Un autre côté du voile...

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Aetherya
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Un autre côté du voile...

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Un autre côté du voile…Un passé volé par l’oubli.


Un monde dévasté qui pleure de n’avoir été sauvé. Voici les bribes de ce qui reste de mon univers. Des fragments stellaires arrachés à nos étoiles effeuillées. Comment et de quel droit avons-nous pu laisser croître de si vils desseins? Nos soleils se meurent, nos villes s’effritent et nos cœurs s’assèchent tandis que le mal gronde autour de nous, intensifiant l’étreinte de son emprise sur nos vies finies. Cependant, il n’en fut pas toujours ainsi… Oh non. Il y a quelques années Cassiopée, ma tendre planète, brillait dans la galaxie, plus étincelante encore que n’importe quel astre lumineux. Un paradis interdit entretenu depuis maintes décennies où nous évoluions à notre guise… Un monde où certes nous aspirions à la perfection divine, sans pour autant l’atteindre réellement, mais malgré tout, un endroit idyllique dans lequel nos chimères démesurées, au sein de leurs échecs, nous enseignèrent bien plus que l‘Histoire de jadis. Nos connaissances, sur ce qui nous entourait, commençaient à refléter d’infinies possibilités pour nos futurs en fleurs, et très vite deux clans germèrent des fruits de ces recherches. Avec d’un côté les Apothémistes, férus scientifiques, avides de Sciences et Nouvelles Technologies (SNT) mais rejetant comme la peste la spiritualité et les arts magiques qui en découlent. Et de l’autre, leurs opposants idéologiques, les Akamendys joueurs d’arcanes sans pareil, aux regards plus abrasifs qu‘une pierre volcanique et dont les incantations pouvaient et peuvent encore soulever des moussons. Et moi, je suis né peu avant l’avènement de ces deux religions…

Un ciel sans nuage mais un soleil pâle, voici les circonstances dont jouissent mes premiers draps… Enzo est mon nom et je puis dire sans m’égarer que ma naissance n’était point voulue ni même « insouhaitée », simplement j’étais là et il fallait bien que mes parents, certainement trop jeunes à l’époque, m’acceptent tout de même. Ma famille n’est ni riche ni pauvre et mon physique n’a rien d’envieux ni d’abject, je suis de ces personnes qui de prime abord paraissent tièdes, communes, sans réels rêves, mais armés de regards tranchants sur ce qui les entoure, ainsi que d’un esprit ouvert, dénué de frontières. Toutefois, avant de vous conter l’Histoire de Cassiopée, ma propre Histoire en somme, permettez-moi de m’attarder sur un évènement clef qui décida de notre avenir tout entier… Le Jour de la Rose Grise. (JRG)

En cette aube sombre, les cieux déchirés s’explosaient de toutes leurs fougues sur nos terres harassées…

Le passé se mêle au présent et se conjugue avec le futur. Les néants s’ouvrent sur des déchirures plus profondes qu’un abîme. Les heures perdent de leur sens. Un nano virus baptisé le Diamant de Sang (Bloody Queen Diamound, BQD dans sa version médicale) décime sans relâche les populations cassiopiennes depuis bientôt huit mois. Dénommé ainsi à cause de sa rareté sans équivoque et de l’union singulière qu’il représente… Celle de la machine et du vivant. Il est responsable à lui seul de l’extinction de 28,7% de la démographie mondiale, soit plus de sept milliards d‘humains. Cependant, le dénombrement des âmes soufflées ne s’arrête pas ici, car deux autres cataclysmes escortent ce premier fléau…. Le Sunshine Last Breath (SLB), qui correspond à l’implosion imminente de l’une de nos étoiles (Isis), et surtout la source de tout nos problèmes, les Novastynity’s (plus communément appelés les NovTs), colons ayant traversé, accompagnés d’obscures intentions, le voile.

L’avènement du Jour de la Rose Grise:

Nous sommes à Hope City, capitale d’infortune érigée en catastrophe pour nous permettre de filer un stratagème sans faille, face à l’envahisseur. Et plus précisément dans le Siège Infinytius, cœur économique et politique de notre système où se déroule en ce moment même un débat enflammé.


« Je vous affirme qu’il faut avant tout user de la magie! Il ne peut en être autrement! Vos babioles métalliques ne pourront jamais faire face à ces géants venus d’ailleurs !» Une explosion de mana vint s’écraser au sol, le pulvérisant littéralement. Elle se tenait ici, satisfaite par sa petite démonstration magique, un sourire s’esquissant sur son visage de lys. Elle était la figure de proue des Akamendys… aussi envoûtante que piquante…celle que vous connaissez dans Galactica sous le nom de…Pandora.

Moi, du haut de mes dix-sept années, j’observais avec intérêt, la joute verbale entre ces deux doctrines intimement ennemies, ce colloque improvisé allait dessiner les horizons de nos lendemains. Cependant aucune des deux parties ne semblait vouloir s’incliner face à l’autre…
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Stanford
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Re: Un autre côté du voile...

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- Espèce de vieille folle !

Les mots avaient fusé, hors de contrôle, lancés comme des balles folles, ils tournoyaient en ronde macabre dans la salle immense, avant de pénétrer les cœurs pour y planter leurs dents sournoises. Les dorures et velours, les marbres et le porphyre, l’étincelante beauté du lieu, symbole de la richesse passée, témoin de la beauté possible, nul ne les voyait plus. Car l’heure était trop grave pour s’y attacher, leur monde se mourait et leurs seuls regards se portaient vers un futur barré de noirs prémisses. Le glas sonnait, son souffle écartelait les cœurs et cette maladie incurable, cette lente atrophie, cette agonie constellée de souffrances, se marbrait de soubresauts. Ils voulaient vivre encore et se révoltaient contre l’impossible décret.
Les mots avaient coulé, traçant un sillon rouge qui plus qu’un combat sanglant les séparerait à jamais. Akamendys et Apothémistes, irrévocablement séparés par des raisons bien plus puissantes que la seule raison. Les uns tenants de la magie, les autres de la science. Pourtant, les historiens parlaient d'une époque depuis longtemps révolue où les deux Déesses marchaient main dans la main. Une sombre histoire en avait fait des ennemies qui disloquaient leurs adeptes en des combats sauvages.

Trinck, regrettait la puissance de ces mots, non leur sens. Oui, il s’adressait bien à Pandora, la belle, la captivante, l’étrange créature aux formes sculpturales. Sous cette enveloppe, lui voyait la sorcière, lui trouvait le masque que revêtirait l'obscur voile pour y entraîner sa planète. Toute son éducation se révoltait au contact de la magie honnie et réprouvée. Il avait trente ans, les portait avec arrogance, avec élégance et s’était vu par son charisme, par ses connaissances, dévolu le rôle de meneur de cette faction qui s’opposait à l’autre. Il avait été élevé dans la droiture, dans l’idée que du soleil seul venait la connaissance, que la science avec ses raisonnements tangibles capables de définir le monde en équations, était la seule voie possible. Il adorait son monde et ses multiples aspects , ses petits matins chantants à l’aurore, son soleil ardent qui réchauffait les vieillards assis devant leurs portes et les faisait sourire d'aise , ses pluies drues et rafraichissantes qui chassaient des cœurs les ténèbres pour y loger les graines de l’espoir et les y faire croître. Cassiopée et sa lune bleue à l’infini mystère.
Il était scientifique, l'adversité le rendait poète, son âme dilatée par toute la beauté de son monde et depuis huit mois cette harmonie menacée creusait une fêlure dans ces certitudes et lui inspirait un chant de mort qui faisait passer des nuages dans ses yeux et le rendait plus attirant de s'habiller de douleur. Il ne supportait pas la magie et ses approximations, ils ne supportait pas cette soi disant science fondée sur des illusions La preuve, cette boule de mana n’avait touché que ceux qui y croyait, cette explosion n’était qu’un artifice qui avait donné l’impression de le pulvériser alors qu’il était toujours là, bien entier sous l’épaisse fumée créée pour les esprits crédules.

