[Les Jardins] Civisme ou barbarie?

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Makhno
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[Les Jardins] Civisme ou barbarie?

Message par Makhno »

Kerbasi Etxebarrieta le président de l'assemblée confédérale du Frente Popular., et diplomate de l'Amphictyonie Intertribale se demandait vraiment ce qu'il fichait là. Sa population avait votée un motion l'enjoignant à s'exprimer devant la Corporation.

Le dirigeant Amphictyons marchait d'un pas tranquille vers la salle que son secrétaire avait réservé à son attention. Cela faisait quelques temps qu'il avait adopté l'uniforme Makhnovien. Uniforme qui , en passant , l'oppressait fortement.

Il repensait aux récents événements. Deux guerres , de fourbes tentatives visant à la déstabilisation de son alliance. Il savait que d'autres discussions étaient en cours sur ce point. Tout comme il savait que ces conversation n'étaient que de stériles débats visant à imposer le point de vue du plus grand ego.

Il arriva finalement devant la petite salle du jardin corporatiste, pénétra en son sein et fut impressionné par la magnificence de l'endroit. De grandes boiseries mêlées au marbre le plus fin faisaient écho a un plafond d'or et d'argent. De nombreuses plantes adoucissaient le coté brute des matières.

Etxebarrieta s'installa autour de la table ronde. Pas d'estrade ou de perchoir, une égalité parfaite. Tels avaient été ses demandes.

Il commença donc son allocution sachant pertinemment que les absents seraient informés par les systèmes de micros mis en place dans la salle.


Mesdames, Messieurs, Dirigeants du Guernica, des Brumes Oniriques et de l'Aurore Galactic,

Ce dont je vais vous parler incitera certains a la haine ou au dédain. Je le comprends. Mais je ne comprendrais pas un refus quant à la possibilité de vous exprimer dans le respect de vos pairs.

Je viens vers vous de mon propre chef. Ceci n'est pas une mission guidée par mon alliance. C'est pourquoi j'insiste pour que vous veniez dans ce même esprit. Nos alliances respectives se sont exprimée sur les guerres opposants mon organisation aux Brumes Oniriques ainsi qu'aux Dalleens.

Il serait peut-être temps que les individus s'expriment calmement aujourd'hui car pour le moment je n'ai vu que haine , rethorique malsaine et langue de bois. Et avant tout ne prenez pas mon discours comme une preuve de faiblesse de la part de mon alliance, ce serait une grave erreur croyez moi.

Certes , nous , Amphictyons avons attaqué les Brumes dans l'unique but de récupérer les Sphères. Nous avons ressenti un danger devant leur hégémonie. La détention des sphères était une partie de la solution. Et avant de rétorquer que nous avons usé de la violence, souvenez-vous que nous sommes dans un univers où très souvent la force prime sur la parole.

Vous fûtes d'ailleurs les premiers à vous servir de la violence pour croitre et maintenir une certaine suprématie.

Je vous concéde la volonté de vous protéger, d'exister tout simplement.

Mais pour cela les grandes alliances n'ont trouvée que la violence et la fourberie.

Alors je vous enjoint a venir en ce lieu mettre les choses a plat. Je nous imagine mal allié, particulièrement après ce événements. Mais j'imagine facilement que nous pourrions discuter sur une résolution de ces conflits dans une certaine harmonie.


Etxebarrieta fit un signe au personnel corporatiste afin que les verres autour de la table soient remplis des plus grands crus en espérant enfin une discussion franche et policée.
Dernière modification par Makhno le 04 déc. 2008, 07:18, modifié 1 fois.
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Cerrsae
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Re: Civisme ou barbarie?

Message par Cerrsae »

Le Maître était aux alentours de la Corporation, écoutant avec attention les différents ministres et chefs d'états de l'AI et des Brumes Oniriques, concernant la guerre qui les opposait. Mais n'ayant pas encore acquis suffisemment de connaissances sur les personnes qui s'y présentaient, Cerssae ne pris pas part d'une manière active aux débats. Il était là pour soutenir ses nouve*ux compagnons.
Il sortit donc un moment pour se rendre dans les jardins somptueux de la Corporation. Ce lieu est un vrai havre de paix; ses milliers de fleurs, d'arbustres...magnifique.
Cerssae se promena dans les divers allées et tomba sur une fleur qui l'interpella, une fleur d'une espèce disparue depuis longtemps et qui avait son berce*u sur Vertana la Belle. Un écrite*u juste à côté sur lequel on pouvait lire son nom et sa provenance...Néc..., le reste fut éffacé avec le temps, mais Cerssae savait d'où elle venait. Il s'approcha de cette fleur ennivrante, le parfum dégagé catapulta Le Maître dans de doux rêves tout aussi pénibles...des souvenirs revinrent, une mer de douleur, de haine mais aussi de bonheur. Tous ces sentiments se mélangèrent...Cerssae se perdait...

