Je les hais ! Tous autant qu'ils sont. Ces chiens, ces infidèles, ces athées. Sous le faux masque de l' innocence il se pavanent dans les rues, leur face transpirant dans le plus grand secret de haine et de mépris.
Ils ne cessent de nous envahir, poursuivre leurs crimes sacrilèges, et nous étouffent sous leur nombre et leur mensonges. Ils se veulent les maîtres du Lievanta et nous apposent de force les ficelles diaboliques qui les tirent.
Je les excrès, je les maudit, je les hais. Que l'enfer jaillisse de leurs entrailles et les transforme en tas de fumier, la seule existence qu'on leur peut concéder.
Ils pensent que nous avons oublié. 49 ans plutôt, le Lievanta était défait par leur seule faute, ils ont conspiré contre la Sainte mère. Oui... Une vaste conspiration en accord avec les hérétiques étrangers et les démons.
Je les hais, je ne souffrirai plus outre de les voir afficher leur satisfaction d'avoir affaibli l'ordre Baginien en fermant les yeux et en restant les bras croisés. Je me dois d'agir.
Sous le faux manteau de la tolérance ils osent afficher leur croyances paiennes avec leur fichus croix de pacotilles, blasphémant éhonteusement mais tout en subtilité. A tel point que plus personne ne réagit à ce sacrilège attentat. En réalité ils prévoient d'exterminer les fidèles baginiens, les irréductibles, les bons croyants comme moi. Je le sais, je le sens.
Ces traîtres fourbes et sournois comme leur maîtres, n'attendent qu'une chose : Que nous leur tournions le dos !
Et les autorités, ces faibles, ces lâches, ces crédules qui provoquent la colère de Bagina par leur refus du sang versé de l'hérétique... Ils accèdent à tous leur caprices, à toutes leur demandes par souci de tôlérance, d'apaisement social et d'unité du peuple nous assènent-ils sans arrêt.
Les imbéciles, les ignorants... Les hérétiques lorsqu'ils passeront de minorité à majorité ne feront pas autant de détails. C'est aujourd'hui que le coup doit être porté.
N'ont-ils point compris que le combat ultime contre l'hérésie se poursuivait en sous-main ? Fallait-il qu'ils oublient le pacte qu'ils ont signé avec les démons qui ne prendra fin qu'à l'erradication total des notres ? Ah dans quel malheur est embourbé notre pays !
L'unité du Lievanta n'est possible que dans la vrai foi, nous n'acceptons pas les vermines. Leur seul droit ? Celui d'être pourchassé, traqué et éliminé. Ils doivent cesser d'exister et nous laisser vivre en paix dans la lumière.
Mais voilà qu'on leur autorise s'il n'y a violence à porter leur religion, à prier un autre dieu autre que la vrai, la seule. Ah j'enrage à cette pensée ! Quel temps de malheur ! Un poison incrusté dans les veines de tous les bons liévantains, les fidèles baginien.
Bagina Ô ma grande et belle déesse pourquoi m'as-tu fais l'affront d'être né en cet époque si terrible?
Est-ce une épreuve ? Oui.......oui... une épreuve...C'est sûrement ça.
Le Lievanta doit être allégé et apaisé de ces mortels souffrances, lavé de ces affronts répétés et purifié de cette engeance impure et sale. Je le ferai, Pour toi ma déesse... Qu'importe le temps que cela prendra, c'est un combat qui pourra être éternel, je ne faillirai pas à ma tâche. La lumière doit nous revenir de droit. Bagina, donnes moi la force !
A qui le tour aujourd'hui ? hmmm... Cet homme là juste devant moi, non plutôt cette femme à l'autre bout de la rue.... Oui elle !
Son air gonflé d'importance, sa façon de se paonner, ses manières superficiels mais surtout cet objet abject qu'elle porte autour du cou. Elle sera parfaite.
L'insolente hérétique ! J' honnit la désinvolture dont elle fait preuve, patience elle subira bientôt le jugement.
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- Farell Xarcias
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Re: Usage Interdit
Le périmètre était établi, la rue quasi vide et tous les étalages de commerce fermés aujoud'hui. Seule la milice fort affairée se tenait sur les lieux en ce matin glacial et peu porté à redresser l'humeur en chute libre des officiers présent. L'homme tout juste arrivé et indifférent aux regards louches qui l'accueillait, avançait avec sérénité tous ceux sur son chemin s'écartant étrangement de façon soudaine, comme si une force invisible les tirait en arrière.
Brun, les cheveux longs noués en catogan et des yeux mauves cachés sous une frange des plus rebelles, cet homme en robe inspirait à la seule perception des sens, confiance et crainte, simplicité et complexité.
Son visage rond et pointu, son regard clair et brouillé teinté en même temps de jovialité et de sévérité, ses expressions autant volontaires que figés, ses gestes d'abord harmonieux puis crispés. Tout indiquait chez lui qu'il ne valait mieux commettre l'erreur de se faire un avis sur lui sans le connaître de manière approfondi. Par ailleurs une aura verte, protectrice, alerte venait parfois l'entourer telle une âme indépendante et fidèle veillant sur son maître. Il n'y eut aucune difficulté à reconnaître en lui un mage.
Celui-ci nommé Jeng Long sans que personne n'ose s'approcher et lui demander ce qu'il faisait ici, s'arrêta un instant mue dans une profonde réflexion, ses yeux mauves transperçant chacune des âmes ici présentes. Ses yeux s'arrêtèrent finalement sur un homme à l'autre bout de l'avenue plongé dans une intense discussion avec d'autres hommes en armes. C'est le sourire aux lèvres que le mage se remit en route, tout droit vers sa cible.
- Bien le bonjour Capitaine. Celui-ci surpris par la voix mi- glaciale mi-chaleureuse, le ton distant et léger se retourna brusquement, ses yeux dévisageant de haut en bas le bonhomme qu'il avait face à lui. Jeng Long arqua un sourcil devant l'absence de réponse, mais ne dit mot.
- Vous voici donc enfin... réussit à grogner le capitaine après quelques secondes.
- Que se passe t-il ? Pourquoi ais-je été invoqué ?
- Nous avons un meurtre sur les bras, le deuxième en trois jours. répondit le capitaine d'un air grave, quelque peu agacé par le peu d'effet que l'annonce provoquait chez le mage. Il était resté de marbre, sans que son expression n'ait changé d'un iota.
- En quoi cela me concerne t-il ? demanda celui-ci, le visage marquant une pointe d' irritation, mais un sourire sincère aux lèvres.
- Nous allons avoir besoin de vous monsieur...
- Long ! Jeng Long. En quoi puis-je vous aider ?
- Et bien avec votre expérience et votre savoir, les deux meurtres en question ont été commis par magie.
- Par magie ? Vous en êtes sûr ?
- Oui. Suivez moi Monsieur Long. Par magie ? Tiens donc ! Il y a bien longtemps que cela n'était arrivé en Lievanta. se dit Jeng. Ils s'avancèrent quelques instant dans la grande avenue puis bifurquèrent et s'enfoncèrent dans un couloir tortueux,lugubre et étroit ou il n'y avait âme qui vive à des kilomètres à la ronde. Un long couloir qui ouvrait la porte à tous les desseins possibles dans l'impunité, la milice n'y foulant le moindre pied la nuit. Ils arrivèrent à destination, des hommes entourant une masse informe étendu sur le sol ocre tout près d'une lucarne sombre. Cette masse n'était autre que le corps décharné de la victime ...
Les officiers s'écartèrent au signe de tête de leur chef et Jeng put constaster par lui même le méfait.. Face à lui, un corps taillaidé,éventré de partout, un corps carbonisé, tâché de sang de partout et parsemé particules bleu indigo tout le long. Tout ça au milieu de signes magiques écrits sur le sol. Alentour les murs étaient fournis en trâces noircis de sortilèges.
- C'est pas beau à voir hein ? dit le capitaine observant du coin de l'oeil la réaction du mage, toujours insondable de l'extérieur mais très certainement chamboulé, perplexe et répugné au fond de lui. Les yeux ont été brûlé, le corps a subi tout un tas de sortilèges sans compter l'usage abusive de l'arme blanche. Une trentaine de coups de coutelas au moins. A première vue la victime a tenté de s'échapper, puis de résister. Sans succès apparemment... Les signes sur le sol, sont dû à un rituel j'imagine.
Bon dieu on a plus vu un tel acharnement bestial depuis une cinquantaine d'année, durant la guerre sainte. Qui a bien pu commettre une telle horreur ? ajouta le capitaine, lugubre, devant le silence obstiné de son compagnon qui s'agenouillait et examinait le corps de la victime. Jeng sortit la main de sa cape et sans toucher le corps il la fit glisser tout le long, les yeux fermé, le visage concentré. Il reprit enfin la parole
- Les coups à l'armes blanches ont été causé avant et après les sortilèges. Il s'est amusé à l'affaiblir avant de la vouloir chaparder par magie. Puis morte, il a dû continuer son oeuvre tout heureux de son crime avec quelques nouveaux coups de coutelas... Seul un fou peut commettre une telle horreur. Capitaine y a t-il des suspect dont le profil peut correspondre à cet acte ?
- Non pas du tout. C'est la première fois que nous voyons un crime d'une telle brutalité. Il y a bien sûr des suspects qui en sont capable mais aucun ne possède la moindre goutte de sang de magie. Il est évident cependant que nous avons affaire à un homme aux grands pouvoirs et extrêmement dangereux. La magie a toujours été libre en Lievanta, j'espère que ce genre d'infâmie ne va pas se répandre et être tôléré , sinon j'ai bien peur qu'on ne retombe dans un nouveau temps de malheur.
-Oui...effectivement. Ainsi les deux meurtres sont du même auteur me dîtes vous. Y a t-il un autre lien entre les victimes à part la cause de la mort ?
- C'est à l'étude. déclara Le capitaine d'un ton laconique sous le regard insistant et inquisiteur du mage. En réalité Jeng en était sûr, ils n'avaient strictement rien trouvé jusqu'à aujourd'hui. Il se releva.
- Très bien je vous aiderai Capitaine. Je ferais tout pour retrouver ce meurtrier. A n'en point douter il recommencera bientôt. S'il y a une chose que j'arbhorre c'est bel et bien qu'on fasse usage de la magie de cette façon si infâme. c'est une honte, une injure à notre profession, à notre nature et à ce que nous devons représenter. Le capitaine ne sut si l'homme était en colère ou s'il jouait la comédie. Il avait parlé d'une voix forte et empli d'émotion, mais son visage restait figé,et même presque indifférent. Seule la lueur dangereuse de ses yeux mauves et l'aura verte réapparu quelques secondes apportait la certitude de sa détermination. Il se contenta d'hocher la tête. Jeng Long s'inclina et retournait déjà sur ses pas, quittant le capitaine qui lui lança à haute voix.
- Le gouvernement est préoccupé et souhaite que ce soit reglé rapidement. Nous comptons grandement sur votre aide pour faire la lumière sur cette affaire.
Jeng sans se retourner :
- Ce sera fait, ne vous inquietez pas. Ah et un conseil, ne montrez pas le corps à la famille de la défunte. Nous n'avons pas besoin de gérer en plus de cette affaire, de gérer une crise d'hystérie du peuple. Faîtes croire à un vulgaire assassinat. A bientôt.
Brun, les cheveux longs noués en catogan et des yeux mauves cachés sous une frange des plus rebelles, cet homme en robe inspirait à la seule perception des sens, confiance et crainte, simplicité et complexité.
Son visage rond et pointu, son regard clair et brouillé teinté en même temps de jovialité et de sévérité, ses expressions autant volontaires que figés, ses gestes d'abord harmonieux puis crispés. Tout indiquait chez lui qu'il ne valait mieux commettre l'erreur de se faire un avis sur lui sans le connaître de manière approfondi. Par ailleurs une aura verte, protectrice, alerte venait parfois l'entourer telle une âme indépendante et fidèle veillant sur son maître. Il n'y eut aucune difficulté à reconnaître en lui un mage.
Celui-ci nommé Jeng Long sans que personne n'ose s'approcher et lui demander ce qu'il faisait ici, s'arrêta un instant mue dans une profonde réflexion, ses yeux mauves transperçant chacune des âmes ici présentes. Ses yeux s'arrêtèrent finalement sur un homme à l'autre bout de l'avenue plongé dans une intense discussion avec d'autres hommes en armes. C'est le sourire aux lèvres que le mage se remit en route, tout droit vers sa cible.
