Re: L'éclosion
Publié : 22 févr. 2012, 20:38
Depuis le début, fondue dans l'assistance, il était une Erynie un peu marginale qui avait, avec un sourire inaltérable, suivi les débats, ou même ébats de certains, au vu de combien prenaient cela à cœur de trouver ou non une raison au fait de curer la gangrène du système à la racine... Sourire qui s'était effacé lors de la dernière intervention adverse, laissant place à une colère monstrueuse qui se mit doucement en branle sous la forme de vibrations magiques infinitésimales, mais que certains mages présent purent délicatement ressentir, leur arrachant un frisson.
Cette Erynie nouvelle, l'antépénultième dirigeante à avoir intégré l'Armée Blanche de l'Edelweiss, était inconnue de tous — ou osons dire de la plupart. Forte d'une taille aux alentours de deux mètres, au physique pourtant malingre, elle avait les cheveux d'ébène et les pupilles laiteuses. Sa bouche pulpeuse était comme à l'accoutumée habilement dissimulée sous le haut de sa toge immaculée et unique apparat, sinon les fioritures qu'on lui trouvait parfois — et aujourd'hui en l'occurrence — juchées sur le sommet de son front que d'élégantes et carmines lignes sinuaient.
Et si sa peau incroyablement blanche contrastait tant avec le léger halo ténébreux aux reflets pourpres qui l'entourait, ce n'était nullement par honte, ou encore par peur. Non, bien que la raison eût pu être le dégoût, c'était fort naturelle que la toute fraîche dirigeante de l'Empire Platin d'hier et de la République Négacienne de demain s'était présentée en ces lieux de joutes oratoires pour le moins agaçantes.
Loin d'ignorer la plupart des participants, bien qu'elle s'en amusât sans complexe, Dia Negacié attendit patiemment — et Dieu sait que ce n'était pour elle pas aisé — que le dernier intervenant ait terminé, à savoir cette petite catin de Sushi qui baisait l'univers entier selon son gré ou non.
Lorsque, enfin, la place se libéra au pupitre, la Princesse Negacié bloqua par une simple pensée l'accès à ce dernier, sous le regard incompréhensif d'un Grand Conseiller présent pour surveiller le houleux débat dans laquelle le Démon entra sans plus attendre :
« Mesdames, Messieurs, je suis Dia Negacié. »
Elle lança sans détour la réplique qui lui avait brûlé les lèvres durant tout ce temps, en jetant un regard de mort à l'émissaire du Némérion.
« Toi, misérable humain... Touche encore une fois à une Erynie dans un lieu Galactique public, et je te réduis en miettes à t'en faire oublier l'apparence de ton visage. »
Après s'être assurée que le message était bien passé, Dia Negacié tâcha de se calmer, et d'annoncer :
« Alors comme ça, on n'est pas convaincus, Novus ? On a de l'uranium jusqu'à s'en enivrer, à se détruire les cellules stomacales et nerveuses, et on n'accepte pas cette raison ?
Très bien, alors si vous voulez une vraie raison, je vais vous la donner. La vérité, tas d'ignares, c'est d'abord que je ne recherche que votre éradication. A vous, à vos frères, vos soeurs, vos mères même, si vous voulez. Tant que j'obtiens ce que je veux.
D'autre part, vous serez ravis d'apprendre que les services de renseignements négaciens comptent dans leurs rangs les espions parmi les plus talentueux au monde. Et que, forte de cet atout, je n'ai pu résister à la tentation de coupler mon envie à mes moyens, et d'ainsi décupler le plaisir que j'ai eu à ordonner le rasage de vos minables structures, nucléaires ou non.
Vous vous sentiez avantagés, complotant dans notre dos, admirant vos armes de destructions massives, et vous délectant à l'avance, peut-être un peu trop d'ailleurs, de leurs dégâts futurs ?
Vous avez échoué, Novus. L'Aldébaran saura à l'avenir que de conseiller à ses membres de s'armer contre nous et que de préférer la prévention militaire à l'entente diplomatique avec les Erynies est une grave erreur.
Je n'ai rien à ajouter, sinon que vous pouvez oublier vos chiffres inutiles et apprécier le court silence qui suivra mon intervention, et précèdera de toute manière l'éternel. Nul ne peut vaincre l'espionnage, car il est tacite, sans preuves.
