[Les Sous-Sols] Sidération

Tout le role-play qui ne rentre dans aucune autre catégorie

Modérateur : Modérateurs

Stanford
Messages : 160
Inscription : 19 févr. 2008, 22:53

[Les Sous-Sols] Sidération

Message par Stanford »

Un grain de poussière, un esprit, un souffle que la brise légère transportait. L’air frémissait sous la contrainte, indiscernable à l’observateur. Ce n’était rien : Un vent nouveau se levait à l’aube de ce premier jour, alors qu’à l’est, le soleil déjà poudrait de rose un ciel blafard d’expectative et de promesses.

Elle avait disparu depuis si longtemps, esprit annihilé par les jeux imbéciles qui se jouaient au quatre coins des cinq planètes. Elle avait été une magicienne, avait reçu des hommages en nombre, avait eu sa part de haine, d’amour, de joies et de tristesses.
Elle avait assumé ses erreurs, tentant de pousser toujours plus loin ses limites, pour protéger celui qui finalement s’était révélé plus fort. Puis elle avait choisi le néant poussée par l’abomination incompréhensible et imméritée, se berçant de l’arbitraire illusion que sa disparition suffirait à éteindre la jalousie. Son essence, elle l’avait crue laminée dans ce dernier combat qui avait transformé le frère, l’enfant en serpent, et avait ajouté au désespoir le dégoût, en lui faisant commettre l’irréparable. Toutefois, quelque part, dans la fureur des tempêtes ravageant le ciel, dans la poussière du sol Vertanien, dans les feuilles des forêts vertes, dans les œuvres d’anciens amis étaient demeurés des poussières de son cœur.

Et voici que le Mal à nouveau avait frappé, des mots avaient troué le vide pour concentrer les cendres de sa conscience, éveillant les germes du passé. L’éveil s’était fait, douloureux. La souffrance avait tordu les atomes, rassemblé les pensées dispersées, condensé la brume en embryon, l’innommable s’était accompli. De l’ancien renaquit le nouveau, de l’immortel, le mortel.
La renaissance en cauchemar, élancement physique des chairs se régénérant, torture de l’esprit condamné à se limiter à l’objectivation. Des jours de supplice où l’âme demande grâce, où le putride implose en aiguillons de douleur, irradiant un cerveau défait. Des nuits à se gauchir à l’enfer démesuré pour enfin réaliser la transformation effroyable, au prix exorbitant.

Qu’importe ! Elle fut, elle est, elle sera.

Immédiatement le futur s’était inscrit, la trêve déchirée. Elle serait épine, poison, elle donnerait la mort sous ses étreintes chaleureuses.

Une apparence déjà : Pour l’instant pas de nom, pas de sexe, elle resterait cachée sous d’éphémères altérations jusqu’à ce que la lumière assombrisse les malfaisants de sa noire évidence, que des états soient entachés de fulgurantes destruction. Embraser la galaxie sous les feux scintillants du métal chauffé au rouge, teinter la voûte céleste du sang répandu, répugnant et impudique de l’esclave.

La puissance ensuite : un état, une flotte, des généraux, travestissements futiles destinés à tromper des esprits matérialistes guidés de vanité. Ce serait, puisqu’il le fallait. L’état demeurerait dans l’anonymat, n’aurait aucun but, ne tiendrait aucun rôle. Il rejoindrait la foule des états conspués, de ceux qui servent d’alibis et de greniers aux Grands.
D’ailleurs, au vu des soubresauts animant la galaxie, était-il bien utile de participer à ces simulacres débats organisés par des esprits fuligineux? La vérité est un prisme que déforment à leur gré les orateurs, l’agressivité maquille l’incompétence. Ah ! comme elle comprenait les déceptions de certains dont l’évidente éloquence n’était comprise que d’un petit nombre. Parler pour exposer des faits ! Quand les mots seuls apportent plaisir !

La révélation finale, longtemps dissimulée sous la fragilité, se ferait dans le rouge sang transmutant la noirceur du mal.