- Bien le bonjour Capitaine. Celui-ci surpris par la voix mi- glaciale mi-chaleureuse, le ton distant et léger se retourna brusquement, ses yeux dévisageant de haut en bas le bonhomme qu'il avait face à lui. Jeng Long arqua un sourcil devant l'absence de réponse, mais ne dit mot.
- Vous voici donc enfin... réussit à grogner le capitaine après quelques secondes.
- Que se passe t-il ? Pourquoi ais-je été invoqué ?
- Nous avons un meurtre sur les bras, le deuxième en trois jours. répondit le capitaine d'un air grave, quelque peu agacé par le peu d'effet que l'annonce provoquait chez le mage. Il était resté de marbre, sans que son expression n'ait changé d'un iota.
- En quoi cela me concerne t-il ? demanda celui-ci, le visage marquant une pointe d' irritation, mais un sourire sincère aux lèvres.
- Nous allons avoir besoin de vous monsieur...
- Long ! Jeng Long. En quoi puis-je vous aider ?
- Et bien avec votre expérience et votre savoir, les deux meurtres en question ont été commis par magie.
- Par magie ? Vous en êtes sûr ?
- Oui. Suivez moi Monsieur Long. Par magie ? Tiens donc ! Il y a bien longtemps que cela n'était arrivé en Lievanta. se dit Jeng. Ils s'avancèrent quelques instant dans la grande avenue puis bifurquèrent et s'enfoncèrent dans un couloir tortueux,lugubre et étroit ou il n'y avait âme qui vive à des kilomètres à la ronde. Un long couloir qui ouvrait la porte à tous les desseins possibles dans l'impunité, la milice n'y foulant le moindre pied la nuit. Ils arrivèrent à destination, des hommes entourant une masse informe étendu sur le sol ocre tout près d'une lucarne sombre. Cette masse n'était autre que le corps décharné de la victime ...
Les officiers s'écartèrent au signe de tête de leur chef et Jeng put constaster par lui même le méfait.. Face à lui, un corps taillaidé,éventré de partout, un corps carbonisé, tâché de sang de partout et parsemé particules bleu indigo tout le long. Tout ça au milieu de signes magiques écrits sur le sol. Alentour les murs étaient fournis en trâces noircis de sortilèges.
- C'est pas beau à voir hein ? dit le capitaine observant du coin de l'oeil la réaction du mage, toujours insondable de l'extérieur mais très certainement chamboulé, perplexe et répugné au fond de lui. Les yeux ont été brûlé, le corps a subi tout un tas de sortilèges sans compter l'usage abusive de l'arme blanche. Une trentaine de coups de coutelas au moins. A première vue la victime a tenté de s'échapper, puis de résister. Sans succès apparemment... Les signes sur le sol, sont dû à un rituel j'imagine.
Bon dieu on a plus vu un tel acharnement bestial depuis une cinquantaine d'année, durant la guerre sainte. Qui a bien pu commettre une telle horreur ? ajouta le capitaine, lugubre, devant le silence obstiné de son compagnon qui s'agenouillait et examinait le corps de la victime. Jeng sortit la main de sa cape et sans toucher le corps il la fit glisser tout le long, les yeux fermé, le visage concentré. Il reprit enfin la parole
- Les coups à l'armes blanches ont été causé avant et après les sortilèges. Il s'est amusé à l'affaiblir avant de la vouloir chaparder par magie. Puis morte, il a dû continuer son oeuvre tout heureux de son crime avec quelques nouveaux coups de coutelas... Seul un fou peut commettre une telle horreur. Capitaine y a t-il des suspect dont le profil peut correspondre à cet acte ?
- Non pas du tout. C'est la première fois que nous voyons un crime d'une telle brutalité. Il y a bien sûr des suspects qui en sont capable mais aucun ne possède la moindre goutte de sang de magie. Il est évident cependant que nous avons affaire à un homme aux grands pouvoirs et extrêmement dangereux. La magie a toujours été libre en Lievanta, j'espère que ce genre d'infâmie ne va pas se répandre et être tôléré , sinon j'ai bien peur qu'on ne retombe dans un nouveau temps de malheur.
-Oui...effectivement. Ainsi les deux meurtres sont du même auteur me dîtes vous. Y a t-il un autre lien entre les victimes à part la cause de la mort ?
- C'est à l'étude. déclara Le capitaine d'un ton laconique sous le regard insistant et inquisiteur du mage. En réalité Jeng en était sûr, ils n'avaient strictement rien trouvé jusqu'à aujourd'hui. Il se releva.
- Très bien je vous aiderai Capitaine. Je ferais tout pour retrouver ce meurtrier. A n'en point douter il recommencera bientôt. S'il y a une chose que j'arbhorre c'est bel et bien qu'on fasse usage de la magie de cette façon si infâme. c'est une honte, une injure à notre profession, à notre nature et à ce que nous devons représenter. Le capitaine ne sut si l'homme était en colère ou s'il jouait la comédie. Il avait parlé d'une voix forte et empli d'émotion, mais son visage restait figé,et même presque indifférent. Seule la lueur dangereuse de ses yeux mauves et l'aura verte réapparu quelques secondes apportait la certitude de sa détermination. Il se contenta d'hocher la tête. Jeng Long s'inclina et retournait déjà sur ses pas, quittant le capitaine qui lui lança à haute voix.
- Le gouvernement est préoccupé et souhaite que ce soit reglé rapidement. Nous comptons grandement sur votre aide pour faire la lumière sur cette affaire.
Jeng sans se retourner :
- Ce sera fait, ne vous inquietez pas. Ah et un conseil, ne montrez pas le corps à la famille de la défunte. Nous n'avons pas besoin de gérer en plus de cette affaire, de gérer une crise d'hystérie du peuple. Faîtes croire à un vulgaire assassinat. A bientôt.
Re: Usage Interdit
Passent les mois et les années, presque un demi-siècle déjà que Lievanta s’est enfoncée dans la fureur et la désolation, et le temps depuis a coulé mais n’a pas effacé les horreurs des mémoires; il n’a pas non plus rétabli Lievanta la superbe en sa splendeur.
Toutefois on sent ici et là les prémices du redressement : Lievanta la fière et l’orgueilleuse a plié, elle ne rompra pas.
Et comme de coutume, le commerce ouvre le bal de la renaissance; dans les petites ruelles du quartier marchand à nouveau fleurissent les échoppes bigarrées et hétéroclites, à nouveau l’animation règne et les marchands s’invectivent. Et même si les échoppes n’ont pas retrouvé leur lustre d’antan, les marchandises se faisant encore rares, la convalescence s’amorce.
Au milieu des chalands encore peu nombreux, elles sont deux à déambuler dans les ruelles étroites, attirant les regards. Et leur babillage futile, leurs rires sont autant d’hommages à la paix recouvrée. La blonde et la brune si différentes et semblables à la fois se tiennent par la taille.
Regarde Lharka ces belles étoffes …Tu crois que ça m’irait ? Et de se draper dans un tissu bleu.
Mounira est très apprêtée comme à son habitude : lourd chignon retenu par des barrettes ornées d’améthyste assorties à ses yeux, maquillage outrancier à la dernière mode, fard bleu sur la peau blanche, yeux et lèvres peints de noir, mais le charme procède d’ailleurs : ce ventre gonflé, ces seins alourdis par la promesse d’un fruit à venir.
La jeune brune plus grande qu’elle est vêtue d’une toge blanche qui met en valeur son teint mat et sa taille svelte, elle ne porte aucun maquillage, sa coiffure courte, ses yeux noirs soulignent une féminité toute de délicatesse et discrétion.
Mounira ton mari a bien recommandé que tu ne te fatigues pas.
Un éclat de rire l’interrompt:
Foutaises je ne me suis jamais sentie aussi bien que ces dernier mois.
Et c’était vrai depuis que la communion passionnée des cœurs et des corps s’était concrétisée, Mounira avait acquis cette plénitude et cette lumière que seules connaissent les femmes enceintes. Elle avait pris place dans la lignée des porteuses de vie et devenait la vie même.
Et cela même était un défi aux horreurs qui avaient ravagé Lievanta.
Quoi de plus symbolique en effet que cet enfant né de l’union de la fille d’une des plus grandes et nobles familles de Lievanta et du fils du chef de la nouvelle religion responsable de la chute de la cité. Par l’amalgame des sangs serait pardonné le sang versé.
C’est pourquoi Mounira adressait un sourire contagieux à tous ceux qui la croisaient pour partager un peu de son bonheur, communiquer un peu de sa vigueur et de sa foi en demain.
Tu sais j’ai rêvé cette nuit que ce serait une fille, elle me ressemblera et son père en sera fou et quand viendra l’adolescence je me sentirai exclue par leur complicité muette.
Et si c’était un garçon ?
Alors il ressemblera à Akénor et je serai la plus heureuse des mères.
L'apparente futilité des deux jeunes femmes cachait un engagement plus profond qu’elles seules connaissaient.
La guerre avait laissé des traces loin des beaux quartiers où se tenaient leurs demeures, et toutes les deux en grand secret s’évertuaient plusieurs fois par semaines à panser des plaies, raccommoder des cœurs et apporter réconfort dans un quotidien de privations . Et c’était un combat éperdu où les victoires se faisaient dérisoires par rapport au but visé.
Car au fond d’elle-même Mounira savait que tant de bonheur ne lui était pas crédité gratuitement et qu’un jour ou l’autre il lui en faudrait payer le prix. Alors quand dans sa généreuse spontanéité elle embrassait un alcoolique scrofuleux sur les deux joues, déclarant à une Lharka interdite que c’était justement ceux que l’on avait le moins envie d’embrasser qui en avaient le plus besoin, inconsciemment elle essayait de conjurer le sort.
Lharka et elle avaient été élevées dans une de ces nouvelles religions qui fleurissaient sur Lievanta, religion d’amour, de tolérance et de respect mais dans chacun des natifs de la cité, il restait un peu de la crainte inspirée par la cruelle et sanguinaire déesse Bagina.
Alors tandis que Mounira tentait de se dédouaner, Lharka cachait sa peur
Toutefois on sent ici et là les prémices du redressement : Lievanta la fière et l’orgueilleuse a plié, elle ne rompra pas.
Et comme de coutume, le commerce ouvre le bal de la renaissance; dans les petites ruelles du quartier marchand à nouveau fleurissent les échoppes bigarrées et hétéroclites, à nouveau l’animation règne et les marchands s’invectivent. Et même si les échoppes n’ont pas retrouvé leur lustre d’antan, les marchandises se faisant encore rares, la convalescence s’amorce.
Au milieu des chalands encore peu nombreux, elles sont deux à déambuler dans les ruelles étroites, attirant les regards. Et leur babillage futile, leurs rires sont autant d’hommages à la paix recouvrée. La blonde et la brune si différentes et semblables à la fois se tiennent par la taille.
Regarde Lharka ces belles étoffes …Tu crois que ça m’irait ? Et de se draper dans un tissu bleu.
Mounira est très apprêtée comme à son habitude : lourd chignon retenu par des barrettes ornées d’améthyste assorties à ses yeux, maquillage outrancier à la dernière mode, fard bleu sur la peau blanche, yeux et lèvres peints de noir, mais le charme procède d’ailleurs : ce ventre gonflé, ces seins alourdis par la promesse d’un fruit à venir.
La jeune brune plus grande qu’elle est vêtue d’une toge blanche qui met en valeur son teint mat et sa taille svelte, elle ne porte aucun maquillage, sa coiffure courte, ses yeux noirs soulignent une féminité toute de délicatesse et discrétion.
Mounira ton mari a bien recommandé que tu ne te fatigues pas.
Un éclat de rire l’interrompt:
Foutaises je ne me suis jamais sentie aussi bien que ces dernier mois.
Et c’était vrai depuis que la communion passionnée des cœurs et des corps s’était concrétisée, Mounira avait acquis cette plénitude et cette lumière que seules connaissent les femmes enceintes. Elle avait pris place dans la lignée des porteuses de vie et devenait la vie même.
Et cela même était un défi aux horreurs qui avaient ravagé Lievanta.
Quoi de plus symbolique en effet que cet enfant né de l’union de la fille d’une des plus grandes et nobles familles de Lievanta et du fils du chef de la nouvelle religion responsable de la chute de la cité. Par l’amalgame des sangs serait pardonné le sang versé.
C’est pourquoi Mounira adressait un sourire contagieux à tous ceux qui la croisaient pour partager un peu de son bonheur, communiquer un peu de sa vigueur et de sa foi en demain.
