Comment former des officiers ?
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- Empire de Praetorius
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Re: Comment former des officiers ?
Siana sourit doucement lorsque Valéria énonça cette dernière phrase. Puis, elle s'approcha doucement de Valéria, à quatre pattes, et quand elle fut assez proche, elle enserra la grosse tête entre ses deux bras, et murmura, le visage dans la fourrure:
- Je suis plus fautive que toi, Val'. Je n'aurai jamais dû continuer cette dispute. Tu as bien fait de me remettre à ma place.
Elle resta ainsi à enserrer ce crâne massif au doux pelage pendant deux ou trois bonnes minutes, puis enfin se dégagea, et se mit à genoux, regardant les yeux rouges de ses yeux verts.
- A présent...je crois que nous ferions bien de rentrer, si nous voulons éviter de trop inquiéter -ou fâcher, sans doute- Kalio...
Mais la jeune femme parlait maintenant avec une insouciance typique de la jeunesse humaine, et elle souriait de toutes ses dents.
- Allons, viens.
Elle se releva, et prit le chemin. Valéria, à son tour, se releva, poussant sur ses quatre énormes pattes. Siana ne se pressant pas, Valéria dû diminuer son pas de géant, pour rester prêt de la praetorienne.
- Tu sais, Val'... Je crois que toutes trois...même si vous êtes déjà bien plus âgée que moi, à ce que j'ai compris...nous sommes vieilles, déjà, en regard de nos peuples. A mon humble avis, et pour ce que j'ai pu en voir, vos preuves, vous les avez déjà faites, toutes deux.
Encore un terrain glissant, sur lequel elle avait du mal à s'exprimer. Mais elle avait mit dans sa voix un ton d'excuse, laissant entendre qu'elle ne voulait pas blesser de nouveau qui que ce soit.
- D'ailleurs, dans le fond, auraient-ils osé vous envoyer faire vos preuves là où aucun d'entre eux n'a jamais mit les pieds ? Je me le demande...pour ce genre de missions, si je me suis rendu compte de quelque chose, c'est que toutes les cultures -que je connais ou ai étudiées, j'entends- utilisent comme pionniers leurs meilleurs éléments. On ne risque pas dans quelque chose d'inconnu un quelconque potentiel non-développé...
Au loin, les dernier rayons du soleil disparaissaient, tandis que les trois lunes, une violette et deux vertes, montaient déjà haut dans le ciel, et que les étoiles apparaissaient rapidement. Trois ou quatre bonnes heures de marche devrait les amener au complexe: les deux fauves avaient beaucoup tourné en rond, le temps que Valéria rattrape Siana...
- Je suis plus fautive que toi, Val'. Je n'aurai jamais dû continuer cette dispute. Tu as bien fait de me remettre à ma place.
Elle resta ainsi à enserrer ce crâne massif au doux pelage pendant deux ou trois bonnes minutes, puis enfin se dégagea, et se mit à genoux, regardant les yeux rouges de ses yeux verts.
- A présent...je crois que nous ferions bien de rentrer, si nous voulons éviter de trop inquiéter -ou fâcher, sans doute- Kalio...
Mais la jeune femme parlait maintenant avec une insouciance typique de la jeunesse humaine, et elle souriait de toutes ses dents.
- Allons, viens.
Elle se releva, et prit le chemin. Valéria, à son tour, se releva, poussant sur ses quatre énormes pattes. Siana ne se pressant pas, Valéria dû diminuer son pas de géant, pour rester prêt de la praetorienne.
- Tu sais, Val'... Je crois que toutes trois...même si vous êtes déjà bien plus âgée que moi, à ce que j'ai compris...nous sommes vieilles, déjà, en regard de nos peuples. A mon humble avis, et pour ce que j'ai pu en voir, vos preuves, vous les avez déjà faites, toutes deux.
Encore un terrain glissant, sur lequel elle avait du mal à s'exprimer. Mais elle avait mit dans sa voix un ton d'excuse, laissant entendre qu'elle ne voulait pas blesser de nouveau qui que ce soit.
- D'ailleurs, dans le fond, auraient-ils osé vous envoyer faire vos preuves là où aucun d'entre eux n'a jamais mit les pieds ? Je me le demande...pour ce genre de missions, si je me suis rendu compte de quelque chose, c'est que toutes les cultures -que je connais ou ai étudiées, j'entends- utilisent comme pionniers leurs meilleurs éléments. On ne risque pas dans quelque chose d'inconnu un quelconque potentiel non-développé...
Au loin, les dernier rayons du soleil disparaissaient, tandis que les trois lunes, une violette et deux vertes, montaient déjà haut dans le ciel, et que les étoiles apparaissaient rapidement. Trois ou quatre bonnes heures de marche devrait les amener au complexe: les deux fauves avaient beaucoup tourné en rond, le temps que Valéria rattrape Siana...

Re: Comment former des officiers ?
Les paroles de Siana, et plus encore sa façon d’enserrer sa massive tête de fauve de ses bras humains, ou le brusque passage au tutoiement, avait convaincus l’alwinionaise que le crise était bel et bien passée, et qu’elle n’entrainerait pas un refroidissement de leurs relations. Cela l’aurait peinée, sans doutes, car après tout, si « le » Grand Maréchal prétendait qu’il était dangereux d’être proche d’elle, Valéria n’aurait pas voulu se l’aliéner pour autant. L’amitié pouvait bien attendre un peu, car la jeune femme savait qu’on ne commandait pas à ces choses-là…
« Vous savez, si Kalio a sûrement fait plus que moi par le passé, les siennes considèrent pourtant qu’elle doit toujours faire ses preuves. C’est une culture étrange que la leur, où l’honneur d’une Lignée et d’une Maison a une place primordiale… Pour la plupart. »
Un léger rictus étira ses lèvres animales quand elle pensa à la capricieuse Damoiselle de ce peuple sylvestre, leur plus haute instance en vérité, qui aurait pu gouverné l’Alwinion si le Soleil et la Lune n’en avait décidé autrement, et à toute la différence qu’il y avait entre elle et la Chef de Guerre, sa sœur aînée, si sérieuse et si digne, à la fierté si grande…
« Je ne sais pas pourquoi on a choisit de m’envoyer ici, peut-être par clémence, pour que je ne revoie plus trop les miens. Mais je sais qu’elle a été choisie par Sarissa, qui considère cela comme une ultime épreuve initiatique… Soit-dit en passant, je fais confiance à Kalio : elle réussira haut la main, quelles que fussent les bêtises que je pourrai faire… Ou même que nous pourrions faire. »
Elle avait attendu longtemps pour parler à nouveau, après les dernières paroles de Siana, sous la lumière des trois lunes de ce monde étranger, goûtant à la sérénité de la nuit, aux bruits de la nature à peine dérangés par leurs passages. De longues minutes, voir des heures avaient passés avant qu’elle ne réponde, mais elle ne pensait pas que cela dérange Elemanquia. Pour autant qu’elle pouvait en juger, et bien qu’elle puisse se tromper, la jeune métamorphe était aussi portée sur le calme que les dignes filles de l’Alwinion… Dans les bons moments. La pensée comparative d’un Maréchal à un autre, le seul point de comparaison qu’elle avait, ajoutée à cette réflexion amenèrent sa psyché jusqu’à sa Dame, ce qui, comme toujours, était prétexte à un amusement tendre et affectueux.
Sa Kwaené à présent loin derrière elle, dans tous les sens du terme, car ceux qui partaient ne revenaient jamais, pas ceux qui partait comme elle, Valéria avait en effet reporté sa loyauté active sur la Dame, même si elle n’en aurait pas pour autant trahis les siens, pour rien au monde. Ce qui n’empêchait rien de ce qui la liait à sa jeune dirigeante, et chez elle ce genre de lien s’accompagnait naturellement d’affection, à cause de ce qu’elle était, de la nature profonde de sa race. Et puis il fallait bien reconnaître que leur souveraine savait généralement se faire aimer de ses sujets. On détestait périodiquement le Protecteur, on se méfiait à l’occasion du sombre personnage qui avait intégré tout naturellement le cercle décideur de la Forêt. De temps en temps, on trouvait grief au Prince Consort, le praetorien Julius. Mais pas avec la Dame…
L’un dans l’autre, elles parlèrent peux, sur le chemin du retour, chacune plongée dans ses propres pensées et souvenirs, jusqu’à ce qu’elles atteignent le complexe de formation. Là, il y eu des militaires à rassurer sur le sort de Siana et l’identité de ce gros félin, après quoi elles finirent par se séparer, sur un dernier salut. Au bout de quelques instants, Valéria fini par reprendre forme humaine, avec ses oreilles habituelles. Le temps d’arriver jusqu’à sa chambre, elle avait même réussi à reprendre le contrôle de sa Maîtrise et à faire disparaître la queue ainsi que les moustaches qui avaient persister de son apparence originelle. Pour tout dire, ce temps ne fût pas particulièrement court, parce qu’elle ne se pressa pas vraiment. On ne pouvait pas dire qu’elle fût pressé d’affronter Kalio.
Car celle-ci l’attendait, comme de bien entendu. Assise sur son lit, remise depuis un bon moment, elle la regarda entré des double lacs carmins de son regard. Des lacs carmins pas vraiment accueillants, mais pas vraiment rancuniers non plus, ce qui était sans doutes plus qu’elle n’en méritait.
« Te revoici, finalement… »
« Kalio… Je suis vraiment, vraiment désolée… Tu veux que je rampe devant toi pour me faire pardonner ? »
Un mince sourire se dessina sur les lèvres de la Fée, discret mais bien présent. Intérieurement, la féline damoiselle soupira de soulagement. Ca se présentait mieux qu’elle ne l’avait espéré. De façon générale, sa compagne n’avait jamais été du genre à lui en vouloir…
« Vous vous êtes expliquées ? »
« Oui. Vraiment. Nous avons vidé notre sac, toutes les deux… Surtout moi en fait… Et nous nous sommes réconciliées. Sur le retour, elle me tutoyais même. »
« Bien… Je suis contente que vous vous soyez entendue… Oh, Val’, ne me fait plus des coups pareils, s’il te plaît ! C’est notre instructrice, nous devons la ménagée. »
« C’est promis, Kalio. »
Cette fois, le sourire était impossible à ne pas voir. La Fée se leva de son lit, et les deux jeunes femmes tombèrent dans les bras l’une de l’autre, signe séculaire d’amitié et de réconciliation, entre autre, dans leur contrée natale. Et plus encore depuis le début du règne de l’actuelle Dame.
« Bon… Elle t’as donné des détails sur demain ? »
« Non, pas vraiment… On ira au même endroit si on ne la croise pas au mess, tout simplement. Le cour ne doit pas être fini, elle devait encore avoir des choses à dire… »
« Pas faux… »
« Tu as communiqué avec les nôtres ? »
« Oui. La Dame a prit ça avec le sourire, Cal’ et Sarissa avaient l’air un brin énervés deux autres ont éclatés d’un rire bizarre… »
« Ils sont bizarre de toute façon. Mais je suppose qu’il faut leur dire comment ça a fini, maintenant ? »
« Dès que possible oui… »
« Hé bien allons-y alors. »
Défaisant leur étreinte, elles firent de nouveau s’écarter le panneau, pressèrent le bouton de mise en communication et demandèrent la liaison avec Alwinion, en Galactica. L’image ne mit que quelques secondes à arriver. Il n’y avait qu’une seule silhouette, Calarenne, le Protecteur de l’originelle Forêt, qui était aussi Capitaine de la Première Flotte à présent… Entre autres choses.
« Ah, vous voici enfin, mesdames. Je suppose donc, puisque vous êtes là toutes les deux et que vous n’êtes pas entourées d’une cohorte de praetoriens vengeurs, que l’histoire c’est bien terminée ? »
« En effet, messire. Le Grand Maréchal Elemanquia et moi nous sommes expliqués et avons réglés nos différents. »
« Vous l’avez blessée ? »
« Non chef. »
« Bien. Comme vous ne l’êtes pas non plus, je présume que les explications n’ont pas été trop sanglantes… Les détails ne m’intéresse pas. Ils intéresseront sûrement la Dame, mais vous lui raconterez vous-mêmes, une autre fois. Pour l’instant elle est… occupée… Avant ça, le Prince Consort avait d’ailleurs prédit que ça se finirait bien. »
La nature exacte des occupations de la jeune dirigeante ne faisant pas grands doutes, mais aucun des trois alwinionais ne fit de commentaires. Au bout de quelques instants, le premier des conseils de l’Alwinion reprit la parole.
« Évitez tout de même de reproduire ce genre d’incident avec les praetoriens. Ils sont notre principal lien entre nos divers territoires, et malgré nos moyens de liaisons autonomes - fournis par eux - il ne leur serait pas bien difficile de couper les différentes factions de l’Alwinion. Alors on ménage les personnages importants, surtout ceux avec de telles relations. Je me suis bien fait comprendre ? »
« Oui chef. »
« Parfaitement, chef. »
« Soit. Pour cette fois, nous passerons l’affaire, puisque tout ce fini bien. L’établissement d’un planning de communication est reporté à demain, quand nous serons tous là. Mesdames, je vous laisse, une dure journée vous attend demain. N’oubliez pas que vous représentez l’Alwinion et votre Dame. Faites leur honneur ! »
« Toujours ! Que l’Oiseau vous garde ! »
« Et que Sa Flamme vous protège ! »
« Vous de mêmes, mesdames. »
Et, sur salut militaire alwinionais - le poing frappant le cœur et l’inclinaison du buste - qui fût exécuté par les trois êtres, les deux jeunes femmes furent de nouveau seules dans la pièce, sous ces cieux étrangers…
« Vous savez, si Kalio a sûrement fait plus que moi par le passé, les siennes considèrent pourtant qu’elle doit toujours faire ses preuves. C’est une culture étrange que la leur, où l’honneur d’une Lignée et d’une Maison a une place primordiale… Pour la plupart. »
Un léger rictus étira ses lèvres animales quand elle pensa à la capricieuse Damoiselle de ce peuple sylvestre, leur plus haute instance en vérité, qui aurait pu gouverné l’Alwinion si le Soleil et la Lune n’en avait décidé autrement, et à toute la différence qu’il y avait entre elle et la Chef de Guerre, sa sœur aînée, si sérieuse et si digne, à la fierté si grande…
« Je ne sais pas pourquoi on a choisit de m’envoyer ici, peut-être par clémence, pour que je ne revoie plus trop les miens. Mais je sais qu’elle a été choisie par Sarissa, qui considère cela comme une ultime épreuve initiatique… Soit-dit en passant, je fais confiance à Kalio : elle réussira haut la main, quelles que fussent les bêtises que je pourrai faire… Ou même que nous pourrions faire. »
Elle avait attendu longtemps pour parler à nouveau, après les dernières paroles de Siana, sous la lumière des trois lunes de ce monde étranger, goûtant à la sérénité de la nuit, aux bruits de la nature à peine dérangés par leurs passages. De longues minutes, voir des heures avaient passés avant qu’elle ne réponde, mais elle ne pensait pas que cela dérange Elemanquia. Pour autant qu’elle pouvait en juger, et bien qu’elle puisse se tromper, la jeune métamorphe était aussi portée sur le calme que les dignes filles de l’Alwinion… Dans les bons moments. La pensée comparative d’un Maréchal à un autre, le seul point de comparaison qu’elle avait, ajoutée à cette réflexion amenèrent sa psyché jusqu’à sa Dame, ce qui, comme toujours, était prétexte à un amusement tendre et affectueux.
Sa Kwaené à présent loin derrière elle, dans tous les sens du terme, car ceux qui partaient ne revenaient jamais, pas ceux qui partait comme elle, Valéria avait en effet reporté sa loyauté active sur la Dame, même si elle n’en aurait pas pour autant trahis les siens, pour rien au monde. Ce qui n’empêchait rien de ce qui la liait à sa jeune dirigeante, et chez elle ce genre de lien s’accompagnait naturellement d’affection, à cause de ce qu’elle était, de la nature profonde de sa race. Et puis il fallait bien reconnaître que leur souveraine savait généralement se faire aimer de ses sujets. On détestait périodiquement le Protecteur, on se méfiait à l’occasion du sombre personnage qui avait intégré tout naturellement le cercle décideur de la Forêt. De temps en temps, on trouvait grief au Prince Consort, le praetorien Julius. Mais pas avec la Dame…
L’un dans l’autre, elles parlèrent peux, sur le chemin du retour, chacune plongée dans ses propres pensées et souvenirs, jusqu’à ce qu’elles atteignent le complexe de formation. Là, il y eu des militaires à rassurer sur le sort de Siana et l’identité de ce gros félin, après quoi elles finirent par se séparer, sur un dernier salut. Au bout de quelques instants, Valéria fini par reprendre forme humaine, avec ses oreilles habituelles. Le temps d’arriver jusqu’à sa chambre, elle avait même réussi à reprendre le contrôle de sa Maîtrise et à faire disparaître la queue ainsi que les moustaches qui avaient persister de son apparence originelle. Pour tout dire, ce temps ne fût pas particulièrement court, parce qu’elle ne se pressa pas vraiment. On ne pouvait pas dire qu’elle fût pressé d’affronter Kalio.