Ses yeux bleus fixaient la sorcière, de son regard rendu captivant par l’étrange tache jaune à l’iris droit, tache où se perdaient quelquefois les filles qui voulaient bien y voir le symbole d’une faille qu’elles auraient aimé combler. Il avait trente ans, sa vie n’avait été qu’une suite de facilités, tout lui avait réussi, et voici qu’il se trouvait confronté à la plus grande des responsabilités. Dans son arrogance, il n’éprouvait nulle crainte, la science était l'unique alternative, la seule certitude dans un monde mouvant qui s’effritait sous la menace venue du Voile.

Il se reprit et détourna les yeux, Pandora ne valait guère l’attention qu’il venait de lui accorder, une illusionniste plus ou moins douée qui s’accrochait à ses rêves et y ferait sombrer Cassiopée.

- Vous me direz que c’est avec des tours comme celui-ci que vous vaincrez cette menace ! Ne la croyez pas, ne la suivez pas, la magie n’est qu'illusion, tout ce dont ils s’enorgueillissent ne fonctionne que sur les faibles d’esprits. Qui a déterminé avec certitude la composition du Nanovirus ? Qui étudie ses effets ? Quels sont ceux qui sans relâche au fonds de leurs laboratoires manient les éprouvette, les tubes à essais, pour y trouver le remède. Qu’a fait la magie pour parer cette menace ?

Sa voix s'était chargée de toutes les plaies qu'il venait de panser hier encore au chevet des malades. Le sang suintait des pores de leur peau, les muscles fléchissaient sous d'invisibles aiguillons, et tout ceci n'était rien comparé à leurs cris de damnés, à leurs regards hantés, à leurs divagations grotesques et effrayantes.

Et vous voudriez nous croire assez bêtes pour confier nos vie, notre avenir et celui de la planète à une bande de fous marmonnant des incantations, gauchissant les esprits sous le poids de leur imbécilité. Trêve de balivernes. Personne ne peut croire et se suspendre à pareilles fadaises.
La menace qui plane sur Isis trouvera son aboutissement dans exactement 14 jours alors nous les Apothémistes, au lieu de s’ébaudir en tours de magie, travaillons sans relâche pour épargner à notre système cette implosion. Quand nos ordinateurs crachent des chiffres, nous en entrons d’autres, toujours et encore, pour progresser, pour trouver enfin un début de solution.


Ce qu'il taisait maintenant, sous un élan de lyrisme, c'étaient les équations malmenées, aucune donnée ne permettant une projection, aucune certitude n'émanant du fatras de chiffres, même la théorie du chaos encore récente, dont les prolongements venaient de soulever les cœurs des Apothémistes de la conviction de pouvoir expliquer et mettre en carte l'univers.

Et vous vous proposez d’envoyer un troupeau de veaux. Oui de veaux ! Ne regimbez pas sous le poids de la vérité. Vos maîtres mages comme vous dites ne seront que des veaux menés à l'abattoir. Remarquez pour moi ce ne sera pas une grosse perte, leur place est à l’asile et nous avons bien assez à faire avant de nourrir les inutiles.

Le tumulte dans la salle s’était fait intense. Ici et là des bagarres éclataient entre tenants des deux clans, des boules de mana explosaient, se dispersaient, se coagulaient, les paralyseurs de poche faisaient leur œuvre.

La conférence dernier espoir de Cassiopée était sur le point d’échouer. En homme responsable et avisé il fallait en tirer les conclusions pour enfin avancer.

- ASSEZ


Hurla-t-il dans son micro
Le calme se fit brutalement sous l’impact d’une autorité foudroyante.

- Cette idée de conférence était une stupidité, qu'attendre de sorciers bornés qui s’accrochent à leurs traditions au lieu de regarder vers demain. Ce qui nous attend si nous n’agissons pas : la fin de Cassiopée. Voilà le seul accord auquel nous sommes parvenus. Puisque nous ne pouvons avoir de moyens communs, ou devrais je dire puisque seuls les Apothémistes travaillent à trouver un moyen.
Donnons nous rendez vous dans une semaine, d’ici là faisons toutes les expériences possibles, que ce soit sur la guérison de la maladie ou pour éviter l’implosion d’Isis, ou pour capturer ou détruire ces noirs vaisseaux qui font de notre ciel un champ de carnage.


En effet, ces vaisseaux étranges dont les NovTs sillonnaient le ciel apportaient sur leur passage la désolation transformant les plus beaux fleurons industriels et économiques du pays en ruines étranges, où l'acier se teintait de couleurs écœurantes, vert pale, mauves ou roses, où les formes semblaient se courber en d'ondoyantes constructions architecturales, semblant issues d'un songe dément.

Celui qui aura fait le plus d’avancées imposera à l’autre sa vision.


Il se tut épuisé. Ce matin, il avait traversé un square à la sortie de son hôtel. Il revoyait les deux enfants qui se perdaient en rires et jeux, inconscients de la gravité du moment. La fillette de six à sept ans, ses longs cheveux bruns et l’espèce de poupée rose qu’elle tentait de soustraire à la convoitise de son frère, un garçonnet âgé d’une dizaine d’années qui la poursuivait en agitant une épée. C’était pour eux, pour que continuent leurs jeux, pour que leur avenir existe qu’il se battrait ,qu’il imposerait la science pour unique moyen, le seul raisonnable.
Dernière modification par Stanford le 30 mars 2009, 15:41, modifié 1 fois.
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Aetherya
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Re: Un autre côté du voile...

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« Celui qui aura fait le plus d’avancées imposera à l’autre sa vision. »

Des mots plus effaçants que persistants tel était l’effet de cette phrase tombée frêle et silencieuse comme une défunte feuille sur mes pensés fatiguées. Un collier de syllabes, victimes de l’hérésie d’un esprit étriqué. Comment les songes d’un tel homme pouvaient-ils susurrer une atrocité si exsangue…dénuée de pudeur? Ma raison se perd puis chavire face au poids de plomb d’êtres si légers. Notre monde sombre, tangue et eux se battent. Tourbillonnantes perspectives, vertigineux lendemains tout s’accélère sous le regard noir de notre Histoire. Bientôt leur querelle dévastera bien plus qu’ils ne l’auraient imaginé.