Tu sais j’ai rêvé cette nuit que ce serait une fille, elle me ressemblera et son père en sera fou et quand viendra l’adolescence je me sentirai exclue par leur complicité muette.
Et si c’était un garçon ?
Alors il ressemblera à Akénor et je serai la plus heureuse des mères.
L'apparente futilité des deux jeunes femmes cachait un engagement plus profond qu’elles seules connaissaient.
La guerre avait laissé des traces loin des beaux quartiers où se tenaient leurs demeures, et toutes les deux en grand secret s’évertuaient plusieurs fois par semaines à panser des plaies, raccommoder des cœurs et apporter réconfort dans un quotidien de privations . Et c’était un combat éperdu où les victoires se faisaient dérisoires par rapport au but visé.
Car au fond d’elle-même Mounira savait que tant de bonheur ne lui était pas crédité gratuitement et qu’un jour ou l’autre il lui en faudrait payer le prix. Alors quand dans sa généreuse spontanéité elle embrassait un alcoolique scrofuleux sur les deux joues, déclarant à une Lharka interdite que c’était justement ceux que l’on avait le moins envie d’embrasser qui en avaient le plus besoin, inconsciemment elle essayait de conjurer le sort.
Lharka et elle avaient été élevées dans une de ces nouvelles religions qui fleurissaient sur Lievanta, religion d’amour, de tolérance et de respect mais dans chacun des natifs de la cité, il restait un peu de la crainte inspirée par la cruelle et sanguinaire déesse Bagina.
Alors tandis que Mounira tentait de se dédouaner, Lharka cachait sa peur
Boostée par Dark-Angel et Spatouille. Comme promis ma flotte arbore leurs drapeaux.
- Farell Xarcias
- Messages : 17
- Inscription : 19 févr. 2008, 19:52
Re: Usage Interdit
Deux femmes...Une félicité étonnante en ces rues, détonnante dans les pensées. Un symbole de renaissance du Lievanta.
Des éclats de rire, deux visages enjouées, l'entrain des grands jours oubliés. L' innocence dans sa plus tendre signification, comme une annonçe de coloration nouvelle en cette cité tout de rouge, d'ocre et de noir cendre malgré les multiples déblaiements répétés de ces dernières annnées. Des couleurs traduisant encore la fragilité de la société. Les murs gardaient toutes les traces des horreurs commises, vivaces et criards demeurraient les tristes gémissements des âmes errantes victimes d'atrocités d'un camps comme de l'autre.
Et pourtant les deux femmes s'amusaient, s'extasiaient, vivaient pleinement leurs instants, étrangères à tous les appels larmoyants ou vengeur de ces âmes. La méfiance dans les comportements, les mains crispés sur ses armes, la pâle frayeur dans les yeux , une manie convulsive de se faire le plus petit possible... Tous ces traîts si caractéristiques du passé acquis de la guerre sainte ou l'on n'osait plus sourire dans la rue de peur que ce ne soit interprété comme une provocation ou un signe de folie de l'autre camps. Des moeurs de la société qui s'étaient perpétués dans le temps, des moeurs dont elles avaient tourné le dos. Cela en partie dûe à cette belle fleur qui s'épanouissait et qu'on appelait liberté de religion s'il n'y a violence et tôlérance même si encore les préjugés persistaient mais que seul le temps et la compréhension dissolueraient totalement.
La douceur dans le reflet de leur yeux, l'amour et la chaleur irradiant de leur échanges, chose encore si rare, si belle, si... étrange. A en toucher jusqu'aux larmes tous ceux qui les observaient et y croyaient fort, très fort. La promesse d'un avenir meilleur, l'espoir de refermer les blessures béantes et repartir sur des bases résolument nouvelles, unis par la souffrance partagée, au delà des différences. Le rêve de voir les jours heureux succéder au malheur et les dernières atrocités devenir vulgaires et funestes souvenirs lointains. Tout cela ils l'appelaient de leur voeux. Les choses évoluaient dans le bon sens mais la pensée d'une nouvelle effusion de sang tenaillait toujours les esprits. Le Lievanta qui se remettait doucement n'était point tout à fait apaisé des ses passions enfouies, tel un âtre tout juste éteint mais que des braises pouvaient soudainement rallumé.
Les deux femmes se tenant à nouveau par la taille, se frayèrent un chemin au milieu de la rue étroite, bondée et bruyante. L'on s'écartait à leur passage tant elles resplendissaient. Une journée passablement agréable mais toutes étourdies de l'ivresse qui les transportaient, celles-ci ne s'aperçurent pas de l'ombre qui les observait fixement depuis un moment.
Un murmure inaudible dans l'agitation ambiante, des yeux voilées injectés de sang, un rictus figé sur le visage, une démarche lente et saccadée. L'ombre suivait pas à pas ses proies, attentifs à leur moindre faits et gestes, s'assurant par des regards inquisiteurs alentour qu'il fondait superbement dans le décor et qu'on ne le compterait seulement comme un vulgaire détail dans ce tableau hétéroclite que représentait la masse.
Il porta son amulette baginien à ses lèvres, la baisota avant de la remettre délicatement sous son manteau, ses lèvres récitant mot pour mot des paroles largement utilisées durant la guerre sainte.
Moi ton humble serviteur j'essaye en te restant fidèle de m'épanouir en toi. Jusqu'à la mort je le resterais. Ni les déchus, ni les hérétiques ne pourront briser ce bouclier de lumière que tu as imposé à mon esprit. Je suis protégé de leur vices et de leur folie.
Bagina ma grande déesse, offres moi donc aussi ton épée que je puisse pourfendre les ténèbres de leur esprits si faibles et corruptibles. Permets moi de les remettre sur le droit chemin. Je porterai ton message de façon éternel et ferais éclater la vérité aux yeux de tous.
Une splendide boutique aux milieu d'autres ridiculisées, ses lourds étalages en bois polie chargées de splendides amphores. Naturellement les deux femmes intriguées et attirées comme beaucoup d'autres s'y arrêtèrent et admirèrent ce qu'elles avaient sous leur yeux. Leur interlocuteur improvisé lui s'évertuait à vanter ses produits.
- Regardez mes damoiselles, des amphores toutes belles, toutes jolies, si solides et si légères. Certaines ont même appartenu à Aylamaria, grande Prophètesse baginienne des temps anciens, tenez celle là par exemple. Touchez ! touchez damoiselles ! Voyez comme c'est lisse et agréable. Je vous le vends pour seulement 157 Liev car vous m'êtes aussi jolies et agréables que ce bel amphore qui VOUS mérite.
Les deux femmes sourirent s'échangeant du coin de l'oeil des regards complices devant la tentative peu orthodoxe du marchand d'assurer sa vente. Une connection, un charme qui sembla opérer puisque celui-ci n'ayant pas manqué de noter leurs réactions baissait plus outre ses prix pour arriver à ses fins.
L'ombre s'éloigna à grande distance et s'empressa de s'abriter loin de leur regards. Apposé finalement à une colonne d'un autre souk il les observa, poussé par quelques convulsions au corps. Il semblait tenir douloureusement son bras.
Ah j'ai mal ! Que j 'ai mal ! Un objet ayant appartenu à une des plus grandes fidèles de notre déesse, objet si violemment outragée. Comment peut-on laisser faire ça ? Des larmes coulèrent sur son visage. Il se remit à sussurer de façon déterminé.
Le lievanta est en deuil, il n'y a que parjures et mensonges, on use de violence, on commet outrage sur outrage, meurtre sur meurtre contre les bons croyants.
Le pays doit être expié de ses pêchés. Juges, juges ma déesse ! Que tous ensemble ceux qui te bafouent soient honteux et confus. Qu'on leur revêtent l'ignominie et l'opprobre à tous ceux qui se réjouissent de ton malheur.
Nous te suivrons dans ta divine volonté vengeresse. Craignez nous infidèles, craignez nous démons ! La lumière viendra éclairer vos répugnantes faces et vous ne pourrez plus longtemps méditer vos tromperies.
Chantez Bagina maudits ! Chantez là ! Je veux l'entendre de votre bouche infâme comme pour expier vos fautes... "Elle" elle le chantera. Je le jure. Le chant deviendra crie, puis hurlement. Oui elle hurlera son nom. Le silence qui suivra viendra accompagner son voyage vers l'enfer.
Je me dois de tous les châtier. Oui les châtier... pour rendre dignité à celle qui fut trahie par les siens, notre mère, notre reine, celle qui nous donna la vie, celle qui nous protegea tant, celle qui donna un sens à notre vie lorsque nous n'étions rien.
... Alors ainsi fait le pardon sera possible et la sainte paix instaurée durablement.
C'est le sourire carnassier établi sur son visage qu'il termina ces paroles réconfortantes, les deux femmes l'amphore en main, poursuivant leur route dans une zone beaucoup plus sombre et moins fréquenté. Il se décolla de la colonne et se lança discrètement à leur poursuite.
Des éclats de rire, deux visages enjouées, l'entrain des grands jours oubliés. L' innocence dans sa plus tendre signification, comme une annonçe de coloration nouvelle en cette cité tout de rouge, d'ocre et de noir cendre malgré les multiples déblaiements répétés de ces dernières annnées. Des couleurs traduisant encore la fragilité de la société. Les murs gardaient toutes les traces des horreurs commises, vivaces et criards demeurraient les tristes gémissements des âmes errantes victimes d'atrocités d'un camps comme de l'autre.
Et pourtant les deux femmes s'amusaient, s'extasiaient, vivaient pleinement leurs instants, étrangères à tous les appels larmoyants ou vengeur de ces âmes. La méfiance dans les comportements, les mains crispés sur ses armes, la pâle frayeur dans les yeux , une manie convulsive de se faire le plus petit possible... Tous ces traîts si caractéristiques du passé acquis de la guerre sainte ou l'on n'osait plus sourire dans la rue de peur que ce ne soit interprété comme une provocation ou un signe de folie de l'autre camps. Des moeurs de la société qui s'étaient perpétués dans le temps, des moeurs dont elles avaient tourné le dos. Cela en partie dûe à cette belle fleur qui s'épanouissait et qu'on appelait liberté de religion s'il n'y a violence et tôlérance même si encore les préjugés persistaient mais que seul le temps et la compréhension dissolueraient totalement.
La douceur dans le reflet de leur yeux, l'amour et la chaleur irradiant de leur échanges, chose encore si rare, si belle, si... étrange. A en toucher jusqu'aux larmes tous ceux qui les observaient et y croyaient fort, très fort. La promesse d'un avenir meilleur, l'espoir de refermer les blessures béantes et repartir sur des bases résolument nouvelles, unis par la souffrance partagée, au delà des différences. Le rêve de voir les jours heureux succéder au malheur et les dernières atrocités devenir vulgaires et funestes souvenirs lointains. Tout cela ils l'appelaient de leur voeux. Les choses évoluaient dans le bon sens mais la pensée d'une nouvelle effusion de sang tenaillait toujours les esprits. Le Lievanta qui se remettait doucement n'était point tout à fait apaisé des ses passions enfouies, tel un âtre tout juste éteint mais que des braises pouvaient soudainement rallumé.
Les deux femmes se tenant à nouveau par la taille, se frayèrent un chemin au milieu de la rue étroite, bondée et bruyante. L'on s'écartait à leur passage tant elles resplendissaient. Une journée passablement agréable mais toutes étourdies de l'ivresse qui les transportaient, celles-ci ne s'aperçurent pas de l'ombre qui les observait fixement depuis un moment.
Un murmure inaudible dans l'agitation ambiante, des yeux voilées injectés de sang, un rictus figé sur le visage, une démarche lente et saccadée. L'ombre suivait pas à pas ses proies, attentifs à leur moindre faits et gestes, s'assurant par des regards inquisiteurs alentour qu'il fondait superbement dans le décor et qu'on ne le compterait seulement comme un vulgaire détail dans ce tableau hétéroclite que représentait la masse.
Il porta son amulette baginien à ses lèvres, la baisota avant de la remettre délicatement sous son manteau, ses lèvres récitant mot pour mot des paroles largement utilisées durant la guerre sainte.
Moi ton humble serviteur j'essaye en te restant fidèle de m'épanouir en toi. Jusqu'à la mort je le resterais. Ni les déchus, ni les hérétiques ne pourront briser ce bouclier de lumière que tu as imposé à mon esprit. Je suis protégé de leur vices et de leur folie.
Bagina ma grande déesse, offres moi donc aussi ton épée que je puisse pourfendre les ténèbres de leur esprits si faibles et corruptibles. Permets moi de les remettre sur le droit chemin. Je porterai ton message de façon éternel et ferais éclater la vérité aux yeux de tous.