Car celle-ci l’attendait, comme de bien entendu. Assise sur son lit, remise depuis un bon moment, elle la regarda entré des double lacs carmins de son regard. Des lacs carmins pas vraiment accueillants, mais pas vraiment rancuniers non plus, ce qui était sans doutes plus qu’elle n’en méritait.
« Te revoici, finalement… »
« Kalio… Je suis vraiment, vraiment désolée… Tu veux que je rampe devant toi pour me faire pardonner ? »
Un mince sourire se dessina sur les lèvres de la Fée, discret mais bien présent. Intérieurement, la féline damoiselle soupira de soulagement. Ca se présentait mieux qu’elle ne l’avait espéré. De façon générale, sa compagne n’avait jamais été du genre à lui en vouloir…
« Vous vous êtes expliquées ? »
« Oui. Vraiment. Nous avons vidé notre sac, toutes les deux… Surtout moi en fait… Et nous nous sommes réconciliées. Sur le retour, elle me tutoyais même. »
« Bien… Je suis contente que vous vous soyez entendue… Oh, Val’, ne me fait plus des coups pareils, s’il te plaît ! C’est notre instructrice, nous devons la ménagée. »
« C’est promis, Kalio. »
Cette fois, le sourire était impossible à ne pas voir. La Fée se leva de son lit, et les deux jeunes femmes tombèrent dans les bras l’une de l’autre, signe séculaire d’amitié et de réconciliation, entre autre, dans leur contrée natale. Et plus encore depuis le début du règne de l’actuelle Dame.
« Bon… Elle t’as donné des détails sur demain ? »
« Non, pas vraiment… On ira au même endroit si on ne la croise pas au mess, tout simplement. Le cour ne doit pas être fini, elle devait encore avoir des choses à dire… »
« Pas faux… »
« Tu as communiqué avec les nôtres ? »
« Oui. La Dame a prit ça avec le sourire, Cal’ et Sarissa avaient l’air un brin énervés deux autres ont éclatés d’un rire bizarre… »
« Ils sont bizarre de toute façon. Mais je suppose qu’il faut leur dire comment ça a fini, maintenant ? »
« Dès que possible oui… »
« Hé bien allons-y alors. »
Défaisant leur étreinte, elles firent de nouveau s’écarter le panneau, pressèrent le bouton de mise en communication et demandèrent la liaison avec Alwinion, en Galactica. L’image ne mit que quelques secondes à arriver. Il n’y avait qu’une seule silhouette, Calarenne, le Protecteur de l’originelle Forêt, qui était aussi Capitaine de la Première Flotte à présent… Entre autres choses.
« Ah, vous voici enfin, mesdames. Je suppose donc, puisque vous êtes là toutes les deux et que vous n’êtes pas entourées d’une cohorte de praetoriens vengeurs, que l’histoire c’est bien terminée ? »
« En effet, messire. Le Grand Maréchal Elemanquia et moi nous sommes expliqués et avons réglés nos différents. »
« Vous l’avez blessée ? »
« Non chef. »
« Bien. Comme vous ne l’êtes pas non plus, je présume que les explications n’ont pas été trop sanglantes… Les détails ne m’intéresse pas. Ils intéresseront sûrement la Dame, mais vous lui raconterez vous-mêmes, une autre fois. Pour l’instant elle est… occupée… Avant ça, le Prince Consort avait d’ailleurs prédit que ça se finirait bien. »
La nature exacte des occupations de la jeune dirigeante ne faisant pas grands doutes, mais aucun des trois alwinionais ne fit de commentaires. Au bout de quelques instants, le premier des conseils de l’Alwinion reprit la parole.
« Évitez tout de même de reproduire ce genre d’incident avec les praetoriens. Ils sont notre principal lien entre nos divers territoires, et malgré nos moyens de liaisons autonomes - fournis par eux - il ne leur serait pas bien difficile de couper les différentes factions de l’Alwinion. Alors on ménage les personnages importants, surtout ceux avec de telles relations. Je me suis bien fait comprendre ? »
« Oui chef. »
« Parfaitement, chef. »
« Soit. Pour cette fois, nous passerons l’affaire, puisque tout ce fini bien. L’établissement d’un planning de communication est reporté à demain, quand nous serons tous là. Mesdames, je vous laisse, une dure journée vous attend demain. N’oubliez pas que vous représentez l’Alwinion et votre Dame. Faites leur honneur ! »
« Toujours ! Que l’Oiseau vous garde ! »
« Et que Sa Flamme vous protège ! »
« Vous de mêmes, mesdames. »
Et, sur salut militaire alwinionais - le poing frappant le cœur et l’inclinaison du buste - qui fût exécuté par les trois êtres, les deux jeunes femmes furent de nouveau seules dans la pièce, sous ces cieux étrangers…


"La mort nous sourit à tous, tout ce qu'on peut faire c'est sourire à la mort."
- Empire de Praetorius
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- Inscription : 01 juin 2010, 15:53
Re: Comment former des officiers ?
De son côté, Siana était rapidement montée se coucher. Elle n'avait même pas prit la peine de prévenir Lupus et Vosgiens de ce qui s'était passé...le lendemain, il y aurait dans leurs rapports journaliers une fiche venant de chef de la sécurité du complexe, relatant l'incident.
Pensant à cela, la jeune femme haussa les épaules, et remonta sa couverture jusqu'au menton: advienne que pourra, elle saurait s'en tirer.
Le lendemain matin, après un solide petit déjeuner, les trois femmes se retrouvèrent de nouveau dans la même salle que précédemment. Les deux alwinionaises avaient parfaitement anticipées les habitudes des praetoriens: quand on ne donne pas d'instruction, on fait ce qui a déjà été fait juste avant -ou approximativement, bien sûr.
Siana les accueillit avec un grand sourire, toute trace de l'épisode d'hier apparemment oublié. pourtant, dès qu'elles furent toutes trois assises, elle perdit son sourire, et, un peu penaude, déclara:
- Avant toute chose, je tiens à m'excuser auprès de vous, Kalio. Je n'ai pas été raisonnable -loin de là...-, et j'ai été mauvaise avec vous... Je vous prie d'accepter toutes mes excuses.
Cela fait, elle reprit vite son sourire, et continua là où elle s'était arrêtée:
- Bien. Je voulais juste vous parler d'un dernier type de vaisseau: le transport. Si les croiseurs de la plupart des États, ou les modèles plus importants tels que les Stars Destroyers, peuvent transporter vaisseaux et troupes, ils sont généralement très coûteux pour n'être affilié qu'au seul transport de troupes et de matériels. Qui plus est, ils nécessitent souvent des terrains d'atterrissage particuliers, ou du moins un terrain doté de certaines caractéristiques -généralement plat sur des centaines de mètres au moins, et dur et résistant. Cela a conduit la plupart des peuples dotés de vaisseaux spatiaux à construire des transports spatiaux.
Ceux-ci sont des vaisseaux, de tailles très variées mais généralement inférieure à trois cents mètres, peu ou pas armés, et capables de transporter de nombreuses personnes ou de grandes quantités de matériels -vivres, munitions, pièces détachées, carburant, fonds monétaires, matériels militaires, matières premières... Les transports spatiaux sont généralement plus rapides que les bâtiments de guerre, en espace conventionnel et en atmosphère, car moins lourds du fait de leur faible blindage. Ce manque de protection a d'ailleurs conduit les concepteurs à les doter de puissants moteurs, pour pouvoir échapper aux tirs ennemis si jamais ces transports étaient pris à parti.
Les grandes puissances préfèrent toutefois utiliser des gros vaisseaux de guerre usagés et ré-agencés aux transports normaux, privilégiés pour les civils. Nous-mêmes, praetoriens, utilisons souvent des modèles dépassés de nos Stars Destroyers, que nous évidons, en ne gardant quasiment que la coque extérieure épaisse, les moteurs et les réacteurs, la passerelle de commandement et quelques-uns des tourelles de défense: le reste est retiré puis recyclé, pour laisser de la place à des containers. Mais c'est généralement plus par soucis d'économie que ces États préfèrent ce procédé: il n'apporte pas de réel avantage aux transport en lui-même.
Siana sourit encore une fois.
- Des questions ? Nous irons ensuite faire un cours de pilotage sur chasseur -enfin un peu de pratique...
Pensant à cela, la jeune femme haussa les épaules, et remonta sa couverture jusqu'au menton: advienne que pourra, elle saurait s'en tirer.
Le lendemain matin, après un solide petit déjeuner, les trois femmes se retrouvèrent de nouveau dans la même salle que précédemment. Les deux alwinionaises avaient parfaitement anticipées les habitudes des praetoriens: quand on ne donne pas d'instruction, on fait ce qui a déjà été fait juste avant -ou approximativement, bien sûr.
Siana les accueillit avec un grand sourire, toute trace de l'épisode d'hier apparemment oublié. pourtant, dès qu'elles furent toutes trois assises, elle perdit son sourire, et, un peu penaude, déclara:
- Avant toute chose, je tiens à m'excuser auprès de vous, Kalio. Je n'ai pas été raisonnable -loin de là...-, et j'ai été mauvaise avec vous... Je vous prie d'accepter toutes mes excuses.
Cela fait, elle reprit vite son sourire, et continua là où elle s'était arrêtée:
- Bien. Je voulais juste vous parler d'un dernier type de vaisseau: le transport. Si les croiseurs de la plupart des États, ou les modèles plus importants tels que les Stars Destroyers, peuvent transporter vaisseaux et troupes, ils sont généralement très coûteux pour n'être affilié qu'au seul transport de troupes et de matériels. Qui plus est, ils nécessitent souvent des terrains d'atterrissage particuliers, ou du moins un terrain doté de certaines caractéristiques -généralement plat sur des centaines de mètres au moins, et dur et résistant. Cela a conduit la plupart des peuples dotés de vaisseaux spatiaux à construire des transports spatiaux.
Ceux-ci sont des vaisseaux, de tailles très variées mais généralement inférieure à trois cents mètres, peu ou pas armés, et capables de transporter de nombreuses personnes ou de grandes quantités de matériels -vivres, munitions, pièces détachées, carburant, fonds monétaires, matériels militaires, matières premières... Les transports spatiaux sont généralement plus rapides que les bâtiments de guerre, en espace conventionnel et en atmosphère, car moins lourds du fait de leur faible blindage. Ce manque de protection a d'ailleurs conduit les concepteurs à les doter de puissants moteurs, pour pouvoir échapper aux tirs ennemis si jamais ces transports étaient pris à parti.
Les grandes puissances préfèrent toutefois utiliser des gros vaisseaux de guerre usagés et ré-agencés aux transports normaux, privilégiés pour les civils. Nous-mêmes, praetoriens, utilisons souvent des modèles dépassés de nos Stars Destroyers, que nous évidons, en ne gardant quasiment que la coque extérieure épaisse, les moteurs et les réacteurs, la passerelle de commandement et quelques-uns des tourelles de défense: le reste est retiré puis recyclé, pour laisser de la place à des containers. Mais c'est généralement plus par soucis d'économie que ces États préfèrent ce procédé: il n'apporte pas de réel avantage aux transport en lui-même.
Siana sourit encore une fois.
- Des questions ? Nous irons ensuite faire un cours de pilotage sur chasseur -enfin un peu de pratique...

Re: Comment former des officiers ?
Les deux jeunes femmes avaient moins parlé que la nuit précédente, car il était déjà bien plus tard, mais elles avaient parlé juste, ce réconciliant totalement à la lumière des étoiles et des trois lunes de cette étrange planète. Chacune raconta à l’autre ce qui s’était passé de son côté - parfois un peu épuré du côté de Valéria - ce qui provoqua plusieurs rires et sourires, avant que le sommeil ne les emportent toutes les deux sur ses douces ailes. Ni l’une ni l’autre n’était de nature à se brouiller longtemps avec une amie, même si, comme l’avait dit Siana quelques heures plus tôt, elles avaient leur caractère, et un caractère bien trempé, tant pour l’une que pour l’autre. C’était peut-être pour cela qu’elles s’entendaient si bien, presque depuis le premier jour où elles s’étaient connues, dans les brumeuses forêts de l’Alwinion, pour le début de leur formation.
Ca avait été une bien rude formation, sur certains points, et elle leur avait, entre autre, donné le sens de la ponctualité. Elles se levèrent donc à la même heure le lendemain, et, un petit déjeuné nourrissant plus tard, elles se présentèrent à la même heure à la salle de cour, où elles découvrirent qu’elles avaient vu juste, puisque « le » Grand Maréchal Elemanquia les attendaient. Toute trace de l’incident du premier cours semblait totalement effacée, tant chez la féline Valéria que chez Kalio, qui aurait pourtant été prête à les étriper toutes les deux pour leur infantilisme, sur le moment, quand elle les avaient vu s’énerver et puis s’en aller toutes les deux.
Mais tout cela était du passé, et elle accepta d’un sourire et d’un hochement de tête les excuses de Siana, qui servirent d’ouverture. Les deux damoiselles écoutèrent ensuite les précisions supplémentaires de la métamorphe, qui portaient sur les vaisseaux de transports.
« Des questions ? Nous irons ensuite faire un cours de pilotage sur chasseur -enfin un peu de pratique... »
Les deux jeunes femmes échangèrent un regard, avant de rendre son sourire à la Praetorienne. Elles seraient contentes de passer à quelque chose de plus concret, surtout la Fée, qui n’avait pas eu de séance « course-poursuite dans la nature » la soirée précédente pour se défouler.
« Non, pas de question pour moi, quand on n’y réfléchit c’est assez logique en fait… »
Valéria approuva d’un hochement de tête. Puisqu’il fallait des structures pour transporter les différentes choses d’un point à l’autre, il était assez sensé de concevoir des vaisseaux spécialement étudiés pour, en ne gaspillant pas de ressources dans l’armement. Kalio hésita quelques secondes avant de poursuivre, sur un autre ton, plus doux.
« Au fait, tant que j’y pense, j’accepte vos excuses pour hier. Puisque j’ai pardonné à Val’ je peux bien vous pardonner, et en temps que doyenne du groupe il me faudra sans doutes accepter d’être entourée d’enfants capricieuses. »
La fin de sa phrase était clairement emprunt de joyeuse malice, tout comme son sourire en coin, et sa compagne laissa échapper un mince éclat de rire, son regard rouge pétillant d’amusement. Elle semblait à mille lieux de la colère, et aussi du fauve massif qui avait remplacé la jeune femme aux oreilles félines, tant qu’on y était.
« Et nous serons tout à fait ravie de vous suivre pour la suite de notre formation, surtout qu’elle nous permet enfin de pratiquer un peu. »
« Même s’il ne faudra pas s’attendre à trop de prouesses de notre part, après tout ce sera la première fois que nous ferons ce genre de choses. »
« Juste. »
Elles avaient été choisies pour leur fort potentiel, de l’avis des diverses instances alwinionaises - entre autres raisons - mais de là à savoir si ce potentiel allait pouvoir s’appliquer au monde spatiale, comme les dites « instances » le pensaient… Hé bien c’était ce qu’on allait voir maintenant.
Ca avait été une bien rude formation, sur certains points, et elle leur avait, entre autre, donné le sens de la ponctualité. Elles se levèrent donc à la même heure le lendemain, et, un petit déjeuné nourrissant plus tard, elles se présentèrent à la même heure à la salle de cour, où elles découvrirent qu’elles avaient vu juste, puisque « le » Grand Maréchal Elemanquia les attendaient. Toute trace de l’incident du premier cours semblait totalement effacée, tant chez la féline Valéria que chez Kalio, qui aurait pourtant été prête à les étriper toutes les deux pour leur infantilisme, sur le moment, quand elle les avaient vu s’énerver et puis s’en aller toutes les deux.