L’entité frémit et s’ordonna. Le fantôme devint chair, l’action remplaça l’observation

Pour commencer préserver l’anonymat en usant de l’artifice bien connu des réprouvés, bannis hier ou demain de la Corporation. Elle se moquait d’en être, puisque son âme, son essence venaient d’être souillées. Bien ingénieux, ou innocents ceux qui croyant la connaître s’imagineraient retrouver sous tel nom, une référence, sous tel phrasé émanant d’un jeune chef d’Etat, une rémanence, sous telle progression, une maîtrise prouvée dans le passé. L’absurdité, l’incohérence pour pilotes suffiraient à déjouer l’espionnage.

La patience ensuite, ce n’était rien au vu de l’objectif. Elle avait pour elle l’éternité de l’absence.
Et l’amour, si longtemps son guide, serait remplacé par la haine qui la consumerait dans l’étreinte fatale, dans la chute où elle s’enchainerait au mal pour mieux le vaincre. Elle avait en son temps professé l’humanité, tenté l’impossible réconciliation, retenu ses coups par pitié. Rien ne saurait dorénavant la toucher. Elle n’était plus rien, n’avait plus rien à perdre, puisqu’on était allé la chercher dans le néant, elle y remporterait son prix, l’âme de l’autre.

Une planète de la galaxie, un état minuscule arraché aux limbes du néant. Une existence de papier et une annonce en forme de boutade. Déjà la curiosité s’éveille, des invites se font, des pièges sont tendus.

Un seul sait.

Pour le reste elle se tait et attend…
Boostée par Dark-Angel et Spatouille. Comme promis ma flotte arbore leurs drapeaux.
Avatar de l’utilisateur
Eros
Messages : 47
Inscription : 03 janv. 2009, 09:07

Re: Sidération

Message par Eros »

Le vent soufflait le chemin du destin.

En ces lieux, le chant de la quête éternelle l’appelait de ses mélopées vers le mythe immatériel. Enfant de Vertana, dès sa plus tendre enfance, lui fut révélée l’histoire sans fin de l’abjecte Abomination. Ses illustres ancêtres, liés aux serment sans faille de leurs armes passionnées l’avaient éradiqué dans un flot de feu vengeur. Vermine persistance, celle-ci reprit forme sous les traits d'un être pathétique, mû par la soif insatiable de reconnaissances complaisantes.

Eros, guidé par une invisible force déterminée, se matérialisa dans le présent donné par Yazuia pour sceller le pacte des retrouvailles. L’impitoyable lutte contre la bête approchait à grand pas, encore une fois, les siens, alliés aux délicieux sortilèges du secret devraient annihiler le néant qui de ses mots calculés, déjà tissait sa toile.

L’araignée, immonde femelle sans vie, de ses fils entrelaçait les ramifications du protectionnisme. Des membres de prestigieuses familles, par le charme vénéneux de ses mots calculés se laissèrent envoûter. Triste vision de la faiblesse mortelle succombant aux caresses insipides, sans passion de la bête. Les pantins sans volonté reprenaient vie entres ses doigts crochus. L’altération de l’esprit critique au profit de la soumission.

Le temps du pardon sans réponse était révolu. Trop de clémence à l’autre fut offert, lui donnant l’éphémère impression du jouissif triomphe. L’absence voulue par les nôtres en guise d’offrande ne fut reçue. L’abomination, de ses certitudes malignes se leurra sur le silence. Nul autre choix que celui du sang, le chemin de la purification des idées en guise de prémices au génocide annoncé.
Comme ses ancêtres, il devrait parcourir un long chemin parsemé d’embuches innombrables, avant d’atteindre les terres de la pensée corrompue. Le premier acte, de la funeste pièce débutait par le retour de l’entité spectrale issue des limbes de Vertana. La magicienne de retour, l’alliance ancestrale de nouveau se formait pour liquéfier le mur du néant.

