Les chroniques d'Emerald

Ici sont chroniquées les histoires des Etats et de leurs dirigeants

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Rob Deken
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Les chroniques d'Emerald

Message par Rob Deken »

Chapitre Premier:
-Sur la route d'Emerald-


Une secousse vint faire cogner sa tête contre le siège avant, le tirant de son sommeil et provoquant un brusque sursaut de sa part. Il pesta intérieurement contre ce réveil un peu trop brutal.
Son voisin eut un rire amusé.

«Il y a de meilleures positions pour dormir savez-vous? Moins... risquées . »


Rob dévisagea son voisin, un homme avec une balafre qui lui courait sur le visage depuis l'œil droit jusqu'au lobe de l'oreille gauche.
Il grogna en signe d'approbation.

« Vous vous rendez dans la cité pour affaires? » , poursuivit l'inconnu, détournant son attention d'une revue douteuse cachée par un plus gros livre.

« En quelques sortes, poursuivit Rob reprenant son apaisement habituel, je suis un immigrant qui profite de la politique d'intégration d'Emerald pour essayer de faire sa place, pour simplifier. Et vous? »

L'homme lui répondit dans un sourire:
« Je suis citadin de longue date, je reviens d'un voyage pour le compte de mon patron. Je vous félicite, c'est un bon choix que notre cité pour débuter dans la vie. Je vois que vous semblez seul, pas de petite famille pour vous accompagner? »

Rob s'amusa de cet interlocuteur bien curieux. Il semblait ne pas avoir dormi durant ces longues heures de voyages, l'ennui devait le pousser à s'intéresser à lui.
Il ne s'attarda pas plus sur le métier de cet homme, son patron ne devait pas être un important entrepreneur de l'Etat d'Emerald pour faire voyager son employé dans une carlingue pareille. Or Rob aspirait à un travail assez élogieux, au vu de ses nombreuses années d'études dans la capitale de Galactica.

« Je voyage seul en effet, pas de famille a vrai dire. .. »

Le haut-parleur de l'appareil grésilla.
«C'est votre capitaine qui vous parle. Nous allons traverser dans quelques secondes l'atmosphère de Vertana et rejoindre la cité d'Emerald. Étant toujours en attente de l'approbation du contrôleur au sol, il est possible que nous devions patienter un peu avant de pénétrer dans l'enceinte de la cité. »
Le microphone se coupa après une rogne du capitaine.

Quelques secousses se firent sentir, puis fendant les nuages le transporteur se dirigea vers le sol de la planète. Depuis son hublot Rob vit les forêts luxuriantes au dessous qu'on lui avait longuement contées . L'écran géant du compartiment s'alluma et on put voir défiler une vue panoramique depuis l'avant de l'appareil.

« N'est-elle pas magnifique? Vous la voyez au loin? »

Son balafré de voisin avait repris la conversation l'air de rien.
Rob croyant qu'il parlait de la planète acquiesça, mais il vit de plus en plus distinctement une masse d'un vert flamboyant se dessiner à l'écran au-dessus de l'horizon forestier .

« Emerald? », murmura-t-il.

« Oui, répondit son interlocuteur, la cité d'émeraudes... »

Rob devait reconnaître que la cité portait bien son nom, elle semblait, de loin, être un de ces joyaux millénaires.

« Que connaissez-vous d'elle? », continua l'homme avec un regard.

« Fort peu de choses à vrai dire, c'est une cité assez récente mais qui me paraissait très prometteuse, en pleine expansion depuis un certain temps. »

Voyant l'attention amusée de son voisin il continua.

« Dirigée par quelqu'un qui se fait appeler le Mestre d'Oz il me semble, un personnage assez emblématique de l'état, qui semble être conforté par le peuple dans sa position et avoir tous les soutiens. Un vrai dictateur selon les dires de la personne qui m'en a parlé, mais apprécié, voir aimé par le peuple. »

Le sourire en coin de l'homme s'estompa.

« Et bien, votre informateur n'a jamais dû séjourner en ville, ou du moins juste transiter... Si pour autant il est jamais venu ici ».

Alors que le vaisseau entama un mouvement d'évitement léger en attendant de pouvoir atterrir, Rob prit un air surpris. Le balafré continua.

«  Si le Mestre d'Oz est un symbole pour nous sachez qu'il n'a aucun pouvoir autre que celui d'être garant de constitution d'Emerald. Il est le protecteur tout puissant de la cité, non pas aimé mais respecté. Craint par certains. Ce n'est pas tellement lui que la population aime, mais la stabilité qu'impose son nom et le fait qu'il ne revendique nul pouvoir. Il siège dans le palais d'Emerald, l'immense bâtiment que vous pouvez discerner là-bas, au sommet de cette colline.»

Le jeune homme, attardant son regard sur la luxueuse bâtisse désignée, ne put cacher son intéressement.

« Mais qui dirige la cité, si cet homme n'est que son protecteur? »


L'homme désigna à travers le hublot différents endroits.

« Vous voyez cette immense tour qui surplombe toute la ville là-bas? Et ce bâtiment en forme d'amphithéâtre gigantesque là-bas? Elles sont bien visibles car elles-mêmes perchées sur d'immenses collines.»

Acquiescement du jeune homme.

« La tour tout d'abord est le centre du pouvoir exécutif de notre cité. Le conseil restreint y siège ainsi que le QG des armées. Cet espèce de gros amphithéâtre s'appelle l'Assemblée, le pouvoir législatif de la cité y est concentré. »

Rob l'encouragea à poursuivre.

« Le conseil restreint est composé de 3 hauts dignitaires d'égale valeur devant la constitution. En charge de l'exécution des lois et chefs des mouvements des forces armées. »


« Qui sont-ils ?N'est-il pas risqué de leur donner ainsi une main mise sur les forces armées ?», s'enquit Rob.

« Ils ont pour noms Zelef, Basque Gran et Gerald. Le premier, ou plutôt la première puisque c'est une femme, est à ce poste car elle est la chef des forces magiques de l'armée d'Emerald. Le second est à son poste de part son influence sans mesure sur les forces... disons plus conventionnelles, mécaniques, de l'armée. Le troisième enfin est ici car il est aimé du peuple, il est dit qu'il est d'une rare bienveillance. Tous ont le titre de Seigneur dans la cité. Si vous en croisez un en ville par le plus grand des hasards, gardez-vous de tout manque de respect. »

L'homme rit légèrement.

« Pour ce qui est des forces armées rassurez-vous, l'Assemblée décide de la déclaration de guerre et du financement des armées. Autant dire que les forces s'équilibrent. Qui plus est, ces 3 lords du conseil restreint ne sont pas vraiment du même moule. Il est entendu que les intrigues ne manquent pas entre eux... »

Il semblait s'amuser de ses propos.

