Saniä

Tout le role-play qui ne rentre dans aucune autre catégorie

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Lord Eld
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Re: Saniä

Message par Lord Eld »

*mon plus doux rêve..* se répétait Eld. il ne s'était jamais vraiment posé la question. Par peur ou par dépit, il n'avait jamais osé le regarder en face. toutefois, la souffrance qu'il éprouvait à y penser ne laissait aucun doute. Les yeux dans le vague mais l'esprit lucide et alerte il souffla longuement avant de répondre. Il sembla à ceux qui étaient là pour le voir qu'il était beaucoup plus vieux qu'il n'y paraissait, comme un vieux guerrier qui s'accorde un instant de repos.

Le Bonheur,être heureux dit-il d'une voix sereine, presque limpide malgré son timbre grave. Mais le bonheur n'existe que s'il est partagé. Voilà mon plus beau rêve, trouver quelqu'un avec qui partager le Bonheur, être heureux. finit-il en regardant la marguerite que lui avait donné tantôt la demoiselle qui gardait la porte. Après tout, c'est humain.

De part ce qu'il avait fait, vu et vécu, la compréhension de son esprit dépassait de loin celle de la majorité des êtres. Mélange étrange d'expérience, de sagesse et de naïveté infantile que ces paroles! Même s'il ne l'avait pas réalisé, il se dit que c'était de croire en cela qui lui avait chaque fois permit de se relever, de résister, d'être fort, d'être libre. Toujours pensait-il qu'il serait capable de le trouver, enfin, de LA trouver et que c'est pour cela qu'il devait tenir, devenir meilleur, pour pouvoir préserver et protéger le Bonheur lorsqu'il l'aurait trouvé.
Parfois sur bien des sujets il avait douté, mais de cela jamais.

Après un instant qui semblât être une éternité, il posa son regard sur la fillette.

Et toi, quel est ton rêve? lui demanda t-il après avoir sorti et bourré sa pipe qu'il alluma avant d'en tirer une large bouffée qu'il recracha quelques instants plus tard.
Dernière modification par Lord Eld le 18 juil. 2008, 22:13, modifié 1 fois.
Stanford
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Re: Saniä

Message par Stanford »

Deux banquettes de bois blond inconfortables, l’une en face de l’autre comme choisies au hasard les virent se regrouper. La paradoxale enfant semblait séparée d’eux par une clase invisible, symbolique matérialisée du remue-méninges, de la conscience, de l’âme ou de la destinée de chacun d’eux. Un peu curieux, un peu gênés, frères mais étrangers, ils échangèrent des regards furtifs, s’échauffant au passage de leur mutuelle incompréhension; ils cherchaient chez les autres un signe, une reconnaissance en gage qu’ils ne s’étaient fourvoyés.

Airéal se tassa sur son siège, écrasée par la fatigue conglobée de ce si long voyage, la lumière en elle prête à s’éteindre, elle n’en aurait plus besoin. Un regard pour les deux vieilles, symboles de son avenir, inutiles d’une futile occupation sans cesse renouvelée. Plongée dans ses pensées elle tressaillit à la voix aiguë de l’enfant que faute de mieux elle continuerait de désigner ainsi. Chance de l’avoir croisée, reconnue et suivie ?

Mon plus doux rêve

Cette question, hurlante accusation .

Son rêve, ses rêves, ils l’avaient portée, un par un, en présages trompeurs pour l'enflammer sur le chemin envers et contre tout surtout contre elle-même. Ce voyage où le doute le disputait à l’espoir, si manifestement entrelacés que quelquefois elle ne savait plus les reconnaître.