Nos miroirs se ternissent. Je rêve de changer le passé et balayer ces odes pathétiques. La parole du gamin de dix-sept ans que j’étais aurait-elle pu y changer quelque chose? Akamendys… Apothémistes… Deux mots, deux visions, deux figures pour une même lutte, un même combat…

Mon regard toisa celui de Pandora, puis celui du scientifique. Leurs yeux comme incandescents semblèrent me fustiger. Puis la joueuse d’arcanes commença:

« Des illusions dis-tu Trinck? Soit, noie toi dans l’ivresse de tes chiffres! Parfume toi aux effluves de ton foutu uranium! Délecte toi de tes recherches pendant que tes yeux bandés par tes écrans se ferment sur la fatalité du dehors. Vieille folle suis-je? Mais ignorant tu es… Aurais-tu oublié la source première des boucliers qui se font ultimes remparts face aux armées NovTs? Nan, un homme tel que toi n’oublie rien… Les pierres de mana, voilà ce qui assure notre salut! Cependant, nos réserves s’amenuisent au-dedans de cette sphère protectrice, et bientôt il nous faudra trouver d’autres gisements avec tous les risques qui accompagnent ces expéditions… »

Elle avait raison, seuls ces artéfacts rocailleux aux reflets d’améthystes pouvaient se targuer d’être assez stables pour absorber les assauts répétés de nos envahisseurs. Pourtant, il y a une poignée d’années, d’éminents chercheurs tentèrent tant bien que mal de substituer ces roches magiques par le feu de leurs cailloux irradiés… mais en vain. Leur expérience se solda par l’annihilation totale de la Cité-Fhé. Deux cent milles âmes fauchées par nos soins. Malgré tout, ce sacrifice involontaire ne fut pas totalement un échec dans le sens où un vaisse*u amiral NovTs implosa au contact du souffle de la boule de feu créée. En effet, lorsque les canons de nos ennemis s‘écrasèrent sur notre bouclier, celui-ci s’embrasa entrant ainsi dans une folle danse macabre, durant laquelle même l’atmosphère intra bulle, ne put se retenir de bouillir à son tour. La résultante de cette équation fut simple, la naissance d’un astre lumineux miniature suivie de son effondrement gravitationnel. Par chance, la composition chimique et géologique du sol (extrêmement riche en mana) dans cette partie de Cassiopée emprisonna ce phénomène en le maintenant dans ce secteur de la planète et l‘empêchant de croître. Depuis lors, on peut observer une véritable étoile à neutron près de la rivière d’Osiris. Je me demande par ailleurs où en sont les recherches sur ce singulier phénomène, totalement invraisemblable et ne répondant à aucune loi scientifique établie… Tout ce dont j’ai connaissance est le fait que le Grand Conseil Alpha, organe politique central qui édicte et promulgue nos lois, avec à sa tête la reine Célévine, a interdit au lendemain de ce cataclysme l’utilisation de l’uranium en tant qu’arme défensive, à cause de ses trop grandes fluctuations énergétiques. La pierre rouge devait se jouer l’épée de Cassiopée tandis que la pierre violine son bouclier. Mais les deux religions ne pouvaient s’en tenir à ces restrictions. Comment avouer que l’une était l’âme sœur de l’autre? Que séparées elles brillaient alors qu’ensemble elles se sublimaient?

Pour l’heure il est trop tôt… Be*ucoup trop tôt…

« Cependant, je suis totalement en accord avec toi sur un point… Cette mascarade n’a que trop perduré. Nous sorciers… Sourit-elle. … Nous nous retirons de la scène de ce pathétique acte théâtral, si vos pantins mécaniques peuvent résoudre tous les maux de notre système seuls… Et bien ainsi soit-il! » continua Pandora.

Des sirènes hurlèrent au dehors. Une voix métallique exempte d’émotion énonça en tonitruant:

« La colonie sur la Lune Bleue vient d’être détruite, je répète la colonie sur la Lune Bleue vient d’être détruite… »

« L’étau se resserre sur nos vies… Laissons le temps faire son œuvre, il nous dévoilera bientôt qui de vous ou nous triomphera de ton défi… alea jacta est… » conclut-elle.

« Pauvres cons, je vais vous offrir un aller simple pour les Enfers moiiiiiiii hahahaha! » vociféra une silhouette qui se balançait au dessus d’eux, accrochée à la coupole de verre de l’Infinytius.

« BANDE D’ORDUREEEES! » continua la voix plus masculine que féminine. Tous les regards de l’Assemblée étaient braqués vers cette marionnette qui valsait dans le vide comme l’épée de Damoclès. Une vague de panique parcourut l’océan de personnes qui siégeait dans la salle à cet instant.

« Je suis Odin et j’ai fait allégeance à mes nouve*ux maîtres les NovTsssss! De ce fait, je vais vous envoyer tous pourirrrrrr six pieds sous terreee mouhahaha!! »

Au même moment, il sortit de dessous son mant*u de velours noir, un objet qui s’apparentait à une télécommande. Il apposa ensuite son index sur l’écran bleu de celle-ci.

« Adieu raclures… »

Des ondes soniques (SW, sonic waves), de plus en plus rapides, de plus en plus puissantes et fougueuses s’échappaient du haut de son corps en déformation. Des pustules plus imposantes encore que des poings refermés jalonnaient désormais l’être livide de cet homme. Ces boules difformes remontaient vers le cerve*u de ce qui leur servait de réceptacle, s’y agglutinant encore et encore, faisant grossir, sous la symphonie d’hurlements, la boite crânienne de cet Odin. Puis, le point de non retour fut franchi. La tête de ce tourmenté éclata en un fracas titanesque, libérant ainsi son contenu gélatineux, visqueux. Dans un premier temps, des litres de son sang se déversèrent en grossière pluie, repeignant les lieux d’une couche pourpre. Ensuite, les globes libérés de leur prison de chair, s’ouvrèrent décachetant ainsi leur sce*ux protecteur, ce qui intensifia d’avantage les vibrations invisibles et tranchantes. Deux de ces sphères allèrent condamner les deux seules sorties présentes, métamorphosant leur petite masse mécanique en insecte de fer qui rappelait étrangement des veuves noires.

La foule au dessous, paniquée, tétanisée ne savait que faire. Certains s’évanouissaient. Moi, je tentais de trouver une échappatoire à cette sinistre situation.

Tout à coup les vitraux du dôme d’Infinytius se fissurèrent, usés par ces échos ultrasoniques. Et des lames de verres débutèrent une chute mortifère. Les mains sans vie d’Odin semblaient applaudir ce spectacle morbide.

C’est alors que Pandora avec l’agilité et la rapidité d’un félin dressa tout autour d’eux un écran protecteur. Les débris aiguisés ricochèrent contre cette barrière magique. Cependant, l’énergie déployée par la joueuse d’arcane était colossale ce qui l’affaiblissait considérablement.

Les deux filles d’Arachné s’agitèrent alors et cachetèrent les issues avec leur file de soie et s’engagèrent ensuite vers la meneuse des Akamendys.

