Salle 902

Le sénat galactique accueille toutes formes de débats politiques qui s'adressent à une importante partie des états de la galaxie. Il est situé dans le cœur du siège et comprend plus de cent salles.

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Sursum Corda
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Re: Salle 902

Message par Sursum Corda »

Sursum Corda et Luziel, les codirigeants de l’Anagura, profitaient avec une plaisir non feint du long long long long gel galactique de leur État.
Sursum avait entrepris de faire transformer leurs locaux en petit paradis exotique à fleur de ciel et une terrasse au parquet de bois était venue remplacer la salle de réunion sur le toit de l’immeuble de métal et de verre qui leur avait tenu lieu, autrefois, de quartier général.

Un bar où pétillaient les coupes de berychampagne et un bouillonnant jacuzzi complétaient les tables basses et les chaises longues qui assuraient aux deux hommes un confort bien mérité.
Sursum, les yeux mi-clos, installé sur l’une des chaises longues, profitait du pale soleil galacticain tandis que Luziel assit dans le salon, qui avait remplacé le bureau, suivait les actualités sur l’écran géant qui tapissait le mur du fond.
On l’entendait de temps à autre glousser face à l’énoncé de telle ou telle nouvelle ou à l’apparition de tel ou tel chef d’Etat mais soudain il éclata de rire.

Sursuuuummm !! Viens voir ça !
Le Sénat se réveille ! Ils organisent THE manifestation tendance de l’année … un thé dansant ! il ne manque plus que les langues de chat et la valse musette
ironisa-t-il.

Sursum souleva lentement sa grande carcasse pour venir contempler par lui-même la teneur de l’événement.

Tu sais quoi Sursum ? Ben je vais aller leur mettre de l’ambiance moi ! Je vais aller secouer cette assemblée de vieilles badernes et d’ectoplasmes pontifiant s’exclama Luziel avec un grand sourire plein de malice.

Ha non !!! Il n’est pas question que tu remettes les pieds au Sénat avant au moins 100 ans ! Je te rappelle que ton dernier passage n’a pas donné dans la réussite diplomatique ! Quand on va au Sénat c’est pour manier des idées et non pour le transformer en fête foraine !

Le jeune homme se rassit avec un air faussement repentant.

Sursum t’es pas drôle et puis ça ressemblait quand même plus à une boite de nuit qu’à une fête foraine.

Oui effectivement, mais as-tu idée de ce qu’a couté les quantités de berychampagne dont tu as abreuvé toute la salle jusqu’à faire rouler dans le caniveaux je ne sais combien d’éminents sénateurs ? Non bien sûr hé bien sache que ça nous a coûté un bras ! Sais-tu ce que nous a coûtée la musique dont tu as entendu rythmer les débats ? DJ Koss en personne !! Un grand conseiller aux platines ! As-tu une idée du coût d’une telle prestation ?
Je ne te parle même pas de la réclamation du syndicat des employés du siège de la corporation auxquels tu as demandé d’installer une boule disco ! Figures toi que ce n’est pas le genre de tache prévue dans leur fiche de poste, et là encore, j’ai du me fendre de quelques milliers de crédits !
Sans compter bien sur le camion de Prozac que j’ai du débourser pour calmer les Chefs d’Etat que tu as « égratignés » !
Donc non tu n'iras pas au Sénat !


Luziel prit un air boudeur.

Rhooo parce que toi tu n’as jamais commis de frasques au sénat ? Faut-il que je te rappelle que tu as quand même fait égorger, en pleine salle, les chiens du dirigeant du Frijh en tes jeunes années, souviens toi du scandale que ça a fait !

Sursum eut de mal à cacher un sourire au rappel de cette anecdote.

Moi j’avais de bonnes raisons, c’était pour laver l’honneur d’une Dame qui m’était chère et il n’est pas dit que si cela se reproduisait aujourd’hui, ce n’est pas le seigneur du Frijh lui-même, qui se retrouverait pendu par les pieds à une branche.

Bon tu vois, nous ne sommes clean ni l’un ni l’autre, mais faut-il pour autant laisser l’Anagura dans le silence ? Notre État, quelqu’en soit la manière, a toujours participé aux débats de la corporation et il me semble que cette tradition doit perdurer.
Certes l’Etat est sous protection galactique et nous nous sommes placés, de ce fait, en dehors de l’action de cette galaxie mais regarde donc les intervenants,
dit-il en remettant la vidéo à son début, sont-ils plus actifs que nous ? Certains comme Kafelor et Ellassar le sont incontestablement, mais les autres ?

Sur ce point Sursum reconnu que Luziel n’avait pas tort.

D’accord répondit-il mais c’est moi qui y vais.

Très bien, admit le jeune home, personnellement je vais me réserver pour aborder, s’il le faut un peu plus tard, un sujet autrement plus délicat.

Sursum grimaça. Il préférait, pour l’instant, ne pas savoir ce dont il s’agissait.

Il était de la vieille école, pas du genre à se pointer au Sénat en baskets et en jean, il prit donc la peine de revêtir ses habits de cuir brun rehaussé d’une chemise d’un blanc immaculé. Debout devant le miroir, il noua ses cheveux châtains, auxquels se mêlaient maintenant quelques fils d’argent, avec un lacet de cuir. Les années avaient fait apparaitre de petites rides qui adoucissaient son regard, le temps courbe les angles et atone les aiguës. Ses lèvres sensuelles s’étirèrent en un sourire en repensant aux chiens du Frijh … Il fixa son fouet à sa ceinture et partit vers le Sénat.

La salle était petite et bondée. Les conversations allaient bon train entre deux interventions des orateurs. La jeune femme qui avait ouvert la salle attirait toutes les attentions, ceux qui savaient qui elle était, ceux qui croyaient le savoir, ceux qui pensaient qu’elle venait annoncer la fin du monde, ceux qui ne le pensaient pas et bien sûr la grosse foule des curieux dans l’expectative de la suite des événements.
Il se dégagea un passage, s’excusa auprès d’une jeune femme qu’il avait inopinément bousculée, se félicitant qu’elle ne se soit pas étouffée avec les bery pop corn qu’elle était en train d’avaler goulument et parvint enfin à la tribune.