Tout à coup, il entendit un homme parler...il s'approcha, mais en arrière afin qu'il ne soit pas vu.
Habillé d'une robe bleue avec une grande capuche, afin que son visage ne soit révelé, tenant dans la main gauche un long bâton serti au bout d'une boule de cristal bleue, Cerssae écouta. Un homme se tenait devant une petite assemblée et faisait référence aux sphères. <<Les sphères...>> , disait-il d'un ton rébarbatif.

Cerssae savait ce qu'elles provoquaient, il y a de cela plus de 25.000 ans qu'il sait.
Ayant terminé son discours, Cerssae s'avança devant l'assemblée. Tout le monde se retourna, surpris de voir cet être étrange. Seul les yeux du Maître étaient visibles, puisque rouges flamboyants, tels la lave de Volcano.
Kerbasi Etxebarrieta semblait un homme raisonnable dans ses paroles, néanmoins....

Il s'approcha....

<< Bonjour Président, votre discours m'a interpellé. Mais veuillez m'excuser; je suis Cerssae, Le Maître du Zylon et membre des Brumes Oniriques. Avant de continuer, je voudrais vous dire que nullement mes soeurs et frères me savent ici, je viens de mon plein gré.
Mon état, le Zylon, est un état de 8 jours d'âge, donc nullement impliqué directement dans le conflit qui nous oppose. Néanmoins, je me prends le droit d'intervenir oralement, lorsque je le juge nécessaire.
L'objet de toutes les convoitises, voila pourquoi nous nous battons! les sphères...>>


Cerssae fit une pause afin de scruter le comportement de Kerbasi...

<<Vous dites que vous voulez étudier ces sphères, mais chèr Président, nous aussi et croyez moi, personnellement, je cotoie ces artéfactes depuis plus de 25.000 ans d'une manière directe ou indirecte.>>


Kerbasi Etxebarrieta resta stupéfait, surpris de ce que Cerssae venait de dire...

<<En effet Kerbasi, si vous permettez que je vous appelle comme cela, j'ai plus de 25.000 ans, mais vous expliquer comment j'ai survécu aux siècles serait trop compliqué. Mais bientôt, bientôt tout le monde saura...
Vous nous avez attaqué, volé et à présent vous appellez au calme. Sage décision, mais qui aurait peut-être dû se faire avant. Au nom du Civisme, vous appellez à la raison. Bien des peuples avant vous se sont essayé à étudier ces sphères, mais jamais elles n'ont révélé leurs secrets entièrement.
Il y a de cela quelques siècles, ces sphères furent étudiés d'une manière très précises par des mages et leurs Maîtres. Bien de renseignements elles nous ont fournies, mais jamais elle furent contrôlées.

Je m'égare, désolé...

Vous dites, que les Brumes Oniriques cherchent la suprématie, voire l'hégémonie? Mais mon chèr Président, pas du tout! nous sommes tout simplement bien organisés, d'où notre position de force. Mais croyez-moi, ou pas, nous ne cherchons pas l'asservissement. Nous cherchons la paix, comme tout le monde. Mais la Vie m'a montré que pour avoir la paix, il fallait la guerre. Dure loi du Tout et du Rien.
N'essayez pas de justifier vos actes par le fait que nous voudrions imposer notre loi dans la galaxie, cela est utopie et les autres alliances de la Galaxie ne sont pas dupes!

A présent Président, j'aimerais m'asseoir un rien, si vous le permettez et déguster un thé aux fleurs d'aechméa. En voudriez vous? C'est délicieux...>>
Cerssae se dirigea vers un fauteuil, aux abords d'un ruisse*u artificiel, faisant appel à un serveur et commanda 2 thés....
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Adamon
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Re: Civisme ou barbarie?

Message par Adamon »

*bip*…*bip*…*bip*…

Xanon, attentive aux discours prononcés fut presque surprise par le tintement de son communicateur. Discrètement, sans déranger les orateurs, elle consulta le message. Un petit sourire aux lèvres, elle se leva et quitta simplement la pièce où l’on discutait symphonie. Elle se dirigea d’un pas gracieux et assuré vers les jardins de la corporation. En chemin, elle croisa Aphraël, l’auteur du message l’ayant tirée d’un débat stérile.

