Les aventures d'un prêtre fou.

Ici sont chroniquées les histoires des Etats et de leurs dirigeants

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Halios
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Les aventures d'un prêtre fou.

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Après quelques secondes insupportables passés dans un téléporteur on ne peut plus défectueux, Halios doutait sincèrement de sa survie. Il était pourtant impossible qu'il succombe alors qu'une mission divine lui était apparut lors d'un songe. Il devait les tuer, tous, les exterminer jusqu'au dernier. A ces pensées funestes, un rictus se forma sur son visage. Il pensait à sa quête, la tâche serait ardue mais il y arriverait, il avait la protection céleste. L'homme prononça cette phrase :

« Ô Dieu Moria, détenteur de tout le pouvoir, de la force de vaste monde, aidez moi dans mon devoir ».

Il l'avait prononcé d'une voix dure et froide. Venant d'un homme rongé par la folie, il était impossible de ne pas éprouver de frisson et entendant ses propos. Soudainement, le téléporteur s'ouvrit, l'homme se mit à rire, d'un rire caustique. Beaucoup auraient pensés au hasard, lui n'en était que plus conforté dans ses convictions. Il prit son sceptre, un sceptre gorgé d’émeraude, en forme de serpent et avança dans la ville où de grands bâtiments le surplombaient. C'était une ville relativement moderne, aux avenues gigantesques. Halios faillit s'y perdre mais il avançait comme un fou, persuadé que ses pas le guiderait vers le lieu où aurait lieu le massacre. Il marchait, marchait, marchait. Les gens le dévisageaient, étonné de voir un prêtre en soutane faisant des pas furtifs et observant comme un serpent observe sa proie, le paysage qui l'entoure. Il arriva enfin à destination après plusieurs heures, et s'arrêta quelques secondes le temps de reprendre son souffle devant une tour aux dimensions gigantesques, des hommes influents en sortaient et d'autre y entraient, vêtus des tenues officielle du pays. Il reprit son souffle puis susurra entre ses dents :

«  Laissez moi quelques jours, le temps de réunir une armée et je vous tuerais tous, membres du léviathan. Vous ne pouvez rien contre les vœux du Dieu Moria. ».

Ses yeux brillaient, un sourire flottait sur ces lèvres, de ce fameux sourire qui caractérisait tant sa démence, puis il fit demi-tour dans l'espoir de trouver ses troupes.

Ellipse de plusieurs jours :

Le sang avait recouvert le blanc immaculé du carrelage. Des hommes étaient étendus, le regard vide, sur le sol. Le prêtre était dans une rage folle et hurlait. Il poussait des cris stridents, ressemblant quelque peu à une femme énervée de par son vibrato. Il s'explosa la tête contre le mur, du sang coulait de son front, dégoulinant jusqu'à ses yeux, lui bloquant la vue. Ses hommes, interloqués furent surpris devant tant de fureur et reculèrent, craignant pour leur survie. Halios prétendait avoir des pouvoirs magiques surpassant ceux des meilleurs magiciens de ce monde, il ne fallait donc pas le déranger. D'un seul coup, il se retourna, son visage redevint de marbre. Il passa la main dans ses cheveux et sourit, d'un sourire qui se voulait aimable. Néanmoins une veine ressortant laissa transparaître sa colère. Il dit, de la voix la plus mielleuse possible :

« Mes visions étaient quelques peu floues, je me suis trompée, partons d'ici ».

Ils quittèrent donc la salle contenant les employés de banque de Galactica et s'en allèrent, comme si de rien n'était. Il grinça des dents, puis pensa fort :
« c'était la volonté de Moria, il voulait me tester, ces gens ne devaient pas être si innocents... ». Il se répéta inlassablement cette phrase jusqu'à ce qu'il en fut lui-même convaincu.
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Halios
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Un bourdonnement se fit entendre dans son oreille :

"-Quoi ? Demanda-t-il à son interlocuteur depuis son cellulaire intra-oreille.

