L'Insurrection

Ici sont chroniquées les histoires des Etats et de leurs dirigeants

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Kossnei
Soulis de Kalyso
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Re: L'Insurrection

Message par Kossnei »

Devar Shurak, au faciès vieilli, mais mû d'une jeunesse mentale infinie et d'une envie irrépressible de prouver que sa valeur n'avait faibli malgré les dernières épreuves endurées, eut une poussée d'adrénaline à l'évocation de l'emplacement de leur planque.

Un sourire lui vint, lorsqu'il réalisa que Kami avait tout planifié. S'il en était un qui pouvait l'aider à retrouver Nikki, ce serait lui. Bien qu'à un moment, irrémédiablement, ils arriveraient à la croisée des chemins. Et, que ce soit les larmes ou le sang, quelque chose qui évoquait la douleur coulerait. Mais, dans l'instant, Shurak était souriant.



Trenia, de son côté, s'enquit de mettre le groupe en marche :

« Kami, rangez tout cela, je vous prie. Il n'y a plus de temps à perdre, à présent. Allons-y. »

Ce dernier, approuvant d'un signe de tête, éteignit l'hologramme et rangea la sphère qui l'avait émis dans sa ceinture.
C'est alors qu'un bruit de porte se fit entendre. Ils n'étaient plus seuls. Shurak dégaina son arme. Trenia rabattit son capuchon sur sa tête et, tout en abaissant la main de son compagnon, désigna une rangée d'étagères, le rayon par lequel Kami était arrivé, et qu'ils pourraient sans doute emprunter pour circuler prudemment jusqu'à la sortie.

Le groupe s'avança d'un pas isochrone et léger sur le parquet feutré de l'immense bibliothèque. Shurak eut le réflexe de tourner la tête à gauche. Ce dernier étouffa une exclamation en se mordant la lèvre.

Trenia se stoppa net, et dirigea vers son second un regard interloqué, mêlé d'une certaine autorité.

« Madame, c'est une conseillère ! », chuchota Shurak d'un air alarmé.

Kami se raidit. Instinctivement, il porta la main à son holster. Il n'avait pas ressenti d'aura circuler dans l'espace clos. Il réalisa d'ailleurs que Trenia n'en émettait aucune. Sans doute avait-elle compris que la Conseillère qui venait d'entrer dans la pièce aurait aisément décelé leur présence.

« Avançons », ordonna Trenia.

Les deux autres acquiescèrent. Le groupe reprit sa marche, alors que l'ennemie avançait. Bientôt, elle arriverait à leur hauteur, à deux rayons d'intervalle de leur position.
La sueur perlait sur le front de Shurak. Les sensations d'antan, la tension qu'il avait maintes fois affronté en tant qu'espion, tout cela faisait à nouveau surface. Mais, ici, la situation était critique, et beaucoup plus dangereuse que la plupart de celles qu'il avait connues. Un geste de travers, et c'était la mort.

La Conseillère les avait presque dépassés, lorsque, soudainement, le geste de travers arriva.

Trenia posa le pied sur la feuille de papier qui avait déjà trahi la présence de Kami, peu de temps auparavant. Deux fois le destin a voulu que celle-ci soit foulée. Une fois de trop, semble-t-il.

Kami perçut au même instant une forte puissance magique émaner de Trenia. Le pouvoir de l'Enjôleuse les dissimulait. Grave erreur, erreur de celle qui renaît de la mort et a autant d'expérience qu'un bébé. Grave erreur...

Leur ennemie tourna la tête, laissant apparaître les traits de feu Pandora, ceux de la grande Aetherya. Aussitôt, les étagères valsèrent, des tonnes d'Archives chutèrent sous la puissante magie de la Grande Conseillère, comme autant d'états le firent sous le joug du Conseil.
Ils ressentirent la douleur de tous les hommes que ce dernier avait assassinés, toute cette douleur qui se répandait en scènes, actes, récits, volumes, trilogies...

Shurak fut le premier à se relever. Il dégaina, tira trois fois, avant de s'envoler sur cinq mètres. Trenia intervint, et donna l'illusion que Shurak se trouvait déjà mort.


« Kami, fuyez avec Devar ! Il vous faut atteindre votre but. Je sais que celle que vous voulez sauver se trouve être Nikki Katarilis, et non moi. Nous n'avons jamais rien eu à voir ensemble, je le conçois. Aussi me sauverai-je seule. Rejoignons-nous là-bas. J'ai un compte à régler avec cette charmante demoiselle. »

Le Kaméen, d'un signe de tête, approuva, froidement. Trenia ne croisa pas son regard. Elle n'eut guère le temps de déceler, dans le fond des yeux de cet homme sans sentiments, une once de tristesse. Elle n'en eut pas le temps car, invisible, il disparut.


