Des arrivants...originaires de loin, très loin d'ici.

Tout le role-play qui ne rentre dans aucune autre catégorie

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Empire de Praetorius
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Re: Des arrivants...originaires de loin, très loin d'ici.

Message par Empire de Praetorius »

Lupus secoua la tête, avec une moue presque désespérée...

- Tssss... Tu met en avant le fait que Vertana est civilisée parce qu'elle utilise la magie...mais remarque bien une chose: ici, comme dans l'Empire que tu as connu, la magie n'est qu'une arme. Je sais que tu as été élevée dans un monde en guerre. Mais mon peuple connaît la paix depuis des millénaires, grâce à notre armée qui surveille des frontières très lointaines, et si nécessaire combat.
Un peuple véritablement civilisé ne connaît pas la guerre. Ça, c'est notre point de vue.

Lupus soupira. Selon ce critère, il n'y avait que trop peu de nations qui connaissaient la civilisation. Et il n'était pas si sûr que le sien la connaisse réellement. Après tout, même si le peuple ne voyait jamais de combats, l'Empire menait des guerres à ses frontières, bien que ce soit uniquement pour sa sécurité propre.


- Et, laisses-moi te contredite encore une fois, il y a une beauté dans ces "gros monstres de métal". Rappelles-toi, ma chère belle-nièce, que dans ces immenses machines, il y a un concentré de l'intelligence de l'univers tout entier. Chaque race, chaque civilisation, chaque nation que nous avons rencontré, nous as fournie au moins une nouvelle connaissance. Certaines d'entre elles ont servit à améliorer et équiper sans cesse nos vaisseaux. Rappelles-toi, oui, que derrière ces parois sombres et froides, dont le but est purement militaire, se cachent des milliers d'étincelles du génie humain...et pas seulement humain, d'ailleurs.

Il se retourna vers la baie vitrée, observant la ville-planète du système.


- Mais comme je le disais...c'est un combat idéologique. Allons !

Poussant avec force sur ses jambes, Lupus souleva son immense carcasse.


- Viens. Puisque tu insistes tant, allons visiter le nouveau berceau d'Alwinion... Je pense que les transports ont enfin dû arriver ?

Lupus tourna son regard vers le Père-Amiral, qui acquiesça en hochant la tête.
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Ellianne
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Re: Des arrivants...originaires de loin, très loin d'ici.

Message par Ellianne »

Ellianne porta son regard carmin sur la figure de l'Imperator, bien haut dans les airs. Déjà qu'il était bien plus grand qu'elle en temps normal, quand en plus elle était assise et lui pas, le contraste n'en était que plus frappant... Non pas qu'il trahisse une quelconque infériorité, d'ailleurs. Pas avec cet homme-là, et encore moins avec ces yeux-là.

« La Magie est bien plus qu'une arme, Lupus. Elle est bien plus qu'un simple moyen de combat, au même titre que vos technologies. J'ai vu, chez toi, les bienfaits qu'elle pouvait faire lorsqu'elle était dosée, malgré vos vaisseaux dont tu es si fier ou vos armes de destructions terrible, malgré votre « paix civilisée ». Il en va de même pour les Arcanes. »

La jeune femme sourit doucement en se relevant, avec une grâce et une souplesse voluptueuse qui n'avait rien à voir avec la rustre pousée de son oncle par alliance.

« Tu es immensément content de la somme de connaissance accumulée par ton peuple, et c'est une bonne chose... Qui peut être faite également sur le plan de la Magie. Une autre bonne raison de créer une colonie ici pour apprendre leurs façons de manipuler le flux... L'étude la la Magie est assez semblable à celle de la technologie, en fait... Juste que nous nous ne transformont pas nos terres en... en... ça... »

Elle eu un geste dégoûté de la main vers la planète Galactiqua, que l'on voyait par la baie vitrée. La simple idée de devoir s'y rendre pour toute diplomatie sérieuse lui retournait l'estomac.