Je fus surprise que tu n’uses pas de ta magie pour me prévenir. Cela ne te ressemble guère d’utiliser la technologie.

Boarf, faut bien s’amuser de temps en temps.

Justement, tu disais toi-même que la technologie était ennuyeuse par rapport à la magie. Aurais-tu changé d’avis. Ca non plus, cela ne te ressemble guère.

D’un coup, c’est toi qui deviens ennuyeuse. Bon, on y va ? Quelqu’un semble vouloir relancer le débat mais de manière plus construite et calme.


Les deux diplomate Tecenndorienne se dirigèrent vers la fameuse table ronde dressée par le diplomate de l’Amphictyonie Intertribale. Les deux femmes avaient totalement changé d’état d’esprit. Aphraël était de nouveau de bonne humeur après sa glace, et Xanon était bien plus sereine, préférant de loin les débats courtois et constructifs. A l’opposé, Aphraël complétait parfaitement la paire. A elles deux, elles semblaient parées à affronter à peu près toutes les situations. Celle à venir semblait à première vue simple à aborder, mais était-ce réellement le cas ?

La grande Avar aux longs cheveux verts, suivit de près par l’Enfant, pénétra non sans faire tourner des têtes dans la pièce et s’installa sur une des chaises autour de la table ronde. Aphraël, trop petite pour dépasser la table, utilisa la magie pour tout simplement léviter et se trouver à auteur des adultes. Quoi que, elle était légèrement au dessus des autres… Après avoir salué son compagnon et amis du Zylon, Xanon prit la parole, toujours avec cette même voix envoutante.


Très cher Kerbasi Etxebarrieta, nous nous sommes déjà parlé par missive interposée, et il m’avait semblé que vous étiez quelqu’un de sage. Cette initiative prouve que vous l’êtes réellement. Puisse cette entreprise porter ses fruits et permettre d’avancer les choses.
Comme il semble de mise de parler uniquement en son nom, je ne représenterais ici avec Aphraël que le Tecenndor et pas les Brumes Oniriques. Je laisse cet honneur à Pandora.
Vous venez ici en tout humilité expliquer pourquoi vous nous avez attaqués. Je vous répondrais avec la même humilité que le Tecenndor n’a aucune ambition d’hégémonie. Ce qui a motivé notre entré chez les Brumes Oniriques était au départ une simple envie de rejoindre un groupe, des gens intéressants, des gens motivés, des gens qui ne se contentent pas de rester chez eux à attendre que le temps passe. Plusieurs alliances semblaient présenter ces caractéristiques. Suite à une discussion avec Ayàt, Adamon était près à rejoindre les nomades de l’Amphictyonie Intertribale. Cela aurait été fait si la réponse des Brumes n’avait été aussi rapide. Comme quoi, il s’agit de peu de choses de se trouver d’un coté ou de l’autre de la barrière.

Alors pourquoi cette barrière entre nous ? Pourquoi nos deux alliances, alliances qu’Adamon a tenté de rapprocher, se sont-elles autant éloignées ? Avions-nous peur les uns des autres ? Je ne pense pas, bien au contraire. De part et d’autre, nos pillages mutuels n’ont fait qu’embraser l’envie que nous avions tous de nous mesurer les uns aux autres. Vous êtes les premiers à avoir franchi le pas.

Peur d’une hégémonie. Mais quelle hégémonie ? Qui pourrait dominer seul notre univers ? Personne. Simplement personne. A l’opposé, qui peut et surtout souhaite se venger d’une agression subie ? Tout le monde. Simplement tout le monde. Ainsi, le Tecenndor c’est senti directement visé par l’attaque menée sur l’Heiwa, par l’intermédiaire des Brumes Oniriques qui sont un groupe. Contrairement à ce que prétendait Ayàt, nous sommes un vrai groupes, nous sommes unis, et nous pouvons tout autant que vous mettre en place des stratégies de combat.
Comme je le disais, le Tecenndor s’est senti visé par ces attaques, ce qui explique la présence de nos troupes dans les flottes ayant attaqué l’Ackel. Et ce, malgré notre promesse à Ayàt de ne pas approcher ses terres ni celles de votre alliance. Nous tenons nos pactes personnels comme sacrés, mais encore plus sacré est notre serment envers les Brumes Oniriques et Stozec. Nous ne pouvions donc pas décemment ignorer l’appel de nos frères.