-Je vous félicite pour avoir anéanti les Léviathan ô prêtre Halios et je voudrais m'excuser d'avoir pu douter de vous depuis l'épisode funeste de la banque. Je suis prêt à reprendre du service à vos côtés, prononça son sous-fifre.

Halios hoqueta, surpris devant une pareille nouvelle. La seule personne qu'il avait tuée ce matin n'était qu'une grand-mère qui l'avait bousculé avec son caddy. Il reprit rapidement ses esprits comprenant ainsi que c'était cette vieille dame qui dirigeait le Léviathan et que Moria avait guidé ses pas jusqu'à elle. Il croyait réellement à son histoire et pas un seul instant il ne s’imaginait qu'un autre aurait pu faire le travail à sa place:

-Je ne conçois pas comment vous avez pu un seul instant douter de moi. J'ai réussi à abattre la chef léviathanique, tâche relativement simple. J'avais sous-estimé l'adversaire, le combat fut acharné et j'ai du m'y reprendre à de nombreuses reprises, tombant au sol de par ses nombreux coups de cannes, une vraie tigresse ! Mais elle n'était pas de mon niveau et mourut d'un arrêt cardiaque après m'avoir coursé pendant cent mètres, affirma-t-il, d'une voix fière. Il ne me reste plus qu'à tuer les autres membres en cavale.

Bien Ô prêtre Halios, je vous aiderai dans votre quête», le ton de son capitaine se fit suspicieux puis devient confiant en comprenant le sens caché des paroles de son maître. Mais oui ! Il voulait forcément être modeste, ça ne pouvait être que ça ! Se persuada-t-il, bien loin de la triste vérité. La conversation s'interrompit.

Halios se mit à rire pensant que le sort lui était favorable ! Moria avait voulu l'aider, ainsi il pensait réellement que cette grand-mère pas moins vieille de 90 ans était la chef de cette grande organisation et que son dieu l'avait envoyé pour qu'il l'a tue. Comment ne pas le croire en effet, devant la suprématie de ce prêtre dont les pas étaient guidés par son dieu.
N'importe qui savait qui était les véritables héros sauf lui et ses imbéciles de subalternes.
Il donna rendez-vous à tous ses hommes de mains voulant leur ordonner de chercher des informations dans les quartiers les plus malfamés de la ville. A leur arrivée, ils l'applaudirent tous, et hurlaient des : « bravo » à tout rompre puis les : « un discours ! » succédèrent les précédents dires. Halios s'éclaircit donc la gorge et dit :

« Mes chers amis, si nous en sommes arrivés la, ce n'est pas grâce à vous, non, non, mais grâce au dieu Moria et à moi-même, son envoyé, ne l'oubliez pas. C'est lui qui veille sur nous, tout comme je veille sur vous. Prenez garde, même si ce premier ennemi était terrifiant, je doute sincèrement que Moria ait confié cette mission à un homme de mon envergure si les autres membres n'étaient pas plus forts encore que cette première. »

Puis, il leur annonçait son plan et se mit à sourire. Cela ressemblait néanmoins plus à une grimace, son regard était perdu dans le vide, pensant à ces hommes du Léviathan qui étaient probablement en train de se comporter tels des rats d'égouts, tapis dans l'obscurité, la peur leur tiraillant le ventre. Pour clore sa réunion, il prononça cette phrase, d'une voix dure : « La chasse à l'homme est ouverte ».
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Halios
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Des bruits de pas résonnaient dans la ruelle étroite. Un homme avançait dans la pénombre et était suivi de près par des clébards aux apparences humaines. Ceux-ci le regardaient d'un air attendri, même un aveugle aurait pu constater l'adoration qu'ils éprouvaient et qui se dégageait d'eux. Tout leur être, leur aura laissait transparaître leur foi envers cet homme fraîchement rencontré. L'un chuchota:

« Prêtre Halios, il me semble que c'est ici que notre indic' a dit que l'un des Léviathans se trouvait ».

