Il est minuit, la nuit est déjà bien entamée et je me retrouve seul dans la noirceur de ma chambre, debout devant la fenêtre à contempler l'extérieur à la recherche d'une étoile qui saurait m'indiquer la direction à prendre. Je réfléchis, me pose des milliers de questions. D'où vient cette insomnie qui commence à prendre de l'ampleur ? Pourquoi n'arrive-je donc pas à dormir malgré ces cachets ?
Du haut de ma chambre, je pouvais voir tout ce qu'il se passait sur le Mikanésia, petit Etat Vertanien à la forêt dense entourant le pays, minuscule il faut bien le dire, à peine quelques kilomètres carrés.
J'aperçus au loin une ombre se balader dans les ruelles situées aux abords du palais, elle se déplace vite, et se retourne à chaque coin de rue, comme si elle semblait suivit. Une cinquantaine de mètres derrière elle, un cavalier la poursuivait, sautant par dessus les obstacles que mettait le fuyard au travers des chemins. La course folle dura quelques minutes, le temps de traverser toute la ville d'ouest en est. Je ne puis voir le dénouement, par l'absence de visibilité de la chasse à l'homme au détour d'un coin de rue, mais ceci m'avait donné un léger vent de fatigue, j'en profita ainsi pour m'affaisser dans mon canapé derrière moi.
Cinq heures du matin, me voilà réveillé, la marque du coussin sur la joue, reliant mon oeil droit au coin de ma bouche par plusieurs plis. Je sentais ma langue pâteuse, il semblerait que j'eus dormi la bouche ouverte. Je me précipita dans la salle de bain, ouvra le robinet, mis mes mains sous l'eau en formant un creux, et m'éclaboussa la figure. Me voilà requinqué. Direction la salle à manger.
Boum !
Un souffle gigantesque venait de me propulser à l'autre bout du couloir que je venais de franchir. Des flammes apparaissaient de la salle des radios, le responsable techniques en sortit, la figure en sang, les vêtement et membres brûlés, j'accourus auprès de lui en criant "À l'aide !".
- Que s'est-il passé ?
- Je .. Je ..
- Calme me toi, respire, respire ..
- Je .. me .. suis ..
Le technicien tourna de l'oeil, le coeur avait cessé de battre. Je le déposa par terre, lui referma les paupières, s'en était fini de lui. Je me leva précipitamment, sorti de ma poche mon connecteur PAD, et envoya un avertissement à la tour de commandement, préconisant aux citoyens de s'enfermer chez eux le temps que la situation soit éclaircie.
Le feu fut rapidement attisé à l'aide des extincteurs, et des soldats du feu ayant investi les lieux.
- Il semblerait que ce soit dû à une surcharge électrique, Monsieur, indiqua l'officier sapeur pompier.
- Une surcharge ? C'est surprenant, étant donné que l'on vient de changer l'armoire électrique. Sauf si .. Fichtre ! L'électricien n'était pas l'habituel !
- Il semblerait que vous ayez trouvé la cause à tout ça, Monsieur.
- Comme vous dîtes, il ne me reste plus qu'à trouver qui est son instigateur.
Le Mikanésia est en état d'alerte ...
Un souffle de renouveau
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