Neutralisation du Sénat

Le sénat galactique accueille toutes formes de débats politiques qui s'adressent à une importante partie des états de la galaxie. Il est situé dans le cœur du siège et comprend plus de cent salles.

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Gin U
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Re: Neutralisation du Sénat

Message par Gin U »

Durant les pérégrinations inter-planétaires du Seigneur Gin U, des messages de toute part arrivèrent jusqu'a lui, le mouvement était lancé, le soullévement contre la Rébellion des Léviathans avait enfin lieu.
L'exploit mené par l'Amiral Delamarre et les siens, attira l'attention du Seigneur Gin U d'autant plus, qu'elle lui fut raconté par l'Amiral lui même.

Il ne put alors s'empêcher d'enregistrer les propos de ce dernier, afin de les diffuser sur les ondes Galactiques, afin de rallier à la cause de la corporation, des Seigneur jusqu'alors retissant.

Voyant que les derniers Seigneurs, en marche pour défendre la Corporation et ainsi sauver l'Arbre, mettraient un temps certain pour y arriver, le Gin U dû prendre alors une décision qu'il n'avait pas prise depuis bon nombre de siècles, une décision qui lui sembla venir d'un rêve ou il vit le Conseiller Andrew Leister en personne.

Il se devait de participer à la bataille d'une autre façon, que celle des mots jusqu'alors employé afin de protéger au mieux l'Arbre.

le Seigneur Gin U contacta son état major.


Droïde Commodore, appliquez l'ordre ultime.

Bien mon Seigneur, en attende des codes d'authentification.

Le Seigneur Gin U s'exécuta et envoya les codes.

Mon Seigneur l'ordre est validé, où doit on envoyé l'armada?

Commodore envoyez tous ce que l'on a aux coordonnées de la Corporation le plus vite possible.

Bien mon Seigneur.


Après avoir donné ses directives, il continua son chemin à la recherche d'autre Seigneur.


Alors que les combats faisaient rage au sein de la corporation, la terre se mit à trembler comme jamais, un bourdonnement assourdissant se fit entendre, l'armée du Gin U était en route.

Soudain le ciel s'obscurcie laissant apercevoir un essaim de leurre, le sol lui s'ouvrit laissant ainsi en jaillir des milliers.
Tous ces leurres se regroupèrent au dessus de la corporation formant ainsi un dôme de protection.

Aussi éphémère soit il, ce dôme est la seul solution que le Gin U puisse employer pour défendre l'Arbre, car ne voulant blesser ou tuer personne il ne pouvait user de la force, d'autant qu'a ces yeux l'existant d'un mouvement de révolte, mené par les Léviathan est tout aussi légitime que l'existence de la corporation elle même.
Stanford
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Re: Neutralisation du Sénat

Message par Stanford »

Un espace oublié tel un soupir transforme une mélodie victorieuse en chant funèbre. Les plans les plus savants ourdis par les plus machiavéliques se heurtent parfois à l’infinitésimal détail, au grain de sable oublié. La danse hypnotique d’un papillon, aux ailes déployées, couleurs délicates, motifs fascinants, aussi éphémères que la rosée envoute l’espace d’un instant et suspend le cours des choses pour en dévier la trajectoire. Vrombit alors le monde qui se tord en silence sous l’impact, et quelque part ailleurs, s’exhale un frémissement et une ride soudaine sillonne le ciel, un nuage, l’univers se liquéfie pour sourdre en pluie bienfaisante et anéantir les dessins malfaisants.

Le Léviathan et sa soif de pouvoir… Le Léviathan avait conquis l’arbre en oubliant les racines.

En despotes ambitieux, ils s’exaltaient d’un futur hypothétique que leur arrogance parait de certitudes et en oubliaient le passé. Et pourtant…

Quelque part dans les racines, loin dans le sous-sol de Galactica, au fin fond des étages oubliés, derrière des escaliers vermoulus, humides, recouverts de la mousse du temps, Futur se nourrit de son passé.

Ici les ultimes gardiens ne s’étaient encore émus des échos d’une bataille grossière, ni des convulsions qui entaillaient l’écorce entière de l’arbre. Ici les âmes errantes se suspendaient encore au détour d’un mot, d’une phrase historique, d’un discours habile. Ici les fantômes du passé gardaient la galaxie des chimères de sinistres individus et se tenait prêts à intervenir aux coté des défenseurs.

C’était une petite blonde toute en finesse cheveux au carrés sous le casque, menton volontaire.

Vêtue d’une cuirasse à laquelle on la sentait peu accoutumée, elle dénotait dans cet univers poussiéreux mais les paillettes de ses yeux verts malicieux semblaient éclairer la pièce chargée de rayonnages et de livres anciens d’un trait de lumière douce et rêveuse, où dansaient en suspension des grains de poussières paresseux et dorés.

Elle sauta sur ses pieds, fronça le nez et se massa légèrement la tempe gauche.

Quel mausolée !

Etendit les mains, paumes vers le ciel et s’absorba un instant dans la contemplation d’on ne savait quoi, marmonnant de temps à autre des paroles inaudibles vers un auditoire invisible puis, d’une démarche dansante, se dirigea sans hésiter vers une étagère vétuste où elle saisit un vieux grimoire qu’elle considéra un instant sourcil arqués puis éclata d’un rire sonore qui semblait se moquer des démons du passé, et éclaircir le futur de ses notes irisées. Le grimoire en main, elle regarda à son poignet d’albâtre le communicateur qui restait désespérément éteint. Poussa un soupir puis l’activa.

« Sydre, bordel ! Qu’est ce que tu fous ? »

Il y eut à l’autre bout un soupir, un juron et puis deux minutes après une figure apparut sur l’écran, tentant vainement de remettre en place une mèche rose au sein d’une coiffure aussi courte et blanche que désordonnée Des lèvres fines se pincèrent en une moue réprobatrice et des yeux gris s’illuminèrent d’un éclat dangereux, tranchant comme le verre. L’intéressée semblait vêtue à la hâte d’un débardeur de coton bleu vaguement délavé.

- Hmm j’étais en pleine lecture !
- Tss... T’appelles ça de la lecture toi ?
- Impertinente !


Sydre était assise dans un bunker, situé au beau milieu de la forêt Vertane Ses longues jambes tranchaient de leur opalescence un bureau ivoire fatigué sur lequel trainaient des feuillets ornés de plans, de diagrammes, et de memos écrits d’une large écriture nerveuse et violette.

- Passons… -rougit Sydre - Point de la situation : j’ai beaucoup avancé, tu sais, Sax… et du coup, j’étais en train de distribuer les récompenses à mes officier valeureux qui se sont déjà distingués par de jolis pillages
Si jamais tu croisais la reine d’Antioche dis lui merci au passage de laisser ses titres de propriétés trainer.


Sax éclata de rire. Tss Pie voleuse ! Tu as pris SES defauts !

- Nope, je rebatis le Stanford ! C’est pour cela qu’elle nous a fait venir tu sais. Un travail de longue haleine.
- Tout le contraire du mien
- trancha la blonde guerrière - Bon tu mets en place tes chasseurs, car je suppose que tu n’as pas oublié les plans et moi j’active les vieux croutons.. Ca marche ?
- Fais bien attention à toi p’tite sœur !


Sœurs, elles ne l’étaient pas par le sang, unies par des fils bien plus solides, bien plus invisibles toutefois.. Sax n’avait pas de mémoire, juste la hantise du froid et l’attrait du sang en obsession. Et dansaient dans son âme, d’autres images, images lointaines et horribles, cauchemar d’où l’avait tiré la Magicienne.

