Re: L'Insurrection
Publié : 30 juil. 2010, 14:23
Devar Shurak, au faciès vieilli, mais mû d'une jeunesse mentale infinie et d'une envie irrépressible de prouver que sa valeur n'avait faibli malgré les dernières épreuves endurées, eut une poussée d'adrénaline à l'évocation de l'emplacement de leur planque.
Un sourire lui vint, lorsqu'il réalisa que Kami avait tout planifié. S'il en était un qui pouvait l'aider à retrouver Nikki, ce serait lui. Bien qu'à un moment, irrémédiablement, ils arriveraient à la croisée des chemins. Et, que ce soit les larmes ou le sang, quelque chose qui évoquait la douleur coulerait. Mais, dans l'instant, Shurak était souriant.
Trenia, de son côté, s'enquit de mettre le groupe en marche :
« Kami, rangez tout cela, je vous prie. Il n'y a plus de temps à perdre, à présent. Allons-y. »
Ce dernier, approuvant d'un signe de tête, éteignit l'hologramme et rangea la sphère qui l'avait émis dans sa ceinture.
C'est alors qu'un bruit de porte se fit entendre. Ils n'étaient plus seuls. Shurak dégaina son arme. Trenia rabattit son capuchon sur sa tête et, tout en abaissant la main de son compagnon, désigna une rangée d'étagères, le rayon par lequel Kami était arrivé, et qu'ils pourraient sans doute emprunter pour circuler prudemment jusqu'à la sortie.
Le groupe s'avança d'un pas isochrone et léger sur le parquet feutré de l'immense bibliothèque. Shurak eut le réflexe de tourner la tête à gauche. Ce dernier étouffa une exclamation en se mordant la lèvre.
Trenia se stoppa net, et dirigea vers son second un regard interloqué, mêlé d'une certaine autorité.
« Madame, c'est une conseillère ! », chuchota Shurak d'un air alarmé.
Kami se raidit. Instinctivement, il porta la main à son holster. Il n'avait pas ressenti d'aura circuler dans l'espace clos. Il réalisa d'ailleurs que Trenia n'en émettait aucune. Sans doute avait-elle compris que la Conseillère qui venait d'entrer dans la pièce aurait aisément décelé leur présence.
« Avançons », ordonna Trenia.
Les deux autres acquiescèrent. Le groupe reprit sa marche, alors que l'ennemie avançait. Bientôt, elle arriverait à leur hauteur, à deux rayons d'intervalle de leur position.
La sueur perlait sur le front de Shurak. Les sensations d'antan, la tension qu'il avait maintes fois affronté en tant qu'espion, tout cela faisait à nouveau surface. Mais, ici, la situation était critique, et beaucoup plus dangereuse que la plupart de celles qu'il avait connues. Un geste de travers, et c'était la mort.
La Conseillère les avait presque dépassés, lorsque, soudainement, le geste de travers arriva.
Trenia posa le pied sur la feuille de papier qui avait déjà trahi la présence de Kami, peu de temps auparavant. Deux fois le destin a voulu que celle-ci soit foulée. Une fois de trop, semble-t-il.
Kami perçut au même instant une forte puissance magique émaner de Trenia. Le pouvoir de l'Enjôleuse les dissimulait. Grave erreur, erreur de celle qui renaît de la mort et a autant d'expérience qu'un bébé. Grave erreur...
Leur ennemie tourna la tête, laissant apparaître les traits de feu Pandora, ceux de la grande Aetherya. Aussitôt, les étagères valsèrent, des tonnes d'Archives chutèrent sous la puissante magie de la Grande Conseillère, comme autant d'états le firent sous le joug du Conseil.
Ils ressentirent la douleur de tous les hommes que ce dernier avait assassinés, toute cette douleur qui se répandait en scènes, actes, récits, volumes, trilogies...
Shurak fut le premier à se relever. Il dégaina, tira trois fois, avant de s'envoler sur cinq mètres. Trenia intervint, et donna l'illusion que Shurak se trouvait déjà mort.
« Kami, fuyez avec Devar ! Il vous faut atteindre votre but. Je sais que celle que vous voulez sauver se trouve être Nikki Katarilis, et non moi. Nous n'avons jamais rien eu à voir ensemble, je le conçois. Aussi me sauverai-je seule. Rejoignons-nous là-bas. J'ai un compte à régler avec cette charmante demoiselle. »
Le Kaméen, d'un signe de tête, approuva, froidement. Trenia ne croisa pas son regard. Elle n'eut guère le temps de déceler, dans le fond des yeux de cet homme sans sentiments, une once de tristesse. Elle n'en eut pas le temps car, invisible, il disparut.
---
Ils étaient dehors. Devar Shurak se dégagea de l'étreinte de Kami, et souffla :
« Ça va aller, vieux. J'refuse d'être un fardeau. Elle est où, ta ruelle ? »
L'autre posa un regard soupçonneux sur Shurak, vérifiant que sa condition ne les retarderait pas, puis indiqua d'un signe de tête un petit couloir exigu, qui serpentait jusqu'à un grand bâtiment : L'Administration du Quartier Commerçant.
Ils s'y engouffrèrent, mais n'eurent le temps de parcourir que quelques mètres. Trois hommes hilares leur barrèrent la route. Ils avaient oublié les joies du Quartier Commerçant...
Deux d'entre eux, goguenards, s'avancèrent avec des barres de fer à la main.
