Traité de Licurgue

Le sénat galactique accueille toutes formes de débats politiques qui s'adressent à une importante partie des états de la galaxie. Il est situé dans le cœur du siège et comprend plus de cent salles.

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Lord Faust
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Re: Traité de Licurgue

Message par Lord Faust »

"Vous vous trompez, Lord of Darkness, fier et fidèle chef des Hérétiques."

Un homme se leva dans le dos du général Luciole et chacun pu mettre un visage sur cette voix, perçante.

"Il n'est pas question d'humanistes. Il n'est jamais question d'humaniste. Nous ne voulons pas d'humanistes. Nous sommes humanistes, mais nous ne vous demandons pas de le devenir. Nous ne sommes pas hégémoniques. Nous ne sommes pas divins. Nous sommes humains, des humains qui croient dans le l'humain, dans l'humanité ; dans l'Homme. Et cela fait de nous des humanistes. Croyez-vous en l'Homme, Lord ? Hérétiques, Chevaliers, Frères de l'Ombre, tous les autres : croyez-vous en l'Homme ?"

Il s'avança jusqu'à l'estrade et s'opposa à l'assemblée. La figure jeune mais déjà tirée de l'homme était là, blanche, blafarde.

"Mon nom est Thylième, conseiller et membre du cabinet dirigeant de Lord Faust en Anteverse et je viens apporter cette réponse, Lord of Darkness, une réponse qui remettra chacun dans la position à laquelle il devrait se tenir : non. Vous, Hérétiques, ne croyez pas en l'Homme. Les Chevaliers de l'Opale ne croient pas en l'Homme. Aucune des entités de ce monde ne vit pour l'Homme, ne respire, pour l'Homme, ne meurt, pour l'Homme. C'est là notre souffrance, notre propre fardeau, il est à nous, il nous appartient, nous avons décidé de le faire nôtre et jamais il nous est venu à l'esprit de le partager par la force. Un Humaniste est un homme qui croit en l'Homme, nous sommes Humanistes, c'est ce que nous sommes et vous tous, êtes ce que vous êtes, et c'est très bien ainsi. Lorsque vous nous demandez, Lord, à quoi reconnait-on un humaniste d'un hérétique, je ne peux pas vous répondre parce que la question est mal formulée. La réelle question, c'est ce qui différence un Homme d'un hérétique. Et d'hérétiques je n'en vois aucun dans cette pièce.

Que les choses soient bien claires, messieurs du Darkness, lorsque le mot hérétique sort de nos bouches, il ne vous qualifie pas, ou pas nécessairement. Vous vous considérez vous-même comme Hérétiques selon votre dogme, votre socle, vos rites. C'est votre choix, et il est très bien ainsi. Vous et moi n'avons pas le même dogme, aussi, quelque soit votre nom, je ne vous considère pas comme hérétiques. Mais par la force des choses et par respect pour votre amour Lord, je me vois bien dans l'obligation de vous appeler par votre nom. C'était un point que je voulais éclaircir, afin qu'aucun amalgame n'ennuie ces négociations.

Ainsi, Lord, je respecte votre amour, votre passion et votre clairvoyance comme je respecterai votre haine, votre colère et votre folie. Les juger n'est pas mon droit, ce n'est pas mon rôle, je n'en ai pas le pouvoir. Et votre amour se porte sur un Dieu ? Bien, qu'il en soit ainsi ! Quel être s'est, jusqu'ici, insurgé de cela ? Vous n'aimez pas l'humanité ? Libre à vous de ne pas la porter dans votre coeur, qui oserait donc vous l'obliger ? Personne, pas nous, en tout cas. Notre amour, nous le portons dans l'espoir que l'homme peut se relever de son silence et que, quelques soient ses motivations, bonnes, mauvaises, il est en devoir de s'exprimer afin de donner un sens à ces gestes, un sens à ses idées, un sens à sa vie et ce qu'il crée. Qui sommes-nous pour juger ? Des hommes, simplement. Alors il n'y a pas de bien, ou de mal. Il y a seulement des hommes muets, qui aboient simplement comme des chiens, qui jappent comme des hyènes, des animaux, des bêtes. Et il y a des hommes qui s'assument.

