Anteverse ! (Ouvert à tous)

[Dros Delnoch]

Le cuirassier d'Ellassar se posa dans la zone de l'ambassade du Delnoch. Ellassar en descendit et se dirigea vers le Sénat. Ses sous-fifres avaient tout préparé. Il se dirigea vers la salle B-X-303 section Harcèlement et poussa les battants d'une façon brusque. Derrière lui se tenait une escorte de gardes qui frôlait les limites autorisés par le Sénat... c'est-à-dire 6.

Il se dirigea vers le pupitre. Une dizaines d'émissaires de différents états étaient présent, mais pour le moment aucun véritable dirigeants. Cela viendrait...

Posant les mains sur le pupitre, il s'éclaircit la voix et commença son discours retransmis sur un des très nombreux canaux de la Corporation:

Très nobles dirigeants,

Comme vous le savez, je suis actuellement très occupé par les différentes tâches qui m'accaparent, mais j'ai toutefois fait le déplacement pour vous annoncer une grande nouvelle. Moi Ellassar , dirigeant du Dros Delnoch, fiancé de la très charmante Mia du Midkemia, Général en chef de la seconde puissance Vertanienne en cet univers, je viens ici déposer une plainte auprès du Grand Conseil.

Je demande en effet le jugement devant la Sainte Cour de Justice , du dirigeant de l'Anteverse pour Harcèlement envers ma fiancé et tentative de déstabilisation psychologique.

N'importe quelle dirigeante, hormis ma Mia, aurait sans nul doute garder des séquelles psychologiques importantes, voir ce serait suicider face aux pressions inter-galactiques ...

Afin de prouver ce que j'avance, voici les preuves indiscutable qu'un Violeur est en liberté.

De : Anteverse
Dommage....
Tas fait craqué Ellasar, je me disais que tu devais valoir le détour^^

De : Anteverse

tu veux toujours pas de moi??

Ma Mia est actuellement sous la haute protection de l'armée du Midkemia et du Dros Delnoch. Tout nos canons sont de plus pointés sur l'Anteverse. Nous ne souhaitons néanmoins pas entrez en conflit avec la très puissante et respecté Fondation.

Nous demandons par ailleurs que le Grand Conseil juge ce scélérat pervers. Regardez ces symboles étrangement utilisés, ne montrent-t-ils pas une personnalité perverse et dérangée?

De : Anteverse
T_T

Ellassar regarda attentivement la foule. Il attendait de voir apparaitre le dirigeant de l'Anteverse.

[Arma Guédon]

Un petit chasseur, portant le trop bien connu drapeau noir, se posa devant le Sénat. Dans un bruit de décompression le cockpit s’ouvrit, et laissa descendre une petite créature. Elle faisait environ 50cm de haut, elle avait la peau, enfin la fourrure bleue, portait un manteau de cuir brun, chemise blanche à flanelles et un pantalon noir. On pouvait voir à sa ceinture la poignée d’un sabre et un blaster. Mais la première chose qui frappait quand on la regardait était l’énorme chapeau avec quelques plumes qui ornait sa tête. Il devait faire bien 45cm de diamètre. Elle s’avança vers les gardes venus l’accueillir, bien qu’ils aient eu un léger doute sur la méthode à suivre. Elle demanda simplement avec un accent rare :

- Je suis là pour le harcèlement.

Le garde le moins hébété répondit simplement :

- Salle B-X-303.

La petite créature continua sont chemin en suivant les flèches pour trouver la salle B-X-303. Après avoir surprit, par sa présence, nombre de dirigeants elle arriva devant la salle. Elle poussa sans mal la porte et entra dans la pièce. Il y avait déjà pas mal de monde, et même quelqu’un en train de parler au pupitre. Étrange. Elle écouta le discours, il n’y avait aucun rapport sur sa présence, les gardes s’étaient-il trompés ? Pas vraiment vu qu’il était question de harcèlement d’une personne. Elle qui était là pour dire que ses flottes allaient harcelées l’univers. Au moins la discussion était intéressante.

Apparemment il était sujet de fiançailles, il serait drôle de prendre en otage la dame pour savoir combien il serait près à, réellement, payé pour sa douce. Il semblait aussi qu’on autre courtisait la belle, pourtant être fiancé ne veux pas dire avoir le pied à terre devant l’autel. Par contre Il est vrai que Anteverse utilisait de bien étranges symboles.