« Vous allez où, comme ça ? Vous êtes pressés ? On n'a pas le temps de discuter argent autour d'un petit verre ? Venez, venez, c'est par ici... »
Un sourire lui vint, lorsqu'il réalisa que Kami avait tout planifié. S'il en était un qui pouvait l'aider à retrouver Nikki, ce serait lui. Bien qu'à un moment, irrémédiablement, ils arriveraient à la croisée des chemins. Et, que ce soit les larmes ou le sang, quelque chose qui évoquait la douleur coulerait. Mais, dans l'instant, Shurak était souriant.
Trenia, de son côté, s'enquit de mettre le groupe en marche :
« Kami, rangez tout cela, je vous prie. Il n'y a plus de temps à perdre, à présent. Allons-y. »
Ce dernier, approuvant d'un signe de tête, éteignit l'hologramme et rangea la sphère qui l'avait émis dans sa ceinture.
C'est alors qu'un bruit de porte se fit entendre. Ils n'étaient plus seuls. Shurak dégaina son arme. Trenia rabattit son capuchon sur sa tête et, tout en abaissant la main de son compagnon, désigna une rangée d'étagères, le rayon par lequel Kami était arrivé, et qu'ils pourraient sans doute emprunter pour circuler prudemment jusqu'à la sortie.
Le groupe s'avança d'un pas isochrone et léger sur le parquet feutré de l'immense bibliothèque. Shurak eut le réflexe de tourner la tête à gauche. Ce dernier étouffa une exclamation en se mordant la lèvre.
Trenia se stoppa net, et dirigea vers son second un regard interloqué, mêlé d'une certaine autorité.
« Madame, c'est une conseillère ! », chuchota Shurak d'un air alarmé.
Kami se raidit. Instinctivement, il porta la main à son holster. Il n'avait pas ressenti d'aura circuler dans l'espace clos. Il réalisa d'ailleurs que Trenia n'en émettait aucune. Sans doute avait-elle compris que la Conseillère qui venait d'entrer dans la pièce aurait aisément décelé leur présence.
« Avançons », ordonna Trenia.
Les deux autres acquiescèrent. Le groupe reprit sa marche, alors que l'ennemie avançait. Bientôt, elle arriverait à leur hauteur, à deux rayons d'intervalle de leur position.
La sueur perlait sur le front de Shurak. Les sensations d'antan, la tension qu'il avait maintes fois affronté en tant qu'espion, tout cela faisait à nouveau surface. Mais, ici, la situation était critique, et beaucoup plus dangereuse que la plupart de celles qu'il avait connues. Un geste de travers, et c'était la mort.
La Conseillère les avait presque dépassés, lorsque, soudainement, le geste de travers arriva.
Trenia posa le pied sur la feuille de papier qui avait déjà trahi la présence de Kami, peu de temps auparavant. Deux fois le destin a voulu que celle-ci soit foulée. Une fois de trop, semble-t-il.
Kami perçut au même instant une forte puissance magique émaner de Trenia. Le pouvoir de l'Enjôleuse les dissimulait. Grave erreur, erreur de celle qui renaît de la mort et a autant d'expérience qu'un bébé. Grave erreur...
Leur ennemie tourna la tête, laissant apparaître les traits de feu Pandora, ceux de la grande Aetherya. Aussitôt, les étagères valsèrent, des tonnes d'Archives chutèrent sous la puissante magie de la Grande Conseillère, comme autant d'états le firent sous le joug du Conseil.
Ils ressentirent la douleur de tous les hommes que ce dernier avait assassinés, toute cette douleur qui se répandait en scènes, actes, récits, volumes, trilogies...
Shurak fut le premier à se relever. Il dégaina, tira trois fois, avant de s'envoler sur cinq mètres. Trenia intervint, et donna l'illusion que Shurak se trouvait déjà mort.
« Kami, fuyez avec Devar ! Il vous faut atteindre votre but. Je sais que celle que vous voulez sauver se trouve être Nikki Katarilis, et non moi. Nous n'avons jamais rien eu à voir ensemble, je le conçois. Aussi me sauverai-je seule. Rejoignons-nous là-bas. J'ai un compte à régler avec cette charmante demoiselle. »
Le Kaméen, d'un signe de tête, approuva, froidement. Trenia ne croisa pas son regard. Elle n'eut guère le temps de déceler, dans le fond des yeux de cet homme sans sentiments, une once de tristesse. Elle n'en eut pas le temps car, invisible, il disparut.
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Ils étaient dehors. Devar Shurak se dégagea de l'étreinte de Kami, et souffla :
« Ça va aller, vieux. J'refuse d'être un fardeau. Elle est où, ta ruelle ? »
L'autre posa un regard soupçonneux sur Shurak, vérifiant que sa condition ne les retarderait pas, puis indiqua d'un signe de tête un petit couloir exigu, qui serpentait jusqu'à un grand bâtiment : L'Administration du Quartier Commerçant.
Ils s'y engouffrèrent, mais n'eurent le temps de parcourir que quelques mètres. Trois hommes hilares leur barrèrent la route. Ils avaient oublié les joies du Quartier Commerçant...
Deux d'entre eux, goguenards, s'avancèrent avec des barres de fer à la main.
« Vous allez où, comme ça ? Vous êtes pressés ? On n'a pas le temps de discuter argent autour d'un petit verre ? Venez, venez, c'est par ici... »