« Hey! Le scientifique! Je crois que c’est à ton tour de jouer » lançai-je à l’égard de Trinck.
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Stanford
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La stupéfaction, en défense somatique à la monstruosité méphistophélique. Le temps suspendu annihile la terreur, puis les cerveaux un instant blanchis aux scories de la peur, tels des engrenages grippés ressassent une seule idée. Déjà l’humanité s’aliène à la peur animale, à l’instinct de survie, devant ce danger non répertorié encore dans la mémoire collective. Toutes les réactions se côtoient, de la paralysie en mesure protectrice à l’évitement, au refus. Il en est qui restent cloués sur place attendant on ne sait quel dénouement, les yeux fixes semblent ne rien voir, se refusent à admettre une réalité aussi improbable, ceux-ci sont muets et immobiles. D'aucuns hurlent, réaction primaire pour obliger l’ennemi au recul, dérisoire fétu de paille agité devant l’ourse en colère. D’autres se précipitent vers les portes, sous la poussée, l’affolement, la pression de la foule, les moins rapides sont rejoints, piétinés, foulés et meurent sous les bottes de leurs congénères. L’homme redevient sauvage. S’arrachent les ongles et s’ensanglantent les mains aux filins aiguisés et nacrés, fils de soie aussi résistants que l’acier qui condamnent les issues. Et la raison n’est plus.

Certains se relèvent, le corps constellé d’étoiles ensanglantées, tout étonnés d’être vivants. L’un a reçu en ignoble collier, un éclat de verre scintillant qui sectionne sa carotide. Cette jeune femme, le visage criblé d’éclats de verres minuscules, en gemmes diaprés d’amarante, offre un visage d’une beauté glaçante confinant au fantasmagorique. D’autres déjà ne sont plus rien la folie les a ravagés dans le déni absolu de l’inconcevable tourmente.

Les masques humains tombent sous l’aiguillon de l’horreur, la pensée n’anime plus le geste, le réflexe pour seul conseiller et comme obsession unique, survivre et se sauver. Dans l’inéluctable enlisement rien ne surnage, seuls quelques bribes d’humains, ici ou là. Mais le salut ne viendra pas de la réflexion cette fois, juste d’une impulsion aiguisée par l’entrainement.

Ils sont une quarantaine de gardes dans leur uniforme chamarré d’argent et de myosotis aux couleurs de Cassiopée. Leur mission était juste figurative, les évènements ont dépassé les officiers. Le mot d’ordre : ne pas bouger au tout début de l’échauffourée entre Magiciens et scientifiques, et maintenant plus rien. La débâcle complète.

Et pourtant…Qu’a-t-il de plus celui-ci que les autres : des réflexes plus affutés, un entrainement plus maitrisé ou une humanité plus prononcée. Peut-être triomphant de l’effarement, une pensée pour son épouse qui attend leur premier enfant dans la confiante certitude de l’avenir. Son nom sera demain en lettres géantes dans tous les hologrammes retraçant l’acte individuel qui transcende le collectif. L’histoire retiendra le geste et lui restera à jamais émerveillé de l’avoir inconsciemment accompli.

L’œil enregistre le mouvement des deux monstres d’acier vers la charismatique Pandora. Un bras se tend, un machinal réglage pour que le laser opère à pleine puissance. Il braque l’arme à deux reprises, à deux reprises le pouce presse la détente, à deux reprises un faisceau laser surgit d’une gueule d’acier et trouve miraculeusement sa cible dans la cohue. Et deux aranéides touchées au cœur s’effacent et virevoltent pour redevenir ce qu’elles n’auraient jamais du cesser d’être, billes d’acier inoffensives et sans vie. Au même moment toutes les autres sphères en suspension dans l’air s’escamotent comme lassées.

Et enfin la trame du temps ravaudée par cet acte, chacun enfin retrouve sa fonction. Les systèmes de sécurité de nouveau se mettent en œuvre. Un deuxième dôme argenté succède au premier, les débris de verre sont balayés dans les airs par une soufflerie gigantesque. Pandora devenue blême sous l’effort qu’elle fournissait peut relâcher la pression. La magie laisse la place à la science et nul n’y décèle l’allégorie. Campés chacun sur leur positions Akamendys et Apothémistes rejettent les faits au profit de leurs croyances.

Alors les survivants se comptent, honteux et coupables et le dôme argenté éclaire leur visage de tragique beauté. Ils n’oublieront plus jamais que le danger altère les êtres humains en animaux. Le hall repeint en pourpre gardera définitivement ce pigment, comme une lacération de leurs mémoires, un pincement de leurs esprits. Le garde encore tout ému de son récent geste, se rapproche de Pandora et cueillant au passage une des roses miraculée des nombreux vases qui égayaient les pupitres de la conférence, la tend vers la Belle. Sauver une vie oblige à jamais le sauveteur.

Tenez en souvenir de moi.

Offrande de soumission, d’adoration mais aussi supplique pour que jamais plus ne se reproduise l’impensable. La rose est acceptée, la supplique n’est pas entendue. Et quand Pandora s’en saisit, de rouge elle devient grise comme pour prévenir que tout espoir s’il n’est mort, parait bien compromis. Au même instant sur Cassiopée toutes les roses deviennent grises. L’histoire retiendra ce phénomène étrange et anodin, pour oublier l’inexplicable.
Dans le calme revenu, au milieu des équipes de secours qui s’affairent, la conférence se rompt, Arthémistes et Arkamendys scellés dans leurs destins irrévocablement séparés.

Ils retournent, qui dans leurs labos, qui dans leurs sanctuaires, sans se douter qu’ainsi, ils vont prolonger l’agonie de l’humanité pendant des années.

Le plus grand laboratoire de Cassiopée, son immaculée blancheur, ses milliers de chercheurs éprouvés par de longues nuits sans sommeil. Et la date fatidique se rapproche : 14 jours avant que n’implose Isis. Un décompte cruel en ritournelle amère et dramatique. Immanquablement les répercussions anéantiront toute forme de vie sur Cassiopée. Alors les thèses s’affrontent, les idées se brisent à l’imminence mais il faut continuer, explorer toutes les pistes jusqu’à la dernière seconde, même les plus improbables.
Des centaines à s’arracher les neurones à ce problème épineux, des millions d’heures à endolorir leur cerveaux sur des calculs qui condamnent Cassiopée. Parmi eux un groupe peut être moins endoctriné que les autres, moins conditionné s’intéresse à l’Amalthée, cette étoile à neutron emprisonnée près d’Osiris.

Intuitivement ils savent que la composition du sol a joué un rôle, dans cette neutralisation, cette teneur en mana bien supérieure à la moyenne. La pierre de mana, tous les scientifiques y pensent, l’étudient et l’observent car si les Arkamendys ont l’avantage de savoir l’utiliser, un jour, ils en sont persuadés la science mettra en équation toutes ses qualités et à la maitrise empirique des Magiciens succèdera une utilisation rationnelle basée sur des propriétés, des observations, des faits. Mais pour l’heure ils répètent inlassablement une expérience : reproduire une implosion en saturant l’atmosphère de particules de mana en suspension. Et sans aucun magicien, sans aucune incantation, il semble que le phénomène soit retardé que sous certaines conditions, la stabilité se fasse. Ils n’ont pas d’explications scientifiques alors ils s'acharnent à en trouver mais, rien.


Et Trinck s’exaspère de n’avoir que cette solution. Car inexorablement les jours défilent sans qu’aucune autre ne se révèle, alors ils se résignent face à l’inexplicable après tout les hommes ont bien utilisé le feu avant de le comprendre. Un jour la science percera tous les mystères. Pour l’heure ils vont user de la mana en apprentis sorciers ; il en frissonne et une peur obscure l’étreint à l’idée d’utiliser sans la maîtriser la source de la puissance des magiciens.
A 24 heures de l’implosion faute de mieux, un énorme vaisseau bourré de mana est amené à proximité d'Isis puis détruit, libérant son chargement dans l'air brûlant.