*Bon ben maintenant que je suis là je vais tenter de faire connaissance avec cet homme, pour qui protéger sa douce des paroles d’un autre semble plus important que le vrai-faux calme qui règne dans l'univers.*

S’éclaircissant la voix d’un raclement de gorge notre petite créature pris la parole depuis le milieu de la foule :

- Bonjour Ellassar, je suis le Commodore Arma Guédon. Je me retrouve ici par une heureuse erreur des gardes. Et il me tiens à cœur de vous faire part de mon point de vue. Demander un jugement de la Sainte Cour de Justice, et en référer au Grand Conseil, me paraît quelque peu exagéré. Allez vous mettre aux arrêts toutes personnes tentant d’entrer en contact avec «vôtre» Mia ? Il semblerait même que vous soyez trop possessif. Tenez partie de mes dires, des dires d’un pirate. La possession mène à la ruine et à la folie, c’est pourquoi nous autres les pirates on enterre nos trésors d’or et d’argents sur des îles pour les tenir hors d’écart de notre propre envie. Si vous tenez tant à elle seriez vous capable de la cacher hors de vôtre portée et par conséquent hors de la portée de Anteverse ?

Lorsqu’il a prononcé le mots pirate, avec tous son cœur, la plupart des personnes présentes autour de lui on eu un mouvement de recul et on, pour les plus malignes, immédiatement vérifié le contenu de leurs poches. Bien sur rien ne manquait, de toute façon ce n’était pas les quelques crédits qu’un dirigeant avait dans sa poche pour se payer quelques petits plaisirs qui intéressaient le Commodore. Mais plutôt les milles et un trésors cachés dans l’océan infini d’Aquablue.

Il laissa doucement cette atmosphère de méfiance se posée, tout en attendant une réponse de Ellassar, ou de quiconque d’autre dans la pièce.

[Shaar'Lun]

Cela faisait longtemps que le vieux général n'avait pas mis les pieds au Sénat Galactique. La guerre, la destruction, la défaite... Plusieurs évènements l'avaient contraints à ne quitter ses terres qu'après la reconstruction totale de la fière Cité d'Obsidienne d'Anteverse. Mais aujourd'hui la Cité brillait à nouveau de son éclat d'antan.

Le capitaine Lunae activa l'holocom depuis le poste de commandes vers la salle de commandement. Son image éthérée apparue devant le Général Luciole, le sortant de sa rêverie :

Mon Général, nous arrivons en orbite du siège de la Corporation Galactique !

Bien capitaine ! Contactez la tour de contrôle, qu'il libère une aire d'atterrissage dans les hangars du Sénat.

A vos ordres, mon Général.

Enfin, après si longtemps passé dans le lointain système Volcania, la politique inter-galactique allait à nouveau lui offrir les joies des débats controversés, les joutes verbales acerbes, des logorrhées sans fin des imminents diplomates...

"Que n'ai-je point attendu ce moment..."

A peine son vaisseau eut-il atterri qu'on vint lui annoncer de se rendre en salle B-X-303. Apparemment le loufoque Ellassar déclamait à qui voulait bien l'écouter que le vieil homme "harcelait" sa compagne, la Dame Mia des terres du Midkémia. Le souvenir des conversations qu'il avait entretenu avec la dite Dame ne lui avait en rien semblée comporter les caractères du harcèlement. Secouant la tête de perplexité le vieux soldat se dirigea vers la tribune qui accueillait les calomnies du dirigeant du Dros Delnoch.

"Qu'a-t-il encore bien pu inventer ce fou furieux?"

Lorsqu'il entra discrètement dans la pièce, une drôle de petite chose s'adressait à l'auditoire. Cette créature portait l'habit des pirates aquablusiens, le manteau de cuir brun et le chapeau à large bord caractéristique de ces forbans. Il tenait un discours étrange sur le fait de cacher les trésors pour ne pas succomber à l'envie... étrange façon de penser mais bon, Luciole avait vu bien des illuminés tenir des discours plus étranges que cela... A moins que... Le Général demanda à l'un des auditeurs de lui résumer le début de la conversation. Une tête inconnue... apparemment l'homme ne connaissait pas le Dirigeant de l'Anteverse mais s'insurgeait avec véhémence du comportement inqualifiable de ce satyre. Le sourire aux lèvres, le vieil homme reconsidéra la petite créature qui avait en quelque sorte pris sa défense même s'il était plus convaincu que seul le rhum des planètes bleues lui donnait l'ardeur d'un tel discours. L'univers n'avait pas fini de l'amuser...