Eros, de son regard azuré, plongea dans l’émeraude de l’autre. De cet échange naquit la profonde conviction que, sur les pas de Volcano l’histoire de nouveau se jouerait de l’Infâme. Ils savaient tous deux, que le venin userait comme à son habitude de ses armes de prédilection. Manipulation, caresses des faibles, larmes de chimère, tous les stratagèmes seraient livrés pour lui éviter l’honneur des armes. Le temps n’avait plus de sens, d’importance. La détermination de l’union engendrerait l’illumination sur les ténèbres. La chose dans l’infecte putride devait retourner se tourmenter.

Eros, d'un geste révérencieux de la main, invita le spectre au festin des mots.
Membre du MLGM (Mouvement pour la libération des Geeks Cogestionnaires Maltraités)
Sauvez nous de la tyrannie de nos cogestionnaires :'(

Image
Stanford
Messages : 160
Inscription : 19 févr. 2008, 22:53

Re: Sidération

Message par Stanford »

Une

La brumeuse s’incline. Les regards lui donnent consistance; leurs rêves, leurs cauchemars, son apparence.

Du songe d’un regard azuré, elle reçoit l'émeraude de ses yeux, l’ébauche se libère de l'incertitude, devient humaine et se fait femme.
Une robe de brume, une silhouette longiligne, le feu d’un regard d’eau verte, cette étrange chevelure volée à la blancheur des cygnes, un visage pâle et anguleux où les hautes pommettes se relavent de rose et la gorge s’esquisse en rondeur moelleuse. Se révèle une apparence, celle qu'elle prendra pour lui. Les muscles jouent sous la peau albe réveillant des plaisirs endormis. Elle avait oublié les petits bonheurs de l’existence ; elle s’enivre de sentir à nouveau la morsure du soleil en délicate torture, la pluie ruisseler sur son corps musclé, l’air pur envahir ses poumons, le chant des oiseaux frissonner de leurs plaintes, et ces douceurs affûtent la haine.

Elle était ailleurs, la voici ici et maintenant, ne pas s'essouffler à narrer l'indicible.

Elle traverse les jardins de la Corporation dans un crépuscule nimbé du sang futur. Des fleurs magnifiques exhalent leurs putrides parfums de décomposition. Le soleil menteur les a déserté qui les auréolait de trompeuse beauté ; le soir, elles révèlent leur véritable nature : les corolles diaprées deviennent noires de venin, les parfums subtils empoisonnent l'air de vapeurs délétères.
Elle s’approche d’un couple enlacé, croyant réchauffer son âme à la chaleur de l’amour épié. Elle n’en retire qu’une étrange froideur. C’est l’heure où les couples se trompent en vaines promesses et serments apostats, où les amis se détournent et trahissent. C’est l’heure du désespoir et de la haine quand le noir révèle le revers des êtres. Dans une autre existence, elle aima le soleil, crut en l’amour, en l’amitié.
Maintenant, c’est la nuit qui l’attire. Sa vérité se révèle à l’encre des étoiles.

L’ombre se meut et rejoint une porte dérobée dans les jardins hypocrites. Des couloirs s’enchevêtrent pour orner l’ennui de coalitions avortées, sans cesse renouvelées, au gré des humeurs volatiles. Elle a rendez vous. Certaines portes se font enchanteresses, elle sait depuis longtemps le chant des perfides sirènes de l’espoir. Sous les dorures étincelantes, elle reconnaît le chancre du monstre. Derrières des portes miséreuses se cèlent peut être des trésors. Elle fuit les apparences, elle se garde des faux visages de l’amitié.

Deux.

Enfin la salle attendue

Ils savent tous deux que l’Abomination se perd en vaines gesticulations. Des étoiles pâlissent, des alliances se délitent, Cherche bien l’Araignée, dorénavant derrière chaque coup qui te sera porté, à toi ou tes amis, se dissimulera peut-être notre haine !

Il l’attend, bien sûr, à ces noces fixées dans l’éternité.

L’once d’un soupir esquissé. Il se retourne et l’ancien cauchemar expire en un souffle : ces deux là se reconnaissent. Elle colorera le noir de ses jours, il illuminera sa vie en libérant ses mots.