« Comment reconnaitrais-je un de ces 3 lords si j'en croise un en ville? »

« Et bien mon jeune ami, pensez bien qu'ils sont généralement sous bonne escorte... Vous les verrez venir. Sauf le seigneur Gerald qui se plait de temps à autres à aller directement au contact du peuple... Pour vous répondre, Zelef est une femme à l'aspect ravissant mais ne vous y trompez pas, il est dit qu'elle a un côté extrèmement sombre, une femme avide de pouvoir, et qui pour faire l'unanimité au sein des confréries de mage est extrêmement puissante croyez moi. Vous reconnaitrez facilement le seigneur Basque Gran, c'est un être biomécanique d'une imposante carrure, on dit qu'il fait 2 tailles d'hommes. Quand au seigneur Gerald on le dit assez jeune, une personne somme toute normale mis à part qu'il est... aveugle. »

Rob en restait songeur.
Le vieil homme continua .

« Si le conseil retreint est en place par prestige, ou par mérite diront nous, le mode d'élection de notre Assemblée paraît surprenant pour les profanes .»


« Quel est-il? »


« Le tirage au sort, répondit l'homme avec un sourire , tous les 3 ans 333 nouveaux membres de l'assemblée sont tirés au sort parmi les citoyens, mis à part membres des forces armées... eux sont supprimés des listes. Une société somme toute inégale mais juste vous le verrez. »

Rob détournant, son regard de l'intéressé, scrutât l'horizon.

« Et qu'en est-il du pouvoir judiciaire? Est-il dans un de ces grands bâtiments? »

L'homme s'amusa.

« Bien tenté mais non, les juges sont des personnes, mages souvent, qui ont un esprit d'abnégation assez extraordinaire, refusant toute richesse. Les jugements sont souvent rendus sous l'ombre des arbres, ou des arches de la ville. Les procès étant tous publics. Ils se réunissent parfois dans une salle gigantesque du palais d'Oz. Ce sont des hommes de blanc vêtus que vous pouvez croiser en ville. Ils ont cependant un fort pouvoir, leur servant aussi à leur seconde prérogative : la lutte contre la corruption symbolisée par leur écharpe rouge. »


Rob prenait bien en note intérieurement toute cette sage leçon.

L'appareil entama un brusque virage vers la ville.
Au micro, on entendit simplement entre deux grésillements:

« Autorisation d'atterrir accordée, merci d'avoir choisi notre compagnie pour votre voyage. Veuillez patientez jusqu'... »


Les deux hommes continuèrent à parler politiques, industries, sciences, un certain temps, puis les gens commençant à se lever péniblement, rassembler leurs affaires et se diriger vers la sortie, Rob se leva et s'inclina auprès de son interlocuteur de fin de trajet.

« Merci de votre compagnie, puis-je juste vous demander votre nom? »
Demanda-t-il au balafré.

« Les gens me nomment Cikatro, mais de mon vrai nom, Kimblee, Mr Rob Deken .»


Rob parut surpris, puis dans un rire serein le dénommé kimblee fit un signe en direction de sa valise portative, une large étiquette portant son nom était étendue dessus. Il fit un signe de tête bienveillant et s'en alla d'un pas rapide, un petit comité l'attendait à la sortie.

Au moment de quitter l'appareil, la valise de Rob s'entrouvrit légèrement, trop pleine, le forçant à la refermer de façon méthodique. Il s'attarda sur l'étiquette nominative. Il était écris R.Deken.




3 mois plus tard.

Tambourinage à la porte, réveil douloureux, Rob avait travaillé jusque tard dans la nuit. Il pressa le bouton d'ouverture de la porte de son logement, à moitié habillé.

« On m'envoie vous faire une proposition mon cher Rob. »


Surpris d'être appelé par son prénom, le nommé releva la tête et reconnue le visage balafré de Kimblee. Il était accompagné d'une bonne escorte, deux hommes armés et 2 autres que Rob assimilait à des mages.

«Vous avez postulé sur dossier pour intégrer l'administration de la Cité. J'ai l'honneur de vous informer que votre dossier a été retenu. Vous allez devenir le nouvel ambassadeur d'Emerald et du conseil restreint auprès des nations étrangères. Autant vous dire que c'est un poste que ne se refuse pas ».




A suivre :
-la sédition de Zelef
-l'obédience de Basque Gran
-le regard de Gérald

En premières dédicaces pour ce 1er "chapitre" : un grand merci à Xodia pour son aide dans le jeu et sa critique pour le RP, et à Stanford qui m'a inspiré le personnage de Rob Deken dans un de ses messages!
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Rob Deken
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Re: Les chroniques d'Emerald

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Chapitre Second :
-La sédition de Zelef-
Partie 1/2


Rob marchait d'un pas agile à travers les dédales de la cité qu'il commençait à bien connaitre. Se dirigeant vers l'immense tour qui surplombait toute la ville. Le soleil commençait à s'abaisser dans le ciel alors que la cité d'Émeraude changeait encore de nuance colorée. On disait qu'à chaque heure de la journée lui correspondait un ton différent de vert. Le temps était magnifique. Beaucoup de personnes étaient de sortie, on entendait des enfants jouer au loin, un homme qui complaisait sa campagne sur le côté de la rue, un groupe de vieillards en train de commenter, devant un écran géant habilement dissimulé, les propos d'un représentant du peuple interrogé à l'Assemblée. La circulation civile était totalement prohibée dans le cœur de la ville, qui était le lieu de rendez-vous par excellence de tous les Emeraldiens.

Le jeune homme déboucha dans une immense place où se côtoyaient fontaines et verdure de toute sorte et au centre de laquelle, s'élevait l'immense tour d'Emerald dans laquelle siégeait le conseil restreint.

Rob? Rob Deken!

Il détourna son attention vers la voix qui l'appelait. Affalée sur un banc, un homme balafré qu'il reconnut tout de suite lui souriait chaleureusement. Les deux personnes assises en face de ce dernier semblaient beaucoup plus déférentes. Rob dévia de sa trajectoire pour aller le saluer.

Et bien que fais-tu à te hâter ainsi par ce temps merveilleux? Il faut profiter de la vie petit!


Kimblee se releva prestement et tirant une revue de sa poche il la lança à ses deux précédents interlocuteurs.

Pour votre culture personnelle!, dit-il en riant, je vous rejoins tout à l'heure Messieurs les... arf peu importe!

Vous n'êtes pas très gêné, murmura Rob s'éloignant aux côtés de son ainé, ce n'était pas pour affaires au moins? Que leur avez vous laissé?

Une revue sur l'anatomie humaine, du dedans et du dehors, sourit Kimblee, si tu vois ce que je veux dire? Et ne t'inquiète donc pas, je leur en ai fait voir bien pire, dit-il dans un clin d'oeil.

Rob n'avait toujours pas réussi à bien cerner le balafré. Il l'estimait beaucoup, et aimait prendre un verre avec lui de temps à autre depuis le jour où il était venu lui annoncer son recrutement en tant que Missus Dominici : l'envoyé des seigneurs du grand conseil. Pourtant même si Cicatro refusait de lui dire pour l'instant son rôle dans la cité, mis à part le fait qu'il était médecin d'origine, il n'en demeurait pas moins que ce rôle ne devait pas être des moindres, or son attitude ne le laissait pas paraître.

Je devine... une réunion? N'est-ce pas?, demanda Cicatro mimant une réflexion intense.

On a dû vous mettre au courant, ricana Rob, j'ai aujourd'hui rendez-vous avec Dame Zelef. D'autres viendront, apparemment pour que mon poste soit officialisé il me faut rencontrer tous les membres du conseil restreint. Créer un bon "feeling" avec eux pour qu'ils me valident.

