Ce qu'il faut aimer.

Tout le role-play qui ne rentre dans aucune autre catégorie

Modérateur : Modérateurs

Avatar de l’utilisateur
Kalyso
Bot
Messages : 310
Inscription : 19 févr. 2008, 23:48

Ce qu'il faut aimer.

Message par Kalyso »

Je crois que c’est le problème. Le temps a passé, et ce n’est plus un jeu . Il ne s’agit plus de mélanger des couleurs, d’en tirer une mélodie qu’écouteraient même les astres.

Même son port a changé. Il n’y a plus cette fierté inconsciente qui tenait ses épaules droites et sa poitrine relevée. Elle est assise sur sa jambe repliée, les yeux presque vides, sur le flanc d’une colline. Elle fixe, au-delà du verdoyant paysage, un passé et un futur qui se chevauchent dans une brume opaque. L’un rattrape l’autre, gèle sa chaleur, asphyxie ses promesses, le couvre d’un voile. La couvre d’un voile. Au final, ce n’est que réalisation de prophéties lointaines, inéluctable accomplissement de craintes avoués. Et pourtant, ça fait mal.

Etre un avatar sans âge, aux couleurs idéales et paroles convaincues n’a de crédible que les sentiments qu’il inspire. Parce qu’il est facile de donner à se reconnaître dans une suite de mots , se libérer dans un flux verbal, s’abandonner à une fable. L’issue est pourtant le heurt à une réalité dont les prises s’éloignent chaque jour un peu plus, au profit d’un sol plat et d’un air insipide. Un gazon en plastique, des fleurs en carton, quelques plaques de béton sous la couche de caoutchouc, et voilà de quoi faire une vie agréablement molle.

Tel serait le sort de la dame, qui tardait à s’éveiller. Soit. Elle préférait attendre encore un peu. Parce que les rêves avaient le mérite de la faire avancer, et que les choix conscients ne réussissaient qu’en apparence à faire battre son cœur.

Hey

Qui était-il ? Elle ne le saurait que lorsqu’il dévoilerait son visage. Elle en attendait en particulier, mais doutait de leur venue. Celui-ci lui offrait au moins sa présence, peut-être quelques mots. Pourquoi ne pas le laisser s’asseoir ?

Tu te rappelles ?

Elle leva le menton vers un point à l’horizon, qui, abstrait, irradiait à éclairer leurs deux visages dans la nuit naissante.

C’est toujours le même cadre. C’est facile, je sais, mais je ne me sens pas faire autrement. J’ai perdu de mon style. Regarde, mes bottes sont trouées, et ma robe est sale. Mêmes le gris de mes iris n’est plus une couleur. Il ne me reste qu’un vague sourire, j’espère qu’il saura satisfaire ton besoin de compagnie ?

Et comme pour illustrer ses murmures, elle dévoila une dentition aussitôt rongée par l’ombre. Un arbre venait de pousser derrière eux, sur lequel elle s’appuya. Un pan de sa robe glissa dans la poussière, et ses jambes frissonnèrent au contact de l’herbe humide.

Tu sais, j’aimerais parler. De tout, de rien. Evoquer le passé, inventer une histoire, me moquer un peu, peut-être, philosopher sans comptoir, te raconter ce que tu veux. Mais je ne sais plus faire ça. Tu m’apprends ? Je suis sûre que tu en es capable. Si tu es là, c’est que tu m’as inspirée, déjà, de par le passé. Donc tu es un peu attaché à moi. Ou alors tu es curieux, ce qui est une qualité que j’admire chez un homme. Vois tu, je n’aimerai jamais un être dénué de curiosité. Laissons sa dimension fatale aux félins, veux-tu ? D’accord, allons plus loin. J’ai besoin d’un amour de l’adrénaline. Pas téméraire, juste cette petite dose d’adrénaline que t’apporte la quête de réponses. Oui, dans l’absolu – et je te prie de pardonner la maladresse avec laquelle je le formule – c’est les quêtes que j’aime. L’incertitude. Et la curiosité les amènent. Enfin je crois... Oh, que c’est laid. Je te demande pardon, vraiment. J’ai su mieux m’exprimer, fut u temps. Pas si lointain, et pourtant derrière le plus haut des murs ! Mais j’ai perdu le fil...

Que tu sois curieux, que tu m’aimes un peu, ou que tu cherches simplement à regarder au loin avec moi… Je t’en prie !
Répondre