[Les Jardins] Pa(e)nser

Tout le role-play qui ne rentre dans aucune autre catégorie

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Endymion
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[Les Jardins] Pa(e)nser

Message par Endymion »

Je me présente, Deandrim, suite, costar, palais, palace. Voila. Vous savez tout de moi. J'ai tout, ce que je veux, je l'ai à l'instant où je le désire. Parfois, je l'ai même avant. Je claque des doigts, tout me tombe dans les bras. Filles, Femmes, alcool, drogue, tout m'est permit. Les dras en feuille d'or, même pas agréable mais tellement classe, les lunettes noires qui ne laissent pas les autres voir mes yeux, je n'y vois rien non plus d'ailleurs mais c'est tellement "in", les chaussures qui pourraient nourrir tout un continent, j'ai marché dans une merde, j'ai du les jeter. Tout ca, c'est ma vie, une vie de paillette, non j'aime pas ca, une vie d'étoile (je ne les vois plus que sur les drapeaux), une vie de farniente, de buffet à volonté made in diabète, d'oubli de soi, de non limite. Une existence sans problème, je n'ai plus besoin de penser, de réfléchir. Ma vie dépend de mon fric.

Aujourd'hui, pourtant, quelque chose à changer...

J'ai vu le brillant, j'ai vu l'or, j'ai vu le monde comme il n'est pas. J'ai senti l'histoire passer dans mon dos pendant que je cuvais de ma dernière beuverie à l'alcool cher, j'ai oublié le sens des choses et cela me faisait rire. L'amour n'a sur moi aucune prise, il ne s'accroche pas, il passe la nuit à mes côtés puis s'envole au petit matin, quand la drogue perd de son effet.
Des montagnes de sourires se sont mues en montagne de faux semblants, d'amis qui me tournent le dos alors que je ne le paye plus leur dose quotidienne. J'ai vu la réalité perverti par le goût du stupre, de la facilité, du désir. Je n'ai honte de rien.

Ma conscience est aboli, je n'ai rien eu à penser, rien eu à craindre, pas de loi, pas de soucis, pas de raison de l'utiliser.

Je ressens en moi comme l'envie de pleurer mais...je ne peux rien sortir de ce qui était mon corps, l'est ce encore?
Un corps, ne serait ce que l'assemblement branlant d'organes à fonctions? Ne serait ce que l'expression d'un phénomène mécanique spécifique qui s'affirme à travers le mouvement de ces organes? Car mon corps aujourd'hui se réduit à ces simples définitions. Il n'y a pas d'autres choses en moi que cela.

Et pourtant je parle, je pense, j'écris. Moi, Deandrim, fait de sang, d'eau et de carbone, sans âme.
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Endymion
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Re: [Les Jardins] Pa(e)nser

Message par Endymion »

Deux jours déjà. Que le temps passe vite! Le vent trop froid, quasi apathique. Assis seul et sans âmes, brulant pourtant du parfum des femmes. Le souvenir du vieux temps, d'une ballade au milieu des colchiques, le cœur à ton cou, à ton sang. Nos mains jointes dans l'ignorance, nos utopies, notre innocence, notre soif de savoir, que nous trouvions par portion dans un irrationnel miroir.

Mais quel rêve nous a saisi, dans la candeur de nos baisers, allongés dans la rosée, rosée ruisselante et transi comme une statue se glace, dans tes yeux mourraient les désirs salaces, de leur gestes dévorés, de leur silhouettes décharnées. Nous n'apercevions que les lambeaux, oripeaux, maîtres de leurs sentiments, acharnés haillons multicolores si beaux, sous les néons des parcs publics brillait l'océan, notre amour impudique s'étalait sur ces bancs...

Il ne nous a fallu pourtant qu'un regard pour comprendre que nous n'étions plus des enfants, que ces histoires trop tendres n'éblouissent que les yeux des gavroches, qu'il nous fallait partir, s'arrêter sans anicroches avant de se savoir périr.

Désormais, notre amour est mort mais ce n'est pas la peine qui agite mon corps, c'est tout simplement la haine d'avoir voulu grandir trop vite
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Endymion
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Re: [Les Jardins] Pa(e)nser

Message par Endymion »

J'ai une meilleure amie. C'est mon ombre. Elle ne parle pas, elle n'est pas encombrante mais parfois un peu gênante. Jamais elle ne me trahirait, ne me donnerait un coup de couteau dans le dos. Jamais elle ne m'insultera ou n'insultera, elle sera pour toujours mon étendard, le reflet de mon cœur.

Elle est née à l'exact moment où le soleil a baigné pour la première fois mon corps de ses rayons, créant l'éclipse, qui empêche toute lumière de passer. Elle meurt cent fois par jour, toujours lorsque ce même soleil cesse d'inonder mon corps. Elle est le symbole même de la fraternité, de l'égalité. Toutes ses sœurs ombres se ressemblent pourtant, toutes sont uniques. Et puis il y a ce moment, ce moment magique où deux ombres fusionnent, deux et deux font un, elles ne font qu'une. Toutes égales dans un monde de guerres, toutes belles car elles n'ont pas d'environnement propre, elles acceptent qu'on les déforme, dans les talus mouillés, dans les ruelles étroites, sur les berges des fleuves...elles acceptent qu'on leur marche dessus, qu'on les piétine. Parfois plus grandes, parfois plus petite que nous, elles savent nous rappeler qu'alors que le miroir ne nous renverra qu'une seule image de nous même, leur perfection fait qu'elle sont capables d'en renvoyer un million d'autres.
Elles ne sont pas libres, elles restent là, las, attachées à par nos pieds, pour la vie. Pourtant, elles demeurent avec nous avec amour, comme l'esclave affranchi qui demeure auprès de son tyran par peur de ne rien savoir faire d'autre. Elles nous protègent, toujours. Parfois devant nous, elles s'aventurent au devant des dangers de ce chemin trop éclairé, parfois derrière pour nous prémunir de l'assaillant fourbe qui surgira de la lumière tandis que nous ne voyons que l'obscurité devant.

Ces ombres là vivent par le soleil et la lune, elles dansent comme des fantômes pleins de douces larmes dans les campagnes bleuies par la pâle dame de la nuit. Et l'ombre lui demande:

-Mais qui suis je?


Et la lune lui répond:

-Tu es l'ombre d'un de mes fils qui ne saura jamais.

Et l'ombre rajouta:

-Ma vie a t-elle alors un sens si je ne suis qu'un spectre, une singularité dans la lumière?


-Ton "toi" est son "lui", tu appartiens a ton humain, comme tu appartiens à l'animal. Tu es son désir d'être à travers ses sentiments, son sens de la vie, son appréhension des choses. Si tu ressens l'amertume qu'il a de te sentir à ses côtés, alors disparait de son regard et fuit dans son dos. Fais de lui ce que tu es en offrant l'image de son coeur servi aux autres. Apprend lui à se sentir lui même, à oublier qu'il n'est pas, oublier qu'il est.
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