Une splendide boutique aux milieu d'autres ridiculisées, ses lourds étalages en bois polie chargées de splendides amphores. Naturellement les deux femmes intriguées et attirées comme beaucoup d'autres s'y arrêtèrent et admirèrent ce qu'elles avaient sous leur yeux. Leur interlocuteur improvisé lui s'évertuait à vanter ses produits.
- Regardez mes damoiselles, des amphores toutes belles, toutes jolies, si solides et si légères. Certaines ont même appartenu à Aylamaria, grande Prophètesse baginienne des temps anciens, tenez celle là par exemple. Touchez ! touchez damoiselles ! Voyez comme c'est lisse et agréable. Je vous le vends pour seulement 157 Liev car vous m'êtes aussi jolies et agréables que ce bel amphore qui VOUS mérite.
Les deux femmes sourirent s'échangeant du coin de l'oeil des regards complices devant la tentative peu orthodoxe du marchand d'assurer sa vente. Une connection, un charme qui sembla opérer puisque celui-ci n'ayant pas manqué de noter leurs réactions baissait plus outre ses prix pour arriver à ses fins.
L'ombre s'éloigna à grande distance et s'empressa de s'abriter loin de leur regards. Apposé finalement à une colonne d'un autre souk il les observa, poussé par quelques convulsions au corps. Il semblait tenir douloureusement son bras.
Ah j'ai mal ! Que j 'ai mal ! Un objet ayant appartenu à une des plus grandes fidèles de notre déesse, objet si violemment outragée. Comment peut-on laisser faire ça ? Des larmes coulèrent sur son visage. Il se remit à sussurer de façon déterminé.
Le lievanta est en deuil, il n'y a que parjures et mensonges, on use de violence, on commet outrage sur outrage, meurtre sur meurtre contre les bons croyants.
Le pays doit être expié de ses pêchés. Juges, juges ma déesse ! Que tous ensemble ceux qui te bafouent soient honteux et confus. Qu'on leur revêtent l'ignominie et l'opprobre à tous ceux qui se réjouissent de ton malheur.
Nous te suivrons dans ta divine volonté vengeresse. Craignez nous infidèles, craignez nous démons ! La lumière viendra éclairer vos répugnantes faces et vous ne pourrez plus longtemps méditer vos tromperies.
Chantez Bagina maudits ! Chantez là ! Je veux l'entendre de votre bouche infâme comme pour expier vos fautes... "Elle" elle le chantera. Je le jure. Le chant deviendra crie, puis hurlement. Oui elle hurlera son nom. Le silence qui suivra viendra accompagner son voyage vers l'enfer.
Je me dois de tous les châtier. Oui les châtier... pour rendre dignité à celle qui fut trahie par les siens, notre mère, notre reine, celle qui nous donna la vie, celle qui nous protegea tant, celle qui donna un sens à notre vie lorsque nous n'étions rien.
... Alors ainsi fait le pardon sera possible et la sainte paix instaurée durablement.
C'est le sourire carnassier établi sur son visage qu'il termina ces paroles réconfortantes, les deux femmes l'amphore en main, poursuivant leur route dans une zone beaucoup plus sombre et moins fréquenté. Il se décolla de la colonne et se lança discrètement à leur poursuite.
Re: Usage Interdit
Souriante, séduite, Lharka avait tendu les 157 Lievs au jeune marchand. C’est grâce à lui, à tous ceux que la hardiesse et la confiance poussaient à regarder vers l’avenir que Lievanta se relèverait.
Mais sitôt en possession de l’amphore arrondie, des images terrifiantes envahirent son esprit : des prêtres en robe or et argent poussaient des foules innommables à planter leur épées dans les cœurs, à boire le sang encore fumant de leurs victimes. Au milieu de ce champ de carnage un flot de sang croissant charriait des tessons ocre et noirs.
Et cette irrépressible envie de jeter très loin d’elle l’amphore maudite aux dessins noirs ciselés comme autant de runes maléfiques.
Mounira, cette amphore laissons-là je t’en prie, elle me fait peur!
Allons donc elle est superbe, voyons ce n’est qu’un objet, je te sais d’ordinaire moins timorée et si tu n’en veux pas, je la prends moi, elle sera du meilleur effet pour y mettre fleurs de mon jardin.
Et de saisir l’amphore avec son grand rire heureux.
Vite, mets ta main sur mon ventre Le bébé il a bougé n’est ce pas merveilleux ?
L’enfant en effet en une sarabande effrénée de ses minuscules petits pieds semblait le porteur d’un message que nul ne déchiffrerait. Lharka avait envie de crier, de hurler ses noirs pressentiments. Le fleuve de sang se faisait de plus en plus dense, se coagulant en un avenir hideux et torturant.. Mais les mots restaient prisonniers : comment parler de cette angoisse tellement infondée en cette journée heureuse ?
Allons, Mounira, on en a assez fait pour aujourd’hui. Si nous rentrions maintenant : cela te dirait-il de partager une bonne tasse de thé avec un de ces gâteaux au miel dont ma vieille nourrice a le secret?
C’était très tentant évidemment mais Mounira avait bien autre chose en tête.
Ah non! souviens toi, je veux t’emmener dans cet atelier de joaillerie dont je t’ai parlé : tu sais, celui où ils ont fabriqué mes pendentifs. Akenor m’a promis une nouvelle parure pour la naissance et je veux la choisir. Après je te le promets nous ferons honneur aux gâteaux de ta nourrice.
Et d’entraîner Lharka vers la partie la moins fréquentée du marché.
Un passage étroit, une ruelle sombre où même le ciel semblait plus noir. Les échoppes s’y faisaient plus rares, les éventaires moins fréquentés, les devantures tristes et les marchands semblaient étrangers et absents à leur négoce. Les passants se hâtaient vers d’autres lieux, yeux baissés, la mine sombre et semblaient partager une peur indicible. Et Lharka baissant les yeux à son tour voyait le sol ocre de Lievanta souillé de traînées sanguinolentes.
Mounira, voyons ce n’est pas bien de tenter ainsi le sort. Ce genre de cadeau ne se choisit qu’après la naissance : tu ne voudrais pas attirer de mauvais charmes sur ton enfant ?
Mounira regarda son amie étonnée : vraiment qu’avait Lharka aujourd’hui ? Elle qui d’habitude l’entraînait dans de joyeuses équipées que lui arrivait-il ?
Allons Lharka laisse toi aller, arrête de me gâter l’ambiance. Tu ne vas pas te mettre à croire à ces vieux contes de nourrices. La meilleure protection de cet enfant sera l’amour que nous lui donnerons et aucun sortilège ne peut rien contre cela, tu sais bien.
Lharka frissonnait transie de froid, Mounira ne sentait-elle donc rien ? Où était passée l’harmonie habituelle qui entre elles rendait les paroles inutiles. Elle avait envie de rugir une terreur de plus en plus intense, de partager ces visions monstrueuses qui l’envahissaient, de gifler Mounira pour enfin l'arracher à sa bienheureuse quiétude.
Mais après tout n’était ce point ridicule ces hallucinations d’un autre temps au milieu de toute cette félicité ?
Allons, il lui fallait se secouer un peu, chasser tout cela et serrant plus étroitement la taille de son amie comme pour mieux la protéger, elle la suivit dans la ruelle sombre parvenant même à articuler dans un sourire :
Allez montre la moi cette fameuse boutique puisque aussi bien tout t’est permis et qu’aujourd’hui tu te montres plus entêtée que moi.
Mounira eut en retour le sourire d’excuse de l’enfant gâté à qui l’on vient de passer un caprice. Mais vraiment était-elle bizarre son amie en ce moment. Car elle gardait la mine sombre, Mounira aurait du mal à la dérider. Et c’était curieux cette incapacité qu’elle ressentait à se projeter dans l’avenir si radieux de Mounira où celle-ci serait la mère épanouie et heureuse d’un marmot braillard.
Et toujours cette envie de courir dans une fuite éperdue loin d’ici, n’importe où, au hasard. Au lieu de cela, elle se contenta de jeter de fréquents coups d’œil autour et derrière elle, cherchant à percer l’obscurité mystérieuse de la ruelle.
Et la brune au sourire angoissé, la blonde à la félicité bovine tenant l’amphore contre son ventre arrondi, se trouvaient maintenant seules au milieu de l’ombre grandissante de la ruelle sépulcrale.
Mais sitôt en possession de l’amphore arrondie, des images terrifiantes envahirent son esprit : des prêtres en robe or et argent poussaient des foules innommables à planter leur épées dans les cœurs, à boire le sang encore fumant de leurs victimes. Au milieu de ce champ de carnage un flot de sang croissant charriait des tessons ocre et noirs.
Et cette irrépressible envie de jeter très loin d’elle l’amphore maudite aux dessins noirs ciselés comme autant de runes maléfiques.
Mounira, cette amphore laissons-là je t’en prie, elle me fait peur!
Allons donc elle est superbe, voyons ce n’est qu’un objet, je te sais d’ordinaire moins timorée et si tu n’en veux pas, je la prends moi, elle sera du meilleur effet pour y mettre fleurs de mon jardin.
Et de saisir l’amphore avec son grand rire heureux.
Vite, mets ta main sur mon ventre Le bébé il a bougé n’est ce pas merveilleux ?
L’enfant en effet en une sarabande effrénée de ses minuscules petits pieds semblait le porteur d’un message que nul ne déchiffrerait. Lharka avait envie de crier, de hurler ses noirs pressentiments. Le fleuve de sang se faisait de plus en plus dense, se coagulant en un avenir hideux et torturant.. Mais les mots restaient prisonniers : comment parler de cette angoisse tellement infondée en cette journée heureuse ?
Allons, Mounira, on en a assez fait pour aujourd’hui. Si nous rentrions maintenant : cela te dirait-il de partager une bonne tasse de thé avec un de ces gâteaux au miel dont ma vieille nourrice a le secret?
C’était très tentant évidemment mais Mounira avait bien autre chose en tête.
Ah non! souviens toi, je veux t’emmener dans cet atelier de joaillerie dont je t’ai parlé : tu sais, celui où ils ont fabriqué mes pendentifs. Akenor m’a promis une nouvelle parure pour la naissance et je veux la choisir. Après je te le promets nous ferons honneur aux gâteaux de ta nourrice.
Et d’entraîner Lharka vers la partie la moins fréquentée du marché.
Un passage étroit, une ruelle sombre où même le ciel semblait plus noir. Les échoppes s’y faisaient plus rares, les éventaires moins fréquentés, les devantures tristes et les marchands semblaient étrangers et absents à leur négoce. Les passants se hâtaient vers d’autres lieux, yeux baissés, la mine sombre et semblaient partager une peur indicible. Et Lharka baissant les yeux à son tour voyait le sol ocre de Lievanta souillé de traînées sanguinolentes.
Mounira, voyons ce n’est pas bien de tenter ainsi le sort. Ce genre de cadeau ne se choisit qu’après la naissance : tu ne voudrais pas attirer de mauvais charmes sur ton enfant ?
Mounira regarda son amie étonnée : vraiment qu’avait Lharka aujourd’hui ? Elle qui d’habitude l’entraînait dans de joyeuses équipées que lui arrivait-il ?
Allons Lharka laisse toi aller, arrête de me gâter l’ambiance. Tu ne vas pas te mettre à croire à ces vieux contes de nourrices. La meilleure protection de cet enfant sera l’amour que nous lui donnerons et aucun sortilège ne peut rien contre cela, tu sais bien.
Lharka frissonnait transie de froid, Mounira ne sentait-elle donc rien ? Où était passée l’harmonie habituelle qui entre elles rendait les paroles inutiles. Elle avait envie de rugir une terreur de plus en plus intense, de partager ces visions monstrueuses qui l’envahissaient, de gifler Mounira pour enfin l'arracher à sa bienheureuse quiétude.
Mais après tout n’était ce point ridicule ces hallucinations d’un autre temps au milieu de toute cette félicité ?
Allons, il lui fallait se secouer un peu, chasser tout cela et serrant plus étroitement la taille de son amie comme pour mieux la protéger, elle la suivit dans la ruelle sombre parvenant même à articuler dans un sourire :
Allez montre la moi cette fameuse boutique puisque aussi bien tout t’est permis et qu’aujourd’hui tu te montres plus entêtée que moi.
Mounira eut en retour le sourire d’excuse de l’enfant gâté à qui l’on vient de passer un caprice. Mais vraiment était-elle bizarre son amie en ce moment. Car elle gardait la mine sombre, Mounira aurait du mal à la dérider. Et c’était curieux cette incapacité qu’elle ressentait à se projeter dans l’avenir si radieux de Mounira où celle-ci serait la mère épanouie et heureuse d’un marmot braillard.
