Carentine d'Inovatora

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Atéléïde
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Carentine d'Inovatora

Message par Atéléïde »

Dans les caves des artisans, Carentine s'affaire. Son maitre lui apprend les ficelles, ses doigts se délient, ses mains apprennent à force de répétition. Elle forge son âme à la chaleur rassurante de l'aura sainte de son maitre. Sa robe est brodée de blanc, de noire, d'histoire et de son futur.

Klank, klank, le bruit des outils martelant la matière excitent les sens de la jeune apprentie. La couleur des jours se réinventent et le temps la regarde d'un œil attentif, soulignant, à chaque soubresaut de son avant-bras, l'ombre meurtrie de son passé fissuré.

Le soir, Carentine s'appuie sur le montant de sa fenêtre, ses deux mains le long des carreaux sales. Son regard s'immisce entre les planches humides ou pourries. En face, la lumière des chandelles s'évadent des murs de la taverne en face. Elle rêve de son ancienne vie, se souvient des jours mauves et oranges en vertan, de la bleuté inquiétante du ciel Aquablusien, de la noirceurs Galacticaine, du sable Deserticain et de la chaleur sèche et rugueuse Volcanienne. Son passé la rattrape souvent. Elle se réfugie alors dans les draps troués de son lit trop dur. Parfois elle pleure un peu, de joie, de tristesse, dans ses cauchemars ou ses rêves de liberté.

La liberté, cela fait bien longtemps que Carentine l'a perdu. Des chaines, depuis trop longtemps nouées, entravent ses chevilles, ravivant à chaque instant la douleur d'être vivante. Autour d'elle les sarcasmes et la puanteur. Et puis, pendant de longues heures elle scrute l'horizon, la lumière du soleil crève ses yeux, réchauffe son âme et la conforte. Chaque matin, Carentine voit l'astre brulant dévorer la nuit, faire sortir le monde de son sommeil trop profond.

Carentine était autrefois libre. Elle aussi allait au cinéma, au théâtre. Brulait de désir pour des vêtements attrayant, souriait aux enfants et aimait à coeur ouvert. Et puis l'attaque. Le soleil s'est déchiré, le ciel a tonné, le sol a tremblé. Les cinémas ont brulé, les théâtres sont devenus des hôpitaux, les vêtements sont devenus armures, les enfants sont morts.
Des visages la hantent.
Capturées, son coeur arraché, ses sens inhibés, il ne reste de Carentine qu'une enveloppe charnelle, sans consistance, la matière sur laquelle elle frappe a l'odeur du passé.
Elle se démène, se force à suer, chaque moment de répit l’incommode, ne pas penser, ne pas pleurer, ne pas sentir sont ses préceptes.

La couleur des jours se réinvente et le monde plonge de nouveau dans un soleil profond. De nouveau la lumière des chandelles percent les planches humides ou pourries. Son regard s'évade et elle imagine.

Ses mains apprennent et ses doigts se délient. Elle apprend à créer tout autant qu'à détruire. A remodeler la vie selon sa volonté, dans la paix sévère de l'hiver.
Votez Kaly, la maîtresse des soulis ! :D
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