Celle qui gisait toujours emmurée dans son corps-prison, privée de ses sens dans une grotte inconnue du fin fond de vertana, là où tout avait commencé au coeur du Stanford un jour, là où sans nul doute tout finirait, quand le destin se serait lassé d’en faire son jouet. Alors libre arbitre ou permission temporaire, le danger qui planait sur le Sénat l’avait tirée de cette mort plus funèbre qu’aucune autre et lui avait permis pour un instant, un instant seulement d’être vivante. Et de ce simulacre de vie elle avait tiré deux vivantes comme deux existences pour la prolonger. Sax venue d’un autre espace temps et l’autre … Sydre, héritière du Stanford et porteuse de mémoire. La fille de son esprit.

- Boarf, bien sûr -bailla Sax - comme d’hab

Eteint le communicateur et puis soudain semble grandie au milieu de la pièce sombre.
Regarde sa dague qui luit à son côté sans fourreau évidemment, Sax aime le feu, en caresse un instant le tranchant d’un doigt élancé, songeuse. La saisit et s’en entaille le poignet. Magie et douleur, joie et souffrance, le sang qui sourd est celui du renouveau, il dessine en gouttant sur le sol une étoile purpurine, puis la dague étincelante tombe à son tour et de son éclat métallique donne vie à l’étoile qui palpite tel un cœur hésitant, à contretemps. Un, deux. Un , deux, trois, un raté, un soubresaut puis le cœur se met à battre au rythme sourd d’une mélopée d’abord inaudible puis de plus en plus forte. Bientôt l’espace entier s’emplit de bruit et de fureur. Et le coeur s’abreuve à la source de sang.

Alors, ils sont vivants, à nouveau vivants, tous ceux-là qui hantent ces entrailles, vivants avec leur soif de revanche, avec leurs envies de gloire, vivants avec leurs mots de rhéteurs, vivants de leurs batailles homériques qui rendent si fades celles d’aujourd’hui et ils sont là ombres luisantes qui entourent la petite guerrière de leur crocs acérés, prêts à la déchirer. Elle n’a qu’une seconde, une seconde d’éternité pour se sauver…

Une seconde.

Mais elle laisse leur doigts squelettiques entamer sa chair, leur esprits effleurer le sien en caresses innommables, elle les laisse l’envahir sans une once de défense, petite guerrière si jeune puis si vieille.

ET puis subitement le silence et la foi. Elle n’est plus si humaine, la petite, ni si vivante. N’importe, elle est l’instrument. Et les ombres l’entourent et la portent et l’emportent.

Pied de la tour Blanche, un instant plus tard.

Elle voit ici les chars s’avancer la-bas Kami que soutient une Nikki endiablée.
Les rejoint entourée de son armada de l’ombre, tous magiciens, tous puissants. D’un signe de la main se présente.

- Lut Moi c’est Sax j vous amène des renforts.

Et les ombres de se déployer qui pour anéantir une cohorte de mages élémentaires, qui pour disloquer une armada de chars. Tout à leurs affaires ne craignant plus la mort, ne craignant que l’oubli. Elle, de s’attarder un instant auprès de Kami, sortir d’une besace grise une fiole de poudre bleue qu’elle lui souffle au nez. Recoud à vif de deux ou trois points de suture quelques blessures, grimaçant en lieu et place de son patient trop héroïque pour laisser échapper ne serait-ce qu’un soupir, puis s’en éloigne sans attendre de remerciements, guérisseuse dans l’âme.

Et la petite guerrière s’éloigne et brandit sa dague en regardant le ciel que l’armada du Zenob recouvre de ses ailes noires.

Allez, venez et dansez avec moi puisqu’aussi bien, je n’attends que cela, puisqu’aussi bien c’est le jour de mes noces de sang. Allez, venez et entamons l’unique l’ultime et l’indémodable danse de la mort.
Boostée par Dark-Angel et Spatouille. Comme promis ma flotte arbore leurs drapeaux.
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Kafelor
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Re: Neutralisation du Sénat

Message par Kafelor »

Dans l’obscurité la plus totale, il marchait.
Il marchait depuis des heures et des heures. Son périple avait démarré depuis l’un des rares bunkers encore en état du Midkémia.


Devant lui, une machine étrange, sorte de tunnelier. La machine circulaire broyait et creusait profondément dans la terre de manière intraitable, comme aurait pu le faire une moissonneuse batteuse avec les épis de blés. Elle avançait de plusieurs centaines de mètres chaque heure. Elle ne s’arrêtait jamais. Jour et nuit, elle continuait inlassablement son œuvre. Son itinéraire était précis, calculé au millimètre. Par endroit elle bifurquait à droite ou à gauche afin d’éviter des sols calcaires trop durs ou pour ne pas fragiliser davantage certains endroits qui risqueraient de s’effondrer…


Pendant des jours, Dark-Aul suivit donc cette énorme machine implacable au bruit assourdissant. Il n’avait pas besoin de lumière pour s’orienter. Au son, et grâce à l’éveil surdéveloppé et aiguisé de tous ses sens, il parvenait sans difficulté à poursuivre son chemin. Lui aussi ne s’arrêtait presque pas. Cependant son avancée à pied restait lente. Ne pouvant aller plus vite que la machine, il prenait le temps de poser chacun de ses pas, comme une marche funèbre.


Personne d’autre ne l’accompagnait. C’était à lui seul de se charger de cette mission. Il avait été formé pour cela. Il avait été élevé pour cela.


Il sentit soudain que la machine remontait vers la surface. L’ascension finale débutait. Et comme on le lui avait dit, plus il grimpa, plus ses terribles pouvoirs magiques élémentaires diminuaient. C’était le signe qu’il entrait dans la zone protégée de la Corporation Galactique sous le sceau d’anti-magie du Grand Conseil.


Une sensation progressive de perte l’assaillit mais ne l’effraya pas. Il ne craignait pas la mort. Il ne craignait rien. Il avait juste la Foi. Aussi continuait-il son périple lentement mais surement. La tout puissante magie des Grands Conseillers n’allait pas tarder à se retourner contre eux et à les conduire à leurs propres chutes. Ils avaient depuis trop longtemps délaissé la compréhension du génome humain. A tort…


Soudain un craquement terrible se fit entendre avant que la machine ne finisse par tournoyer dans le vide.



CCCCRRRRRRRAAAAAACCCC



La lumière perça l’obscurité. Une vague de chaleur s’engouffra dans le trou. Plus que quelques mètres à parcourir avant d’être à nouveau à l’air libre. Ou plutôt en plein milieu d’une pièce immense, richement ornée et décorée.


Dark-Aul sortit enfin et contempla la scène qui s’offrait à lui. Un énorme monticule de terre s’était entassé, et des gravats avaient été soulevés de terre avec une telle violence qu’ils en avaient fracassés les murs de la salle. Le tunnelier quant à lui avait fini sa course contre une statue de marbre. Le contraste entre les dégâts causés par le creusement du tunnel d’un côté, et la noblesse et la richesse originelle du décor de la pièce de l’autre, était assez saisissante.
A vrai dire, cela aurait pu ressembler fort à un tracteur boueux et crasseux qui serait rentré directement en plein milieu de la salle du trône, salissant et dégueulassant en quelques secondes la magnificence du lieu.

Dark-Aul souriait intérieurement. La scène ne manquait pas de symboles. Le Léviathan venait de salir l’antre privée du Grand Conseil… la Tour Blanche… et ce n’était qu’un début…

Caressant la machine circulaire, il s’arrêta pour prononcer tranquillement ces quelques mots plus pour lui-même :


Sarexiel, je t’attends…
Dernière modification par Kafelor le 16 mars 2014, 22:00, modifié 1 fois.
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Sergent Kami
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Re: Neutralisation du Sénat

Message par Sergent Kami »

De tous temps, la Corporation rayonnait sans discontinuer, tel un phare guidant inlassablement le monde sous l’égide des douze. Oser s’attaquer à elle pour en subtiliser tout l’éclat semblait si tentant, pour peu que l’on n’oubliât pas les lois fondamentales.