Mais tout cela était du passé, et elle accepta d’un sourire et d’un hochement de tête les excuses de Siana, qui servirent d’ouverture. Les deux damoiselles écoutèrent ensuite les précisions supplémentaires de la métamorphe, qui portaient sur les vaisseaux de transports.
« Des questions ? Nous irons ensuite faire un cours de pilotage sur chasseur -enfin un peu de pratique... »
Les deux jeunes femmes échangèrent un regard, avant de rendre son sourire à la Praetorienne. Elles seraient contentes de passer à quelque chose de plus concret, surtout la Fée, qui n’avait pas eu de séance « course-poursuite dans la nature » la soirée précédente pour se défouler.
« Non, pas de question pour moi, quand on n’y réfléchit c’est assez logique en fait… »
Valéria approuva d’un hochement de tête. Puisqu’il fallait des structures pour transporter les différentes choses d’un point à l’autre, il était assez sensé de concevoir des vaisseaux spécialement étudiés pour, en ne gaspillant pas de ressources dans l’armement. Kalio hésita quelques secondes avant de poursuivre, sur un autre ton, plus doux.
« Au fait, tant que j’y pense, j’accepte vos excuses pour hier. Puisque j’ai pardonné à Val’ je peux bien vous pardonner, et en temps que doyenne du groupe il me faudra sans doutes accepter d’être entourée d’enfants capricieuses. »
La fin de sa phrase était clairement emprunt de joyeuse malice, tout comme son sourire en coin, et sa compagne laissa échapper un mince éclat de rire, son regard rouge pétillant d’amusement. Elle semblait à mille lieux de la colère, et aussi du fauve massif qui avait remplacé la jeune femme aux oreilles félines, tant qu’on y était.
« Et nous serons tout à fait ravie de vous suivre pour la suite de notre formation, surtout qu’elle nous permet enfin de pratiquer un peu. »
« Même s’il ne faudra pas s’attendre à trop de prouesses de notre part, après tout ce sera la première fois que nous ferons ce genre de choses. »
« Juste. »
Elles avaient été choisies pour leur fort potentiel, de l’avis des diverses instances alwinionaises - entre autres raisons - mais de là à savoir si ce potentiel allait pouvoir s’appliquer au monde spatiale, comme les dites « instances » le pensaient… Hé bien c’était ce qu’on allait voir maintenant.


"La mort nous sourit à tous, tout ce qu'on peut faire c'est sourire à la mort."
- Empire de Praetorius
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Re: Comment former des officiers ?
Siana sourit, puis soudain, mit les poings sur les hanches, et se pencha en avant, un air de colère sur le visage, que trahissait le large sourire qu'elle s'efforçait de cacher, sans grand succès:
- Tatata ! Allons, mesdemoiselles, pas de défaitismes, j'attends beaucoup de toutes deux.
Elle ne pu ne conserver le froncement de sourcils plus longtemps, et elle se redressa, tout en ouvrant la porte, tout à fait souriante.
- Vous verrez, on s'habitue généralement vite...le pilotage d'un chasseur est très instinctif.
Elle fit passer les deux alwinionaises devant elle, puis les mena au turbo-ascenseur.
- Mais vous vous en doutez sans doute, on ne fait pas les premiers vols n'importe où. En fait...
Siana jeta un coup d'œil autour d'elle, puis se rapprocha un peu de Valéria et Kalio, et à voix basse, avec un air de conspiratrice, elle continua vite:
- En fait, je suis censée vous faire d'abord passer sur un simulateur...
Elle se redressa, et entra avec elle dans l'ascenseur, qui bientôt descendit les six étages.
- Mais bon, c'est un truc inutile. En fait, les instructeurs ont tendance à oublier cette partie, sauf pour les élèves..."difficiles"...le type d'élève qui ne reste pas longtemps dans l'armée -ou alors juste ceux qui font leur service militaire-, si vous voyez ce que je veux dire.
Traversant le hall, les trois femmes sortirent du complexe et montèrent dans l'un des speeders. Le temps était magnifique: ciel bleu sans nuages, soleil tapant...peut-être trop chaud, en fait. Siana prit elle-même le volant, et bientôt elles foncèrent sur la route de terre, vers l'Astroport. Haussant la voix pour se faire entendre de ses compagnes, à cause du vent qui mugissait autour d'elles, Siana lança:
- Vous savez, les femmes s'en sortent généralement mieux pour le pilotage que les hommes. Les scientifiques ont identifiées diverses solutions possibles; mais le fait est là: vous avez plus de chances de NE PAS vous écraser au sol que nos homologues masculins.
Elle fit un clin d'œil aux deux femmes...au cas où elles ne comprendraient pas son humour assez...étrange ?
- Nous approchons.
Effectivement, au loin, grandissait la structure de l'astroport. Le speeder approcha rapidement, puis s'arrêta sur l'un des nombreuses places. Les trois femmes descendirent, puis rejoignirent le grand ensemble. Siana les mena rapidement, par une succession de couloirs, jusqu'à un grand hangar. Deux soldats clones en armure saluèrent au garde-à-vous, placés en faction là, mais ayant posés leurs fusils lourds et retirés leurs casques, dévoilant leurs visages, copies conformes l'un de l'autre.
Ce bâtiment devait mesurer deux à trois cents mètres de long sur cent de large. Il était empli de nombreux petits chasseurs rangés les uns à côtés des autres, tous tournés vers la sortie. Siana guida les deux alwinionaises vers l'entrée du hangar, les deux portes de cinquante mètres de large toutes deux ouvertes en grand, dévoilant l'immense piste d'atterrissage, capable d'accueillir une dizaine ou plus de Destroyers Stellaires, et donc des centaines -sinon des milliers- de chasseurs. L'immense piste consistait en une plaque de métal géante posée sur un sol aplani. De l'entrée du hangar, les trois femmes pouvaient également voir d'autres hangars, divers entrepôts, l'une des stations radars, et deux ou trois tourelles défensives.
Siana s'arrêta là, et se retourna vers les chasseurs. Ceux-ci étaient triangulaire, assez allongés, et dotés de gros cockpit. Un unique trou était fait sur l'aile gauche de chaque chasseur, d'environ soixante-dix centimètres de diamètre.
- Voici divers chasseurs du modèle Delta-7. Ce modèle de chasseur monoplace est assez polyvalent, et bien qu'aujourd'hui un peu dépassé il est toujours utilisé. Il est incapable de sauts hyperspatiaux sans un système complémentaire, nommé "anneau hyperdrive", et qui est placé en orbite stable autour de la planète -le chasseur le rejoint dans l'espace pour s'y accoler.
Toutefois, nous allons utiliser ce modèle-ci.
Elle désigna un chasseur en tous points semblables aux Delta-7, mais deux fois plus long et massif.
- C'est un Delta-9-inst triplace, "inst" étant un diminutif pour "instruction". Comme vous le voyez, il a, comme les Delta-7, un "trou" dans le flanc: il s'agit d'un logement pour un droïde astromecanoïde, une espèce de petit robot à tout faire...
Siana s'approcha du mur du hangar, et ouvrit une porte qui se trouvait là: derrière, se trouvaient une cinquantaine de petites machines, arrivant à peine à la taille des femmes. L'un d'eux s'avança dans un étrange roulement, sur trois pattes rigides.
- Il s'agit d'un complément technique au vaisseau. Ces droïdes font de rapides diagnostics, servent de copilotes sur les modèles monoplaces, et peuvent aller jusqu'à faire des réparation en plein espace.
La petite machine s'approcha du chasseur d'instruction, puis soudain un tuyau descendit du haut du hangar, accrocha le droïde par sa "tête", la souleva, et la reposa dans l'emplacement sur l'aile. La machine se mit à tourner la "tête", son "œil" noir fixant les trois femmes, puis soudain émit une suite de sifflements stridents.
- Ah...
Siana fit la moue.
- Ça, c'est la partie négative des droïdes astromacanoïdes. Les derniers modèles sont dotés d'une voix artificielles, mais ceux-là sont gardés pour ce genre de chasseurs , et n'ont pas encore étaient modifiés...ils fonctionnent avec un langage informatique, que les êtres vivants ne comprennent que rarement...je n'ai moi-même qu'assez peu de notions de ce langage, même s'il m'arrive d'en saisir des brides, et...
Siana fut interrompue par une nouvelle série de sifflements. Elle s'approcha du chasseur, ouvrit le cockpit qui bascula vers l'avant, la grande bulle transparente laissant passer le Grand Maréchal accéder aux sièges, disposés l'un devant l'autre. Elle s'installa sur le siège le plus à l'arrière, et fixa un écran. Puis répondit, de toute évidence, à la petite machine.
- Mais oui, bien sûr que c'est pour de l'instruction. Sinon, pourquoi t'aurai-je fait t'installer sur cet engin-ci ?
De nouveau le droïde émit ses gémissements.
- Mais noooon ! Je suis là pour rattraper en cas de problèmes !
Une véritable conversation sembla s'engager, Siana répondant aux sifflements.
- Non, je récupères toute seule ! Tu ne les prives pas en plein vol des commandes, ça va pas la tête ?! ... Mais j'ai mon brevet de pilote, tu crois quoi ? T'as pas vu mes épaules ? ... Comment ça ? te le montrer ?! ... Eh, oh, ça veut dire quoi, ça ? "Les maréchaux vivent bien loin des chasseurs", et puis quoi encore ? On est autant au combat que nos hommes ! ... Ouais, ouais, c'est ça ! Bah vu tes craintes, ça doit faire longtemps que t'as pas vu un tir ennemi, toi ! ... Ah là je t'arrêtes ! J'ai jamais été pistonnée par Vosgiens ! Et toi aussi tu peux demander une mutation, si ça te convient pas ! ... Allez, tais-toi ! ... Non, c'est pas une demande, c'est un ORDRE !! Ou je t'envoie à la casse !
Le droïde cessa alors aussitôt de répondre. Siana se dégagea du cockpit et s'approcha des deux alwinionaises, les yeux sur le droïde, les sourcils froncés.
- Bah on est bien tombées, tiens !
A voix basse elle ajouta rapidement:
- Dire qu'il faut arriver à ces menaces absurdes de démantèlement ou d'envoi à la casse pour tirer un peu d'efforts de certains d'eux...tsss...il est temps qu'on nous livre les nouveaux modèles et qu'on fasse une révision à ceux-ci...
Puis, à voix haute, elle reprit son ton légèrement professoral.
- Bien, mesdemoiselles, installons-nous. Kalio, je vais vous demander de vous mettre derrière Val'...je prends la dernière place...voilà.
Une fois toutes trois installées, Siana expliqua les différentes commandes:
- Bien, entre vos jambes, vous avez le manche de pilotage. Poussez en avant et votre chasseur descendra, jusqu'à faire une boucle sur le ventre. Tirez, et il montera, jusqu'à faire un boucle sur le dos. Poussez à gauche, et il roulera sur lui-même par la gauche; à droite, il roulera sur lui-même par la droite. Tournez le manche vers la gauche, sans pousser dans une direction, et le chasseur virera vers la gauche sans changer de plan...même chose vers la droite.
Je viens de vous parler de "plan". Nous utilisons ce mot pour nous repérer dans l'espace, sur le plan horizontal -c'est quand le vaisseau vire vers la droite ou la gauche-, vertical -quand il monte ou descend-, et de roulis -quand il roule sur lui-même.
Siana utilisait ses mains pour essayer de symboliser ce repérage.
- Imaginez que votre chasseur est au centre d'un cube. Quand vous montez ou descendez, vous vous déplacez par rapport aux faces du cube qui sont sur vos flancs. Quand vous virez, vous vous déplacez par rapport aux faces du cube situées au-dessus et en-dessous de vous. Et quand vous "roulez" -ou "tanguez", c'est une autre expression-, vous utilisez une face qui n'appartiens pas au cube, mais suit le plan horizontal de votre vaisseau.
J'utilise l'image d'un cube parce que nous évoluerons dans l'espace, et donc dans un secteur en trois dimensions. Mais on n'utilise pas les faces devant et derrière.
C'était peut-être un peu dur sans davantage d'explications, mais aux yeux de Siana, le reste n'était qu'un blablatage inutile, et seules ces explications, pas du tout scientifiques, permettaient vraiment à un pilote ou futur pilote de se repérer.
- Pour la vitesse, vous avez un levier à votre gauche: poussez vers l'avant et vous accélérez, tirez vers l'arrière et vous ralentissez, jusqu'à être arrêtée.
Pour lancer le moteur, vous avez un bouton poussoir rouge à votre droite: il lance le moteur, et active les suspenseurs du chasseur, qui mettent le vaisseau en "lévitation": il est suspendu à cinquante centimètres du sol. Appuyez de nouveau sur ce bouton pour coupez les suspenseurs -ils se coupent progressivement pour poser le chasseur en douceur- puis couper le moteur.
Et pour rentrer et sortir le train d'atterrissage, il y a le bouton noir, juste à côté du rouge.
Siana laissa le cockpit ouvert, et appuya sur le bouton rouge à côté d'elle. Aussitôt, le chasseur s'éleva légèrement, et un doux ronronnement s'éleva de l'arrière, signalant que le réacteur subluminique était allumé.
- Pour vous déplacer sur la piste, vous avez à votre droite également une tout petit manche. Poussez vers l'avant, et le chasseur avance; vers l'arrière, il recule; vers la droite, il va à droite; et vers la gauche, il va à gauche.
Démontrant ces propos, Siana poussa doucement le levier, et le chasseur, toujours suspendu en l'air, s'avança lentement, sortant du hangar, jusque sur la piste. Une fois qu'elle l'eut avancé d'une centaine de mètres, Siana arrêta le chasseur, puis appuya de nouveau sur le bouton rouge, et l'engin se posa doucement, le moteur se coupant.
- Ce levier a une sécurité intégrée, donc même en le poussant à fond, vous n'irez pas au-delà de dix kilomètres/heure.
En fait, ce chasseur étant un chasseur d'instruction, il est relativement simple, et ses instruments peu sensibles. Il est néanmoins assez maniable et robuste, donc on pourra peut-être s'autoriser quelques figures acrobatiques...
Le sourire de Siana était vraiment celui d'une gamine à l'approche de son anniversaire, en disant cela.
- L'écran immédiatement devant vous est votre écran de tangage. Il vous indique le chasseur par rapport à un plan horizontal stellaire -valable dans ce système solaire, donc-, mais peut être programmé pour un plan horizontal galactique, ou pour le Plan Horizontal Impérial Standard Universel -le PHISU, prononcez "fisu". Cette fenêtre est en quelque sorte la face arrière du cube dont je vous parlais tout à l'heure. Juste à sa gauche, vous avez l'indicateur de trajectoire, qui prévoit notamment les risques de collision, et l'écran le plus à gauche est l'indicateur de vitesse. A droite de l'écran de tangage, vous avez l'indicateur de position: votre chasseur est au centre de l'écran, qui matérialise le plan horizontal -la face du haut du cube- comme pour l'indicateur de trajectoire, et vous donne la direction de l'étoile la plus proche -le soleil du système, généralement-, de la planète la plus proche -Wildarno, ici-, et éventuellement la planète-base et la base, voire même le vaisseau dont dépend le chasseur. Une fois dans l'espace, il est possible que nous nous éloignions suffisamment pour que l'affichage de la planète-base vienne s'ajouter automatiquement.
Siana prit soudain une voix morbide, dans le dos des alwinionaises.
- Bien, et maintenant mesdemoiselles...
Elle pouffa, gâchant assurément l'effet, et reprit sa voix normale.
- Nous allons voir ce dont vous êtes capable. Dans l'espace, il y a un "stand de tir": on s'y entraînera un moment, avant de changer les rôles: la commande de tir des canons lasers est la gâchette sur le manche principal. Ah, oui: et pour lire ce que vous dis le droïde, vous avez l'écran le plus à droite: je vous l'ai réglé pour que cela s'affiche en Orkandien.
Je peux reprendre le contrôle du chasseur au moindre problème, donc pas d'inquiétude...
Ce disant, Siana poussa un levier sur sa droite, qui ne figurait que sur son propre tableau de commande, de la position "instructeur", à l'arrière, vers la position "2", juste devant. Elle annonça avec une malice évidente:
- Et nous allons laisser l'honneur à la doyenne... Kalio, tu as le contrôle du chasseur, désormais. Fermes-moi le cockpit -c'est le bouton bleu à droite-, fais-le-moi décoller, et direction l'espace ! Allez, zou ! Val', tu auras droit au retour et à l'atterrissage, guère différent -évite juste d'aller trop vite, qu'on ne s'écrase pas au sol au lieu d'atterrir.