« Enfin, c'est idéologique, comme tu dis... Ce qui n'empêche que c'est répugnant... Mais bon, chacun sa vision des choses, comme avec tes considérations sur la paix... Franchement, la guerre a toujours été et restera toujours le plus grand moteur d'avancement... »

Ellianne haussa doucement ses jolies petites épaules, avant d'adresser un sourire éblouissant à l'ancien Empereur.

« Bon, tu n'avais pas parlé d'une visite ? Ils approchent de la planète, maintenant, on devrait arriver un peu près en même temps ! Vous avez de la téléportation dans votre arsenal technologique ou on prend une navette ? »

************************************************************************************************

« Est-ce que tu as la moindre idée de ce qui a pu passer dans la tête de cette maudite gamine !?! »

« Tu es bien irrespectueux envers ta souveraine tu sais, petit frère ? »

« Tu sais ce que tu peux en faire du respect ! Je prenais des vacances ! Après des mois de guerre incessantes et de reconstruction, j'avais enfin réussi à me ménager une pause ! »


L'homme qui avait ainsi parlé arpentait le sol métalique de long en large, de ses grandes enjambées rajeuses, faisant voler sa cape de fourrure dans son sillage, sous le regard indéniablement amusé de son compagnon.

« Cal', voyons. Reconnaît que c'est une bonne idée. »

« Je ne reconnais rien du tout ! As-tu la moindre idée, entre tes bêtises, les siennes et cette fichue rebélion, d'à quand remontaient mes dernières vacances ? »

« Hum... Ben... Non en fait, tient, ça fait loin quand même. »

« Bien plus que ça ! Pendant que môssieur se la coulait douce près de notre soeur et que la demoiselle allait faire joujoux avec sa mère adoptive, y fallait bien que quelqu'un face tourner la boutique ! Sans compter vos voyages à tous les deux ! »

C'était une véritable explosion d'exaspération, ce qui aurait paru étrange à tous ceux qui le connaissaient, ou presque, et les auraient sans doutes grandement perturbés. Pourtant, quand il se retourna vers l'autre occupant de la cabine au terme de cette éruption des plus inhabituelle chez lui, celuic-ci se contenta de sourire doucement.

« Ca aussi ça t'avais manqué, hein, petit frère ? »

« Oh oui, par Chaos... Plus que les vacances, sans doutes... »

Son ton quelque peux radoucit, il ne pu s'empêcher d'éclater de rire en même temps que son interlocuteur. Dans ce genre de situation, il n'avait jamais pu s'en empêcher.

« Tu les auras, tes vacances. »

« Bien sûr, bien sûr... Ca ne vas pas être à moi d'installer cette colonie, ou de coordonner nos nouvelles forces, ou même de diriger les attaques... Noooooon... C'est toi et Elli qui allez le faire, bien suuuuuuuuur... »

« Il y a toujours Julius. »

« Sauf qu'il a aussi et avant tout des troupes à diriger dans la colonie de Lupus, je suppose. Et que donc la majorité du boulot va encore être pour ma pomme. »

« La vie est injuste... »

« Et tu es un horrible profiteur. »

« Hé oui, chacun ses défauts... »

Et sur cette remarque, ils éclatèrent de rire tous les deux. Même s'ils étaient frères, bien des choses les avaient toujours différenciés... Mais tant d'autres les rapprochaient !

« Tu es vraiment en colère ? »

« Oh, ça va, tu sais très bien que je ne peux jamais t'en vouloir, et encore moins à elle d'ailleurs.

Un sourire étira de nouveau son visage rude et sévère, se propageant même à ses yeux bleu? C'était la pure vérité, et ils le savaient tous les deux.

« Heureux de voir que ça n'a pas changé, j'aurais été plutôt mal sinon... »

Tandis qu'ils se souriaient encore, partageant quelque chose de profond, un voyant rouge s'alluma sur la console de communication, placée près de la porte. Celui qui s'était désigné lui-même plusieurs fois comme l'aîné se dirigea rapidement vers elle et appuia sur le bouton approprié.

