Sans importance

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Atéléïde
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Inscription : 30 oct. 2008, 04:32

Sans importance

Message par Atéléïde »

-- J'ai changé d'avis! Non, je suis très sérieuse...m'maan...non...je n'ai pas besoin de ton avis, je suis une grande fille. Non, ca ne veut pas dire que je ne t'aime plus maman...Je sais que tu as déjà tout arrangé mais je ne suis pas prête. Je n'ai pas envie de me marier...Okay maman, je te laisse maintenant, les filles m'attendent. Oui, je les embrasse pour toi. Bisous maman, je t'aime.

Une mèche de cheveux venait encore se fourrer dans l’œil de Lisa. Le visage agacée, elle déforma sa bouche comme une enfant vexée pour dégager la peste de son œil irrité.

-- Sérieusement, je me demande pourquoi elle insiste autant... ! Cette femme me désespère parfois, je suis très bien toute seule. Je veux dire, on se passe de mec c'est pas un drame. C'est pas comme si j'avais 50 ans et plus d'espoir.

-- Hey, ta mère n'est peut être pas une sainte mais ca ne t'empêche pas de respecter son opinion. Je ne te demande pas de céder à ses chantages mais peut être que vous pourriez essayer de vous entendre de temps en temps.

-- Je sais qu'on a toujours été amie, Louise mais quand je t'entends parler comme ca je me demande si tu me connais vraiment.

Louise affichait ce regard qui ne sait pas se taire, celui qui oublie de cacher ses intentions.

-- Mets toi à sa place, tu refuses tout ce qu'elle te propose, tu esquives chaque conversation à propos de ton avenir, de ce que tu envisages et pourtant tu vis à ses crochets comme si cela t'étais du.

-- Excuses moi d'avoir 20 ans... J'ai encore, il me semble, quelques années avant de décider...

-- Et à quel âge tu vas te faire à l'idée que la vie ce n'est pas seulement dancer jusqu'à pas d'heure et passer ta journée à dormir... ?

La mèche, amusée de la précédente vaine tentative, revint à la charge pointes en tête.

-- Faut vraiment que j'aille chez le coiffeur.

-- Lisa, promet moi que tu vas y réfléchir...

-- Okay, okay... je te le promet. N'empêche que, pour une amie, je trouve ton conseil un peu biaisé.

-- Tu te rappel quand on était petite? La fois où tu t'es vautrée dans la boue devant chez moi et tu m'as accusé de t'avoir poussé parce que tu ne voulais pas te faire engueuler? J'ai l'impression qu'on en est de nouveau là. Tu te trompes d'ennemie ma chérie.

-- Ca me vexe ce que tu dis là, je n'ai aucun souvenir de ce dont tu m'accuses...

Les deux jeunes femmes mêlèrent leur rire un instant, un rire à la fois taquin et reconnaissant. Un rire qui ne s'entend qu'à deux ami(e)s, que lorsque deux cœurs cavalent au rythme du même métronome.

Lisa venait d'achever la préparation de la pâte à gâteau qu'elle déposait déjà doucement au fond du moule. Louise la regardait, impressionnée par la dextérité du son amie, la beauté de ses mains fines, son corps aux kilos en trop qui lui donnaient un charme indéniable, les longs cheveux auburns dont elle avait fait la couleur et cette mèche à l'érotisme étonnant à laquelle elle octroyait l'habituelle succès de Lisa auprès de la gente masculine.

-- Tu sais, Lisa, je me demande si tu réalises parfois...je veux dire, si tu es au courant de l'effet que tu as sur les gens.

-- Qu'est ce que tu veux dire par là?

-- T'es parfaite, merde. Tu me rends folle quand je te vois patauger dans la boue comme ca. T'as tout pour toi, t'es belle, tu as du charme, t'es loin d'être con et t'as de l'humour, de l'esprit...

-- Je t'arrête tout de suite, t'auras pas plus de gâteau en me léchant les bottes...et puis fuck cette mèche! Sale bête.

Sa bouche de nouveau se déforma. Sa lèvre supérieure pinçait sa lèvre inférieure ne laissant la place que pour un mince mais puissant souffle d'air froid entre les deux lames de chair teintées de rouge.

Devant l'impossible ébat, Louise saisit la pince dans ses cheveux et habilla Lisa de cette dernière.

-- Hey, merci! Je te rend ca tout à l'heure.

-- Tu peux la garder, je te l'avais volée l'an dernier.

Leur rire complice éclaboussait la pièce.
Votez Kaly, la maîtresse des soulis ! :D
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