Bonjour à vous tous Chefs d’Etat, Diplomates, Mesdames et Messieurs.
Je me présente, je suis Sursum Corda corégent de l’Anagura. Ce petit État a bien souvent été représenté à cette tribune que ce soit par moi-même ou par mon collègue Luziel.


A l’évocation de ce nom, il remarqua que le personnel de service de la corporation s’éclipsait discrètement par la sortie de secours et que quelques visages s’étaient figés dans le public.

Nous avons donc pensé que venir exposer ici notre expérience en la matière ne serait pas chose vaine.
J’ai beaucoup voyagé toute au long de ma vie mais je ne suis pas le seul car je vois ici des visages connus, des personnes que j’ai croisées ici ou ailleurs mais aussi dans d’autres hémicycles en tout point comparables à celui-ci.

Partout, je dis bien partout, le problème de l’expression de la pensée politique des souverains s’est posé. Les Sénats ont en commun que des périodes intenses en discours, plaidoiries, déclarations de guerre, demandes de paix, échanges de points de vue, étaient suivies par de longs moments de douloureux silence.
L’activité sénatoriale est spasmodique. Elle dépend beaucoup des conflits armés et de la volonté de certains orateurs qui, comme Mademoiselle Kay, se débattent pour débattre.
Ces rhéteurs opiniâtres ont offert aux assemblées de bien beaux moments, de bien belles phrases, d’intéressantes opinions et ont su certaines fois susciter assez d’engouement pour révéler les talents de parfaits inconnus qui devinrent un jour la crème de la rhétorique.

Mon avis sur ceci c’est que l’existence souffre de dichotomie, cette épuisante manie qu’ont les hommes de découper en deux l’indissociable comme si la vie était un algorithme. Éternelle bataille du fond et de la forme, de la paix et de la guerre, du farm et des pillages et bien sur stupide opposition des combats et des débats comme si un débat n’était pas aussi un combat ! Parce que, excusez moi Mesdames, mais pour venir ici se mettre en danger, il faut avoir des couilles ! C’est ici que se prennent les plus gros risques. Qu’est ce que c’est que de perdre quelques solars ou même toute son armée à coté de risquer son honneur, sa dignité, sa réputation, sa crédibilité ? Ce sont des valeurs qui sont loin de se reconstruire avec autant de facilité que quelques vaisseaux et les batailles ici aussi, se gagnent et se perdent.

Pour illustrer mon propos je vais vous citer l’extrait d’un discours prononcé par un orateur de grand talent que certains ici connaissent et je m’en excuse par avance auprès de ceux qui sont ses ennemis de toujours, je veux parler de Noble Talim.
Sursum sortit de sa poche une petite feuille de papier soigneusement pliée en deux et l’ouvrit.
Voilà mes chers amis ce que disait cet homme dans un autre prétoire où tout comme ici il voulait réveiller la parole.


« Il fut un temps où, jadis, je siégeais auprès de ces gens, me délectant d’un confort décadent, gaspillant les richesses qui m’étaient offertes.
Il fut un temps où moi aussi j’allais au sénat déverser ma verve sur les pauvres âmes belliqueuses qui me défiaient.
Fort d’un verbe d’apparat, nul esprit ne possédait la conviction et le talent nécessaire pour me porter en dérision.
Le peuple demandait des larmes et de la violence, je le lui en donnais.
Mes propos étaient si tranchants que d’aucuns ayant osés me défier se souvient du contact froid et piquant de mes phrases venant les lacérer.
Mon empire ne rayonnait pas, mes armées ne pouvaient se vanter de trophées ou d’exploits, je ne portais pas le mérite de mes bannières pour mon savoir militaire… non… Mais demandez à tous ces empereurs déchus, ceux dont la page s’est tournée aussi vite qu’elle est apparue… Demandez-leur… Leur sang se glacera devant la vision de ce regard d’ambre, leur os trembleront devant la sensation de terreur qui les saisissait à chaque mot prononcé, leur foutu rictus suffisant laissera place à une moue d’effroi lorsque les mots « Noble___Talim » viendront leur embrasser le creux des tympans. L’empereur dont les idéaux surclassaient les blasters et ogives… »


N’oublions donc pas que ce qui se passe ici et ce qu’il se passe à l’extérieur, quelle que soit la manière dont cela s’exprime, est un tout et que ça s’appelle la vie !

Légèrement essoufflé par l’enthousiasme qui l’avait habité pendant quelques minutes, Sursum Corda retrouva rapidement son flegme pour rejoindre la salle où il alla saluer nombre de ses connaissances.
Fusion
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Re: Salle 902

Message par Fusion »

Adime observait, écoutait. La triste nostalgie du passé, litanie maudite des temps oubliés, continuait inlassablement d'être ramener à la vie. Le dégout manqua de la faire rendre. De tous ces débats qui les avaient jadis unis, il n'en restait que les cendres. Tous ces boniments inutiles n'étaient qu'un nouveau requiem, aussi inutiles qu'insultant.

Elle sentait en elle l’essence diffuse de toutes ces âmes qui étaient, et de celles qui demain seraient. Le sénat galactique devait continuer de vivre, tirant des erreurs du passé des leçons du futur. Chaque jours, il fallait continuer à écrire une page du livre, car c'était la seule chose qui avait de la valeur. La jeune femme sentit ses pensées se dissiper, comme si elles n'étaient que des leurres. L'idée seule que tout ceci prenne fin était une torture.

> Sortons ces lieux de leurres tas d'ordure.

Combien de gens ici c'étaient tenus ? Leurs idéaux les guidant, de grands hommes s'étaient battu pour un avenir plus clair. Alors que les priorités auraient du être de préserver, le commun aspirait à la guerre. Pourquoi? Adime regarda Sursum Corda. Elle avait déjà débattu avec lui. Elle savait que malgré ses apparences de bête cornu il était presque sain d'esprit. Pourquoi se dressait il, lui aussi, comme un rempart infranchissable, cherchant à faire toujours ressurgir le passé?
Noble__Talim. Ce nom seul suffisait à faire pâlir moult chefs d'état. Mais il avait décidé de son plein gré que son temps était fini. Pourquoi vouloir ramener a la vie ceux pour qui sonne le glas.