Notre passion est de révéler à chacun ses fantasmes, de faire découvrir aux impies et aux blafards qu'il existe dans leur fond, quelque chose d'engagé, quelque chose de vivant, qui pourrait les passionner à leur tour, pour un dieu, pour un dogme, pour la guerre, pour la paix, pour l'amour, qu'en sais-je ? Nous sommes tous construits pour faire, pour créer ou pour détruire. Trop d'hommes ne font rien. Voilà notre passion. La politique, tout comme la diplomatie et la guerre, ne sont qu'un moyen. Un moyen de révéler à ceux qui se taisent ce pour quoi ils ont été conçus. Et quoi que Luciole soit un général tout à fait illustre, je doute que le Xhimo et l'Ashair, palais de Lord Faust, furent des Etats considérés plus comme de fin espoirs politiques que comme des machines de guerres. C'est notre passé, à nous deux, nous avons décidé de tourner cette page du passé, mais n'oubliez pas que nous sommes aussi des hommes de bataille.

Quant à la clairvoyance, mon cher Lord, elle fut vôtre, puisque la victoire vous revient. Elle fut vôtre puisque les armées de l'Olympus furent sûrement les meilleures que notre univers n'ait jamais connu et qu'elles étaient parfaitement alignées sur celles du Nabla. Vous nous avez étudié, vous nous avez sondé et vous avez agi en conséquence ; avec réussite. Mais, Lord, croyez-vous vraiment que nous ignorions que l'Olympus n'avait qu'un seul objectif ? Croyez-vous que nous ignorions les velléités qui vous animez vous, alliance des Hérétiques et Chevaliers de l'Opale ? Non. Nous étions parfaitement conscient de ce que vous tramiez, de ce à quoi vos motivations s'attachaient. Et si nous avons connu l'échec, Lord of Darkness s'est simplement que l'étiquette du passé qui collait sur notre front et que j'espère aujourd'hui disparue ne nous avait donné ni le temps, ni les moyens de réagir comme vous l'avez fait, en conséquence de nos informations. Mais c'est par cette clairvoyance que nous nous sommes mis en mouvement. Non dans un but d'humanisation qui est irait à l'encontre de notre charte, de nos propres convictions. C'était par peur, par crainte et tout en sachant qu'un jour ou l'autre, nous subirions cette défaite cuisante, que nous avons agi. Et il n'y a rien d'anormal là dedans, c'est même tout à fait logique et complètement ... humain.

Et malgré les apparences, malgré le mercredi noir que nous avons connu avec la chute du Nabla, le rasage intégral de toute notre faction, le bombardement de la seule flotte qui restait, celle d'Anteverse, malgré les actions du vendredi soir qui, après l'explosion de six canons à particules, nous avons vu toutes nos compagnies de saboteurs et d'artilleurs partir en fumée, malgré le tableau chaotique de ce qui restait samedi matin à l'Inquisitio, Lord of Darkness, nous avons gagné."


Thylième s'arrêta et son visage s'éclaircit. Il devient plus joyeux, plus optimiste, presque heureux. Son regard se porta vers Lord of Darkness, vers Goroth, vers Kami, vers tous ceux des Hérétiques et des Chevaliers qui étaient là, vers les siens également, et il se pencha sobrement, comme pour les remercier. Avec ce même sourire, simplement, sobre mais sincère.

"Le prix que nous avons payé pour cette victoire fut énorme, gargantuesque, je vous le concède. Et cette victoire n'est pas celle de l'Inquisitio, elle est nôtre, à tous. Même si l'objectif, personnel, de faire oublier à un passé Azharien est je pense aujourd'hui, celui de nos hommes seulement et ne nous concerne uniquement, c'est d'une autre victoire que je veux avancer : celle des hommes. Vous êtes un habitué des couloirs du Sénat, Lord, comme moi, comme Lord Faust. Bien que petits, et vous déjà grand, nous avons connu les plus grandes alliances, nous avons connu Sheptal, l'Oracle, le Shadowsong et tant d'autres évènements qui nous amenèrent ici, dans ces lieux, à discuter, de quelque manière que se soit. Mais ces choses là avaient disparu, ces choses là, nous ne les connaissions plus. Depuis combien d'années n'avons-nous donc pas partagé ? Combien de guerre avons-nous laissé filé ? Combien d'alliances ont oublié de jouir de l'arme la plus puissante qui soit, aux côtés de la guerre, qu'est la diplomatie ? Depuis combien de temps n'avons-nous pas respiré, réellement, ne nous sommes pas battus pour quelque chose en quoi nous croyons, ne nous sommes-nous pas déchirés dans le plaisir, dans le respect ou dans la haine, saine ? J'ai connu les Brumes Oniriques et le Cartel de l'intérieur et je peux vous assurer, Lord, qu'il n'y avait rien de sain dans cette colère qui nous séparait, nous de nos ennemis. Que l'amitié n'existait plus, même chez nous, que nous étions mué par une seule obsession : celle de détruire l'autre, l'ennemi, celui que nous repousserions toujours, celui que jamais nous n'accepteront, celui que nous respecterions jamais. Trop longtemps, que les hommes ont oublié de partagé en bien comme en mal. Trop longtemps que je n'avais pas goutté aux échanges cordiaux ou non avec un chef d'alliance. Trop longtemps que je n'avais pas imaginé échanger avec Mandragore, un adversaire qui était devenu héréditaire. Trop longtemps que je n'espérais plus partager ma soif de vie avec les hommes du Smallcity, du Dros Delnoch, du Gilaec, et, peut-être, demain, avec vous. Qui, aujourd'hui, peut prédire l'avenir, là où tous savaient qu'aucun Amphictyon ne partagerait jamais rien avec un lapin des Brumes, où tous savaient qu'aucun Chevalier, Améthyste, Hérétique ne nouerait quoi que se soit de sain avec un Astre.