« Oui ? »

« Seigneur Medar ? »

« Pas Seigneur, mais oui, c'est moi. »

« Désolé. Nous sommes en approche, monsieur. »

« Bien, nous arrivons. »

« Nous avons prévenu le vaisseau du Maréchal, monsieur, il nous attend au sol. »


« Noté. »

« Nous allons également prévenir l'Imperator. »

« Si ça vous fait plaisir... »

Et il relacha le bouton, un grand sourire aux lèvres...
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Empire de Praetorius
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Re: Des arrivants...originaires de loin, très loin d'ici.

Message par Empire de Praetorius »

- Monsieur...?

Lupus se retourna vers le Père-Amiral.

- Message des deux Escadrilles en charge du transport des alwinionnais: apparemment, les officiers Médar et Calarenne vont descendre au sol, pour rejoindre le Maréchal Julius, qui y est déjà.

- Compris...

Lupus se retourna vers Ellianne.

- Puisqu'ils y sont déjà ou sont en approche, on ne va pas se laisser si facilement distancez, hein ?

C'était presque un sourire malicieux de gamin que l'Imperator affichait. Il tourna la tête vers le Père-Amiral.


- Compris.

L'officier du vaisseau appuya sur l'une des touches de son fauteuil, et Lupus et Ellianne disparurent dans un éclat lumineux de la passerelle du vaisseau...


- - - - - - - - - -


Sur Vertana, à l'orée d'une profonde forêt...

Sur la colline, Julius faisait les cent pas, alors que deux soldats clones vêtus de leurs armures noires attendaient patiemment à l'entrée de la petite navette de transport qui les avait conduit là.
Soudain, un éclat blanc se fit à peine deux mètres devant Julius, et quand il disparut, Ellianne et Lupus étaient là. Julius dévoila son sourire le plus charmeur.


- Vous voilà enfin !!

Il se porta jusqu'à sa femme, et l'embrassa tendrement...
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Ellianne
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Re: Des arrivants...originaires de loin, très loin d'ici.

Message par Ellianne »

Ellianne aimait quand Lupus se montrait aussi gamin. Bon, elle aimait généralement quand n'importe qui était infantile, ça lui permettait de l'être avec une relative impunité, mais avec le sérieux Impérator, ce n'était que mieux ! Elle savoura également la sensation de la « téléportation technologique », différente de celle qu'elle connaissait. Mais bien sûr, ce qu'elle apprécia plus que tout, ce fût de revoir son adoré !

« Vous voilà enfin !! »

Avec un grand sourire, elle se blotit dans ses bras dès qu'il fût près d'elle, et lui rendit son baiser, passant de « tendresse » à « passion profonde », sans le moins du monde se soucier des trois compatriotes de son époux qui se trouvaient là.

« Je t'ais manquée tant que ça ? »

« Tu sais bien que oui, mon amour. Et puis c'est toi qui m'embrasse avec tant de vigueur que tu me force à y répondre de même. »

« Moi ? Quelle idée voyons... »

Son innocence était parfaitement feinte, et avait tout les airs de la sincérité parfaite... Mais bien sûr, son époux et l'oncle de celui-ci la connaissaient beaucoup trop bien pour s'y laisser tomber. Tandis que Julius saluait – enfin – son suppérieur, elle laissa son regard parcourir la forêt qui s'étendait à présent devant eux. Son regard, et plus que cela.

« Hum... Joli coin de verdure que tu as choisit là... »

« Selon tes indications, ma douce. »

« Un bon choix quand même... Je peux ressentir le Mana d'ici... »

Tandis qu'elle humait l'air encore une fois, les vaisseaux de transports firent leur apparition dans le ciel au-dessus de leur tête, et une navette sortit bientôt du bâtiment de tête pour se diriger vers eux.

« Mais voici Med' et Cal'... Voyons ce qu'ils en pensent, eux. »

Le Lambda se posa près d'eux, et la porte s'ouvrit, laissant sortir deux hommes, tous les deux de bonne taille, bien qu'ils n'atteignent pas les excès de l'ex-Empereur. Le premier portait ses cheveux blancs coupés courts, surmontant son visage aux traits rudes, mais fiers, comme tanés par les vents du monde autant que par les années. Ses yeux bleu étaient tout aussi sévères. Mobiles, ils semblaient noter tous les détails passant à porté, et ils étaient terribles, en vérité, portant en eux comme une noblesse, une majesté voilée par des brumes impossibles, ne laissant transparaître que l'autorité du commandement.

