La symphonie de l'étrange...

[Aetherya]

« Naaaan ! Foutaise ! Ces foutus désaxés de l’Amphictyonie… Comment ont-ils osé ? vociféra Pandora.

« J’ai une sainte horreur des jouets, surtout lorsque ceux-ci viennent parader dans mes terriers! »

Et c’est avec la célérité d’un alizée déchaîné qu’elle se rendit au Siège de la Corporation. Tambour battant, elle pénétra dans une salle où quelques âmes errantes somnolaient. Sa chevelure flottait dans son sillage et son parfum, aux douces notes ambrées, embaumait déjà la pièce. D’un geste leste et précis, elle gravit l’estrade. Durant quelques instants son regard toisa l’auditoire morne.

« Ma foi, votre léthargie est somme toute impressionnante… Pauvres êtres amorphes ouvrez vos oreilles !! Bientôt dans tout l’univers résonnera la symphonie meurtrière des Brumes Oniriques et c’est moi qui vais vous donner le ton de cette mélodie mortifère, commença-t-elle.

« Ainsi, Amphictyonie vous avez ouvert le bal… sourit-elle.

« Vous menez la danse en cet instant, mais sachez que vos pirouettes aussi félines soient-elles, jamais ne rivaliseront avec la technicité aiguisée de nos stratèges déterminés. » Pandora marqua une légère pause.

« Prenez confiance ! Enivrez vous ou non, de vos victoires sans gloire ! Délectez vous de ce calice des délices qu’est le plaisir infini du sentiment de supériorité, ou bien gardez la tête froide ! Peu m’importe…Si ce n’est que de vous voir bientôt venir tremblez comme de frêles agne*ux apeurés devant moi.

« Car hier, en vos âmes et conscience, ou par égarement de folie, vous nous avez porté un coup, en nous empruntant les objets de toutes nos convoitises. Mais qu’importe ! Ce qui est perdu est amené tôt ou tard à être retrouvé ! Et pour vous parler sans détours, je vous avoue que nos recherches sur les cinq artéfacts, dont vous nous avez allégés, n’en étaient qu’à leurs balbutiements et que nous n’avions, par conséquent, porté que très peu d’attention à leur sécurité. Je vous félicite donc pour ce soubresaut qui aura eu le don de m’éveiller…ironisa-t-elle.

« C’est pourquoi Amphictyonie, je vous somme de venir m’exposer et tentez de justifiez vos mœurs peu courtoises. De plus, je vous exhorte de vous préparer à une tempête ! Vous vous êtes délibérément mise en perdition…Et votre navire a heurté un iceberg… »

Des flammes dansaient littéralement dans les yeux de la Grande Conseillère.

« Je vous fais une promesse, désormais vos membres ne trouverons plus le repos. Graissez vos boulons peuplades âcres de l’Ackel… Sous peu la ferraille qui vous compose servira à forger mes premiers cuirassiers !

« Quant à vous troll des glaces du Frijh, aussi grossier qu’empoté, vos Terres jamais ne pourront se targuer de mieux porter leur nom de Royaume des morts, soyez-en certain. » Un rire sarcastique accompagna cette dernière réplique épineuse.

« Pour conclure sur cette première strophe, je demande à ce que les dalliens viennent conjuguer leur musicalité à la notre, afin que résonne dans l’univers un premier chant de guerre. C’est pourquoi je leur propose officiellement une alliance éphémère en attendant que soit mâté la rébellion des amphictyons. »

Son discours aussi vif que brulant sortit toute l’assemblée de sa torpeur…

[Ayàt]

Ayàt et Slotan, tapi dans la masse de l'assemblée, ne purent s'empêcher de pouffer de rire. Les deux se levèrent et reprirent, bien malgré elle, la place de Pandora.

Slotan, d'un regard noir : - Vas-y, dégage ! Va t'asseoir, pouffiasse !

Une clé de bras bien placée pendant l'instant de stupeur de la grande conseillère, Ayàt la poussa vers les sièges en contrebas.

Slotan : - Alors, il va falloir que vous choisissiez entre le troll et l'excité ou faire un mixe des deux sinon, je vais devenir schizo. Le grand empoté que je suis fait passer l'amphictyonie avant son propre plaisir, ce qui vous a coûté, vous bande d'égocentriques, un joli joujou sur le coin de la gueule.

Ayàt : - Alors, Pandora, tu veux faire quoi avec mon métal, tu veux partir te frotter avec dans les toilettes pour femme... Je pensais qu'il n'y avait que les Grands Cons pour jouer à ça, bande de gamins écervelés.

Slotan : - Mes chiens raffolent de la viande bien tendre, bien jeune, des lapins. Aussi, même en perdant maladroitement une flottille lors du retour de chez l'autre malpoli d'Aquablue qui répond pas, je suis sûr d'en rechopper quelques unes qui viendront vainement voir chez moi si la bière est bonne. (rot guttural) Hé non ! elle est dégueulasse ma bière, comme peut vous le montrer mon haleine. (pffffffffff, souffle général sur l'assemblée).