Kimblee eut un rire amusé.

On ne te demande pas tant le Missus. Rester en vie sera déjà un bon début. Et pour commencer première leçon, retire le mot « Dame » de ta bouche, c'est « Seigneure Zelef ». Tu peux rajouter des mots un peu pompeux devant ou derrière mais rappelle-toi que tu n'es pas un courtisan.

Kimblee salua les gardes en faction à l'entrée d'un signe de tête, puis les dirigea tous deux vers une cabine de téléportation.

Je les préfère aux ascenseurs, les 50 premiers étages ils conviennent mais ensuite, si tout le monde veut un étage différent il faudrait presque venir avec un j...

La lumière et l'espace se figèrent un instant puis ils se retrouvèrent devant un long et spacieux couloir qui menait à une immense baie vitrée. Cette dernière donnait une vue panoramique au dehors sur le somptueux palais d'Emerald.

...eu de cartes!

Où est-on?
, susurra Rob.

Quelques centaines de mètres plus haut, sourit Kimblee. Je vais te présenter au Grand conseiller du Seigneur Zelef: le Conseiller Hohenheim. Un bon ami à moi, on est très proche lui et moi, un peu comme les doigts de la...

Un homme grand à la chevelure d'un blond doré, vêtu de noir, s' approcha d'eux d'un pas rapide, suivi d'une escorte d'une douzaine de mages qui vinrent se placer autour d'eux en un arc de cercle.

Cicatro tu n'as rien à faire dans ces quartiers, cracha l'homme, je te prie de partir avant que je dise à mes hommes de te convaincre manu militari si tu vois ce que je veux dire.

Kimblee eut le sourire en coin.
Il salua un peu trop respectueusement l'assemblée et repartit lançant un clin d'œil à Rob.

Ce dernier sembla bien intimidé face à cette réception glaciale.

Hohenheim attendit que Kimblee disparaisse avant de faire un signe de tête à ses hommes qui s'évanouirent en quelques secondes dans l'immensité de cet endroit.

Je crois que les présentation ne sont plus à faire, dit l'homme d'un ton à peine plus affable, j'imagine que Kimblee vous a parlé de mon rôle envers la Seigneure Zelef.

Il invita le Missus Dominici à le suivre d'un geste de la main très posé.

Elle va vous recevoir dans son bureau. Autant vous dire que j'en ai vu défiler des comme vous. Aussi, si je puis vous donner un conseil... regardez la bien dans les yeux quand vous lui parlerez et supportez son regard.

Cela ne risque pas de la froisser?
, S'enquit le jeune homme.

Bien sûr que ça va la froisser. Mais croyez moi, à votre poste il faudra mieux vous faire respecter qu'apprécier.

Se rappelant des récits qu'on lui avait conté sur le regard envoûtant de la "Maître" des mages, Rob ne put s'empêcher de poser la question:

Mais vous-même vous la regardez toujours dans les yeux?


Hohenheim lui jeta un regard, alors que deux mages leur ouvraient les portes d'une anti-chambre.

Bien sûr que non, mais moi elle me respecte.

De nombreux mages étaient présents dans l'antichambre longiligne, placés à différents endroits de la pièce.Leurs discussions cessèrent à leur passage. Les deux hommes se dirigèrent vers une immense porte incrustée de Rubis. Des lettres d'or luisaient au dessus de celles-ci : «ANIMUS MEMINISSE HORRET» .

Gardant son calme, Rob continua :

Elle vous respecte donc malgré tout?

Hohenheim s'arrêta et le regarda profondément de ses yeux bleus et profonds.

Ce n'est pas pareil, moi je suis fort Monsieur Deken, bien plus que vous ne puissiez le concevoir . Nous vivons dans un monde ou chacun à sa place. Chacun à son rôle à jouer, chacun à ses capacités et ses limites. Souvenez-vous en Monsieur Deken.

Et quelle sont vos limites?, finit Rob.

Elle, répondit simplement Hohenheim

L'homme avança la main vers les immenses battants de la porte, puis les ouvrit.

Une dernière chose Monsieur Deken. Quand je vous dirai que l'entretien est terminé, il le sera. Que vous soyez au milieu d'une phrase ou non. Je reste dans l'antichambre pour l'instant.


Ces paroles n'étaient pas prononcées, la voix du mage avait raisonné dans l'esprit de Rob lui donnant un profond sentiment de malaise.

Les portes se refermèrent derrière lui.
Dernière modification par Rob Deken le 22 mai 2013, 11:00, modifié 1 fois.
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Rob Deken
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Re: Les chroniques d'Emerald

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Chapitre Second :
-La sédition de Zelef-
Partie 2/2


Une immense pièce s'étendait devant lui. De part et d'autre des statues à taille humaine étaient disposées en rangées alignées, mimant des scènes violentes où se mêlaient souffrance et peur. Une immense vitre au fond laissait filtrer la lumière flamboyante du soleil couchant, mettant davantage encore en relief, l'aspect effaré des visages sur les sculptures. Le sol était dallé d'un marbre lustré, et au bout de la pièce, derrière un bureau d'un autre âge, se tenait assise une jeune femme aux cheveux d'un châtain ambré.

Rob s'inclina légèrement en avant, posant sa main droite sur son cœur comme le voulait les traditions cérémonielles Emeraldiennes.

Seigneure Zelef, vous m'avez convoqué et me voici, je suis Rob Deken.

La mage le dévisagea un moment d'un air impassible.

Prenez place Missus, lui dit-elle finalement avec un léger signe de main en direction d'un fauteuil.

Ce qu'il fit.

Il prit le temps de la dévisager un moment. Elle était d'une rare beauté et il se perdit un moment dans ses yeux d'un vert éclatant.

Elle restait impassible.

Savez-vous ce qu'on dit sur ces statues?, demanda-t-elle d'un ton égal.

On raconte que les hommes qui vous ont défiés se retrouvent pétrifiés et que vous les exposez en tant que trophées, se risqua-t-il d'un ton faussement sûr de lui.

Et qu'en pensez vous?, susurra-t-elle.

Selon moi il s'agit ici de vraies statues, pour mettre en conditions vos hôtes avant qu'ils ne s'entretiennent avec vous. Elles ont pourtant l'air criantes de vérité...


Le visage de Zelef laissa esquisser un léger sourire, amusé.

Si cela avait été effectivement le cas, croyez bien qu'il y en aurait bien plus Monsieur Deken.

Après une pause qui le mit mal à l'aise, elle reprit, prenant son temps :

Savez-vous pourquoi je vous ai mandé ?

J'ai besoin de votre bénédiction, ainsi que celles des deux autres seigneurs de la cité afin d'exercer mon poste. Je suppose que vous voulez me connaître mieux avant de me l'accorder?


Vous faîtes erreur Monsieur Deken, souffla-t-elle. Je savais déjà tout ce que j'avais à savoir sur vous avant même que vous ne franchissiez le seuil de cette porte. Il ne s'agit pas tant que nous vous connaissions mais que vous sachiez qui vous représenterez en tant que Missus Dominici de la Cité.