Et dans ces circonstances, mêmes les non-croyants, le cœur étreint d’une prière adressée au hasard ferment les yeux. L’expérience a lieu dans le plus grand secret, seule une partie de la communauté scientifique triée sur le volet y assiste. Depuis le jour de la rose grise, toutes les réunions, tous les rassemblements sont prohibés. Cassiopée la douce est devenue camp retranché, et tous ses habitants prisonniers d’un futur qui se délite.
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Aetherya
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Des chaînes magmatiques délièrent leurs liens d’Isis. L’explosion de mana, plus retentissante que des cris enfériques, déchira le silence figé de l’univers. L’étoile déclinante perdit de sa couleur initiale lorsqu’elle fut effleurée par cet océan évanescent rosé. Du jaune ambré, elle devint bleutée démontrant ainsi le décuplement des vents thermiques qui sévissaient en son sein. La cargaison de mana, accablée par la colossale puissance de l‘astre, fut littéralement liquéfiée, avant d’être comme aspirée par une quelconque force mystique et de détonner. Un ouragan aux couleurs de la roche à l’essence magique naquit à la surface de ce feu marin. Cette tempête enflammée balayait littéralement l’éternelle mer en fusion qui jadis rayonnait dans la galaxie par ses reflets célestes dorés. La lave devenue bleu nuit bouillonnait frénétiquement.

Incessamment, un funeste requiem s’engagerait.


« Filent puis défilent les rimes violines ! » psalmodiai-je.


Éperdu dans le désert d’ambre aux chatoiements vermeils, je toise en silence le soleil ventripotent qui harcèle mes yeux harassés et ma pe*u brûlante. Cette étendue de dunes flamboyantes dérive depuis des millénaires et moi je laisse glisser mes ardents désirs sur ses pentes si félines, effleurant de mes pas voilés ses courbes éphémères. Je m’allonge un instant sur ce lit de sable d’or, doux baiser à mes sens, lorsque je pénètre son corps mobile, me laissant ainsi chavirer aux supplices d’interdites caresses. Sa pe*u fugitive et aride embrase mes membres en d‘inavouables sensations. Bientôt, ma main, timidement esquisse l’ébauche d’une poitrine, d’une chute de reins. Je tremble, mon regard se ferme. D’exquises images couvrent mes songes. Des odeurs orientales viennent exalter mes sens en émois. Une poignée de notes aux pointes ambrées se mêlant savamment aux délicieuses senteurs de la steppe. Je respire ce parfum…son parfum. Elle se tient à mes côtés, je ressens son onirique présence. L‘embrasse. C’est alors que s’ensuit l’étreinte passionnelle, plus vivifiante qu’un élixir de vie, plus sensuelle et douce qu’une aube en fleurs. Nos souffles s’entremêlent, nos corps s’apprivoisent, nos esprits se frôlent…

Et le temps va son chemin.

Orchydéas est le nom de cette héritière Cassiopiènne, fille de sa majesté le roi Tresèd et de son épouse Egarim, ils forment ensemble la famille Triphyéenne, mi-homme mi-éthéré, le désert est leur royaume depuis des milliers de lunes. Puisant la source de leurs pouvoirs dans cette immensité sablée, ils protègent les éventuelles âmes perdues, ou autres pèlerins égarés, de l’infinité de ces montagnes mouvantes. Ils sont en somme, la personnification suprême de cette région désertique.

C’est au détour de l’une de mes mésaventures, que je fus amené à rencontrer pour la première fois, Orchydéas. Son visage mat, couronné par des yeux argentés fit naître en moi un singulier sentiment. Je me souviens de sa robe immaculée qui contrastait avec l’ambre de sa pe*u et l‘ébène de ses cheveux. Elle était arrivée sans que je ne sache d’où ni comment, flottant au-dessus de mon corps alors meurtri par Isis. Son toucher résorba mes plaies tandis que son chant adoucit mon esprit. Une enivrante aura émanait de son être….pur?

« Tu m’as manqué » lui susurrai-je

Elle sourit.

Nous nous enlaçâmes et assis amoureusement nous contemplions paisiblement le paysage, nos pensées vagabondant loin, très loin des derniers évènements qui frappèrent l’Infinytius et de ceux qui déchiraient notre univers… mais si proches d’un tout autre…

Brusquement les brises tièdes, qui sifflotaient, s’estompèrent. Un calme plus serein que la plénitude elle-même, affligea l’océan de dunes qui nous entourait. Nos regards hagards se croisèrent et sans crier gare, le ciel l’instant d’avant azuré, se vêtit alors d’un mante*u pourpre. La température environnante sembla croître et c’est alors que le système d’alerte de Hope City tonitrua au loin:

« L’heure du Sunshine Last Breath a sonné, le bouclier de mana qui recouvre la région n’est plus assez puissant pour garantir notre salut. Je répète, le bouclier de la Région de Hope City n’est plus assez puissant pour assurer notre salut. Des vagues de bombardements cosmiques, composées entre autres de rayons gamma à très haute énergie (GHE) s’apprêtent à nous heurter de plein fouet… Save Our Souls (SOS), que les Dieux aient pitié de nous…Oh puis, bordel et merde de ces détails à la con, cassez-vous tous avant que……….» Les communications furent brouillées par les particules ionisantes agglutinées en suspension tout autour de la barrière protectrice.

Quelques instants après, les soupirs d’Isis ne tardèrent point à exprimer toute leur fougue. Non loin de nous s’écrasa ainsi sa première larme solaire. Un spectacle spectral aussi be*u que destructeur. L’atmosphère d’où chutaient ces fragments mortifères était compressée par la haute densité de ces sanglots, sanglots catalysés par leur rencontre avec notre protection magique. L’air comme embrasé par ces vagues de méthylène, se tordait sous les lacérations thermiques, donnant naissance à des formes plus fantasmagoriques qu’effrayantes. Cercles, trapèzes, quadrilatères brumeux se succédaient encore et encore. Et lorsque leur périple doucement arriva à sa fin, l’impact avec le sol sableux fut à la hauteur de ce funeste ballet. Les dunes effleurées par ce toucher impalpable se cristallisèrent dans de silencieuses souffrances. Figées, elles étaient, pour le reste de l’éternité, dans leur course autrefois effrénée.

Les cieux implosaient et cette pluie de particules s’intensifiait sans cesse. Dans toutes les directions où nos yeux se posèrent la mousson solaire se déversait inlassablement…

Subitement, Orchydéas attrapa mon bras, me plaqua au sol.

« Roh maintenant? On vient à peine de…» murmurai-je.