> ou faisons le trembler une ultime fois.

Il était temps pour la jeune femme de prendre la parole. Elle avançait calmement vers l'estrade, consciente qu'elle n'aurait pas deux chances de s'exprimer. La peur aurait pu la rendre folle, mais ça n'avait aucune importance, seul le résultat a de l'intérêt. Face a l'assemblé la jeune femme se sentit un peut seule, tous les regards braqués sur elle. Professionnelle, elle se rappela de ce qui avait guidé ses pas jusque là, ici et maintenant. Chaque homme et chaque femme avaient une tache à accomplir, et un instant, l’ingénue demanda calmement si son heure était venue.

Regardant Sursum Corda, d'une voix calme, maitrisée et froide, elle déclara :


Bonjours à toutes et à tous, je me présente. Je suis Adime, et ici, c'est la diplomatie du Shiloe que je représente, et non pas l'Ombre Stellaire. Cette précision me parait importante, je ne voudrais pas engager les miens dans une hypothétique guerre.

Vous semblez extrêmement nostalgique, Sursum. Je vous ai connu en meilleure forme, malgré votre prise récente de vacances. Veuillez pardonner mon scepticisme face a votre présence, il m'avait semblé que vous nous aviez tout abandonné, et j'espérais que vous auriez saisie votre chance. Mais visiblement nous vous manquions, et cela me comble d'aise, c'est un plaisir de vous voir. Malheureusement une nouvelle fois ce soir, il faut que nous nous combattions...

Nous ne sommes pas sur le creux de la vague des discours, après une grande guerre et avant notre prochain font commun. Bientôt le fil de ce que vous appelez la vie sera rompu, et tous nos bons souvenirs de grands orateurs n'auront plus de raison d'être. Vous croyez que c'est ainsi, à ce moment précis, que Noble___Talim voulait que l'on se souvienne de lui? Il y aura le temps de pleurer nos frères depuis longtemps disparus, de se remémorer des souvenirs anciens...Mais pas aujourd'hui, pas maintenant !

J'aurais aimé voir ici un Grand Conseiller. Mais visiblement, personne n'a jugé bon de les informer que le siège de la corporation a déménagé. C'est dommage, c'est à leur devoir qu'ils manquent. Garde ! Je vous demande, s'il vous plait d’aller les trouver !


Adime lança une pièce à l'homme en uniforme. Un grand arbre d'argent était dessiné sur son dos, nouveau symbole de la garde. Il sortit. La jeune diplomate doutait qu'il s’exécute, elle n'avait aucun droit de disposer de lui. Cependant elle ne pouvait pas rester les bras croisés. Les débats qui avaient lieu ici concernaient tous le monde, les 5 étaient en danger. Le Conseil devait se montrer présent, c'était ça leur devoir.

Adime reprit, a l'attention de K


Vous, l'inconnue donneuse de leçons... Si déjà vous avez pris la peine de convoquer une assemblée, vous pourriez avoir la décence de vous présenter ! Quelle leçon croyez-vous donner? Nous venons tous d'affirmer qu'ici, on ne risquait pas la vie de ses hommes au combat, mais son honneur. Quel honneur défendez-vous, si vous n'engagez que vos paroles. Avez vous donc par le passé commis tellement d'erreurs? Ou étaient-elles simplement aussi grave que le ton que vous employez ici.

Quoi qu'il en soit vous nous présentez un sujet de débat, débattons. Vous avez réussi l'exploit d’amener ici des représentants de puissantes factions. Les alliances aussi sont représentées. Et si l'on en croit la gazette, les sociétés secrètes sont là, pour prendre un petit thé. Nous somme donc au complet, peut être est-il temps de dévoiler la raison de notre venue.


Finalement, l'idée que K était simplement un peu folle s'installa. C'est cela, ils étaient tous fous. Adime chassa ces pensées qui ne pouvaient être que fausses, ces gens étaient pour la plupart de puissants chefs d'état. Se remémorant ses sombres pensées précédentes, ses tourments s'imposèrent et lui dictèrent ses mots.

Bon. Passons. Le sujet important. Depuis quelques jours, je me sens submergée d'informations. Ne me jugez pas stupide, je trouve qu'il y a beaucoup d'éléments perturbant. Rien n'y fait je ne parviens pas à comprendre, nous manquons tous de temps. L'idée de perdre le mien d'avantage me déplait, mais comme vous nous le faite remarquer, le siège ne croule pas sous les conversations.

Que faisons-nous là? Desertica abrite une sphère, ne nous en inquiétons pas. Deux sociétés secrètes s'affrontent dans une lutte millénaire, mais qu'importe. Mieux la gazette met à prix la tête d'une élue, surprenante nouveauté, et cette curieuse vérité n'est connue que depuis le début de ce débat.

Trop de coïncidences tournent autour de cette conversation, pour qu'elle se limite à son insignifiance actuelle. De tous temps, le siège a été l’abri de terribles machinations, et je pense qu'une autre est à l'œuvre ici. L'Ekelia est un souvenir douloureux dans nombres de nos mémoires, trop pour qu'on supporte une nouvelle déchirure du voile.

Alors, soit comme vous le dites, nous sortons ensembles ce lieu de son tas d'ordures, soit nous le faisons trembler une dernière fois. Il faut pouvoir se faire confiance, parfois.


Ces mots étaient les derniers, Adime avait fini. Elle avait l'impression d'être vidée, mais elle rendait hommage une dernière fois à un frère qui était parti. Si l'heure de se battre était venue, Adime voulait avoir l’opportunité de choisir son camps. Du côté du bien ou du mal, finalement qu'importe, la mort est la même. Mais en mémoire de tous ces gens, ces grand seigneurs d'entant, elle voulait pouvoir combatre pour la cause qu'elle jugerait sienne.