Chercherais-je à nous justifier ? En partie, en effet. Je pense que chacun de nos actes récents, les nôtres comme les vôtres, sont simplement la conséquence de nos actes passés. Un simple effet de cause à conséquence. Tout est simple finalement dans cette histoire.
Le seul bémol dans cette symphonie, si je puis dire ainsi en référence à la précédente salle où nous nous sommes « affrontés », est la raison de votre attaque. En effet, veuillez me pardonner si je n’arrive pas à concevoir cette idée d’hégémonie. Peut-être est-ce ainsi que vous avez perçu les choses, je ne mets pas votre parole en doute, mais je pense que cette perception était en partie faussée par nos actes passés, comme je le disais précédemment. Alors pourquoi nous éterniser sur la question. Vous avez attaqué, nous avons répliqué.

Pour terminer, il me semble comprendre en vos mots que vous souhaitez calmer les choses entre nos deux alliances. Tout ce que je puis vous certifier, c’est que le Tecenndor ne se sentira réellement apaisé que si des excuses officielles sont présentées à l’Heiwa et aux Brumes Oniriques pour cet acte. Oui, la violence est partout dans cet univers, et elle est gratuite. Le pardon, lui, est beaucoup plus rare, et surtout, il n’est pas gratuit, il mérite contrepartie.
Comme je le disais auparavant, ces mots n’engagent nullement les Brumes Oniriques mais uniquement le Tecenndor. Si un quelconque accord suivait cette discussion, nous suivrions l’avis des Brumes Oniriques, mais nous, les représentants des quatre races, n’oublierons rien en absence d’excuses.

Des choses à ajouter Aphraël ?


La moue de la fillette en disait long sur son opinion… Elle s’était simplement ennuyée et n’avait écouté qu’un fifrelin du discours de sa consœur. Elle ne pensait donc rien de ce qu’avait dit Xanon, si ce n’est que les longs discours lui donnaient plus envie de dormir qu’autre chose.
N’ayant rien à ajouter, la petite blonde se contenta de hausser des épaules pour confirmer son désintérêt de la question, ce qui eut l’effet escompté. Xanon, le regard dur, avait perdu son sourire.
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Croupe cobalte
Jejhi Bouhalrouz
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Re: Civisme ou barbarie?

Message par Jejhi Bouhalrouz »

Slotan pensait ne plus prendre part à aucun débat, mais la demande d'Adamon dans les couloirs de la corporation le ramenait une dernière fois en ces lieux. Le grand Viking, élu du peuple de Frijh, semblait être las. Il n'avait pas revêtu les armoiries de son peuple, ni même le costume de rigueur. Il arriva en pantalon, chemise ouverte sans manches, laissant entrevoir les blessures causés par le pilonnage de son état par Heiwa et quelques tatouages. C'est avec un flegmatique sourire qu'il débuta son discours.

"Je ne répondrai pas aux diverses accusations, aux théories lancées par chacun, aux vaillants guerriers des Brumes Oniriques, à mon ami diplomate de notre alliance, ni même aux autres. Je suis là, devant vous, pour vous informer de mon retrait de la vie politique de l'état de Frijh."

Sans même regarder l'effet de cette annonce, la tête basse, Slotan Hidrovich, Roi de Frijh, se racla la gorge et poursuivi, d'une voix monotone, bien moins portante que lors de ces dernières interventions.

"Le peuple de Frijh se remet doucement de sa dévastation. Quelques erreurs ont été commises en ma présence et le sang qui coule encore dans les tranchées de la ville, dans ses égouts, provoque chez moi que répulsion et déshonneur."
Le regard bleu azur du dirigeant se troubla. Une arme perla sur sa joue abimée.

"Je désignerai mon successeur avant de me donner la mort. Cette mort, inévitable, est aussi la résultante d'un choix pensé. Je ne peux plus regarder mes hommes en face sans voir le dépit et la rancœur en leur regard. Dépit de voir à quel point je suis un mauvais tacticien, laissant le temps à une flotte somme toute bien pensée, mais pas si forte qu'il y parait détruire les bâtiments, qui s'effondraient sur nos familles endormies, alors que les quelques troupes en défense s'attaquaient au seul guerrier adverse. Rancœur d'avoir vu une flotte, de retour de destruction, se faire intercepter alors qu'un blocus avait été placé pour que son entrée au hangar soit facilité. Blocus qui se plaça en défense sous mes ordres, cédant sa place à l'adversaire, qui a du bien se marrer.
Oui, je me retire de la vie politique, de la vie tout cours, en espérant un avenir meilleur pour mes compatriotes et amis de l'Amphyctionie."