« Il n’a pas de lumière sans ombre. »

Et cet arbre, enraciné dans son passé, inlassablement tourné vers son futur ne dérogeait pas à la sempiternelle règle. Tous ces livres oubliés sur les poussiéreuses étagères, tous ces contes féeriques, tous ces horribles massacres, toutes ces légendes sur l’au-delà retenaient leur pesant d’âmes en peine, trop orgueilleuses pour simplement disparaître ailleurs, trop lâches pour affronter leurs destins, trop faibles pour traverser l’impalpable barrière séparant les mondes des morts de celui des vivants. Et tous ces fantômes, devenus malgré eux gardiens de la mémoire collective n’attendait qu’une once de vie pour se réincarner momentanément, qu’une larme de sang pour goûter à l’âpreté de la vengeance, qu’un brin d’impétuosité pour prendre les armes.

Derrière ce masque inexpressif que j’arborais, j’étais comme paralysé par l’effroi en voyant la horde de trépassés revenus à la vie le temps d’un combat sous la bannière d’une institution qui les avaient laissés aux griffes de l’oubli. Faire appel à eux était suicidaire, car même nous, Conseillers, ne pouvions nous targuer d’avoir un réel contrôle sur les revenants. Nul ne pouvait présager de ce qui se passerait lorsque, lassés du sang qui les avaient tirés de leur sommeil, ces guerriers décharnés se retrouveraient livrés à eux-mêmes.

D’un œil critique, je ne pouvais que constater l’efficacité avec laquelle la horde balayait les forces dissidentes présentes dans la cour. Appuyés par les autres combattants encore en vie, les chars du Léviathan explosaient un par un, et bientôt leurs troupes à pied furent repoussées en dehors de l’enceinte de la Corporation. Le silence s’abattit sur la place, tandis qu’un autre oiseau de mauvais augure fondait dangereusement vers nous.


Ici bas, le temps s’était comme arrêté.

Je pouvais lire une myriade d’émotions sur les visages fatigués des guerriers, tandis que je m’approchais d’un pas léger vers une Nikki stupéfaite, les yeux vissé sur la monstrueuse armada qui s’approchait.


Et maintenant, que faisons-nous, dis-je d’un ton neutre. Les hommes ne pourront contenir une telle force de frappe.

Sarexiel, si t’as une idée brillante, je t’en prie, c’est le moment, lançais-je dans le vide.

Je m’en occupe, trancha Katarilis après un instant de flottement.

Je dévisageais la demoiselle, interdit. Elle se tourna et me rendit un regard qui le temps d’une seconde fut d’une douceur inhabituelle. Je comprenais subitement ce que mon amie projetait. Une combination audacieuse qui affaiblirait dangereusement quiconque la pratiquerait. Je détestais ce genre de situation, où je me sentais happé par une paradoxale dualité entre mon cœur qui me criait de l'en dissuader et une implacable logique militaire…


Soit, mais je ne te laisserai pas sombrer seule.




Et nous prîmes place ; Nikki, au centre de la cour et moi, quelques pas en retrait.

Dans un premier temps, j’utilisais plusieurs runes d’absorption pour voler l’énergie qui muait les défunts combattants de la Corporation à proximité. Je multipliais les liens, laissant la magie affluer en moi, m’imprégnant de cette force surnaturelle à la manière d’une pile que l’on chargerait.

Sous l’effet de mon aura démesurément accentuée, une légère brise vite remplacée par une véritable tempête balayait le champ de bataille, arrachant au sol quelques pavés qui tournoyèrent avant de s’écraser violement contre des murs proches.

Il était temps.

J’invoquais des centaines de runes élémentaires sous forme de cercles concentriques autour de Nikki, couvrant de symboles d’un blanc immaculé la cour. Chaque glyphe amplifiait un peu plus les pouvoirs de la Conseillère qui levait les yeux vers le ciel, loin derrière les premiers vaisseaux de l’armée du Léviathan.

La terre tremblait désormais de manière perceptible.


Je suis prête.


Dans une série de secousses plus intenses que les autres, un rayon me frappa, transférant le surplus de magie accumulée vers Nikki. Un faisceau plus large émanait de mon amie vers un point situé dans la haute-atmosphère de Galactica.

La magie ainsi injectée provoqua un orage, colorant le ciel d’un pourpre tendant vers le sombre. Un éclair de la même couleur, puis un second, suivit d’une multitude d’autres zébrèrent le ciel. Et l’impensable survint.

Une large faille inter-dimensionnelle s’ouvrit à proximité de la menaçante armada, attirant la plupart des appareils présents vers le voile, qu’ils soient alliés ou ennemis.

Après avoir happé une impressionnante quantité de vaisseaux, la faille semblait se refermer peu à peu, menaçant d’emprisonner les malheureux qui ne réussiraient pas à traverser le portail dans l’autre sens. Pour l’éternité.


A court d’énergie, Nikki esquissa un pas maladroit en arrière, avant que je ne me téléporte dans son dos pour l’empêcher de chuter. La demoiselle fixait son œuvre, suant à grosses gouttes, comme si elle venait de courir un marathon. Je la félicitais d’un franc sourire, avant d’être ramené de force à la réalité. Car je ne doutais pas que ce sort, si puissant soit-il, ne nous fournisse qu’un simple répit. L’arbre futur était toujours occupé, tandis que je sentais déjà la présence d’un inconnu infiltré dans la tour blanche.

D’un geste, j’attrapais le révolver ingénieusement caché sous ma veste de cuir et le tendais à Nikki avant d’ajouter d’un ton impérieux :


Prend le commandement des hommes et entre dans l’arbre de force. Nous devons capturer les officiers qui coordonnent l’assaut aussi promptement que possible. Pour ma part, je retourne à la Tour Blanche. J’ai comme un mauvais pressentiment…

Et sans attendre les objections de mon amante, je me détournais d’elle, et avançais vers le bastion des Conseillers une lame à la main.
Amiral Andrew K. R. Leister, dit le Feu, à votre service.
Un homme éclairé a écrit :Sergent dieu n'aime pas être contredit ! :evil:
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Kafelor
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Re: Neutralisation du Sénat

Message par Kafelor »

Oceano Pacifior était presque en train de roupiller dans l’une des couches des sénateurs lorsqu’un éclair pourpre illumina la pièce. La luminosité intense s’était aussi soudainement estompée qu’elle était apparue avant que ne s’ensuive une série d’événements digne des plus grandes apocalypses.

Il s’était levé d’un bond pour courir le plus vite possible vers une ouverture. Un groupe d’officiers se tenait non loin de là. Tous regardaient vers le ciel comme bouchée bée par ce qui se produisait sous leurs yeux. Oceano arriva enfin à un des balcons fleuris pour comprendre ce qu’il se tramait...

Il ne put retenir une exclamation : Ouh putain…

Une faille gigantesque venait de s’ouvrir dans l’espace. Un énorme faisceau rouge sang partait du sol pour terminer sa course au centre de la Faille. Celle-ci aspirait littéralement tout ce qui passait devant à une vitesse folle telle un méga vortex qui aurait englouti tout l’univers… Oceano aperçut des milliers de cuirassiers et autres chasseurs se faire emporter comme de vulgaires petits bouts de papier. Tout disparaissait à une vitesse impressionnante.

Mais alors que tout le monde imaginait le commencement de la fin du monde, la Faille devint moins agressive et moins puissante et se refermait quelque peu. La couleur bleu cyan reprit le dessus sur le rouge pourpre et on put ainsi distinguer plus en détail les dégâts occasionnés. La Faille ne faisait aucune distinction entre ennemis et alliés. Les troupes spatiales léviathaniques avoir subi des pertes mais dans le même temps on pouvait assez nettement constater que le bouclier de leurres aériens du Gin U avait été aspiré à plusieurs endroits laissant des ouvertures béantes.