Elle posa ses délicates petites fesses sur un cousin.
Aurel
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Re: Salle 902

Message par Aurel »

Un silence gêné planait encore sur la salle lorsque le malheureux garde envoyé par Adime comme un simple messager y refit irruption. Il s'éclaircit la gorge puis annonça d'une voix hésitante :

Mesdames et Messieurs, l'Archimage Terluan.

A peine eut-il prononcé ces mots qu'une exclamation retentit dans l'assemblée : une des innombrables branches de l'arbre géant abritant maintenant le siège de la Corporation Galactique commençait à se mouvoir, descendant peu à peu depuis les cimes lointaines vers le sol de la salle 902. Se tenant dressé à l'extrémité de cette branche, une silhouette vêtue de la robe des Grands Conseillers.

Lorsque son ascenseur végétal ne fut plus qu'à un mètre au-dessus de l'estrade, l'homme sauta lestement aux côtés d'Adime, et inclina la tête dans un salut à l'attention de l'assemblée. Il s'agissait d'un homme à l'expression sévère et aux traits volontaires. Quelques fils d'argents commençaient à se mêler à sa chevelure noire strictement disciplinée.

J'ai appris qu'on requérait la présence d'un Grand Conseiller dans cette salle, commença Terluan, mais sa description ne m'a que peu renseigné sur sa réelle fonction. Quel est exactement le sujet du débat ? Quelles sont ces questions urgentes qui nécessitent ainsi notre présence ? Quels sont ces problèmes qui vous préoccupent tant ?

Terluan parcourut la salle du regard, et finit par s'appesantir sur l'exemplaire de la gazette du Dros Delnoch qu'Adime tenait toujours.

Ne me dites pas que vous prêtez une quelconque attention aux tissus d'absurdités énoncés dans ces pages ! Et surtout, ne me dites pas que vous m'avez fait venir pour cela ! Ne vous inquiétez pas, le Conseil veille. Si vous ne le voyez pas, ne concluez pas qu'il est inutile, concluez simplement qu'il fait bien son travail et que les menaces sont prévenues avant de devenir visibles au grand public. Si ces prétendus "déchireurs" et "protecteurs" avaient une existence autre que dans les fantasmes d'Ellassar du Dros Delnoch, soyez certains que nous nous serions assurés de mettre un terme à leur conflit. Heureusement, il n'existe rien de tel que ces "sociétés secrètes".

Le regard de l'archimage parcourut alors l'assemblée, s'attardant sur plusieurs nouveaux venus, et en particulier sur cette mystérieuse K. Il fronça les sourcils, pencha légèrement la tête, puis reprit :

Tant que je suis là, peut-être y-a-t-il d'autres sujets plus sérieux dont vous souhaitez vous entretenir avec un représentant du Grand Conseil ?
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Dox
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Re: Salle 902

Message par Dox »

Les quelques branches qui supportaient son fin cocon de lin n'avaient même vibré quand Terluan fut présenté à l'assemblée. Si deux coups de serviette furent donner afin d'avaler la buée qui s'était invitée entre ses pupilles et la scène, ce fut bien la seule once d'intérêt qu'il eut manifesté. Ses pupilles noires, ses longs doigts rachitiques autour d'une chaude tasse de thé, il ne faisait que lire les lèvres lentes et sereines de l'archimage. Il n'eut même un frisson lors du long mensonge que ses mots tissaient avec soin.

Il se délecta de chaque syllabe, de chaque habile tournant que sa sinueuse langue dessinait avec soin et tact. Le spectacle se termina tôt, sans doute trop tôt pour que l'archimage Azhar, à son tour, trouve le besoin de descendre jouer des termes. Mais des sombres coins de son ogive, une douce voix se leva.
  • — Qui est cet Ellassar ?
    — Un puis, Nana, un puis...
    — Son raisonnement n'est pas malhabile, la rumeur qu'il répand pourrait compliquer vos plans.
    — Les nôtres autant que ceux de Terluan ma chère. S'il a pris la peine de descendre, c'est qu'il avait de bonnes raisons.
Théran n'avait pas lâché le bosquet de Terluan des yeux. Nana quant à elle se plongea de nouveau dans la gazette.
Terluan ne s'était assurément pas exprimé pour simplement taire ses rumeurs, il savait pertinemment qu'au contraire, sa succincte apparition ne ferait que les créditer un peu plus. Ses desseins étaient tout autres, il savait ce monde en danger, il lançait les premières braises sur l'échiquier glacé.
  • — Le récit d'Ellassar est plus proche de la réalité que toutes les fomentations que peuvent connaître les autres mondes...
    — En effet. Vertana renferme d'étranges secrets, elle est notre pire adversaire. Souviens toi, les prédécesseurs de cette Adime... Dans les autres mondes. Ils avaient aussi des visions étranges, une fois même le Noldor a failli contrer le Nécrolia et nos maudits.
    Vertana enferme un pouvoir proche de celui du voile. Shingaz et les autres y séjournent même, dans un vieux monde... Une gardienne a semble-t-il trouvé le moyen d'arrêter les Abysses. Nos puissants sorts corrupteurs ont été stoppé par une seule mage, maintenant à l'agonie...
    — C'est le monde où l'Edar était apparu.
    — Ce Palais sera sûrement le foyer de la révolte. Nous devrions y envoyer d'anciens porteurs. Je me souviens que Shingaz avait une protégée, une gamine portant la sphère de Vie avant notre assaut. Trouve moi son ADN, réveillons-la, contrôlons-la.
Théran avait désormais hâte de voir Ellassar défendre sa rumeur, avancer plus d'éléments. Le prochain coup de la Fédéralis dépendrait des vérités qui seraient énoncées dans cette salle.
Ouzine Lullazhar, Président élu des Euliadoux.

Khyrhyle, Magister des Naïadimes
Hidaï Lévi, Ingénieur en Chef Saharidiste.
Fondateur des Columna Creationis et éternel membre de la Pléiade.
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Lord Yu
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Re: Salle 902

Message par Lord Yu »

Lord Yu vint à son tour dans cette salle où avait lieu un mystérieux débat. Il n'était pas seul mais accompagné de deux hôtesses de cette nouvelle corporation.

