Le Coup de Génie, a plongé les cinq dans le chaos. La première étape du renouveau est brouillonne. Personne ne trouve sa place, et tous se cherchent, la cherchent.
Les magnats financiers de la Corporation, seuls survivants de l’effondrement boursier, ont profité des faillites à répétition des ultimes survivants de l'ère Gnagnarh, pour rafler la mise, et racheter l'intégralité de l'espace laissé vacant par les populations exilées.
Doucement, de nouvelles têtes émergent. Prenant possession des ruines, elles bâtissent de nouveaux états et s'équipent pour offrir l'asile à quelques milliards de réfugiés économiques.
Ce nouveau monde, lassé par la diplomatie, décimé par la guerre et anéanti par l'économie ; peine à panser ses profondes plaies, peine à refroidir les chauds obus qui parsèment ses sols irradiés.
La Corporation tente de se racheter :
les pirates de l'Orilla, sont interrogés dans les quartiers pénitenciers du Métabunker, où Gnagnarh use avec orgiaque des cravaches en cuir de Lapins Roses.
Les Magiciens du Dros Delnoch sont isolés dans les chambres fortes de l'ancien palais Shadowsong, et leur magie éteinte, par Lord Shingaz.
Les archimages sont bien occupés, les Grands Conseillers ont été chassé ; mais la Corporation, lentement, se remet de la Trahison. Le Grand Architecte, l'Archimage Terluan, entouré de son équipe de conseillers — qui ne sont qu'autres que ses luis issus de sa schizophrénie — s'attaquent à une nouvelle séries de réformes, à même d'empêcher une autre Trahison.
Ailleurs, certaines rancœurs rémanent et s'imposent comme la seule source de motivation.
Pourtant, nombreux sont ceux qui ont laissé aller les vestiges des gloires passées du sol qu'ils jonchent.
Déjà de nouveaux pauvres, de nouveaux riches. Déjà de nouveaux morts.
C'était l'un des plus meurtriers, développés et opportunistes chef d'état qui s'avançait dans la chambre du Sénat :
- — Colons des cinq, Pirates et Corporatistes, je suis Aphéel Setrakian, médiateur Saharidiste.
À l'instar de ces derniers jours, nous sortons d'une matinée riche et cruelle.
Dans quelques heures, une semaine se sera écoulée depuis que les premiers d'entre-nous ont obtenu l'accord des archimages pour fonder de nouveaux états, provinces et empires. Ensemble nous œuvrons avant tout pour repeupler notre galaxie. Ensemble nous œuvrons aussi pour que nos politiques, nos idées et nos âmes survivent à la fatalité d'un monde où le chaos règne.
Aujourd'hui, la Corporation réglemente l'accès aux états à deux attaques quotidiennes. Avec l'espoir, fort amoindri, que cela ralentira l'excroissance de certains et la souffrance de d'autres. Cependant, ce calcul est suranné. Ces procédures, aussi vieilles que nos archimages, ne trouvent plus l'écho escompté. Elles ne sont plus qu'une contrainte de laquelle aucun États-Major ne se soucie plus. C'est devenu une habitude, une circonstance autour de laquelle nos stratégies s'articulent sans souci.
J'aimerai, qu'ensemble nous poussions la réflexion. Et que nous trouvions un moyen pour minimiser déprédation et guerre d'un sens. Que nous trouvions de nouveau la force d'incarner ensemble une idéologie souveraine et constructrice.
Je sais que le Saharid est un parfait exemple de ces abus. Je sais que mon État-Major n'est pas de ceux qui craignent les choses telles qu'elles sont. Mais il n'est pas non-plus de ceux qui craignent un changement. Au contraire même, nous saurions ici, et maintenant, faire gage de notre volonté à voir les habitudes évoluer, à voir les idées et la politique prendre le pas sur l'économie et le militaire. Car contrairement aux lubies de mes aînés, je pense qu'elles sont une arme au service du néant, et ne construisent qu'anarchie, haine et chaos. Il est l'heure.
Et je vous promets, que le Saharid ne trustera pas les premières places chimériques des classements corporatistes. Le Saharid fera selon la volonté de cette galaxie, le Saharid visera sûrement la tête du peloton, mais abandonnera la course aux podiums.
Parmi vous, je sais qu'il en existe qui se sont déjà attaqués à la rédaction de traités, à l'amoncellement d'idées nouvelles. Sauriez-vous nous les faire partager, afin d'ouvrir le dialogue sur des actes concrets et collectifs ?
Merci d'avoir pris le temps de m'écouter,
Loué soit l'Acier.