Jusque-là préoccupé par ce qui se passait en l’air, tout le monde finit par baisser la tête pour jeter un œil sur l’origine du faisceau. La stupeur envahit une seconde fois les occupants du Sénat en voyant ce qui se tramait à terre. Sortis de nulle part, une armée de zombies ou quelque chose s’y rapprochant avait massacré les techno-guerriers léviathaniques qui étaient restés dans les rues citadines galactiques pour poursuivre l’approvisionnement en vivres vers le Sénat. Et désormais ils fondaient telle une masse grouillante vers le tronc de l’arbre.

Mais l’horrible de la scène fut à son comble quand Oceano et ses hommes virent les premiers mort-vivants s’agripper à l’Arbre et commencer l’ascension contre les parois de bois et de fleurs… Le cerveau d’Oceano ne fit qu’un tour et il gueula de toutes ses forces dans son cyberbracelet :

-Opérateurs de la salle de contrôle de l’Arbre, activez les défenses épineuses et les produits anti-pucerons contre les façades !!! Viiiiiite !!!

Mais il était déjà trop tard… Les revenants grimpaient comme des singes à quatre pattes les uns après les autres en file indienne et les premiers d’entres eux avaient déjà atteint les balcons des premiers étages avant que le liquide visqueux anti-puceron ne soit envoyé.

S’adressant aux quelques hommes autour de lui, il poursuivit :

-Clones saboteurs, avec moi ! Vous, Général Logas, allez rameuter tout le monde, et faites les se rassembler à cette étage.

Oceano n’attendit pas un instant de plus. Accompagné d’une poignée de saboteurs expérimentés, il s’engagea dans les corridors et les longs escaliers en colimaçon fleuri pour descendre de quelques étages. Il inspecta ensuite les lieux à la va-vite. Pour l’instant, il n’y avait personne, mais cela n’allait pas tarder à devenir la folie dans quelques minutes. Ils placèrent à intervalle régulier des charges explosives puis une fois cela fait, ils ne s’attardèrent pas et tous remontèrent rejoindre le gros des troupes désormais réunies en une seule force prêt à en découdre.

-Messieurs… dit-il tout essoufflé. Je ne vais pas passer par quatre chemins. Nous ne pouvons tenir bien longtemps. Mais nous ne nous ferons pas massacrer sans combattre !

Déjà derrière lui des bruits de pas de plus en plus intenses se faisaient entendre.

-Soyons forts ! Montrons à ces « créatures » qu’ils n’auraient pas du revenir à la vie. Pour le Léviathan ! Que le ChristAurel soit avec nous !

Positionnés dans des renfoncements, ils ajustèrent la visée de leurs armes vers les issues situées un peu en contrebas et attendirent les premiers revenants.

PAN !

Un premier tir retentit fracassant le crane d’un mort-vivant, puis un autre tir toucha un deuxième à l’abdomen, et ainsi de suite… Bientôt il en venait par dizaines, et les tirs pleuvaient sur les trépassés.

Comment de tels êtres pouvaient-ils exister ? pensa Oceano. Il semblait revenir du tréfonds des Enfers…

Mais sans une once de peur ou d’effroi, les Revenants continuaient à avancer sans relâche n’hésitant pas à marcher sur leurs compagnons (re ?) morts. Un amoncellement de cadavres se forma créant une sorte d’escalier naturel aux pieds des premiers soldats léviathaniques.

Soudain, alors que tout le monde tirait à vue dans ce tas en face d’eux, d’autres Revenants pénétrèrent par les balcons pour les prendre à revers. Le risque d’avoir des troupes coupées du front devenaient grands. Les cibles étaient désormais trop nombreuses pour pouvoir les contenir. Les hommes se battaient comme ils pouvaient mais ils n’avaient plus le choix… Il fallait battre en retraite…

-On se replie ! On se replie ! Montez dans les étages supérieurs !
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Kafelor
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Re: Neutralisation du Sénat

Message par Kafelor »

Adossé à la porte de la Tour
Sarexiel ne viendra pas.


Dark-Aul était encore dans ses pensées quand il entendit ces quelques mots. Il ne fut guère surpris d’entendre que Sarexiel s'était défilé et avait laissé un autre Grand Conseiller se battre à sa place...
Kami Raykovith… comme c’est touchant… votre bravoure suicidaire est à l’image de la lâcheté légendaire de votre collègue… j’espère que vous avez encore quelques sages femmes pour changer le froc de ce cher Sarexiel!


Haussement d'épaule, air faussement désintéressé
Il doit bien rester quelques secrétaires prises au piège pour s'occuper de notre ami...
S'avance lentement vers Dark-Aul
Mais là n'est pas la question. Il s'agit d'une étrange manière pour se présenter à nous.


Vous parlez du fait que je sois seul en plein milieu du temple du Grand Conseil ou du tonnelier qui a bousillé votre salle à manger bien trop luxueuse pour de si misérables hôtes ?


Le luxe n'a toujours été là que pour impressionner l'inopportun visiteur. Votre présence m'intrigue. Surtout votre entrée. C'est presque poétique de voir des larves sortir de terre pour s'attaquer au Conseil....
Alors, maintenant que vous vous trouvez parmi les sages, que pouvons-nous faire pour vous, maître ... ?



Les premières répliques cinglantes de Dark-Aul avaient eu l’effet escompté. Ce cher Kami commençait à entrer dans son jeu et à perdre son calme.
C’est bien, vous m’appelez déjà « maître ». Je n’ai même pas eu besoin de le demander ni de m’identifier, le rapport d’autorité s’est fait tout seul.
Il fit une petite pause et tourna légèrement autour du tonnelier tout en continuant à caresser du paume de sa main la surface en titane.
Je suis sur que vous avez déjà entendu parler de moi… des rumeurs circulant depuis les tréfonds des geôles léviathaniques, là où l’on m’a créé…


Rire bruyant

Un rapport d'autorité ? Vous m'avez l'air d'aller bien vite en besogne. Il ne faut y voir qu'un simple qualificatif issu des traditions qui bercèrent mon enfance. Non, non. Assurément, vous ne m'intimidez pas...
Courte pause
Vous éveillez mon intérêt, tout au plus.
Mais cela ne répond pas à ma question, car aussi illustre que vous dîtes être, je crains que vos exploits n'illuminèrent jamais ma journée. Ainsi, je me vois contraint de réitérer ma question : qui êtes vous ?



On me donne de nombreux surnoms : l’Enfant Prodigue, l’Elu, le Messie, l’Arme Ultime. Mais actuellement je sers mes Créateurs sous le nom de… Dark-Aul.
S’arrête lentement
Et je suis venu accomplir ma destinée…
Soudain Dark-Aul partit en courant en formant divers zigzags en direction de Kami. Cela se passa en un éclair. L’instant d’avant il touchait encore de sa main le tonnelier. L’instant d’après, comme une prise d’élan, il sauta les deux bras vers le ciel, d’un bond puissant, puis ramena ses bras devant lui dans le but d’atteindre le sternum du Grand Conseiller…


D'un réflexe incroyable, je me dématérialisais in-extrémis, laissant l'intrus me traverser sans me blesser. Dans une position de sécurité relative, j'accusais la surprise. Tout s'était passé si vite. Mon interlocuteur semblait bien entrainé et possédait des dons que je n'avais plus retrouvés depuis mon affrontement contre le démon Négacié. Ainsi le Léviathan avait créé un démon...
Je réapparaissais quelques secondes plus tard à l'exact endroit où je me trouvais, cette fois pleinement au fait des extraordinaires capacités de Dark-Aul. Je concentrais mon sixième sens sur son aura pour ne pas le perdre de vue, et repris :

Une arme ultime ? Rien que cela ?
Je reconnais là la touche de suffisance d'un certain Pacifior. Détrompez-vous Maître Aul, rien n'est ultime. Vous n'êtes pas infaillible, juste doté de dons sortant du commun.
Néanmoins, je dénote le cœur que vous mettez à exécuter la basse besogne que l'on vous a imputé. Mais de vous à moi, ne rêvez vous pas de plus qu'un simple travail de bas étage sans autre gloire que la satisfaction d'avoir rapporté le bâton à son maître en remuant la queue ?
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Sergent Kami
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Re: Neutralisation du Sénat

Message par Sergent Kami »

Les pieds de Dark-Aurel étaient lourdement retombés sur le parquet. Son élan l’emmena valdinguer contre un placard au bois de rose. On lui avait parlé de la parade classique issue des meilleures techniques de téléportation qu’utilisait le Grand Conseiller. Par cette petite attaque surprise, il avait simplement voulu vérifier par lui-même ce qu’il en était réellement. Se relevant tranquillement :

Tout à fait fascinant ce don que vous possédez de transplaner à n’importe quel endroit de la pièce. Est-ce que ça fonctionne sur un rayon plus grand ? Du genre sur une autre planète, ou même mieux hors du Voile ? Nan parce que bon, le sceau d’anti magie, ce n’est pas très fair-play… auriez-vous perdu votre esprit chevaleresque ? quoi que j’ai bien envie d’essayer encore deux trois trucs.