Mesdemoiselles, n'hésitez pas à venir me revoir rapidement !

Devant le nombre de personnes susceptible de l'entendre il continua, semblant se rattraper à ce qu'il pouvait :

Vous avez été d'excellentes guides. Cette nouvelle corporation est pour le moins déroutante et mon sens de l'orientation est loin d'être bon. Je ne suis pas habitué à toute cette verdure, Galactica n'est plus une terre fertile depuis des années, années que vous n'avez pas connues. J'ai bien quelques hectares de champs en Orilla, culture du bérichampagne et élevage de bestioles roses oblige, mais rien de similaire à cet arbre. Je ne comprends toujours pas le choix de ce lieu cependant...

Il continua ainsi pendant 10 minutes, tel un pauvre fou éméché, totalement inintéressant aux yeux des deux hôtesses... Cependant, il s'agissait de son état normal depuis quelques temps, l'ennuie l'ayant rendu quelque peu sénile, il comptait sur cette reprise des débats pour retrouver sa passion d'antan.

Sur ce, je vous congédie mesdemoiselles.

Il fit quelques mètre dans la salle ouverte par "K.", son pas semblait difficile, gêner par la classique robe des grands conseillers puis interpela de nouveau ces deux charmantes dames :

Ha, j'oubliais. Faites-moi livrer le plus rapidement possible de nouvelles tenues, ajoutez deux ou trois tailles à ma taille habituelle. Vous savez, de mon temps nous étions des sportifs, toujours actifs. Aux commandes d'un vaisseau, chargé en berichampagne, nous parcourions chaque jour les 5 planètes à la recherche de nouveaux alliés et de nouvelles têtes à couper. Chaque objectif atteins en entrainait un nouveau. Aujourd'hui l'Orilla est devenu une puissance économique crainte de personne, les combats ont été remplacés par des orgies, les victoires par de simples fêtes sans saveurs...

De nouveau il se remit à raconter sa folle vie aux deux hôtesses in-intéressées, le tout dans un ton nostalgique, avant de les congédier définitivement.

Il s'adressa alors à Mademoiselle K.


Ma chère, vous vouliez le Grand Conseil, vous voilà servie. Je n'ai pas pu, jusqu'à présent, intervenir plus tôt et répondre à votre demande initiale. Vous m'en voyez désolé mais j'étais quelque peu..... hmmm.... occupé !

Vous me voyez bien heureux de pouvoir enfin m'adresser à vous directement. Je n'avais vu jusqu'à présent qu'une missive de votre part n'inspirant guère confiance. Je suis las de notre société actuelle, ressassant continuellement le passé je souhaite retrouver cette ancienne fougue dont tout le monde faisait preuve.
Cependant, je ne suis pas prêt à vous suivre aveuglement, il me faudra des preuves de votre bonne foi. C'est pourquoi je vais suivre avec attention le débat que vous souhaitez lancer. Sachez néanmoins que je n'irais à l'encontre des idées du Grand Conseil, comme vous vous en doutez, et que si vos idées sont viles, comme certains se plaisent à le dire, je n'hésiterais pas à me dresser contre vous...


Il s'arrêta quelques instant et tout en se dirigeant à une place proche du buffet, il lâcha d'un ton inaudible et incertain :

...je pense.
Je suis le plus gentil des soulis ! Aha !
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Hell
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Re: Salle 902

Message par Hell »

Yuyu chéri, je t’ai connu plus convainquant que cela, dans le bon vieux temps…


Une vague de froid pénétra dans la salle en même temps que la voix. Tous furent saisis et commencèrent à grelotter… Tous sauf Terluan. On ne sait jamais comment il peut réagir, celui là. Lord Yu eut droit à une petite dédicace spéciale, avec un froid plus intense au niveau du postérieur.


Il y a des rumeurs qui circulent sur toi et l’Orilla… Ca soulage ?


Sarexiel passa la porte, tranquillement, faisait mine de ne pas se soucier de tous les regards, souvent hargneux, et au minimum réprobateurs, que les gens portèrent sur lui. Il s’avança dans la salle, s’approcha des intervenants et prit la parole à l’intention de tous.


Mes amis, veuillez me pardonner de jeter ce léger froid, mais j’aime être sûr que tout le monde est réveillé lorsque je parle. Maintenant que c’est chose faite, venons-en au sujet de cette réunion.


Et le froid cessa comme il avait commencé.


Mon cher Joras, comme vous pouvez le voir, il semble que notre chère Kay réussisse très bien à faire revenir les morts… Je vois ici nombre de personnes, dont moi-même, ne s’étant pas exprimées au sein de la corporation depuis plusieurs années. Elle semble douée pour appuyer sur les bons boutons, apparemment. Vous, au contraire, vous semblez doués pour appuyer sur les mauvais… De même que ce cher Isaac.
Vous semblez vous complaire aujourd’hui dans la galaxie telle qu’elle est. Vous semblez croire qu’elle est en paix, et que le monde est meilleur que dans le passé. Et bien, laissez moi vous le dire franchement, vous vous gourez. Que voyons nous aujourd’hui ? Des faux semblants, et rien de plus. La paix. Pfuu. Tout le monde se tire dans les pattes mais personne ou presque ne semble assumer ses actes au grand jour. Les guerres commencent, se déroulent et se terminent dans l’ombre. Où est l’honneur dans ce genre d’actes ? Personne ne semble vouloir essayer de discuter avec son ennemi. Personne ne vient plus discourir à la corporation galactique. C’est cela, la grande différence.
Autrefois, nous avions le courage nécessaire pour venir affronter nos adversaires avec autre chose que de simples missiles. Nous avions le courage de nous affronter honorablement, autant sur le champ de bataille que dans la sphère politique du sénat. Et c’est ce qui faisait la beauté de notre regrettée époque. Il n’y avait pas plus de mort qu’aujourd’hui, peut-être même moins. Combien y a-t-il de morts sur les champs de bataille, et combien de pertes civiles dues aux lâches bombardements nucléaires ? C’est là que ce fait la différence. Nous ne nous voilions pas la face. Nous acceptions la mort, parce qu’elle était le choix de vie que nous avions fait. On ne devient pas soldat par hasard. On le choisi. Or tuer quelqu’un au courant qu’il risque ca peau est différent de bombarder des civiles depuis un silo nucléaire.