Ayàt : - Ce soir, c'était terrine de lapins aux noisettes, vous allez nous offrir quel met succulent demain ? J'ai hâte. Pandora, tu penses que j'ai peur... Houlàlà, quand elle sera revenue des toilettes, elle va me mettre ses doigts sous le nez, j'en perds mes boulons d'avance ! Bon sinon, tu veux qu'on t'explique nos mœurs peu courtoises (Ayàt empêcha Slotan de relever son kilt) ? T'es pas capable de comprendre, Pandora, et vous autres, lapins ou autres. Vous êtes sédentaires, vous vivez dans le confort depuis des lustres, vous vous êtes approprié nos terres ; nous, nomades, qui n'estimions pas avoir besoin de prendre quelques actes de propriétés à la Corpo. Hé bien, maintenant qu'on se met en règle avec vos lois à la con, vous venez pleurez ! Nos états sont trop grands, et bien achetez des lots. Vous savez pas vous battre, détruisez vos fauteuils de luxe et asseyez-vous par terre, ce sera déjà un premier pas pour avoir des soldats plutôt que des saltimbanques ! Arrêtez de jouer à touche-pipi dans les toilettes quand vos hommes sont au front.

Slotan : - Gros bêta que je suis, j'ai même pas relevé. C'est pas vous, Pandora et autres lapinous qui ont insulté les Galléens lors d'un précédent débat. Au fait, on dit Galléens et pas Dalléens, inculte. C'était « incompréhension » le nom je crois... Et maintenant, parce que vous êtes affaibli, en ayant très connement crashé vos flottes sur nous (prend une voix de pucelle cherchant des bites, soit en imitant la voix de Pandora) « Euuuuhh, on pourrait avoir un coup de main. » (reprend sa voix normale). Je vais t'en mettre un coup de main, et je vais pas te mettre que ça ! Soualope va !

Ayàt : - Tu veux en savoir plus sur nos mœurs ou je remballe le viking ? Vous avez pas compris, vous nous foutez la paix, on vous laisse péter tranquille ; vous nous faites chier, beh, une fois sur deux, on est bidonné parce que vous vous explosez tout seul, l'autre fois sur deux, on se sert un festin sur vos gueules. Par contre, à force, on va faire des indigestions de lapins, vous pourrez nous avoir là, si c'est ça votre GRANDE stratégie. Au moins, on crèvera le ventre plein et le cœur empli de joie, bandes de cons qui ne respectaient pas vos hommes. Et tu nous trouves léthargiques, toi, on t'a jamais aperçu en dehors de ton état. Ok, on fait la sieste, mais on passe au moins deux heures de moins que vous par jour dans les chiottes... Brin, j'ai même pas envie de répondre à ça. Parle pour tes lapins tout doux qui restent blottis dans leur terrier et qui ne sortent que pour se faire manger par le grand méchant Mechanicae Imperium qui domine sur les actes de propriétés des dunes d'Ackel. Et oui, vas y, essaie de chopper ma tribu. Les Imajaghans sont constamment en mouvement, eux.

Slotan : - Ouuuais (bras d'honneur sur rot suave)

Ayàt : - Z'avez quelque chose à ajouter ?

[Mariane Cross]

Adossez sur le rebord de la fenêtre, Miss Mariane Cross savourait le spectacle.
Elle adorait voir ses compagnons se détendre et être vrais. Bousculant ainsi les codes et autres règles de bonnes conduites.

Seul le code des pirates importait à Miss Cross. Elle, la fière capitaine de L’Argonaute! Mythique bateau, portant en lui, les cendres des plus grands seigneurs de cette galaxie. Femme adepte de la nanotechnologie, aux yeux sombres et au corps révolté.
S’avançant lentement vers l’estrade, elle leva une jambe délicatement et la posa sur la 1ère marche, dévoilant ainsi un merveilleux membre que la grâce rendait encore plus somptueux.

"Alors comme ça on se déchaîne sans moi… Faut le dire, plus on est de fous plus on rit!

I am Miss Mariane Cross… Amphyctionne… Je ne viens guère me justifier mais plutôt développer certains points! Vous me parlez de symphonie? Amatrice de musique et divers sons, je m’en réjouis d’en écouter la sonorité… Serait-elle comparable à celle de Pavel Vranický ? Ré majeur opus 52 ? Ou serait-ce l’affreux son de la merde émis par Cartman, personnage virtuel émis par une série locale sur Samyaza.

Curieux de l’entendre… Peut-être vous suivrais-je aux toilettes ?

Ensuite, vous voir vous mettre dans de tel état me tracasse beaucoup. Un lapinou d’habitude, c’est joyeux! Ça ridiculise et tourne à la dérision toute personne et chose. Pourquoi ne vous amusez vous pas de la situation… A vos yeux, ce ne sont que des futilités! Les pertes sont minimes! Et puis, vous êtes bien protégés par vos toutous. D’ailleurs, j’en capturais bien un pour ami SlotSlot?
Un autre point qui me fait rire, c’est votre cri de secours. Essaieriez-vous encore d’appâter la pitié des gens ?

Une fois, vous les traitez comme des moins que rien et la fois d’après vous les suppliez!

Tel est votre jeu… Cela vous ressemble tellement... Misez sur la peur des gens!

