Une lueur, un retour ...

[Iwachika]

Comment ? …

L’Ombre Maudit, déjà horrifié par ce nouveau corps qui l’enveloppait, fut presque tétanisé lorsque, relevant la tête, il l’aperçu en face de lui …

D’abord Ombre Noir, la forme apparut lentement au fur et à mesure qu’il concentrait sa vue pour percer le brouillard ambiant.

Lorsque enfin il put distinctement le voir, il en resta sans voix, il en resta immobile tel une statue traverse le temps sans jamais broncher, sans jamais sourciller ne serait ce qu’un doigt …

Face à lui …, c’était lui …
Il se reconnut immédiatement … cette couleur noire, cet amas de magie, cette silhouette restant toujours à moitié flou, ces yeux rouges des flammes de l’enfer …

Moi ? …

Putin mais c’est quoi ce délire ? Qui t’es toi ? Comment t’a fait sa ?

…

Répond putin sal chien galeux !

…

Qui était qui ?
D’un coté un homme à la silhouette fine et au cœur noir, de l’autre, un Seigneur Noir sortit de nul part …
Et cet endroit… ce cube …, qu’était-ce ?
Pourquoi était-il là ? Pourquoi voyait t’il son corps en face de lui ?
Qui était l’autre ? Qui était-il lui ?
Tant de questions … si peu de réponses …

Alors que le silence s’était instauré dans cet étrange univers, alors que la lumière elle-même semblait s’être accordée une pause, l’Ombre en face du Seigneur Noir lui leva son bras gauche, déplia son index et le pointa sur l’Ombre Maudit tel un doigt accusateur sait si bien trouvé sa cible et la mettre dans un embarras unique…

Subim ! Tu as échoué…
Tu t’es laissé détruire…
Ton heure de Gloire est passée !
Je reprend donc mon corps…

Le Seigneur Noir n’en revenait pas. Il n’avait toujours pas bougé d’un poil. Il était là, tel un poteau, immobile, fixant la bouche ouverte cette « chose » lui dicter sa mort…

Co… Qu…

Il était épouvanté…
Il était sans voix …
Son cœur, tel une mitrailleuse automatique ne cessait de battre à toute vitesse…
De la sueur se mit rapidement à perler sur son front…
L’impression que l’air se raréfie, l’impression que le poids de l’atmosphère vous écrase, l’impression que … la fin … approche …

En face de lui, « l’autre », ne cessait de grandir, de prendre de l’ampleur… ou alors était ce lui qui rapetissait ?
En face de lui il la voyait cette force ce dresser, cette chose allait le détruire, l’anéantir, cette chose, il le sentait allais le faire disparaître…

Il en tremblait …
Pourtant…

N.O.N !
Tu m’entends ?
Jamais !
Jamais !
Je ne disparaîtrais J.A.M.A.I.S !!

…

Je ne t’ai pas demandé ton avis …

Cette phrase telle une épée sembla lui perforer le cœur à vif … il la sentait cette lame lui percer lentement la peau, traverser la chair, couper les muscles, déchirer les tendons pour au final atteindre ce petit cœur si fragile …
Il n’y avait pas de sang, pas de marques physiques pourtant, il en avait ressenti la douleur…

Argh …

Il en était tombé à genoux…
Relevant son visage crispé de douleur et parcouru de sueur, il se retrouva soudain à ces pieds …
Sous souffle se coupa…
Ses grands yeux bleus allèrent se loger dans ces deux orbites de feu incessant qu’était la mort qu’il lui faisait face… ses yeux lui permirent de voir au fond de ce feux, de plus en plus grands, de plus en plus absorbés, ces yeux … au plus profond de cet autre, il le virent … ce qu’il savait déjà …

Au moment ou il le compris, le Seigneur Noir jusque là apeuré, l’Ombre Maudit jusque là repoussé, se releva lentement…
Il se releva et tout en se faisant se mis doucement mais de plus en plus fort à rire …

Un rire unique …
« Ce rire »
Le rire de la folie, le rire d’une âme déchue, le rire d’un damné, un rire puissant, faisant retentir le son de cette voix grave au plus loin des confins de cet Univers.

La folie …

Tout en fixant son corps dans les yeux, il le savait à présent…

Enfin je comprends…
Je comprends pourquoi je n’étais plus comme dans mes souvenirs ! Mes actes, ma façon de parler, de me déplacer, de diriger ! Rien ne correspondait avec me souvenirs ! Maintenant je comprends pourquoi…

…

C’était donc toi ?

…

A présent, ils se faisaient face. Ils étaient l’un en face de l’autre, assez proches pour sentir le souffle de l’autre sur son visage, assez proche pour voir au plus profond des yeux de l’autre…

Penses-tu donc si facilement reprendre ce corps ?
Ne serait-ce pas toi qui as oublié ?