Dark-Aurel avait repéré un lustre doté de dizaines de bougies acérées en métal au milieu de la pièce. D’un coin, il courra puis sauta pour s’agripper aux portants du luminaire le plus proche, puis le suivant, puis un autre… comme cela jusqu’au lustre central. Il se balança alors d’avant en arrière, puis lorsque l’élan fut suffisant il lâcha le portant au plus haut de son balancement pour faire un petit salto arrière maitrisé qui l’envoya au-dessus du luminaire. En même temps qu’il se balançait, il avait pris soin de chiper plusieurs bougies, et les envoya à toute vitesse et dans toute sorte de direction. Les bougies fendaient l’air comme des sabres aiguisées…




Isolation.


Une rune apparut au centre de la pièce, créant un champ de force circulaire englobant le démon et moi-même. La plupart des bougies s’écrasèrent ainsi contre l’éthérée barrière à quelques centimètres du sol. La poignée d’entre elles que je ne fus pas capable de devancer se plantèrent de part et d’autre du salon luxueux et créaient autant de foyer ardents que j’éteignis d’un regard lorsque la rune s’estompa.

Mes dons sont bien plus complexes que cela mon ami. La téléportation n’en est qu’une conséquence, certes fort utile. Vivre au travers du voile permet bien des choses dans notre dimension…

Et puisque vous me le proposez, je vais saisir l’occasion et tomber, bien malgré moi, dans le vulgaire piège que vous me tendez…


Je me téléportais à deux mètres de mon détracteur, et liant la parole au geste, tendais une main que Dark-Aurel saisit en esquissant un sourire triomphant.
L’instant d’après nous nous trouvions au milieu de nulle-part dans une région du Voile désertée par les autochtones. Et je m’écartais de mon passager, marchant de quelques mètres en lui tournant le dos. Libéré de l’emprise du sceau d’anti-magie, le soldat du Léviathan irradiait la magie comme jamais, preuve du danger qui me guettait. Pour mon sixième sens, il passait aussi inaperçu qu’un éléphant dans un couloir…


Et maintenant que vous ne risquez plus d’abîmer le mobilier dans vos singeries, pouvons-nous reprendre notre petite conversation ?




Dark-Aurel se sentit revivre d’un coup. Il avait même été pris au dépourvu. Il avait surtout exprimé des paroles en l’air histoire de continuer à le taquiner. A aucun moment il n’aurait imaginé que Raykovith - par vanité ou par inconscience (il ne savait pas) - décide de l’emmener subitement dans une autre dimension hors du contrôle exclusive magique du Grand Conseil. Et pourtant c’était bel et bien ce qu’il venait de faire.
Dark-Aurel avait récupéré la pleine puissance magique de ses moyens. Il sentit parcourir le fluide des Cinq Sphères dans toutes ses veines et les moindres pores de sa peau. C’était jouissif…


Ne sous-estimez pas les singes… ils sont nos illustres ancêtres… Sans eux nous n’en serions jamais là. Encore une fois, vous n’avez que trop de mépris pour la génétique, pourtant au centre de tout…
Ainsi donc c’est ça le Voile ? Voilà qui est intéressant. J’espère que le sang de démons est aussi gouleyant que celui des humains.

Dark-Aurel ne prêtait plus attention à Kami pour l’instant. Il utilisa son aura magique pour scanner les alentours à la recherche d’éventuelle proies. Effectivement, il perçut une âme qui semblait égarée. Utilisant sa vitesse lumière de déplacement retrouvée, il l’intercepta et l’ingurgita sans autre forme de procès. Ne voyant rien d’autres dans les parages, à part l’aura de Raykovith, il revint en flottant légèrement. Dans un murmure glacial, il lui susurra doucement :

Vous savez donc transplaner et créer des Failles, que savez-vous donc faire d’autres ?


Sans bruit, il inspecta les caractéristiques magiques du Grand Conseiller cherchant une éventuelle faille.



En mon for intérieur, je contemplais presque interdit Dark-Aurel aller et venir. Un vrai gamin pensais-je. Je commençais presque à me demander pourquoi je perdais mon temps, alors que je pourrais juste l’envoyer un peu plus profondément dans le Voile et l’y perdre, le laissant aux griffes du Centre… Une belle perspective aussitôt balayée par une autre pensée : le Grand Conseil avait besoin de lui. Le convaincre de notre bonne foi se présentait comme un défi épineux à relever.

Vous me faîtes perdre mon temps, maître Aurel. Ainsi permettez-moi de recentrer notre entrevue sur ce qui importe… Suis-je bête. Bien sûr que vous me le permettez, puisque je ne vous laisse pas le choix…


J’insufflais un peu de magie dans mon environnement et instantanément, un claquement se fit entendre. Une cage semblable à celle d’un oiseau venait de se refermer autour de nous. Infranchissable sans mon consentement, elle me permettrait de retenir momentanément l’attention de ce convive si versatile avant que je ne perde vraiment patience.

Cela doit vous rappeler quelques usages bien de chez vous, n’est-ce pas ?

Il me vient alors une question. Vous semblez vous complaire à verser le sang, alors pourquoi s’attaquer aux Conseillers de Galactica alors que vous pourriez vous en tenir à d’illustres inconnus, si inoffensifs ?




Rire machiavélique.
Ahahaha
(Parodiant la voix de Kami) Pourquoi s’attaquer aux Conseillers de Galactica alors que vous pourriez vous en tenir à d’illustres inconnus gnagnagna… vous vous entendez parler ? Auriez-vous perdu votre courage à la Tour Blanche ? J’ai tué, je tue et je tuerai tous pleins d’inconnus, faut pas vous en faire pour ça ! Je n’ai en revanche encore tué aucun Grand Conseiller, j’aimerai bien gouter à ça, pas vous ?

Pendant qu’il parlait, il avait continué à sonder l’aura magique de Raykovith. Il perçut enfin une fine brèche dans son verrouillage mental et réussit à s’y engouffrer une fraction de seconde avant que le Conseiller ne s’en rende compte et ne la referme, et qu’il l’éjecte de son esprit.

Trop tard mon cher Leister… j’ai pu lire dans vos souvenirs les plus enfouis et les plus profonds… Comment va Lisa, votre fille ? Oh la pauvre… morte si jeune… quel dommage… je suis sur que vous auriez aimé lui dire au revoir. Allez, dans ma grande bonté, je vais la ressusciter sous vos yeux !


Il psalmodia des paroles lugubres et une sorte de nuage brumeux se matérialisa puis commença à épouser les formes d’une enfant. Celle-ci regardait fixement Kami et lui fit un sourire. « Père c’est vous ? » dit-elle. Voyant que le Conseiller ne répondait pas, il reprit :

Et ben alors, vous n’allez pas embrasser votre fille ?



Je restais de marbre devant cette nouvelle insulte faîte à mon encontre. Entrer dans son jeu n’allait pas me servir. Je ne pouvais cependant laisser cet imbécile déshonorer la mémoire de ma fille… Lentement, je tendais mon bras gauche en direction de mon défunt enfant, laissai la magie affluer en moi et…

Foutaises
, murmurais-je froidement.