Je ne comprends pas...

Elle poussa un soupir d'un air exaspéré et déjà lasse de la discussion.

Croyez bien que n'ai pas que cela à faire Monsieur Deken, mais c'est une convenance que nous nous devons de respecter, ainsi le veut Oz.

Vous voulez parler du Mestre d'Oz?, demanda Rob surpris du ton tranchant qu'avait pris la voix de sa Seigneure en fin de phrase.

C'est cela, dit-elle d'une voix cassante, le « Mestre » puisqu'il vous plait d'appeler ainsi cet homme.

Son ton méprisant laissait Rob songeur.

Pourquoi cette morgue?, osa-t-il. N'est-il pas notre protecteur à tous ici?

Elle détourna le regard vers la fenêtre, au loin on pouvait distinguer dans son ensemble le palais d'Emerald que les derniers rayons solaires éclairaient d'un rouge flamboyant.

Savez-vous pourquoi mes bureaux se trouvent à cet endroit précis? Ce n'est pas moi qu'y l'ai voulu mais Oz. Il me nargue depuis son palais. Croyez bien que pas un jour ne passe sans que je ne le maudisse. Le seul rêve que j'ai désormais est de le voir brûler dans son palais.

Sa voix s'était durcie. Elle continua:

Il y a de cela 12 ans, je voyageais avec mes sœurs, une aînée et une cadette. Ma sœur aînée était le tribun d'une légion de mages, je la secondais. Nous allions de cité en cité sur cette partie de Vertana, pillant et massacrant ceux qui se dressaient contre nous.

Elle se leva et se dirigea vers la vitre pour contempler l'extérieur, perdue dans ses pensées.
Rob resta silencieux.

Fortes... Oui nous l'étions, nous ne trouvions pas d'adversaires à notre valeur. Puis un beau jour nous sommes arrivées non loin d'Emerald. Une cité prospère, qui avait déjà ce modèle politique. Un des trois seigneurs de la cité à cette époque mena son armée pour nous affronter.

Elle se retourna vers lui, les yeux dans le lointain, un sourire vide se dessina sur son visage.

Nous les avons mis en pièces, ma sœur arracha le cœur de ce seigneur et nous brandîmes sa tête sur un pieux. La panique s'empara de la ville, un des deux seigneurs restant prit d'ailleurs la fuite à cette nouvelle. Le pleutre.

Elle se retourna à nouveau vers la vitre, regardant au loin.

Les murs de la cité comme une partie de ses défenses étaient pourtant toujours debouts. Et nous n'avions pas envie de perdre plus d'hommes que nécessaire face à des adversaires qui se cachaient derrière leurs immenses murs d'émeraudes...

Un soir comme celui-ci, nous décidâmes ma sœur aînée et moi de mener une troupe jusqu'au palais. A la faveur de la nuit nous nous sommes introduits dans la cité, tuant les gardes en faction devant une porte reculée de la ville. Avançant sans problèmes jusqu'au palais nous nous voyions déjà maîtresses des lieux.


Son air devint très sombre.

Le palais par contre semblait ne pas nous réussir. Il paraissait... vivant. Des murmures venaient de tous côtés. A chaque angle de couloir que nous passions nos hommes disparaissaient de plus en plus. Nous arrivâmes pourtant non loin de la salle du trône. Je voyais déjà l'immense entrée de la pièce, gardée par deux immenses statues. Mais un groupe de mages blancs arriva sur nous par le côté. Je fus retenue par un mage d'une extrême habileté. Ma sœur, elle, ne pouvant attendre tua ses adversaires en quelques gestes et se précipita à la rencontre d'Oz.

Des bruits sourds se firent entendre tandis que je projetais mon adversaire au loin. Puis plus rien. Le temps que je me fraye un passage il était trop tard, un cri retentit. J'entrais dans la salle de trône et vit le corps de ma sœur gisant au sol, à quelques mètres de la porte. La pièce avaient été défigurée par la magie de ma sœur mais assis sur son trône, dans l'ombre des flammes, un homme se tenait.
Ma sœur, encore plus puissante que moi à l'époque n'avait pu lui porter un seul coup. Elle avait tenté de fuir mais s'était fait abattre par l'homme, de dos. Sa tête lui avait été arrachée et son visage sur le sol criait encore silencieusement.


Elle lâcha un long soupir puis vint se rasseoir face à Rob, empreinte d'une grande élégance.

J'ai tenté ce que j'ai pu mais je n'ai pu l'atteindre. Il ne riait pas mais je sais qu'il n'en pensait pas moins. Des mages blancs étaient déjà autour de moi, les miens avaient été vaincus. L'homme qui m'avait tenu tête arriva derrière moi qui étais déjà les deux mains à terre, et s'adressa à Oz.

« Basque Gran est revenu Mestre. Il a brisé leurs forces à l'extérieur et la petite est entre ses mains », dit cet homme.

Oz ne daigna même pas m'adresser la parole, je fus entrainée dans un donjon. Pendant 6 mois j'y restais, retenue captive sans savoir ce qu'il était advenu de ma soeur. Un jour, le même homme qui s'était adressé à Oz entra dans ma geôle et vint se présenter à moi. Il était accompagné de ma sœur bien portante. Ce fut un soulagement. Il revint à maintes et maintes reprises me voir par la suite. Une fois enfin, il arriva porteur d'une lettre du « grand Oz », ce dernier me proposait de me libérer sous certaines conditions. Lesquelles selon vous?


Rob s'éclaircit brièvement la gorge puis proposa :

Que vous vous soumettiez et preniez le poste de celui que vous aviez tué avec votre sœur aînée?

C'est tout à fait cela, dit-elle. Je prenais le commandement de ses mages, qui étaient alors en proie à de grandes querelles entre prétendants au poste de seigneur.

Elle marqua une pause.

Et pour me soumettre quoi de mieux qu'un otage n'est-ce-pas? Je ne devais plus revoir ma sœur en échange de quoi j'avais la garantie de son « bonheur » dans le palais...

Zelef ne laissa rien d 'autre paraître. Mais, à ce moment précis, Rob éprouva une profonde sympathie envers elle.

Elle pencha sa tête en avant lui lançant un regard qui le glaça.

Ne soyez pas désolé de ma situation Missus. Si nous avions pris la ville cette nuit là croyez bien que le sang aurait coulé à flot au sein même de la population. Et sachez que je serais trop heureuse qu'on m'offre une nouvelle chance de le faire.

Rob fut bien mal à l'aise de cette remarque.

Les autres Seigneurs de la cité vous en empêchent j'imagine?

Elle eut un éclat de rire.

Détrompez-vous, ils ont tous deux une haine profonde envers Oz . Chacun ses raisons Missus.

Elle lança un regard vers la porte en bout de pièce. Hohenheim entra alors, se dirigea vers eux et attendit quelques pas derrières.

L'entretien est maintenant terminé, conclua Zelef. Je vous reverrai au conseil restreint Rob Deken.

Elle dit cette phrase d'une voix égale.

Il se releva et la salua selon les convenances.
Hohenheim le raccompagna jusqu'au téléporteur.

Comment avez-vous connu la Seigneure Zelef ?, demanda Rob sur le ton de la conversation.