A la vue de l’expression avec laquelle elle me cingla, je crus comprendre qu’elle avait saisi mon allusion…

La seconde suivante, elle caressa quelques fibrilles de sable, les projetant ensuite devant nous. Un vent tonitruant se leva alors, enveloppant nos êtres et soulevant allégrement une myriade de grains cuivrés assoupis. Cette poussière sans âge s’amoncelait en une sphère de plus en plus opaque… Et là, le temps et l’espace oublièrent leurs notions établies. Confinés dans cette bulle « venterreuse » (de vent et de terre), nous assistions à un phénomène qui nous laissa pantois. En effet, une lame de particules tenta de pourfendre notre sanctuaire d’infortune, en vain. Au lieu de s’affaisser celui-ci étincela, et de mobile il devient statique, métamorphosé en une carapace plus solide que le fer, tout en étant aussi clair que du verre. Nous pouvions admirer ce flot évanescent lécher les parois devenues subtilement opalescentes tout en se targuant d’être exemptés de ses effets annihilateurs. Néanmoins, lentement mais assurément la température devint torride, suffocante tant et si bien qu’à nouve*u les murs de notre refuge furent transfigurés. Attisés par l’énergie pharaonique qui les atomisait, ils se firent l’écho de la Mémoire passée et future de notre Univers. Nous dévoilant des Avenirs incertains, et des Passés malsains, des Instants de silences, bonheurs…

Cependant, les mots sont dérisoires et impuissants pour dépeindre cet évènement, cette impression de Savoir qui se dégageait à l’intérieur de ce lieu unique et singulier, tout n’était que puissantes sensations, images félines. Notre barrière ne répondait plus aux lois métaphysiques écrites, ni même à de quelconque principes magiques. Rien ne peut et ne pourra éluder ce mystère, cette coalition, cette résonance qui se tissa entre nous, Cassiopée et Isis…

Ce premier soubresaut stellaire réduit en cendre un bon quart de la capitale Cassiopienne. Des milliers de vies furent soufflées, carbonisées par ces vents cosmiques. La pe*u de ces malheureux, au contact de ce plasma, fondait, leurs yeux implosaient, et leur châtiment se concluait par la combustion de leur corps tout entier. Les rescapés indemnes pleuraient leurs morts, tandis que d’autres démembrés déambulaient dans les rues post-apocalyptique d’Hope City. Les tours dévastées fumaient encore et des rivières de sang parcouraient les avenues crevassées, se déversant par endroit dans des abysses sans fond.

Les autres régions de notre planète dénombrèrent moins de dégâts, leur bouclier de mana étant en parfait état contrairement au notre, et celles tournant le dos à notre étoile ne présentèrent quant à elles aucune scarification particulière.

Notre monde est divisé en plusieurs États, plus ou moins importants mais totalement indépendants des uns des autres, bien que répondant naturellement au gouvernement Impérial de Sa Majesté Célévine. Chacun d’entre eux possédant son propre système défensif pour parer les assauts de nos ennemis et tenter d’enrayer la propagation du virus Blody Queen Diamound. Ce système aussi efficace soit-il, possède son revers de médaille, car séparées, nos forces offensives sont amoindries, et comme nos vieux sages érudits l’enseignent: « Diviser il faut, si mieux régner tu veux ». Ce qui donne un avantage indéniable à ces extracassiopéens.

Pour vous donner une image de notre situation, vue de l’espace notre tendre Cassiopée doit ressembler à un immense rocher ovale, boursouflé par endroit par des semi coquilles violines, le tout saupoudré par des essaims de vaisse*ux coloniaux Novastynity’s et avec en jolie toile de fond, un astre déclinant et désormais bleuté.

Lorsque enfin nous sortîmes, de notre boule salvatrice, nous tombâmes des nues. Le royaume d’Orchydéas était à demi vitrifié. Du désert que je connaissais, il ne subsistait que quelques bribes…

Des fragments de dunes reprenaient déjà leur course. Celles-ci pansaient ainsi sommairement leurs plaies encore suintantes, en recouvrant les monts cristallins qui jonchaient leur paysage griffé...
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Stanford
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Re: Un autre côté du voile...

Message par Stanford »

Cela ne devait pas être, cela ne pouvait être : Isis avait commencé d’imploser, et notre monde mourait. Les fils du futur désagrégés hurlaient cette morsure béante, forgée par cette catastrophe qu’aucune science, aucune magie ne saurait conjurer. Et pourtant, et pourtant, moi Orchydéas ne pouvait m’y soumettre, j’en étais sûre il y avait une autre trame, un autre canevas et nous en ignorions encore les augures.

- Je retourne sur Hope City, je dois évaluer moi-même l’ampleur…

Les derniers mots s’étouffèrent dans notre baiser. Déchirure, une habitude déjà, notre histoire ressemblait à un faisceau d’instants juxtaposés volés à nos obligations, à notre quotidien. Il en était ainsi depuis cette rencontre dans les sables de mon royaume.

Il gisait inanimé, lacéré et dévoré par les ardentes caresses d’Isis la traître, dans ce désert dont il ignorait les dangers. La déshydratation avancée avait fait craindre pour sa vie. Mais la force qui m’avait permis de le trouver, m’avait aussi poussée à le guérir, au-delà de tout espoir. Sans cesse j’humectais ses lèvres de la rosée de mes doigts nacrés, je posais ma main fraîche sur son front brûlant, je répondais à ses délires pour l’ancrer à mes paroles. Et un jour la fièvre avait cédé, les boursouflures défigurant son visage s’étaient peu à peu estompées. Lui étaient resté de cette aventure, une pâleur encore plus prononcée, une blondeur confinant à l’opalescence et pendant sa convalescence notre amour avait cru, plantant ses racines dans la vigueur que je lui rendais. Les traits émaciés, la barbe bleuissant son visage lui donnaient l’allure de ces pirates de l’espace dont les exploits avaient défrayé la chronique avant que les NovTs ne les réduisent à des contes pour enfants sages.


Je ne me retournai pas, je savais le revoir.

C’est auprès des miens, de mes parents, de mon peuple que je me rendrais utile. Chance ou hasard nos VIP (véhicules individuels de proximité) fonctionnaient encore. Semblant voler au-dessus des dunes malmenées, je rejoignis en un instant le palais de mes parents.

Son aspect présentait une brillance inhabituelle. Le croissant de lune oblique de sable durci qui en symbolisait l’emplacement offrait une couleur verdâtre irisée qui lui conférait un aspect démoniaque sous le ciel bleu sombre que ne perçait qu’une infime clarté sépulcrale. Je frissonnais sous l’impact du froid que mes sens engourdis par trop d’impressions n’avaient pas encore perçu. Les convulsions de la mort se feraient-ils sous ce ciel à l’effarante et inhumaine torture ? Il n’y avait plus de beauté, il n’y avait plus de soleil ; subitement, ce combat contre les NoVTs devenait vain puisque notre monde était mort déjà.

Les nuages de sable que le vent effleuraient lascivement paraissaient eux même signer la fin. Leur effleurement se faisait aiguillon de douleur tandis que mon esprit enfiévré cherchait avidement un signe, une résurgence de notre monde, qui me ferait le reconnaître.

L’oasis non loin du palais. Quel besoin de me fouailler le cœur m’y conduisit ? L’eau avait disparu, au lieu de son miroitement scintillant se tenait une étendue morne et grise vitrifiée aussi, autour de laquelle les arbres morts tordaient leurs branches effeuillées en une ultime oraison désespérante. Et les corps jonchant le sol formaient un tableau infâme et grandiose, enfants, femmes et hommes, mon peuple défiguré sous cette lumière étrange qui teintait les corps en noir et le sang en vert. J’avais peur et tous mes gênes se révoltaient face à cette étrange sensation.