…






-Yohori ! Attends moi s’il te plait !

Il était à peine sortit du Centre de recherche qu’il l’aperçu au loin et le héla immédiatement.
Kinzen en avait finit avec ses recherches sur l’amélioration des particules et savait qu’il ne devrait pas s’en contenter …

Arrivant au pas de course, il reprit sa respiration le temps de quelques mètres puis observa Yohori dans les yeux comme si il y cherchait quelque chose…toujours ce sourire en coin…

-Ben dit donc je te vois de moins en moins ces dernier temps… T’as donc tant de travail que t’as plus le temps de venir boire un pti pot avec moi ?

Yohori, toujours sans expression, s’arrêta de marcher un moment pour mieux observer Kinzen…

-Dis moi Kinzen.

-Oui ?

-Sa fait combien de temps maintenant ?

-Combien de temps que quoi ?

-Qu’il s’est enfermé ?

-Ahh ! Lui …
-Je sais plus trop … sa fait bien une semaine je pense…

-…

-Quoi ?

-Une semaine déjà ? …

Kinzen semblait déstabiliser par Yohori… il ne le comprenait pas vraiment en fait… il ne parlait presque jamais et pour couronner le tout, il te sortait de morceaux de phrases sans aucun sens …

-Je te le dis Yohori ! Tu es une personne bizarre…

A peine eu-t-il finit ces mots qu’au loin, en direction du palais du Seigneur, une explosion sourde retenti.

-Oula ! C’était quoi sa ?

…


-E.N.F.I.N

-Je revis…

Alors qu’ils arrivaient sur les lieux, Yohori et Kinzen se stoppèrent net lorsque, il l’aperçurent…

Face à eux, dans un nuage de fumé, debout devant les portes détruites du palais du Seigneur, ce dressait une silhouette. A vrai dire, tous deux reculèrent d’un pas et Kinzen perdu son sourire…

Levant les bras au ciel…

Ahhh ! Enfin je me sens revivre !

Ils étaient sans voix… Ils étaient à leur tour complètement tétanisés… incapable de bouger le moindre muscle…incapable de réagir à ce qu’ils voyaient …

-Et ben alors !
-…
-Vous allez restez longtemps comme sa sans broncher vous deux ? On dirait que vous avez vu un mort….

[Iwachika]

Je sais ….

Enfin je sais ! ….

C’était donc toi qui, depuis le début, tentais de reprendre les ficelles de ce corps…

Mais …

Aurais-tu oubliés pourquoi tu m’as donné ce corps ?

Aurais-tu oublié ton pacte ?

Iwachika Sakazusa….

« Le pacte de t’honorer à jamais en donnant à cette grande et magnifique contrée ton nom en échange de ma création et de ton enfermement éternel pour la survie de ton nom justement dit ? »

….

Crois tu que je vais éternellement resté enfermé ici? Je suis toi et tu es une partie de moi ! Tu n’as donc plus ton mot à dire ! Je viens reprendre ce que je t’ai prêté Subim !

Le Cœur …

Il est le centre de tout !
Le cœur et sa propension à empêcher le cerveau de réfléchir correctement !
Le cœur et ses sentiments incontrôlables, le cœur et ses crises inexplicables…

Le Cœur ….

Iwachika Sakazusa … un nom d’Etat ? Le nom de qui ? Pourquoi ? Comment ?

Un pacte ancestral ? Un pacte que seul peu connaissent ?

L’état Mibu et son Seigneur Subim … l’état Iwahika Sakazusa … quels liens ?

Subim et le Seigneur noir …. Quels liens ?

Iwachika de la famille des Sakazusa et Subim des Mibu …. Quels liens ?

Tant de liens filamenteux tissés de part le temps …. Ce temps qui avec son passage fini par effacer les souvenirs, finit par recouvrir ces fils tissés soigneusement… finit par les faire disparaître…

Aurais-tu perdu la raison Subim ou Seigneur Noir ?
Aurais tu oublié qui je suis ? Aurais tu toi aussi oublié le Nom des Sakazusa !

N’oublie pas le pacte !

Le pacte parlons en ! Le pacte n’était pas que je reste enfermé ici alors que toi ne sert plus a rien en dehors ! Tu es inutile, faible et pathétique Seigneur Noir de pacotille !

Tu te crois le pouvoir d’un Dieu mais n’ai en rien capable d’utiliser un seul des talents que je t’ai transmit….. Tu es un Echec Mon Ombre Maudit !

Un échec !

Et aujourd’hui je reprends tout ce que je t’ai donné ! Je le reprends car aujourd’hui est l’heure que mon tombeau règne à nouveau !

Ce tombeau Universel ! Mon Shéol !

Mon Shéol !

Quand à toi ! …

Tu ne fait déjà plus partit du futur…

……