Nous avions perdu notre curiosité, notre optimisme, notre confiance en l'autre, notre prise de risque. S'élever perpétuellement contre une même entité est une obsession et cette obsession a scellé notre univers, il nous a empêché de gouter à nouveau au plaisir. C'est ainsi que je le ressens, moi, nous, anciens Astres, anciens lapins des Brumes Oniriques, anciens pantins des dieux de l'Oracle Maudits.

Alors oui, Lord of Darkness, cette guerre a connu des échecs et des réussite militaires. Mais nous en sommes tous vainqueurs. Parce qu'aujourd'hui et je l'espère encore demain, le manichéisme de notre monde, est tombé. Les clivages politiques se sont effondrés. Et grâce à un conflit qui, vous le savez, nous le savons, était inévitable, nous avons tenté de créer quelque chose pour qu'aucune des morts de nos hommes à tous, ne soit inutile, vaine. Nous ne sommes pas parfaits, Lord. L'Inquisitio n'est pas parfaite, sa vision du monde n'est pas parfaite et d'ailleurs ce n'est pas son objectif. Vous avez prouvé qu'elle avait ses limites, ses paradoxes, ses ambiguïtés mais finalement, Lord of Darkness ... ce n'est qu'une charte. Un morceau de papier. Un écrit réalisé par un homme. Ces mots, aussi cruciaux soient-ils pour nous, ne sont rien face aux actes. Et ces actes, ont payés. Notre plus grande victoire à nous, Inqui, c'est de nous voir réuni ici, avec vous. C'est d'arriver à négocier un pacte avec Mandragore, respectueusement. Quelque soit le moyen, quelque soit l'outil utilisé, notre seule ambition est de nous voir à nous partagé plutôt que de sombrer dans un silence qui ne motive qu'une chose : la haine. Et qui efface tout le reste du coeur des Hommes.

Nous avons perdu cette guerre que nous ne pouvions de toute manière gagner. Mais nous avons réussi notre combat. Moral."


Le jeune homme marqua un temps d'arrêt. Il scruta à nouveau la salle, toussota pour reprendre sa voix déjà usée et reprit un ton plus calme et plus doux, moins engagé.

"Excusez Faust, my Lord. Lui aussi est humain et lui aussi connait la colère. Voilà. Vous avez raison, nous avons nos limites, nos croyances ont leur limites. Je puis néanmoins, avant que je ne reprenne concrètement le cours de nos négociations diplomatiques, vous affirmer une chose, my Lord : c'est que ceux, que nous considérons et appelons hérétiques, ceux qui oublient d'être humains, sont bien moins importants à nos yeux que ceux qui, aujourd'hui, ici ou ailleurs, participent à ce tournant.

Hier au soir, le Theoden puis le Mandragore ont contacté Lord Faust afin de négocier quelques points du traité. Après quelques missives, les Chevaliers de l'Opale et l'Inquisitio ont décidé de sceller un pacte de non agression afin de maintenir la paix. Je m'attacherai donc, ici, à discuter avec vous, Lord of Darkness et avec les vôtres.