Ce doux rêve : la certitude qu’un jour ce manque, accoutumée gangrène, serait comblé, qu’enfin la révélation viendrait pour laquelle elle était née, qui lui apporterait enfin la paix et la sérénité.Tressaillant sous l’incision du regard vide de l’enfant, elle avait peur. Elle écouta attentivement les paroles de l’homme, soupira dans un sanglot étouffé. Celui là était chanceux de croire encore au bonheur.
Ce rêve là l’avait désertée: souvent elle avait cru y toucher pour sentir soudain sous ses doigts exorbités crisser le sable du mirage.. Ce bonheur à deux, illusoire espoir de deux solitudes transies qui ne sauraient jamais se consoler du mal insondable de la vie.
L’enfant eut un geste de la main comme pour apaiser ses souffrances. Une unique larme roula sur sa joue brûlante pour continuer sa course sur le sol; achoppant sur un nœud du bois, elle creusa un trou à même le compartiment, une circonférence imparfaite aux bords ciselés, où l’on voyait les traverses défiler. Les soutenant, un ciel d’azur effiloché des nuages blancs que les enfants modèlent pour enfourcher leurs rêves.

Alors elle sut.

Ainsi c’était donc cela l’aspiration de tout son être ; Seulement et rien que cela.

Pour moi le plus doux rêve serait l’oubli.

Ah oui s’oublier et se perdre, ne plus penser, ne plus sentir, se fondre dans un néant vague et cotonneux où la conscience ne serait pas.
S’oublier pour ne plus se haïr, et en même temps sa lâcheté, ses renoncements, ses doutes, et tous ces actes qui forment la trame de la vie dans un tissu de cendres.
Oublier l’espoir, la musique des oiseaux, les chants de l’infini, la douceur des soirs d’été, la caresse du vent sur une joue aimée. Oublier pour ne pas regretter.

Ne plus forcer son corps et son cœur à atteindre l’inaccessible. Laisser là d’un mouvement d’épaule comme un manteau défraîchi et usé jusqu’à la trame, la fatigue, la haine, la rage, l’amour et la joie.
N’être plus.
Et surtout ne plus avoir de choix à faire, de ces choix qui vous laissent croire que de votre destinée vous êtes le maître quand des forces obscures, maléfiques ou généreuses se servent de vous comme d’un pion pour les plans de leur éternel combat, vous faisant mieux toucher votre vanité et votre folie.
L’oubli, oui et non la mort qui n’est peut être qu’un voyage de plus, une souffrance encore.

Le roulement du train sur les rails par sa monotone mélopée renforçait le sentiment qu’elle pourrait s’échapper.
Elle eut un sourire, la lumière revenue et avec elle l’espoir en gestation de ses futures souffrances.

Un voyage d’une semaine soit ! Et quoi à la fin ?

Son regard interrogateur s’était tourné vers l’enfant. Celle-ci,indifférente jouait avec une mèche de ses cheveux, les yeux vides perdus à travers les vitres vers le paysage glacé. L'homme, tenant toujours sa marguerite regardait pensivement vers les profondeurs océaniques.
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Kalyso
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Re: Saniä

Message par Kalyso »

Postée devant la fenêtre du train, Cookla regardait défiler le paysage, son interminable sucette dans la bouche. Shaty était posé à ses pieds, immobile. Le train s'arrêta quelques secondes, et dix jeunes femmes parfaitement identiques, portant d'identiques tutus à l'indéfinissable couleur, défilèrent dans une chorégraphie parfaitement synchronisée. Le train repartit.

A l'interpellation d'Aireal, la petite s'était retournée et avait sourit, le regard vide. Elle avait attendu le passage des danseuses pour retirer la confiserie de sa bouche et prendre la parole.

Une fois, j'ai rêvé d'un écureuil qui enterrait des noisettes. La faim venue, il passait des heures et des heures dans une vaine recherche. N'est ce pas le songe le plus fou qui soit ?

L'enfant tira sur la laisse de Shaty et eut un petit rire avant de reprendre sur un ton chantant.