Tout à son plaisir de cette partie de l'instruction qui pouvait vite devenir amusante, Siana n'avait même pas remarqué qu'elle tutoyait la Fée: c'était venu fort naturellement.
- Tatata ! Allons, mesdemoiselles, pas de défaitismes, j'attends beaucoup de toutes deux.
Elle ne pu ne conserver le froncement de sourcils plus longtemps, et elle se redressa, tout en ouvrant la porte, tout à fait souriante.
- Vous verrez, on s'habitue généralement vite...le pilotage d'un chasseur est très instinctif.
Elle fit passer les deux alwinionaises devant elle, puis les mena au turbo-ascenseur.
- Mais vous vous en doutez sans doute, on ne fait pas les premiers vols n'importe où. En fait...
Siana jeta un coup d'œil autour d'elle, puis se rapprocha un peu de Valéria et Kalio, et à voix basse, avec un air de conspiratrice, elle continua vite:
- En fait, je suis censée vous faire d'abord passer sur un simulateur...
Elle se redressa, et entra avec elle dans l'ascenseur, qui bientôt descendit les six étages.
- Mais bon, c'est un truc inutile. En fait, les instructeurs ont tendance à oublier cette partie, sauf pour les élèves..."difficiles"...le type d'élève qui ne reste pas longtemps dans l'armée -ou alors juste ceux qui font leur service militaire-, si vous voyez ce que je veux dire.
Traversant le hall, les trois femmes sortirent du complexe et montèrent dans l'un des speeders. Le temps était magnifique: ciel bleu sans nuages, soleil tapant...peut-être trop chaud, en fait. Siana prit elle-même le volant, et bientôt elles foncèrent sur la route de terre, vers l'Astroport. Haussant la voix pour se faire entendre de ses compagnes, à cause du vent qui mugissait autour d'elles, Siana lança:
- Vous savez, les femmes s'en sortent généralement mieux pour le pilotage que les hommes. Les scientifiques ont identifiées diverses solutions possibles; mais le fait est là: vous avez plus de chances de NE PAS vous écraser au sol que nos homologues masculins.
Elle fit un clin d'œil aux deux femmes...au cas où elles ne comprendraient pas son humour assez...étrange ?
- Nous approchons.
Effectivement, au loin, grandissait la structure de l'astroport. Le speeder approcha rapidement, puis s'arrêta sur l'un des nombreuses places. Les trois femmes descendirent, puis rejoignirent le grand ensemble. Siana les mena rapidement, par une succession de couloirs, jusqu'à un grand hangar. Deux soldats clones en armure saluèrent au garde-à-vous, placés en faction là, mais ayant posés leurs fusils lourds et retirés leurs casques, dévoilant leurs visages, copies conformes l'un de l'autre.
Ce bâtiment devait mesurer deux à trois cents mètres de long sur cent de large. Il était empli de nombreux petits chasseurs rangés les uns à côtés des autres, tous tournés vers la sortie. Siana guida les deux alwinionaises vers l'entrée du hangar, les deux portes de cinquante mètres de large toutes deux ouvertes en grand, dévoilant l'immense piste d'atterrissage, capable d'accueillir une dizaine ou plus de Destroyers Stellaires, et donc des centaines -sinon des milliers- de chasseurs. L'immense piste consistait en une plaque de métal géante posée sur un sol aplani. De l'entrée du hangar, les trois femmes pouvaient également voir d'autres hangars, divers entrepôts, l'une des stations radars, et deux ou trois tourelles défensives.
Siana s'arrêta là, et se retourna vers les chasseurs. Ceux-ci étaient triangulaire, assez allongés, et dotés de gros cockpit. Un unique trou était fait sur l'aile gauche de chaque chasseur, d'environ soixante-dix centimètres de diamètre.
- Voici divers chasseurs du modèle Delta-7. Ce modèle de chasseur monoplace est assez polyvalent, et bien qu'aujourd'hui un peu dépassé il est toujours utilisé. Il est incapable de sauts hyperspatiaux sans un système complémentaire, nommé "anneau hyperdrive", et qui est placé en orbite stable autour de la planète -le chasseur le rejoint dans l'espace pour s'y accoler.
Toutefois, nous allons utiliser ce modèle-ci.
Elle désigna un chasseur en tous points semblables aux Delta-7, mais deux fois plus long et massif.
- C'est un Delta-9-inst triplace, "inst" étant un diminutif pour "instruction". Comme vous le voyez, il a, comme les Delta-7, un "trou" dans le flanc: il s'agit d'un logement pour un droïde astromecanoïde, une espèce de petit robot à tout faire...
Siana s'approcha du mur du hangar, et ouvrit une porte qui se trouvait là: derrière, se trouvaient une cinquantaine de petites machines, arrivant à peine à la taille des femmes. L'un d'eux s'avança dans un étrange roulement, sur trois pattes rigides.
- Il s'agit d'un complément technique au vaisseau. Ces droïdes font de rapides diagnostics, servent de copilotes sur les modèles monoplaces, et peuvent aller jusqu'à faire des réparation en plein espace.
La petite machine s'approcha du chasseur d'instruction, puis soudain un tuyau descendit du haut du hangar, accrocha le droïde par sa "tête", la souleva, et la reposa dans l'emplacement sur l'aile. La machine se mit à tourner la "tête", son "œil" noir fixant les trois femmes, puis soudain émit une suite de sifflements stridents.
- Ah...
Siana fit la moue.
- Ça, c'est la partie négative des droïdes astromacanoïdes. Les derniers modèles sont dotés d'une voix artificielles, mais ceux-là sont gardés pour ce genre de chasseurs , et n'ont pas encore étaient modifiés...ils fonctionnent avec un langage informatique, que les êtres vivants ne comprennent que rarement...je n'ai moi-même qu'assez peu de notions de ce langage, même s'il m'arrive d'en saisir des brides, et...
Siana fut interrompue par une nouvelle série de sifflements. Elle s'approcha du chasseur, ouvrit le cockpit qui bascula vers l'avant, la grande bulle transparente laissant passer le Grand Maréchal accéder aux sièges, disposés l'un devant l'autre. Elle s'installa sur le siège le plus à l'arrière, et fixa un écran. Puis répondit, de toute évidence, à la petite machine.
- Mais oui, bien sûr que c'est pour de l'instruction. Sinon, pourquoi t'aurai-je fait t'installer sur cet engin-ci ?
De nouveau le droïde émit ses gémissements.
- Mais noooon ! Je suis là pour rattraper en cas de problèmes !
Une véritable conversation sembla s'engager, Siana répondant aux sifflements.
- Non, je récupères toute seule ! Tu ne les prives pas en plein vol des commandes, ça va pas la tête ?! ... Mais j'ai mon brevet de pilote, tu crois quoi ? T'as pas vu mes épaules ? ... Comment ça ? te le montrer ?! ... Eh, oh, ça veut dire quoi, ça ? "Les maréchaux vivent bien loin des chasseurs", et puis quoi encore ? On est autant au combat que nos hommes ! ... Ouais, ouais, c'est ça ! Bah vu tes craintes, ça doit faire longtemps que t'as pas vu un tir ennemi, toi ! ... Ah là je t'arrêtes ! J'ai jamais été pistonnée par Vosgiens ! Et toi aussi tu peux demander une mutation, si ça te convient pas ! ... Allez, tais-toi ! ... Non, c'est pas une demande, c'est un ORDRE !! Ou je t'envoie à la casse !
Le droïde cessa alors aussitôt de répondre. Siana se dégagea du cockpit et s'approcha des deux alwinionaises, les yeux sur le droïde, les sourcils froncés.
- Bah on est bien tombées, tiens !
A voix basse elle ajouta rapidement:
- Dire qu'il faut arriver à ces menaces absurdes de démantèlement ou d'envoi à la casse pour tirer un peu d'efforts de certains d'eux...tsss...il est temps qu'on nous livre les nouveaux modèles et qu'on fasse une révision à ceux-ci...
Puis, à voix haute, elle reprit son ton légèrement professoral.
- Bien, mesdemoiselles, installons-nous. Kalio, je vais vous demander de vous mettre derrière Val'...je prends la dernière place...voilà.
Une fois toutes trois installées, Siana expliqua les différentes commandes:
- Bien, entre vos jambes, vous avez le manche de pilotage. Poussez en avant et votre chasseur descendra, jusqu'à faire une boucle sur le ventre. Tirez, et il montera, jusqu'à faire un boucle sur le dos. Poussez à gauche, et il roulera sur lui-même par la gauche; à droite, il roulera sur lui-même par la droite. Tournez le manche vers la gauche, sans pousser dans une direction, et le chasseur virera vers la gauche sans changer de plan...même chose vers la droite.
Je viens de vous parler de "plan". Nous utilisons ce mot pour nous repérer dans l'espace, sur le plan horizontal -c'est quand le vaisseau vire vers la droite ou la gauche-, vertical -quand il monte ou descend-, et de roulis -quand il roule sur lui-même.
Siana utilisait ses mains pour essayer de symboliser ce repérage.
- Imaginez que votre chasseur est au centre d'un cube. Quand vous montez ou descendez, vous vous déplacez par rapport aux faces du cube qui sont sur vos flancs. Quand vous virez, vous vous déplacez par rapport aux faces du cube situées au-dessus et en-dessous de vous. Et quand vous "roulez" -ou "tanguez", c'est une autre expression-, vous utilisez une face qui n'appartiens pas au cube, mais suit le plan horizontal de votre vaisseau.
J'utilise l'image d'un cube parce que nous évoluerons dans l'espace, et donc dans un secteur en trois dimensions. Mais on n'utilise pas les faces devant et derrière.
C'était peut-être un peu dur sans davantage d'explications, mais aux yeux de Siana, le reste n'était qu'un blablatage inutile, et seules ces explications, pas du tout scientifiques, permettaient vraiment à un pilote ou futur pilote de se repérer.
- Pour la vitesse, vous avez un levier à votre gauche: poussez vers l'avant et vous accélérez, tirez vers l'arrière et vous ralentissez, jusqu'à être arrêtée.
Pour lancer le moteur, vous avez un bouton poussoir rouge à votre droite: il lance le moteur, et active les suspenseurs du chasseur, qui mettent le vaisseau en "lévitation": il est suspendu à cinquante centimètres du sol. Appuyez de nouveau sur ce bouton pour coupez les suspenseurs -ils se coupent progressivement pour poser le chasseur en douceur- puis couper le moteur.
Et pour rentrer et sortir le train d'atterrissage, il y a le bouton noir, juste à côté du rouge.
Siana laissa le cockpit ouvert, et appuya sur le bouton rouge à côté d'elle. Aussitôt, le chasseur s'éleva légèrement, et un doux ronronnement s'éleva de l'arrière, signalant que le réacteur subluminique était allumé.
- Pour vous déplacer sur la piste, vous avez à votre droite également une tout petit manche. Poussez vers l'avant, et le chasseur avance; vers l'arrière, il recule; vers la droite, il va à droite; et vers la gauche, il va à gauche.
Démontrant ces propos, Siana poussa doucement le levier, et le chasseur, toujours suspendu en l'air, s'avança lentement, sortant du hangar, jusque sur la piste. Une fois qu'elle l'eut avancé d'une centaine de mètres, Siana arrêta le chasseur, puis appuya de nouveau sur le bouton rouge, et l'engin se posa doucement, le moteur se coupant.
- Ce levier a une sécurité intégrée, donc même en le poussant à fond, vous n'irez pas au-delà de dix kilomètres/heure.
En fait, ce chasseur étant un chasseur d'instruction, il est relativement simple, et ses instruments peu sensibles. Il est néanmoins assez maniable et robuste, donc on pourra peut-être s'autoriser quelques figures acrobatiques...
Le sourire de Siana était vraiment celui d'une gamine à l'approche de son anniversaire, en disant cela.
- L'écran immédiatement devant vous est votre écran de tangage. Il vous indique le chasseur par rapport à un plan horizontal stellaire -valable dans ce système solaire, donc-, mais peut être programmé pour un plan horizontal galactique, ou pour le Plan Horizontal Impérial Standard Universel -le PHISU, prononcez "fisu". Cette fenêtre est en quelque sorte la face arrière du cube dont je vous parlais tout à l'heure. Juste à sa gauche, vous avez l'indicateur de trajectoire, qui prévoit notamment les risques de collision, et l'écran le plus à gauche est l'indicateur de vitesse. A droite de l'écran de tangage, vous avez l'indicateur de position: votre chasseur est au centre de l'écran, qui matérialise le plan horizontal -la face du haut du cube- comme pour l'indicateur de trajectoire, et vous donne la direction de l'étoile la plus proche -le soleil du système, généralement-, de la planète la plus proche -Wildarno, ici-, et éventuellement la planète-base et la base, voire même le vaisseau dont dépend le chasseur. Une fois dans l'espace, il est possible que nous nous éloignions suffisamment pour que l'affichage de la planète-base vienne s'ajouter automatiquement.
Siana prit soudain une voix morbide, dans le dos des alwinionaises.
- Bien, et maintenant mesdemoiselles...
Elle pouffa, gâchant assurément l'effet, et reprit sa voix normale.
- Nous allons voir ce dont vous êtes capable. Dans l'espace, il y a un "stand de tir": on s'y entraînera un moment, avant de changer les rôles: la commande de tir des canons lasers est la gâchette sur le manche principal. Ah, oui: et pour lire ce que vous dis le droïde, vous avez l'écran le plus à droite: je vous l'ai réglé pour que cela s'affiche en Orkandien.
Je peux reprendre le contrôle du chasseur au moindre problème, donc pas d'inquiétude...
Ce disant, Siana poussa un levier sur sa droite, qui ne figurait que sur son propre tableau de commande, de la position "instructeur", à l'arrière, vers la position "2", juste devant. Elle annonça avec une malice évidente:
- Et nous allons laisser l'honneur à la doyenne... Kalio, tu as le contrôle du chasseur, désormais. Fermes-moi le cockpit -c'est le bouton bleu à droite-, fais-le-moi décoller, et direction l'espace ! Allez, zou ! Val', tu auras droit au retour et à l'atterrissage, guère différent -évite juste d'aller trop vite, qu'on ne s'écrase pas au sol au lieu d'atterrir.
Tout à son plaisir de cette partie de l'instruction qui pouvait vite devenir amusante, Siana n'avait même pas remarqué qu'elle tutoyait la Fée: c'était venu fort naturellement.

Re: Comment former des officiers ?
Siana avait attrapé au vol la balle de la malice, et en avait fait abondamment usage, amenant des sourires sur les beaux visages des deux damoiselles. On aurait pas soupçonné la violence et la colère qui avait imprégné les scènes de la journée précédente en les voyant ainsi en train de discuter de cette façon détendue. Le sourire en coin de Valéria s’agrandit légèrement, dévoilant ses dents animales, tandis qu’elle songeait intérieurement que le vœux de la praetorienne au sujet d’un amitié entre elles trois pourrait fort bien être vain au rythme où allaient les choses… Et qu’elle-même n’en était pas mécontente, au fond. Ce fût donc dans une ambiance détendue que le petit groupe sortit de la salle pour sortir du bâtiment et se mettre en route vers les hangars et les pistes pour chasseurs.
« Le » Grand Maréchal commença sa présentation de l’histoire sur le chemin, toujours d’une façon mi-sérieuse et mi-malicieuse, et les poursuivit une fois qu’elles furent arrivées à destination. Après avoir présenté deux types de chasseurs, elle leur désigna celui dévolu à l’instruction, avant de faire appel à un étrange petit robot qui communiquait par d’étranges petits sifflements bizarres… Et de se mettre à discuter, voir même à se disputer avec la petite créature. Les deux jeunes femmes, qui n’avaient jamais entendu parlé d’un tel « soutient », le regardèrent d’un air curieux et dubitatif. La vérité, c’était qu’il n’y avait point de tels gadgets sur les chasseurs alwinionais, et qu’il n’y en aurait probablement jamais, puisque les ingénieurs au service de la Dame tenait leurs plans d’une source qui ne se serait jamais reposée sur une simple machine en situation de combat au chasseur.