Hohenheim le toisa.

Je ne crois pas que quiconque dans cette ville puisse prétendre la connaître Monsieur Deken.

Puis il continua avec un léger sourire cette fois.

Mais disons que ce fut lors d'une rencontre... explosive.

Sur ce, il se détourna et repartit à grands pas, laissant Rob dans ses pensées.
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Rob Deken
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Re: Les chroniques d'Emerald

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Troisième Chapitre:
-L'obédience de Basque Gran-
Partie 1/2


Le ciel était sombre, au dessus d'Emerald, ce jour là. Non loin, le tonnerre se faisait déjà entendre et les éclats éblouissants de la foudre illuminaient le ciel.
Une secousse fit vibrer le véhicule, Rob resserra sa prise sur la poignée de sécurité.

Vous êtes certains que le Seigneur Basque Gran est allé jusque là?
, demanda Rob au pilote du véhicule situé à sa gauche.

Celui-ci se contenta d'affirmer avec un signe de tête. L'homme aux commandes de la batterie d'artillerie à l'arrière émit un ricanement, puis lui cria, narquois:

Vous inquiétez pas M'sieur Deken, la piste est pourvue de paratonnerres !

A dire vrai, l'objet de son inquiétude était plutôt le déluge qui s'annonçait. Il était dans ce type de véhicule qui vous permet une vue à 360° des alentours mais qui est dépourvu de protection faces aux intempéries, du moins pour les personnes transportés.

On lui avait spécifié de ne pas se rendre à la tour du conseil pour cette première rencontre avec le Seigneur Basque Gran, mais à la périphérie de la ville, à un poste de garde situé au niveau d'une des entrées de la cité.
La chose l'avait d'autant plus étonnée, qu'une fois là-bas on ne l'avait pas dirigé vers un quelconque bureau mais directement dans ce véhicule.

Rob se détourna un instant et vit les immenses murs de la cité, encore distinguable au dessus de la cime des arbres encore clairsemés, s'éloigner de plus en plus.

Le pilote lui lança un regard.

On approche de la zone, Monsieur Deken.


La piste étaient large, mais de chaque côté la densité végétale se faisait de plus en plus importante.

La radio sur la tableau de bord grésilla.

Nous vous avons en viseur, veuillez décliner votre identité.


Rob chercha du regard la source de cette transmission.
Devant son air inquiet , l'artilleur montra du doigt une zone dans les fourrés. Un énorme char, habilement camouflé, avait son canon plasma braqué sur eux.

L'homme lui cria, d'un ton railleur :

Mais vous focalisez pas trop dessus M'sieur Deken. Il est bien trop visible, c'est fait exprès pour qu'on se concentre dessus et on n'voit pas les autres.

Rob tenta de localiser ces  "autres"  unités mais sans succès.

Le pilote, toujours flegmatique, déclina une série de chiffres incompréhensibles pour Rob.

C'est bon, nous vous avons authentifié. Poursuivez véhicule de liaison. Vous êtes annoncés. Sa seigneurie Basque Gran vous attend prêt du relai 47.

Il arrivèrent peu après au niveau dudit relai qui semblait être un camp avancé d'Emerald . On pouvait discerner à quelques distances une série de tourelles de défense.

Leur véhicule s'arrêta à l'intérieur du camp militaire. Rob mit pied à terre.

Deux rangées de soldats vinrent se placer de part et d'autre, formant une haie d'honneur au bout de laquelle une silhouette massive se dessinait accompagnée par deux autres personnes.

Rob s'avança d'un pas qui se voulait résolu, mais il lui semblait que plus il avançait, plus sa taille paraissait ridiculement petite en comparaison de celle de l'homme qui l'attendait au bout. Un bruit de respiration difficile et polypnéique se fit entendre.
Un souffle mécanique, comme si quelqu'un soufflait dans un tube de façon répétée et irrégulière, songea Rob.

Une voix gutturale et saccadée, entrecoupée d'inspirations bruyantes, sortie de la carcasse.

Si vous - ne vous dépêchez pas plus - Deken - croyez bien que tout ce qu'on a pu me dire - de bien sur vous me sortira bien vite de l'esprit.

Rob accéléra le pas et se présenta.

Rob Deken, pour vous servir Seigneur Basq...

Avant d'avoir eu le temps de finir sa phrase, il se fit prendre par le col et soulevé par la main droite de Basque Gran, de sorte qu'il n'y ait plus que la pointe de ses pieds qui touche le sol.

De grands yeux marrons, injectés de sang, à quelques centimètres de son visages, le fixaient d'un air menaçant. Plus bas, sa mâchoire inférieure proéminente semblait faite d'acier. Rob pouvait même y observer son reflet.

Pas de ces niaiseries - Deken!, cracha le Seigneur.

Une voix familière s'éleva alors de la droite de Basque Gran.

Gran, je crois vous avoir déjà déconseillé ce genre de réaction. C'est bien trop mauvais pour votre tension...De plus le pauvre Monsieur Deken n'est pour rien dans notre affaire...


Un homme balafré posa sa main sur le bras de Basque Gran qui, après un moment, reposa lentement Rob au sol, le fixant toujours d'un air des plus intimidants.

Certes, dit simplement le Seigneur.

Sans le moindre mot d'excuse, il ajouta d'une voix forte et découpée.

Deken, - je crois que vous connaissez déjà - mon médecin personnel et premier conseiller - Kimblee.
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Rob Deken
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Re: Les chroniques d'Emerald

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Troisième Chapitre:
-L'obédience de Basque Gran-
Partie 2/2


Ils marchaient, à travers le casernement, le long d'immenses entrepôts dont l'extension de toiture les protégeait du déluge qui avait commencé à tomber peu de temps après leur mise en route. Une escorte importante les accompagnait. A quelques dizaines de mètres, masqués par la pluie torrentielle, on entendait des chars lasers légers qui patrouillaient de manière répétitive. Parfois le bruit plus sourd d'un char plasma se faisait entendre. Sur les côtés, des hommes se mettaient au garde à vous à leur passage avant de les dévisager longuement.

Rob marchait aux côtés de Kimblee tandis que le Seigneur Basque Gran les précédait, en pleine discussion, ponctuée de reprises bruyantes de respiration que masquait à peine la pluie, avec une femme qui était aux côtés de Basque Gran et de Kimblee lors de l'« accueil » du Missus.

Kimblee lui expliqua que cette dernière, une femme d'une quarantaine d'années au regard sévère, était le premier officier de Basque Gran.

C'est une des singularités de la branche seigneuriale de Gran, déclara Kimblee. Vois-tu, chacun des deux autres seigneurs a comme premier conseiller un chef militaire ayant fait ses preuves afin de lui déléguer les pleins pouvoirs sur son armée et de ne pas aller directement s'impliquer sur le champ de bataille. Il s'agit du conseiller Hohenheim, que tu as déjà rencontré, pour la Seigneure Zelef et du conseiller Raspoutine pour le Seigneur Gerald, que tu ne devrais plus tarder à rencontrer désormais.

Rob hocha la tête, l'écoutant avec attention.