Les guerres ont toujours existée, existent encore de nos jours, et existerons toujours. C’est la nature de l’homme. L’homme est violent, il aime se battre, détruire, massacrer. Tout cela pour libérer notre instinct animal que nous essayons vainement de faire disparaître. Mais il est bien là, présent au fond de nous même. Ce qui a disparu cependant, c’est l’honneur et le courage. Le courage de sortir sa flotte, de prendre des risques. L’honneur de rencontrer son ennemi et de débattre avec lui. Voilà pourquoi, les Grands Conseillers ont progressivement quitté la scène publique, pour se concentrer sur l’aspect gestion que vous ne pouvez observer. Nous faisons toujours notre travail, mais dans l’ombre. Puisque personne ne semble plus motivé pour parler, à quoi bon s’égosiller ?
Il est facile de nous mettre les choses sur le dos. Facile de dire que nous avons baissé les bras. Mais vous êtes vous déjà demandé si vous, les chefs d’états, n’étiez pas la raison de tout cela ? Nous avons un devoir, celui de gérer la corporation. Cela, nous nous y tenons. Mais puisque vous ne nous voyez pas publiquement effectuer cette tâche, vous imaginez que nous ne sommes plus là. Notre participation publique, elle, n’est ni un devoir, ni une obligation. Il nous incombe de gérer les interventions au sénat, mais notre participation n’est due qu’à notre implication et à notre motivation. Or, s’il n’y a rien qui nous implique, et plus rien qui nous motive, pourquoi perdrions nous notre temps à parler dans le vent ?
L’attitude des dirigeants, leur ingratitude, leurs manques de respect récurrents sont la cause de notre « disparition ». Vous passez votre temps à nous remettre en cause, et nous avons essayé de changer. Mais vous avez toujours poussé plus loin, plus fort, sans jamais vous demander si vous n’aviez pas une part de tord, vous aussi.

Désolé, je m’emporte, et je déborde quelque peu du sujet. Pour conclure là-dessus, messieurs Isaac et Joras, vous vous voilez la face. Le monde d’aujourd’hui n’est pas moins violent, pas moins empli de guerre qu’il ne l’était avant. Elles sont simplement menées différemment, sans honneur et sans courage. Et ce manque d’honneur et de courage est la cause, selon moi, de la décrépitude actuelle de la corporation et du Grand Conseil. Si nous voulons revenir à notre âge d’or, des efforts doivent être consentis sur tous les fronts, de notre coté comme du votre.



Avec un visible effort pour contenir ses émotions, Sarexiel lâcha prise sur ce sujet, et se tourna vers l’instigatrice de cette réunion.


Maintenant, à votre tour, Kay. Vous prétendez ne pas être celle qu’on vous soupçonne d’être. Ne l’ayant pas connue personnellement, je vais vous croire. Cependant, d’après ce que Sandrock et Deathscythe m’ont raconté sur elle, on ressent son influence sur vous. Peut-être la reniez vous aujourd’hui, mais vous ne pouvez renier son enseignement.

Vous semblez également perturbée et indignée par la situation actuelle de la galaxie et du Conseil. Si cela peut vous rassurer, vous n’êtes pas la seule. Vous pouvez également vous vanter d’être celle qui, actuellement, vient perturber l’ennui de ces lieux. Vous avez réussi à sortir plusieurs vieux loups de leur retraite. Continuez sur cette voie, peut-être arriverez vous à aller encore plus loin, qui sait. Cependant, faire revenir les vieux loups n’est pas la seule étape. Il faut attirer les jeunes loups qui sauront apporter du sang frais dans la meute. Il faut également recréer cet esprit de meute, celui qui nous portait tous, autrefois. Ennemis ou alliés, nous étions tous mû par un respect mutuel, une entente cordiale qui nous unissait. Même entre ennemis, nous nous respections, nous nous affrontions dans l’honneur. Et surtout, du jour au lendemain, des ennemis mortels pouvaient devenir les meilleurs alliés du monde. C’est cela qu’il faut réussir à recréer, ce moteur qui nous a porté pendant de nombreuses années. Il semblerait qu’il soit aujourd’hui en panne. Peut-être serez vous à même de le réparer, et nous verrons…



Soudain, Sarexiel, grand, majestueux, le teint pâle, redevint Altera, petit, moche et ridicule.


Rhaaaaaa, Yu, Terluan, espèce d’abrutis. Vous avez encore modifié les paramètres de blocage de la magie… Comment je peux maintenir une illusion parfaite si vous me faites ce genre de cachotteries… Rhaaaaa, bordel, j’ai l’air de quoi moi, maintenant… C’est la seconde fois que ca m’arrive à cause de vous… Bon, il ne me reste plus qu’à retourner m’asseoir et attendre que ca remarche… Vous perdez rien pour attendre, minables…


Et c’est la queue entre les jambes qu’Altera alla s’asseoir au dernier rang, dans le coin, là où il est difficile de le voir…
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Isaac Tadesh
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Re: Salle 902

Message par Isaac Tadesh »

*Hou punaise! ça va ch***!!! * pensa en silence la jeune Isthia. C'était rare que l'on prenne son père à parti, ou plutôt non, elle savait comment cela finissait...
Quoiqu'il en soit, son père Isaac n'en laissait rien paraître et cela ne semblait d'ailleurs pas l'affecter outre mesure. Mais puisqu'on contestait avec lui, il n'allait pas se dérober et s'avança pour parler:




"-Il vous semble que je me complais dans la galaxie telle qu'elle est aujourd'hui, de la même manière qu'il me semblait, il y a 5 minutes être aussi grand et majestueux que votre verve l'eût été... en apparence.
Ai-je dis que j'étais contre la guerre? Que j'étais "heureux" de vivre dans ce monde tel qu'il est, car il n'y aurait "en apparence" aucune guerre qui le remue? Que les guerres d'antan avec leur cortège de valeurs sont bonnes à jeter en pâture aux oubliettes de l'histoire?