Lorsque l'intrépide pirate eut fini sa diatribe, il retourna s'assoir en observant la foule.
Avec une tape sur l'épaule et un clin d'oeil, il remercia son voisin :

Merci pour vos éclaircissements mon brave ! Je vais aller dire, à mon tour, quelques mots sur le comportement du Seigneur de l'Anteverse.

Le dos droit, la démarche assuré, le visage fier, Luciole descendit jusqu'à la chaire. Peu de monde et pourtant il sentait à nouveau monter en lui l'excitation des discours enflammés...

Bonjour à tous! Je suis le Général Luciole, Seigneur de la Cité d'Obsidienne de l'Anteverse. Il adressa un sourire à l'homme, médusé, qui l'avait gratifié de cinglantes remarques quelques instants plus tôt. Il est venu à mes oreilles de bien étranges accusations quand à mon comportement (dans son esprit, il voyait déjà Demi Vermillon s'emparer de la rumeur). Aussi ai-je décidé de venir m'enquérir des raisons de tout cela.

Cher Ellassar, vous me voyez confus de la méprise qui vient à nous opposer. Et je suis bien malheureux de revenir au devant de la scène politique dans de telles circonstances. Mais soit...

Luciole prit une grande inspiration qui laissait transparaître sa lassitude.

Sachez, Seigneur, que les moeurs de l'Anteverse suivent encore pour la plupart les anciennes traditions. Aussi, la polygamie est chose courante sur nos terres même si chacun à la liberté de s'y engager ou non. Cela peut effectivement se révéler désuet aujourd'hui, mais telles sont les choses en Anteverse. Aussi, je ne pense pas que mes agissements ou paroles à l'égard de votre Dame revêtaient les caractères du harcèlement moral, tout au plus un compliment sur sa beauté.

Sachez que s'il me plairait de courtiser bien des Dames, je ne souhaite pas pour autant entrer en guerre pour les charmes de l'une d'elles.
Je vous remercie donc de faire cesser ce vent de calomnies qui me condamnent à l'image d'un violeur à la personnalité perverse et dérangée.

Avec la certitude que vous ferez preuve d'intelligence et que vous saurez juger la situation sous tous ses aspects, je vous encourage à prendre les décisions qui assureront la paix de nos nations.

Il jeta théâtralement sa cape au-dessus de son épaule et s'en fût, sous le regard perplexe de la foule, à la recherche de débats autrement plus intéressants.

[Sevolith]

Le dirigeant Sevolith qui était là depuis le début du débat, se leva le sourire aux lèvres tout en regardant le pauvre Ellassar, se dirigea vers auditoire et commença à parler.

Ellasar vous êtes bien la personne là plus ignorante que je connaisse de cet univers.
Vous venez porter accusation envers l' Anteverse pour avoir essayé de draguer Mia, ce qui malheureusement a été un cuisant échec comme toutes ses guerres.
Je tiens à vous préciser que vous n’êtes pas au bout de vos peines, votre dame de petite vertu m’a demandé de jouer à « marie couche toi là » avec moi. Moi qui ne savais pas ce que cela voulais dire, je n’ai donc pas refusé sa proposition.

Sevolith toujours avec son sourire jusque aux oreilles avança jusqu'à coté d’Ellasar et posa une main sur son épaule et lui chuchota quelques phrases.

Je peux vous dire mon cher Ellasar, car je ne vous cacherez plus rien, notre Mia elle, elle sait y faire, elle est même allée jusqu'à me déclarer, le premier soir, ainsi que toutes les autres nuits que jamais elle n’avait prit autant de plaisir.

Après ces quelques mots déposés dans le creux de l’oreille d’Ellasar, il répartit vers l’auditoire et dit encore quelques mots.

Sachez aussi mon cher que j'ai mis fin à ma relation avec Mia, elle commencé à devenir aussi belle qu’une rose ayant passé 3 volcans.
Si vous avez du mal à combler ses désirs laissez donc une chance à Anteverse, vous n’en êtes plus à ça prés.

Le dirigeant Sevolith descendit, se dirigea d’une allure lente vers le fond de la salle et attendit la réaction d’Ellasar face à cette triste nouvelle.