L'intéressé hocha la tête et soudainement un homme venu de nulle part atterrit devant eux, un katana fermement tenu par ses deux mains. L'un des subalternes du prêtre s'avança, empli de bravoure et en quelques secondes, la lame de l'inconnu fendit l'air et trancha le courageux. Les autres se lancèrent mais personne ne faisait le poids, l’épéiste allant toujours plus vite et frappait toujours plus fort, réalisant des ravages. Ces mouvements, de par leur fluidité et leur enchaînement ressemblaient à une danse donnant ainsi un effet très harmonieux. Les sous-fifres du prêtre, voyant leur inefficacité et les corps de leurs compagnons s'amonceler sur le trottoir, s'arrêtèrent et interrogèrent du regard leur guide, leur maître, leur prophète. Celui-ci dit, d'une voix emplie de rage :

« J'imagine que pour nous attaquer comme ça, tu dois être un membre léviathanique qui a du flairer le danger. Mais sache une chose, jamais tu n'aurais du me provoquer, dans quelques secondes tu arriveras dans l'au-delà et rejoindras ton maître ».


L'homme, interloqué par l'absurdité des dires de l'homme en soutane, répondit après quelques secondes :

-Je ne suis pas un membre du Léviathan, et puis, les chefs de l'organisation ne sont pas morts, ils se sont juste fais rasés et....  Halios l'interrompit et hurla :
-Pour Moria !!!"