Slotan se dirigea d'un pas non chaland vers la fleur approchée par Cerrsae, dont l'écriteau la nommait Néc... Et même si le reste avait été effacé, un "a" était lisible à la fin. Il s'approcha de cette fleur et en respira le doux parfum une dernière fois. En se relevant, les yeux fermés, il semblait découvrir le parfum de cette flore inestimable des jardins de la corporation.

"Je souhaiterais, pour finir, laissé une mission pour mon successeur, le commandant Jejhi Bouhalrouz." Il regarda dans l'assistance, cherchant du regard l'objet de sa requête. En vain.

"Jejhi, mon ami depuis toujours. De l'enfer vertanien aux douceurs des fjords de Volcano, tu m'as épaulé, soutenu, protégé, réconforté quand il le fallait... Aujourd'hui, je te demande une dernière faveur. Il se pourrait qu'un jour la paix revienne, que nos troupes se reforment, et que le peuple de Frijh puisse à nouveau jouir d'une reconnaissance égale à sa vraie valeur. Ce jour là, il faudra que tu pulvérise un peuple. Les habitants du Substratum, dont le chef, une putain, à oser tuer mes chiens. Ils devront payer cet affront. Tu devras, Jejhi mon ami, apporter sur cet état misérable, la désolation et la mort. Au missile, s'il le faut, tu devras annihiler toute forme de vie sur cette terre de bâtard. Mais avant toute chose, les chiens devront se délecter de la viande de chaque pécore vivant en ces lieux. Chaque moindre centimètre carré de chair devra passer sous les dents acérés de nos canidés. Toutes tripes dehors, entrailles jonchant le sol de cette terre maudite, l'enflure regardera ses concitoyens mourir dans d'atroces souffrances."

D'un calme inhabituel, Slotan regarda une dernière fois l'assemblée. Son regard se posant sur chacun longuement puis brisant un silence solennel, les joues humides, il conclu :

"J'accorde ma miséricorde à chacun d'entre vous, Lapins, Dalléens, mes amis Amphyctions, et je souhaite que la guerre qui nous oppose prenne fin dès la récupération de vos belles boules, qui au final, même si notre renommé devait partir de là, nous auront apportés plus de mal que de bien. A tous, je vous dis adieu et à tous, je souhaite prospérité et bonheur."


Ayant compris depuis quelques jours que les gardes de la corporation étaient très mal former pour la recherche d'armes, Slotan sortit un court pistolet, le plaça dans la bouche et appuya sur la détente. Sa tête, maintenant en forme de chou fleur, versa le sang de la rédemption.
Makhno
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Re: Civisme ou barbarie?

Message par Makhno »

Le Frentien était soulagé. Pour le moment le dialogue avait été remis en route. Son couvre-chef rouge sur la tète, Etxebarrieta souriait. Les arguments fusaient, les rhéteurs lui rappelaient les longues soirées passées a débattre au sein de son pays.

Il espérait que le knout accroché a sa ceinture ne serait plus utilisé pour longtemps. Il croyait tellement au pouvoir des mots. Chose utile pour lutter contre la barbarie de guerres trop souvent considérées comme exquises.

Son uniforme rouge et blanc détonnait par rapport à la beauté pure et abstraite du jardin corporatiste. Il savait qu'il n'était à sa place que dans les arides déserts de sa planète.

Mais il devait faire face à un héritage et a une responsabilité. Son alliance, l'Amphictyonie portait en son nom même l'idée de communication. La force avait été utilisée. Il devait maintenant rétablir l'équilibre.


Mes amis,

Pardonnez-moi ce vocable qui pourrait être empreint d'hypocrisie et d'un certain irrespect pour tout nos soldats glorieusement tombés sur le champ d'honneur. Mais votre présence me prouve que vous tissez des liens avec le dialogue. Cela me suffit à vous appeler mes amis.

Mais avant de répondre a vos questions et de soulever de nouvelles interrogations, je souhaiterais dire un mot à la mémoire de notre estimé ami, Slotan.


Les traits d' Etxebarrieta étaient blêmes et tirés suite au geste de l'Amphictyonien mais ses yeux azurin restaient froids comme l'acier.