Mon patriarche, lui, va directement sur le champ de bataille pour y diriger les opérations, le premier officier Merrin n'est là que pour le « décharger », si je puis dire.

Kimblee lui sourit alors, serein.

Tu as donc devant toi le seul Premier conseiller sans aucune expérience militaire digne de ce nom.

Rob eut l'air surpris. Bien qu'il connaissait la réputation de Basque Gran comme meneur d'hommes et guerrier aguerrit, il avait toujours cru à de grandes exagérations, tenant davantage de la fable que de la réalité. Du moins, c'était avant d'être soulevé de plusieurs centimètres du sol par la main d'un vieillard...

N'est-ce pas dangereux?, demanda-il. La cité d'Emerald ne perdrait-elle pas beaucoup s'il se faisait tuer sur un champ de bataille? Il est connu qu'un seul coup peut abattre le meilleur des hommes. L'équilibre des 3 seigneurs en serait bouleversé. De plus, il me semble qu'il est un des obstacles qui empêche Zelef de trop agir à sa cause...

Kimblee esquissa un sourire.

Ah, voyez-vous ça... La rencontre avec cette femme t'aura donc marqué comme il le faut.

Son expression devint plus amère.

Le regard du conseiller se porta sur son Seigneur avec une note de tristesse. Ce dernier entrait dans une discussion animée et gesticulait des bras en haussant d'un ton sa voix, de plus en plus hachée, devant un officier Merrin qui semblait ne pas réagir, habituée à ce genre de réaction. Les soldats de l'escorte, eux, semblaient s'être écartés quelques peu de peur de recevoir un coup perdu.

Tu as tout à fait vu juste jeune Missus. La cité entrerait en des temps de grands troubles. Certes, les prétendants se bousculeraient pour demander sa place, mais aucun n'égalerait Gran dans son domaine.


Kimblee resta songeur un moment, silence que Rob respecta, puis reprit la parole.

Regarde le Rob. Même s'il reste un combattant et meneur hors pair, même s'il essaye de n'en rien laisser paraître, il se traine et souffre.Ce n'est pas pour rien que son premier conseiller est un médecin tu sais.

Il ne reste à son poste que sur la demande du Mestre d'Oz. Mes avis est qu'il rêve de mourir au combat, mais est pourtant trop attaché à notre Mestre et à la cité pour un simple « suicide » en pleine bataille. Il fait toujours de son mieux, attendant inconsciemment que quelqu'un de trop fort pour lui ne vienne le délivrer. Qu'une mort digne de son rang l'emporte dans l'autre monde.


Rob eut alors un autre regard sur la carcasse mi-humaine, mi-robotisée qui se trainait devant lui.
Kimblee le remarqua et se remit à rire chaleureusement.

Ne prends pas cet air Rob! Éprouve une quelconque pitié sur sa condition devant lui et le personnage que je t'ai présenté te broiera en moins de deux.


Le Missus se reprit quelque peu après cette affirmation, fixant de nouveau Basque Gran qui continuait de gesticuler quelques mètres plus avant.

Zelef m'a pourtant parlé d'une chose qui ne coïncide pas avec ton récit Kimblee, s'étonna le jeune homme. Elle m'a assuré que chaque Seigneur avait des raisons d'en vouloir au Mestre, or tu me dis que Basque Gran lui est très attaché.

Les deux ne sont pas incompatibles Rob, le corrigea le Conseiller.

Il s'expliqua.

Gran se démène vraiment pour la cité. Il a vraiment le souci de ses habitants. Lors d'une bataille, où il n'était alors qu'un Capitaine plein d'avenir, il fut affreusement mutilé par un évènement qu'il n'aurait pu prévoir. Je n'étais pas encore à ses ordres à cette époque, mais il est dit qu' Oz le sauva, car il avait grandement contribué à faire basculer la bataille en leur faveur.

Kimblee effectua une pause, il semblait savourer l'intérêt du jeune Missus pour son récit.

Alors que les greffes organiques et le génie du clonage auraient pu en faire un homme, certes diminué, mais bon vivant et ayant mérité son repos, le Mestre limita cette option au minimum et favorisa une option plus... mécanique, réalisant l'homme que tu vois.


C'était il y a de nombreuses années vois-tu, bien avant l'arrivée de Zelef dans la cité. Depuis cet homme vieillissant souffre mille morts chaque jour que Dieu fait. Je lui donne de larges doses des derniers morphiniques trouvés, mais il s'habitue et je n'ai pas le droit de lui faire perdre ses capacités de réflexion...


D'un ton plus fort et théâtral Kimblee continua.

Contemple donc un homme à la fois reconnaissant envers Oz de lui permettre de protéger jour après jour la cité qu'il chérit mais le haïssant également de lui faire endurer les pires tourments pour cela.

Une terrible dualité, commenta Rob, surprit de voir un Kimblee aussi maussade.

Retournant sa tête vers l'avant, il sentit son cœur s'arrêter. Le Seigneur s'était arrêté et les toisait, le visage à quelques centimètres du sien. La pluie battante n'avait pas permis à Rob d'entendre l'arrêt brutal de la marche.

Plaît-il?, grogna Basque Gran lourdement.

Rob pensait déjà voir ses pieds léviter à quelques distances du sol.

Je lui racontais votre histoire Gran, chose que vous vous refusiez à faire
, dit Kimblee d'une voix égale.

Quelle stupidité - que cette obligation, gronda le Seigneur, en se détournant et reprenant sa marche.

Excuse le Rob, comme je te l'ai dit tout à l'heure. Il est un peu sur les nerfs aujourd'hui.

Il n'agit pas ainsi d'habitude?, l'interrogea Rob, soulagé d'être resté à terre.

Kimblee fit mine de réfléchir à ce propos, puis ajouta avec son sourire habituel et un clin d’œil.

Hmmm, réflexion faîte non il est toujours comme cela, un charme ravageur dont toutes sont folles.

Il rit.

Et quelle est la cause de son humeur du jour?
Demanda Rob lui aussi avec le sourire.

Kimblee fit un geste large et circulaire vers le reste du casernement.

Tu ne le vois pas avec ces trombes d'eau, mais la zone a été l'objet d'une attaque de pillards il y a quelques jours. Les réparations sont en cours mais si le temps était de la partie tu verrais de nombreux impacts et débris ici et là.

Rob eut l'air surpris.

Il n'en ont pas fait part dans les médias de la cité.

Kimblee émit un ricanement sarcastique.

Les médias c'est nous Deken. Toutes les chaines audiovisuelles de la ville sont en fait gérées par une seule grande instance qui dépend directement de nous. Les civils, sauf dérogation spéciale, ne sont pas autorisés à sortir dans ces zones. En dehors des murs d'émeraudes de la cité seuls les militaires et les drones sont présents. Les transports n'ont l'autorisation de survoler que des routes aériennes bien définies.

Devant l'air perplexe de Rob, Kimblee poursuivit.

Tu conviendras bien vite que ce système reprochable permet de garder une certaine naïveté et joie de vivre aux habitants.

Mais pourquoi attaquer ces zones?, le questionna le Missus.

Vois-tu mon cher Rob, c'est le point faible de l'acheminement des ressources. Les drones les collectent, puis les emmènent dans ces entrepôts avant qu'elles soient acheminées dans les bunkers de la cité chaque soir.
Or les défenses périphériques sont bien plus abordables pour les flottes ennemies.


