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Re: Couleur Kaf'é

Publié : 05 sept. 2017, 21:28
par Kafelor
Ce message en réponse à Anna Keane, responsable des relations extérieures du Dalkiamite.

"Sans vouloir remettre en question l'expertise de votre nation en matière militaire et économique, je ne vous connais pas. Votre nation est jeune et, selon les livres officiels de statistique, vous n'avez pour l'heure guère montré des qualités que vous revendiquez. Vous êtes par ailleurs inconnue du monde diplomatique au sein de la Corporation. Ne voulant pas non plus vous faire offense, peut-être pourrions-nous nous rencontrer au sein du Couleur Kaf'é pour discuter et nous entretenir éventuellement de votre projet qui m'a l'air d'être plus une esquisse qu'un programme bien défini.
Voilà mon sentiment en tout cas à l'heure actuelle des choses.

Avec mes plus respectueuses salutations,

Oceano Pacifior, seigneur du Kafelor."

Re: Couleur Kaf'é

Publié : 06 sept. 2017, 20:43
par PeupleDalkiamite
Le messager de l'état de Dalkiamite passa la porte de l'établissement du Couleur Kaf'é. Une reconnaissance visuelle rapide des lieux pu être remarquée par certains clients interloqués de voir un homme encapuchonné, avec un accoutrement remarquable, entrer dans le bar. Une longue cape pourpre, presque un manteau, était le seul vêtement visible sur l'individu. Le vêtement était tailladé en bas, mais il touchait encore le sol, plus sombre sur le bas et visiblement assez sale.

L'homme plongea une main dans sa poche et lança un sac en direction d'un serveur qui le regardait.

Tournées générales tavernier. Et indique-moi où se trouve Oceano Pacifior, seigneur du Kafelor, s'il te plait.

Le jeune serveur qui avait eu du mal à réceptionner la bourse lancée par ce nouveau client, indiqua maladroitement la table idoine.

Sans avancer, le visiteur se tourna vers l'emplacement indiqué. N'ayant pas de contrainte visuelle suite à l'engouement des clients vers le service de boissons, il pu voir son interlocuteur de sa position.

Oceano Pacifior, seigneur du Kafelor. Apparemment, vous ne discutez qu'à haute voix, aussi, cela ne vous dérangera pas si je reste loin de vous et que je gueule au sein de votre troquet.
Nous, Peuple Dalkiamite avons pris bonne note de votre retour public.
Anna Keane, pour des raisons de sécurité, ne se déplacera pas jusqu'à vous.

Mon avis personnel est que vous avez insulté le Peuple Dalkiamite en répondant en public, dans votre boui-boui qui sert facilement les flagorneries à votre encontre et qui expose à qui veut bien l'entendre, vos rapports avec les autres états de l'univers galactique. Mais soit, c'est votre choix et nous n'avions, nous Peuple Dalkiamite, pas prêté attention à cette pratique déplacée.
Aussi, et au regard de vos propos à notre encontre, nous allons arrêter les pourparler à ce stade.

Concernant le fait que nous ne soyons pas connus au Couleur Kaf'é - ou à la Corporation Galactique - que vous n'ayez fait de nos agissements, combats, et aussi de la couleur du manche de ma dague que je porte sous mon houppelande, c'est assez simple : cela ne vous concerne pas, ni vous, ni les autres. Si nous mettons à mal un pilleur en lui détruiant une flotte de pillage de plusieurs solars, nous ne faisons pas un communiqué pour nous lancer des fleurs. Mais une petite fête est organisée au sein de l'armée. Les officiers et les troupes recoivent des bonus alimentaires à la cantine. Parfois, nous débouchons du Berrychampagne.
Doit-on s'excuser si vous n'êtes pas invité ? Je ne pense pas.


Le messager marque une courte pause, puis reprend.


Je ne vais pas palabrer plus longuement, je vous laisse vaquer à vos occupations ordinaires. Le Peuple Dalkiamite me charge de vous présenter ses excuses pour le dérangement.


Se tournant vers la sortie, le manteau toujours mal ajusté, quelques habitués de ce débit de boissons ont pu entrevoir sur la nuque du messager une espèce de "K" avec un cercle autour et une inscription dessous, sans que l'inscription n'ait pu être lisible dans ce court laps de temps. Il fut sortit rapidement.