La digne mort de ce dirigeant se doit d'être commémorée. Sachez tous que je n'accepterais pas la moindre remarque inconvenante à son sujet. Nous nous sommes suffisamment déchires pour ne pas rajouter l'infamie à la tristesse que l'Amphictyonie éprouve en ce funeste jour.

Toutefois, nous ne devons pas non plus oublier que nous sommes là pour l'avenir, pour ceux qui survivent.


Le Frentien regarda un dernière fois la dépouille de son ami cérémonieusement emmenée par les hommes de la Gai Militarrak, la Garde Républicaine du Frente Popular dont les membres n'étaient jamais loin de leur dirigeant.

Il se tourna ensuite vers les membres encore présents. Il espérait que ce malheureux interlude permettrait a la discussion de continuer dans la paix et le respect
.

Cerssae, amies Tecenndoriennes,

C'est avec un plaisir non dissimulé que j'entends vos paroles. Paroles d'ailleurs emplit d'une certaine vérité. Mais cette dernière, comme vous le savez, peut être multiple.

Xanon, je comprend votre ressentiment. Vous souhaitez des excuses? Soit vous les avez.

Oui, le Frente Popular s'excuse pour les soldats et civils tombés au champs d'honneur.

Mais, car il y a un mais, nous ne pourrons demander votre pardon pour notre volonté de détenir les sphères.

Tout comme nous ne vous demandons pas de vous excuser pour les inutiles morts provoquées par vos multiples pillages sur nos états.

Ayons au moins l'intelligence de savoir sortir d'un cercle sans fin.

Encore cette question d'actes passés...


Kerbasi eut un sourire en repensant a la multiplicité des possibles qu'apportait la situation présente. L'ironie de la chose tintait à son oreille telle une lancinante mélodie.

Mais ces actes posent toujours la question de certaines velléités d'hégémonie que vous pourriez éprouver.

Nos textes fondamentaux nous poussent a nous opposer a ce genre de volonté. Or vos pillages, vos textes, votre discours nous poussent a redouter ce état de fait.

Alors si cela n'excuse rien, peut-être pourrez vous ainsi comprendre la finalité de nos actes. Ainsi que notre volonté de détenir, au moins un court instant, ces satanées sphères...


Le Frentien hocha la tête à l'intention des Tecenndoriennes puis se tourna afin de faire face à Cerssae.

Vous parliez des sphères? Mon effarement est réel. Les archives Makhnoviennes nous ont enseignée ce que vous avez pu vivre.

Et je reste perturbé par l'idée que tant d'années ne vous aient pas appris la dangerosité de ces artefacts.

L'Amphyctionie devait, peut-être à tord, mettre ces objets en lieu sur. A titre personnel je dirais que tant que l'obscurantisme régnera, jamais elles ne pourront réellement êtres étudiées. Et encore une fois de nombreuses morts elles provoqueront...


D'un geste vigoureux, le Frentien leva son verre et bu goulument le délicieux nectar.

Mais peut-être pourrions nous arriver a un accord de principe? Non pas à un engagement franc et massif entre nos deux alliances, mais a un tissage de liens permettant l'arrêt ou, du moins, l'apaisement du conflit.

Mais ne croyez point que L'Amphyctionie est exsangue. Nous restons prêts a nous battre même si cela restera dégradant pour les deux parties.


Etxebarrieta esquissa un dernier sourire, un sentiment de lassitude l'envahissait. Son peuple tentait de reprendre un flambeaux depuis longtemps oublié. Mais la barbarie, elle, était toujours présente...
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Sursum Corda
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Re: Civisme ou barbarie?

Message par Sursum Corda »

Sursum Corda lassé par les débats de la confédération avait décidé de prendre un peu de détente et s’était rendu dans les jardins où il avait trouvé la quiétude.
Etendu dans l’herbe fraîche, il regardait le ciel.
Ses yeux se perdaient dans l’immensité bleu et il tentait de percevoir, ressentir, imaginer, combien leur galaxie étaient un point minuscule de ce néant immense, guère plus qu’un grain de sable dans le désert deserticain, peut être même moins ….

Il ne bougeait pas et seule sa pensée semblait avoir une existence propre. Il en ressentait physiquement l’effet, alternativement, les ondes de plaisir que lui donnaient les pensées agréables et l’agacement de ses terminaisons nerveuses quand son voyage sur les ailes de l’imagination le conduisait vers certaines contrées de sa mémoire.