Vous êtes commun monsieur. Vous voulez aimer, et plus communément l'être en retour. Je trouve ça triste, de penser à cette forme de bonheur comme l'ultime qu'il est donné de rencontrer. Il y a tant de richesses en ce monde, et vous ne pensez qu'à encenser votre égo, en le caressant d'une flamme que vous même refusez de produire inutilement... Courrez la vie monsieur, courrez ses paysages, et alors, peut-être, saisirez vous le sens vrai de l'amour, et serez effleuré de sa pureté salvatrice. Mais n'attendez dans l'espoir. Il est lascif, et il pourrit.

Ne laissant à l'homme le temps de répondre, elle se tourna vers Aireal, et cette fois-ci, son sourire dévora la moitié de son visage. L'enfant était édentée, et ses yeux sans iris étaient aussi effrayants que sa gorge, obscure.

L'oubli dites vous... Faut il que vous souffriez fort pour accepter d'effacer le bon comme le mauvais de votre âme. Je ne puis vous en empêcher, mais tiens à vous mettre en garde. J'ai connu une femme comme ça. Ici bas nous rencontrons encore ses pensées perdues qui auraient pu lui être une force, et qu'elle rejeta au profit d'une ombre dans le regard, et d'une douleur plus forte encore : celle de son incertitude. C'est une peine si lourde que celle de savoir qu'on a connu assez pour vouloir tout perdre, et être incapable de se souvenir pourquoi... Il est parfois si bon de pouvoir se rappeler d'au moins les baisers déposés par ses propres lèvres...Mais je m'égare mes amis, et nous voilà arrivés.

En effet, la locomotive siffla et s'arrêta, et comme l'homme allait prendre la parole, ils purent remarquer que le paysage autour d'eux était à présent celui d'une grotte, humide et froide, dont les grises parois étaient parsemées d'éclats lumineux de toutes les couleurs.

Bon et bien je crois que nous y sommes.

Que nous sommes où ? Et quelle est cette comédie, enfin ?

Que nous sommes arrivés, pardi ! Il est temps maintenant de nous séparer. Chacun de vous pourra réaliser son rêve, et lorsque nous nous retrouverons à la sortie du tunnel, vous devrez être comblés d'apaisement. Cherchez au fond, là où l'eau est pure, une porte s'ouvrira pour chacun de vous. Vous trouverez un guide, et le bonheur que vous avez choisi vous étouffera. Prenez garde toutefois, Saniä ne donne qu'une chance. Ne la gaspillez pas, car elle est précieuse.

De quoi parles tu ? Quel fond ? Quelle eau ?


La petite pouffa dans sa main, et pointa sa sucette vers eux. A ce moment là seulement ils prirent conscience de leur immersion dans un liquide pâteux et sombre, qui dégageait une odeur putride.

On appelle cet endroit la grotte des cauchemars. Allez savoir pourquoi. C'est si peu original... Bonne chance !

Et tous deux se sentirent tirés comme par cent mains, vers un fond impalpable. Et comme leurs bouches se remplissaient du répugnant liquide, ils virent avant que leurs vues ne se brouillent, les mille éclats se rassembler près de la petite, et prendre la forme d'un gigantesque oiseau à l'allure majestueuse.
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Lord Eld
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Re: Saniä

Message par Lord Eld »

Eld resta impassible aux paroles de Standford et de la fillette. Dans les yeux et les mots d'autrui il avait, comme toujours, perçut l'incompréhension et la mésinterprétation. Ce dont il rêve c'est de partager, la voie qu'il suit, celle qu'il trace. Après tout, les mots les plus simples peuvent être très difficiles à comprendre.*La fillette aussi bizarre soit-elle n'en reste pas moins une fillette... bien jeune encore.* pensait-il tout en finissant sa pipe. Il ne dit mot, il attendait la prochaine étape, il n'avait plus rien a apprendre de celle-ci.

Le train s'arrêta, ils descendirent. Froide et humide était la grise grotte parsemée d'éclats lumineux. Sentant quelque chose d'étrange, se retenant de sortir son arme ,allant contre ses réflexes il décida de lâcher prise. Se laissant guider par la grotte, non, par Saniä, il se mit à chanter, curieux. il éprouvait une vive tension entre impatience d'avancer et réflexe de résister.