Ils n’attendent plus personne. Peut-on parler de coalition dans ce cas ? Étrange duo et pourtant inscrit en lettres gigantesques dans leur amère destinée…
Le temps se suspend aux ailes du silence.

- Eros bien sûr !

C’est à lui de poursuivre. Elle lui abdique le pouvoir des mots et se désagrège dans l’obscurité du silence.
Boostée par Dark-Angel et Spatouille. Comme promis ma flotte arbore leurs drapeaux.
Avatar de l’utilisateur
Eros
Messages : 47
Inscription : 03 janv. 2009, 09:07

Re: Sidération

Message par Eros »

Il contemple la renaissance espérée. Formes parfaites de la nymphe matérialisée par les tourments de l’âme.

La nuit, ténébreuse complice de leur pacte, de son pudique silence s’efface pour laisser place au commencement. Le jardin, de la douce odeur âcre de la mort s’imprègne sur son passage. Les émeraudes du regard reflètent le souffle nouveau de la vie. La brume confère à l’endroit le songe troublant de l’irréel.

Eros, de ses foudres hypnotiques, fixe l’incarnation de l’instrument de la rédemption promise. La brise, des ses imperceptibles ailes, attise les braises de la volonté commune. En cet endroit se trame l’avenir d’un monde. La servitude, imposée par l’infamie, sur son sort sera fixée. Nul besoin de quémander l’écoute compatissante des peuples de Galactica. L’arme repoussante de l’abjecte n'influera pas notre destinée.


Le principe de l’annihilation de l’abomination est adopté. Les procréateurs des combines, de par leur ignorance ne pourront se revendiquer que de la décadence. Nul autre que toi n'est plus à même de comprendre le jeu de dupes que cette chose, sans courage propre, insuffle aux faibles par sa verve.

Triste vision que celle du nouveau lieu où la bête se terre, dans la certitude du refuge inviolable. Ensemble hétéroclite, histoire douteuse de ses membres. Le passé, pour seul prestige s’évapore devant les écarts du présent. Non vraiment, le succube pressé par l’effroi n’a pu choisir que l’abusive excellence de façade.

Illustres ancêtres déshonorés par leurs cupides descendants sans âme, que de mots inutiles pour n’accoucher que d’une entité bercée par la cécité du narcissisme. Ne parlons pas des autres, leur passé est éloquent, point besoin de développer l’argumentaire du ridicule. Galactica de ses quolibets déjà résonne, n’ajoutons pas la vérité aux rires. Cela entrainerait les créateurs dans le vent de la complication justifiée.

Il suffit pour s’en convaincre, de savoir que l’une de leur nouvelle recrue n’est autre que le descendant de celui qui fut la victime exécrée de deux légendes entachées à jamais par les crimes de la génération présente. Diffamation, insultes, railleries, étaient le lot quotidien des ses ancêtres. Accepter de nier l’évidence de la mémoire pour se retrouver larbin des persécuteurs de votre histoire ! Autre particularité croustillante à souhait, les Pères de ladite recrue avaient, à leur époque, semé le chaos sur le sol putride de l’Abomination.

Une fois de plus, les mots de la difforme créature lui valurent de s'affronter à la brutale vérité. Triste spectacle que le sacrifice des principes au profit d’une hypothétique sécurité.


Eros se tut, son regard perdu dans l’obscurantisme déjà se fige…
Membre du MLGM (Mouvement pour la libération des Geeks Cogestionnaires Maltraités)
Sauvez nous de la tyrannie de nos cogestionnaires :'(

Image
Stanford
Messages : 160
Inscription : 19 févr. 2008, 22:53

Re: Sidération

Message par Stanford »

Elle rit.
  • Le monde cascade

    en perles de joie

Elle rit.
  • Le prince lui a rendu

    son humanité



Procréateurs de combines !

Et le rire devient fou, emporte les tourbillons de la haine. Les larmes perlent aux paupières, la logique n’est plus. L’émeraude concède l’admiration, applaudit la trouvaille. Puis elle se ressaisit, il sera temps de vivre ou de mourir quand l’Abomination aura expié ses péchés.