Il continua sur sa lancée.

Cependant rassure-toi, les dégâts sont minimes et...


Cicatro! Ramène-toi!


L'officier Merrin l'interrompit. Faisant signe à Kimblee de la rejoindre. Ce qu'il fit, après un mot d'excuse à Rob.

Les deux vassaux de Basque Gran se remirent alors à marcher, en pleine discussion.
Le Seigneur resta lui à l'arrière et se mit à marcher à côté d'un Rob qui commençait déjà à être angoissé de cette pesante présence.

Et bien- Deken, -si nous parlions- un peu - de vous désormais.


Ces yeux injectés de sang fixaient Rob.

De moi, mon Seigneur?


Comme le cyborg continuait de le dévisager, le jeune Missus continua.

Je pense qu'on vous a déjà dit tout ce qu'il fallait savoir sur moi...

Basque Gran cracha et jura quelques mots incompréhensibles avant de reprendre, toujours grommelant.

Je suis sûr - que vous êtes moins stupide - que vous le paraissez – Deken! - Je ne parle pas - à ce soldat stupide derrière vous - qui ne regarde même pas ou il met ses pieds - mais bien à vous!

Ledit soldat, surpris, glissa sur une flaque d'eau et manqua de s'affaler par terre.

Basque Gran pesta de nouveau, puis reprit pour Rob.

Je me fiche complètement - de ce que peuvent dire d'autres sur vous,- Deken! Seul mon jugement importe.

Une discussion asymétrique commença alors, entre la voix hébétée de Rob et celle tonitruante et entrecoupée de bruyantes inspirations de Basque Gran. Ce dernier s'intéressa de longues minutes, et même après leurs arrivées dans des bureaux plus confortables, non pas tellement à son vécu mais à ses pensées et aprioris sur le monde qui les entourait. S'en suivit de longues heures de discussion autour d'une grande tablée sur les moyens de défense de la cité et les améliorations à mettre en œuvre en vu d'une défense optimale.

Rob s'aperçut que ce seigneur était « façonné » comme Kimblee, ou plutôt avait façonné Kimblee à son image. Le même mode de pensée, les mêmes ironies et jeux d'esprits les animaient. Mais le sourire de l'un s'opposait au versant acariâtre de l'autre. Derrière le côté bourru de ce Seigneur, Rob cru reconnaître une protection contre la douleur lancinante qui le hantait et le détruisait un peu plus à chaque instant.
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Re: Les chroniques d'Emerald

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Quatrième Chapitre:
-Le regard de Gerald-
Partie 1/2


La foule était en liesse ce jour là. Un grand rassemblement avait lieu sur la grand place, au-dessous de la tour du conseil restreint, à l'occasion d'une fête populaire. Des dizaines de milliers d'Emeraldiens se massaient devant une imposante tribune. Depuis celle-ci, un homme haranguait les citoyens dans quelques discours à propos de la grandeur de leur cité et de ses habitants. Il combinait une voix envoûtante à une gestuelle irréprochable et accrocheuse. Il était su de tous que le seigneur Gerald l'aveugle avait un don d'éloquence inégalable dans la cité.

Rob contemplait la scène depuis son emplacement VIP . Autour de lui, quelques hauts dignitaires étaient confortablement assis écoutant et commentant le discours chauviniste du Seigneur Gerald avec le plus grand intérêt. Aucun des deux autres seigneurs n'était présent, mais leurs deux conseillers respectifs Hohenheim et Kimblee discutaient ensemble à quelques dizaines de mètres plus en bas, semblant nullement intéressés par la scène.

Le Missus Dominici avait été convié à s'asseoir auprès du premier conseiller de Gerald, le dénommé Raspoutine. Un homme de grande taille, quelque peu bedonnant et au paraître totalement funèbre. Celui-ci fixait la tribune d'un air désabusé depuis le début de la cérémonie.

Voyant que son voisin transpirait à grosses gouttes sous ses vêtements longs qui le recouvraient jusqu'à la racine des doigts, et s'étend en sus persuadé que ce Raspoutine n'éprouvait que peu d'intérêt pour la cérémonie, le Missus se permit de rompre le silence .

Quelle chaleur! La brume du matin ne l'aurait pas laissé supposer. Souhaitez vous que j'appelle un androïde de service pour quelques rafraichissements, Conseiller?


Raspoutine eut un sourire défait.

Cela ira Monsieur Deken, je vous remercie. Il est vrai que vous êtes dans la cité depuis moins d'un cycle complet de saisons. Ce genre de climat changeant est très fréquent en cette période et sur cette partie de Vertana. Qui plus est, je n'ai aucune confiance en ce que pourrait nous apporter ou nous soutirer une machine si facilement corruptible... enfin un humain l'est tout autant me direz-vous...

Des incidents qui arrivent souvent? ,s'enquit Rob.

Disons plutôt des potentialités d'incidents, nous avons un système de sécurité efficace, mais le risque zéro n'existe pas vous le savez comme moi. Je suis le 3ème "Premier" Conseiller de Gérald savez-vous? Ce jeune loup n'est pourtant à ce poste que depuis 2 ans. Le premier dura quelques jours avant de mourir empoisonné. Le second se suicida après quelques semaines de fonction, une affaire d'espionnage...

D'espionnage? Mais pourquoi s'être suicidé? Il n'a pas été convoqué devant les juges blancs?!
, s'exclama Rob.

Il n'a pas eu le temps pour une audience... Disons plutôt qu'il s'est avéré, de source officielle, qu'il avait laissé filtrer des informations, surement à ses dépends je suppose. Il lui a été demandé de se suicider
, le renseigna Raspoutine. Comprenez donc que vigilance est mère de sureté ici.

Le conseiller Kimblee, semble lui beaucoup moins à cheval sur cette notion, sourit Rob en voyant que plus bas ledit conseiller semblait encore faire acte d'un humour salace devant quelques personnes qui riaient de bon cœur et un conseiller Hoheiheim qui quittait son amimie habituelle pour esquisser un léger sourire.

Détrompez-vous, il contrôle très bien ses actes et ses paroles, c'est un maître en ce domaine. Chacun se trouve une protection qui lui convienne voilà tout.

Rob médita cette pensée un moment, il est vrai que Kimblee aussi amical était-il, n'en restait pas moins des plus mystérieux. Malgré les différents échanges qu'ils avaient pu avoir certaines ombres demeuraient le concernant.

La première fois que je les ai vu se parler face à moi, Kimblee et Hohenheim m'avaient l'air d'être... en froid. Apparemment ce n'est pas le cas?, continua Rob.

Le regard de Raspoutine quitta la tribune pour s'abaisser vers ces derniers.

Seuls les seigneurs sont en froid entre eux, jeune Missus. En tant que Premiers Conseillers, nous ne pouvons pas nous le permettre, et nous nous estimons tous. Chacun à ses attitudes et son caractère propre certes, mais la bonne marche de la cité dépend de notre entente.

Vous préparez les réunions entre les 3 seigneurs j'imagine?


