Il n'est de grand Amour qu'à l'ombre d'un grand rêve II

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Aetherya
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Il n'est de grand Amour qu'à l'ombre d'un grand rêve II

Message par Aetherya »

"Les affres mélancoliques du temps amorcent les déchéances et dépeignent une réalité d’opprobre où des vertus envenimées arrachent les souffles des mortels. Les combats s’amoncellent tels des grains de sable, tempêtes éphémères de fers croisés, de défilés de corps inanimés.

Sous le cachet des heures, les vents aux connotations harmoniques tissent des opéras aux infinis couleurs. L’aridité des terres s’incline face à la revigorante pluie mais s’assèche devant le poids des mots. Mots qui deviennent les chefs d’orchestres des plus grandes conquêtes, comme des plus « géniaux » génocides, le génie au service de la folie, en somme. La beauté Naturelle écorchée par la brutalité Humaine. Le don de la mort, le sacrifice de la vie.

Acteurs sans pudeur que ces dirigeants à l’élégance flétrie, aux fragrances d’automnes oubliés. Pourtant, ces statues aussi glacées qu’un blizzard, dansent aux sons de nuits nucléaires et sous les lumières chatoyantes de ballets atomiques aussi incandescents que les astres.

Là ! Derrière les vitres de leurs Sièges de Verre, sur un trône d’or ils grondent haut et fort contre l’infâme ennemi. Mais leurs yeux ne sont qu’infinie noirceur, ils se pensent Roi du Jeu alors qu’ils n’en sont que les Pions, pions qu’une autre marionnette tôt ou tard viendra damer. Le chasseur chassé, le prédateur dompté pour boucler un cercle vicieux qui n’a de cesse d’exister. Cependant, lorsque le ciel change, se parant de teintes sanguines, les alliances d’antan se brisent et la Fratrie s’agrandie avec ceux qu’ils nommaient jadis leurs "anté-frères"…

Ce spectacle peste depuis des décennies, mêmes saveurs, mêmes comédiens pour ces pièces en trois temps. De la naissance à la déchéance, en passant par une pseudo apogée. Trois Actes qui résonnent au lieu peut-être de faire raisonner ? Qui sait ? Les visages changent quant aux mœurs elles restent ; impassible colosses aux pieds d’argile que le temps peine à refaçonner.

Dans cet amoncèlement de tourments, je dépeints l'insouciance, à quoi bon se parer d'arrogance, de feinter la compréhension dans cet univers agonisant ? Je connais les pêchés, j'en abuse et désabuse, de l'or du luxe à la douceur des corps -savoureuse luxure- ! J'ai conscience de mes fautes, de la force de mes armées, du poids de ma jeunesse. Malgré tout, je me sens âme équilibriste, piégée entre deux Mondes improbables, quelque part à l'écart de l'ombre et de la lumière. Je ne suis aucun chemin car nul itinéraire n'existe ici bas. Qui peut seulement prétendre se laisser bercer par les grès d'une factice route, de gloire ou de sang ? D'Amour et d'e*u fraiche ? "

Le temps est mon amant, la vie ma fiancée, à contre-courant j'avancerai mes idées, je ne me baigne point d'illusions, loin s'en faut, je constate uniquement la médiocrité de notre époque...



Le jeune homme caresse ses blonds cheveux, effleurant ensuite les fleurs humides qui jonchent les allées du Sénat, avant d'envoyer valser les roses bleutées elles-mêmes.

Les pétales charnues se délièrent dans les airs, feu d'artifice aux reflets de saphir puis les senteurs libérées embaumèrent de leurs enivrantes notes les lieux. Une bise, emporta ensuite avec délicatesse ce cortège, loin, très loin, au dessus de tout.

"Qui suis-je pour avoir une vision si stoïque de Galactica ?

Kieran, dix-sept ans, fils d'Aetherya.

Et toi tu es Claire, n'est-ce pas ? Et là en face c'est Sir Aschlan ! Bienvenue au Pandémonium, lieu de convergence de toutes les âmes, purgatoire à l'image de notre ancien Monde.

Si tu es ici... Enfin si nous sommes ici, d'après ce que j'ai compris...

Ceci signifie que notre heure n'avait pas encore sonné et qu'il va falloir que nous réfléchissions ensemble au pourquoi de notre univers, pourquoi tant de haine, pourquoi notre mort et surtout pourquoi la vie vous sépara tous les deux avant que la faucheuse vous réunifie !