A présent, accusez-nous de mentir, cela ne nous empêchera pas de vous nuire, et d'en jouir. »
Rabattant sa toge sur son visage, la Princesse posa une dernière fois son regard haineux sur Delanativité, avant de s'évanouir dans un nuage de fumée, reparaissant en haut de l'amphithéâtre, bien loin de s'ennuyer d'une quelconque autorité que le Grand Conseil aurait sur elle. Terluan ne le savait que trop, après tout, il y avait fort à parier que l'Edar couvait avec ardeur sa nouvelle partenaire.
Cette Erynie nouvelle, l'antépénultième dirigeante à avoir intégré l'Armée Blanche de l'Edelweiss, était inconnue de tous — ou osons dire de la plupart. Forte d'une taille aux alentours de deux mètres, au physique pourtant malingre, elle avait les cheveux d'ébène et les pupilles laiteuses. Sa bouche pulpeuse était comme à l'accoutumée habilement dissimulée sous le haut de sa toge immaculée et unique apparat, sinon les fioritures qu'on lui trouvait parfois — et aujourd'hui en l'occurrence — juchées sur le sommet de son front que d'élégantes et carmines lignes sinuaient.
Et si sa peau incroyablement blanche contrastait tant avec le léger halo ténébreux aux reflets pourpres qui l'entourait, ce n'était nullement par honte, ou encore par peur. Non, bien que la raison eût pu être le dégoût, c'était fort naturelle que la toute fraîche dirigeante de l'Empire Platin d'hier et de la République Négacienne de demain s'était présentée en ces lieux de joutes oratoires pour le moins agaçantes.
Loin d'ignorer la plupart des participants, bien qu'elle s'en amusât sans complexe, Dia Negacié attendit patiemment — et Dieu sait que ce n'était pour elle pas aisé — que le dernier intervenant ait terminé, à savoir cette petite catin de Sushi qui baisait l'univers entier selon son gré ou non.
Lorsque, enfin, la place se libéra au pupitre, la Princesse Negacié bloqua par une simple pensée l'accès à ce dernier, sous le regard incompréhensif d'un Grand Conseiller présent pour surveiller le houleux débat dans laquelle le Démon entra sans plus attendre :
« Mesdames, Messieurs, je suis Dia Negacié. »
Elle lança sans détour la réplique qui lui avait brûlé les lèvres durant tout ce temps, en jetant un regard de mort à l'émissaire du Némérion.
« Toi, misérable humain... Touche encore une fois à une Erynie dans un lieu Galactique public, et je te réduis en miettes à t'en faire oublier l'apparence de ton visage. »
Après s'être assurée que le message était bien passé, Dia Negacié tâcha de se calmer, et d'annoncer :
« Alors comme ça, on n'est pas convaincus, Novus ? On a de l'uranium jusqu'à s'en enivrer, à se détruire les cellules stomacales et nerveuses, et on n'accepte pas cette raison ?
Très bien, alors si vous voulez une vraie raison, je vais vous la donner. La vérité, tas d'ignares, c'est d'abord que je ne recherche que votre éradication. A vous, à vos frères, vos soeurs, vos mères même, si vous voulez. Tant que j'obtiens ce que je veux.
D'autre part, vous serez ravis d'apprendre que les services de renseignements négaciens comptent dans leurs rangs les espions parmi les plus talentueux au monde. Et que, forte de cet atout, je n'ai pu résister à la tentation de coupler mon envie à mes moyens, et d'ainsi décupler le plaisir que j'ai eu à ordonner le rasage de vos minables structures, nucléaires ou non.
Vous vous sentiez avantagés, complotant dans notre dos, admirant vos armes de destructions massives, et vous délectant à l'avance, peut-être un peu trop d'ailleurs, de leurs dégâts futurs ?
Vous avez échoué, Novus. L'Aldébaran saura à l'avenir que de conseiller à ses membres de s'armer contre nous et que de préférer la prévention militaire à l'entente diplomatique avec les Erynies est une grave erreur.
Je n'ai rien à ajouter, sinon que vous pouvez oublier vos chiffres inutiles et apprécier le court silence qui suivra mon intervention, et précèdera de toute manière l'éternel. Nul ne peut vaincre l'espionnage, car il est tacite, sans preuves.
A présent, accusez-nous de mentir, cela ne nous empêchera pas de vous nuire, et d'en jouir. »
Rabattant sa toge sur son visage, la Princesse posa une dernière fois son regard haineux sur Delanativité, avant de s'évanouir dans un nuage de fumée, reparaissant en haut de l'amphithéâtre, bien loin de s'ennuyer d'une quelconque autorité que le Grand Conseil aurait sur elle. Terluan ne le savait que trop, après tout, il y avait fort à parier que l'Edar couvait avec ardeur sa nouvelle partenaire.