Une fois la dispute finie, elle les fit monter et leur détailla les diverses commandes de l’engin, expliquant comment le manœuvré tout en illustrant certains points, soit à l’aide d’exemple et de ses mains, soit en le démontrant directement avec la machine.
« Et nous allons laisser l'honneur à la doyenne... Kalio, tu as le contrôle du chasseur, désormais. Fermes-moi le cockpit -c'est le bouton bleu à droite-, fais-le-moi décoller, et direction l'espace ! Allez, zou ! Val', tu auras droit au retour et à l'atterrissage, guère différent -évite juste d'aller trop vite, qu'on ne s'écrase pas au sol au lieu d'atterrir. »
La Fée ne tiqua pas le moins du monde sur le tutoiement. Dans les armées de la « vieille Alwinion », si on pouvait dire, la multi culturalité était aussi si pas plus présente que dans la société en elle-même, et Grorg, le Gardien, qui les avaient formé, n’était pas vraiment du genre à vouvoyer longtemps ses subordonnés ou ses égaux. En l’occurrence, elle se permit avec Siana ce qu’elle n’avait osé qu’au bout de plusieurs jours avec le puissant guerrier. Elle enchaîna de la même façon, et bien entendu avec autant de malice - et le sourire en plus.
« Il me semblait que c’était honneur aux jeunes… Enfin, n’hésite pas à me rattraper en cas de bourde, hein, ou si tu vois que je vais tirer sur un vaisseau allié par erreur. »
Et, parce qu’elle avait toujours été volontaire, la fière enfant de la Nature, elle ferma le cockpit avant de faire démarrer le moteur, son sourire ne disparaissant pas malgré sa concentration qui s’était faite intense. Avec une dextérité naturelle que de longues heures étaient venues renforcer, en dépit de son inexpérience totale sur la présente machine - ou sur aucune autre, d’ailleurs -, elle fit avancer le chasseur avant de lui faire prendre le chemin des étoiles, déclenchant au passage un cri de joie et d’enthousiasme chez sa féline compagne, qui était en effet bien jeune pour une des siennes, quoi qu’on en dise par ailleurs. L’analyse des alwinionais comme la confiance de Siana semblaient bien placées, puisque la Fée manœuvrait l’appareil avec une aisance naturelle appréciable.
Après quelques petits ratés en basse-altitude, elle s’éleva encore, sortant de l’atmosphère pour arriver dans l’espace, où elle redécouvrit, d’un tout autre point de vue, les nombreux et massifs vaisseaux en orbite autour de la planète-école. Il restait toutefois largement assez de place pour qu’elle manœuvre le chasseur en tous sens, toujours soutenues par les approbations vocales de Valéria, qui semblait s’amuser follement, et être décidée à en profité tant qu’elle n’avait pas elle-même à faire attention à ce qu’elle faisait, étant simple observatrice pour l’instant. Kalio, qui n’était pas vraiment en train de s’ennuyer elle-même, testa les différentes commandes que lui avait décrite « le » Grand Maréchal, se familiarisant avec elles et surtout avec la sensation de commande du petit vaisseau.
Quand elle se fût bien familiarisé avec ces impressions, capitales puisqu’au final ce ne serait probablement pas sur ce modèle qu’elle volerait quand elle le ferait, qu’elle eu plus ou moins maîtrisé les commandes, assez pour en être satisfaite, elle se tourna vers l’écran du robot de soutient.
« La boîte de conserve ? Tu sais où se trouve le stand de tire ? »
La réponse de l’engin, bien qu’informative, n’était pas vraiment aussi formelle qu’elle aurait dû l’être de l’avis de la Fée, confirmant l’impression qu’avait donné sa conversation avec Siana. Kalio tapota l’écran avec autorité, et sa voix prit une sévérité froide et glacée.
« Sur un autre ton, gamin ferrailleux, ou je te transforme en vase quand on aura atterrit. Capiche ? »
Ce n’était pas une menace en l’air, et sa voix le montrait très clairement. Les caractères suivants montrèrent d’ailleurs que la machine avait comprit.
« Mieux. Allons. »
Valéria se retenait avec plus ou moins de succès d’éclater de rire devant l’autorité de son amie, qui fit virer l’engin de bord, dans la direction indiquée par le robot. Elle arriva quelques minutes plus tard dans une structure spatiale, qui permettait de s’exercer au tir sur diverses cibles mouvantes. Après un temps d’acclimatation au viseur et aux mouvements de l‘appareil, la féérique damoiselle détruisit quelques-unes de ces cibles avec brio, avant de recommencer en effectuant les diverses manœuvres qu’elle avait expérimenté un peu plus tôt. Cela dura de longues minutes, jusqu’à ce qu’elle se sente finalement satisfaite de cette première séance de tir. Elle mit alors le vaisseau en panne et se tourna vers son instructrice de service.
« Je crois que c’est bon pour moi… On passe à la cadette du groupe, madame la benjamine-en-chef ? »
Cela fût salué par un rire de Valéria, qui reçu les commandes quelques minutes plus tard, suite à une nouvelle manipulation par Siana de la manette appropriée.
« Bien, et maintenant vous allez voir ce que la jeunesse peut faire ! »
Forte de l’observation de sa compagne, la féline damoiselle mit un peu moins de temps à maîtrisé l’art du tir, pour lequel elle semblait même avoir plus d’affinité. Une fois qu’elle eût égalé et même légèrement dépassé les performances de Kalio, elle ressortit du « stand » et expérimenta de façon détaillée tout ce qu’elle pouvait faire en matière de déplacement avec le vaisseau, testant même quelques figures qui n’avaient pas vraiment été comprise dans les explications.
« Vous voyez, de la perfection faite pilote ! »
« Prétentieuse. »
« Moi ? Mais quelle idée voyons ! »
Et avec un nouveau rire, elle reprit la direction de la planète, et de la piste d’atterrissage, qu’elle trouva après quelques minutes de recherches. Revenant à une attitude plus sérieuse, elle posa l’engin avec un certain doigté naturelle… Juste dosé un tout petit peu trop fort…
« La perfection hein ? »
« Oh, presque… Même la perfection à besoin d’un peu d’entraînement. »
Les deux jeunes femmes éclatèrent d’un rire complice, dans le vaisseau dont la tôle avait été juste légèrement froissée par l’atterrissage quelque peu énergique de Valéria. C’était mieux qu’un crash, plus proche d’une réussite que d’un échec en fait. Mais si on ne pouvait même plus taquiner ses amies quand l‘occasion s‘en présentait…
« Le » Grand Maréchal commença sa présentation de l’histoire sur le chemin, toujours d’une façon mi-sérieuse et mi-malicieuse, et les poursuivit une fois qu’elles furent arrivées à destination. Après avoir présenté deux types de chasseurs, elle leur désigna celui dévolu à l’instruction, avant de faire appel à un étrange petit robot qui communiquait par d’étranges petits sifflements bizarres… Et de se mettre à discuter, voir même à se disputer avec la petite créature. Les deux jeunes femmes, qui n’avaient jamais entendu parlé d’un tel « soutient », le regardèrent d’un air curieux et dubitatif. La vérité, c’était qu’il n’y avait point de tels gadgets sur les chasseurs alwinionais, et qu’il n’y en aurait probablement jamais, puisque les ingénieurs au service de la Dame tenait leurs plans d’une source qui ne se serait jamais reposée sur une simple machine en situation de combat au chasseur.
Une fois la dispute finie, elle les fit monter et leur détailla les diverses commandes de l’engin, expliquant comment le manœuvré tout en illustrant certains points, soit à l’aide d’exemple et de ses mains, soit en le démontrant directement avec la machine.
« Et nous allons laisser l'honneur à la doyenne... Kalio, tu as le contrôle du chasseur, désormais. Fermes-moi le cockpit -c'est le bouton bleu à droite-, fais-le-moi décoller, et direction l'espace ! Allez, zou ! Val', tu auras droit au retour et à l'atterrissage, guère différent -évite juste d'aller trop vite, qu'on ne s'écrase pas au sol au lieu d'atterrir. »
La Fée ne tiqua pas le moins du monde sur le tutoiement. Dans les armées de la « vieille Alwinion », si on pouvait dire, la multi culturalité était aussi si pas plus présente que dans la société en elle-même, et Grorg, le Gardien, qui les avaient formé, n’était pas vraiment du genre à vouvoyer longtemps ses subordonnés ou ses égaux. En l’occurrence, elle se permit avec Siana ce qu’elle n’avait osé qu’au bout de plusieurs jours avec le puissant guerrier. Elle enchaîna de la même façon, et bien entendu avec autant de malice - et le sourire en plus.
« Il me semblait que c’était honneur aux jeunes… Enfin, n’hésite pas à me rattraper en cas de bourde, hein, ou si tu vois que je vais tirer sur un vaisseau allié par erreur. »
Et, parce qu’elle avait toujours été volontaire, la fière enfant de la Nature, elle ferma le cockpit avant de faire démarrer le moteur, son sourire ne disparaissant pas malgré sa concentration qui s’était faite intense. Avec une dextérité naturelle que de longues heures étaient venues renforcer, en dépit de son inexpérience totale sur la présente machine - ou sur aucune autre, d’ailleurs -, elle fit avancer le chasseur avant de lui faire prendre le chemin des étoiles, déclenchant au passage un cri de joie et d’enthousiasme chez sa féline compagne, qui était en effet bien jeune pour une des siennes, quoi qu’on en dise par ailleurs. L’analyse des alwinionais comme la confiance de Siana semblaient bien placées, puisque la Fée manœuvrait l’appareil avec une aisance naturelle appréciable.
Après quelques petits ratés en basse-altitude, elle s’éleva encore, sortant de l’atmosphère pour arriver dans l’espace, où elle redécouvrit, d’un tout autre point de vue, les nombreux et massifs vaisseaux en orbite autour de la planète-école. Il restait toutefois largement assez de place pour qu’elle manœuvre le chasseur en tous sens, toujours soutenues par les approbations vocales de Valéria, qui semblait s’amuser follement, et être décidée à en profité tant qu’elle n’avait pas elle-même à faire attention à ce qu’elle faisait, étant simple observatrice pour l’instant. Kalio, qui n’était pas vraiment en train de s’ennuyer elle-même, testa les différentes commandes que lui avait décrite « le » Grand Maréchal, se familiarisant avec elles et surtout avec la sensation de commande du petit vaisseau.
Quand elle se fût bien familiarisé avec ces impressions, capitales puisqu’au final ce ne serait probablement pas sur ce modèle qu’elle volerait quand elle le ferait, qu’elle eu plus ou moins maîtrisé les commandes, assez pour en être satisfaite, elle se tourna vers l’écran du robot de soutient.
« La boîte de conserve ? Tu sais où se trouve le stand de tire ? »
La réponse de l’engin, bien qu’informative, n’était pas vraiment aussi formelle qu’elle aurait dû l’être de l’avis de la Fée, confirmant l’impression qu’avait donné sa conversation avec Siana. Kalio tapota l’écran avec autorité, et sa voix prit une sévérité froide et glacée.
« Sur un autre ton, gamin ferrailleux, ou je te transforme en vase quand on aura atterrit. Capiche ? »
Ce n’était pas une menace en l’air, et sa voix le montrait très clairement. Les caractères suivants montrèrent d’ailleurs que la machine avait comprit.
« Mieux. Allons. »
Valéria se retenait avec plus ou moins de succès d’éclater de rire devant l’autorité de son amie, qui fit virer l’engin de bord, dans la direction indiquée par le robot. Elle arriva quelques minutes plus tard dans une structure spatiale, qui permettait de s’exercer au tir sur diverses cibles mouvantes. Après un temps d’acclimatation au viseur et aux mouvements de l‘appareil, la féérique damoiselle détruisit quelques-unes de ces cibles avec brio, avant de recommencer en effectuant les diverses manœuvres qu’elle avait expérimenté un peu plus tôt. Cela dura de longues minutes, jusqu’à ce qu’elle se sente finalement satisfaite de cette première séance de tir. Elle mit alors le vaisseau en panne et se tourna vers son instructrice de service.
« Je crois que c’est bon pour moi… On passe à la cadette du groupe, madame la benjamine-en-chef ? »
Cela fût salué par un rire de Valéria, qui reçu les commandes quelques minutes plus tard, suite à une nouvelle manipulation par Siana de la manette appropriée.
« Bien, et maintenant vous allez voir ce que la jeunesse peut faire ! »
Forte de l’observation de sa compagne, la féline damoiselle mit un peu moins de temps à maîtrisé l’art du tir, pour lequel elle semblait même avoir plus d’affinité. Une fois qu’elle eût égalé et même légèrement dépassé les performances de Kalio, elle ressortit du « stand » et expérimenta de façon détaillée tout ce qu’elle pouvait faire en matière de déplacement avec le vaisseau, testant même quelques figures qui n’avaient pas vraiment été comprise dans les explications.
« Vous voyez, de la perfection faite pilote ! »
« Prétentieuse. »
« Moi ? Mais quelle idée voyons ! »
Et avec un nouveau rire, elle reprit la direction de la planète, et de la piste d’atterrissage, qu’elle trouva après quelques minutes de recherches. Revenant à une attitude plus sérieuse, elle posa l’engin avec un certain doigté naturelle… Juste dosé un tout petit peu trop fort…
« La perfection hein ? »
« Oh, presque… Même la perfection à besoin d’un peu d’entraînement. »
Les deux jeunes femmes éclatèrent d’un rire complice, dans le vaisseau dont la tôle avait été juste légèrement froissée par l’atterrissage quelque peu énergique de Valéria. C’était mieux qu’un crash, plus proche d’une réussite que d’un échec en fait. Mais si on ne pouvait même plus taquiner ses amies quand l‘occasion s‘en présentait…


"La mort nous sourit à tous, tout ce qu'on peut faire c'est sourire à la mort."
- Empire de Praetorius
- Messages : 69
- Inscription : 01 juin 2010, 15:53
Re: Comment former des officiers ?
- Je crois que j'aurai pu m'endormir...vous pilotez si bien...
C'est par ces mots sérieux -encore qu'une pointe de moquerie y était glissée, pour éviter que les alwinionaises ne "prennent la grosse tête"- que leur instructrice se manifesta.
Siana reprit le contrôle du vaisseau, ouvrant le cockpit pour qu'elles puissent respirer l'air frais, encore que le soleil de midi frappa fort, et, poussant sur le manche de conduite au sol, fit s'avancer le chasseur vers le hangar, situé à quelques centaines de mètres.
- Bien... J'avoue ne pas avoir grand chose à redire. Belle prise en main !
Cette fois, Siana était strictement sérieuse -et peut-être même un peu admirative. Lorsque le vaisseau arriva dans l'ombre du hangar, elle sortit, suivie des deux alwinionaise. Le droïde sortit également, grâce au bras qui lui permettait d'entrer dans son logement. Siana le regarda un instant, puis soudain remonta sa manche gauche, poussa quelques boutons sur son technocom de poignet, et s'adressa au droïde, les yeux sur le petit écran du bracelet informatique:
- Alors, ça te va ?
Le droïde se mit aussitôt à répondre par ses sifflements.
- Bah voilàààà ! Tu devrais avoir un peu plus confiance dans les êtres vivants...
Elle se détourna, et guida les alwinionaises dans une suite de couloirs.
- Il est midi passé, on va donc manger au mess de l'astroport. Je trouve ça plus sympa comme ambiance, y'a de tout: techniciens, soldats, spécialistes divers, sous-off', officiers... Les autres du Centre de Formation, là, c'est uniquement des officiers de la Marine Spatiale...les soldats et autres personnels mangent à part...tradition oblige, même si peu de gens comprennent cette tradition. Les Maréchaux ont souvent voulu faire cesser ça, mais l'Amirauté Impériale -ceux qui s'occupent seulement des flottes spatiales- ont insister...d'après Lupus, ça remonte à une période où le Gouvernement avait exigé que la hiérarchie militaire soit davantage respectée, suite à l'intégration d'une galaxie ultra-militariste, qui refusait d'adopter l'habituelle "fraternité" de l'armée praetorienne...je pense que comme les maréchaux sont issus presque exclusivement des forces terrestres, les amiraux ont également développé cette petite "vengeance"...
Siana se perdait là en réflexions inintéressantes, mais s'en rendait à peine compte.
Enfin, les trois femmes sortirent d'un dernier couloir, et entrèrent dans le mess de l'astroport. Bien plus petit en surface que celui du centre de formation, il était cependant beaucoup plus haut. En fait, il s'agissait d'un ancien hangar aménagé en cantine.