Il portait un uniforme noir et argent, fournit par les Praetoriens, plus adapté au système de Galactica que sa tenue habituelle, bien plus « archaïque », mais avait conservé sa longue cape de fourrure, ainsi que ses armes blanches, épée et poignard, qui se trouvaient accrochées à sa sa ceinture. Il ne se séparerait pas si facilement de Lirienne, sa fidèle lame, ou du subtil Sila. Il avait également gardé les deux seuls objets de luxe qu'il se permettait jamais de porter : deux bagues passées à sa main droites, l'une cise d'une pierre blanche aux teintes laiteuses de brume tourmentée, l'autre d'un saphir du bleu le plus sombre et profond. Deux symboles, même si ici ils ne symbolisaient sans doutes pas grand chose, au final...

Le deuxième homme avait lui aussi des cheveux blancs, mais bien plus longs, qui pendaient librement dans son dos, et de chaque côté de son visage aux teintes d'opales. Outre cette peau si pâle qu'elle aurait pu être d'ivoir, ses traits étaient aussi bien plus fins que ceux de son compagnons. Ils possédaient pourtant leur propre force, et une noblesse haute quoique mise en retrait pouvait s'y lire. Il en allait de même pour ses yeux, des yeux aussi rouge que ceux de la damoiselle qui les attendaient en compagnie des quatre Praetoriens, deux océans carmins aux reflets changeants, qui semblaient, outre la grandeur voilée, trahire une ironie constante, un défis sardonique aux mondes et à leurs habitants, même si elle aussi possédait un certain voile, écarté pour l'instant tandis qu'il parcourait les lieux de son regard familier... Et ironique.

Lui aussi était vêtu d'un uniforme noir et argent, qui semblait lui aller à merveil, se mariant parfaitement, dans les contrastes, avec le reste de son apparence. Ses mains portaient des gants couleur d'ébène, aillant remplacés les gantelets qui les recouvraient habituellement dans les combats. Tout comme son compagnon, il avait gardé son arme, Salrenk, sa très, très ancienne épée. Il ne portait aucun ornement, pas même une bague comme l'autre, et un fin sourire, portant la même ironie sardonique et un brin cruel dans ses possibilités que ses yeux rouges étira ses lèvres quand ceux-ci se posèrent sur la jeune femme.


« Salut, petite fille. »

« Medar ! »

Des bras de son époux, elle s'élança directement dans celui du nouveau venu, qui ouvrit les siens en grand pour l'y recevoir en une étreinte tourbillonnante. Cela ne faisait pas longtemps qu'il était entré véritablement dans sa vie, cet homme secret et sombre, mais son ombre l'avait bercé longtemps, et il était pour elle quelque chose comme un mélange d'un père et d'un frère, et plus que cela, quelque chose d'indéfinisable.

« Hé bien, toujours aussi démonstrative, hein, gamine ? »

« Chut ! Je suis contente de te voir, c'est tout. »

« Et c'est dans ces cas-là que je me demande pourquoi je me suis donné la peine d'élever cette fichue môme... »

« Oh, Cal', tu sais bien que je t'adore aussi... Je t'adore juste pas pareil ! »

« On va prendre ça pour un compliment. »

Avec un grand sourire, elle alla donner son câlin de bienvenue à l'autre homme, avant de retourner dans les bras de son mari, qui la laissa s'y blotir comme s'il n'avait fait que ça toute sa vie...


« Lupus, Julius. Veuillez nous excuser de notre manque de politesse à votre encontre. »


Il inclina la tête, se pendant que son compagnon se contentait d'un mouvement de la main à l'attention de l'oncle et du neveu, un grand sourire aux lèvres.

« Med' ? Qu'est-ce que tu prépares encore ? »

« Moi ? Préparer quelque chose ? Mais quelle idée, vraiment ! »

Son innocence était beaucoup moins convainquante que celle de la jeune femme, surtout à cause de l'ironie qui pétillait plus fort dans son sourire comme dans son regard.

