Rencontre [U2]

[Guiche D. Gramon]

Longitude 71.00 et latitude 39.49

Un grand désert. Un bâtiment blanc, seul, qui était presque invisible car le sable était lui aussi de couleur perle. Un vent chaud souffla autour de la chapelle. Il n'était pas violent, il réchauffait les âmes. Une porte massive en bois. De grandes gravures que le sable et le vent on éreintées. Quelques statues au visages effacées. Derrière cette porte aux immenses battants il y avait des bancs. Des bancs en bois rouges, comme si ils avaient bu du sang.

Un son étrange attira le regard vers le centre. Le coulis de l'eau. En voyant une rivière s'écouler ici vous sentez un frisson. Elle sortait du sol parcourait quelques dizaines de mètres puis s'enfonçait de nouveau vers la nappe phréatique.

Ce spectacle ne fut pas la seule surprise. A côté de ce cours d'eau il y avait un saule pleureur. Au vu de ses ramages on en concluait qu'il avait bien vécu plusieurs centaines d'années. Il répandait dans la pièce une ambiance fraiche et magique. On avait du mal à croire qu'on était dans un désert en voyant l'intérieur de cette chapelle.

Adossé à cette improbable preuve de vie il y avait Guiche. Il jouait avec les branches. Il se releva et alla vers un poste de communication posé sur un des banc. Il portait son habituelle chemise blanche à volants, son pantalon bleu et sa cape noire. Il y avait à côté de la radio deux roses dans un vase remplis de cette eau claire qui s'écoulait non loin.

- Ici Guiche. Je vous prie de transmettre à Trustful l'annulation de sa mission. Qu'il rentre sur le champ et se repose. Je vous prie aussi d'arrêter toute surveillance de ce secteur. Il y aura sous peu une navette. Il ne faut ni la détruire ni la suivre.

Un grésillement se fit entendre. Une courte attente avant d'entendre une voix plus veille annoncé

- Nous avons prit en compte vos demandes. Nous devons tout de même avoir un rapport de vos activité au Siège.

Guiche soupira. Les nouvelles n'étaient pas bonnes et personne n'aime entendre ou dire de mauvaise nouvelles. Il joua un instant avec ses boucles blondes. Il relata tout le contenu de sa journée. En motionnant le désastre des commerçants. Mais il omis de parler de Tink. Cette affaire ne concernant que lui.

La communication fut coupée dès que Guiche pu s'assurer du retour de son capitaine. Il était quelque peu énervé de ce gosse de riche qui changeait sans arrêt ses plans. Il ne demanda aucune nouvelle de Tink, car pour lui ce n'était pas important. Il reprit ses fonction à la défense de l'état.

Guiche lui, erra un peu dans la chapelle. Perdu entre ses souvenirs et se qui venait d'arriver. Les murs possédaient quelques gravures et vitraux qui relatait l'ancienne histoire de cette endroit. Avant il y avait une ville bâtie autour de ce lieu. Le saule symbolisait que rien n'était impossible et tous les habitants vivaient heureux, malgré la rudesse du désert.

Puis un jour. Les quelques indice sur ce désastre étaient détruit. Etait-ce Guiche qui l'avait fait? Quels était ses réelles motivations et qu'es-ce que cette endroit était pour lui? Tant de questions dont il avait toutes les réponses. Mais ses réponses évoquaient d'autres questions, et il n'avait pas les réponses.

Un son. Clair et pur. Un petit grelot. Une clochette qui tinte. Ce son fit partir tous les démons qui hantait le jeune noble. Au dessus de la porte il y avait effectivement une petite cloche, qui sonnait en fonction du vent qui entrait dans la chapelle.

Guiche s'était récemment renseigné sur Volcano. Une planète pleine d'uranium. En tant que Mage de la Terre il savait qu'il pourrait résister un minimum au radiation de cette matière. La seule question était jusqu'à quel seuil. Il n'avait jamais eu à faire avec cette substance. Une grande surprise l'attendait.

Le grelot sonna une seconde fois. Au même moment une petite fleur du saule tomba sur la surface de l'eau et fut emportée vers le cœur de Desertica. Cette image resta un moment gravé dans l'esprit de Guiche. Il se sentait un peu comme cette plante, poussé malgré lui vers un avenir inconnu.

[Tink]

La jeune fille écouta le dernier message. Voilà qui changeait la donne, Tink avait tout prévu, sauf cela. Elle cria dans la pièce, laissant les micros murales prendre le relais.