Re: Couleur Kaf'é

Publié : 07 sept. 2017, 07:59
par Kafelor
Message à l’attention d’Anna Keane, après plusieurs jours de recherche…

« C’était donc vous ! J’ai eu un mal fou à retrouver l’Etat qui m’avait envoyé cet énergumène. Personne ne l’avait encore vu dans nos contrées. Après plusieurs jours d’enquête, nous avons fini par retrouver sa trace grâce aux hologrammes d’enregistrement de l’astroport du Zardoz non loin du bar, ce qui nous a permis de l’identifier sur le registre de la compagnie. Veuillez me pardonner mais étant un peu dur de la feuille et avec tout ce brouhaha dans mon bar, je n’ai pas compris un traître mot de ce qu’il m’a raconté, hormis ces quelques bribes « Pris… bonne… pratique… couleur du manche… au sein de l’armée… ». Mais en y repensant je doute que cela veuille dire vraiment quelque chose, si ? Je suis navré de ne pas avoir pu comprendre la teneur réelle du message. D’autant qu’il était pourtant fort aimable. Je vous remercie en tout cas pour le sac de crédits qu’il nous a laissé sur le comptoir. N’hésitez pas à lui dire de revenir, je serais heureux de palabrer avec lui autour d’un Gin Fizz U.

Avec mes plus respectueuses salutations,

Oceano Pacifior, seigneur du Kafelor »

Re: Couleur Kaf'é

Publié : 22 sept. 2017, 19:07
par PeupleDalkiamite
L'entrée au Couleur Kaf'é était dénuée de toute approche diplomatique envers le seul état du Kafelor et de son dirigeant Oceano Pacifior. Une nuée de nouveaux visages entra dans l'établissement pour s'installer et discutailler. Un jeune serveur reconnu l'homme qui avait une espèce de K sur la nuque, cette fois-ci bien apparente puisque l'homme était venu décapuchonné. Sa stature et son habil étrange - et sale sur le bas - étaient propices à une reconnaissance visuelle aisée.

L'ensemble des nouveaux clients constituant ce groupe, prit place sur la plus grande tablée disponible. Quelques-uns restèrent debout, mais il s'agissait vraisemblablement de gardes du corps ou autre "gardes rapprochées" des clients, a priori d'origines diverses. L'installation des clients, faite de bienséance à tout va et de protocoles différents renforçait cette première impression. Le jeune serveur en allant approvisionner la tablée pu entendre ceci :


Les amis, nous sommes désormais cinq joyeux peuples à entrevoir un futur, non pas plus sur, mais plus ouvert. Certes cela provient pour la plupart de joutes ayant abouties sur des accords, des débuts d'amitiés établis sur des tas de corps à benner. Mais hélas, nous en sommes la.
La peur peut-être de construire plus de fosses communes, où l'envie d'apprendre à créer ce malaise chez l'ennemi nous a rassemblé. Et ensemble nous pouvons lutter contre la menace qu'est notam...


Le jeune serveur reparti prendre une autre commande, hélé par les clients d'une table distante. Il donna un coup d’œil rapide avec un hochement de tête vers un autre serveur qui s'approcha de la tablée, ce qui lui permettra d'entendre la discussion qui lui a été indiquée comme notable. Oceano Pacifior souhaitant surement écouter d'une façon ou d'une autre les discussions sur les grandes tablées.


...pour ces raisons, je vais monopoliser le dialogue sur les prochaines minutes. Cela est donc tout à fait contraire à nos valeurs, mais je ne puis faire autrement. Une tribune sera accordée à chacun.

La principale valeur à adopter est la liberté. Elle prime sur le reste. Aussi, et parce qu'il en faut un, j'ai été désigné par l'Amirale auto-proclamée d'Ackel, Ayàt, comme préposé à l'organisation du regroupement. Loin de moi, de nous, l'idée que je fusse ou soit le meilleur d'entre nous, bien loin. Oceano Pacifior ayant même subtilement mis à mal mes compétences dans tout domaine que ce soit, publiquement, il y a quelques jours. Les prérogatives liées au poste de chef
dit-il en étant lui-même étonné ne sont bel et bien pas en vigueur.

Il n'y pas d'assemblée générale, de compte-rendu à faire,
toussa ou autre échéance de mise à niveau. Tout le monde se gérera de manière autonome mais des actions pourront être menées conjointement, ce dont nous n'avons pas possibilité sans ce regroupement. Bien évidemment, les discours à la Corporation sont admis mais absolument pas obligatoires. Par ailleurs, si nous faisons des annonces ici, où nous pouvons boire, pourquoi se priverait-on ? Mesdames et Messieurs, Kiel regarda furtivement la table d'Oceano Pacifior, et sans même savoir s'il regardait, adressa un petit clin d’œil.