A que je sache, nous n’avons fait que prendre les sphères. Rien de bien méchant. En plus, pour ma part, cela m’était nécessaire pour revendiquer ma vie de pirate!
Et bien sur, nous défendre. suite à vos rodages insistant!
Mais non, tout de suite, vous vous sentez impliquée de la mission sacrée. Comme Jeanne d’Arc chez les Bunny’s Suicides! Faut arrêtez ma vieille! Implique pas les autres dans tes conflits! Et puis, que je sache… On t’a rien fait ? On t’a touché une fois ?

Ha oui! Surement, en faisant mal à un de tes pitits lapinou. Si tu veux? Je t’en présente un nouveau. Un Chihuahua! Chouette race! Lapin à poil court. C’est fort tendance pour les gens de ton rang! Si tu le retournes tu peux en faire un sac à main.
Allez détend toi! Pour une geisha lapinou, t’es bien froide et fermé! Et t’es pas très colorée ni joviale. Pour une qui dois recruter et donner l’envie de mourir pour ses bons soins. Ça va pas être facile!

Franchement, regarde-nous! Avons-nous l’air affreux ???"

Se retournant vers la salle, la belle miss, envoya un doux baiser à l’auditoire. Se faisant soulevé, au même moment, la jupe par l’haleine du viking.
Se retournant vers Pandora et sous la clameur des tribunes qui la surplombait de l’arrière. Miss Mariane lui vit volte face et lui susurra ces quelques mots...

"Moi aussi, je peux virevolter à ma guise telle une aguicheuse mal baisé! Mais il en est rien! Écoute ces gens ! Tu entends??? Ce sont leur ras-le-bol de votre manège! Les lapins… Vous n’avez pas votre place dans cet univers! Évoluez et rendez vous compte que vous ne faites que lutter contre vous-mêmes. Le temps commence à se faire ressentir. Les jeunes débarquent… La vie se renouvelle… Un monde d’égalité et de respect va naître. Et ce sera sans vous!

Je ne suis que très peu habile avec les mots! Mais je tenais à ce que vous le sachiez… Je ne sous estimerai jamais qui que ce soit! Contrairement à toi et tes "pets"! Ou la vanité et l’orgueil, vous sont conjointement ancrés dans les entrailles. Votre démesure et votre colère n’écorcheront pas notre univers!

Mais il ne faut pas croire! je t’aime aussi! Toute personne a droit à sa rédemption..."

D’un coup, Mariane Cross déposa un léger baiser, sur les joues embaumés de talc, de la vieille Pandora. Laissant Pandora toute ahurie, elle s’en alla vers ses compatriotes, en saluant tout ses nouveaux admirateurs…

"Ha oui, Slotslot! On dit Dalliens, ici! Faut l’excuser dans sa langue natale, c’est Galléens. Petite précision avant que cela ne soit utilisé afin de détourner le sujet… "

[Adamon]

Qu’en penses-tu ?

Honnêtement ? Je me demande qui des deux a le plus de retard au niveau du langage et de l’expression… Je crois que l’espèce de barbare est le plus bête des deux… Ayàt était un peu plus maline lors de sa visite chez nous.

En effet… Peut-être une double personnalité…

Ou un demi-cerveau qui fonctionne quand il veut.

Ou quand il peut…

Euhhh, Xanon ?

Oui ?

Je crois qu’on a parlé un peu trop fort la. Tous les adultes nous regardent…

Non, c’est juste toi qu’ils regardent… Ils n’ont pas l’habitude de voir quelqu’un aussi jeune d’apparence se présenter ici. Leurs éventuels enfants ne savent que patauger dans la boue…

Je crois que je vais me répéter mais…

Je sais, tu n’aimes pas les adultes. Vas-tu un jour réaliser que tu es au moins trois fois plus âgée qu’eux ?

NON !
…
…
Euhh, je crois qu’on les dérange en plein débat la…

Moi, j’en suis sur… C’est pour cela que nous sommes ici d’ailleurs. On m’avait parlé de grands orateurs parmi nos adversaires, et Adamon disait beaucoup de bien de cet Ayàt… J’avoue que la pauvreté de son langage et sa vulgarité me laissent sans voix…

C’est problématique ça pour la « Voix Lactée » de Tecenndor… Bien, si nous nous intéressions à… Comment qualifier cela… Cette vaste injuria collective ?

Les deux diplomates Tecenndoriennes stoppèrent ici leur discussion privée. Pendant que la gracieuse Xanon alla voir Pandora, la jeune Aphraël se rua sur l’estrade, un petit sourire en coin. Elle monta les marches et se plaça derrière le pupitre… Et rien… Elle avait disparu. On entendait juste une petite voix jurer derrière l’imposante place réservée aux orateurs.
Puis soudain, sa tête, très rapidement suivie de son corps et de ses pieds passa au dessus du pupitre. Aphraël alla tout simplement s’assoir dessus, comme portée par le vent.
Assise en tailleur, elle toisa l’assemblée d’un petit regard malicieux pendant quelques minutes pour laisse l’assemblée se poser des tas de questions. Puis ce fut finalement Xanon qui prit la parole. La magnifique jeune femme aux cheveux verts entonna un discours d’une voix magnifiquement douce, presque envoutante.