Entre eux, l’accord parfait, puisé à la vie même. Peu de mots échangés pour qui se comprend. Les sous-sol de la confédération avec leurs dédales insondables offrent à leurs desseins une intimité souhaitée. D’un coin de muraille, ils se font une salle de réunion confortable où leurs plans s’esquissent pour modifier l’avenir.

Alors Le ciel s’entr’ouvre sur un futur libéré. Maintes fois elle a désespéré pour finalement le laisser seul dans son combat éternel. Cette fois pourtant, tout est différent, elle en est sûre. Elle devra faire ses preuves. Mais elle sait qu’aucune manigance, aucun travestissement ne pourra la toucher puisqu’elle a rompu tous les liens, réduit en cendres les anciennes attaches.

Elle sait combien Eros a souffert sous les attaques sans cesse renouvelées. Il a tenu bon, quand elle s’est enfuie, mais la vipère au lieu de se contenter de cette victoire a continué de lancer son venin. Jusqu’à la toucher, provoquant sa colère et son retour. Ils sont si peu d’ailleurs, à savoir pourquoi .

Tu sais comme moi que l’Abomination ne lâche pas ses proies. Toi, moi, d’autres peut-être, ma désertion en holocauste n’a pas suffi à sa satisfaction. Elle veut ton annihilation.

La voix presque enfantine vibre du cristal de la vérité. Il y a ce qu’elle ne dit pas, pourtant, le désir proclamé de l’araignée de ridiculiser en public, mais pas dans un combat honorable, celui qui s’oppose à elle, qui a su le premier percer la véritable nature du monstre.

J’ai un plan, le voici … Le vert d’eau dans l’azur, l’eau brûlante dans le ciel tempête, les grandes lignes sont échangées alors que les murs retiennent leur souffle pour mieux écouter et apprendre.

D’une simplicité prometteuse, le plan ne prévoit que son intervention à elle. Elle, dont l’anonymat et l’isolement garantissent le succès. Elle qui enfin se jette dans la bataille quand jusqu’ici elle ne faisait que retenir son bras à lui. Ils s’en tiendront à la plus grande prudence, eux seuls sont initiés, elle n’a besoin que de lui. Ils ne sous-estiment pas la bataille à livrer, ils savent d’expérience combien les cœurs sont fragiles et comme l’Abomination facilement étend son pouvoir. Toutefois leur union scellera le destin.

Mais voici qu’ils sont trois : sur un sifflement de la jeune femme, un bruit d’aile, une étrange alchimie s’opère :

Un phénix darde sur eux l’éclat de ses yeux pairs. Il tend à chacun une plume blanche qui devient hyaline alors qu’ils s’en saisissent. Et une voix d’airain les prend en ses filets. :

Chaque fois que vous aurez à éprouver la sincérité d’un ami, faites lui tenir quelques instants cette plume, au contact d’un cœur souillé, elle deviendra noire.

Et le destin jette ses dés dans la corne d’abondance, tandis que l’oiseau légendaire les laisse à leur perplexité.
Boostée par Dark-Angel et Spatouille. Comme promis ma flotte arbore leurs drapeaux.
Stanford
Messages : 160
Inscription : 19 févr. 2008, 22:53

Re: Sidération

Message par Stanford »

La brume se liquéfie, les branches du passé se défont tandis que se conjure l’avenir. Elle est une, puis deux, puis tant à la fois, hier s’abolit, lui étreignant le cœur. Le prix à payer est élevé. Nul ne l’en avait prévenue. Nul ne sait à l’avance. Nul ne saura jamais. Et déjà, elle le fournit, dans le sang, dans cette moitié d’elle nécrosée, dans l’autre qui cherche encore et toujours l’inaccessible et finalement se retrouve en enfer. L’enfer, elle en vient, elle croyait le connaître et en avoir fait le tour, mais voilà que la renaissance en élargit les bornes et lui montre à nouveau l’inconcevable.