Kieran affichait sur son doux visage un sourire enjôleur, réveillant ainsi des airs de sa tristement célèbre mère.

L'Histoire reprend car, il n'est de grand Amour qu'à l'ombre d'un grand rêve.
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flamme
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Re: Il n'est de grand Amour qu'à l'ombre d'un grand rêve II

Message par flamme »

Que l’on soit la brindille ou le puissant navire quelle différence y a-t-il lorsque nous emporte le tourbillon puissant d’un océan furieux ?
Que valent les ambitions quand le destin s’en mêle, quand le sort s’acharne, quand la fatalité retombe avec son infaillible aveuglement.

Ne cherchez pas la justice, elle n’existe pas, ne cherchez pas l’équité, ne vous bercez pas non plus d’illusions, vous pourrez être grand, fort, probe, courageux, noble, votre destin ne sera pas ce que vous méritez mais tout simplement ce qu’il doit être.
Lorsqu’enfin la conscience vous aura gagné vous aurez beau vous accrocher aux parois lisses de votre vie, lentement mais irrémédiablement vous glisserez vers votre destinée.
Là, voleront en éclat les morceaux de ce à quoi vous avez cru, tout ce que vous avez voulu, tout ce que vous avez toujours connu, ce que vous pensiez immuable, indestructible et même l’espoir explosera en une pluie d’étoiles sanglante.

Vous vous retrouverez seul, nu, au milieu de nulle part, seul artisan d’un futur inattendu, surprenant, effrayant et c’est en cet instant précis que vous aurez un choix à faire, un seul …. Vivre ou mourir.

Cela avait commencé dans la chaleur d’une nuit d’été, les draps soyeux repoussés au fond du lit, les yeux grands ouverts dans la nuit calme, elle avait longtemps cherché le sommeil en vain.
Y ayant renoncé, son esprit virevoltait d’une chose à l’autre cherchant son chemin dans les méandres de ses pensées.
C’est à cet instant qu’elle avait réalisé que tout ceci n’était rien et que la vie était composée d’une ridicule somme d’affligeantes futilités.
Son estomac se resserra sur une étrange faim de vrai que rien ici ne pourrait jamais assouvir.

Au matin elle porta un regard différent sur ce qui avait été sa vie jusqu’à présent.
Elle se sentait soudain étrangère dans son environnement comme si depuis sa naissance tout n’avait été que mensonge et usurpation et cette étrange folie finit par l’obséder au point que le décor lui devint insupportable et qu’elle réalisa, comme une brusque évidence, qu’elle devait partir.

L’aube pointait à peine quand elle sortit de la ville sans un regard sur les hauts bâtiments dont la blancheur reflétait les premiers rayons du soleil.
Elle ne croisa âme qui vive mais qui l’aurait reconnue dans ses habits de cuir souple et brun, une simple besace à l’épaule ?
Où allait-elle ?
Elle ne le savait pas elle-même, mais ne va-t-on jamais que là où notre pas nous amène, irrémédiablement vers notre destin quoique l’on fasse, quoique l’on dise et décide donc peu importait la direction, elle allait à la rencontre de son destin, à la rencontre d’elle-même.

Marcher, marcher sans s’arrêter, les yeux fixés sur l’horizon, laisser la fatigue endolorir chaque muscle pour ne plus sentir de son corps qu’une lourdeur inégalée qui seule permettra de libérer l’âme dont les ondes s’élèveront à chaque pas un peu plus comme la poussière rouge du désert volcanien sous le rythme régulier de ses bottes.

Vivre la traversée de ce désert aride, la face tournée vers l’immensité du ciel c’est accepter ; accepter de se séparer de ce qu’hier était indispensable, précieux, important, vital ; c’est laisser derrière soi les oripeaux du passé dressés comme les remparts à la vérité que l’on se cache sans vouloir l’avouer, c’est accepter de reconnaitre ce qui fut vrai comme un mensonge, c’est un peu comme sortir vaincu d’un triomphe, vaincu mais enfin libre …

Puis contrastant avec la désertique linéarité surgit une montagne.
Haute, abrupte, obstacle soudain à cette marche qui ne semblait pourtant connaitre aucune fin.
Mais c’est lorsque l’on croit avoir atteint le fond des choses que commence enfin l’ascension.