Et toujours cette envie de courir dans une fuite éperdue loin d’ici, n’importe où, au hasard. Au lieu de cela, elle se contenta de jeter de fréquents coups d’œil autour et derrière elle, cherchant à percer l’obscurité mystérieuse de la ruelle.
Et la brune au sourire angoissé, la blonde à la félicité bovine tenant l’amphore contre son ventre arrondi, se trouvaient maintenant seules au milieu de l’ombre grandissante de la ruelle sépulcrale.
Boostée par Dark-Angel et Spatouille. Comme promis ma flotte arbore leurs drapeaux.
- Farell Xarcias
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- Inscription : 19 févr. 2008, 19:52
Re: Usage Interdit
L'obscurité est son allié.
Elle l'entoure,
elle le cache,
elle le rassure.
Il n'y a personne sauf celles qui l'intéressent.
Le moment est venu, il le sait.
Alors il fait appel à ses pouvoirs et s'apprête à poursuivre la mission qu'il s'est assignée.
L'ombre se concentre et murmure des paroles incompréhensibles. Il établit une connection avec son système nerveux et artérielle, des ordres jaillissent de son esprit. Le changement en son corps s'accélére, l'énergie concentrée,compactée,canalisée en plusieurs points de son corps s'affirme et se projette jusqu'en dehors de lui.
Ses molécules au niveau de l'épaule droite se métamorphosent une à une, d'autres d'un composant inconnu viennent s'y ajouter. L'alchimie s'installe et quelques secondes plus tard, une matière grise, métalisée longiligne, sort par le bout de l'épaule ciblée.
Un troisième bras puissant,souple, élastique, répondant aux moindres transmissions nerveuses et magiques, prend forme et se matérialise.
L'entité bouge, l'entité danse, l'entité gesticule.
Froid et sans état d'âme, il exécute n'importe quel ordre de son maître.
Le mage sent la fierté, la toute puissance l'envahir. Il est fin prêt.
Il s'avance silencieusement mais il est découvert, la brune comme prévenue d'un danger mortel, se retourne brusquement.
Alors il court, il court le plus vite possible. Il est dit qu'impressionnée par la rapidité de l'approche, la victime, incertaine, est bien trop paralysée pour penser à fuir. Cela se vérifie encore aujourd'hui. Elles n'ont pas bougées d'un iota, bien trop hêbétées, il était déjà à leur côtés.
L'heure du jugement a sonné...
La jouissance et la folie se lisent sur son visage.
Il se dévêt de son manteau et révèle sa robe or et argent. Il baisote son amulette puis leur lance un regard acéré par lequel il leur transmet la vision de leur propre destruction. Dans le silence de désespoir et de terreur qui règne, il sait qu'elles ont compris, il le lit dans leur yeux grands ouverts. Elles ne respirent plus, elles ne crient pas, elles restent figées comme des statues de pierre, abasourdies. Leur rêve est devenu...cauchemar. Le basculement...instantané.
L'ordre est sans appel, l'entité de métal axé au bout de l'épaule, s'élève tel un fouet, attrappe la brune, l'emporte d'une force incommensurable et s'étend sur des mètres et des mètres, jusqu'à la plaquer violemment contre un mur déjà rouge de crimes passées. Elle se cogne légèrement la tête et s'effondre, plongée dans les ténèbres et indifférente aux pleurs de son amie. Le maître de l'entité se retourne vers celle qui tient l'amphore, la haine déformant son visage.
Lharka ! Lharka !
Sacrilège...Comment oses-tu ? Hautes tes mains impures de cet objet.
...Pitié...
La blonde recule, pleure, supplie. Elle ressent les coups de son enfant en elle, il partage son angoisse. Son agresseur lui, sort une dague de sa main droite et lui empoigne la gorge de sa main libre. L'amphore baginien tombe des mains de sa victime,roule et s'éloigne sur le sol ocre. La lame froide et dur est pointée en direction de son ventre arrondie.
Renonces à ton pacte avec les démons, démente !
Pitié ne..nous...
Tu entends ce que je te dis ? RENONCES ! Tes mains je le vois sont souillées du sang des notres alors cesse ce regard faussement effarouché, il ne me trompera pas. Renonces et nous pardonnerons.
Les yeux de la blonde s'écarquillent, sa face bleuit, son souffle se fait court. Elle halète, le sang appelle désespérement à combler son manque d'oxigène et la tête subit une terrible pression. Difficilement les mots lui sortent.
Je... je..renonces.. je renonce..
Bien... très bien. Ton âme impie après jugement saura retrouver la lumière.
...J'attends un enfant..
Aaah ça nous fera deux vermines pour le prix d'un.
Il relâche la pression et elle respire de nouveau. Mais quelque chose de plus terrible l'attend. Il se concentre à nouveau, et sa main devient rouge, d'une température élevée anormal et...fumante. Il la pose délicatement sur sa gorge et la blonde hurle.
Un hurlement si déchirant qu'elle provoque un soubresaut chez son amie.
Larkha est éveillée
Larkha prends conscience
Larka est prisonnière de cette chose qu'il lui poigne le souffle et lui glace le sang.
MOUNIRA ! MOUNIRA !
Un meurtrier, son amie prise en étau, personne dans les rues pour les aider. Un cauchemar bel et bien réel.
Elle voit son amie roussir, noicir, souffrir...mourrir sous ses yeux.
Alors elle tente de se défaire, de se libérer, elle appelle à l'aide.
Le mage sent son muscle d'acier trembler mais il reste indifférent malgré la soudaine et troublante perturbation.
Mounira respire une dernière fois, ses paupières mouillées de larmes s'assoupissent,son visage brûlé s'apaise, la douleur s'éloigne, la mort approche.
Le bébé lui, a déjà cessé de donner des coups depuis longtemps. Ensembles, fusionnels, leur âmes libres et légères s'envolent et fuient la monstruosité humaine. L'agresseur prononce la sentence, des signes magiques brûmeux se forment, se matérialisent et s'ancrent lentement sur le sol. Le rituel commence et il frappe impitoyablement de sa dague. La lame auparavant brillante et froide devient chaude et rougie.
La brune hurle le nom de son amie comme pour tenter de conjurer ce que sa douloureuse conscience a déjà accepté, et s'agite plus vivement que jamais. Le muscle d'acier tangue plus fort et la perturbation s'intensifie.
Le mage fronce les sourcils, il se rend compte qu'il ne s'est reposé depuis des jours et il en ressent les conséquences. Il puise dans ses dernières réserves magiques.
Il frappe une deuxième fois. Les yeux se sont fermées pour de bons, le corps à demi carbonisé est sans vie, le sang coule à flot et se verse sur le sol de manière ininterrompue. Le sang du passé se mêle au présent sur le sol, une nouvelle fois pour les mêmes raisons, les mêmes crimes, les mêmes passions. Un éternel recommencement dont le Lievanta a décidément bien du mal à se défaire.
La brune se débat toujours et la magie devient de moins en moins efficace. Surpris il redouble à nouveau d'efforts, le jugement est loin d'être terminé.
Trois coups, quatre coups, cinq coups. Il lui en reste encore quarante-quatre jusqu'arriver au chiffre symbolique de quarante-neuf.
Mais il se sent épuisé, la diablesse à distance s'agite toujours plus et le met au défi dans sa toute puissance. Il s'affaiblit, ses réserves magiques s'amenuisent très vite. Trop de puissance utilisé en trop peu de temps, il se voit finalement défaillir et le muscle d'acier exploser en liquide gris d'argent.
La brune est libre, il décide de s'occuper d'elle manus militaris. Interceptée dans sa course celle-ci lui résiste, une fougue démente qu'il ne maîtrise pas. Elle le frappe dans tous les recoins de son corps, rien n'est épargné. Epuisé, il ne peut que subir et elle lui glisse à nouveau entre les mains.
Sa vision devient floue, ses forces l'abandonnent quelque peu, une douleur inexplicable au coeur, les effets secondaires de tant d'effort dans le domaine des arcanes, commençaient à apparaître.
La brune s'agenouille au sol, au-dessus du corps brûlé et tâcheté de particules bleu de son amie, les yeux embuées, et le regard perdu. Non loin l'amphore se trouve à ses pieds et elle revoit la vision de ces hommes en robe or et argent appelant au sang versé. Une vision dont elle avait prié qu'elle ne puisse jamais se reproduire.
Le mage recouvre des forces et lui saute dessus. Elle le griffe, le mord de toutes ses forces.
Aaargh ! Garce !
Comme une volonté de briser à tout jamais la malédiction, Lharka ramasse l'amphore baginien à ses pieds et le jette durement au sol. Un bruit sourd résonne.
NAAAAAAN ! Le mage se précipite sur ce qu'il reste de l'amphore, l'esprit confus, aussi horrifié qu'il pu l'être lorsque il vit son père, un prêtre baginien mis au bûcher et sa famille assassinée par les hérétiques. Une nouvelle perte pour lui, un autre malheur, un nouveau déchirement. Il éclate en pleurs et se convulse douloureusement tel l'enfant qu'il était jadis. Puis la rage le reprend et il se retourne. Mais elle a disparue depuis longtemps...
Il se sait éréinté et il n'a plus les moyens de la poursuivre. Il n'a nul autre alternative que disparaître lui aussi, une vague d'amertume et de dégout le submergeant. Un double échec, une de ses victimes était en fuite et il n'avait plus les forces pour terminer le premier rituel.
Pardonnes moi ma déesse !
Elle l'entoure,
elle le cache,
elle le rassure.
Il n'y a personne sauf celles qui l'intéressent.
Le moment est venu, il le sait.
Alors il fait appel à ses pouvoirs et s'apprête à poursuivre la mission qu'il s'est assignée.
L'ombre se concentre et murmure des paroles incompréhensibles. Il établit une connection avec son système nerveux et artérielle, des ordres jaillissent de son esprit. Le changement en son corps s'accélére, l'énergie concentrée,compactée,canalisée en plusieurs points de son corps s'affirme et se projette jusqu'en dehors de lui.
Ses molécules au niveau de l'épaule droite se métamorphosent une à une, d'autres d'un composant inconnu viennent s'y ajouter. L'alchimie s'installe et quelques secondes plus tard, une matière grise, métalisée longiligne, sort par le bout de l'épaule ciblée.
Un troisième bras puissant,souple, élastique, répondant aux moindres transmissions nerveuses et magiques, prend forme et se matérialise.
L'entité bouge, l'entité danse, l'entité gesticule.
Froid et sans état d'âme, il exécute n'importe quel ordre de son maître.
Le mage sent la fierté, la toute puissance l'envahir. Il est fin prêt.
Il s'avance silencieusement mais il est découvert, la brune comme prévenue d'un danger mortel, se retourne brusquement.
Alors il court, il court le plus vite possible. Il est dit qu'impressionnée par la rapidité de l'approche, la victime, incertaine, est bien trop paralysée pour penser à fuir. Cela se vérifie encore aujourd'hui. Elles n'ont pas bougées d'un iota, bien trop hêbétées, il était déjà à leur côtés.
L'heure du jugement a sonné...
La jouissance et la folie se lisent sur son visage.
Il se dévêt de son manteau et révèle sa robe or et argent. Il baisote son amulette puis leur lance un regard acéré par lequel il leur transmet la vision de leur propre destruction. Dans le silence de désespoir et de terreur qui règne, il sait qu'elles ont compris, il le lit dans leur yeux grands ouverts. Elles ne respirent plus, elles ne crient pas, elles restent figées comme des statues de pierre, abasourdies. Leur rêve est devenu...cauchemar. Le basculement...instantané.
L'ordre est sans appel, l'entité de métal axé au bout de l'épaule, s'élève tel un fouet, attrappe la brune, l'emporte d'une force incommensurable et s'étend sur des mètres et des mètres, jusqu'à la plaquer violemment contre un mur déjà rouge de crimes passées. Elle se cogne légèrement la tête et s'effondre, plongée dans les ténèbres et indifférente aux pleurs de son amie. Le maître de l'entité se retourne vers celle qui tient l'amphore, la haine déformant son visage.
Lharka ! Lharka !
Sacrilège...Comment oses-tu ? Hautes tes mains impures de cet objet.
...Pitié...