Vous avez demandé aux Inqui de partager des informations avec vous, informations portant sur nos silos et nos ogives nucléaires. Bien que perdants de cette guerre, nous avons aussi notre fierté et notre honneur et ce point relève donc d'une difficulté. Je ne pense pas que l'Inquisitio puisse accepter une tellement requête. De même, sonder nos Etats m'apparait comme dégradant et c'est ce que my Lord a voulu communiqué en parlant de "chiens" et "d'esclaves". Le Pacte que nous vous proposons, Hérétiques, est simple. Il contribuerait à une étape de paix, n'empêchant pas les pillages que nous considérons comme nerf de l'économie, mais amènerait un stade de reconstruction tranquille. Je connais les doutes que vous portez à ces pactes, my Lord, nous avons maints exemples dans le passé de ce qu'ils ont amenés. Et je ne peux pas vous promettre que ce pacte n'est pas un camouflage pour nous refaire et pour ensuite votre revanche simplement parce que je ne vois pas l'avenir et qu'il est tout à fait possible que durant ce traité, d'autres guerres apparaissent, d'autres amitiés et hostilités de forment, ou non. Néanmoins, je m'en remets à votre clairvoyance pour savoir saisir le moment opportun où vous sentirez le danger trop grand et à votre intelligence pour savoir s'il faudra à ce moment-là, détruire ce pacte ou non.

Sachez également, que malgré le passé de nos membres et les personnalités que vous y savez intégrées, tant que ce pacte restera actif, toute entorse sera sanctionnée. La seule puissance ayant le pouvoir de rompre ces engagements et celle qui les a invoqué, l'Anteverse, chef de l'Inquisitio. Et que si ce cela venait à se produire, vous en seriez averti. Vous avez ma parole.

Néanmoins, et à la vue de la tournure que prennent les évènements dans notre monde je vous demande à vous, Lord Of Darkness cher de l'alliance des Hérétiques, de bien vouloir considérer le risque que nous prenons nous aussi à léguer un peu de notre amitié à nos adversaires d'un jour, de bien vouloir donner un peu de votre confiance à l'humain et de bien vouloir prendre le pari que notre hostilité de ce même jour, ne sera pas éternelle. Je crois foncièrement et sincèrement que notre monde change et qu'il peut apporter encore de bien nombreuses surprises.

Si vous avez d'autres points, gênants, que vous voulez soulever, je reste ici à votre disposition, en nom de l'Inquisitio afin que les Traités de Licurgue soient menés à bien, ou non. Mais que d'une manière ou d'une autre, ils apportent une réponse concrète. N'oubliez pas, my Lord : nous n'imposons rien, nous proposons. Merci de m'avoir écouter."
Dros Delnoch
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Re: Traité de Licurgue

Message par Dros Delnoch »

Ellassar regardait avec amusement les dirigeants présents de cette salle.
Aucun n'osait plus le regarder, il pouvait sentir le remord dans leurs esprits, blessés dans leur orgueil qu'ils étaient.

''Sale traitre-Opportuniste-Corrompu''

Voici les slogans qui qualifiait le Dros Delnoch lors de ses passages à la Corporation depuis 3 semaines. Et aujourd'hui, jours plus tard, sa vision c'était réalisé.

Les dirigeants de nombreuses puissances Opalliennes prenait conscience qu'il fallait répartir les forces par crainte de produire l'hégémonie que nous autres Opales désirions anéantir.

Seulement, aucun ne l'avait vu avant Ellassar. Quelques instants après son attaque sur le Videx il avait comprit.
Il devait quitter l'Opale afin de rééquilibrer les forces...

Seul problème... tout le monde avait cru qu'il était un traitre, alors qu'il avait plus donné dans la guerre Remedium/Opales que de nombreux états qui l'avait aisément critiqué par la suite.

Et aujourd'hui tous le suivait dans sa démarche. Car ils avaient compris sa vision de l'avenir.

Mais le Dros Delnoch avait l'habitude d'être mal compris et hais, mais toujours par la suite, les états qui avaient hais le Dros Delnoch comprenait le pourquoi de ses actes, et finalement ils comprenaient que c'était eux qui n'avait pas encore compris...

Ellassar regarda la salle. Il se demanda si les dirigeants de l'Opale viendrait s'excuser officiellement ou en privé de l'affront que le Dros Delnoch avait subi... il l'espérait. Ellassar, lui, pardonnait à tout les Opales, et surtout au Kubilkhan, de n'avoir été visionnaire que 3 semaines après nous.
J'ai beau être un râleur, Kalyso reste la meilleure !
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flamme
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Re: Traité de Licurgue

Message par flamme »

Si les mots se devaient de suivre les actes, les actes eux même devaient aussi suivre les mots.
Pour donner un sens au chant, c’était incontournable.

Luziel était présent depuis le début des débats, à l’écart, il se démarquait un peu des autres hérétiques.
Il avait pourtant été attentif à ce qu’il s’était dit ici mais n’avait pas souhaité faire entendre sa voix qui aurait pu tinter comme une dissonance tant il avait peu approuvé le fond de bien des discours sans pour autant refuser d’en reconnaitre le talent.