Une main après l’autre, un pied ensuite et on gravit le mur de pierres sèches, cherchant la moindre prise de ses doigts douloureux, muscles noués, vertige, peur du vide … le calvaire s’éternise tandis que l’esprit s’élève, cherche et vénère le sommet, il faut oublier le corps pour pouvoir avancer, oublier la douleur, la fatigue et la peur, oublier ce qu’on est pour devenir un autre.

Puis je suis au sommet, au dessus de moi seul le ciel domine.
Sur un piédestal de marbre, un livre, il est épais, ancien, sa couverture de marocain brun est lisse et usée, la tranche en est jaunie par le temps, combien de fois a-t-il été ouvert et refermé ensuite ? Tant de fois …
Celle que je fus l’aurait ouvert, parcouru, avide de savoir, celle que je suis devenue ne l’a pas fait.

Le cuir était chaud sous mes doigts douloureux et plutôt que de le lire je choisis de le brandir, de le tendre tel un glaive à la face du ciel, à la face des dieux, de me reconnaitre enfin dans ma propre histoire.

Vois-tu Kiéran, c’est à cet instant précis que j’ai vraiment, réellement, intrinsèquement compris que j’étais morte …
Qui n'entend qu'une cloche n'entend qu'un son

J'ai un autocollant "Soulis 4ever" sur ma voiture depuis 1897 !
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Aetherya
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Re: Il n'est de grand Amour qu'à l'ombre d'un grand rêve II

Message par Aetherya »

"La mort, douce ode révulsante pour certains, salvatrice pour d'autres. Les plus Grands poètes se sont risqués à la dépeindre mais ce mystère tant bien gardé ne livre ses secrets qu'une fois que s'offre l'opportunité de le vivre...

Vivre la mort pour la comprendre, singulier paradoxe ?

Mais qu'est-elle d'autre si ce n'est qu'une continuité, une étape, un passage aussi brulant qu'une étoile. Un lien qui se dénoue afin de trouver les réponses d'interdites questions. Une seconde Renaissance grâce à laquelle l'improbable se fait évidence.

Tu sais, ce lieu est aux antipodes même de la conscience, une Pierre vitrifiée de nos souvenirs, immobile mais malléable, plus onirique que nos rêves, plus vivants que nos corps. Nulles limites entravent cette magie de l'esprit, ici rayonne l'Absurdité Humaine, et la Divine Gourmandise. Il nous apprend à comprendre, à observer, à être.

Une entrée unique mais deux sorties visibles. L'irréel ou le réel, l'éternité d'un repos annoncé ou l'accablante arrogance des mortels. Cependant, ces échappatoires, l'un comme l'autre se méritent, un délicieux jeu où chaque réponse trouvée est un malin poison qui à l'instar des drogues, pulse jusqu'au plus profond de nous.

Aucun règle au sein de ce labyrinthe des sens absents, nulles acquittées spécifiques requises, simplement une idée que l'on ne doit point oublier :

Déguster ces mets de connaissances ou leur permettre de nous nous dévorer. Tel est notre choix.

Es-tu prête à débuter cette aventure ? Qui sait, peut-être croiserons-nous au détour du hasard, celui avec qui tu as brulé tes plus belles heures !

Laisse-moi te guider aux travers de ces sinueux méandres, léchons ensemble la puissance de cet espace sans temps, sans chaînes, sans ciel.

Dressons l'étendard de nos vie finies aussi haut que nos bras nous le permettrons, voguons à l'assaut de cet océan inconnu afin d'égrainer nos souffles ivres sur cet ilot damné.

À corps perdu dans ce combat, afin qu'explose sous nos visages ces révélations !"


A ce moment les jardins verdoyants du Sénat se confondent avec une épaisse Brume cendrée, littéralement aspirés, happés par ce tourbillon dansant. Puis les pierres, les vitres et enfin tout le complexe s'inclinent face à l'illusion de l'instant. Le sol devient aride, couvert d'une poussière ocre que la bise peine à soulever. Et là, la terre tremble, grondement tonitruant, des failles s'invitent ensuite au spectacle et de leurs entrailles germent hautes-herbes, arbres, fleurs, ruisse*ux, toute une panoplie luxuriante plus verdoyante et vivante encore que les forets de Vertana. Des senteurs tropicales encerclent désormais nos deux héros. Et au milieu de cette stupéfiante démonstration des pouvoirs du Pandémonium, niché au sein de la roche, un refuge.

"Je crois qu'il le nommait... son havre de paix, non ?" questionne Kieran.
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