…fis imploser le clone de Lisa dans une détonation sèche.

Ainsi, votre seule volonté est de tuer les Conseillers ?

C’est un tel manque flagrant d’originalité que c’en devient lassant. Vous n’êtes pas les premiers ni ne serez les derniers à essayer et pourtant le Grand Conseil est et sera toujours présent… Vous faîtes si pâle figure en comparaison de la prise du sénat par les Wizzards il y a quatre ans de cela.

Donc vous vouliez me tuer. Ne vous enflammez pas, il n’en sera rien. Quand bien même vous m’infligeriez une profonde blessure, je n’ai pas peur. Ce ne serait que la sixième fois que la mort me prendrait, que je me jouerais d’elle et que, deux semaines plus tard, je foulerais le sol de Galactica la première, fringant comme jamais.

Je crains seulement que cette mascarade ne résulte en une simple perte d’énergie et de temps pour vous comme pour moi ; alors que nous, Conseillers de Galactica avons tant de chose à vous apporter Aurel…
Amiral Andrew K. R. Leister, dit le Feu, à votre service.
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Kafelor
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Re: Neutralisation du Sénat

Message par Kafelor »

J’ai une mission à accomplir. Les Grands Conseillers doivent mourir. Tant que vous êtes en vie, la mienne est toujours en danger, c’est aussi simple que cela. Si je reviens bredouille à la Grotte Quartier Général, je ne survivrais pas. Alors par tous les moyens et quoi qu’il m’en coute, je n’ai pas le choix, je dois vous tuer.

Dark-Aul se transforma alors en une copie parfaite de Nikki Katarilis en face de Kami. Elle marcha vers ce dernier, de ces yeux les plus aguicheurs, faisant légèrement flotter sa chevelure. Elle posa sa main sur sa joue pour le réconforter : « Kami, je suis avec toi, mon chéri. Je t’aime. » Subrepticement, au contact de son visage, Dark-Aul en profita pour commencer à aspirer du fluide vitale au Grand Conseiller à son insu.



-----------------------


Subitement affaibli, je me sentirais défaillir dans les bras d’une amante qui n’en avait que les traits. Sous son étreinte, mes constantes vitales chutaient lentement mais sûrement. Respire, respire… Il fallait que je retrouve mes esprits pour rebondir, me libérer... et m’élever.
Depuis notre arrivée dans cette dimension, cette force mystique résonnait en moi, en une mélopée douce et enivrante.

Inévitablement, nos regards se croisèrent, a ce moment précis je tombais sous le joug d’un irrépressible fou rire, tandis que je mobilisais toutes mes forces pour résister à l’irrésistible appel du Voile.


Quand comprendrez-vous qu’en vous entêtant à m’affaiblir de la sorte, vous courrez à votre propre perte, Maître Aul. Entendez mon avertissement, et écoutez ma proposition.

Je plongeais mes yeux couleur saphir dans les iris noirâtres du soldat Leviathanique, cherchant à sonder les pensées de cette abomination. Sans chercher à me couper, l’homme me sourit, certainement certain de son avantage. Il irradiait la magie.

Sous cette puissante aura, je sentais en lui d’infimes pulsations chaotiques, sévices typiques causés par l’injection de mana dans sa forme la plus pure. Je retrouvais en ce malheureux une pâle réplique des expérimentations que nous, Procréateurs, avions menées il y a plus de quatre années maintenant… Tout devenait si limpide.


C’est donc cela votre secret ? La raison qui vous pousse à agir tel un animal domestiqué, alors que vos dons vous permettraient de décrocher les étoiles ?

Tous leurs espoirs reposent sur le fruit de ces travaux, de tant d’années de recherches que les scientifiques du Léviathan osèrent s’approprier alors que nous étions les pionniers, devançant ces incapables d’une poignée d’années. Je me trompe ?


Tout air de suffisance disparut de son visage.

Le fluide manaïque permet bien des choses ; comme, au hasard, fournir à quiconque en abuse des dons hors du commun et démesurément surdéveloppés. Mais le prix à payer est lourd, n’est ce pas ?

Je souriais désormais à mon interlocuteur.

Lors de la prise, on se sent revivre emporté dans une félicité sans égal. On voudrait que cela dure plus longtemps, mais la poche de liquide est déjà vidée de tout contenu. Alors on profite du cadeau gracieusement offert par la science. Puis, le contrecoup se fait sentir.

Tout d’abord, l’organisme est parcouru d’une désagréable sensation passagère, comme un frissonnement. Et puis, plus rien. On se dit alors qu’il s’agit d’une coïncidence tandis qu’en nous se créé un manque que l’on veut rapidement oublier. Mais cela ne passe pas. Cela empire ; la désagréable sensation se répand maintenant comme une trainée de poudre. On se sent faiblir, défaillir alors que peu à peu, notre esprit envisage la tragique conclusion vers laquelle on sombre. On s’accroche à la vie, jetant nos dernières forces dans la bataille, mais le glas est plus fort. Et quand, finalement, on décide d’abandonner le combat, le scientifique apparaît tel un messie avec une nouvelle dose repoussant d’autant notre mort, contre une loyauté sans faille.

C’est ainsi qu’ils vous ont volé liberté et libre arbitre, n’est ce pas ? Votre dépendance vous enchaine à des idéaux dont vous vous foutez éperdument, car ils ne sont pas les vôtres. Ils se servent de votre peur de mourir Aul. Ils ne veulent que le résultat, peu importe que vous viviez ou non. Et lorsque vous vous éteindrez, ils joueront avec un autre, vous oubliant presqu’aussi rapidement que vous étiez entré dans leurs vies.
En réalité, ils vous craignent Aul, car ils savent. Ils savent que le jour où vous vous retournerez contre eux, vous serez à même de récupérer ce qu’ils vous ont pris. Alors, ils vous envoient contre le Grand Conseil, en espérant que nous vous tuions comme les autres erreurs de la nature, pour pousser l’expérimentation sur une bête plus docile encore.

Mais, je peux vous aider. Nikki Katarilis et moi-même avons effectué nombre de recherche sur ce fluide qui vous empoisonne. Mieux encore, nous en maîtrisons toutes les subtilités, si bien que nous savons comment lutter contre la dépendance. Ainsi, le Grand Conseil est, en échange de votre coopération, capable de vous libérer définitivement du joug de ces imposteurs.

Nous pouvons vous sevrer, ou bien si là n’est pas votre volonté, simplement vous fournir cette puissance qu’ils osent vous administrer selon leur bon vouloir…



-----------------


Stupeur

Impossible !

Dark-Aul avait coupé son interlocuteur dans sa trop longue diatribe, comme pour le faire taire et lui laisser le temps d’assimiler ce qu’il venait de lui révéler. Il ne savait pas quoi penser de tout cela. Etait-ce du bluff ? Kami voulait-il gagner du temps ou bien avait-il vraiment découvert un improbable antidote ? Inconsciemment, malgré lui, plus il l’avait écouté parler, plus il avait desserré l’étau physique pour finalement reprendre sa forme initiale, oubliant complètement son déguisement en Nikki Katarilis. Il avait reculé un peu sous le choc de toutes ces révélations.

Non impossible !

Répéta t-il machinalement comme pour mieux se convaincre lui-même que Leister ne pouvait dire vrai.

Non impossible !
Oui je suis prisonnier… je ne peux pas le nier. Mais ce sont mes Créateurs, ceux qui m’ont donné vie ! Je suis unique. Je suis le premier à avoir reçu la combinaison des meilleurs gènes et de la magie des Cinq Sphères ! S’ils connaissaient un moyen de me faire guérir de ma dépendance, ils me l’auraient injecté ! Ils ne m’auraient pas laissé souffrir…


Mais Raykovith continua à le regarder fixement… Dark-Aul ne pouvait plus se contenir


Non impossible ! Comment pourriez-vous me guérir ? Comment ? Quel est donc ce remède ? Dites le moi ! S’il existe et que vous me l’inoculez, et que je constate qu’il fonctionne, je… je… je… je vous serai redevable et j’accepterai de coopérer.