Mesdames, Messieurs, Dirigeants de tous horizons. Permettez-moi aujourd’hui de m’exprimer en cette salle au nom de mon état, le Tecenndor, ainsi qu’au nom des Brumes Oniriques dont je suis la croupe cobalte.
En ce triste jour, nous avons de bien tristes rapports qui sont arrivés sur nos bureaux. Des morts, des villes partiellement détruites, un centre de recherche avancé honteusement assailli, pillé et saccagé. L’objet de nos études, les cinq sphères élémentaires sons la garde de l’Heiwa ont été dérobées. Pourquoi je répète cela alors que notre chère Pandora l’a déjà exposé ? Peut-être que je veux tout simplement faire oublier à l’auditoire la piètre scène de théâtre que viennent de nous jouer les deux pantins qui m’ont précédés.
Oui, vous avez bien entendu vous deux. Pantins. Quand je pense, Ayàt, qu’Adamon vous tient en haute estime… Peut-être reverra-t-il son jugement lorsqu’il aura échos de vos mots en cette enceinte.

Ma chère, puis-je me permettre de vous demander des explications ? Notre chère Pandora est tellement énervée qu’elle en a omis l’essentiel. Petite précision cependant, pourriez vous utiliser un langage compréhensible de tous, en occultant les mots principaux de votre vocabulaires qui ne sont qu’insultes et grossièretés ? Cela sera probablement difficile pour vous, mais pouvez vous faire cet effort ? Vous êtes capables de vous mettre à sept pour attaquer, piller et tenter de détruire un état, peut être pourriez vous réitérer cet exploit pour prononcer un discours digne de ce nom ? Un mot par personne, cela fait une phrase. Sept mots chacun, vous aurez un semblant d’explication à nous fournir. Plus, vous risquez une attaque cérébrale. Ah, oui, encore autre chose. Votre vikingmachinchose, remettez le au frigo, qu’il reste en stase quelques centaines de milliers d’années. D’ici la, les hommes auront probablement suffisamment régressés pour être à son niveau.

Oh, ca va toi avec tes grands mots ! Ils en ont rien à foutre de tout ça, on a bien compris qu’ils savent à peine parler, pas la peine d’en rajouter, tout le monde s’en est rendu compte en les écoutant ! Viens-en aux faits, zut. Ah, ces adultes, toujours à faire des phrases compliquées…

Mais fais-toi plaisir ma chère, écourte donc cette histoire.

Allez, on est parti. Très bien, tous, vous les gens de l’Amphicto… Aphopo… Australopi… Argh, j’arrive jamais à le prononcer. Trouvez un nom plus simple la prochaine fois. Quitte à faire une tache sur un panneau pour annoncer que vous êtes présents, autant réduire la taille, ça fera moins mal aux yeux !
Bref, vous qui nous avez attaqué dans le dos, je pense que vous nous devez des explications, non ? Pourquoi ? Par pitié, ne justifiez pas tout cela à cause des pillages de certains d’entre nous sur vos terres, vous faites de même chez nous.
Vous critiquez notre sédentarité, mais en quoi est-ce un problème ? Vous choisissez de bouger tout le temps, comme des pouilleux cherchant à fuir leurs poux, assumez. D’ailleurs, je ne vois pas du tout ce que cela a à voir avec notre histoire. Vous bougez, nous pas, donc vous nous attaquez ? Oula, arrêtez, vous allez fondre une durite avec des raisonnements pareils.
Bon, je crois que moi aussi je m’éloigne. M’enfin, comme c’est ce que tout le monde semble faire ici, je m’amuse à faire la même chose.
Allez, je vais être gentille, je vais abréger vos souffrances. Vous dites que nous « suicidons » nos troupes « involontairement », si je comprends bien ce que vous dites. Mais il me semble que vous avez également perdu des troupes. Certes, nous avons fait des erreurs, mais qui sait combien vous en ferez à l’avenir ? Peut être moins, peut être plus, nous le verrons bien. En tout cas, ne comptez pas sur nous pour rester les bras croisés. Dédommagement il y aura, que vous le souhaitiez ou non. Et si vous estimez qu’une demande d’aide est un signe de faiblesse, et bien soit, nous sommes faibles. Ou plutôt, nous allions nos faiblesses avec celles d’autres pour faire face à une adversité commune. Si cela nous permet d’éradiquer quelques barbares et tas de ferraille de notre belle galaxie, alors pourquoi s’en priver ?

Bien, j’avoue que vous ne m’avez donné ici aucune matière à réellement m’amuser, ni même matière à parler, car vous n’apportez rien. Alors j’ai brodé, j’ai dit tout et rien, retenez ce que vous en voulez. Moi, je vais me chercher une glace au distributeur. Xanon, je te laisse continuer, mais évite les phrases trop longues, tu vas les endormir ou leur griller le cerveau…


La fillette sauta du pupitre et se rua vers la porte à grandes enjambées… Tout du moins, elles étaient aussi grandes qu’elle le pouvait, tout est question de référentiel.
Xanon quand à elle restait de marbre, son visage et ses grands yeux verts exprimant quelque chose de presque troublant pour tout ceux qui la contemplaient. Beauté ou perversion ? Difficile de savoir ce qui se passait dans la tête de cette jeune femme.

