Fais nous peur ou meurs !

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Kemeth
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Fais nous peur ou meurs !

Message par Kemeth »

- Heho ! Gnigna ? Ah te voilà crétine !

- Hey ! Je t’ai déjà dit que moi c’est Gina !

La douce fillette s’était retournée en lançant un regard qui se voulait mauvais. Elle renchérit :

- Si tu voulais m’insulter tu pouvais attendre que je revienne plutôt que de venir me chercher comme si t’étais pressé de me maltraiter, sale vilain !

Gina tira la langue et tourna les talons pour s’enfoncer plus loin dans les bois.

- Rha n’importe quoi... T’es vraiment qu’une gamine. Et puis c’est pas comme ça qu’on maltraite les gens, tu sais même pas ce que ça veut dire toi. Allez viens par là, c’est Fodus qui m’envoie te chercher. La nuit commence à tomber alors c’est pas le moment d’aller gambader et encore te perdre comme une conne.

- Mais arrête de parler comme ça ! Toi t’es qu’un méchant.

Petite Gina, fillette de onze ans et demi, avait le teint blanc d’une poupée de cire. Ses couettes de paille et ses grands yeux bleus naïfs lui valaient l’attachement de ceux qui, malgré les apparences, veillaient sur elle comme la petite sœur du groupe. Mais son engouement pour ce qui semblait être de l’indépendance n’était guère apprécié par les adultes. Ni par Fodus d’ailleurs, qui devait sans cesse éviter de la quitter des yeux trop longtemps, de peur qu’elle ne s’échappe pour aller visiter quelque chose comme par exemple un nid de serpents trouvé durant son escapade téméraire. Mais Gina croyait savoir bien mieux qu’eux ce qu’elle faisait, et elle pensait fortement que le danger était une chose courante de la vie. Si on ne va pas droit dessus alors c’est lui qui nous traque, autant l’affronter et lui montrer que sans peur il ne peut rien nous faire. Telle était la conviction infantile de Petite Gina.

Son “Ennemi Juré”, Torei, garnement de treize ans, ne manquait pas de lui rappeler que sa petite taille, sa condition de fille ainsi que son minuscule âge à peine sorti du compte de ses dix doigts, faisait d’elle la plus faible et le plus inutile membre du groupe. Au point d’ailleurs, lui disait-il souvent, qu’elle pouvait difficilement être considérée comme membre. L’embêter était devenu un passe temps qu’il affectionnait et pratiquait sans se lasser mais il était évident que s’il arrivait véritablement quelque chose à Gina, il en serait profondément attristé. Ses cheveux bruns en bataille et ses habits dans lesquels trois Torei entiers auraient pu tenir, correspondaient bien à sa personnalité de petit rebelle. Ne pas se laisser marcher sur les pieds, même (et surtout) quand il avait tort était sa ligne de conduite à n’importe quel moment de la journée.

Gina et Torei s’engouffrèrent dans un taillis qui débouchait sur le chemin le plus emprunté du coin. Il faisait encore jour mais l’abaissement de la température était palpable et significatif. Les nez commençaient à être piqués par la fraîcheur humide de la nature sur le point de vêtir sa magnifique robe nocturne tant de fois louée et chantée. De nombreuses discussions animales, trop intelligentes pour qu’on les comprenne nous diraient-ils (s’ils le pouvaient), comblaient fortement le silence des deux enfants dont les regards fréquemment croisés se ponctuaient de grimaces.

La clairière hantée les accueillit soudainement avec une bourrasque sortie de nulle part, leur faisant fermer les yeux pour les envoyer quelques secondes dans les tréfonds de leurs esprits isolés. Le campement s’étalait en plein milieu dans un désordre soit disant organisé. Divers jeunes gens s’attelaient à préparer la soirée dont l’ambiance du lattant surnaturel serait le mot d’ordre, les baignant tous de joyeux frissons.

Le dîner se passait autour du grand feu de camp. C’était la tradition.

Chaque année à la même période et pendant une semaine, une séance de camping dans la clairière dite Hantée était plus ou moins décidée et lancée. Un groupe généralement composé d’une dizaine d’enfants et de quelques jeunes adultes venait alors défier les légendes morbides et les contes d’horreur en se livrant au jeu traditionnel du “Fais nous peur ou meurs”. Cela consistait à raconter, chacun son tour, une histoire qui devait absolument être votée effrayante par la moitié du groupe, sans quoi un gage sanctionnait le malheureux.

- On dirait qu’on est des Scouts en nous regardant bien hi hi. Scouts Toujours !

Lança un jeune garçon de dix ans. Torei ricanna et n’omit pas l’occasion de commenter la scène par un amical :

- Pauvre naze...

Tout le monde était installé depuis quelques temps déjà autour du feu quand Fodus, le chef animateur, se leva pour annoncer enfin :

- Que le jeu débute ! Qui va oser prendre la parole en premier ?
Dernière modification par Kemeth le 04 juin 2008, 12:21, modifié 2 fois.
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Duanration
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Re: Fais nous peur ou meurs !