- Ornata ! Stop !

La réponse fut immédiate.

- Oui Mademoiselle ? Je vous écoute.

Inspirer, expirer. Tink essaya de reprendre son calme.

- Ornata, tu ne part plus chercher un invité. Tu part seulement en reconnaissance. Laisse tomber les fioritures et fait-toi faire un bon siège, aménage la cabine comme tu le voudras.

De nouveau ce grésillement du au communications multiples. Le Capitaine s'exécutait. Tink Traversa la pièce, attrapa son uranium taillé. Rien n'était moins certain qu'elle arriverais à le bouger. La pierre avait la largeur d'une paume, et le poids en conséquence. Pourtant elle la souleva, en tremblant, en la serrant contre sa poitrine.

- Et... Ornata... Détruit... la balise !

Elle réussit, en équilibre sur ses fines jambes, à tituber jusqu'à la table ou attendait le micro, relié à la balise qui elle, se trouvait près de son Capitaine. La taille en poire à la particularité d'offrir des arrêtes assez vives. Le micro vola en éclat sous le poids de l'uranium. Il avait finit par réussir à se moquer d'elle. Rien de bon n'attendait le vaisseau qu'elle allait envoyer. Un stupide piège. Vouloir l'entraîner dans un désert d'une autre planète, probablement même pas sur son État ? Quelle grossièreté.

- Ornata. Tu ne crois pas que c'est trop simple ? Soit c'est un piège, soit ce Guiche est vraiment stupide.

- Que ce soit l'un ou l'autre, un tel personnage ne mérite pas votre attention. Vous êtes bien trop précieuse.

Tink laissa la pierre au milieu des débris technologiques et retourna à sa fenêtre. Elle l'ouvrit et laissa la fournaise envahir la salle, entraînant avec elle ses bourrasques de radiations. La robe de mousseline claqua autour de ses jambes fines. Elle retourna vers le lit.

- Survole la zone. Transmet tes observations. Bon vol Ornata.

- Merci Demoiselle Tink.

Le Capitaine mis fin à la communication. La balise était déjà détruite, et le chasseur en construction. La Demoiselle lui offrait ce vaisseau, il en était fière. Il vérifia une dernière fois les moniteurs et se rendit en personne suivre l'assemblage de son engin. L'effervescence d'une fourmilière sévissait autour de la carcasse. Il était impossible de faire travailler plus de drones en même temps. Il serait près dans l'heure.

Ornata supervisa les finitions puis conduisit le chasseur flambant neuf sur le tarmac. Depuis longtemps il n'avait plus piloté lui même, mais là il avait fait faire les installations à sa convenance. Siège plus allongé pour être mieux calé, panneau de commandes mate pour éviter d'être éblouit par les reflets quand le vaisseau adversaire s'embrase... Vaisseau tout à fait ordinaire vu de l'extérieur, fait sur mesures à l'intérieur. C'est avec la joie d'un homme comblé qu'il décolla, tout en douceur. Avant d'entrer dans la haute atmosphère, il dirigea le chasseur en rase motte.

Tink entendis le bruit des moteurs avant de sentir le souffle du vaisseau. Elle se présenta à la fenêtre. A ce moment un chasseur gris, piloté avec habilité, bouclier anti-radiations miroitant, s'immobilisa en face d'elle. Tink salua. En réponse le vaisseau baissa le nez, révérence de son pilote. Puis il décolla à la verticale, disparaissant dans les nuages.

Après son hommage à la Demoiselle, le Capitaine fila droit vers les coordonnées qu'on leurs avait transmises. Le chasseur était docile entre ses mains. Il entra dans l'atmosphère de Désertica sans qu'aucun ennemis n'apparaisse. Survola la cible en restant suffisamment haut pour ne pas générer trop de tourbillons de sable autour de la chapelle. Rien. Après avoir envoyé son rapport, il commença à survoler les environs, brouilleurs activés.

Il entama un élargissement de ses recherches. Il était en train de survoler un État inconnu qui le resterait pour lui. Il regardait l'agencement des bâtiments, en pleine réflexion, quand le par-brise du cockpit lui passa à travers le crâne. Ornata retourna à la masse inerte de l'univers, mélangé à de l'acier et on ne sait quoi d'autre. Les tourelles...

[HRP=]Fin de ce Rp.[/HRP]