[Mariane Cross]

Suite à l’intervention de ces deux diplomates Tecenndoriennes, Mariane Cross interrompu ses légers écarts, pour relever la situation et répondre aux questions que venait chercher ces êtres de fourrures. Et soudain d’un geste, elle mit ses doigts en bouche et se mit à siffler de toute ses forces. Etonné de se bruit, la foule s’arrêta.

Attendez jeune Aphraël ! J’aimerais que vous soyez présente ! Et j’aimerais une glace aussi… Mais après, et je pourrai t’accompagner. Si tu le veux bien ?

Tout d’abord, je tenais à vous saluer et à vous remercier pour votre venue Xanon, et pour le temps que vous nous accordez Aphraël.

Mariane prit position derrière le pupitre et commença son élocution.

Apparemment, j’aperçois que tout ici, on remarqué les quelconques effets d’un abus de terrines de lapins, de la part de mes deux compères. Allons encore continuer à en débattre des heures ?? Aphraël a bien raison… On a compris.

Bon, nous Amphyctions respectons la culture de tous. Cela veut dire entre autre, que ça ne servirait à rien de nous mettre tous dans le même paquet. Nous ne sommes pas des lapins, tout justes sortis d’un livre d’Aldous Huxley. Ainsi que de nous traiter de barbares, cela serait mal nous connaître. Voilà entre autre, un de vos défauts !

Malheureusement, vous sous estimez le monde ainsi que les peuples qui en résultent. Vous n’êtes qu’une erreur chimique provoquée par un mauvais dosage des gènes de vos anciens membres. Ou alors des « Bugs » (bunny) ? Toujours les mêmes membres, toujours les mêmes défauts, et toujours ce ton si hautain! Mais, quand comprendriez vous que vous n’êtes qu’une aberration de la nature ? Votre égo vous nuira…

Ensuite, L’évolution est la découverte. La découverte de nouveaux lieux, de nouvelles idées, de nouvelles personnes… de nouveaux mondes ! Aller de l’avant ! Bouger ! Changer ! Ne pas s’enraciner dans ses principes et ses convictions ! Profiter des joies des rencontres et de l’apport culturel, technologique et idéologique qui en découlent. N’est-ce pas une bonne morale voir la meilleur ?

Alors, pourquoi vous ne rassembler les gènes que des mêmes hommes ? Deuxième erreur…

Donc, comprenez vous maintenant que nomade ne veut pas dire fuite ? Mais bien plus, mes amis! Cela rejoint bien vos deux défauts cités précédemment.

Suite à cette succession de mots, Slotan et Ayat, que l’alcool avait bien entamé, arrêtèrent leurs railleries et acquiescèrent un léger sourire remplit de compréhension.

Je dois encore préciser certains points, car à tout point de vue, nos agissements ne sont pas encore assez clairs à vos yeux d’albinos.

Les morts et les pertes que vous avez subies ne sont que le résultat de votre méprise. Vous nous avez pillés, certes ! Mais vous n’avez pas toujours débarqués qu’avec un chasseur, la preuve en sont vos pertes.
Comme si nous nous étions réveillés un matin, en nous disant : tiens on irait bien se préparer une terrine de lapins!
Franchement, vous pensez que les gens vont croire en cela ? Garder cela pour vos congénitaux ! Mais surement pas pour les peuples de cet univers ! Les Dalliens devraient le savoir, eux aussi, car ce sont par eux que vous avez bien commencé. N’est ce pas ?

Mais bon, le silence de leur part et le retrait du Centre Tersium de leur alliance, veut peut-être tout dire ? Peu importe, cela montre que les Brumes décident à aller vers les autres. Et c’est bien, on voit que vous assimilez peu à peu notre doctrine ! Je le savais qu’il fallait que ça rentre de la manière dure avec vous.

Enfin, pour vous expliquer notre attitude face aux sphères, je vais être rapide. L’objet de vos études ne veut dire pas dire qu’elles vous appartiennent !
Pourquoi ne pas faire profiter les autres alliances de cette technologie et de vos études ? Heiwa ne pouvait pas les étudier une par une ? Bizarrement, je parie que non ? Pourtant, nous arrivons à les étudier une par une, sans problème. Cela est peut-être du à notre avancée technologique ? Je ne sais pas. Et puis, ceci peut être bien plus intéressant comme preuve de notre bonté envers les autres alliances que comme objet d’études.

De plus, est-ce que le ou la capitaine en question n’a pas du les dérober à ses prédécesseurs ? Excusez-moi de mon impolitesse ! Mais je ne connais point votre membre. Par contre, je connais votre rigueur face aux mots, et à l’importance futile que vous y accordez.
Reprenons ! Vous allez dire que l’on lui à gentiment remis dans un paquet cadeau, garni d’œufs de Pâques ? Bien sûr.

Pour finir, C’est vrai que nous n‘y avons pas été avec le dos de la cuillère ! Mais c’était pour marquer le coup. Faire comprendre qu’il faudrait peut-être un peu nous foutre la paix ! Ok, on est pacifiste mais pas naïf ! Bon et Con ne commencent pas par la même lettre. Ne faut pas confondre !