---

Ils étaient dehors. Devar Shurak se dégagea de l'étreinte de Kami, et souffla :

« Ça va aller, vieux. J'refuse d'être un fardeau. Elle est où, ta ruelle ? »

L'autre posa un regard soupçonneux sur Shurak, vérifiant que sa condition ne les retarderait pas, puis indiqua d'un signe de tête un petit couloir exigu, qui serpentait jusqu'à un grand bâtiment : L'Administration du Quartier Commerçant.
Ils s'y engouffrèrent, mais n'eurent le temps de parcourir que quelques mètres. Trois hommes hilares leur barrèrent la route. Ils avaient oublié les joies du Quartier Commerçant...

Deux d'entre eux, goguenards, s'avancèrent avec des barres de fer à la main.


« Vous allez où, comme ça ? Vous êtes pressés ? On n'a pas le temps de discuter argent autour d'un petit verre ? Venez, venez, c'est par ici... »
« Altea seit Ethel. Ton nom ne sera jamais oublié... » - Kami Raykovith
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Sergent Kami
Soulis de Kalyso
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Re: L'Insurrection

Message par Sergent Kami »

Encerclés. Piégés. Les deux tacticiens s’étaient fait prendre comme des bleus. Ce qui était encore plus rageant, c’était l’impossibilité de se défendre en pleine rue. Ils auraient attiré l’attention sur eux. Commettre une telle erreur relevait du coup de poker car ils ne savaient si l’alerte avait déjà été donnée, s’ils étaient déjà recherchés en somme.

Les trois malfrats les guidaient dans une rue désertée où la lumière peinait à pénétrer. Kami ralentit le pas pour se placer à côté de Devar. Il aurait sans doute à lui faire passer un message au cours de leur petite promenade. Le volcanien analysait chaque détail qui s’offrait à lui car tout élément risquait de posséder son importance... Soudain le Kaméen trouva ce qu’il cherchait. Là, sur leur droite sur trouvait une autre ruelle sombre à souhait, une belle porte de sortie pour qui voulait se volatiliser sans être remarqué. Kami donna un léger coup de coude à Devar pour qu’il remarque ce lieu et nos deux compagnons poursuivirent leur excursion sous escorte dans le silence le plus total.

Le groupe tourna dans une venelle sinistre dans laquelle l’odorat de chacun était agressé par de multiples flagrances d’urine, de vomi, de sang séché et de chairs en décomposition. Cela devait être la fin du voyage car les bandits se tournèrent vers les deux fuyards. A cette distance de la grande rue, pas un cri n’alerterait la populace… ni un coup de feu d’ailleurs…


Allez les gars, c’est jour de paie… dit l’un des trois, avant de rire tel un sauvageon qui goûtait déjà à la victoire.

Les petites frappes s’apprêtaient à fondre sur leurs proies lorsqu’un coup de feu retentit et que le bras armé et la moitié du torse d’un des tire-laine explosa. Les deux autres encore en vie eurent un mouvement de recul. A cet instant, le Kaméen qui pointait désormais son revolver modifié sur un deuxième malfrat était perçu comme une menace réelle. Les gangsters ne s’étaient pas préparés à une éventuelle défense… Ils connurent un instant d’hésitation qui se conclut par le démembrement - fatal - de l’autre bandit armé.


On se retrouve à l’endroit que je t’ai montré Devar. J’ai encore une chose à régler ici.

Kami sortit un morceau d’étoffe, l’enroula autour de sa main puis ramassa une barre de fer qui traînait à proximité. Le volcanien vérifia que l’ex-espion l’avait laissé seul en compagnie du dernier voleur puis l’homme débuta sa funeste besogne. Pour faire passer ces morts comme l’acte d’une bande rivale, il était nécessaire que le dernier malfrat soit tué par une arme contondante. Cela ne prit que quelques instants pour que le tire-laine ne rende son dernier soupir.

Kami apparut au point de rendez-vous, lança un regard désolé à Devar, l’empoigna et disparut dans un amas de fumée. Lorsque le volcanien daigna lâcher l’espion, ils se trouvaient dans cette fameuse planque. D’un coup de pied, Kami fit sauter le verrou d’une caisse d’armes pour en dévoiler son contenu. Des fusils à impulsions, des fusils d’assaut de plusieurs calibres différents, holsters et autres revolvers étaient stockés là. Et ce n’était que la première caisse. Une parmi des dizaines.


Sers-toi en armes à ta guise. Tu trouveras à la cave une salle de tir insonorisée pour t’exercer si tu le souhaites. En désignant deux caisses situées à l’écart. Les munitions sont ici. A l’étage se trouvent chambres et sanitaires. Ne touche pas aux autres caisses. Je ne tiens pas à te dévoiler toutes les surprises maintenant.

Devant l’air décontenancé de Devar, Kami ne put s’empêcher de rire. Ils n’avaient plus qu’à attendre Trenia pour poursuivre leurs folles aventures…
Amiral Andrew K. R. Leister, dit le Feu, à votre service.
Un homme éclairé a écrit :Sergent dieu n'aime pas être contredit ! :evil:
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