisante, elle se vidait de son sang sur le sable qui l'avait vu naître, tandis qu'en le lieu le plus retiré que l'être humain possède — l'imagination — le combat prenait une tournure défavorable à la dirigeante de Sikhar Atlis.
C'est alors que, loin, très loin, une voix la rappela à la réalité.

<<Allons, Aria, tu pourrais au moins régler ce problème.>>

Un rire. Un rire que Nikki ne connaissait que trop, et dont elle souffrait, tant elle lui causait de mal à respirer. Elle voulait lui hurler sa hargne, mais rien ne sortait plus de sa gorge, sinon du sang.

<<Et puis quoi, encore ? Je vais m'occuper de prendre le contrôle de cet état, et toi tu déblaies ce bordel, et tu étouffes l'affaire.>>

"Me prendre... mon état ? Me prendre... ma vie ?"

Des larmes de sang balayèrent le visage de la jeune Amirale. Dans son esprit, on braquait sur elle une arme. La guerre était finie, son camp avait perdu, et on ne faisait pas de prisonniers. Si seulement...

"Si seulement..."

"Rien qu'une seule, par pitié... Rien qu'une seule..."

Sans écouter le sermon du Grand Conseiller, Aria sortit un peu de tabac de son sac...

"...pitié..."

Dans la tête de Nikki, l'homme qui la menaçait avait chargé.

"Rien qu'une seule..."

Aria alluma sa cigarette.

"...rien qu'une seule... flamme."

Le coeur béant de l'Amirale vit le sang affluer, avant de se refermer. Ses blessures, une à une disparurent. Elle ne prit même pas la peine de se relever, la flamme du briquet que tenait encore celle qui avait failli la tuer s'éleva.

Aria fut brûlée vive. Dans l'instant. Elle n'eut ni le temps d'hurler, ni celui de réagir, tout comme Isan Aora n'aperçut pas l'homme qui arriva à toute vitesse et se figea derrière lui, brandissant une lame acérée sous sa gorge.

Aria était morte. Dans l'instant.
Isan avait été immobilisé. Dans l'instant.

Katarilis posa un genou à terre, puis se releva.

<<Etseko...>>

Son ton, pour l'une des rares fois de sa vie, trahissait une sincère reconnaissance.

<<...tu es venu>>, acheva-t-elle.

[Kossnei]

— Oui, Orion ? C'est moi... J'ai besoin de toi immédiatement dans ce qu'il reste des jardins impériaux... Oui, oui, je t'envoie un traceur... Oh, rien de spécial, juste une sphère d'emprisonnement, et un tas de cendres à déblayer... Comment ? Pour qui ? Ah, eh bien, disons que tu verras cela en arrivant.

Karlina ôta l'écouteur inséré son oreille encore vive de la bataille tout juste achevée, et qui avait servi à joindre les renforts qui, semblait-il, devaient venir achever sa sombre besogne.

Aux pieds de l'Amirale, les restes d'Aria Mesihiova dégageaient encore une fumée jaune d'une âcre odeur, dont Isan Aora, toujours menacé par la lame d'Etseko Mirrlahq, observait les volutes d'un air vide. Ses forces le quittaient déjà. Car il le savait, le Grand Conseiller, qu'il venait d'être défait, et qu'à l'étreinte des doigts de la belle Karlina Meryne autour de sa gorge il ne saurait résister plus longtemps que l'incrédulité de l'Atlis, qu'elle avait si habilement su corrompre.

Un des Douze Conseillers de Galactica allait donc s'éteindre ce soir sous le ciel Déserticain, soudainement linceulé par une opacité rougeoyante qu'il savait significative de la colère de Nikki Katarilis ; une hargne telle que l'on pourrait aisément l'assimiler à celle d'un Edar... si elle n'était maîtrisée.

— Aora, trancha Katarilis. Tu es coupable de haute trahison, et de ce fait...

Isan savait. Il était inutile de continuer. Nul autre châtiment que la mort ne semblait pouvoir satisfaire la soif d'une telle folie. Une mort lente, douloureuse, et indéniablement au service d'une vengeance sans égale.
Ils s'y étaient préparés. Aria et Aora, si puissants fussent-ils, ne s'étaient infligés l'avant-goût de la mort — ils la savaient salvatrice —, mais bel et bien le songe des pires ignominies auxquelles leur imagination leur ait permis de donner vie.

Il était inutile de continuer, donc. Inéluctable conclusion, la sentence tomberait comme un coutelas effilé sur le cou du mage émeraude. « Aria a eu tant de chance... », pensa-t-il alors.