« Par contre, j'ai une petite surprise pour vous... »
Dernière modification par Ellianne le 18 juin 2010, 13:41, modifié 1 fois.
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Volkmar
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Re: Des arrivants...originaires de loin, très loin d'ici.

Message par Volkmar »

"Bon Dieux d'là d'poussière de truc des foutus chicots d'mes deux!"

En suivit le bruit tonitruant d'une chute brutale dans un corridor de métal, suivit d'une roulade pour le moins mouvementée.
Au point où l'on pouvait se demander si le juron.. plus ou moins affecté... qui l'avait précédée, était en rapport avec la chute, ou non. Il ne fallait pas si longtemps pour tomber que pour sortir ces propos.
On vit alors surgir un homme entièrement vétu de noir, par la porte du lambda.
Pour lui, pas de costume, pas seulement parce qu'il n'en aurait pas voulu, jugeant sa chemise de lin et ses braies de cavalier adaptées à toute situation, mais simplement parce qu'on ne lui en avait pas prévue.
Il portait lui aussi l'épée au côté, et les cheveux aux épaules, noirs de jais.
Mais son visage restait invisible, pour la raison qu'il se tenait le nez à deux mains, en jurant..


"M'suis cassé l'nez, foutu tas d'métal!"

Ses bottes étaient manifestement des bottes de cavaleries, noires, aux ferrures d'argent, comme les boutons de manchette de sa chemise, l'attache de son col, et la boucle simple qu'il portait à l'oreille, que l'on pouvait, par moments, discerner sous la masse de sa chevelure.
Il finit par se lâcher le nez, et s'esseya à loucher dessus..
Se le tâta lentement, avant de décider de conclure que finalement, il n'avait rien. Juste pris un mauvais coup.
Cet homme, c'était Volkmar, prince d'Acheron, dans un autre.. monde. Ici aussi, d'ailleurs, mais ça ne valait rien, ici.
Il avait des traits réguliers, empreints d'une certaine noblesse, quoique pas forcément des plus fins, dans un visage oblong, et étroit. Son teint hâlé par le soleil, tanné au grand air, était celui d'un combattant, mais dessous transparaissait la pâleur qui lui était naturelle, celle des hommes de sa race. Menton affirmé, le front haut, pommettes saillantes.
Le nez droit, fin, plutôt long, surmontant des lèvres pincées, les yeux verts, un brin enfoncés dans les orbites, et les sourcils broussailleux.
Par contre, rasé de près.
Sans être impressionant, loin des dimensions d'un Lupus, et même plus petit que Medar et Cal', il restait d'une taille respectable, avec une certaine largeur d'épaules, sans démesure.
Des mains longues, mais marquées par les combats, entre autre.
A mi chemin peut-être entre la vingtaine et la trentaine.


"Cal', tu m'as sauvé une vie, mais après ça, j'te dois plus rien, hein! Dette réglée!"

Rassemblant un semblant de dignité, il s'épousseta, souffla sur ses mains, pour en chasser la poussière, puis se redressa définitivement.
Timbre de voix pas désagréable, dans les graves sans descendre trop bas. Mais pas un chanteur d'opéra.
Il porta la main à son épée, et écarquilla les yeux, sur Ellianne..


"Alors... ça alors! La gamine, ici?"

Un sourire lui étira les lèvres, et il lui leva un chapeau imaginaire, avec une légère inclinaison du buste.
Sa surprise fut bien plus.. Grande.. Lorsqu'il remarqua Lupus.. IL en resta.. Perplexe, déconcerté, décontenancé.


"Lupus? C'est toi?"

Il faut dire qu'aux dernières nouvelles, le dit Lupus était, pour lui, mort. Une affaire réglée, en quelques sortes, car bien que ce fusse un ami, il avait aussi beaucoup à lui reprocher.
Trop pour ne pas lui en garder rancune.
Il cligna des yeux, et se frotta le menton, déboussolé..


"Alors en fait.. Soit je suis mort.. Soit il va falloir que vous m'expliquiez, pour de bon, cette fois!"