[Midkemia]

La Dame Mia se trouvait au fond de la salle, dissimulée dans l'ombre. Bore, son second, était assis à côté d'elle. Elle écoutait les diverses personnes qui défilaient au pupitre tout en buvant une tasse de thé. Ellassar lui avait demandé, en prenant un air mystérieux, de venir au Sénat, dans cette salle plus précisément. Ce qu'elle avait accepté sans l'ombre d'une hésitation.

A la fin du discours de son fiancé, Bore glissa à l'oreille de la Dame :

N'en fait-il pas trop, ma Dame? On aurait pu régler ce problème de façon rapide et discrète sans avoir à passer par le Sénat.

Mais elle ne répondit pas, elle fixait Ellassar, complètement fascinée. Elle murmura plus pour elle même: Jamais de ma vie on m'a protégé comme il le fait. Vous avez entendu Bore? Il a déclaré qu'il était prêt à entrer en guerre pour moi...

Bore soupira, elle était totalement irrécupérable. Son amour pour ce Ellassar lui obscurcissait le jugement et l'empêchait de voir les conséquences que pouvait entraîner ce discours.

Après le discours l'étrange pirate bleu, le principal concerné par les accusations de harcèlements fit son entrée: le Seigneur de l'Anteverse... La Dame Mia le regarda intensément. Un vieillard... Quelle surprise, songea-t-elle.

Elle allait se lever pour aller lui répondre lorsqu'un certain Sevolith se précipita pour prendre la parole. Il était question d'un jeu: "marie couche-toi là", jeu auquel aurait participé la Dame Mia avec ce seigneur. Il était aussi question de nuits et de plaisir. Elle se pencha vers son second.

Mais... Qui est-ce?

Aucune idée ma Dame, il n'a pas dit quel état il dirigeait, le couard.

Ce n'est pas à cela que je pensais. Enfin aucune importance, rien de plus qu'un homme fantasmant sur moi... Oublions le... Et zut l'autre pervers a eu le temps de partir à cause de ce sombre abruti. Finalement trouvez moi son état et allez me le lapider.

Elle descendit tout de même les marches jusqu'à l'estrade et se plaça derrière le pupitre. Elle rejeta sa longue chevelure brune d'un mouvement gracieux de la tête et fit son plus beau sourire. Envoûter l'auditoire pour susciter son adhésion, très important.

Bonjour, je n'ai pas l'habitude de fréquenter ces lieux, je vais donc me présenter. Je suis la Dame Mia, l'Impératrice du Midkemia. Trêve de palabres et entrons dans le vif du sujet, à savoir le Général Luciole. Général, vous déclarez suivre les anciennes traditions de l'Anteverse telles que la polygamie. Soit. Mais les anciennes traditions sont bien plus que cela. Elles englobent aussi les bonnes manières. Déjà on ne se tutoie pas dans la haute société, même après le mariage. Enfin autrefois, je veux dire, ou théoriquement, sur votre état.
Ensuite, une femme, aussi belle soit-elle, n'est pas un détour, à moins qu'elle fréquente assidument les marches du Sénat. Et sachez que si une femme décline votre proposition, la renouveler vous fait rapidement passer, comme vous avez pu le constater, pour un lourd. Bien sûr que le fait d'être fiancé n'entraîne pas forcement le mariage, mais Ellassar est l'amour de ma vie et je ne désire point convoler avec un autre homme et qu'irai-je faire avec un vieillard comme vous ?
Et enfin, si je peux me permettre un petit conseil, on écrit pas des lettres d'une ligne. Comment voulez-vous conquérir le cœur d'une demoiselle en faisant étalage de la pauvreté de votre prose ?

Son portable sonna.

Je vous prie de vouloir m'excuser.

Elle prit l'appel... et raccrocha deux minutes plus tard un sourire radieux aux lèvres.

Mon herboriste vient de m'appeler pour me dire qu'il vient de trouver une plante à thé extrêmement rare et qui, parait-il, possèderait un goût absolument fabuleux. Je vous tiens au courant. Et bisous à tous.

Elle sortit à pas rapides tout en rejetant sa chevelure en arrière.