Bientôt il dût fermer la bouche, l'air de la comptine continuait inlassablement sa mélodie dans sa tête tandis que le flot le submergeait...

Aujourd'hui je vis,
ce soir je meurs,
au matin je nais,
demain je vis,
le soir je meurs.
Aujourd'hui je vis,
le soir je meurs,
au matin je nais,
demain je vis,....
Stanford
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Re: Saniä

Message par Stanford »

La fange gluante, infecte et nauséabonde envahissait son être, s’insinuant par ses narines, ses yeux, ses oreilles, chaque pore de sa peau. La nausée, la répugnance la submergeaient et l’aspiraient vers le fond, suffocante, le souffle coupé.
Airéal ne voulait pas succomber ainsi. Quand l’oubli lui serait donné, cela s’accomplirait non dans le dégoût et la boue mais dans la luminescente pureté d’un ciel ouvert.
Alors elle fit appel à ce qu’elle avait de plus humain pour survivre tandis qu’insensiblement elle tombait vers le fond s’alourdissant à chaque souvenir chargé de résipiscence.
La générosité et l’amour seraient sa bouée sauvetage.
Aussitôt la boue s’écarta et dans un cercle d’une lumière grise et pure, apparurent des gradins jaunes, une piste bleue en matière souple et une femme étrange. Elle dominait Airéal d’une tête, dans ses cheveux bruns retenus en chignon, un bijou étrange, en forme de serpent aux yeux de rubis lançait une aura maléfique.

Ah tu crois en l’amour et la générosité! Alors bats-toi pour les défendre !

Dans ses yeux une lueur malveillante et démoniaque.

Sers-toi de ton amour en bouclier, de la générosité pour épée.
Moi je prends la haine pour épée, de bouclier je n’en aurais point besoin.


Sur les gradins une foule silencieuse retenait son souffle, qu’Airéal reconnut : tous les témoins de sa vie, même ceux qui ne l’avaient marquée, étaient là, les bonnes comme les mauvaises rencontres, ceux qui l’avaient arrêtée, ceux qu’elle avait ignorés.

Avaient éclos une épée dans sa main droite, un bouclier dans la gauche.

Ah j’oubliais : Mon nom Laeria

La femme était déjà passé à l’offensive en un assaut facile à parer.
Avancer, Attaquer, Feinter, Reculer, Eviter, Sauter.
Le bouclier bien loin d’être un avantage handicapa très vite Airéal qui le rejeta au loin.
Alors l’autre dans un rire interminable se fendit et toucha.

Dans la boue épaisse Airéal, 3 gouttes de sang sur la poitrine, tournoyait vers le bas, les yeux fermés, de répugnantes créatures pétries de la même boue s’approchant de son corps.

Sa dernière vision celle d’une petite fille à la bouche édentée prenant le masque de la mort
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Lord Eld
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Re: Saniä

Message par Lord Eld »

Eld se laissa emporter par le flot immonde qui l'entraînait. Toutefois, il ne se laissa pas submerger. Il se contenta de glisser sans laisser son être se faire engloutir. Plus que tout, il voulait être lui-même, ne pas se laisser corrompre par ce qu'il y avait autour de lui. Un réflexe ancien, machinal qui lui avait maintes fois permit de ne pas se perdre et de rester en Vie. Son esprit divaguait, il perdit connaissance.

Lorsqu'il revint à lui, il était dans une grotte, ou plutôt un couloir sombre, gris et glacial, à l'image de la roche qui l'entourait. Il regarda derrière lui, il regarda devant lui. Les 2 chemins semblaient sans fin, il choisi d'aller de l'avant et se mit en marche. Il perdit bien vite la notion du temps, heures, minutes, secondes...Le temps semblait être sans limites.

Mais ce n'est point cela qui le préoccupait, car à vrai dire, cela n'avait rien d'étonnant sur Saniä. Ce qui l'était en revanche, c'était qu'il n'y avait rien. Rien ne se passait, rien ne changeait, rien n'apparaissait, rien ne disparaissait, rien ne se transformait, toujours cette succession interminable de murs gris, ternes... Il était pensif, il pensait trop, alors il s'arrêta.