Comme pour le mess du complexe, les trois femmes se servirent elles-mêmes sur des plateaux, puis allèrent s'asseoir. La structure étant un ancien hangar, il n'y avait aucune terrasse, et les fenêtres, rectangles de petite taille, étaient placées en hauteur, empêchant de voir à l'extérieur du bâtiment.
Les trois femmes purent enfin s'asseoir à l'une des longues tables du mess, qui pouvaient accueillir chacune une cinquantaine à une centaine de convives. A quelques places de Valéria, Kalio et Siana, à gauche comme à droite, se trouvaient donc des membres du personnel de l'astroport: une dizaine de mécaniciens immédiatement gauche de Siana, une vingtaine de soldats et de pilotes à sa droite. Un groupe de spécialistes des communications et d'officiers de la gestion du personnel étaient immédiatement derrière Siana; de l'autre côté, quatre sous-officiers de l'approvisionnement discutaient avec animation des sports existants dans une galaxie récemment conquise.
Siana planta mollement et sans conviction sa fourchette dans une des tomates, qui avec du poisson en miettes composaient son plat principal. Dans ce bâtiment, la chaleur se faisait sentir davantage que dans les couloirs ou bureaux divers.
- Après manger, je vous emmènerai visiter notre station radar, suivi sans doute d'un petit tour des hangars à chasseurs -et même, s'il y en a une ici, une vue extérieure d'une corvette. Ensuite, on passera au niveau supérieur, à savoir...le pilotage en solo d'un chasseur. Pas de tir, juste une prise en main. Ce matin, j'ai eu certains renseignements, et j'ai appris que les chasseurs de la Nouvelle Alwinion n'avaient pas de droïdes... J'avais déjà réservé depuis un certain temps le chasseur d'instruction, donc je n'ai pas voulu vexer les techniciens et faire modifier le planning de vol; mais il faut que vous voliez sur des chasseurs sans assistance. Si l'on excepte l'arrivée un peu rapide de Val', vous vous en êtes pas mal sorties du tout...en fait, j'aurais peut-être dû prendre juste l'approche finale en main, tu ne pouvais pas doser assez justement, Val', pardon.
Siana fit un léger sourire à Valéria, puis but une gorgée d'eau fraîche.
- Donc, je vous ai réservé des FT-02 monoplaces...ça sera un peu plus dur, parce qu'ils sont plus gros et moins maniables, mais ils sont vraiment faits à la fois pour l'espace et l'atmosphère des planètes, donc il devraient plus ressembler à ce dont dispose la Nouvelle Alwinion et aux chasseurs de Galactica. Mais bon, vous devriez vous en sortir sans problèmes. Il n'y a que deux FT-02 sur la base en ce moment, donc je serai avec vous à bord d'un autre type de chasseur.
Ce sera d'ailleurs l'occasion de vous parler un peu des transmissions spatiales de proximité, je les ai complètement oubliées...
A ce moment, une femme vêtue de blanc, d'une trentaine d'années, aux cheveux blonds et aux yeux bruns, s'approcha d'elles, et se mit au garde-à-vous à côté de Siana, qui se tourna pour la regarder au son des talons des bottes qui claquèrent.
- Amiral Nomaliastas, à vos ordres, mon Grand Maréchal ! Puis-je me joindre à vous ?
- Ae' ! Comment vas-tu ?
- Bien, et toi, Sia' ?
Siana et la nouvelle arrivante s'embrassèrent. Les cheveux d'un blond tirant sur le blanc se mêlèrent quelques fractions de secondes aux cheveux blonds dorés de la femme vêtue de blanc, quand elles s'embrassèrent, puis celle-ci posa son plateau et s'assit. Siana, visiblement contente, s'adressa aux deux alwinionaises:
- Kalio, Valéria, je vous présente l'Amiral Aequinaria Nomaliastas, surnommée "la Pieuvre", dans l'Amirauté praetorienne. Ae', Voici Kalio et Valéria d'Alwinion, en formation auprès de nous.
- L'Alwinion ? Le royaume avec lequel on est copains, et dont la patronne est la femme du Maréchal César, c'est ça ?
Le langage était assez masculin, bien que la voix soit indéniablement féminine.
- Oui. Kali', Val'...
Siana venait d'attribuer un diminutif -léger, certes- à Kalio, presque inconsciemment.
- ...Ae' fait partie de l'État-Major d'une des flottes qui dépendent de mon Bataillon de Légions.
Aequinaria confirma d'un hochement de la tête.
- Mais peut-être plus pour longtemps, Sia'. J'ai entendu dire que j'allais être mutée. Avec ou sans mon unité, ça je sais pas, mais il semblerait que je vais changer d'affectation.
- J'ai rien entendu de tel, pourtant.
- Tu sais, ces ronds-de-cuir de l'administration...
- Arrêtes de critiquer, sale amiral !
- Et toi, le maréchal en culottes courtes, tu devrais être un peu moins idéaliste.
Ce dernier échange était clairement comique, ne serait-ce qu'au ton des deux femmes, et en exemptant leurs petites grimaces.
- Mais que fiches-tu ici ? Je te croyais dans le..."dédale de Riyak", c'est ça ?
- Bah la campagne est finie, jeunette ! Mais comme j'ai perdu une Vice-Flotte complète et quelques autres bâtiments contre les Aerahanis, le Commodore Rovenius m'a envoyée chercher de nouveaux officiers.
- Dont un Vice-Amiral ?
- Oui.
- Je plains la personne que tu vas choisir... Mais une Vice-Flotte complète ? Effectivement, ces Aerahanis devaient être puissants.
- Bah 'faut dire que leurs canons à protons étaient très puissants, et qu'ils en avaient un sacré nombre, y compris monté sur des vaisseaux rapides...les embuscades par sortie d'hyper-espace, surtout, ont été douloureuses.
Aequinaria s'intéressa soudain aux deux alwinionaises:
- Tiens, Siana, vu que c'est toi qui les forme, je devrai peut-être leur demander si elles ne veulent pas entrer dans ma Flotte ?
- Allons, Ae'...
Aequinaria fit un clin d'œil à Kalio et Valéria.
- Sia' est terriblement modeste...surtout pour un Maréchal.
Siana donna un coup de coude dans le flanc d'Aequinaria, mais celle-ci se contenta de sourire.
- Et sinon, mesdemoiselles, vous vous plaisez ici ? Ça vous intéresse, au moins ?
C'est par ces mots sérieux -encore qu'une pointe de moquerie y était glissée, pour éviter que les alwinionaises ne "prennent la grosse tête"- que leur instructrice se manifesta.
Siana reprit le contrôle du vaisseau, ouvrant le cockpit pour qu'elles puissent respirer l'air frais, encore que le soleil de midi frappa fort, et, poussant sur le manche de conduite au sol, fit s'avancer le chasseur vers le hangar, situé à quelques centaines de mètres.
- Bien... J'avoue ne pas avoir grand chose à redire. Belle prise en main !
Cette fois, Siana était strictement sérieuse -et peut-être même un peu admirative. Lorsque le vaisseau arriva dans l'ombre du hangar, elle sortit, suivie des deux alwinionaise. Le droïde sortit également, grâce au bras qui lui permettait d'entrer dans son logement. Siana le regarda un instant, puis soudain remonta sa manche gauche, poussa quelques boutons sur son technocom de poignet, et s'adressa au droïde, les yeux sur le petit écran du bracelet informatique:
- Alors, ça te va ?
Le droïde se mit aussitôt à répondre par ses sifflements.
- Bah voilàààà ! Tu devrais avoir un peu plus confiance dans les êtres vivants...
Elle se détourna, et guida les alwinionaises dans une suite de couloirs.
- Il est midi passé, on va donc manger au mess de l'astroport. Je trouve ça plus sympa comme ambiance, y'a de tout: techniciens, soldats, spécialistes divers, sous-off', officiers... Les autres du Centre de Formation, là, c'est uniquement des officiers de la Marine Spatiale...les soldats et autres personnels mangent à part...tradition oblige, même si peu de gens comprennent cette tradition. Les Maréchaux ont souvent voulu faire cesser ça, mais l'Amirauté Impériale -ceux qui s'occupent seulement des flottes spatiales- ont insister...d'après Lupus, ça remonte à une période où le Gouvernement avait exigé que la hiérarchie militaire soit davantage respectée, suite à l'intégration d'une galaxie ultra-militariste, qui refusait d'adopter l'habituelle "fraternité" de l'armée praetorienne...je pense que comme les maréchaux sont issus presque exclusivement des forces terrestres, les amiraux ont également développé cette petite "vengeance"...
Siana se perdait là en réflexions inintéressantes, mais s'en rendait à peine compte.
Enfin, les trois femmes sortirent d'un dernier couloir, et entrèrent dans le mess de l'astroport. Bien plus petit en surface que celui du centre de formation, il était cependant beaucoup plus haut. En fait, il s'agissait d'un ancien hangar aménagé en cantine.
Comme pour le mess du complexe, les trois femmes se servirent elles-mêmes sur des plateaux, puis allèrent s'asseoir. La structure étant un ancien hangar, il n'y avait aucune terrasse, et les fenêtres, rectangles de petite taille, étaient placées en hauteur, empêchant de voir à l'extérieur du bâtiment.
Les trois femmes purent enfin s'asseoir à l'une des longues tables du mess, qui pouvaient accueillir chacune une cinquantaine à une centaine de convives. A quelques places de Valéria, Kalio et Siana, à gauche comme à droite, se trouvaient donc des membres du personnel de l'astroport: une dizaine de mécaniciens immédiatement gauche de Siana, une vingtaine de soldats et de pilotes à sa droite. Un groupe de spécialistes des communications et d'officiers de la gestion du personnel étaient immédiatement derrière Siana; de l'autre côté, quatre sous-officiers de l'approvisionnement discutaient avec animation des sports existants dans une galaxie récemment conquise.
Siana planta mollement et sans conviction sa fourchette dans une des tomates, qui avec du poisson en miettes composaient son plat principal. Dans ce bâtiment, la chaleur se faisait sentir davantage que dans les couloirs ou bureaux divers.
- Après manger, je vous emmènerai visiter notre station radar, suivi sans doute d'un petit tour des hangars à chasseurs -et même, s'il y en a une ici, une vue extérieure d'une corvette. Ensuite, on passera au niveau supérieur, à savoir...le pilotage en solo d'un chasseur. Pas de tir, juste une prise en main. Ce matin, j'ai eu certains renseignements, et j'ai appris que les chasseurs de la Nouvelle Alwinion n'avaient pas de droïdes... J'avais déjà réservé depuis un certain temps le chasseur d'instruction, donc je n'ai pas voulu vexer les techniciens et faire modifier le planning de vol; mais il faut que vous voliez sur des chasseurs sans assistance. Si l'on excepte l'arrivée un peu rapide de Val', vous vous en êtes pas mal sorties du tout...en fait, j'aurais peut-être dû prendre juste l'approche finale en main, tu ne pouvais pas doser assez justement, Val', pardon.
Siana fit un léger sourire à Valéria, puis but une gorgée d'eau fraîche.
- Donc, je vous ai réservé des FT-02 monoplaces...ça sera un peu plus dur, parce qu'ils sont plus gros et moins maniables, mais ils sont vraiment faits à la fois pour l'espace et l'atmosphère des planètes, donc il devraient plus ressembler à ce dont dispose la Nouvelle Alwinion et aux chasseurs de Galactica. Mais bon, vous devriez vous en sortir sans problèmes. Il n'y a que deux FT-02 sur la base en ce moment, donc je serai avec vous à bord d'un autre type de chasseur.
Ce sera d'ailleurs l'occasion de vous parler un peu des transmissions spatiales de proximité, je les ai complètement oubliées...
A ce moment, une femme vêtue de blanc, d'une trentaine d'années, aux cheveux blonds et aux yeux bruns, s'approcha d'elles, et se mit au garde-à-vous à côté de Siana, qui se tourna pour la regarder au son des talons des bottes qui claquèrent.
- Amiral Nomaliastas, à vos ordres, mon Grand Maréchal ! Puis-je me joindre à vous ?
- Ae' ! Comment vas-tu ?
- Bien, et toi, Sia' ?
Siana et la nouvelle arrivante s'embrassèrent. Les cheveux d'un blond tirant sur le blanc se mêlèrent quelques fractions de secondes aux cheveux blonds dorés de la femme vêtue de blanc, quand elles s'embrassèrent, puis celle-ci posa son plateau et s'assit. Siana, visiblement contente, s'adressa aux deux alwinionaises:
- Kalio, Valéria, je vous présente l'Amiral Aequinaria Nomaliastas, surnommée "la Pieuvre", dans l'Amirauté praetorienne. Ae', Voici Kalio et Valéria d'Alwinion, en formation auprès de nous.
- L'Alwinion ? Le royaume avec lequel on est copains, et dont la patronne est la femme du Maréchal César, c'est ça ?
Le langage était assez masculin, bien que la voix soit indéniablement féminine.
- Oui. Kali', Val'...
Siana venait d'attribuer un diminutif -léger, certes- à Kalio, presque inconsciemment.
- ...Ae' fait partie de l'État-Major d'une des flottes qui dépendent de mon Bataillon de Légions.
Aequinaria confirma d'un hochement de la tête.
- Mais peut-être plus pour longtemps, Sia'. J'ai entendu dire que j'allais être mutée. Avec ou sans mon unité, ça je sais pas, mais il semblerait que je vais changer d'affectation.
- J'ai rien entendu de tel, pourtant.
- Tu sais, ces ronds-de-cuir de l'administration...
- Arrêtes de critiquer, sale amiral !
- Et toi, le maréchal en culottes courtes, tu devrais être un peu moins idéaliste.
Ce dernier échange était clairement comique, ne serait-ce qu'au ton des deux femmes, et en exemptant leurs petites grimaces.
- Mais que fiches-tu ici ? Je te croyais dans le..."dédale de Riyak", c'est ça ?
- Bah la campagne est finie, jeunette ! Mais comme j'ai perdu une Vice-Flotte complète et quelques autres bâtiments contre les Aerahanis, le Commodore Rovenius m'a envoyée chercher de nouveaux officiers.
- Dont un Vice-Amiral ?
- Oui.
- Je plains la personne que tu vas choisir... Mais une Vice-Flotte complète ? Effectivement, ces Aerahanis devaient être puissants.
- Bah 'faut dire que leurs canons à protons étaient très puissants, et qu'ils en avaient un sacré nombre, y compris monté sur des vaisseaux rapides...les embuscades par sortie d'hyper-espace, surtout, ont été douloureuses.
Aequinaria s'intéressa soudain aux deux alwinionaises:
- Tiens, Siana, vu que c'est toi qui les forme, je devrai peut-être leur demander si elles ne veulent pas entrer dans ma Flotte ?
- Allons, Ae'...
Aequinaria fit un clin d'œil à Kalio et Valéria.
- Sia' est terriblement modeste...surtout pour un Maréchal.
Siana donna un coup de coude dans le flanc d'Aequinaria, mais celle-ci se contenta de sourire.
- Et sinon, mesdemoiselles, vous vous plaisez ici ? Ça vous intéresse, au moins ?

Re: Comment former des officiers ?
Les deux alwinionaises sourirent largement aux compliments de leur instructrice, ne pensant pas s’en être tirée si bien que ça par rapport aux standards praetoriens. La vérité, c’était que les instances de la Forêt des Brumes savaient fort bien ce qu’elles faisaient en les choisissant toutes les deux, et qu’elles présentaient un certain nombre de dons naturels dans les domaines spatiaux, bien qu’ils soient totalement non-exploités et qu’ils doivent grandement être développés et affûtés. Elles-mêmes n’étaient du reste pas au fait de ces détails, et furent donc agréablement surprise par l’avis positif de Siana, et même de l’étrange petit robot, à ce qu‘elles comprirent de l‘histoire. Et ce fût en conséquence d’excellente humeur qu’elles se mirent en route vers le mess de l’astroport.
Comme annoncé par « le » Grand Maréchal, l’atmosphère était très différente que celle du mess du centre de formation, à tous les points de vue. Il y faisait plus chaud, mais les deux jeunes femmes s’en accommodèrent très bien, de par leur formation autant que par leurs caractéristiques propres. Les Fées d’Alwinion, en symbiose avec la Nature, n’étaient que rarement gênée par le climat, et la métamorphe était habituée aux brusques changements de température qui émaillaient la région des Brumes dont elle était originaire, et où la Magie inhérente aux dites Brumes était capricieuse et étrange… Ce qui était tout relatif, dans une telle nation. La différence d’atmosphère tenait aussi à la configuration du bâtiment, et au mélange des différents groupes autours des trois femmes. Cela ne déplaisait pas tellement aux alwinionaises, car ça leur rappelait leur première formation, chez elle, dans la Forêt, et puis sur les terres au-delà.