Pour lui cette affaire était bien mal partie, il avait l’impression désagréable de participer, malgré lui, à un jeu de dupes où l’inacceptable se heurtait à l’inacceptable pour au bout du compte n’aboutir à rien.

Ce n’était pas ainsi qu’il concevait une négociation, un bon accord se devait de présenter des avantages pour chacune des parties et ce n’était pas le cas ici.
Il avait donc appartenu au camp de ceux qui, au sein des hérétiques, n’avaient pas été favorables à un pacte immédiat et qui préféraient attendre de voir si les actes des inquisitios auraient la même teinte que leurs mots.

Il ne fallut pas attendre bien longtemps pour subir les premières attaques de l’inquisitio alors que les pourparlers étaient en cours.
Bien sûr, on peut nous dire que piller n’est pas raser, que le pillage c’était un geste naturel commis en toute innocence, au final Luziel pensait qu’on pouvait bien lui dire ce que l’on voudrait … lui il trouvait ça maladroit mais ceci était un autre débat.

Dans notre galaxie de violence et de guerre, d’espionnage et de complots, ces agressions trouvèrent leur échos dans des combats et par les armes.
Il fallut cela pour amener Lord Of Darkness et Lord Faust à se retrouver à nouveau devant la table des négociations pour conclure enfin un pacte de non agression.
Une avancée diplomatique avait été réalisée entre ceux que tant de choses opposaient que ce soit dans le regard qu’ils avaient sur la vie comme dans les effluves persistantes d’un passé sulfureux.
Mais une fois de plus, ceci resta lettre morte …

Luziel profita du silence de la grande salle pour se hisser à son tour à la tribune.

Je vous adresse à tous mes salutations. Je suis Luziel, Dirigeant de l’Anagura et Diplomate des Hérétiques.

A l’annonce de ce dernier titre, certains sourirent et d’autres froncèrent les sourcils, en effet l’homme était bien jeune pour occuper une charge qui nécessitait du recul et de l’expérience. Il avait fait lui-même remarquer à Lord Of Darkness que ce n’était pas forcement une très bonne idée …

Hé bien justement ! lui avait simplement répondu le fantasque et excentrique chef des Hérétiques.

Il est des combats qui se mènent la fleur au fusil, des batailles que l’ont désire mener, des guerres qui exaltent, qui font vibrer la fibre de ceux qui s’unissent pour les mener. Il est des guerres qui voient les hommes se battre pour leurs idées, leur vision du monde, leurs terres.

Ces guerres là restent dans l’histoire et on les raconte aux enfants de génération en génération car qu’elles aient été gagnées ou perdues, elles nous appartiennent et forgent ce que nous sommes tant dans la fierté de les avoir gagné que dans le respect que l’on doit au courage de celui qui s’est défendu valeureusement.

Il faut bien dire que le combat qui s’est mené cette nuit et qui a opposé les Hérétiques aux inquisitios ne fera pas partie de ces guerres là car il sera celui de la parole donnée et de la parole reprise.

Les agressions de l’Inquisitio qui n’avaient pas cessées pendant les pourparlers, ont purement et simplement continuées à la suite de la signature du pacte et je ne pense pas que les Opaliens aient un meilleur traitement que celui qui fut imposé aux hérétiques.

Toutefois nous ne fûmes pas aussi patients qu’eux et nous décidâmes la riposte, une riposte claire et nette, une riposte sans joie et sans triomphe, vécue par les hérétiques comme une nécessité plus que comme un combat.

Alors certes, on pourra discuter ici de qui a rompu le pacte ! Ceux qui dépouillent les alliances avec qui ils ont un accord ou ceux qui détruisent l’économie des pilleurs … ce sera certainement un peu comme se demander qui de l’œuf ou de la poule …. ?

Dans cette guerre sans joie menée par des hérétiques, qu’on ne pourra pas accuser cette fois de ne pas savoir se battre seuls, je tiens néanmoins à saluer un homme, qui est un homme de convictions, qui a essayer d’imposer une vision du monde en laquelle il croyait.
Il s’agit de Lord Faust, si je ne partage pas ses vues, néanmoins je les respecte mais je pense que les inquisitios n’étaient pas prêts pour le suivre aussi loin.


Luziel alla s'assoir à nouveau dans l'ombre.
Qui n'entend qu'une cloche n'entend qu'un son

J'ai un autocollant "Soulis 4ever" sur ma voiture depuis 1897 !
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