Maintenant, faudra prendre conscience que les Brumes ne sont peut-être juste que des vents, voir un amas de puanteur produite par l’émission de leurs gaz, provenant de leurs usines à lapins.
Et il faudra se dire que les Amphyctions ne sont pas une alliance à qui on cherche des poux. Mais que l’on devra respecter et faire avec !

La jeune pirate, se retira du pupitre et s’inclina devant chaque tribune composant l’auditorium.
Et reprit ces quelques mots vers Aphraël:

Cela te dit toujours une glace ?

[Jejhi Bouhalrouz]

Slotan se leva pour reprendre la parole. Maintenant bonace devant les accusations ou autre insultes, il s’extirpait de sa méditation pour distribuer ses paroles exquises.
Il réajusta ses longs cheveux blonds, mis en vrac lors d’un court sommeil dans l’assemblée, et commença :

« Alors, revenons sur notre larcin, bande de…

Un autre Viking, méconnu au sein de la corporation, fit son entrée. Un kilt noir et bleu, une tunique rouge, Rien sur lui ne laissait deviner une articulation des plus désastreuses.

«  So’an, y’a queq’un qui te demaaande… dewors… »

« Ah ! Merde ! Ben prends ma place Olaf. Improvise une histoire le temps que je revienne. »

« D’a’’ord. Bon’ouuur, e m’a’’elle Olaaaf. Burps. E ui ‘ommandant d’une flo.. flooote e Frijjh. L’est où la ppoulette ? eeeet sont où es fi-filles ? Hé hé ! Héééé. »

Olaf parlait avec la bouche constamment grande ouverte. Cela avait des incidences certaines sur son élocution, mais aussi sur le regard des autres, qui ne pouvait s’empêcher de rire en voyant de longs filets de baves tombés le long de son cou. Au départ du coin inférieur gauche de sa bouche, un amas de bave, mélange de glaires et de salive, se formait pendant qu’il parlait. Au bout d’une minute, la densité des sécrétions du Viking était trop importante et elle tombait d’abord en un gros morceau visqueux sur sa tunique, puis un filet se créait pour que le surplus suive le même chemin. Quelques fois, Olaf fermait la bouche et rattrapait la bave restante de sa grosse langue. Une fois ce toc réalisé, le processus reprenait.

« Slo’an il a dit, faut je racon’e une hihoirrre. Ché l’hi.. l’hisstoirre d’un heval. Ha ha. » Les rires qu’il avait, brutaux, faisaient ressortir de son nez différentes substances. On passait des restes du dernier repas à la morve luisante et visqueuse, d’une couleur oscillant entre le vert et le jaune. S’il ne reniflait pas, cette morve coulait difficilement dans sa moustache avant de venir alimenter l’amas de bave sur le coin inférieur de sa bouche. Parfois, des chatouillements provoqués par la descente de celle-ci provoquaient un éternuement des plus bruyants. Un Viking le connaissant s’écarte pour laisser les projectiles nasaux poursuivre leur voyage aérien, mais un inconnu se faisait facilement pilonner par ces derniers.

« L’hisshoire d’un heval qui courrrre et qui ombe dans le caca. Ha ha ha ha ha ha ha ha ha ha ha ha ha … » Pas très fin d’esprit, la moindre blague pourrie le faisait rires de longues minutes.

[Ayàt]

Pendant le rire interminable du viking allergique aux champignons, une cybor-touari entra dans la salle, un imposant turban d'indigo brillant lui masquait le visage. Elle était d'ailleurs intégralement recouverte de la même étoffe. Sa tenue expliquait son origine, la tribu d'Imajaghan. Sa voix indiquait son sexe. Ses mains montraient la trace de cyber-mécanisme.

Elle portait une large valise sanglée à ses épaules et posée contre son ventre. Elle descendit doucement les marches en s'adressant à la foule :

« Jus de carottes, boulons vibrants, qui n'a pas eu ses pattes de lapins porte-bonheur ! »

Ça et là, quelques dirigeants profitait d'une telle entracte pour se rafraichir, partir faire leur besoin ou faire le vœu que ce viking arrête de rire. Quelques transactions plus tard, la marchande continua à descendre les marches :

« Terrines de lapins aux noisettes, gibelottes de lapin, crostini de cœurs et foies de lapins, qui a faim ! C'est gratuit, c'est l'amphictyonie qui régale, demandez ! Fricassée de lapin à la crème lolie, gelée aux yeux de lapins macérés dans des champignons … »

La cybor-touari fut interrompu par le viking qui stoppa son gloussement pour monter rapidement les quelques marches qui le séparait du festin gratuit. Son écoulement de bave n'en fut que plus long et la pauvre Pandora, aux premiers rangs, put s'en délecter.

« U'ei ka, U'ei ka, moi en veu, veu tou, done tou ! »

Suleika, c'est ce qu'il cherchait à dire, donna la valise bien garnie à son ami. Elle descendit les marches et donna discrètement un mouchoir à la Grande Conseillère. Elle rejoigna Ayàt et lui donna une seringue.

« Tiens Ayàt, injecte-toi ça, t'as vu les lapins, ils ont les yeux rouges de colère !

Et alors ? Qu'est-ce-que... à tu crois que...
Oui, c'est un vaccin contre la myxomatose, on sait jamais. »

Suleika alla rejoindre les autres amphictyons qui se régalaient de la scène, et des oreilles de lapins séchés qu'ils commençaient à grignoter ; cette entracte leur avait ouvert l'appétit.