Elles s’étaient servies respectivement, pour l’une de volaille et de pain, accompagné d’amuse-gueule de poissons et d’une cruche de lait, et pour l’autre d’une belle tranche de viande avec des pommes de terre, précédée d’œuf dur, avec du jus de fruit en supplément. Une fois qu’elles furent toutes attablées, Siana leur expliqua la suite du programme, qui leur plu plutôt bien. L’occasion de piloter pour la première fois un chasseur en solitaire avait de quoi rendre enthousiasmes les deux damoiselles, qui s’étaient maintenant totalement prises au jeu de la formation. Le manque de formalisme chronique de Siana, ainsi que les liens qu’elle nouait très clairement avec elles, quoi qu’elle ait dit à Valéria le soir précédent, contribuaient bien sûr largement au plaisir qu’elles prenaient à toute l’histoire.
L’arrivée d’une autre militaire ne fit que renforcer l’impression que leur donnait « le » Grand Maréchal depuis le début de la journée : celle d’une femme vive et intelligente, mais enthousiaste et aussi malicieuse qu’elles deux, franche et agréable avec les gens qu’elle appréciait. Quelqu’un selon leur cœur, quoi. La nouvelle venue, l’Amiral Nomaliastas, Aequinaria de son prénom, était aussi du genre à leur plaire. D’une façon étrange, elle leur rappelait Grorg, en beaucoup plus féminine, délicate et… petite. Ce qui n’était pas bien dur.
« Et sinon, mesdemoiselles, vous vous plaisez ici ? Ça vous intéresse, au moins ? »
Les intéressées sourirent largement à la nouvelle venue, d’un sourire aussi joyeux qu’emplit d’une malice qui était depuis toujours une des spécialités de l’Alwinion. Et plus encore depuis que la présente Dame était devenue la Dame…
« Nous nous plaisons en effet assez ici, Amiral. Disons que nous avons connu pire comme condition de formation, de là d’où nous venons. »
« Ah là oui, largement. »
Un même souvenir les traversa toutes les deux, d’une démente traversée des Marais Maudits d’un des plus sombre et terrible seigneur de leur terre d’origine, une nuit d’orage au milieu des patrouilles. Un épisode de leur vie qu’elles n’oublieraient probablement jamais, en fait, seul avec le terrible Gardien et un groupe de dix guerrières au beau milieu d’un pays hostile.
« Du reste, nous sommes honorées de votre proposition, mais nous devons malheureusement la refuser. Nous avons été envoyées ici en formation complémentaire. »
« Un rude complément… »
« Val… »
« Kali… Un problème ? »
« Oui, ne m’appel plus jamais comme ça, d’accord. »
« Bien chef. »
« Je reprends donc, si mademoiselle la féline le veut bien. »
« Fait, je t’en prie. »
« Merci. Je disais donc que nous faisons déjà partie de l’Armée Régulière de l’Alwinion, en attente d’affectation à ce qui est pour l’instant nommée la Nouvelle Alwinion. Et on ne peut pas trahir un tel engagement. »
« Surtout si on tient à la vie… »
Elles échangèrent un regard. Ellianne était gentille, à ses heures, surtout quand Julius était près d’elle, mais certains des plus hauts seigneurs de l’Alwinion n’avaient ni cette humanité tendre ni cette influence « positive » pour les retenir. Medar, notamment, aurait été capable de lâcher sur elles des nuées de tueurs si elles avaient fait ça. Ou un seul, maintenant, mais celle elles ne le savaient point encore… Avec un sourire, Valéria changea de sujet.
« Mais dites-moi, Amiral, si j’ai bien comprit vous revenez d’une campagne aux frontières de l’Empire, pour une annexion de nation hostile dont Siana nous a parlé hier. »
La féline damoiselle évita soigneusement toute allusion à leur sujet de brouille, à cette occasion. C’était un épisode qu’elle souhaitait résolument mettre sur le côté pour le moment, dans tout ce qu’il avait eu de négatif.
« Je dois bien avouée que je suis curieuse… Quelle genre de peuple avez-vous affronté au juste ? Des Humains, ou approchant, ou bien d’autres créatures ? Et comment cela était-ce, si ce n’est pas trop vous demander que cela. »
Son enthousiasme pour la question était visible, et ce fût avec un fin sourire que Kalio, tout aussi curieuse, intervint de nouveau.
« Comprenez-nous, Amiral. C’est la première fois que nous avons l’opportunité de telles informations, fraiches qui plus est. Je suis sûr que notre formatrice conviendra de l’occasion tout à fait inratable que cela représente. »
Elle jeta un coup d’œil écarlate à Siana, à peu près en même temps que Valéria. Sur certains points, leur formation et toutes les choses traversées ensemble les avaient étrangement synchronisées…
Comme annoncé par « le » Grand Maréchal, l’atmosphère était très différente que celle du mess du centre de formation, à tous les points de vue. Il y faisait plus chaud, mais les deux jeunes femmes s’en accommodèrent très bien, de par leur formation autant que par leurs caractéristiques propres. Les Fées d’Alwinion, en symbiose avec la Nature, n’étaient que rarement gênée par le climat, et la métamorphe était habituée aux brusques changements de température qui émaillaient la région des Brumes dont elle était originaire, et où la Magie inhérente aux dites Brumes était capricieuse et étrange… Ce qui était tout relatif, dans une telle nation. La différence d’atmosphère tenait aussi à la configuration du bâtiment, et au mélange des différents groupes autours des trois femmes. Cela ne déplaisait pas tellement aux alwinionaises, car ça leur rappelait leur première formation, chez elle, dans la Forêt, et puis sur les terres au-delà.
Elles s’étaient servies respectivement, pour l’une de volaille et de pain, accompagné d’amuse-gueule de poissons et d’une cruche de lait, et pour l’autre d’une belle tranche de viande avec des pommes de terre, précédée d’œuf dur, avec du jus de fruit en supplément. Une fois qu’elles furent toutes attablées, Siana leur expliqua la suite du programme, qui leur plu plutôt bien. L’occasion de piloter pour la première fois un chasseur en solitaire avait de quoi rendre enthousiasmes les deux damoiselles, qui s’étaient maintenant totalement prises au jeu de la formation. Le manque de formalisme chronique de Siana, ainsi que les liens qu’elle nouait très clairement avec elles, quoi qu’elle ait dit à Valéria le soir précédent, contribuaient bien sûr largement au plaisir qu’elles prenaient à toute l’histoire.
L’arrivée d’une autre militaire ne fit que renforcer l’impression que leur donnait « le » Grand Maréchal depuis le début de la journée : celle d’une femme vive et intelligente, mais enthousiaste et aussi malicieuse qu’elles deux, franche et agréable avec les gens qu’elle appréciait. Quelqu’un selon leur cœur, quoi. La nouvelle venue, l’Amiral Nomaliastas, Aequinaria de son prénom, était aussi du genre à leur plaire. D’une façon étrange, elle leur rappelait Grorg, en beaucoup plus féminine, délicate et… petite. Ce qui n’était pas bien dur.
« Et sinon, mesdemoiselles, vous vous plaisez ici ? Ça vous intéresse, au moins ? »
Les intéressées sourirent largement à la nouvelle venue, d’un sourire aussi joyeux qu’emplit d’une malice qui était depuis toujours une des spécialités de l’Alwinion. Et plus encore depuis que la présente Dame était devenue la Dame…
« Nous nous plaisons en effet assez ici, Amiral. Disons que nous avons connu pire comme condition de formation, de là d’où nous venons. »
« Ah là oui, largement. »
Un même souvenir les traversa toutes les deux, d’une démente traversée des Marais Maudits d’un des plus sombre et terrible seigneur de leur terre d’origine, une nuit d’orage au milieu des patrouilles. Un épisode de leur vie qu’elles n’oublieraient probablement jamais, en fait, seul avec le terrible Gardien et un groupe de dix guerrières au beau milieu d’un pays hostile.
« Du reste, nous sommes honorées de votre proposition, mais nous devons malheureusement la refuser. Nous avons été envoyées ici en formation complémentaire. »
« Un rude complément… »
« Val… »
« Kali… Un problème ? »
« Oui, ne m’appel plus jamais comme ça, d’accord. »
« Bien chef. »
« Je reprends donc, si mademoiselle la féline le veut bien. »
« Fait, je t’en prie. »
« Merci. Je disais donc que nous faisons déjà partie de l’Armée Régulière de l’Alwinion, en attente d’affectation à ce qui est pour l’instant nommée la Nouvelle Alwinion. Et on ne peut pas trahir un tel engagement. »
« Surtout si on tient à la vie… »
Elles échangèrent un regard. Ellianne était gentille, à ses heures, surtout quand Julius était près d’elle, mais certains des plus hauts seigneurs de l’Alwinion n’avaient ni cette humanité tendre ni cette influence « positive » pour les retenir. Medar, notamment, aurait été capable de lâcher sur elles des nuées de tueurs si elles avaient fait ça. Ou un seul, maintenant, mais celle elles ne le savaient point encore… Avec un sourire, Valéria changea de sujet.
« Mais dites-moi, Amiral, si j’ai bien comprit vous revenez d’une campagne aux frontières de l’Empire, pour une annexion de nation hostile dont Siana nous a parlé hier. »
La féline damoiselle évita soigneusement toute allusion à leur sujet de brouille, à cette occasion. C’était un épisode qu’elle souhaitait résolument mettre sur le côté pour le moment, dans tout ce qu’il avait eu de négatif.
« Je dois bien avouée que je suis curieuse… Quelle genre de peuple avez-vous affronté au juste ? Des Humains, ou approchant, ou bien d’autres créatures ? Et comment cela était-ce, si ce n’est pas trop vous demander que cela. »
Son enthousiasme pour la question était visible, et ce fût avec un fin sourire que Kalio, tout aussi curieuse, intervint de nouveau.
« Comprenez-nous, Amiral. C’est la première fois que nous avons l’opportunité de telles informations, fraiches qui plus est. Je suis sûr que notre formatrice conviendra de l’occasion tout à fait inratable que cela représente. »
Elle jeta un coup d’œil écarlate à Siana, à peu près en même temps que Valéria. Sur certains points, leur formation et toutes les choses traversées ensemble les avaient étrangement synchronisées…


"La mort nous sourit à tous, tout ce qu'on peut faire c'est sourire à la mort."
- Empire de Praetorius
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- Inscription : 01 juin 2010, 15:53
Re: Comment former des officiers ?
- Mais je comprends parfaitement.
Aequinaria souriait de toutes ses dents. Elle jeta un coup d'œil à Siana, qui n'osait rire de son côté de l'excuse avancée par kalio, puisqu'elle avait appelée celle-ci "Kali", et que l'alwinionaise ne semblait pas apprécier ce diminutif, même avec Valéria.
- Eh bien, les Aerahanis n'ont rien d'humanoïdes. Ce sont des espèces...eh bien, l'animal qui s'en rapproche le plus et que je pense que vous connaissez, c'est l'araignée géante. Les Aerahanis mesure au moins cinq mètres entre la "tête" et la fin de l'abdomen. La taille est à peu près doublée si l'on compte les pattes. Ils sont très intelligents -moins que d'autres espèces, mais on ne peut vraiment pas dire qu'ils manquent de ressources. Les Aerahanis vivent dans des cités qui flottent sur la surface des grands océans des planètes qu'ils colonisent. Ces cités, qui consistent en un réseau de tunnels dans une roche non poreuse et flottante, s'étendent elles-mêmes, par la croissance de cette roche étrange, jusqu'à former d'immenses continents flottants. Les hautes technologies sont concentrées dans des espèces de montagnes sur ces cités, les tunnels souterrains servent de lieu de vie, et la surface accueille les vaisseaux des Aerahanis, ainsi que leurs champs de cultures. Ils se nourrissent de fruits violets, un peu plus petits que mon poing...
Aequinaria avança son poing fermé devant les alwinionaises, pour essayer de donner une idée de la taille de cette nourriture.
- Personnellement, j'ai trouvé ça infect, mais certains de mes hommes ont apprécié. C'est comme tout, quoi...
Aequinaria haussa les épaules.
- Mais vous n'avez pas vu d'autres races que les Jeunes Anciens et les humains, depuis que vous avez quitté l'Alwinion ? Sia', tu ne leur a pas présenté Siriag ?
- Le Colonel ? Bah, j'avoue que je n'ai pas songé à le leur présenter...je suis resté un peu axée sur l'aspect militaire de leur formation, vois-tu...
- D'accord...bougez pas, je reviens.
Aequinaria se leva rapidement, repoussant sa chaise, et s'en alla à grandes enjambées, vers une porte du mess.
- Ae', ne l'embête pas à cette heure ! Tu m'entends ?! Pff, trop tard...quelle tête de mule !
Une moue de mécontentement barrait maintenant le visage de Siana, mais le qualificatif était chargé d'affection.
Aequinaria revint moins de trente secondes plus tard, suivie d'un être vêtu d'un uniforme gris ombre, avec des fourreaux d'épaules noirs portant chacun cinq fines barrettes d'or. L'être avait la peau d'un beige légèrement orangé; son front et surtout ses arcades sourcilières, dominaient un visage aux yeux enfoncés, avec une bouche sans lèvres. Le nez, très arrondi, revenait vers le dessus de la bouche. Des espèces de petites cornes formaient une couronne au-dessus de sa tête sans chevelure. les mains, passées dans la ceinture noire, étaient large et épaisses, les doigts longs et larges, dotés de grands...ongles ? ou griffes ? nul ne savait quelle était la limite.
Arrivé à la table, il salua Siana d'un impeccable garde-à-vous, puis les deux alwinionaises:
- Mes respects, mon Grand Maréchal... Mesdemoiselles d'Alwinion, je vous souhaite la bienvenue dans cet astroport.
La voix était rauque et dure, mais le ton se voulait de toute évidence doux. Certains mots étaient légèrement hésitants.
De plus près, les deux alwinionaises pouvaient maintenant voir que la peau était rude, presque comme une carapace, avec un aspect de roc. Elles pouvaient aussi voir les tous petits yeux de l'officier, dont les iris étaient d'un brun jaunâtre.
- Valéria, Kalio, je vous présente Siriag Kalatru, de la race des Unas. Siriag est colonel dans notre armée, et en charge du commandement de cet astroport. Siriag, je suis désolée de t'avoir tirée de ton poste, mais ses deux demoiselles ne connaissant pas trop les races qui ne sont pas de leur planète d'origine, j'ai pensé...
- Pas de problème, mon Amiral. On a peu de plans de vol en ce moment, et mon second peu s'occuper des urgences.
De toute évidence, Siriag cherchait à rester cérémonieux, et pas seulement pour les alwinionaises. Si le tutoiement entre Aequinaria et Siana semblait accepté de part et d'autre, Siriag se refusait de toute évidence à tutoyer ses supérieurs, bien que Aequinaria le connaisse de toute évidence de puis longtemps: il était visible qu'elle avait accepté depuis longtemps cette relation avec Siriag.
Soudain, Siana sembla réaliser quelque chose:
- Ah, c'est vrai ! Val', Kalio, vu ce que j'ai compris de votre longévité, sachez que Siriag doit être dans le même genre. Il a déjà quelques...trois ou quatre ?
- Quatre-cinquante, mon Grand Maréchal.
- ...quelques quatre cent cinquante ans. En équivalent humain, ça doit donner moins de trente ans.
- Oui. Je ne dépasserait l'équivalence de trente ans en âge humain que lorsque j'aurais fêté mon cinq-centième anniversaire...un peu plus, même.
Aequinaria sourit:
- Siriag a été l'un de mes instructeurs quand j'ai été formée ici...j'ai eu de la chance.
- Allons, mon Amiral...
Aequinaria éclata d'un grand rire, faisant tourner quelques têtes aux tables avoisinantes, pourtant bien plus bruyantes que dans le mess du complexe de formation.