Tout à fait Monsieur Deken, si nous ne mettions pas en condition nos seigneurs avant leurs rencontres vis à vis de tel ou tel sujet polémique, soyez assuré que la salle du conseil serait à chaque fois le siège d'un Chaos innommable . Qui plus est nous nous voyons presque tous les jours vis à vis des affaires plus courantes. Mais à chacun ses quartiers, c'était ni plus ni moins qu'une provocation de la part de Cicatro d'être allé dans les appartements de la « maître » des mages...


Des acclamations de la foule leur firent comprendre que le discours de Gerald était fini.

Il semble extrêmement apprécié, commenta Rob, son handicap ne semble pas porter préjudice à ses capacités politiques.

Raspoutine se renfrogna. Sur la tribune un orateur fit taire les acclamations suivant le départ du Seigneur Gerald qui n'en finissaient plus et annonça la suite des festivités.

Le conseiller se leva, Rob l'imita.

Et bien Monsieur Deken, je vais vous conduire maintenant à mon Seigneur et Maître, vous vous ferez vous même un point de vue sur sa « vision » des choses.


Plus loin, Kimblee s'était retourné, toujours riant il avait levé ses bras vers lui, joint les deux bases de ses mains et mimait avec un clin d'œil une mâchoire se refermant.
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Re: Les chroniques d'Emerald

Message par Rob Deken »

74 Desertan 3731, Emerald.

Un IEM vint percuter le bouclier, tous les bâtiments s'éteignirent un à un tandis que la sphère protectrice était parsemée d'ondes et d'éclairs bleutés.

Le ciel de la cité s'assombrit ensuite pour la seconde fois de son histoire. La flotte principale fut défaite sous les yeux du pauvre Missus. Un hologramme apparut à sa montre, Kimblee.

La cité est perdue Rob, on vient de me signaler que le vaisseau amiral de Gran a été détruit, on ne retrouve plus signe de Gerald et Zelef est partie en direction du palais. La surface ne va plus être sûre, rejoins moi dans les hangars souterrains, le numéro ffffffffffffffffffffffffffffffffffffffff...

L'hologramme disparut. Les derniers satellites en orbites avaient été détruits peu avant, et l'antenne relaie de son appareil avait dû sauter. Rob fouilla une poche de sa veste et en sortit un transmetteur civil. Pas de signal. Les réseaux terrestres étaient-ils saturés? Ou bien l'atmosphère était-elle encore trop chargée en particules électro-magnétiques?

A quoi bon, se dit Rob.

Il attendit là 15 min, debout devant sa baie vitrée, regardant le spectacle de sa vie tandis que des masses affolées parcouraient la cité en tous sens et tentaient de s'échapper sous une pluie de débris en tous genres et de tonnages divers.

Un cuirasser tenta un atterrissage d'urgence un peu plus loin. La partie centrale en feu il ne sembla plus pouvoir activer ses rétrofusées. Le bâtiment volant vint percuter le terrestre, dans lequel Rob se trouvait, à sa base. La structure oscilla un moment. Le temps se figea l'espace d'un instant.

Rob n'avait pas peur, ce n'était qu'une étape. Krios le renverrait, et cette épreuve ne durerait pas.
Une idée, un murmure, un doute...

Trop tard. Le temps reprit son court.

Le bâtiment s'effondra . Cela ne fit pas si mal.
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Re: Les chroniques d'Emerald

Message par Rob Deken »

Journal d'un Emeraldien. Extrait du 35 au 42 Galan 3732.

35 Galan 3732
La terre a tremblé aujourd'hui. Une multitude de lourdes secousses se sont enchainées. Beaucoup d'objets sont tombés des meubles, quant eux-mêmes ne tombaient pas.
J'ai mis les enfants à l'abri chez leur mère. Son logement m'a l'air bien plus solide que le mien, à la réflexion. Cela pourrait reprendre. Aucune information via les médias pour l'instant.

36 Galan 3732
On nous parle de catastrophe écologique nucléaire sans précédent à quelques centaines de la cité. J'espérais encore à quelques causes naturelles et gérables... De gros nuages sombres sont apparus dans le lointain. La brise légère les amène petit à petit vers nous. La rumeur sur leur radioactivité s'est répandue en ville comme une trainée de poudre. Les gens se précipitent déjà en pharmacie acheter de l'iode et je ne sais quelle combinaison protectrice miracle chez des revendeurs. On nous dit seulement de nous calfeutrer chez nous. Je vais aller voir les enfants ce soir.

37 Galan 3732
Une brume à envahie la ville. L'air n'est plus respirable dehors. Des drones sont en villes et s'affairent à je ne sais quoi. Suite aux premiers afflux dans les souterrains, ce qui reste d'autorité compétente à décrété le couvre feu général et total. Je ne verrai pas les enfants aujourd'hui. Elmur mon voisin me parle déjà de quitter la cité via un transport de masse. Je n'ai pas l'argent pour payer un tel voyage mais peut-être arriverai-je à convaincre mon ex-femme de partir avec les enfants. Je l'appelle.

38 Galan 3732
L'épaisse brume est toujours là dehors. Mon ex-femme, d'abord récalcitrante, a accepté un transport jusqu'en Stanford : c'est Vertanien, c'est sympa et c'est pas si loin, on aura de quoi supporter les frais pour eux 3. Je réunis les fonds, ils partent ce soir si possible.

39 Galan 3732
La brume est toujours là. La météo joue en notre défaveur. On prévoit une levée du vent dans la nuit. Ca ira mieux. Une infrastructure endommagée et toujours pas réparée à cédée la nuit dernière. Les SAS se sont verrouillés de leur côté du souterrain. J'espère qu'ils arriveront à filtrer tout ça. On a plus de nouvelles.

40 Galan 3732
On commence à mieux voir dehors. Les arbres n'ont plus de feuilles, il y a quelques animaux morts à terre non loin, peut-être pas que des animaux d'ailleurs. On nous prévient déjà de l'interdiction de sortir avant plusieurs jours. Toujours trop irradié apparemment. Mais ces murs nous protègent-ils seulement?

41 Galan 3732
Des coups de feux dans les souterrains. Une révolte à l'entrée des hangars de départ. Il n'y a plus de vaisseaux disponibles. Les gens ont peur. Ce qui reste d'armée régulière à ramené les gens au calme. Il s'en est fallu de peu à ce qu'on m'a dit. Ils sont braves ceux là qui restent fidèles. Beaucoup ont déjà désertés.

42 Galan 3732
Le feu a à nouveau envahi la cité cette après midi. Des cris partout. Les bâtiments se sont effondrés les uns après les autres. L'air s'est engouffrée dans les souterrains à plusieurs niveaux et beaucoup d'Emeraldiens sont sorti, fuyant les cavaliers de l'apocalypse.
Les vaisseaux ennemis sont parti en fin d'après midi. Mais il y a de moins en moins de mouvement dans les ruelles. La ville s'éteint. Les chaines n'émettent plus depuis les bombardements.
Ce soir, un bruit dans le couloir. Un groupe d'homme à l'air de passer de logement en logement. Mais... pourquoi ai-je entendu un coup de feu chez Elmur? Je vais voir, on rend tous compte à Krios un jour de toute façon.
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