La blonde recule, pleure, supplie. Elle ressent les coups de son enfant en elle, il partage son angoisse. Son agresseur lui, sort une dague de sa main droite et lui empoigne la gorge de sa main libre. L'amphore baginien tombe des mains de sa victime,roule et s'éloigne sur le sol ocre. La lame froide et dur est pointée en direction de son ventre arrondie.
Renonces à ton pacte avec les démons, démente !
Pitié ne..nous...
Tu entends ce que je te dis ? RENONCES ! Tes mains je le vois sont souillées du sang des notres alors cesse ce regard faussement effarouché, il ne me trompera pas. Renonces et nous pardonnerons.
Les yeux de la blonde s'écarquillent, sa face bleuit, son souffle se fait court. Elle halète, le sang appelle désespérement à combler son manque d'oxigène et la tête subit une terrible pression. Difficilement les mots lui sortent.
Je... je..renonces.. je renonce..
Bien... très bien. Ton âme impie après jugement saura retrouver la lumière.
...J'attends un enfant..
Aaah ça nous fera deux vermines pour le prix d'un.
Il relâche la pression et elle respire de nouveau. Mais quelque chose de plus terrible l'attend. Il se concentre à nouveau, et sa main devient rouge, d'une température élevée anormal et...fumante. Il la pose délicatement sur sa gorge et la blonde hurle.
Un hurlement si déchirant qu'elle provoque un soubresaut chez son amie.
Larkha est éveillée
Larkha prends conscience
Larka est prisonnière de cette chose qu'il lui poigne le souffle et lui glace le sang.
MOUNIRA ! MOUNIRA !
Un meurtrier, son amie prise en étau, personne dans les rues pour les aider. Un cauchemar bel et bien réel.
Elle voit son amie roussir, noicir, souffrir...mourrir sous ses yeux.
Alors elle tente de se défaire, de se libérer, elle appelle à l'aide.
Le mage sent son muscle d'acier trembler mais il reste indifférent malgré la soudaine et troublante perturbation.
Mounira respire une dernière fois, ses paupières mouillées de larmes s'assoupissent,son visage brûlé s'apaise, la douleur s'éloigne, la mort approche.
Le bébé lui, a déjà cessé de donner des coups depuis longtemps. Ensembles, fusionnels, leur âmes libres et légères s'envolent et fuient la monstruosité humaine. L'agresseur prononce la sentence, des signes magiques brûmeux se forment, se matérialisent et s'ancrent lentement sur le sol. Le rituel commence et il frappe impitoyablement de sa dague. La lame auparavant brillante et froide devient chaude et rougie.
La brune hurle le nom de son amie comme pour tenter de conjurer ce que sa douloureuse conscience a déjà accepté, et s'agite plus vivement que jamais. Le muscle d'acier tangue plus fort et la perturbation s'intensifie.
Le mage fronce les sourcils, il se rend compte qu'il ne s'est reposé depuis des jours et il en ressent les conséquences. Il puise dans ses dernières réserves magiques.
Il frappe une deuxième fois. Les yeux se sont fermées pour de bons, le corps à demi carbonisé est sans vie, le sang coule à flot et se verse sur le sol de manière ininterrompue. Le sang du passé se mêle au présent sur le sol, une nouvelle fois pour les mêmes raisons, les mêmes crimes, les mêmes passions. Un éternel recommencement dont le Lievanta a décidément bien du mal à se défaire.
La brune se débat toujours et la magie devient de moins en moins efficace. Surpris il redouble à nouveau d'efforts, le jugement est loin d'être terminé.
Trois coups, quatre coups, cinq coups. Il lui en reste encore quarante-quatre jusqu'arriver au chiffre symbolique de quarante-neuf.
Mais il se sent épuisé, la diablesse à distance s'agite toujours plus et le met au défi dans sa toute puissance. Il s'affaiblit, ses réserves magiques s'amenuisent très vite. Trop de puissance utilisé en trop peu de temps, il se voit finalement défaillir et le muscle d'acier exploser en liquide gris d'argent.
La brune est libre, il décide de s'occuper d'elle manus militaris. Interceptée dans sa course celle-ci lui résiste, une fougue démente qu'il ne maîtrise pas. Elle le frappe dans tous les recoins de son corps, rien n'est épargné. Epuisé, il ne peut que subir et elle lui glisse à nouveau entre les mains.
Sa vision devient floue, ses forces l'abandonnent quelque peu, une douleur inexplicable au coeur, les effets secondaires de tant d'effort dans le domaine des arcanes, commençaient à apparaître.
La brune s'agenouille au sol, au-dessus du corps brûlé et tâcheté de particules bleu de son amie, les yeux embuées, et le regard perdu. Non loin l'amphore se trouve à ses pieds et elle revoit la vision de ces hommes en robe or et argent appelant au sang versé. Une vision dont elle avait prié qu'elle ne puisse jamais se reproduire.
Le mage recouvre des forces et lui saute dessus. Elle le griffe, le mord de toutes ses forces.
Aaargh ! Garce !
Comme une volonté de briser à tout jamais la malédiction, Lharka ramasse l'amphore baginien à ses pieds et le jette durement au sol. Un bruit sourd résonne.
NAAAAAAN ! Le mage se précipite sur ce qu'il reste de l'amphore, l'esprit confus, aussi horrifié qu'il pu l'être lorsque il vit son père, un prêtre baginien mis au bûcher et sa famille assassinée par les hérétiques. Une nouvelle perte pour lui, un autre malheur, un nouveau déchirement. Il éclate en pleurs et se convulse douloureusement tel l'enfant qu'il était jadis. Puis la rage le reprend et il se retourne. Mais elle a disparue depuis longtemps...
Il se sait éréinté et il n'a plus les moyens de la poursuivre. Il n'a nul autre alternative que disparaître lui aussi, une vague d'amertume et de dégout le submergeant. Un double échec, une de ses victimes était en fuite et il n'avait plus les forces pour terminer le premier rituel.
Pardonnes moi ma déesse !
- Farell Xarcias
- Messages : 17
- Inscription : 19 févr. 2008, 19:52
Re: Usage Interdit
HRP: la suite arrivera un peu plus tard
Paix à son âme.
un crime inqualifiable !
La sanction divine devra pourfendre le malheureux qui a commis cet acte abominable.
Comment une telle chose a t-il pu se produire ?
Un jour de deuil, un jour de terreur ! Mounira ! Par Telio elle ne méritait pas ça, elle si gentille, si gaie, si généreuse avec tout le monde.
Elle était enceinte. C'est horrible.
Le coeur brisé, ils pleuraient tous à chaude larmes, la rage au ventre. Des femmes sanglotaient dans les bras de leur marris, abattues, certains levaient les bras en l'air comme pour signifier leur fatalité, d'autres s'agenouillaient en silence, une prière pour la défunte. Aujourd'hui tous avaient appris avec stupeur, la mort de la femme la plus aimée, la plus connue de la nouvelle religion, fille de Kasim Themal. Dès l'aube la sombre ruelle pourtant habituellement désertée, était bondée de monde, presque tous des partisans de Themal, des fidèles de Telio. La rumeur telle une flambée de poudres, s'était propagée à une vitesse ahurissante et toute la cité était déjà au courant. L'on ne parlait que de ça. Le meurtre de la fille de Themal. Une centaine de personne en deuil se trouvaient sur les lieux au détriment de la milice dérangée dans son travail.
Le peuple avait compris...Il ne pouvait s'agir que d'un crime religieux, le 3ème meurtre en moins d'une semaine, une troisième victime assassinée par magie,massacrée,carbonisée... Mais désormais cela prenait une gravité extrême, une proportion inimaginable de par le meurtre de Mounira, la fille de Kasim Themal, premier fidèle de Telio, un véritable ravage émotionnel. Tous en avaient conscience, tous s'en désolaient, s'en inquiétaient, s'en affolaient et ce dans les deux camps...
Déjà des manifestants brûlaient des dizaines d'effigies de Bagina, des maisons de personnes connus comme baginiennes furent prises d'assaut par des groupes en représaille, des échange de tirs et de canons éclatèrent dans les rues. Heureusement l'irréparable avait pu être évité à chaque fois, la milice arrivant à temps et reglant au plus vite la situation. Celle-ci sous l'ordre impératif du gouvernement avait par prévention, imposé l'état d'urgence et exigé la désertion des rues par les citoyens sous peine d'arrestation immédiate en cette matinée avant que cela ne dégénère et le temps que la raison reprenne le dessus.
Mais une centaine de citoyens, des têtes brûlés avaient défié avec une insolente désinvolture l'ordre de rester chez soi comme s'il n'avait jamais existé. Une foule hétéroclite, des hommes,des femmes de tous bord s'étaient rassemblés hurlant leur douleur et leur rage, et sous bonne garde avaient foncé droit vers le lieu du crime, là ou était étendu le corps. La milice submergée,à nerf devant tant de monde, tentait pour le moment de dissoudre de manière pacifique ce rassemblement improvisé.
Mounira l'héritière de Themal, Pourquoi elle ? Le symbole de la réconcilation avec son mariage. Que Telio ait pitié de nous.
Symbole de réconciliation, Pfff vous pouvez tous vous le carrer ou je pense. J'avais prévenu. Je t'avais dit ma chérie qu'elle serait maudite s'il elle choississait pour époux un infidèle.
Jinu comment tu peux sortir une chose pareille ? Tu penses que c'est le moment ?
Tout ça c'est un complot de ces vermines baginiennes sous les ordres de leur maudits prêtres, c'est sûr ! Ils en veulent encore à notre existence, jamais nous ne pourrons vivre en paix à leur côtés. Trois meurtres des notres en une semaine, tous de notre religion.
C'est faux nous n' y sommes pour rien, c'est un mensonge. hurla un jeune adolescent horrifié par sa propre audace. Il n'avait pu s'empêcher de l'ouvrir face à ce qu'il considérait à une tentative éhontée de faire porter le chapeau a des innocents, des bonnes gens. Deux hommes grands et massifs armés de bâton, le regard menaçant, avancèrent à grand pas en sa direction, prêt à le corriger sévèrement si besoin, mais il était déjà loin, conscient du danger potentiel à rester sur les lieux. S'il restaient encore des fidèles de Bagina dans la foule, ils brillaient par leur silence et leur discrétion, et à raison.
C'est ça cours petit démon, disparaîs en enfer !
Une véritable offense à Telio, la fille de son porte parole a été assassinée ! Vengeance !
On nous avait promis la liberté de religion, ils nous ont menti pour mieux nous endormir et pendant ce temps là on nous poignarde dans le dos. Les hérétiques doivent payer, ils ont commis sacrilège. Allons brûler leurs sanctuaires.
Oui !
Il a raison.
Non !! Nous signons notre perte si nous faisons ça. J'aimerai si possible que mes gosses n'aient pas à subir ce que j'ai vécu dans le passé.
Mon dieu et nos enfants qui jouaient actuellement dans les rues hier soir et qui pouvaient être à la merci de n'importe lequel de ces fous.
IL faut s'armer au plus vite et organiser des barricades, nos vies sont en danger !!!
Le capitaine Tolbas tendu, tentait du mieux qu'il peut d'éviter que la situation ne se dégrade, il avait demandé des renforts et ceux-ci enfin arrivés s'attelaient au dispersement si difficile à mettre en oeuvre.
S'il vous plaît, s'il vous plait calmez vous messieurs dames, je vous en prie. Rentrez chez vous c'est un ordre. Et cessez ce délire infondé. Le grand prophète a condamné de la plus grande fermeté cet acte indigne et a appelé à l'arrestation la plus rapide possible du criminel. Pour assurer sa bonne foi il a même décidé de rencontrer la famille de la défunte pour présenter ses condoléances, le sanctuaire a juré n'être mêlé et associés en aucune manière à ces meurtres.
Oui c'est ce qu'ils prétendent...La magie utilisée est curieusement la même que celle pratiquée durant la guerre sainte par les prêtres baginiens. D'ailleurs si je ne m'abuse vous êtes baginien, comme la majorité des autorités qui régissent le pays, quel preuve avons nous de l'objectivité de l'enquête ?
Il suffit ! Je ne tôlérerai pas qu'on remette en cause mon professionalisme ou qu'on me rabaisse. Le prochain qui s'amuse à cette tâche infâme se verra passer le reste de sa vie dans une cage aux côtés des rats.
Maintenant je vous mets en garde. N'allez pas rallumer une flamme en allant vous en prendre stupidement à des innocents et enclencher une réaction presque mécanique. Vous feriez le jeu de ce fou qui court actuellement la ville et n'attend que cela de voir le chaos s'installer. Regardez donc, les murs sont encore tâchés de sang à cause de toute cette maudite passion qui vous guide toujours aussi aveuglément. C'est aux autorités de s'occuper de cette menace,la seule habilitée, légitime pour assurer la justice. Face à la gravité de la situation soyez assuré que nous mettrons absolument tous nos moyens sur l'affaire. Le gouvernement en a fait une priorité national.