Si ma vision eut était aussi simpliste, vous auriez eu raison de m'avoir bien -trop- vite rangé dans le camps des ignorants!
Le souvenir des guerres d'autrefois n'est pas effacé de ma mémoire, sachez-le.
De même que je n'ignore pas que les guerres continuent, quoi qu’aucune se me semble d'envergure notable ni de noblesse véritable pour être digne d'être nommée.

Ce n'est pas contre la guerre que je m'élève, mais contre les abus, les dérapages les "on va trop loin" dans les esprits qui un jour font l'age d'or, et le lendemain la décrépitude avancée au stade vomitif.
Hier on faisait la guerre avec honneur. Soit. D'ailleurs on voulait tellement la faire qu'on a fini par la faire et après y chercher quelque honneur. Vous l'expliquez vous-même: cela finissait en bain de sang d'empires encore trop jeune pour s'être rendu coupable de ne pas être innocent. Ou était l'envergure? ou était l'honneur dans tout cela? Apparemment il n'y en avait pas, sinon d'illustres orateurs comme vous au verbe facile se seraient empressé de le déclamé ici même séance tenante.
Aujourd'hui, -et cela je viens de l'apprendre de votre bouche- bien qu'il y ait matière à faire la guerre dans l'honneur, ce dernier ayant été oublié, il ne reste que la guerre dans sa plus lamentable façon de procéder: le push boutton nucléaire.
As-t-on besoin de chefs militaires, de nobles guerriers et autre grands orateurs pleins de répartie? Non, juste d'appuyer sur le bouton "anéantir l'état XXX à l'aide d'ogive nucléaire".

Pour moi les 2 se valent. Faire une guerre stupide ou faire stupidement la guerre, j’abhorre l'un comme l'autre. Ce sont les travers d'hier et d’aujourd’hui que je rejette.
Raser un état par le feu nucléaire ne sera jamais de mon goût, pas plus que d'aller le visiter sans m'annoncer dans les fastes de la "diplomatie" militaire telle qu'il se doit.

Quand à ce problème nucléaire, c'est par choix que je n'utiliserai pas de tels missiles, car ils ne conviennent point à ma manière d'envisager la guerre dans sa noble manière.
Cependant, je n'ai pas la stupidité de croire que mes adversaires se priveront tous de telles facilités... Je compte bien sur cela à vrai dire, pour démontrer qu'une façon de combattre aussi noble sur le fond que sur la forme écrasera tout autre méthode par sa suprématie et son rayonnement, à tout les niveaux.



Il s'arrêta un instant pour prendre une gorgée d'eau, avant de s'éclaircir la voix et de continuer, cependant les regards les plus affûtés avaient pu voir sur ses lèvres se dessiner un léger sourire, égayant ses paroles d'une teinte enjouée. Cela ne reflétait guère la satisfaction ni le mépris de l'autre chez Isaac, mais plutôt l'intérêt d'un défit un tant soit peu excitant.



A moins que vous n'ayez pas tout dit, l'élément central de votre analyse quand à la mièvrerie des guerres d’aujourd’hui est leur manque d'envergure et d'art, dût à l'utilisation presque systématique des missiles nucléaires.
Dans ce cas, pourquoi ne pas vous joindre à moi pour rédiger un Traité de Non Utilisation de L'Arme Nucléaire?
Il conviendrait, bien évidement, de le faire respecter diplomatiquement et .... jusque dans le fond des silos nucléaires manu militari si nécessaire...


Après ces derniers mots, Isaac scrutait les réactions des interlocuteurs possibles, toujours un sourire aux lèvres. Celui qui prendrait la parole le ferait t-il pour dénigrer son idée, y trouverait-il quelque intérêt, ou passerait-il dessus vite aussi rapidement qu'il aurait été attentif à ses paroles?
Fusion
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Re: Salle 902

Message par Fusion »

La représentante au siège du Shiloe n'en crut pas ses oreilles ! Levant sans ménagement ses délicates petites fesses de son siège, elle se dirigea calmement jusqu'à l'estrade. Mais rien y faisait. Un misérable petit cloporte venait de l'insulté glorieusement. Régalienne, et prenant la parole d'une voix neutre, elle s'adressa au dernier participant de cet assemblé.

Mon cher Isaac.

Ce que vous dites concernant ces guerres m'intéresse au plus haut point. Vous parlez avec des mots juste et précis de choses extrêmement délicates. Vous avez sut trouver les harmoniques prudemment audacieuses pour amener sur le tapis un sujet particulièrement délicats, et je reconnais ces mots. Le débat devant aboutir a un traiter de non prolifération des armes de destruction massive, vous voilà bien audacieux de vous en prétendre l’auteur. Chez moi, on appelle cela du plagia !

Sachez que ce débat est déjà en cours dans une autre salle. Même s'il est au poids mort, je vous remercia de cette courte page de publicité a mon égard.


Elle se ressaisie. En effet, peut être avait il simplement chercher a amener le sujet volontairement vers quelque chose qu'Isaac savait au poids mort. Et le Grand Conseil s'était enfin décidé a montrer le bout de son nez, une nouveauté non négligeable. Oui. Peut être était il temps d'amener le débat vers la Prolifération inquiétante de l'arme Atomique, pourquoi pas. Réfléchissant a toute vitesse, la diplomate devait trouver un moyen. Après tout, si mme K était membre d'une société secrète, elle n'allait pas en faire étalage ici. Adime devait a présent justifié sa présence, et Isaac venait de lui en donner l'opportunité.

Mesdames, Messieurs. Grands Conseillés et Archimages.