Santé !

Re: Couleur Kaf'é

Publié : 24 sept. 2017, 17:41
par Kafelor
[HRP : petit jeu en parallèle -> j’offre 1 million de crédits à celui qui trouve la citation culturelle glissée dans ce texte (indiquez votre réponse en postant dans ce topic : https://forum.chroniquesgalactica.org/v ... 06#p103906)]


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Quelques heures avant l’arrivée des Peuples Libres…


Tant de souffrance, tant de peine, tant de morts. L’Etat Kafelor tombait littéralement en ruines. Il ne restait désormais plus qu’un tas de cailloux et de cendres. Un Etat failli que tout le monde piétinait à loisir sans aucune vergogne, comme on passe sur une prostituée des bas fonds du Midkémia. Des milices locales avaient pris le pouvoir dans certains quartiers et faisaient régner la terreur, dévalisant les magasins, rationnant la population et écoulant leurs marchandises illégales.

Dernier rempart contre le chaos total, une armée d’envouteurs, de chars et de chasseurs avait été postée en état d’alerte pour défendre la cité. Pendant un maigre instant, elle permit des contenir les attaques de plusieurs vautours venus d’autres planètes mais elle ne put résister bien longtemps et fût balayée comme une vulgaire brindille. L’Encrypt avait le plein contrôle sur les réseaux de communication satellitaire et avait renseigné le Silvertrack de la composition et de l’emplacement des troupes. La machine d’encryptage avait remarqué l’absence régulière du colonel Vol Vanalth, ce dernier préférant s’enivrer au Couleur Kaf’é, et à raison compte tenu de la suite des événements. Il avait laissé sa place au gérant du bar… le Fossoyeur… ex-trafiquant d’armes du Zardoz, mais dépourvu d’expérience militaire. Face à lui, le Général Kritcheur du Silvertrack n’en fit qu’une bouchée, manœuvrant astucieusement à l’aide d’exorcistes. S’en suivit un déchainement de violences.


-Euh je crois qu’on a plus de défense, patron, indiqua banalement le Fossoyeur qui faisait en même temps tournoyer des shakers derrière son comptoir comme s’il s’agissait d’une info comme une autre.

-Non mais sérieux les gars, vous avez foutu quoi ? Il est où Vol Vanalth ? lui répondit Oceano.

-Il est aux chiottes, boss, je crois qu’il se purge, enfin façon de parl… tiens un nouveau message… voyons voir… ah ouai c’est comme je disais, c’est la bérézina… et ah tiens, y aussi un missile en approche.

-Quoi, comment ça ?

-Ah non pardon…

-Ouf tu m’as fait peur…

-Il est tombé il y a plusieurs heures.

-QUOI ?

Comme si de rien n’était, le Fossoyeur partit mettre de la glace pilée et servir plusieurs cocktails à de nouveaux venus.

Oceano prit une longue respiration et s’affala lourdement dans un fauteuil à proximité. L’abattement se lisait sur son visage. Un canon à particules du Darkguiness s’était abattu sur le Kafelor et avait fait de lourds dégâts. Les membres du gouvernement avaient péri lors de l’attaque nucléaire. C’était désormais la porte ouverte au chaos.

Et comme si cela ne suffisait pas, le Syndicat du Crime frappa à ce moment-là et la Corporation était sur les dents. C'est le moment que choisi Pyth’Agor accompagné d’une escouade galactique pour se présenter au Kafelor et réaliser des contrôles inopinés au sein des centres de recherche et arcanes sanctums. Compte tenu des nombreuses destructions causées sur les infrastructures, les niveaux de cloisonnement et de sûreté n’étaient bien sûr pas respectés, ce qui entraîna la confiscation de plusieurs technologies scientifiques et magiques sensibles.

Devant cette succession d’événements calamiteux, et comme parlant à lui-même plus qu’à une personne aux alentours, Oceano Pacifior marmonna :


-Comment a t-on pu en arriver là ? Pourquoi m’avez-vous épargné, Seigneur ? Mon peuple souffre atrocement, et moi je suis assis dans ce bar, un des rares encore débout. Je vois venir la fin. Je vois le ciel s'assombrir. Je vois la mort.