[Xodia]

Le Capitaine Rachel Kaïen errait une fois de plus dans les couloirs du Sénat sans but précis. Pourquoi était-ce toujours elle que l'ont assignait à cette tâche? « Se tenir informés en temps réel de l'évolution des relations diplomatiques internationale », voilà comment Son Altesse qualifiait cette « opération camping » au sein de l'institution. L'officier abhorrait cette pseudo mission pour bien des raisons.
Tout d'abord, en tant que militaire, elle n'avait à son sens absolument rien à faire là. Son domaine, c'était le champ de bataille. Seulement voilà : elle était la moins qualifiée de tout l'état-major d'Antioche, et de loin puisque affublée de l'handicap suprême dans ce milieu : c'était une femme. À cause de la paradoxale misogynie de la dirigeante de cet Etat, elle n'était quasiment jamais sollicitée pour les opérations militaires, creusant un écart de plus en plus significatif entre elle et ses homologues masculins. Le manque de personnel chevronné s'étant toujours fait sentir sur leurs terres, la voilà toute désignée.
Ensuite, elle détestait l'atmosphère de cette institution où les discours étaient bien trop mielleux à son goût. Quant aux véritables joutes verbales qui rehaussaient parfois la réputation de ces lieux, elle préférait en rester spectatrice plutôt que d'attirer des ennuis à sa nation ou, pire encore, de l'humilier, en raison d'une mauvaise prise de position et/ou à son incompétence oratoire.

Très absorbée par ses vitupérations silencieuses, Rachel n'en sortit qu'en entendant deux individus exprimer leur indignation face à ce qu'était devenu les débats officiels et le manque de discernement dont faisaient preuve certains dirigeants entre le domaine du privé et celui du publique.

Voilà qui semblait rompre un peu avec la monotonie des discours habituels. C'est pourquoi après avoir écouté le résumé concis que ces deux hommes s'empressaient de faire à leur camarade, le Capitaine entreprit de se glisser avec le peu de discrétion dont elle était capable dans la salle de conférence qu'ils venaient de quitter.
Une tentative bien vaine car le moment précis où elle ouvrit la porte était celui que l'affriolante Mia avait choisi pour sortir et les deux femmes évitèrent de peu la collision. Dommage : bottes contre escarpins... la victoire était à elle. Une fois au sol, ridiculisée devant toute une assemblée, sa réputation de femme fatale en aurait certainement pris un grand coup.

De peur que tout ne se termine sur ce petit discours vertueux, notre novice en relations publique prit son courage à deux mains et s'empressa de monter à la tribune.

« Je me présente : Rachel Kaïen, Capitaine au sein de l'armée de l'Etat d'Antioche. J'imagine qu'aucun de vous ne me connait, ce que je ne regrette absolument pas. Mais qu'importe, ce n'est pas le sujet.
Ce que je viens d'entendre sur les discours qui se tiennent ici ne me surprend guère. »

Elle ne put retenir un petit sourire amusé avant de poursuivre.

« Il semblerait au moins qu'aucun de vous n'ait tout à fait tord, selon moi bien sûr. Il est vrai qu'on ne peut pas nier l'état de perversion dans lequel s'enlise le Général Luciole au fil des années ainsi qu'à force de se faire éconduire par les dames qu'il convoite et a pris la désagréable habitude de se faire très insistant. À tourner en rond entre ces murs, j'entends et surprends bien des choses, croyez-moi. Surveiller ce déséquilibré de près ne serait peut-être pas une mauvaise idée et pourrait éviter des affaires bien plus graves que celle qui nous préoccupe aujourd'hui. »

Quelques murmures scandalisés circulèrent dans la salle, promesse d'un joyeux commérage une fois la séance achevée.

« Cela dit, avec tout le respect que je vous dois, seigneur Ellassar, il est grand temps de voir votre fiancée d'une vision un peu plus objective. Chacun peut à loisir constater que votre Dame utilise la séduction comme outil diplomatique et n'éprouve aucun scrupule à aguicher l'ensemble de la gente masculine... voire l'ensemble de la population galactique, homme ou femme. Si ce genre de pratiques a tendance à m'agacer, je ne les blâmerais pas ici. Libre à chacun d'utiliser les compétences qui lui sont propre pour arriver à ses fins, à condition qu'il en assume les conséquences – dans le cas présent, soulever l'intérêt d'un vieillard quelques peu dérangé. »

Un peu surprise d'avoir pris la parole bien plus longuement qu'à son habitude, Rachel alla s'assoir, curieuse de savoir quelles réactions susciteraient sa tentative de relance.