---------------------


Libéré de l’étreinte de mon oppresseur, je me redressais et le toisais d’un air satisfait. Le point s’avérait bien plus sensible que je ne le croyais.


Le mal qui vous ronge est si profondément encré en vous que croire qu’il m’est impossible de vous guérir instantanément relève de la folie pure. Je serai franc, votre convalescence ne sera pas de tout repos. Le traitement que je vous propose vous sèvrera au bout d’une saison galacticaine, pour peu que vous renonciez à l’utilisation de fluide manaïque.

Et puisque vous souhaitez en tester l’efficacité, je consens à vous en donner une dose, là, maintenant.


Je détachais l’une des deux petites sphères de crystacier attachées contre ma ceinture, contenant chacune une dose de ce précieux sérum et la lançais aux pieds de Dark-Aul.

Sérum restructurateur manaïque. Il combat activement les effets pernicieux du fluide en s’y combinant chimiquement. Vu la quantité de sérum que contient la sphère, la dose devrait faire effet un temps suffisant pour vous convaincre de ma bonne parole…
Dernière modification par Kafelor le 16 mars 2014, 22:02, modifié 1 fois.
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Lanthia
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Re: Neutralisation du Sénat

Message par Lanthia »

La bataille faisait rage sur Galactica. Les troupes Léviathaniques, malgré son imposante force, avaient tout de même en face des troupes ennemies féroces qui arrivaient à tenir leurs positions. Faisant récemment son ascension au sein du Léviathan, Arkhein avait décidé de combattre pour l’honneur et la cause Léviathanique. Il avait dû avant motiver les troupes Lanthiennes du changement de gouvernement suite à la mort du Grand Chancelier Souverain Lanthane. Cela dura quelques mois mais Arkhein ne pouvait se passer des unités Lanthiennes. En vérité, il y en avait une qu’il convoitait le plus. Le Valérian, un vaisseau de guerre de classe Infinty. Une arme redoutable si on savait l’utiliser. Classé secret défense et ensuite interdit de vol par le Conseil des Lanthiens, Arkhein, Gouverneur Suprême du Lanthia, décida d’organiser une réunion, une des plus importantes jamais organisées depuis plusieurs milliers d’années.

Arkhein se dirigeait justement vers cette salle où se trouvaient les figurants du Conseil des Lanthiens. Il ouvra les portes avec violence, elles qui était faite d’or sculptées et pesaient plusieurs tonnes. Pourtant il les avait défoncées comme si elles étaient en simple carton. Arrivé à la table il commença.


Mesdames et Messieurs. Membres du conseil je vous souhaite la bienvenue et vous remercie d’être venu.

Mais tout le plaisir est pour nous Gouverneur Suprême Arkhein.

Arrêtez ces mondanités… Merci. Comme vous le savez une guerre se déroule actuellement au Sénat et je dois dire que je suis stupéfait et outré de voir que personne ne m’a demandé si je voulais faire quoi que ce soit pour que nous soutenions cet effort de guerre.

J’en remercie le Dieu Aurel que personne n’est demandé sinon vous lui auriez coupé la tête pour vous avoir conseillé.

N’est-ce pas là, le rôle du conseil ? Vous avez raison je lui aurais coupé la tête mais pas pour les mêmes raisons. Vous auriez dû me pousser à aller la bas, et qui plus est avec des troupes en renfort. Nous sommes des Léviathans maintenant et nous devons combattre contre cette horrible armée qui essaie par tous les moyens de nous détruire. Leur tentative de nous affaiblir n’a fonctionné qu’un temps, nous tenons le Sénat depuis des mois.

Quand vous dites « Nous » vous parlez des Léviathans pas de… « Nous » ? … Gouverneur Suprême Arkhein.

Vous prenez ça sous le coup de la rigolade ? vous allez y aller au front vous allez voir comment ça va être drôle !

… Mais où voulez vous en venir Gouverneur Suprême Arkhein ?

J’ai besoin d’une force de frappe ! Il me faut un remède miracle, quelque chose qui les fera réfléchir sur leur puissance.

Quoi donc Gouverneur Suprême Arkhein ?

Le Valérian.

… Hors de question nous ne pouvons montrer ce vaisseau aux peuples des Cinq Planètes.

Et pourquoi pas ? C’est notre technologie nous devrions en faire ce que bon nous semble.

Que les Léviathan joue à Dieu c’est leur problème mais nous ne pouvons-nous le permettre.

A ces mots Arkhein se leva d’un coup.

JE N’AI PAS ÉLIMINÉ LANTHANE POUR QUE DE « pseudo » SAGES FACE DE MÊME QUE CE VIEUX FOU !!!



Je prendrai ce vaisseau que vous le vouliez ou non est-ce clair ?

Oui Gouverneur Suprême Arkhein, plus que clair même. Vous avez notre accord.

Je suis heureux de l’entendre. Allez sortez d’ici avant que mes vieux réflexes prennent le dessus.

Après que les membres du Conseil aient quittés la salle il se dirigea vers les hangars où était parqué le Valérian. Ces braves commandants - Gorlim, Lorgan, Olorin et Larothan - l’attendaient sur place. Les soldats se précipitaient pour mettre le matériel dans le vaisseau ; munitions, vivres, chasseurs, cuirassiers, croiseurs, chars… A la vue d’Arkhein, les commandants se mirent immédiatement au garde à vous. Puis Larothan lui annonça.

Gouverneur Arkhein, le matériel est presque fini de charger il reste à entrer les quatre cuirassiers et croiseurs. Vous avez bien eu l’autorisation de prendre le vaisseau ?

On peut dire ça. J’ai menacé de les faire couiner s’ils ne me donné pas l’autorisation, c’était juste histoire de faire dans la diplomatie.

Maintenant…L’heure n’est plus à la diplomatie Gouverneur.

Bien dit. Une fois chargé je veux pouvoir décoller direct alors pas de pause-café, dans un quart d’heure c’est fini.

A vos ordres.

Arkhein se rendit à la passerelle pour vérifier si le Valérian était bien opérationnel. Il resta assis sur un fauteuil quand un message radio lui confirma :

Gouverneur Arkhein, le vaisseau est prêt à décoller.

Il prit l’interphone général sur le fauteuil et récita à l’équipage du vaisseau.

Hommes et Femme du Valérian, Soldats. Nous allons prendre part à une guerre assez violente. Une des plus violentes que vous ne connaitrez jamais. Une fois le bon PRL lancé il n’y aura pas de retour possible. Si vous voulez revoir votre maison, je ne peux vous donner qu’un bon conseil : gagnons cette guerre ! Bonne chance à toutes et à tous et préparez-vous à vous téléporter dans une tempête de feu.

Il posa l’interphone et ordonna à l’officier chargé des systèmes de téléportation.

Activez le bon nous sommes prêt.

A vos ordres. Bon PRL dans Trois… Deux… Un… Bon PRL.

Dans un claquement qui déchira l’espace en un éclair aveuglant, le vaisseau qui se trouvait en orbite de Desertica se retrouva sur Galactica, non loin de l’Arbre Sénatorial. Une ombre recouvra en quelques secondes ce grand arbre si imposant. Les soldats se demandèrent ce qu’était encore cette chose, avant qu’ils aient pu dire « ouf » le vaisseau envoya des transports vers les troupes ennemies larguant au passage des Chars Plasma et Laser soutenant les unités du Léviathan, consolidant ainsi les chars du Kafelor.

Envoyez notre code d’identification aux vaisseaux Léviathaniques. Il ne faudrait pas qu’on se fasse démolir par nos alliés.

A vos ordres Gouverneur Suprême Arkhein.

Vaisseaux ennemies en approche.