Il pouvait ainsi à loisir remonter le temps, le changer, examiner les scenarii différents du destin sous l’influence de l’action des hommes et se projeter dans l’avenir ou plutôt dans les avenirs que proposait l’arbre des possibles.

Il était dans sa transe et à la limite de l’endormissement quand il entendit la voix de frente popular qui ouvrait un calme débat afin que le dialogue s’instaure entre les amphictyonie inter tribale et les brumes oniriques. Ce qui ne manqua pas d’attirer les rhéteurs des brumes qui vinrent avec dignité exposer leur point de vue.

Vu le ton serein du débat celui-ci n’était pas indisposant pour son moment de détente et cette affaire ne le regardant pas il se replongea dans ses pensées.
Son attention fut cependant attirée par une voix qu’il connaissait bien et dont le calme l’étonna. C’est vrai qu’il n’avait eu l’occasion de l’entendre que ponctuée des jappements intempestifs de clébards affamés.
La pétasse blonde du fridjh revenait au siège de la confédération après une rude bataille contre un redoutable adversaire et annonçait son suicide avec un flegme étonnant et elle laissait à son successeur un bien curieux héritage ! La mission d’éradiquer le substratum !
Les lèvres de Sursum Corda s’étirèrent en un sourire narquois sur ses canines pointues.
Il ne savait pas à quel point cette mission, Sursum, aurait aimé l’accomplir lui-même, il n’était pas à la tête de son peuple par choix mais parce que le destin en avait décidé ainsi et il se devait de l’accomplir.
Il se releva lentement et croisa le regard de Slotan. Ce regard fut certainement la dernière chose que vit le viking avant d’aller s’assurer qu’Odin lui avait fait une place autour de la table de son festin, ce qui n’était pas sûr.
Il allait ouvrir la bouche pour exprimer vertement ce qu’il pensait de la situation quand il entendit une voix dans son esprit ….

Non !

Surpris il s’arrêta dans son élan.

A quoi servirait-il de conspuer un mort ?

Cette voix, il avait bien pensé ne plus jamais l’entendre, cette voix de femme aux sonorités un peu graves et au très léger accent exotique.
La voix dynastique du Substratum était revenue pour guider le colérique et emporté Sursum sur des voies plus mesurées.

Combien de fois avait il essayé de la fuir autrefois ? Combien de fois avait il refusé de l’entendre ! Combien de fois le destin lui avait il prouvé l’inutilité de ses efforts ?

Il pensait qu’en ayant accepté ses responsabilités de chef, la voix s’était enfin tue …. Mais il l’entendait aujourd’hui à nouveau et il savait qu’il suivrait la flamme fondatrice.
Sans mot dire, Sursum Corda, se retourna et partit.
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Ayàt
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Re: Civisme ou barbarie?

Message par Ayàt »

Alors que Sursum s'apprêtait à sortir, les portes du sas s'ouvrirent. Une femme, du moins on le suppose de part sa démarche, vêtue d'une burka marron claire, sortit de l'ombre du couloir pour fouler les pavés du jardin. A travers la fente du voile marron, on peut apercevoir un hijab rouge.

Elle quitta les pavés pour fouler le gazon, pour rejoindre au plus vite la dépouille du Roi et non pour éviter le chemin de l'infâme fanfaron qui faisait bien de sortir.

La pelouse, rougie par le sang qui s'écoulait du cou ne portant plus rien, se pliait sous les pieds nus de la femme. Une fois arrivée à côté de la dépouille, elle retira sa burka et la posa sur le défunt viking. Ayàt, maintenant vêtue d'un foulard rouge et d'un ensemble léger de la même couleur ne cachant que ses parties intimes, s'agenouilla. Elle joignit ses mains et les posa sur son visage, pour cacher ses pleurs, cacher sa souffrance. Mais ses larmes la trahissaient, elles tombaient, tantôt sur l'étoffe marquée par une teinte plus foncée là où le liquide lacrymal se posait, tantôt sur le sol, rebondissant sur l'herbe teintée du rouge.

Une trentaine de femmes franchirent le sas. A l'allure, certaines étaient d'origine viking, d'autres venaient de la tribu des Imajaghans. Toutes titubèrent et zigzaguèrent, portant des bouteilles en terre cuite contenant on ne sait quel délice. Toutes, sauf une. Certaines personnes déjà présentes reconnaissaient Suleika, la soeur cadette d'Ayàt. Elle s'approcha du petit regroupement de vivant regardant le mort.