[Dox]

Il était derrière même les sièges présidentiels des Brumes. Derrière même les longues et diamantées tribunes des Grands Conseillers... Il était là où se trouvait habituellement son frère de circonstances l'Archimage Terluan. Il était son dit frère d'âme, et son adversaire de sang. Celui dont conter le passé me devient lassant : Théran Azhar.

" Allons Mariane.

Évitez ainsi de siphonner les oreilles de toute une assemblée avec vos grossièretés indignes.

Quant à vos chefs et mentors, un minimum de retenue pourraient éventuellement nous faire croire en leur dignité sournoisement vociférée. Il en va bien entendu de leur quartier cyborg. Qui si je ne m'abuse fonctionne, à l'instar de nous autres humains, tels trois quarts de mémoires trouées et deux dixième de stockage éphémère ? Des ordinateurs, qui ma foi explique largement les confusions ébranlées dont souffrent vos cerve*ux au quart dépassé.

La réflexion humaine a un avantage. Elle n'est pas dépendante d'un rythme frénétique et régulier qui blesse la sensibilité et assomme l'art d'un cri de processeur dilaté. " Car oui, le froid comprime. Si au contraire la chaleur ébouriffante permet la fusion des matériaux les plus paradoxaux ; le froid lui resserre les liens et permet une solidité reconnue.

Il cessa immédiatement ces accusations gratuites. Comprenant de lui-même que ce ton moralisateur et supérieur n'avait que l'effet inverse de ce qu'il recherchait. Il voulait se montrer aimable et compréhensif. Il voulait que le débat cesse de tourner autour de pots peu conformes. Il voulait faire son Grand Conseiller, alors qu'il en avait aboli les principes... Serait-ce la foi qui ressurgissait ? Personne ne saurait répondre, pas même lui. Mais dans cet allant de souplesse, il posa son grain ensorcelé de blancs souhaits, sur cette assemblée envenimée.

" Et si, à vos débuts nous connaissions en vos âmes plus de sensibilité, plus d'acuité et d'attention... Ici je me dois de déplorer la folie furieuse de vos hémisphères électroniques. Vous n'êtes plus de ces respectables altruistes qui sèment derrière eux le vent de la nostalgie et le bonheur d'être compris. Vous semblez vous suffire de votre jugement seul et vous contentez de n'agir que selon vos coutumes.

Alors nous, Théran Azhar, à fortiori, avons engagé l'écriture et la rédaction d'un documentaire philosophiquo-poétique visant à vous faire comprendre une chose. La charte, qui de ma plume dégage une étrangeté onirique ; n'a de vraie que les sens cachés de ces mots triés à la volée de mon esprit métaphorique. Car en vérité, nous ne sommes des lapins. Nous croquons des lapins. Nous faisons des lapins nos hosties et du bérichamp' la piquette du seigneur. En bref, nous apprécions plus la vie que nos frères chrétiens. C'est notre vision progressiste de la chose. Et si chaque jour nous accueillons de nouvelles recrues. Ce n'est pas parce qu'elles sont des lapins. C'est simplement parce qu'elles impriment en elles la même soif de plaisir à la fois masochistes et pluralistes. Nous ne connaissons la défaite que le lendemain, lorsque nous pleurons les morts. Et nous n'avons de respect que pour ceux qui les ont vaincu. Malheureusement, vous autres n'estimez nos pilotes, tout aussi humain et androïdes, étant donné l'époque médicinale que nous traversons, que les vôtres. Et c'est bien là le drame. Vous lisez en nos lettre un piédestal. Vous imprimez dans vos réponses une tombe à la croix déjà taillée. Malheureusement ce n'est notre vœu. Nous ne nous pensons pas supérieurs. Nous sommes simplement croyants. Et à défaut de voir au travers des nuages, nous nous endormons le soir convaincu que ce qu'ils dessinent baignera notre lendemain de pétale de roses enchanteresses. "

Il fit une courte pause. Savourant avec délectation une petite gorgée de bérichamp'. Avant de reprendre avec le même ton souple et bienveillant.

" Nous takalaniens auront toujours en respect le seigneur du Frijh, aussi Viking soit-il. La pirate du Samyaza qui à bien des reprises a fait la course avec nos appareils téléguidés. Ainsi qu'en les forces de l'Ackel qui ont mis un revers à bien plus d'un ego. Nous respecterons le régent d'Enies Lubby pour son audace et sa sérénité. En bref, je ne comprends toujours pas pourquoi cette guerre rime avec autant de mépris. Alors qu'elle engage les plus be*ux joyaux de notre galaxie.

J'espère vous avoir appris aujourd'hui, que nous sommes humains. Même archimages. Même gardiens. Et qu'aucun d'entre-nous n'a jamais prié pour l'abolition de votre pensée, ni de votre ordre. Vous vous trompes de cibles Amphyctions. Nous ne critiquons ni votre art ni vos méthodes. Au contraire, nous en souffrons avec honneur. Alors veuillez faire de cette étrange symphonie, quelque chose digne de vos entreprises militaires. Car ce ne serait que vous rappeler la prestance adroite avec laquelle vous nous avez surpris. Que de glorifier vos véritables personnes... Alors je ne le ferai, car de vos personnes je ne vois que l'ombre, ou le larbin.

