Telle mère, telle fille - Préludes

Tout le role-play qui ne rentre dans aucune autre catégorie

Modérateur : Modérateurs

Saadia Assumptia
Messages : 1
Inscription : 03 nov. 2008, 16:01

Telle mère, telle fille - Préludes

Message par Saadia Assumptia »

"Telle mère, telle fille", affirme une croyance populaire. Avec les Assumptia, jamais proverbe n'a été aussi proche de la réalité.


Desertica. Non loin du palais flambant neuf construit à son intention, dans les bibliothèques de la vieille cité, au fin fond d'une salle qui n'a pas vu de rayon de soleil depuis des éons, la jeune dirigeante de l'Etat Nerraw est plongée dans l'étude d'un ouvrage au moins aussi ancien que le batiment qui l'abrite. De temps à autres, elle marmonne quelques mots, griffone une ou deux phrases sur un petit carnet, puis reprend sa lecture. A ses côtés, les reliefs de plusieurs repas... Cela fait manifestement des heures, voire des jours, qu'elle n'a pas bougé.

Un jeune officier de l'armée de Nerraw entre à pas feutrés dans la salle, écartant précautionneusement de son chemin plusieurs piles instables de livres et de registres couverts de poussière et de toiles d'araignées. Il approche de Saadia Assumptia, qui dirige l'Etat depuis qu'il a quitté la tutelle du Conseil, il y a de cela quelques semaines, et se met au garde à vous. Voyant cependant qu'elle ne réagit pas, il s'éclaircit la gorge, prend une grande inspiration, et appelle timidement :

Dame Assumptia ?

La jeune femme - elle vient de fêter son vingt-deuxième anniversaire - lève la tête, le regard inquisiteur.

Comme vous l'aviez prévu, reprend le jeune officier, visiblement intimidé, les Brumes Oniriques nous ont contacté.

Je vois
, répond-elle d'une voix posée. Voyant que le militaire reste planté face à elle, rosissant légèrement, mais sans poursuivre, elle s'impatiente :

Et ?

Ils souhaitent que nous les rejoignons, Dame Assumptia.

Naturellement. Ils ont toujours les sphères, au moins ?

Elles sont toujours conservées en sûreté. L'Etat Heiwa les protège.

Dans ce cas, charge le ministre des affaires étrangères - qui c'est, d'ailleurs ? Ah oui, ce vieil Alexstratz ! - d'annoncer aux responsables des Brumes Oniriques que ce sera un honneur pour nous de participer à leurs recherches. Qu'il leur dise que rien n'est plus important pour nous que... oh, laisse-le faire, il trouvera les mots justes.

Bien, madame.


Il reste un instant planté là, mais constate que Saadia Assumptia se replonge déjà dans sa lecture, sans plus s'intéresser à des préoccupations aussi triviales que l'entrée du Nerraw dans une alliance. Il jette un coup d'oeil furtif à la couverture du livre, s'étonne de pouvoir en déchiffrer le titre - Des expériences transdimensionnelles des servants de Kronotos - , puis salue en silence et tourne les talons.

A peine a-t-il quitté la pièce que Saadia délaisse de nouveau son étude et soupire légèrement. Elle pose son livre de côté et se dirige vers un lourd rideau qui masque l'entrée d'une antichambre. L'écartant d'une main, elle se protège les yeux de l'autre : des symboles tracés au sol produisent une lumière blanche bien plus vive que la pénombre qu'elle vient de quitter. Saadia Assumptia lève la main au-dessus de ces étranges figures, qui commencent un lent mouvement de rotation. La jeune femme entonne alors une étrange mais agréable méloppée, et peu à peu la rotation accélère. Après quelques secondes, on ne distingue plus aucun des traits peints au sol, mais seulement un disque de lumière blanche.

Et tout à coup, ce disque s'estompe, laissant entrevoir une autre salle, probablement à des milliers de kilomètres d'ici. Il s'agit probablement d'un lieu souterrain : aucune fenêtre ne perce ses murs de pierre. Au centre, un autel, encerclé par le plus vaste et le plus complexe cercle d'invocation que Saadia Assumptia ait jamais vu. Et sur l'autel est assise une femme, vêtue entièrement de noir, apparemment endormie. Pourtant, à peine quelques secondes plus tard, celle-ci prend la parole, tout en gardant les yeux clos :

Bonnes nouvelles ?

Le Nerraw fait maintenant partie des Brumes Oniriques.


Constatant l'absence de réponse de son interlocutrice, Saadia se sent obligée d'expliciter :

Ils ont les sphères.

Je vois. Bien.

Dépêche-toi de terminer. Ca commence de nouveau à s'agiter, dehors, et Il ne contiendra pas tout ça bien longtemps.

J'ai remarqué. Il y a des gêneurs, en haut.

Pourquoi ne pas les expulser ?

Ils croient bien faire. Leur travail ne sera sans doute pas perdu. Avec l'abruti qui dirige le Conseil, je veux dire.

Mmm. Dépêchons-nous tout de même. Il nous reste beaucoup à faire avant de pouvoir faire revenir notre ami parmi nous.


Saadia Assumptia fait alors un nouveau geste, et le cercle lumineux qui lui permettait de communiquer avec sa collaboratrice disparait instantannément. Sans mot dire, elle retourne à sa lecture.
Image
ID 192
Répondre