« Komdu Sael Jehji, que ton règne soit prospère, que Freyr et Freya, les forces de la croissance et de la fertilité, guident tes pas. Agur Guru Extebarrieta, merci pour cette appel à la paix dans un endroit si propice. Cerssae, plutôt que ton thé aux fleurs d'aechméa, qui est sans doute délicieux, je te propose de prendre un peu de nabih. Selon la tradition viking, nous devons boire de ce nectar de miel sans relâche jusqu'à son incinération. »

Suleika se tourna vers sa sœur en larme et lui adressa : « Ayàt, cesse de pleurer ! Fais al salat' ! »

Ayàt se redressa, sécha ses larmes. Les autres femmes posèrent les bouteilles et se mirent en demi-cercle derrière la meneuse des Imajaghans. Ayàt ouvrit l'amulette qu'elle portait autour de son cou, elle en sortit un vieux bout de papier et qu'elle commença à lire et chanter. Le demi-cercle de femmes se balançaient de gauche à droite tout en psalmodiant des paroles incompréhensibles.

Suleika reprit sa tirade : « Bonjour Aphraël, ça fait longtemps que j'entends parler de toi, je peux enfin mettre un visage sur ton nom. Xanon, la paix soit sur toi. Tu désires des excuses, pour ce qui est arrivé à Heiwa. Les voilà, le dirigeant qui a commandité le lancement du missile n'est plus. Il s'apprête à quitter ce monde. Il est parti avec des regrets. Les actes et conséquences ont ruiné son peuple, il ne s'en s'est pas remis. Mais il ne vous en veut pas, lapins brumeux, il vous accorde sa miséricorde, autrement dit il vous pardonne pour tout les actes cruels que vous avez également perpétré. Et oui, le pardon est rare, mais Slotan vous l'a accordé. Sauras-tu en faire de même ? »

Tous écoutaient attentivement Suleika, la belle et jeune touari. Sur les multiples bijoux ornant sa djelaba orange, les yeux attentifs pouvaient apercevoir un reflet, de légères ondes qui se balançaient. Ce n'était autre que le reflet de l'eau. Un fleuve venait de se dresser entre les murs du jardin, derrière Slotan et face à l'assemblée féminine.


Le sas s'ouvrit à nouveau. De puissants mâles viking portaient une barque remplie de paille. Derrière eux, cinq femmes, viking également, parées de bijoux, les suivaient avec un grand sourire.

Ayàt et le groupe de femmes cybor-touaregs se reculèrent. La meneuse observait la scène, immobile, les yeux brillants à cause des chaudes larmes versées il y a peu. Les autres femmes sortirent de sous leurs djelabas des encensoirs. Les hommes posèrent la barque au bord de l'eau. Ils prirent respectueusement leur Roi et l'y déposèrent.


Suleika reprit la parole :
« Ceci n'est pas de la magie, ce n'est que la matérialisation de notre foi. Je sais bien que l'utilisation de la magie est proscrite au sein de la Corporation ; mais nous ne savons pas l'utiliser. » Les encensoirs allumés, une odeur de safran et de cannelle embaumait le jardin. Les femmes cybor-touaregs se promenaient dans le jardin afin de répandre le parfum. « Nous allons achever le passage de Slotan vers Odin, qui le mènera à la Valhal. » Suleika fit quelques pas en arrière, et regardant tout le monde, s'écria : « Qui veut accompagner le défunt ? ».


Les femmes vikings levèrent la main et montèrent à bord de l'embarcation mortuaire. Trois femmes cybor-touaregs posèrent délicatement leurs encensoirs et s'installèrent pour le dernier voyage. Suleika regarda sa sœur :
« Ayàt, al nar ! ».

Ayàt leva tout droit son bras gauche vers le ciel. Elle inclina son poignet à 90°. Un lance-flamme prit la place de sa main, toujours inclinée. Elle braqua son bras vers l'embarcation, prit de sa main droite son index gauche, et commença à remuer ce doigt en cercle, une flamme sortit et commença à grossir, pour atteindre une cinquantaine de centimètres de long. Avant de plier son auriculaire gauche, Ayàt prononça un discret
« Bismalà ». La flamme de plus de 10 mètres de long embrasa aussitôt la barque, le Roi décédé, et les femmes volontaires.
Fais de ta plainte un chant d'amour pour ne plus savoir que tu souffres.
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