Nous les héros, les semi Dieux avions regardé croître ce monde, avions assisté avec un émerveillement quasi maternel à l’essor de l’intelligence, à l’évolution de ces jeunes êtres. Et de génération en génération, le flambeau fut transmis : la famille Triphéenne était le gardien de cette civilisation, les pouvoirs que possédaient mes parents dépassaient de loin le simple contrôle de la magie engendrée par la mana. Nous étions la magie, elle coulait dans nos veines, nous pensions magie, elle se nourrissait de nous comme nous d’elle, et ce privilège s’acquérait à un prix insoutenable.

C’est l’héritage que devaient me laisser mes parents le temps venu, et cet héritage… Mais pour l’heure toutes ces certitudes se disloquaient face à la brutale réalité. Quel pourrait être mon rôle quand la civilisation dont je serais gardienne s’exterminait à l’incompréhensible? Et tout le savoir de mes ancêtres n’était-il donc rien qu’il ne puisse contrer les abominables Novts?

L’appréhension guida mes pas au nord de l’oasis vers le Palais Triphéen dont le croissant luisant de sinistres présages me fit frissonner.
Sous la voute formée par son arc, le sable aussi était noir, et dans mon cerveau des araignées tissaient le fil déprimant de mes lugubres pensées, tandis que les portes invisibles gardées par notre magie s’ouvraient pour moi.

Immédiatement l’air libéra mon esprit, la luminosité devint plus naturelle tandis que je descendais les milles marches de marbre blanc m’escortant au cœur de notre palais enfoui sous les dunes. Je respirais, je retrouvais ici les couleurs naturelles de la vie, du futur et soudain l’espoir renaquit.

Dans la grande salle d’apparat, marbre rose et bleuté, fontaines aux cristallines chutes, or et argent ciselés, je fendis le flot des survivants agglutinés. Déjà s’organisait la survie au sein de ce palais souterrain qui nous avait permis de nous perpétuer au travers d’ères et de crises révolues. Je rejoignis les appartement privés et mes parents étaient là, enfin. La haute stature de mon père ce colosse roux au regard perçant me rassura, la fine silhouette de ma mère m’émut, leurs regards empreints de la gravité du moment évitèrent un instant le mien . Précipice fangeux, mon cœur se martela à ce soupçon : ils me cachaient quelque chose.

- Ce soir nous recevons une visiteuse importante, revêts ta plus belle robe d’apparat.

La lourde robe de cérémonie de Triphème, son drapé qui me rend gauche, ces fils de soie rouge et safran entremêlés en broderies somptueuses m’alourdissent à l’avance et par dessus tout le diadème en croissant que je peine à supporter plus d’une heure sans une migraine atroce qui me vrille les tympans.

- Qui est elle ?


Pandora, la magicienne, elle nous a contactés, elle peut nous aider dans la lutte contre les NovTs.

Pandora … Depuis quand nous avions besoin d’une humaine même magicienne pour éradiquer les menaces ; Les temps changeaient, d’infimes détails se pressaient à moi pour entrouvrir un univers dont les signes incompréhensibles me paraissaient autant de pièges. Et toujours cette sensation qu’on me cachait un élément important.

Le soir venu, la salle de réception brillait de mille éclats pour accueillir Pandora et sa suite. Moi je me tenais à la place désignée par l’étiquette, dans l’ombre de mes parents, à deux pas.
Quand le cortège entra, subitement, sans aucune raison, je me pris à la haïr , la féline, la souple, la charismatique magicienne, si intensément que je me fis peur. Comme aimantés tous les regards étaient tournés vers elle et je reconnus Enzo dans sa suite, il m’adressa un petit signe de connivence mais immédiatement son regard s’esquiva, happé dans le sillage de l’envouteuse. Et la griffe de la jalousie se planta dans mon cœur glacé de cette étreinte inconnue.

Le spectacle se déroula sous mes yeux indécis, les mots ne furent qu’apparences.
Puis l’issue ignorée de moi seule. J’aurais du la pressentir, j’aurais du prévoir, j’aurais du …, mais mon cœur figé ne savait plus déceler les indices et tandis que se déroulait la partie qui devait décider de ma vie, moi je ne voyais qu’Enzo et les regards qu’ils me dérobait pour les offrir à Pandora.

Les yeux de ma mère se pressaient contre les miens pour m’adresser un message impératif et moi je n’ai rien entendu.

- Vous êtes des magiciens si complets que vous seuls pouvez effectuer cela.

Ils avaient l’air si sereins comment aurais-je pu deviner ?

- Hope City, si la ville cède c’est Cassiopée qui meurt, tous nos savants, tous nos magiciens, tout le pouvoir y est regroupé.

Alors ils l’ont fait, ils ont décidé de recharger le bouclier de mana qui protégeait Hope City en énergie afin que celle-ci fût sauvée.


Et moi je n’avais encore rien compris.

Ils ont exigé ma présence pour le rituel. Pandora était là aussi, c’était une cérémonie simple dont toutes les étapes étaient connues. De nombreuses fois ce transfert d’énergie s’était accompli dans le passé. La pièce était exiguë pour nous quatre, d’ordinaire seuls les servants s’y trouvaient. Ils m’ont embrassée en souriant, je n’ai pas vu les larmes perler aux yeux de ma mère ; ils se sont allongés sur le somptueux lit aux soieries d’or et d’argent ; leurs mains se sont jointes, leurs regards unis ; j’ai vu l’énergie se matérialiser en volutes de flots mauves qui montaient vers les cieux.
Leurs visages s’émaciaient , leurs respirations se saccadaient au fil des secondes, des minutes qui s’écoulaient. Le rituel touchait à son terme quand j’ai ressenti une secousse, une saccade. Mon esprit a tenté de joindre le leur, je me trouvais au milieu d’un flux d’énergie dont la couleur m’étourdissait, le flot ne se tarissait pas au contraire, il semblait aspiré par une force étrange, puissante et animale qui en captait l’essence. Je me suis hasardée à suivre le courant mais un choc puissant en retour m’a heurtée et j’ai réintégré mon corps en hurlant de douleur. Sur le lit, les formes s’estompaient et j’ai entendu leurs âmes s’éteindre à l’instant où l’énergie se tarissait.

Toutes griffes dehors, me suis jetée sur Pandora qui paraissait aussi hébétée que moi.

-Un accident un accident imprévisible balbutia-t-elle en me serrant contre elle. Ce rituel a échoué pour une raison inconnue ; ils ne devaient pas mourir je t’assure.

Toute explication était inutile, il fallait me rendre à l’inévitable. Le bouclier était rechargé, Hope City protégée mais moi il ne me restait rien, ils étaient partis sans me laisser la connaissance. Ils s’étaient sacrifiés et avaient jeté mon avenir dans la balance.

J’ai pleuré de les haïr dans leur mort et plus encore quand j’ai compris qui avait hérité de leur puissance.

Je suis une reine sans royaume, une magicienne sans pouvoir, une gardienne sans trésor. Je suis une fille déshéritée, une amante trahie, je suis la dernière de ma race, je ne suis plus.