Il respira, faisant le vide en lui, seule manière d'y voir clair. Et enfin, il sourit.

-J'ai compris, s'exclama t-il doucement, je me suis trompé, j'ai menti, mais je n'ai pas fait d'erreur.
C'est vrai, à qui pourrait-on reprocher de ne pas faire aveuglément confiance à une gamine morte-vivante édentée dont on ne sait que peu ou proue? Maintenant qu'il savait, il pouvait réfléchir.

*Voyons voir, devant ou derrière, le chemin que me montre Saniä est le même. Rien ne dit qu'il n'y en a pas d'autre, rien ne dit que Saniä à envie de le montrer. J'ai toujours été mon propre guilde, c'est à moi de le trouver.*

Il regarda autour de lui, il ne voyait que des murs gris fait de roche. *C'est là qu'il faut chercher, c'est la seule solution*

Il sorti sa Lame de son fourreau, ainsi que sa jumelle qu'il cachait dans son dos. En tendant les bras, les pointes de ses lames touchaient les parois qui l'entouraient, il se remis en marche.

En frottant sur les murs, les lames émirent un bruits stridents parfois accompagné de quelques étincelles. Eld avait les yeux fermés, ils ne lui servaient à rien, seules les vibrations qu'il percevait dans ses mains et ses oreilles lui étaient utiles.

IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIhiiiiiiiiiiiiiiiiiIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII

-Là!, il fit 2 pas en arrière,

IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIhiiiiiiiiiiiiiiiii

Oui! c'est là! J'en étais sûr! sourit-il, tous les murs aussi infranchissables soient-ils ont leur faiblesse.

En effet, bien que la roche était en apparence parfaitement identique et régulière, sur même pas 1 mètre, elle sonnait creux.
Ni une ni deux, tournant ses lames, frappant de leurs gardes, redoublant d'ardeur et de force sans en perdre la maîtrise, inlassablement, il avançait, imperturbablement, le mur cédait, la roche tombait.

Finalement, il vit un fin filé d'une douce lumière bleu de l'autre côté du mur. Quelque coups plus tard, le trou était assez grand pour qu'il puisse y passer. il avança vers la lumière.

Quelques mètres et Eld se retrouve face à une source d'une eau limpide, profonde et pure dont la lumière bleu semblait émaner. il remarqua qu'au dessus à plusieurs mètres de haut se trouvait un puits de lumière qui apportait le vent et le soleil qui éclairait la source.


Il regarda le puits un instant, puis son regard descendit jusqu'à se fixer sur l'eau.

-SANIA!! cria Eld, le temps des illusions de portes et d'éternité est terminé! Ce qui ne cause que souffrances, malheurs et perditions inutiles n'aura jamais la primauté!

Fixant la source plus profondément, s'exprimant d'une voix calme et apaisante,

... c'est ici et maintenant que les choses vont changer...

Il ouvrit la main, la fleur de Sintiann était là.

... à commencer par le sort de la gardienne de ta porte.

Il dit ces mots avec assurance et bienveillance, et déposa la fleur au milieu de la source.
Il se sentait léger, il ne savait pas ce qui allait arriver, mais il avait agit selon son cœur.
Ainsi était-il apaisé, ainsi était-il assuré, car quoiqu'il arrive il l'accepterait.
Empereur Zanelli
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Re: Saniä

Message par Empereur Zanelli »

Depuis combien de temps était il là?

10 ans? 20 ans? Peut être bien 50...
Il sentait Saniä l'engloutir chaque jour un peu plus. Parfois, il reprenait le dessus et regardait en face cette cité aux milles illusions. Etait elle vraiment réelle?
Saniä pouvait elle être le fruit de son imagination? Tout y paraissait trop extrême, les joies promises comme l'étendue du désespoir qui l'envahissait à chaque instant.