[Arma Guédon]

*Il est amusant de se rendre compte que personne ne m’arrête, ou tout du moins essaye de me faire la morale. Ce Sénat est vraiment devenu inutile, il n'y a même personne pour rebondir sur mes dires. Je suis décidément trop petit.*

Voici les quelques pensées qui traversait actuellement le commodore. Le petit commodore, caché derrière sont chapeau démesuré, se demandait ce qu’il allait bien pouvoir se passer maintenant. C’est l’instant que choisit la dame Mia pour apparaître, après les palabres sans intérêts d’un esprit qui ne devait plus tourner rond. Elle avait tout pour plaire à ceux de sa race, mais comme il était définitivement du genre alien, cette prestation de beauté, plus digne d’un concours de mode que d’un Sénat, lui fit l’effet d’une peinture, plus précisément l’effet d’une peinture que l’on trouve chez un grand maître, c’est beau, si on apprécie l'art mais ça sert à rien. Le Rhum c'est mieux, c'est bon et ça rend tout le monde ami.

Notre petit être bleu remarqua la personne qui accompagnait Mia, un seul garde, unique et apparemment désespéré par la conduite de cette dernière. Il serait aisé de kidnappé la belle, le protecteur penserait qu’elle est partie d’elle même. Effectivement, pour notre Pirate, ce plan semblait intéressant et il laissa échapper malgré lui ses intentions :

Si c’est ça la protection de Ellasar, elle à du soucis à se faire la donzelle.

Apparemment personne ne semblait faire attention à ce qu’il disait, ils étaient tous en train de loucher sur la Belle. Qui une fois sont discours fini partit en tournant les talons, et laissait pensé par son action : «celui qui a le courage de me suivre mérite mon attention». Au niveau de la porte il y eu un échange de Dame, ce fut au tour d’une Capitaine de venir présenter sont avis sur le sujet. À croire qu’ici la politique ce résumait à qui engrosse qui. Son intervention n’eu pour but que de descendre le Général Luciole.

Mais aussi, chose assez surprenante, elle nota le fait que la Dame Mia usait de ses charmes pour corrompre le Sénat. Elle dit simplement que chacun était libre d’user de ses armes pour arriver à ses fins. Même si dans son discours on sentait aisément un manque d’assurance de ce côté là, ainsi qu’un manque certain de confiance en elle en tant que représentante. Le commodore la regarda s'asseoir, puis il s’approcha d’elle. Avec l’aisance qu’aurai un poisson à nager dans un mélange d’huile et de pudding. Être petit peut être utile de temps à autre mais ici, au milieu de dirigeants humanoïdes, ne pas dépasser les 50 cm était un calvaire.

Arrivé au près de la Capitaine, notre alien tira délicatement sur sa veste, tel un enfant, pour attirer son attention. Car elle regardait ce qu’il se passait au loin, et pas devant elle ou tout du moins à ses pieds, ou presque. Il s'adressa à elle en enlevant son chapeau et ainsi révéler ses grand yeux noirs conçu pour voir dans la nuit :

J’ai apprécié votre intervention, et comme vous semblez avoir raté mon introduction, je viens me présenter à vous. Je suis le Commodore Arma Guédon, Pirate et gérant d’une petite taverne au bout du monde. Il y a pourtant une question qui brûle mes lèvres, quelles sont vos compétences ? Je sais que ma curiosité peux vous déranger ou installer entre nous une gêne sans raison. Je suis juste à la recherche d’autres trésors à cacher sur une île d’Aquablue. Tout ceci pour souligner vos dires, selon lesquels, ici chacun utilise ses compétences, même si elles n’ont aucun rapport avec la politique où même la gestion d’une armée.


Arma laissa un peu de temps à son interlocutrice pour assimiler ce qu’il venait d'exprimer. Il faut dire qu’il n’avait pas vraiment de plan, et qu’il espérait qu’il n’y ai pas de lutte. Même si la situation pouvait en crée, un petit alien bleu qui se disait commodore et pirate qui vienne délicatement lui parler de compétences et de trésors. Il semblait que le Rhum avait définitivement pris possession de son esprit. Mais il continua sa tirade, comme il l’avait commencée, avec tact et sérénité :

Je peux sans entendre votre réponse dire que vous n’êtes pas de ce monde, pas du monde des mondanités. Car votre stature est plus droite que la leur, sans doute de formation militaire. C’est pourquoi je me dis que ce fut de la folie de venir vous parler, car vous devez faire la chasse aux gens de mon espèce. Mais au vues de votre position actuelle, en retrait dans une salle du Sénat Galactique je dirais que vous avez soit un manque cruel de combat, soit de confiance de la part de vos supérieurs. Apprenez que ma présence n’a pour but que de voir à quel point les dirigeants sont devenus las, paresseux et se complaisent dans une paix factice.