Message par Duanration »

C'est moi que je veux bien commencer !

La mains grasse de Fasopet s'était élevée avec fougue. Il n'était pas le plus apprécié parmis ses camarades, à la limite de l'obésité il était souvent victime de moqueries cruelles sur son poids et sur son prénom. D'aucuns parmi le groupe, fin dans l'art des jeux de mots, le surnommaient "Face de pet" en raison de son prénom. S'en suivait alors de longues poursuites ou les imposantes fesses du jeune homme ne pouvaient rivaliser avec ses proies.
La nuit était tombée rapidement et le décors s'enfonçait dans un abime dont le silence n'était troublé par les crépitements du feu autour duquel le groupe c'était amassé, quelques rires d'enfants et de lointaines plaintes animales.
Le plus gras d'entre eux s'était levé. L'animateur lui envoya la lampe torche à ondes focalisés qu'il ne réussit pas à attraper au vol. En se baissant pour le ramasser il pu entendre les faussement discrètes insultes de ses compagnons.


"Il a du gras dans les yeux ou quoi ?!"
"Regarde il est trop gros pour se baisser"
"La lampe pourra jamais éclairer Face de pet en entier de toute façon".


Comme toujours il fut profondément blessé par ces insultes mais fit mine de ne pas les avoir entendu. Il alluma rapidement la lampe après s'être levé et le plaça sous son menton. Ses formes porcines créaient des ombres effrayantes sur son visage normalement rond et jovial.

Connaissez-vous Merlon de Golron ?...

Noooon.
Répondirent-ils tous en cœur.

Et ben, ca se passe dans un village, dans la campagne y'a de ca au moins 70 ans. C'était ici, sur Vertana dans une des grandes forêts. Y'en a qui disent que c'était un village un peu isolé dans la gigantesque mer de foret de Belingro, ici quoi. Dedans le village y'avait un petit fabriquant de drone ménager. Tout le monde l'aimait bien parce qu'il faisait des petits drones pour les enfants. Comme genre des peluches électroniques mais en encore mieux. Et la signature de ce fabriquant c'était que tout ses drones étaient vert, comme ca, ca allait bien avec le décors.
Mais je vais commencé du début. La boulangère du village, pour faire peur à son fils lui disait que si il n'était pas sage il serait dévoré par l'affreux troll des forêts. Et tout les soirs pour qu'il reste tranquille elle lui répétait encore et encore que l'affreux troll viendrait si il était méchant. Mais le petit ne savait pas à quoi ressemblait le troll, alors un jour qu'il regardait le fabriquant de drone travailler il lui demanda à quoi ressemblait ce troll et lui expliqua qu'il en avait très peur. Amusé, le fabriquant passa de longues semaines à fabriquer un petit troll vert électronique. Il donna le jouet à l'enfant qui, en plus d'être rassuré s'amusa comme un fou. Très vite les autres enfants du village vinrent lui demander des jouets. Et durant des semaines, des mois, des années, il fabriqua des petits monstres vert électroniques.

Ca fait pas peur ton histoire Face de pet !

Pff ! Toi Poupine on t'as pas sonné ! Laisse moi finir ! Donc... Le fabriquant aimait bien se balader dans la forêt. Mais à partir d'un moment il commençait à voir ses petits jouets partout. Au debut il en voyait durant ses promenades mais lorsqu'il s'approchait il remarquait que ce n'était que des feuilles. Puis, plus ca allait plus il en voyait, mais à chaque fois, des feuilles... Plus tard il commençât à en voir en rêve, puis dans les rues de son village. Les jouets qu'il avait construit était mignon, ils avaient tous un sourire, pas de dent méchante tout ca. C'était des monstres gentil. Mais ceux qu'ils voyaient lui avaient l'air vraiment méchant. Bref au bout d'un moment il en voyait vraiment partout et pour vérifier que ses jouets, les vrais, n'avaient pas changés il alla voir un par un les enfants à qui il en avait donné. Mais tout les enfants lui répondirent que ces jouets n'avaient jamais existés. Alors il décida d'aller voir la boulangère, un villageois l'informa qu'elle était allé se promener avec son fils dans la forêt. Le fabriquant se mis alors à courir dans la forêt jusqu'à ce qu'enfin il aperçois deux silhouettes de dos au loin. Lorsqu'il les appela elles ne répondirent pas alors il s'approcha. Lorsqu'il ne fut plus qu'à quelques mètres ... les deux silhouettes se retournèrent et il s'aperçut que c'était en réalité deux monstres de sa création. C'est alors que partout autour de lui il vit des trolls et autres monstres vert qui lui sautèrent dessus et le mangèrent ! Depuis ce jour, de nombreux enfants ont disparu dans cette forêt.
Le fabriquant s'appelait Melron et le village Gorlon. Et il est dit que si vous voyez, que ce soit de jour ou de nuit une forme dans la forêt qui ressemble à un monstre, alors Melron de Gorlon viendra vous tuer quand vous serez seul ou quand vous dormirez !


Après quelques longues secondes de silence Fasopet éteignit la lampe.

Alors ?
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