- Siriag est encore plus modeste que Sia'...il devrait déjà être entrer dans le Maréchalat, la plus haute instance de commandement de l'armée impériale, mais il se borne à refuser les mutations et avancements de grades, pour pouvoir rester ici. Faisant partie de la Flotte Impériale, on lui a déjà proposé...oui, au moins vingt fois depuis trois ans que je suis Amiral, de monter en grade et d'entrer dans l'Amirauté, le niveau permettant le commandement de flottes... Mais ça ne veut pas rentrer dans sa dure tête de Unas: il préfère continuer à enseigner...
- Il m'a d'ailleurs instruite aussi. Et d'après son dossier, que j'ai eu l'occasion de lire...
Un sourire de malice pure passa sur le visage de Siana.
- ...il refuse l'entrée dans l'Amirauté depuis l'âge de quarante ans ! Siriag, tu devrais accepter: plus tu es dans les hauteurs, meilleur est le salaire.
- Certes, mon Grand Maréchal, mais les tracas et les responsabilités augmentent bien plus vite que le salaire.
Siriag venait de répondre sur un ton un peu plus léger, et déjà moins formel. Le coin gauche de sa bouche sembla se tirer légèrement vers le haut.
- Donc, il y a quand même une réflexion derrière ma décision.
Siana secoua la tête, tout en souriant:
- C'est vrai, c'est vrai. Mais bon, c'est le lot de la hiérarchie militaire. Mais je suis sûre que ça te permettrait d'acquérir davantage d'expérience; puis tu n'auras plus qu'à faire une demande de mutation pour revenir ici. Ça sera encore mieux pour tes élèves.
- Déjà, rien ne dit que ça marcherait. J'ai vu le Grand Maréchal Elemanquia -je parle de Vosgiens- il y a quelques années...il m'avait dit que si j'acceptais l'avancement, la plupart des membres de l'Amirauté et du Maréchalat avaient déjà prévu de m'interdire le retour ici. Et même l'Imperator appuyé de ses proches soutiens ne pourrait pas m'aider...je refuse de prendre le risque, donc.
Soudain, Siriag se tourna vers les deux alwinionaises:
- Excusez-nous...on ne vous ennuie pas, au moins, avec nos histoires ?
Aequinaria souriait de toutes ses dents. Elle jeta un coup d'œil à Siana, qui n'osait rire de son côté de l'excuse avancée par kalio, puisqu'elle avait appelée celle-ci "Kali", et que l'alwinionaise ne semblait pas apprécier ce diminutif, même avec Valéria.
- Eh bien, les Aerahanis n'ont rien d'humanoïdes. Ce sont des espèces...eh bien, l'animal qui s'en rapproche le plus et que je pense que vous connaissez, c'est l'araignée géante. Les Aerahanis mesure au moins cinq mètres entre la "tête" et la fin de l'abdomen. La taille est à peu près doublée si l'on compte les pattes. Ils sont très intelligents -moins que d'autres espèces, mais on ne peut vraiment pas dire qu'ils manquent de ressources. Les Aerahanis vivent dans des cités qui flottent sur la surface des grands océans des planètes qu'ils colonisent. Ces cités, qui consistent en un réseau de tunnels dans une roche non poreuse et flottante, s'étendent elles-mêmes, par la croissance de cette roche étrange, jusqu'à former d'immenses continents flottants. Les hautes technologies sont concentrées dans des espèces de montagnes sur ces cités, les tunnels souterrains servent de lieu de vie, et la surface accueille les vaisseaux des Aerahanis, ainsi que leurs champs de cultures. Ils se nourrissent de fruits violets, un peu plus petits que mon poing...
Aequinaria avança son poing fermé devant les alwinionaises, pour essayer de donner une idée de la taille de cette nourriture.
- Personnellement, j'ai trouvé ça infect, mais certains de mes hommes ont apprécié. C'est comme tout, quoi...
Aequinaria haussa les épaules.
- Mais vous n'avez pas vu d'autres races que les Jeunes Anciens et les humains, depuis que vous avez quitté l'Alwinion ? Sia', tu ne leur a pas présenté Siriag ?
- Le Colonel ? Bah, j'avoue que je n'ai pas songé à le leur présenter...je suis resté un peu axée sur l'aspect militaire de leur formation, vois-tu...
- D'accord...bougez pas, je reviens.
Aequinaria se leva rapidement, repoussant sa chaise, et s'en alla à grandes enjambées, vers une porte du mess.
- Ae', ne l'embête pas à cette heure ! Tu m'entends ?! Pff, trop tard...quelle tête de mule !
Une moue de mécontentement barrait maintenant le visage de Siana, mais le qualificatif était chargé d'affection.
Aequinaria revint moins de trente secondes plus tard, suivie d'un être vêtu d'un uniforme gris ombre, avec des fourreaux d'épaules noirs portant chacun cinq fines barrettes d'or. L'être avait la peau d'un beige légèrement orangé; son front et surtout ses arcades sourcilières, dominaient un visage aux yeux enfoncés, avec une bouche sans lèvres. Le nez, très arrondi, revenait vers le dessus de la bouche. Des espèces de petites cornes formaient une couronne au-dessus de sa tête sans chevelure. les mains, passées dans la ceinture noire, étaient large et épaisses, les doigts longs et larges, dotés de grands...ongles ? ou griffes ? nul ne savait quelle était la limite.
Arrivé à la table, il salua Siana d'un impeccable garde-à-vous, puis les deux alwinionaises:
- Mes respects, mon Grand Maréchal... Mesdemoiselles d'Alwinion, je vous souhaite la bienvenue dans cet astroport.
La voix était rauque et dure, mais le ton se voulait de toute évidence doux. Certains mots étaient légèrement hésitants.
De plus près, les deux alwinionaises pouvaient maintenant voir que la peau était rude, presque comme une carapace, avec un aspect de roc. Elles pouvaient aussi voir les tous petits yeux de l'officier, dont les iris étaient d'un brun jaunâtre.
- Valéria, Kalio, je vous présente Siriag Kalatru, de la race des Unas. Siriag est colonel dans notre armée, et en charge du commandement de cet astroport. Siriag, je suis désolée de t'avoir tirée de ton poste, mais ses deux demoiselles ne connaissant pas trop les races qui ne sont pas de leur planète d'origine, j'ai pensé...
- Pas de problème, mon Amiral. On a peu de plans de vol en ce moment, et mon second peu s'occuper des urgences.
De toute évidence, Siriag cherchait à rester cérémonieux, et pas seulement pour les alwinionaises. Si le tutoiement entre Aequinaria et Siana semblait accepté de part et d'autre, Siriag se refusait de toute évidence à tutoyer ses supérieurs, bien que Aequinaria le connaisse de toute évidence de puis longtemps: il était visible qu'elle avait accepté depuis longtemps cette relation avec Siriag.
Soudain, Siana sembla réaliser quelque chose:
- Ah, c'est vrai ! Val', Kalio, vu ce que j'ai compris de votre longévité, sachez que Siriag doit être dans le même genre. Il a déjà quelques...trois ou quatre ?
- Quatre-cinquante, mon Grand Maréchal.
- ...quelques quatre cent cinquante ans. En équivalent humain, ça doit donner moins de trente ans.
- Oui. Je ne dépasserait l'équivalence de trente ans en âge humain que lorsque j'aurais fêté mon cinq-centième anniversaire...un peu plus, même.
Aequinaria sourit:
- Siriag a été l'un de mes instructeurs quand j'ai été formée ici...j'ai eu de la chance.
- Allons, mon Amiral...
Aequinaria éclata d'un grand rire, faisant tourner quelques têtes aux tables avoisinantes, pourtant bien plus bruyantes que dans le mess du complexe de formation.
- Siriag est encore plus modeste que Sia'...il devrait déjà être entrer dans le Maréchalat, la plus haute instance de commandement de l'armée impériale, mais il se borne à refuser les mutations et avancements de grades, pour pouvoir rester ici. Faisant partie de la Flotte Impériale, on lui a déjà proposé...oui, au moins vingt fois depuis trois ans que je suis Amiral, de monter en grade et d'entrer dans l'Amirauté, le niveau permettant le commandement de flottes... Mais ça ne veut pas rentrer dans sa dure tête de Unas: il préfère continuer à enseigner...
- Il m'a d'ailleurs instruite aussi. Et d'après son dossier, que j'ai eu l'occasion de lire...
Un sourire de malice pure passa sur le visage de Siana.
- ...il refuse l'entrée dans l'Amirauté depuis l'âge de quarante ans ! Siriag, tu devrais accepter: plus tu es dans les hauteurs, meilleur est le salaire.
- Certes, mon Grand Maréchal, mais les tracas et les responsabilités augmentent bien plus vite que le salaire.
Siriag venait de répondre sur un ton un peu plus léger, et déjà moins formel. Le coin gauche de sa bouche sembla se tirer légèrement vers le haut.
- Donc, il y a quand même une réflexion derrière ma décision.
Siana secoua la tête, tout en souriant:
- C'est vrai, c'est vrai. Mais bon, c'est le lot de la hiérarchie militaire. Mais je suis sûre que ça te permettrait d'acquérir davantage d'expérience; puis tu n'auras plus qu'à faire une demande de mutation pour revenir ici. Ça sera encore mieux pour tes élèves.
- Déjà, rien ne dit que ça marcherait. J'ai vu le Grand Maréchal Elemanquia -je parle de Vosgiens- il y a quelques années...il m'avait dit que si j'acceptais l'avancement, la plupart des membres de l'Amirauté et du Maréchalat avaient déjà prévu de m'interdire le retour ici. Et même l'Imperator appuyé de ses proches soutiens ne pourrait pas m'aider...je refuse de prendre le risque, donc.
Soudain, Siriag se tourna vers les deux alwinionaises:
- Excusez-nous...on ne vous ennuie pas, au moins, avec nos histoires ?

Re: Comment former des officiers ?
Des araignées géantes qui vivaient dans une roche flottante et « vivante »… Une race intéressante, en tous cas, aux yeux de la Fée. Pour la première fois, Kalio vit l’un des intérêts que pouvait présenter l’alliance avec les praetoriens, outre la formation d’une première génération d’officier : la découverte de ses autres cultures qu’absorbaient l’Empire de leur Prince Consort. Elle prit mentalement note de référé de cette idée et en particulier de cette culture-là au Conseil Supérieur de l’Alwinion, car cela pourrait tôt ou tard servir leurs fins, et ça intéresserait sûrement certains d’entre eux. Les officiers déployés sur le front galactien, ou même dans les guerres de leur monde d’origine, si épiques soient-elles, ne représentaient que la partie émergée de l’iceberg…
Dans la foulée, l’Amiral s’éclipsa quelques instants pour ramener un être clairement non-Humain, en uniforme militaire. La créature était plus robuste que les Jeunes Anciens et leurs cousins si proche biologiquement, l’air plus fort et résistant. Il leur fût présenté comme le Colonel Siriag, un Unas. Il plu plutôt bien aux deux jeunes femmes. Modeste, compétent au vue des éloges des deux hautes gradées, et aimant visiblement ce qu’il faisait, ce qui était un gage de qualité non-négligeable dans la plupart des cas, en plus d’avoir une espérance de vie bien plus grande que celle des si fragiles Humains.
« Excusez-nous...on ne vous ennuie pas, au moins, avec nos histoires ? »
Il était vrai que la conversation entre les trois officiers praetoriens pouvait être considéré plus comme une discussion domestique faite de taquineries que comme autre chose. Pourtant, Kalio secoua sa tête aux blancs cheveux, un léger sourire sur ses douces lèvres.
« Nullement, Colonel. Nous avons aussi pour tâche de mieux comprendre la société praetorienne, particulièrement dans le cadre militaire, puisque vous êtes nos premiers alliés sur bien des plans. »
Pas sur tous les plans, pas tout à fait. Mais, comme Calarenne le leur avait dit à toutes les deux le soir précédent, la coopération de l’Empire, et plus encore son amitié, était un élément important de la stratégie de développement alwinionaise.
« Ors, votre conversation était justement une mine d’or concernant ce domaine. Comprenez-nous bien : mieux nous connaîtrons nos alliés et moindres seront les risques d’une quelconque discorde de grande ampleur entre nous. »
Il y avait d’autres manœuvres, plus subtiles, qui avaient été lancées pour éviter cela, mais les deux jeunes femmes n’en avaient même pas conscience, bien qu’elles y soient impliquées également, sans le savoir. Elles n’avaient nul besoin de savoir, que du contraire en fait. Les dessins des plus habiles et roués membres du Conseil Supérieur n’étaient pas des choses utiles ou même bonne à connaître pour elles à ce stade… Ou pour la plupart des gens, en fait.
« De plus, nous n’avions jamais vu de membre de votre race, ou même entendu parlé… Vous voir et vous entendre aura donc été un enrichissement supplémentaire. »
La Fée sourit doucement sur cette dernière phrase, répondant à celui, plus fin et malicieux, qui ornait depuis quelques bonnes minutes celui de Valéria.
« Quant à moi, et pour en revenir au point de départ, si cela ne vous gène pas, Colonel, j’avais encore quelques petites questions. Par exemple, ces arachnides, vous les avez aussi intégrés à votre Empire malgré leur total non-humanoïsme ? »
Malgré son sourire, elle était très curieuse, comme elle l‘était la plupart du temps, et espérait donc tirer quelque chose de la réponse de l‘Amiral.
« Et puis se sont-ils laissés « absorbés » une fois que vous les avez vaincu ? Enfin, en bref, je voudrais savoir ce que vous faites avec ces êtres si différents de vous… »
Dans la foulée, l’Amiral s’éclipsa quelques instants pour ramener un être clairement non-Humain, en uniforme militaire. La créature était plus robuste que les Jeunes Anciens et leurs cousins si proche biologiquement, l’air plus fort et résistant. Il leur fût présenté comme le Colonel Siriag, un Unas. Il plu plutôt bien aux deux jeunes femmes. Modeste, compétent au vue des éloges des deux hautes gradées, et aimant visiblement ce qu’il faisait, ce qui était un gage de qualité non-négligeable dans la plupart des cas, en plus d’avoir une espérance de vie bien plus grande que celle des si fragiles Humains.
« Excusez-nous...on ne vous ennuie pas, au moins, avec nos histoires ? »
Il était vrai que la conversation entre les trois officiers praetoriens pouvait être considéré plus comme une discussion domestique faite de taquineries que comme autre chose. Pourtant, Kalio secoua sa tête aux blancs cheveux, un léger sourire sur ses douces lèvres.
« Nullement, Colonel. Nous avons aussi pour tâche de mieux comprendre la société praetorienne, particulièrement dans le cadre militaire, puisque vous êtes nos premiers alliés sur bien des plans. »
Pas sur tous les plans, pas tout à fait. Mais, comme Calarenne le leur avait dit à toutes les deux le soir précédent, la coopération de l’Empire, et plus encore son amitié, était un élément important de la stratégie de développement alwinionaise.
« Ors, votre conversation était justement une mine d’or concernant ce domaine. Comprenez-nous bien : mieux nous connaîtrons nos alliés et moindres seront les risques d’une quelconque discorde de grande ampleur entre nous. »
Il y avait d’autres manœuvres, plus subtiles, qui avaient été lancées pour éviter cela, mais les deux jeunes femmes n’en avaient même pas conscience, bien qu’elles y soient impliquées également, sans le savoir. Elles n’avaient nul besoin de savoir, que du contraire en fait. Les dessins des plus habiles et roués membres du Conseil Supérieur n’étaient pas des choses utiles ou même bonne à connaître pour elles à ce stade… Ou pour la plupart des gens, en fait.
« De plus, nous n’avions jamais vu de membre de votre race, ou même entendu parlé… Vous voir et vous entendre aura donc été un enrichissement supplémentaire. »
La Fée sourit doucement sur cette dernière phrase, répondant à celui, plus fin et malicieux, qui ornait depuis quelques bonnes minutes celui de Valéria.
« Quant à moi, et pour en revenir au point de départ, si cela ne vous gène pas, Colonel, j’avais encore quelques petites questions. Par exemple, ces arachnides, vous les avez aussi intégrés à votre Empire malgré leur total non-humanoïsme ? »
Malgré son sourire, elle était très curieuse, comme elle l‘était la plupart du temps, et espérait donc tirer quelque chose de la réponse de l‘Amiral.
« Et puis se sont-ils laissés « absorbés » une fois que vous les avez vaincu ? Enfin, en bref, je voudrais savoir ce que vous faites avec ces êtres si différents de vous… »


"La mort nous sourit à tous, tout ce qu'on peut faire c'est sourire à la mort."