Ceux qui se lanceront dans une vendetta vengeresse seront purement et simplement erradiqués de quelques côtés qu"ils se trouvent. Nous ne laisserons pas une nouvelle guerre sainte s'établir dans cette cité. Nous avons juré d'assurer l'ordre et la sécurité des lievantains, rien ni personne ne nous empêchera de remplir notre devoir. L'assassin sera pourchassé, retrouvé et traduit en justice.
La foule sembla s'apaisa peu à peu face aux souvenirs évoqués et à la promesse d'une justice équitable. La colère, la rage disparurent au profit de l'amertume, la tristesse et la lassitude. L'envie de vengeance disparaissait dans les méandres de la mélancolie et de la raison. Ils pleureraient la perte de Mounira chez eux comme tout le monde. Le capitaine pouvait respirer, il passait décidément une sale matinée...
Tant que nous n'aurons pas retrouver le criminel, je vous demanderai de ne plus laisser vos enfants traîner dans la rue et de vous déplacer seul. Voyagez minimum à plusieurs. La milice sera mobilisée à sa plénitude chaque jours et nuit. Si quelqu'un a une quelconque information, qu'il se fasse connaître, une belle somme pourra lui être promise. Maintenant dispersez vous et rentrez chez vous !
Nous souhaitons faire un dernier hommage à Mounira, est-ce possible de...
Non pas question, vous le ferez chez vous, ici c'est le lieux du crime, y a d'autres endroits pour ça . Maintenant dégagez et laissez nous faire notre boulot bordel de merde ! Les gars bougez moi tout ce monde et bouclez le périmètre, notre mage devrait arriver bientôt, je veux que rien ne soit touché, dérangé avant sa venue, c'est vitale. Utilisez la force si nécessaire, foutez au trou ceux qui ne veulent pas comprendre.
Paix à son âme.
un crime inqualifiable !
La sanction divine devra pourfendre le malheureux qui a commis cet acte abominable.
Comment une telle chose a t-il pu se produire ?
Un jour de deuil, un jour de terreur ! Mounira ! Par Telio elle ne méritait pas ça, elle si gentille, si gaie, si généreuse avec tout le monde.
Elle était enceinte. C'est horrible.
Le coeur brisé, ils pleuraient tous à chaude larmes, la rage au ventre. Des femmes sanglotaient dans les bras de leur marris, abattues, certains levaient les bras en l'air comme pour signifier leur fatalité, d'autres s'agenouillaient en silence, une prière pour la défunte. Aujourd'hui tous avaient appris avec stupeur, la mort de la femme la plus aimée, la plus connue de la nouvelle religion, fille de Kasim Themal. Dès l'aube la sombre ruelle pourtant habituellement désertée, était bondée de monde, presque tous des partisans de Themal, des fidèles de Telio. La rumeur telle une flambée de poudres, s'était propagée à une vitesse ahurissante et toute la cité était déjà au courant. L'on ne parlait que de ça. Le meurtre de la fille de Themal. Une centaine de personne en deuil se trouvaient sur les lieux au détriment de la milice dérangée dans son travail.
Le peuple avait compris...Il ne pouvait s'agir que d'un crime religieux, le 3ème meurtre en moins d'une semaine, une troisième victime assassinée par magie,massacrée,carbonisée... Mais désormais cela prenait une gravité extrême, une proportion inimaginable de par le meurtre de Mounira, la fille de Kasim Themal, premier fidèle de Telio, un véritable ravage émotionnel. Tous en avaient conscience, tous s'en désolaient, s'en inquiétaient, s'en affolaient et ce dans les deux camps...
Déjà des manifestants brûlaient des dizaines d'effigies de Bagina, des maisons de personnes connus comme baginiennes furent prises d'assaut par des groupes en représaille, des échange de tirs et de canons éclatèrent dans les rues. Heureusement l'irréparable avait pu être évité à chaque fois, la milice arrivant à temps et reglant au plus vite la situation. Celle-ci sous l'ordre impératif du gouvernement avait par prévention, imposé l'état d'urgence et exigé la désertion des rues par les citoyens sous peine d'arrestation immédiate en cette matinée avant que cela ne dégénère et le temps que la raison reprenne le dessus.
Mais une centaine de citoyens, des têtes brûlés avaient défié avec une insolente désinvolture l'ordre de rester chez soi comme s'il n'avait jamais existé. Une foule hétéroclite, des hommes,des femmes de tous bord s'étaient rassemblés hurlant leur douleur et leur rage, et sous bonne garde avaient foncé droit vers le lieu du crime, là ou était étendu le corps. La milice submergée,à nerf devant tant de monde, tentait pour le moment de dissoudre de manière pacifique ce rassemblement improvisé.
Mounira l'héritière de Themal, Pourquoi elle ? Le symbole de la réconcilation avec son mariage. Que Telio ait pitié de nous.
Symbole de réconciliation, Pfff vous pouvez tous vous le carrer ou je pense. J'avais prévenu. Je t'avais dit ma chérie qu'elle serait maudite s'il elle choississait pour époux un infidèle.
Jinu comment tu peux sortir une chose pareille ? Tu penses que c'est le moment ?
Tout ça c'est un complot de ces vermines baginiennes sous les ordres de leur maudits prêtres, c'est sûr ! Ils en veulent encore à notre existence, jamais nous ne pourrons vivre en paix à leur côtés. Trois meurtres des notres en une semaine, tous de notre religion.
C'est faux nous n' y sommes pour rien, c'est un mensonge. hurla un jeune adolescent horrifié par sa propre audace. Il n'avait pu s'empêcher de l'ouvrir face à ce qu'il considérait à une tentative éhontée de faire porter le chapeau a des innocents, des bonnes gens. Deux hommes grands et massifs armés de bâton, le regard menaçant, avancèrent à grand pas en sa direction, prêt à le corriger sévèrement si besoin, mais il était déjà loin, conscient du danger potentiel à rester sur les lieux. S'il restaient encore des fidèles de Bagina dans la foule, ils brillaient par leur silence et leur discrétion, et à raison.
C'est ça cours petit démon, disparaîs en enfer !
Une véritable offense à Telio, la fille de son porte parole a été assassinée ! Vengeance !
On nous avait promis la liberté de religion, ils nous ont menti pour mieux nous endormir et pendant ce temps là on nous poignarde dans le dos. Les hérétiques doivent payer, ils ont commis sacrilège. Allons brûler leurs sanctuaires.
Oui !
Il a raison.
Non !! Nous signons notre perte si nous faisons ça. J'aimerai si possible que mes gosses n'aient pas à subir ce que j'ai vécu dans le passé.
Mon dieu et nos enfants qui jouaient actuellement dans les rues hier soir et qui pouvaient être à la merci de n'importe lequel de ces fous.
IL faut s'armer au plus vite et organiser des barricades, nos vies sont en danger !!!
Le capitaine Tolbas tendu, tentait du mieux qu'il peut d'éviter que la situation ne se dégrade, il avait demandé des renforts et ceux-ci enfin arrivés s'attelaient au dispersement si difficile à mettre en oeuvre.
S'il vous plaît, s'il vous plait calmez vous messieurs dames, je vous en prie. Rentrez chez vous c'est un ordre. Et cessez ce délire infondé. Le grand prophète a condamné de la plus grande fermeté cet acte indigne et a appelé à l'arrestation la plus rapide possible du criminel. Pour assurer sa bonne foi il a même décidé de rencontrer la famille de la défunte pour présenter ses condoléances, le sanctuaire a juré n'être mêlé et associés en aucune manière à ces meurtres.
Oui c'est ce qu'ils prétendent...La magie utilisée est curieusement la même que celle pratiquée durant la guerre sainte par les prêtres baginiens. D'ailleurs si je ne m'abuse vous êtes baginien, comme la majorité des autorités qui régissent le pays, quel preuve avons nous de l'objectivité de l'enquête ?
Il suffit ! Je ne tôlérerai pas qu'on remette en cause mon professionalisme ou qu'on me rabaisse. Le prochain qui s'amuse à cette tâche infâme se verra passer le reste de sa vie dans une cage aux côtés des rats.
Maintenant je vous mets en garde. N'allez pas rallumer une flamme en allant vous en prendre stupidement à des innocents et enclencher une réaction presque mécanique. Vous feriez le jeu de ce fou qui court actuellement la ville et n'attend que cela de voir le chaos s'installer. Regardez donc, les murs sont encore tâchés de sang à cause de toute cette maudite passion qui vous guide toujours aussi aveuglément. C'est aux autorités de s'occuper de cette menace,la seule habilitée, légitime pour assurer la justice. Face à la gravité de la situation soyez assuré que nous mettrons absolument tous nos moyens sur l'affaire. Le gouvernement en a fait une priorité national.
Ceux qui se lanceront dans une vendetta vengeresse seront purement et simplement erradiqués de quelques côtés qu"ils se trouvent. Nous ne laisserons pas une nouvelle guerre sainte s'établir dans cette cité. Nous avons juré d'assurer l'ordre et la sécurité des lievantains, rien ni personne ne nous empêchera de remplir notre devoir. L'assassin sera pourchassé, retrouvé et traduit en justice.
La foule sembla s'apaisa peu à peu face aux souvenirs évoqués et à la promesse d'une justice équitable. La colère, la rage disparurent au profit de l'amertume, la tristesse et la lassitude. L'envie de vengeance disparaissait dans les méandres de la mélancolie et de la raison. Ils pleureraient la perte de Mounira chez eux comme tout le monde. Le capitaine pouvait respirer, il passait décidément une sale matinée...
Tant que nous n'aurons pas retrouver le criminel, je vous demanderai de ne plus laisser vos enfants traîner dans la rue et de vous déplacer seul. Voyagez minimum à plusieurs. La milice sera mobilisée à sa plénitude chaque jours et nuit. Si quelqu'un a une quelconque information, qu'il se fasse connaître, une belle somme pourra lui être promise. Maintenant dispersez vous et rentrez chez vous !
Nous souhaitons faire un dernier hommage à Mounira, est-ce possible de...
Non pas question, vous le ferez chez vous, ici c'est le lieux du crime, y a d'autres endroits pour ça . Maintenant dégagez et laissez nous faire notre boulot bordel de merde ! Les gars bougez moi tout ce monde et bouclez le périmètre, notre mage devrait arriver bientôt, je veux que rien ne soit touché, dérangé avant sa venue, c'est vitale. Utilisez la force si nécessaire, foutez au trou ceux qui ne veulent pas comprendre.
Re: Usage Interdit
Elle courait…
Et les larmes sur son visage se mélangeaient au sang pour lui faire un masque de carnaval grotesque et incongru.
Elle courait...
Et les passants s’écartaient étonnés devant cette jouvencelle qui s’enfuyait du quartier marchand comme si tous les démons de l’univers étaient à sa poursuite.
Ils ne manqueraient pas de noter la tenue simple mais soignée indiquant l’appartenance à l’aristocratie. De même ils se rappelleraient chacun des traits de la jeune fille, son expression terrorisée.
<< Franchement une telle indécence à exhiber sa souffrance … Comment élève t-on la jeunesse aujourd’hui pour qu’elle soit de cette sensibilité maladive? >>
Elle courait...
Son univers détruit le souffle court, le coeur et la nausée au bord des lèvres.
Et défilaient les images...
Cet être de cauchemar, dont chaque détail resterait à jamais gravé dans sa mémoire, son aspect si anodin se transformant en monstruosité. Cette entité de métal au bout de son bras qui lui avait glacé le cœur avant de l’assommer.
Cette main de fer rouge qui avait à jamais défiguré Mounira dans la mort.
Ce fleuve de sang charriant des tessons ocre et jaunes, c’était celui de Mounira, de son enfant et les tessons, cette amphore maudite responsable de leur mort… En elle ce sang coulerait tant que vengeance ne serait faite.
Elle courait...
Sans voir les rues qui s'envolaient, sans savoir où elle allait, mécaniquement et convulsivement, portée par l’horreur. Elle fuyait le cauchemar, elle fuyait sa propre lâcheté. Elle aurait du rester les défendre ou les suivre dans la mort.