Comme un dernier pied de nez, les représentants des Peuples Libres arrivèrent au Couleur Kaf’é. Ils s’installèrent autour de la plus grande tablée comme on préside une assemblée. Le bar ne servait plus tout à fait de QG de l’Etat Kafelor, mais il était désormais à la solde de cette nouvelle coalition. Certains serveurs avaient d’ailleurs senti ce changement, et se mettaient au service de ces nouveaux hôtes. Oceano regarda vaguement Kiel lui faire un clin d’œil. Il ne savait que dire, il ne savait que faire. Alors, comme pour oublier ce qu’il venait de se passer et histoire de conjurer le sort, il commanda une girafe de Gin Fizz U. Il acceptait son sort, fataliste, et demanda à l'un des serveurs de payer une tournée aux Peuples Libres. L’alcool était devenu son seul remède, pour le meilleur et pour le pire.

Re: Couleur Kaf'é

Publié : 09 mars 2018, 03:08
par flamme
- Arrête Volco ! Arrête ou on va encore se faire remarquer, ça fera des histoires et on sera emmerdé !
J’en ai marre que tu nous attires des ennuis.


- Haaa mais tu ne comprends donc pas Palev ?
Est-ce que tu fais partie de ces imbéciles qui croient encore à ce vieux leurre ?
Ceux qui s’imaginent que les mots sortent vraiment par la bouche ? C’est la plus monstrueuse escroquerie de tous les temps !
Les lèvres s’agitent mais crois-tu que la parole, qui est l’arme la plus dangereuse de toute la galaxie, sortirait de cet antre baveux parcouru de chicots en plus ou moins bon état ?
Ce nid à microbe où se côtoient les restes de la veille, la cyprine d’une maîtresse et peut être aussi la semence d’un amant de passage, pour les moins regardants ?
Non Non Non ! Je n’y crois pas du tout ! Les mots sortent des mains et je le prouverai !


Volco se remit à agiter les doigts devant ses yeux comme les longues pattes d’une araignée captive.
Son regard intense en suivait les mouvements, son front plissé par un effort de concentration spectaculaire était brillant de sueur.

- Arrête je te dis ! On s’est fait foutre dehors du Sénat parce qu’ils ont cru que tu faisais de la magie, seules les 5 savent ce qui pourrait nous arriver ici !

Palev, exaspéré, avala cul sec le verre de bourbon qu’il avait commandé et fit signe au serveur qu’on lui en apporte un autre.
Déjà, il sentait, venant des tables voisines, les regards suspicieux, méfiants et menaçants, des clients intrigués par le manège de son jumeau.
Il soupira et maudit le destin qui les avait fait naître en même temps du ventre de la même femme, les dieux qui leur avait donné le même visage et les hommes qui les confondaient assez pour le croire aussi fou que lui !

Palev enviait la joie d’une poignée de Seigneurs qui fêtaient la création d’une alliance à une table voisine.
Il avait voulu, lui aussi, s’intégrer dans un groupe, mener des projets communs, partager des ambitions mais avec Volco tout était difficile, il traînait ce boulet depuis sa naissance et il serait son purgatoire jusqu’à la fin.

- Volco arrête de parler avec tes doigts et bois donc un verre avec moi.

Il le prit affectueusement par les épaules et lui parla avec douceur.

- Sois prudent, il y a des comportements que les autres ne comprennent pas.
Si tu les énerves avec des choses incompréhensibles pour eux tu finiras par te retrouver dans un hôpital psychiatrique, ils t’attacheront les mains derrière le dos et nous séparerons à jamais !


Volco devint blême et cessa ses mouvements en lançant des regards paniqués sur les clients de la taverne.
Un filet de bave coula sur son menton de sa bouche bée d’angoisse.
Mais ses sourcils se froncèrent, il rapprocha sa bouche de l’oreille de son frère et lui murmura d’une voix tremblante d’angoisse :

- Pourquoi moi ? Pourquoi toujours moi ? Il y en a plein d’autres fous, déjantés.
J’en vois ici parmi les chefs d’Etat qui se montrent et aussi parmi ceux qui se cachent derrière des grimaces, derrière des atours qui ne sont pas les leurs, derrière des mensonges tellement forts qu’eux même les prennent pour des vérités.


Il les désignait un à un à son frère du regard.

- Là un parano qui va exploser à force de se sentir la cible des autres et qui fera péter la galaxie toute entière quand sa peur le bouffera, là une mytho qui rêve une vie qu’elle n’aura jamais, ici un megalo prêt à sucer toutes les bites de l’univers pour régner sur quelques planètes et le schizo ? hein ? on en parle du schizo ?
Regarde-les et dis-moi ! C’est moi qui suis fou ? MOI ?


Il s’écroula sur la table, le visage caché par ses bras masquant ses sanglots.

-Volco … tu m’emmerdes !