— ... tu serviras d'engrais à mon sol, celui de la Procréation. Tu nourriras les racines d'une recherche nouvelle ; d'une Combination ultime. Toi, le mage, aliènera ton âme aux ressources infinies à la placide infamie du monde rationnel de la science. Ton humanité, j'en prendrai possession. Tu ne seras plus qu'une marionnette, dont les Procréateurs de Combination tireront les ficelles.
Ces conditions de vie — ou devrais-je dire de mort — te conviennent-elles ?

Un rictus malsain déforma le visage encore humide de sueur de Nikki Katarilis, tandis que sous la gorge d'Isan Aora se rapprochait l'épée qui rendait le mage impuissant. Il n'avait de toute manière plus la force. Se battre contre tant de folie... Isan savait la dirigeante d'Atlis dangereuse, mais il n'avait imaginé telle issue... la feuille tranchante s'était définitivement inclinée face à la lame acérée.

— Très bien. Ton silence glacial m'est préférable à l'agacement que provoquèrent en moi tes insatiables pédanteries. Je te haïssais, Aora, tu m'as donc rendu un grand service.

— C'était réciproque... Katarilis, grinça Isan Aora, alors qu'au loin se profilait déjà la silhouette massive d'un homme qui, même s'il l'ignorait, avait perdu sa fille unique.

De son pas lent, Orion Mesihiova se dirigeait lui aussi vers sa mort.

[Kossnei]

« Tu dis un mot et je te tranche la gorge... »
« J'aimerais encore mieux ça, tu sais ? »

Etseko Mirrlahq, le jeune garde du corps de Karlina, avait appuyé sa lame contre la gorge d'Isan Aora. Impuissant, le Conseiller ne pouvait que constater sa défaite, et appréhender la suite des événements.
Orion Mesihiova, le père de la défunte Aria, était arrivé à hauteur de Karlina, qui se tenait quelques mètres devant les deux autres.

« Orion ! J'ai besoin que tu me neutralises d'urgence Isan, il est devenu dangereux ! Pas de question, dépêche-toi. Et fais-le taire, par la même occasion. »

Le vieil homme s'exécuta sans mot dire. Il était trop redevable à Karlina pour oser contester le fait de ne pouvoir s'élever à un rang supérieur à celui de larbin. Isan Aora était à présent enfermé dans une sphère magique, de l'intérieur de laquelle aucun son ne pouvait être émis.

« Très bien. A présent, allons à mon labo. »

Le groupe se dirigea d'un même pas vers le téléporteur le plus proche, et Karlina entra le code pour son laboratoire.

«
— Orion, mets Isan dans le téléporteur. Etseko va te raccompagner.
— Très bien. Mais nous ne venons pas avec toi ?
— Ne raconte pas de bêtises. Si quelqu'un doit voir mon lieu de travail un jour, ça ne risque pas d'être toi... Allez, dépêche-toi, qu'on en finisse.
— Oui...
— Etseko, laisse-moi au moins trois minutes, lâcha finalement Karlina.
»

Isan Aora fut déposé dans le téléporteur, et Karlina activa ce dernier.

Seul avec Orion devant l'appareil vide, Etseko eut un rictus malsain.

« A vos ordres... », souffla-t-il.

---

Arrivée dans son laboratoire, Karlina s'installa à son bure*u d'expériences, synthétisa rapidement une solution incolore à l'aide de divers tubes à essai contenant chacun un certain produit, puis l'injecta dans une sorte de boîtier d'un mètre carré. Ne pouvant toucher à Isan Aora à cause de la sphère toujours présente, elle choisit une méthode plus radicale. Attrapant un masque à gaz proche d'elle, elle l'enfila, puis activa le boîtier, qu'elle plaça devant le téléporteur où se trouvait toujours Aora.

Puis elle retourna s'asseoir à son bure*u, croisant les jambes et attrapant un de ses dossiers qu'elle ouvrit.

« Et maintenant, tu te demandes ce qu'il se passe, hein, Isan ? »

Le conseiller ne broncha pas.

« Je sais, je sais, tu as hâte de le savoir. Et, comme je suis particulièrement généreuse, je vais te le dire. »

Elle marqua une pause. La sphère entourant Aora avait frémi. Etseko devait avoir légèrement blessé Orion...

Elle reprit :

« Je suis simplement en train de... t'endormir. »

Elle eut un petit rire devant la mine qu'affichait le Conseiller. Elle jouait, l'Amirale, jouissait de sa victoire en cuisinant le vert Conseiller.

Son sourire s'effaça quand la sphère se brisa sous ses yeux.

« Merde... », dit-elle dans un souffle, alors que l'iris d'Isan commençait à rayonner d'une couleur émeraude...