Ce soir je revêtirai les sceptres d’un pouvoir dissous pour annoncer à mon peuple la mort de mes parents, la fin de notre lignée, la mort de ce royaume.
Boostée par Dark-Angel et Spatouille. Comme promis ma flotte arbore leurs drapeaux.
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Kaenphys
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Re: Un autre côté du voile...

Message par Kaenphys »

Fières, décadents, énigmatiques.

Les tons sombres des cieux reflètent l'amertume de l'instant. Moment indélicat feintant la joie d'un espoir retrouvé. Deux vies fauchées pour une ville sauvée. Addition clinquante, trop épicée, tronquée en somme.

Le désert cristallisé, plus scintillant que les étoiles, bruisse lentement sous les coups de la bise. Instrument surprenant par ses notes mélancoliques qui témoignent de la tragédie masquée.

Partout sur Hope City la joie exaltait, partout sauf dans le cœur de l’orpheline au destin brisé.


Enzo à demi nu se tenait près de sa Majesté Pandora dont les yeux étaient alors irrigués d’une singulière énergie. Elle s’avança lentement, faisant résonner chacun de ses pas sur le sol de marbre de la chambre qui lui était réservée au Palais Triphyen.

Son regard enjôleur plongea dans celui du jeune Homme. Alchimie… mystique ? Entre ces deux oiseaux, les gestes deviennent lents, les mots futiles, les caresses et les corps veulent s'embraser. Les cœurs s’accélèrent.

Boum…

Boum…boum…

Battements hautement frénétiques.

Le parfum des corps s’entremêlent, l’atmosphère s’électrise, les bouches s’approchent… enfin…

« Nonnnnnnnnnnnnnnn ! »

Un flash comme un violent coup de poignard, assène notre héros. L’image de sa belle, sa tendre, souffrant. Un torrent de récents souvenirs déferle en son esprit, irradiant sa conscience de scènes troublantes dont la fraicheur travestie l’écœure irrémédiablement.

« Qu’est-ce que tu as fait ?
hurle-t-il

Comment… ? Non, c’est impossible… »

Comme aveuglé par ces révélations déliées, il semble totalement désorienté, abattu.

Sa majesté elle, de prime abord surprise, esquisse ensuite un sourire.

« Non, non… Noooooooooooooooooon ! Pourquoi ? »

« Trésor, ici-bas certaines actions se doivent d’être exécutées pour le bien de tous, qu’importe les conséquences aussi aiguises soient-elles… »

« Sale putain… ! »

Elle se mord les lèvres.

« Ces sacrifices brilleront pour l’éternité, dans nos cœurs, nos livres… »


« Tu les as…tués… »

Le sang d’Enzo commence à bouillir frénétiquement.

« …Tu es assez grand pour comprendre que les promesses sont comme les rêves, douces à entendre mais elles ne peuvent s’ancrer dans la réalité… »

Discours de sourds.

Le corps du jeune Homme se cambra brutalement, se soulevant du sol. Il transpirait, son souffle haletant traduisait une douleur atroce.

Petit à petit, la luminosité ambiante s’accroit, l’atmosphère devient brulante. Il s’élève encore. Des tourbillons commencent à se former et à croître de façon exponentielle, ils balayent désormais l’immense chambre de Pandora, happant de la rage qui les animent tapisseries, reliques, bijoux et autres boiseries antiques.
Prise d’une poussée d’angoisse la Féline Aristocrate saisie sa dague d’émeraude, s’approche au plus près d’Enzo.

Le temps semble compressé, et ne suivre aucune règle.

Ses longs cheveux nuit fouettent l’air de braise. La rage scarifie son visage, son regard devient volcanique. Elle psalmodie une incantation et la lame verte s’illumine puis commence à s’abattre vers sa proie. Son bras tremble comme retenu par une force invisible. Elle hurle. Mais l’arme continue sa course, semblant faire fondre une barrière invisible, de la vapeur couleur de jade s’amoncèle autour de ce bourreau lapidaire.

Les tornades crachent désormais de la foudre.

Enfin, sous un ultime effort, les crocs acérés du chasseur rencontre la chair fraiche du gibier. Le transperçant de part en part en plein cœur, le sang fulmine à flot. Pandora lâche prise, propulsée violemment contre un mur qui s’effrite sous le choc.

L’orage s’amoncèle en un unique point.

Le corps désormais nu d’Enzo, toujours en lévitation, baigne dans son sang portant en étendard ce poignard. Le vacarme est ahurissant, prodigieux dans cette pièce du palais. Quand tout à coup, la densité électrique trop intense ne peut plus être contenue et exulte dans un concerto foudroyant, explosant tout sur son passage, via des vagues magmatiques sonores.

Toute l’aile de ce palais s’évapore, s’envole, et se fige en débris suspendus à différentes hauteurs.

Après la tempête vient le calme.

Une aura stellaire virevolte au-dessus de notre héros mortellement blessé. Isis l’âme de notre étoile, déesse primordiale en Cassiopée s’approche lentement, vêtue de lumière, seule un collier au pendentif à la pierre bleue nuit tranche avec son apparat. Pandora, assommée ne peut désormais qu’être actrice passive de cet acte.

« Il est trop tôt pour que tu rejoignes l’autre côté du voile. » lui murmure-t-elle tout en apposant ses mains d’éther au-dessus de sa béante blessure.

Ma bouche ensanglantée ne peut prononcer aucun mot. Je ressens sa chaleur chatoyante parcourir mon être en même temps que ces spasmes mortifères qui m’attirent vers la fin.

« Révèle-toi maintenant, souviens-toi de l’instant de communion que nous avons eu, il y a quelques heures dans cette bulle protectrice. Arrache-toi à ces croyances que l’on t’a enraciné au plus profond de ton âme. Magie, technologie, tout ça n’est rien un destin plus grandiose, des étapes plus vibrantes encore t’attendent. Cependant, tu dois te révéler, car tu le sais Enzo n’est qu’un nom d’emprunt, une forme transitoire qui n’attendait que ce sombre jour pour renaître…Le jour de la Rose grise et du Sunshine Last Breath marque ta renaissance…

Aetherys, amunae, mortypherus onirium !
» Invoqua-t-elle

« Kaenphys revient sur ce monde ! »

Le corps meurtri s’illumine, bercé d’une aura vivifiante, elle nettoie les plaies, purge l’âme. La dague chasseresse disparait. Enzo s’efface pour laisser place à Kaenphys, demi-dieu Cassiopéen.

Cependant, malgré son état Pandora ne pouvait se résoudre à gire comme flaque et dans un soubresaut désespéré, elle rassembla toute l’énergie qui lui restait et sauta plus rapidement que la lumière au cou de la déesse, lui arrachant son collier divin, avant de se fondre dans les ombres de la magie.

Isis ne put réagir.

« Kaenphys, mon fils, nous moi et t… confiance… »

Mais sans son bijou elle ne pouvait plus concentrer ses pouvoirs et s’évanouie en une myriade de petites pépites d’étoiles.

Tandis que de l’autre côté…des décombres…Orchydéas l’orpheline venait d’assistait à cette scène.

Elle comme de nombreuses autres personnes légèrement blessées, et attirées auparavant par le concert qui martelait la chambre Royale.
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