Mais je m’égare, qu’es ce qu’une Femme comme vous fait ici ?

[Xodia]

La femme d'armée crut tout d'abord sentir une légère odeur de rhum flotter dans la rangée où elle avait pris place. Un parfum qu'elle ne trouvait en rien désagréable, bien qu'assez surprenant en cet endroit, où les rares effluves d'alcool qui parvenaient aux narines provenaient de breuvages plus « nobles ». Pourtant elle ne prit pas la peine de tourner le regard pour savoir qui osait contraster avec les masses homogènes qu'abritait à l'accoutumée le Sénat. Du moins jusqu'à ce que ce petit personnage ne réclame son attention par une petite traction sur sa veste.
Si elle ne l'avait pas vu s'approcher du coin de l'œil, le Captaine aurait probablement réagit plus vivement et le pauvre alien se serait certainement retrouvé catapulté sur le mur d'en face. Il faut d'ailleurs bien avouer qu'un peu de couleur pour égayer cet endroit n'aurait pas été si superflu... Le Capitaine Kaïen avait déjà aperçu ce genre de petit être, c'est pourquoi elle ne fut pas aussi surprise qu'avait du l'être la majorité de cette assemblée lorsqu'elle posa les yeux sur la créature bleue.
Lorsqu'elle ouvrit la bouche, la représentante d'Antioche s'aperçut que l'odeur qu'elle avait appréciée il y a quelques instants était bien moins charmante lorsque le souffle de sa source était si proche. Elle se contenta cependant de l'écouter sans ciller.

Non, en effet elle ne savait rien de son intervention, les deux personnes qu'elle avait écouté avant de faire son entrée ne l'avait pas même évoquée. Cela ne l'étonnait pas vraiment, car le Commodor tenait un discours bien singulier et elle n'aurait été non plus surprise d'apprendre qu'il avait tenu des propos un peu décalés que tous n'avaient pas compris et qui de toute évidence ne méritaient pas d'être intégrés au débat. À l'inverse, rencontrer un peu d'insolite ici était une aubaine. Aussi l'écouta-t-elle avec attention, les yeux brillants et une esquisse de sourire aux lèvres, car ses paroles l'amusaient, sans pour autant qu'y ait la moindre raillerie là-dedans.

« Vous avez tout à fait raison, Commodor : ce monde où règnent en maîtres la corruption, l'hypocrisie et le culte des apparentes perfections n'est pas le mien. Ma place est parmi les troupes placées sous mon commandement, les encadrant pour qu'ils puissent défendre au mieux les intérêts de mon Etat, au son des déflagrations, des tirs et des incantations. L'effervescence d'une flotte, voilà mon élément. »

Elle soupira d'un air nostalgique puis poursuivit :

« Je crois que Sa Majesté Xodia a quelques scrupules à envoyer une femme mettre sa vie en danger et des doutes sur ses capacités à gérer hommes et armements lorsque la situation est délicate. Alors oui, la pratique me manque, c'est là le corollaire du manque de confiance du plus éminent de mes supérieurs. Je suis principalement ici pour rapporter ensuite ce qui s'est dit, et intervenir au nom de l'Antioche si cela est nécessaire. »

Subitement, la peur d'en avoir trop dit la saisit. N'était-elle pas en train de discréditer celle qui l'envoyait se faire la porte-parole de toute la nation dont elle était souveraine?
Non, après tout elle n'avait fait que répondre à son interlocuteur, sans aller beaucoup plus loin. Mais il était temps d'embrayer sur autre chose.

« Parlons un peu de vous maintenant... Sachez que je me fiche éperdument de votre qualité de pirate, tant que vous ne vous attaquez pas à nous. Je ne fais pas plus la chasse à vos semblables qu'aux armées gouvernementales qui viendraient piller nos terres. Etats pilleurs ou pirates, quelles différences y a-t-il entre nous, si ce n'est la sédentarité, la dimension et une certaine cohésion identitaire? Il y a tout de même une chose qui m'intrigue : à votre façon de présenter les choses, on dirait presque que si vous cherchez des trésors, c'est dans le but de pouvoir les cacher ensuite... J'ai un peu de mal à voir ça comme une finalité. »