Alors puisqu’il le faut, elle y puise de nouvelles forces pour se jeter à nouveau dans un simulacre de vie. Mais sous les faux semblants, sous les artifices, elle reconnaît l’éternel ennemi. L’absence est là toujours, qui de son poids troue la muraille pour en faire une dentelle éphémère et fragile. Après, cela n’est rien, le deuxième rempart tient encore.
Et les autres qui regardent et ne voient pas, qui entendent mais n’écoutent pas.

Trêve de cauchemars embrumés. Sa vie n’est plus, elle s’est enfuie quand l’Autre en a emporté le premier vestige et les mots qu’elle voudrait prononcer n’ont point leur place ici
Futilités et fadaises. Soit ornons, donnons leur de l’épaisseur en les ocrant d’une ombre de vie. Puisque d’autres mots sont donnés en lieu et place de ceux qui crient dans son cœur, n’en privons pas les sangsues ou les vampires affamés et que le spectacle continue.

Et la foule criera bravo quand elle mourrait encore et toujours sous les coups répétés, et la foule applaudira à ces cœurs en lambeaux, et le manège continuera de tourner jusqu’à faire frémir les ancres libres des bateaux fantômes.

Allons, il est temps pour elle de répondre aux questions qui s’idéalisent d'une soi-disant vérité mais n’osent encore l’affronter en face. Elle ira comme toujours pour élever haut et fort ces murmures qu’elle gardait, qu’elle ne taira plus jamais.
Ainsi donc quelque part, L’abomination se plaint et s’élève pour que la voix de la brume soit couverte, recouverte sous les cendres de la censure. Et comme satisfaction ne lui est donné, elle s’en prend aux censeurs, comme on s’en prend au doigt qui montre le roi nu. Et elle foule au pied l’amitié, la sacrifiant à l’orgueil, sans même une pensée, sans même un regard pour les ravages qu’elle peut faire.
Est elle donc aveugle, L'Abomination ? Ne sait-elle pas que sous les mots, il y des cœurs, ne voit-elle pas que celui qu’elle foule ainsi de son mépris lui est supérieur en tout point ? Et quand elle s'enorgueillit de l'avoir tiré du néant, ne voit-elle pas qu'elle exige la reconnaissance du sang comme une mère indigne et possessive? Ne sait-elle pas que seul le talent bien rare qu'il possède, lui suffit pour illuminer de brillants nos existences indignes?

Et la brumeuse se conforte alors dans la vérité de ce combat. Elle a douté souventes fois de sa légitimité, ce dernier épisode la rassure et lui entrouvre le chemin. Elle est et restera. Car seule sa présence assurera un garde-fou.
Et déjà la folie continue, engendrée par la peur. Oui, l’abomination a peur! Il suffit donc d’une voix de cristal et d’une brumeuse apparence.
L’autre avait touché elle ne touchera plus.
Et elle, soudain change d’apparence, tour à tour putain, favorite d’un pervers et guimauve. Car cela qui s’est dit ne pourra être défait. Les mots vivent leur vie bien après qu'ils aient été lancés, plus meurtriers que des pistolets. Alors elle s’en pare et de chaque apparence, tire vanité. De chacun de ces mots, elle se fait gloire pour mieux porter aux fonts baptismaux sa nouvelle légende.
Elle n’a jamais parlé contre l’abomination seulement en public, et devant elle. Que l’autre ose si elle en a le courage venir lui dire que ceci est faux qu’elle a rêvé ces calomnies, ce venin sur son passage. Pour une fois la dernière ?

Il n’y a pas que la vérité qui blesse mais rien de tout cela ne tue n’est-il pas ?

Les plans ne changent pas, les univers se dissolvent, le cœur des êtres reste le même. Et le pardon est passé d’âge.
La vérité n’a pas besoin de phrases, mais contre le mensonge la haine et la calomnie celles-là sont la meilleur attaque.
Boostée par Dark-Angel et Spatouille. Comme promis ma flotte arbore leurs drapeaux.
Répondre