Soyez dignes d'être vous. Et ceux qui vous trouveront indignes redeviendront l'impolitesse ambulante de cette galaxie. Arrêtez de la fasciner de votre mépris. Elle s'en régale, l'impolitesse.

J'espère qu'à défaut d'avoir fait avancer le débat, je le rouvre. A vous, Sursum Corda ! "

Un sourire en coin. Pour son ami lointain. Théran retourna s'asseoir. N'attendant nulle réponse. Ne se vantant d'aucun sermon. Il essayait avec sa langue fourchue, d'être bon.

[Ayàt]

De la rangée amphictyone, un homme portant un jabador couleur argent se leva et avança vers l'assemblée. Il prit quelques secondes pour regarder les différentes personnes présentes, tout en se tressant la barbe. Avant que l'impatience ne gagne le public, il commença.

- Salam'. Je suis Salomé, père d'Ayàt et de Suleika. Je menais il y a quelques dizaines d'années la tribu Imajaghans. Depuis, Ayàt a pris ma relève. Depuis, nous avons décidé d'acheter des actes de propriétés à la Corporation. Sur ces terres, nous avons dressé la Mechanicae Imperium. J'en suis le dirigeant. Je n'appartiens pas à l'Amphictyonie Intertribale mais je protège ses intérêts. Aujourd'hui, je tiens à la représenter ici-même. Peuple « civilisé », vous ne savez toujours pas vous adresser aux nomades. Heureusement que j'ai appris votre langue.

La symphonie n'est jamais anonyme : les artistes rhéteurs sont toujours identifiés et les circonstances des compositions connues. Mettons ceci à plat donc. Vous, membres des Brumes Oniriques, êtes mécontent. En effet, vos si chères sphères ont disparu. Votre gardien n'a rien pu faire face à la technologie de notre sanctuaire. Et vous vous êtes bien gardé de l'aider. Dans l'une de vos mélopée, vous nous accusez de s'être mis à sept contre lui, vous vous méprenez, nous étions bel et bien huit. Huit membres, mais pourtant un seul assaillant, le sanctuaire de l'amphictyonie intertribale. C'est cela que vous ne saisissez pas ; notre union fait notre force, nous ne comptons que comme une entité. Après tout, avez-vous déjà pris la peine de différencier une tribu d'une autre ? Quelques mélodies plus tard, vous quémandez l'aide des Dalléens ! Déjà faudrait-il qu'ils soient dans la salle, ou qu'ils se montrent. Par mesure de sécurité, j'ai chargé la Mechanicae Imperium de détruire deux de leurs plus puissantes flottes. C'est chose faite depuis hier, c'est le prix de leur absence de réponses et un avant-goût de ce qui les attends s'il tente une telle alliance. Certaines de vos flottes sont tombées également, vous ne pouvez vous en prendre qu'à vous-mêmes, c'est le prix à payer pour vos diffamations. Sinon, votre appel au secours était inutile, des complots sortent de partout pour tenter un nouveau vol des sphères. Nous n'en ferons pas un scandale pour autant.

Mes filles, Ayàt et Suleika, vous ont montré comment l'on répondait aux vociférations, tenez-le pour dit, ce sera toujours ainsi. Vous vouliez de la symphonie, vous avez eu celle de la souffrance, narrée par un cri plus brulant que le désert ; loin de celle qui évoque, dans la nuit, le calme et la fraîcheur d'un campement ombragé.

Mais vous avez également heurté la sensibilité de notre cher viking, et cela, je le pardonnerai difficilement. Slotan, à lui seul, représente plus de culture, de traditions et de coutumes que nous tous réunis dans cette salle. Mais c'est encore quelque chose que vous avez du mal à comprendre, sauf peut-être toi, Théran. Mais tu commets cependant une grossière erreur, les Imajaghans gardent leur cerveau et leur coeur d'humain.

Pour conclure, qui parle de guerre, Théran ? C'est bien vous ! Mais pourquoi faire allusion à de pseudo négociations alors que tes chasseurs sont en train de sonder un par un les amphictyons. Cherches-tu des moments d'absence pour attaquer dans l'ombre, alors que nous serons paisiblement endormi par tes douces promesses ? Comment peux-tu parler de dignité et de respect si tes plans sont si machiavéliques.»

Salomé se tourna vers ses filles :

« Rentrez mes belles, la Mechanicae Imperium et moi se chargeons de cette affaire, n'ayez crainte et allez voir Slotan, ... et prenez son ami avec vous. »

Les deux belles cybor-touaregs quittèrent la salle, accompagnant le viking allergique aux champignons. Salomé attendait qu'ils quittent la salle et jouant avec sa barbe, puis il reprit :

« Peu importe ce que vous tenterez, mais restez honnêtes, restez droits, sans quoi, votre victoire n'aura aucune valeur ou votre défaite sera difficile à avaler. Théran, un vieux proverbe touari dit : Bouche de miel, coeur de fiel. »

Salomé, avant de se retirer, regarda quelques temps l'assemblée et lança :

« Que la paix soit sur vous. »

[Sursum Corda]

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