Autour de lui, des murs aux couleurs délirantes dressaient autant de barrières qui l'empêchaient d'avancer ou de reculer. Parfois, au travers, il lui semblait apercevoir des silhouettes. Etaient elles le reflet d'un de ses autres Moi qui cherchaient eux aussi la Solution?
Il ne savait plus comment il était arrivé là. Il se souvenait juste de la jeune fille qui lui avait ouvert les portes de la cité. Elle aussi lui semblait trop parfaite pour exister.
Pour passer le temps, il se mit à sauter à cloche pied d'un bout à l'autre de la salle où nulle sortie n'existait. Peut être que les murs riraient en cœur avec lui, puis s'effondreraient. Espoir délicieux d'un fou impuissant...

Il se retourna brusquement, son regard était juste derrière lui, il en était certain. Elle était là, elle l'observait. Pourquoi elle et tous ses autres moi s'étaient ils ainsi dispersés? Qu'attendait la "gardienne" pour lui rendre son unité.
Trois insupportables oise*ux piaillaient au dessus de sa tête. Quel était donc le sens de tout ca? Plus il se creusait la tête, plus il s'enfonçait. Il en était sûr, la solution était liée à la Gardienne. Mais qu'en était il vraiment...

Elle n'était peut être pas sa geôlière qui se délectait de sa souffrance. Son esprit l'avait peut être créée, elle et cette fantasmagorique cité, pour échapper à une réalité encore plus douloureuse.

Ou bien...
Il frissonna.
Ou bien... Etait elle la gardienne des morts?

Non, c'était ridicule. Il l'aurait su! Et puis, elle aurait probablement eu la politesse de se présenter avant de l'enfermer entre ces quatre murs. La Mort ne pouvait utiliser des moyens aussi détournés pour arriver à ses fins. Elle en perdrait tout son éclat, toute sa grandeur, toute son essence. Jamais Sheptal n'aurait autorisé un tel manque de classe pour un personnage aussi important dans le bon déroulement du cycle de la vie.

Il n'aimait pas cette partie de lui qu'était la gardienne, si celle ci faisait bien partie de son inconscient. Elle l'inquiétait. Pourquoi est ce qu'elle ne l'affrontait pas en face, pourquoi restait elle à l'écart. Avait elle peur? Ou bien, était elle la seule à être restée saine d'esprit?

Sa folie était peut être de s'être enfoncé volontairement dans des méandres qu'il savait lui même inextricable. Oui... Il se souvenait à présent de ses dernières pensées avant l'enfer. Il avait voulu impressionner la gardienne. Cependant, elle n'était qu'un miroir. Il ne savait voir en elle que ce qu'il était réellement. Qu'elle existe ou pas n'avait aucune importance au final, car il l'avait en partie ou en totalité créé. Dans chaque once de notre âme réside un autre que l'on cherche inlassablement à satisfaire.

Les murs perdaient de leur matière, ils n'avaient plus aucune raison d'être. Une porte semblait se dessiner, un lézard rouge était gravé dessus, il la poussa...

Elle semblait avoir une consistance réelle, s'était il libéré d'une première chaine ou bien allait il se perdre dans un nouveau dédale?

Mais à présent il avait un but. Il voulait l'affronter, elle, la gardienne. La regarder dans les yeux, savoir qui elle était. Elle détenait la clé d'un savoir qu'il se devait de posséder pour enfin se sentir libre. Saniä n'était qu'une étape de son voyage...
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Lord Eld
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Re: Saniä

Message par Lord Eld »

*Réveilles-toi!*

Seul, au milieu d'un cercle de lumière bleutée qui se perd dans la pénombre alentour. Inutile de marcher, il sait qu'il ne verrait rien d'autre.
"-j'ai rêvé..." se releva t-il la main sur le visage, dur constat. Terrible situation que de devoir franchir une épreuve dont on n'est sûr ni de la logique, ni du contenu.