Il avança ainsi, brandissant son sceptre. Ses hommes retinrent leur respiration, attendant que le miracle se produise. Halios chargea ainsi l'homme, les émeraudes de son arme semblèrent s'allumer et une musique retentit. L'ennemi sursauta mais ne s'y laissa pas prendre pour autant, il esquiva l'attaque du prêtre et le transperça de sa lame tandis que celui-ci, dérouté, comprenait que son sort venait. A cet instant, une image vint à son esprit : il vit un serpent étouffer sa proie mais pour une fois, ce n'était pas lui le reptile. L'inconnu s'avança vers le prêtre qui, le forçant à avaler une substance grisâtre puis le jeta au sol. Le prêtre s'agenouilla et essaya de déloger l'épée qui traversait son buste tout en tentant de recracher le liquide ingéré, sans succès. Son arme magique trouvée dans un autre royaume, dans un lieu insolite n'avait pas fonctionné. Aucune magie n'émanait de l'objet et cela l'avait mené à sa perte. Il soupira bruyamment, ses hommes attendaient toujours que le miracle se produise, qu'il se relève et frappe l'adversaire par exemple mais les secondes s’écoulèrent et rien ne se produisit. Halios suffoqua, puis après avoir poussé un gémissement dans un dernier souffle, s'affaissa sur le sol, provoquant ainsi la zizanie au sein de ses troupes qui doutaient fort qu'une résurrection soit possible. Ils s'enfuirent donc et retournèrent à leur QG. L'escrimeur s'assit aux côtés du cadavre, lui ferma ses paupières qui étaient restées grands ouvertes laissant ainsi transparaître ses pupilles ravagés par la folie. L'épéiste observa le sceptre de son dernier adversaire. On pouvait clairement y lire : Jouéclub. Ses sourcils se arquèrent, ne comprenant pas la signification de ce mot puis il soupira. L'homme nommé Kraft était un haut dirigeant du royaume de Scorni, dirigé par la Reine Rubis. Il se mit à rire, se rendant compte de l'improbabilité de la situation. Alors comme ça, il venait de tuer l leader du fameux réseau qui avait fait quelques morts depuis ces trois derniers jours. Et le plus étonnant était qu'aucune once d'intelligence n'était apparue dans leurs dires et dans leurs actes. Kraft se releva, tritura les boutons de son téleporteur portatif puis se mit à sourire, pensant déjà à l'histoire fort cocasse qu'il allait raconter à ses compatriotes à son retour et murmura : « Volcano, principauté de Scorni ».
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Halios
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L'homme avançait, un corps sur ses épaules. Ses pas résonnaient sur les pavés en verre de la ville de Claroline. Il avait fier allure, sa posture, ses traits du visage, sa solide musculature, ses vêtements distingués, son sabre orné d'or au niveau de la manche, rien qu'en le regardant une image de puissance et de noblesse se dégageait, lui attirant ainsi tous les regards de la foule qui cessait de parler, voire même de respirer lorsqu'il passait. Il s'arrêta soudain devant une grande bâtisse : le palais. Alors même qu'il était allé dans ces lieux un nombre incalculable de fois, il éprouvait toujours un sentiment mêlé de respect et de crainte devant tant de magnificence. Un escalier géant presque translucide menait à ce château aérien. Celui-ci représentait la subtilité tout en symbolisant la suprématie de la dirigeante. Le palais était fait de marbre, et les décors en verre, comme les sols de la ville et les trois-quarts de ses bâtiments officiels. Nul ne sait pourquoi, mais la reine haïssait la couleur rouge qui caractérisait autrefois son pays et avec ses forts moyens, elle avait changé tous les décors à sa manière. La reine Xynthia était quelqu'un de superficiel et d'incroyablement capricieux. Néanmoins, depuis qu'elle avait hérité du trône de son père, le bon roi Cléo, certaines choses avaient changé. Elle avait rendu le royaume plus résistant, plus fort contre les attaques fréquentes des ennemis. Du haut de ses 16 ans, elle n'était pas encore une menace, mais cela ne saurait tardé. L'homme gravit les escaliers. Des lutins vinrent le saluer de leur démarche fluide avant de continuer leur travail. Ils rénovaient le château, rapportaient les affaires de la reine, venaient s'occuper des problèmes qui pouvaient survenir dans la ville. D'une certaine manière cela ressemblait à une fourmilière géante, des milliers de petits hommes s'exécutaient pour que la vie soit paisible au royaume et satisfaisaient tous les besoins de la pièce maitresse de la principauté de Scorni. Kraft franchit l'entrée et après avoir marché pendant un long moment, arriva devant la reine. Un masque blanc sans expression dissimulait son visage, nul n'avait déjà vu ce qu'il dissimulait. Personne ne savait pourquoi elle portait cet artifice, on ne pouvait jamais prévoir ce qu'elle pensait. Elle prononça d'une voix suave :

« _ Mon cher Kraft, qu'as-tu donc à me proposer aujourd'hui ?

_ Ce fabuleux spécimen nous vient de la capital. Il n'est pas performant et sera parfait pour être votre bouffon attitré.

_ Parfait, posez le là et réanimez le.

Le colosse s'executa et après avoir déposé le corps de la victime, prononça plusieurs incantations. Le rituel dura pendant un moment puis le prêtre d'un seul coup, se réveilla en sueur et poussa un cri strident qui fit trembler les murs. Il prononça :

_ Merci, Ô dieu Moria de m'avoir sauvé puis il regarda l'homme et lui cria : Va de retro, satanas !

Celui-ci s'esclaffa avant de dire :

_C'est la déesse Xynthia qui vous a sauvé et non pas votre dieu. Il était impossible de savoir quelle réaction avait la reine mais on imaginait très bien la surprise qui devait se peindre sur son visage.

_ Déesse Xynthia ? Dit Halios en regardant la femme qui se tenait sur son trône.

_ C'est bien moi,dit elle d'une voix qui trahissait son amusement.

_ Je vous serais éternellement dévoué. Je suis le prêtre Halios, permettez moi de rester à vos côtés et d'accomplir vos plus sombres desseins.

_ Avec joie, prêtre Halios, avec joie, répondit la reine.
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