Vous semblez vous interroger sur ce qui fait notre présence ici, sans savoir ce qui nous a déranger. Nous avons tous entendu parler de ce temps ancien où se déroulait des débats poignant, avec de grands orateurs, extrêmement précis et méticuleux. Pourtant, comme cela nous a été dit ici même, se sont leur motivations qui restent dans nos mémoire. Vous vous souvenez des guerres stupides, et vous les comparez a nos stupides guerres? mais ce n'est pas là l'important !

Des hommes et des femmes se tenaient ici même, non pas pars qu’ils voulaient gagner un conflit, non. Les belligérants se tenaient ici même, pour leurs idéaux. Vous oubliez un peut trop vite que le monde est tel qu'il nous l'ont laissé, et qu'il est ainsi pars que leur volonté n'a pas défaillit devant les causes justes ! L'exemple le plus frappant qui me vienne, sont les conflits mené par l'Evinstizia. Ce n'est pas le nombre de mort qu'ils ont laisser dans leur sillage sanglant qui importe, mais la raison. Ces sybilliens savaient pourquoi ils allaient au combat, et c'est ce qui fait que leur combat n'a pas été si stupide.


Marquant une courte pause, adime constata qu'elle avait réussi son coup. L'assemblé était attentive, espérant la suite. Elle devait resté concentré, tous restait a faire, et rien n'est jamais facile. Elle reprit, beaucoup plus calme :


Nous avançons en silence,car nous n’osons pas faire bouger les choses... Sans drapeaux et sans héros, on est tous en mal d'un idéal, mais viendra l'heur où nous sorons faire partager le crie de nos cœurs. Notre passé est inchangeable, mais sur l'avenir, nous avons un rôle a jouer!


Il était temps, maintenant, de redonner au débat le sujet qu'Isaac avait apporté. Après tout, pourquoi pas celui là?


Dans un autre lieu, là où nous siégions avant de déménager dans l'Arbre FUTUR, avait commencé un débat, intitulé "traité de la non proliférations des Armes Atomique". Isaac Tadesh ici présent ne l'était pas, a ce moment. Mais il semblerait qu'il soit d'avis de ramener sur le tapis ce sujet difficile. A ça, moi je dis pourquoi pas. C'est une cause qui vaut la peine que l'on se batte pour elle. C'est une cause qui justifiait une guerre, et qui en a déjà justifié. Après tout, aucun de nous n'est a l'abri d'une pluie nucléaire.

Je vous prie, cher Isaac, d'accepter mes excuses pour le ton que j'ai pus prendre a votre égard au début de ma prise de parole. En effet, s'il y a bien un sujet qui devrait être débattu ici même, c'est l'interdiction commune du recours a ces armes dangereuse. Après quel plus noble idéal propre pourrions nous courir, aujourd'hui? Je sais que du chemin reste a faire, et que nos coeurs se désespère de voir un jours la gloire de ce lieu restauré... Mais peut être est il plus judicieux de faire honneur a l'arbre, que de chercher a ranimer les braises du passé. Un jours viendra cette nouvelle aire, et j'espère qu'elle se fera dans un monde propre et sans suppositoire chargé en uranium pour remplir nos silos.


Adime avait fini. Elle bue une gorgé d'eau, mise a la disposition des orateurs, puis se dirigea vers un siège. Non plus le sien, caché au fond de la salle, mais non loin du rustre plagieur, qui venait d'avoir un instant de lumière. La jeune diplomate ne put s’empêcher d’espérer que se ne soit pas le dernier. Un Grand dirigeant pourrait bien naitre ici bas... Pourquoi pas.
kay
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Re: Salle 902

Message par kay »

K était restée pensive un moment. Elle avait écouté les diverses interventions, promenant son regard dans la pièce. C'était presque parfait. Terluan lui-même s'était présenté, lui dont le nom était inconnu des nouvelles figures du Siège... Oui, c'était presque parfait. Il fallait que ça dure, qu'ils continuent d'affluer, qu'ils dérouillent et finissent par se mettre en marche. Avec un peu de chance, un de ces idiots finirait même par déclencher une guerre...

Le sourire de la jeune femme s'élargit, et elle se leva d'un bon.

Eh bien mes amis, c'est le moment où je vous quitte ! Vous m'en trouvez sincèrement navrée, vous n'avez pas idée de la satisfaction que j'ai à vous retrouver ici...Mais le devoir m'appelle ailleurs, et je n'ai malheureusement pas le don d'ubiquité. Aussi, je sacrifie ce débat en devenir - que, j'en suis certaine, vous saurez mener à terme à merveille - à d'autres projets tout aussi excitants, et auxquels, je l'espère, vous pourrez prendre part bientôt !

Car tel était mon but, en réalité. Je prenais simplement la température, vérifiant les racontars au sujet de cette galaxie qu'on dit pourrie jusqu'à la moelle. Et je suis heureuse de constater que, tant au niveau de la tête que des membres, le sang continue d'affluer si on presse au bon endroit ! Que les langues continuent à se délier. Quant à moi, je vais continuer de verser mon tribut à... ce qui se profile à l'horizon.

Si d'aventure quelques uns souhaiteraient s'allier à mes projets, vous saurez me trouver assez aisément. Je vous souhaite donc bien du plaisir... Et vous dis à bientôt, sur un autre terrain de jeu...


Sur ces mots, elle tourna les talons et sortit de la pièce, sans cérémonie.
Dros Delnoch
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Re: Salle 902

Message par Dros Delnoch »

K venait de quitter la pièce. Les Dirigeants présents dans cette salle n'avait été que des pions pour elle. De simple pions faciles à manipuler. Mais quel était son objectif ? Ellassar se posait justement la question.

- Hé bien Messieurs, il semblerait que Kay nous ai abandonné. Puisque nous sommes désormais entre nous, profitons de l'occasion pour proposer des idées constructives pour le bien de l'Empire. L'Archimage nous a fait don de sa présence, il serait sage d'en profiter, n'est-ce pas ?

Ellassar éteignit son micro. Le débat pouvait repartir.
J'ai beau être un râleur, Kalyso reste la meilleure !
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