Y a t-il seulement un ennemi? *le seul ennemi, c'est soi-même* se répétait-il. Très bien.

______________________________________________________________________

Nouveau rêve, même décor, même solitude.
Face à lui, il se trouve lui-même.
Enfin pas tout à fait lui-même, un autre lui-même.
Enfin pas tout à fait un autre, une partie, SON Ennemi.

Regards, mouvements, pensées? Apparemment, en tous points pareil.
Mise en Garde, réflexe, inconscience. Au même instant, même mouvements.


*face à soi-même, seuls les futurs cadavres utilisent une arme pour en finir*
Il avance. Il(s?) lâchent leurs armes.Contact!
Noir.

______________________________________________________________________________

Seul, au milieu d'un cercle de lumière bleutée qui se perd dans la pénombre tout autour. Inutile de marcher, il sait qu'il n'y a rien d'autre à voir.

"-j'ai encore rêvé..."
se releva t-il la main sur le visage, dur constat. Terrible situation que de devoir franchir une épreuve et de revenir au point de départ!

-RAAAAAAAAHHHH!! il hurlait, il fulminait; que Saniä profite d'un peu de la rage qu'il a dans les tripes.Il en a plus pour vivre que ce monde n'a de forces pour le rendre fou.

- Tiens? pas de nouveau rêve?
Il s'étire, trop confiant. Alors quoi? déjà à cour d'imagination?
Grésillement, son esprit se brouille.
__________________________________________________________________________

Seul, au milieu d'un cercle de lumière bleutée qui se perd dans la pénombre tout autour. Inutile de marcher, il n'y a rien d'autre.

"-Saniä n'a pas rêvé..." se releva t-il la main sur le visage, dur constat. Encore au point de départ, mais cette fois ci, il sait, et a comprit.

Alors c'est ça... Saniä ne serait qu'une illusion, un égrégor de tout ce qui est caché en chacun, en chaque chose... un miroir derrière une porte par laquelle on y entrait.
Y était-il seulement entré? Ou ce miroir l'avait-il happé?


Battement d'ailes

-Des oiseaux?
Ils volent....libres.

N'est-ce pas là le plus vieux désire de l'Homme que de voler librement? Il n'avait eu de cesse à travers le temps de chercher à réaliser cela.
Futilité! Pourquoi chercher à réaliser quelque chose alors qu'il en a toujours été capable?
Sinon parce qu'il l'avait oublié!
Nul besoin de se construire des ailes alors qu'il suffit de déployer les siennes.

Si l'esprit lâche prise sur le corps, le corps lâche prise sur l'âme.

Un frisson le parcourut. Voler librement n'était plus un but, mais une réalité.


*Flash, bruissement d'ailes*


Plus de pénombre, juste une douce lumière bleu, hors du temps.

Une question subsistait pourtant, si Saniä n'était qu'un miroir d'illusions, qu'en était-il de sa gardienne?
Des bribes de mots des oiseaux prononcés à l'adresse de la gardienne lui revinrent: "... à chaque ... tu donnes... ajoute ... années à ta peine"

N'était-elle aussi qu'une partie du miroir? Et si ce n'était pas le cas? Quelle devait être son désarroi et sa peine de voir tant de personnes entrer, bien peu ressortir et peut-être autant la maudire!

Une larme tomba sur le sol.

Il chercha la fleur que la belle lui avait donné. Elle lui avait donné un baiser aussi. Elle ne pouvait être une partie du miroir; Jamais une attention, en lui, ni dans le monde, ni en Saniä ne l'avait touché. Et pourtant.

Saniä ou le monde, deux images face à face qui se reflètent mutuellement. Si l'on souhaite changer les deux, on fini par se trouver entre eux.

Était-ce là la volonté de la gardienne?

Il réfléchissait un peu trop, il décida de ne préjuger de rien. Depuis un certain temps déjà la porte était apparue devant lui. Il ouvrit la porte. Il savait la réponse... se trouver derrière. Il fit un pas en avant.
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