<< J’aurais du convaincre Mounira j’aurais dû trouver les mots qu’il fallait, je suis responsable de ce sort affreux.>>
Car, bien avant l’attaque funeste, elle en avait eu la prémonition dans cette journée d’une beauté traîtresse. Elle se haïssait de n’avoir rien tenté, de ne pas s’être dépassée…
<<Au lieu de quoi j’ai préservé ma vie quelle vie ? Dorénavant je me saurai lâche, dorénavant je me terrerai. >>
Elle courait.
Puis à un moment à bout de souffle, à bout de course il lui fallut bien s’arrêter… Elle était épuisée se tenant le cœur à deux mains pour en comprimer les battements. Les larmes s’étaient taries, les plaies avaient séché, le masque était resté. Elle s’assit contre un mur le temps de reprendre son souffle, le temps de s’assurer que tout ceci était bien réel que ce n’était pas une fantasmagorie issue d’un cauchemar imbécile.
Et non …
Cette haine si puissante qu’elle lui semblait jaillir en éclairs de sa personne. Il n’y aurait jamais plus de jours heureux. Il n’y aurait jamais plus d’amitié. Seule la haine...
Et elle revoyait tous les souvenirs qu’elle avait de sa blonde amie. Certains souvenirs heureux allant même jusqu’à la faire sourire jusqu’à ce qu’elle se souvienne.
<< C’est fini elle est morte et l’enfant restera à jamais dans les limbes de l’existence… >>
Alors les larmes revenaient le cœur se contractait la haine emportait tout, déferlant en vagues incessantes sur un cerveau torturé.
Elle regarda autour d’elle et vit que sa fuite éperdue l’avait conduite dans les bas quartiers de Lievanta, ceux là même ou Mounira et elle...
<< Mounira, ce cri comme un appel désespéré, Pas elle je vous en prie, prenez –moi à sa place. >>
Mais le temps était passé pour ces vains marchandages, d’ailleurs cela ne réussissait jamais. Et cette envie de se cogner la tête contre les murs pour se faire mal et ainsi écarter d’elle cette souffrance semblable aux barreaux d’une cage.
Ceux là même donc où avec Mounira elle allait jadis faire ses actes de charité secrets.
Les bâtisses ne changeait pas : sombres lépreuses et délabrées et même le soleil de cette soi-disant belle journée ne parvenait à percer le voile grisâtre de misère qui recouvrait le quartier.
Toutefois Lharka ne pouvait retourner dans la demeure familiale ; elle était trop connue, l’être l’aurait trop vite retrouvée. Et ce serait sans doute là qu’elle serait le plus en sécurité au milieu de ces gens que la vie n’avait pas épargnés et qui donc en connaissaient le prix et pour qui l’entraide ne serait sûrement pas un vain mot.
Elle se releva, essuya son visage avec le bas de sa robe déjà souillée par sa course folle. Sa décision était prise :
<< Je survivrai, Je vivrai, Je vous vengerai >>
Et c’était sur les larmes que la torture avait arrachée à Mounira qu’elle ferma les yeux pour prononcer son serment.
Dans un premier temps elle demanderait asile à ce couple si honnête et si brave malgré les vicissitudes de leur existence. Ce couple chez qui elles avaient toujours été bien reçues, ces êtres qui leur semblaient pouvoir s’élever un jour ou l’autre au dessus de la condition que la naissance leur avait faite.
Ce fut le mari qui vint lui ouvrir hésitant un instant devant son aspect à la reconnaître.
<< Ma Dame, c’est un honneur de vous avoir à nouveau chez nous… Mais ce n’est pas le jour habituel de vos visites. Et l’autre Dame ? elle n’est pas venue? Dans son état c’est bien naturel... Attendez un instant, je vais appeler mon épouse… >>
Lharka arrêta d’un geste ce flot de paroles.
<< Ah ce n’est pas la dame qui vient vous voir aujourd’hui mais une amie dans le besoin.>>
Le visage se ferma, les yeux devenus calculateurs.
<< Nous, si modestes. Vous voyez bien…>>
Et le geste ample de souligner le délabrement et la pauvreté règnants
<< Oh, il ne s’agit que de me loger quelques jours, le temps pour moi de régler quelques problèmes.>>
Et le bonhomme s’approchant à la toucher.
<< Ah petite damoiselle s’il s’agit de vous coucher… Pour sûr, vu comme vous êtes bien bâtie, z’aurez aucun mal.. Après tout si vous êtes décidée, on s’comprend Non ? >>
Et Lharka se recula rougissant de deviner ses pensées sous ce regard concupiscent…
<< Nous nous sommes mal compris Merci beaucoup Je suis désolée de vous avoir dérangé J’ai d’autres moyens au revoir…>>
Et abasourdie elle se retrouva à la porte. Ainsi c’était ça aussi la pauvreté, cette promiscuité qui faisait que le faible loin d’aider plus faible que lui assouvissait sur lui sa soif de pouvoir et lui imposait sa loi.
Et la honte s’ajouta à la détresse.
<< Pour qui me prend-il, ce malappris, ce moins que rien ce…>>
Elle repartit sans but maintenant, n’osant plus demander aucune aide dans un cauchemar, un halo de non-sens. Elle tournait en rond ne voulant pas sortir de ce quartier, seule possibilité de refuge. Jusqu’à ce que la fatigue…Elle s’assit à même le caniveau, au milieu des immondices, le dos contre un mur noirci.
Et le sommeil salvateur la prit pour la bercer d’oubli et l’emporter loin de cette journée d’horreur.
Un flot de sang croissant charriait des tessons ocre et noirs.
Et les larmes sur son visage se mélangeaient au sang pour lui faire un masque de carnaval grotesque et incongru.
Elle courait...
Et les passants s’écartaient étonnés devant cette jouvencelle qui s’enfuyait du quartier marchand comme si tous les démons de l’univers étaient à sa poursuite.
Ils ne manqueraient pas de noter la tenue simple mais soignée indiquant l’appartenance à l’aristocratie. De même ils se rappelleraient chacun des traits de la jeune fille, son expression terrorisée.
<< Franchement une telle indécence à exhiber sa souffrance … Comment élève t-on la jeunesse aujourd’hui pour qu’elle soit de cette sensibilité maladive? >>
Elle courait...
Son univers détruit le souffle court, le coeur et la nausée au bord des lèvres.
Et défilaient les images...
Cet être de cauchemar, dont chaque détail resterait à jamais gravé dans sa mémoire, son aspect si anodin se transformant en monstruosité. Cette entité de métal au bout de son bras qui lui avait glacé le cœur avant de l’assommer.
Cette main de fer rouge qui avait à jamais défiguré Mounira dans la mort.
Ce fleuve de sang charriant des tessons ocre et jaunes, c’était celui de Mounira, de son enfant et les tessons, cette amphore maudite responsable de leur mort… En elle ce sang coulerait tant que vengeance ne serait faite.
Elle courait...
Sans voir les rues qui s'envolaient, sans savoir où elle allait, mécaniquement et convulsivement, portée par l’horreur. Elle fuyait le cauchemar, elle fuyait sa propre lâcheté. Elle aurait du rester les défendre ou les suivre dans la mort.
<< J’aurais du convaincre Mounira j’aurais dû trouver les mots qu’il fallait, je suis responsable de ce sort affreux.>>
Car, bien avant l’attaque funeste, elle en avait eu la prémonition dans cette journée d’une beauté traîtresse. Elle se haïssait de n’avoir rien tenté, de ne pas s’être dépassée…
<<Au lieu de quoi j’ai préservé ma vie quelle vie ? Dorénavant je me saurai lâche, dorénavant je me terrerai. >>
Elle courait.
Puis à un moment à bout de souffle, à bout de course il lui fallut bien s’arrêter… Elle était épuisée se tenant le cœur à deux mains pour en comprimer les battements. Les larmes s’étaient taries, les plaies avaient séché, le masque était resté. Elle s’assit contre un mur le temps de reprendre son souffle, le temps de s’assurer que tout ceci était bien réel que ce n’était pas une fantasmagorie issue d’un cauchemar imbécile.
Et non …
Cette haine si puissante qu’elle lui semblait jaillir en éclairs de sa personne. Il n’y aurait jamais plus de jours heureux. Il n’y aurait jamais plus d’amitié. Seule la haine...
Et elle revoyait tous les souvenirs qu’elle avait de sa blonde amie. Certains souvenirs heureux allant même jusqu’à la faire sourire jusqu’à ce qu’elle se souvienne.
<< C’est fini elle est morte et l’enfant restera à jamais dans les limbes de l’existence… >>
Alors les larmes revenaient le cœur se contractait la haine emportait tout, déferlant en vagues incessantes sur un cerveau torturé.
Elle regarda autour d’elle et vit que sa fuite éperdue l’avait conduite dans les bas quartiers de Lievanta, ceux là même ou Mounira et elle...
<< Mounira, ce cri comme un appel désespéré, Pas elle je vous en prie, prenez –moi à sa place. >>
Mais le temps était passé pour ces vains marchandages, d’ailleurs cela ne réussissait jamais. Et cette envie de se cogner la tête contre les murs pour se faire mal et ainsi écarter d’elle cette souffrance semblable aux barreaux d’une cage.
Ceux là même donc où avec Mounira elle allait jadis faire ses actes de charité secrets.
Les bâtisses ne changeait pas : sombres lépreuses et délabrées et même le soleil de cette soi-disant belle journée ne parvenait à percer le voile grisâtre de misère qui recouvrait le quartier.
Toutefois Lharka ne pouvait retourner dans la demeure familiale ; elle était trop connue, l’être l’aurait trop vite retrouvée. Et ce serait sans doute là qu’elle serait le plus en sécurité au milieu de ces gens que la vie n’avait pas épargnés et qui donc en connaissaient le prix et pour qui l’entraide ne serait sûrement pas un vain mot.
Elle se releva, essuya son visage avec le bas de sa robe déjà souillée par sa course folle. Sa décision était prise :
<< Je survivrai, Je vivrai, Je vous vengerai >>
Et c’était sur les larmes que la torture avait arrachée à Mounira qu’elle ferma les yeux pour prononcer son serment.
Dans un premier temps elle demanderait asile à ce couple si honnête et si brave malgré les vicissitudes de leur existence. Ce couple chez qui elles avaient toujours été bien reçues, ces êtres qui leur semblaient pouvoir s’élever un jour ou l’autre au dessus de la condition que la naissance leur avait faite.
Ce fut le mari qui vint lui ouvrir hésitant un instant devant son aspect à la reconnaître.
<< Ma Dame, c’est un honneur de vous avoir à nouveau chez nous… Mais ce n’est pas le jour habituel de vos visites. Et l’autre Dame ? elle n’est pas venue? Dans son état c’est bien naturel... Attendez un instant, je vais appeler mon épouse… >>
Lharka arrêta d’un geste ce flot de paroles.
<< Ah ce n’est pas la dame qui vient vous voir aujourd’hui mais une amie dans le besoin.>>
Le visage se ferma, les yeux devenus calculateurs.
<< Nous, si modestes. Vous voyez bien…>>
Et le geste ample de souligner le délabrement et la pauvreté règnants
<< Oh, il ne s’agit que de me loger quelques jours, le temps pour moi de régler quelques problèmes.>>
Et le bonhomme s’approchant à la toucher.
<< Ah petite damoiselle s’il s’agit de vous coucher… Pour sûr, vu comme vous êtes bien bâtie, z’aurez aucun mal.. Après tout si vous êtes décidée, on s’comprend Non ? >>
Et Lharka se recula rougissant de deviner ses pensées sous ce regard concupiscent…
<< Nous nous sommes mal compris Merci beaucoup Je suis désolée de vous avoir dérangé J’ai d’autres moyens au revoir…>>
Et abasourdie elle se retrouva à la porte. Ainsi c’était ça aussi la pauvreté, cette promiscuité qui faisait que le faible loin d’aider plus faible que lui assouvissait sur lui sa soif de pouvoir et lui imposait sa loi.
Et la honte s’ajouta à la détresse.
<< Pour qui me prend-il, ce malappris, ce moins que rien ce…>>
Elle repartit sans but maintenant, n’osant plus demander aucune aide dans un cauchemar, un halo de non-sens. Elle tournait en rond ne voulant pas sortir de ce quartier, seule possibilité de refuge. Jusqu’à ce que la fatigue…Elle s’assit à même le caniveau, au milieu des immondices, le dos contre un mur noirci.
Et le sommeil salvateur la prit pour la bercer d’oubli et l’emporter loin de cette journée d’horreur.
Un flot de sang croissant charriait des tessons ocre et noirs.
Boostée par Dark-Angel et Spatouille. Comme promis ma flotte arbore leurs drapeaux.