Reçu, envoyé les chasseurs et que les canons fassent feu. Larguons un peu de plomb sur ces lopettes.

Avec plaisir.

Gouverneur Suprême Arkhein, les troupes au sol sont positionnées, ils n’attendent plus que vous.

Bien, je vais m’équiper, préparez un transport avec une troupe d’Elite.

A vos ordres.
• L’histoire préfère les légendes aux hommes. Elle préfère la noblesse à la brutalité, les discours enflammés aux actes silencieux. L’histoire se souvient de la bataille, mais elle oublie le sang répandu... Abraham Lincoln - Vampire Hunter
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Sergent Kami
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Re: Neutralisation du Sénat

Message par Sergent Kami »

Au même moment, quelque part dans le Voile.

Dark-Aurel contempla l’objet qui venait de s’échouer contre son pied gauche. Il fit immédiatement une analyse physico-chimico-magique de la sphère en question afin d’étudier plus en détail sa composition exacte. Les formules scientifiques pour parvenir à ce curieux résultat semblaient extrêmement complexes et demandaient un certain savoir-faire indéniable. Néanmoins, il en savait suffisamment pour tenter de reproduire la même chose à l’avenir. Il prit un air faussement dédaigneux.

Oui bien sur, je vais m’inoculer cette substance devant vous là maintenant, arrêtez de me prendre pour un demeuré… bien que je souhaite plus que tout mettre fin à cette horrible dépendance, je ne vais pas tester un quelconque remède miracle qui pourrait très bien être du poison ou autre chose…

Il écarta alors les bras et ferma les yeux comme pour laisser le flux magique affluer en lui et le stocker.


Me proposer un antidote est encore un énième de vos stratagèmes pour éviter l’affrontement inévitable. Au fond de vous, vous redoutiez ce moment. Celui où quelqu’un vous défierai d’égal à égal et contre lequel vous ne pouvez rien. Celui où vous seriez déchu…


Sa concentration était maximale. Son corps irradiait plus que jamais telle une boule de feu en fusion.

Maintenant je comprends pourquoi vous avez dominé notre monde depuis si longtemps. Votre éloquence, votre puissance, votre connaissance, vous savez les manier admirablement à n’en pas douter.
Assez joué, nous n’avons que trop parlé. J’en ai plus que marre... il est temps d’agir…


Puis d’un coup il rejoignit ses bras devant lui pour expulser toute l’énergie accumulée. Une onde de choc électro magnétique se fit sentir tout autour d’eux et la boule ardente partit à pleine vitesse en direction du Grand Conseiller. Mais avant qu’elle ne le touche, elle explosa comme une bombe à retardement. Des millions de particules en fusion furent alors éjectées, prêtes à cribler n’importe quel individu qui se trouverait dans les parages…


Ainsi, vous avez décidé de mordre la main que je vous tends… C'est si fou et si prévisible… Entre nous, je vous en remercie
, lâchais-je froidement en agrémentant mon visage d’un sourire carnassier. J’étais vaguement ébloui par l’éclairage inégal et vacillant de ce qui semblait être une infinité de flammèches.

Contrairement à ce que l’on aurait pu croire, je ne me dématérialisais pas. Tel un roc dans la tempête, je restais dressé fièrement face à l’adversité pour mieux accueillir l’intense vague ardente. Inévitablement, je me retrouvais projeté plus loin, dos au sol, au milieu d’un immense brasier, le buste criblé d’impacts. Je me retournais difficilement puis me relevais lentement, tremblant de toutes parts. Et je riais, d’un de ces rires emprunts de folie, tandis que sous l’invisible force du Voile mon être s’embrasait pour devenir autre chose…


Je vous avais pourtant prévenu.

… et dans un cri inhumain, deux immenses ailes d’un blanc immaculé poussèrent dans mon dos, manifestation d’un égo mal placé m’imposant de tenir tête au démon, encore et toujours. Mon aura aussi avait évoluée. Exit, la tempétueuse déclaration de cette puissance qui sommeillait en moi ; désormais, ma magie résonnait partout, imprégnant la zone dans laquelle je me trouvais.

Faisant écho à ma volonté, une brume surnaturelle se répandit sur le champ de bataille, tandis que je chargeais à une vitesse folle en direction de l’aura du démon, le percutais de plein fouet dans un craquement sonore et nous fîmes traverser l’espace dans un maelström de couleurs.

Nous finîmes notre chute quelques dimensions plus loin, s’enfonçant beaucoup plus profondément dans le Voile, si près du Centre, si près des armées de l’autre monde, du danger…

Haletant, j’esquissais un mouvement pour me redresser, mais très rapidement une violente douleur se propageant de l’abdomen au bras droit m’en dissuada.


Alors Maître Aurel ? Ce paysage vous sied-t-il ?

Je l’espère vivement, car c’est ici que je vous laisse. Je vous souhaite qu’en ce lieu, votre dépendance soit votre unique souci… Mais, je n’y mettrai pas ma main au feu, ha ha ha…


Et l’instant d’après, je teintais d’écarlate le sol de la Tour Blanche en grommelant. Une fois de plus mon orgueil, démesuré bourreau de mon être, venait de me faire échouer une mission critique, sinon vitale pour l’Institution.

Alors à la manière d’un vieil homme aigri, je ressassais le passé, attendant mon heure.

« Le métier de Grand Conseiller, ou plutôt le pseudo-métier, n’est en rien accessible uniquement à une poignée de personnes. Roupiller, roupiller et encore roupiller à longueur de journée pour vivre sur le dos des autres… ça va, je crois que tout le monde est capable de le faire ! », affirmait l’un de mes détracteurs quelque jour avant l’officialisation du conflit.
Eh bien Monsieur, vous qui vous gaussez du haut de la cime de notre bijou de démocratie moderne, permettez-moi de vous répondre ceci : en sureté derrière vos hommes et vos beaux principes, qu’avez-vous fait de mieux..?

Je fermais les yeux pour me calmer et vomissais un filet de sang. Toute cette adrénaline m’avait fait oublier à quel point sauver le monde se révélait affreusement lancinant.

Un craquement fit écho à mes pensées du moment. Mon regard glissa lentement vers un jeune inconnu qui s’avançait l’arme au poing. Arme qui tomba bruyamment au sol quelques secondes plus tard.


Conseiller Raykovith !


Il accourait, pris de panique et hurlait par-dessus son épaule :

Equipe médicale ! Vite ! Conseiller à terre, je répète : Conseiller à terre !

Du calme gamin, ce n’est rien, murmurais-je d’un ton que je voulais rassurant. Je n’ai qu’une poignée de plaies et quelques os brisés. Il s’agit de bien maigres blessures pour une bataille sanglante. Mais dis-moi plutôt quelle est la situation dehors.

J’écoutais attentivement mon sauveur me conter avec un éclat de fierté dans les yeux la manière dont la troupe dirigée par la Conseillère Nikki Katarilis avait sécurité les premiers niveaux de l’arbre en profitant du grabuge crée par les malicieux morts-vivants. Puis son visage s’assombrit à nouveau lorsqu’il me révéla que de nouvelles troupes hostiles avaient débarqué dans les quartiers adjacents. Ce n’était qu’une question de temps avant que ces dernières ne se fraient un chemin dans les carcasses encore fumantes des véhicules issus des premiers assauts du Léviathan. Et cette fois, nous n’avions pas de Conseiller en état de se battre à opposer et encore moins d’allié pour s’interposer héroïquement.

En scrutant les auras, je retrouvais bien vite celles de mes homologues et leur adressait un message que eux seuls purent entendre.

Je n’ai pas réussi à le convaincre. J’ai donc envoyé l’arme secrète au milieu de nulle-part, nous laissant un champ d’action confortable. Mais nous sommes dorénavant seuls donc exposés. Je suppose que nous devons nous en remettre au plan B…
Amiral Andrew K. R. Leister, dit le Feu, à votre service.
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