Non pas qu'on ne lui ai rien dit. Mais jusqu'ici, il s'était montré bouché comme un trou, le Volkmar, nonobstant toutes ces.. Particularités auxquelles il avait été exposé. Qu'il n'avait pris jusque là que pour une hallucination, au mieux, ou au pire, de la folie totale.
D'ailleurs, il commençait à se demander si on ne l'avait pas drogué..
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Empire de Praetorius
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Re: Des arrivants...originaires de loin, très loin d'ici.

Message par Empire de Praetorius »

« Lupus, Julius. Veuillez nous excuser de notre manque de politesse à votre encontre. »

Les deux hommes secouèrent la tête, pour montrer que ça n'était pas bien grave -on était forcé de passer outre le protocole, quand Ellianne était dans le coin- et saluèrent d'inclinaisons de la tête les deux alwinionnais.
Au fond de lui-même, Lupus était partagé entre saluer chaudement Médar, qu'il avait autrefois bien connu et qu'il aurait presque volontiers nommé "ami", et frapper Calarenne à grands coups de sabres lasers: celui-là avait trahit autrefois Lupus et certains de ses alliés...juste retour des choses, en un sens, Lupus avait trahit Calarenne et ses alliés par la suite.

La véritable surprise, ce fut l'arrivée de ce satané prince d'Acheron. S'il était presque aussi dangereux qu'Ellianne, sans accompagnateurs, il était d'un autre style. Lupus salua d'une inclinaison du buste Volkmar, et quand il se redressa il affichait un sourire satisfait, qui bien sûr disparut vite au profit du rictus.


- Prince d'Acheron, "vous" me paraissez avoir fait plutôt mauvais voyage, non ?

La malice ne pétillait plus dans les yeux, mais dans la voix, maintenant.

- Si "vous" pouviez juste éviter de répandre du sang sur ce "foutu tas d'métal"... Les robots qui se chargent du nettoyage sont certes destinés à cela, mais ce n'est pas une raison pour leur rajouter du boulot.

Lupus se passa une main sur sa longue barbe...

- Des explications...mais bien sûr...alors, on va faire simple, que tu ne sois pas perdu.

Un autre sourire malicieux se figea un temps sur les fines lèvres, puis Lupus passa les pouces de chacune de ses mains dans sa large ceinture noire.


- Je ne suis pas humain. J'appartiens à une race très proche physiquement, mais qui dispose de certaines facultés, comme une..."évolution", qui une fois faite me permet d'être pour ainsi dire immortel...et encore, je n'appartiens pas tout à fait à cette race, mais passons.
Donc, mon cher Volkmar, tu risque de me traîner encore de très longues années. Je parais avoir la bonne quarantaine d'années ? J'en ai bien plus ! Et j'en ai encore beaucoup à vivre, des années.

Un clin d'œil... Décidément, depuis qu'il connaissait Ellianne, Lupus changeait...

- Donc, tu n'es nullement mort. Rassures-toi. Quant au "tas d'métal", il m'appartient...enfin, il appartient à l'Empire de Praetorius, dont je suis le commandant-en-chef des armées.

Un soudain sourire, très large mais avec une certaine pointe de machiavélisme révélée par les coins retroussés, se fit.

- Donc, vu que tu me paraît être un véritable passager clandestin, je pourrais me permettre de t'arrêter...ainsi que tes complices, comme Cal' et Méd', visiblement...
- Tonton, arrêtes !
- Oh, ça va, ça va...si on ne peut même plus rigoler...pfff...
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Ellianne
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Re: Des arrivants...originaires de loin, très loin d'ici.

Message par Ellianne »

Bien entendu, cela ne rata pas. Cela ne pouvait pas rater, de toute façon. Ellianne était Ellianne, et ne pourrais sans doutes jamais être autre chose, si même elle l'avait jamais voulu, ce qui n'était franchement pas le cas. Déjà qu'elle était obstinée dans ce qu'elle était, maintenant qu'elle contaminait jusqu'à Lupus...

« Vovo ! »

Telle une petite tornade mauve sombre, elle quitta une nouvelle fois les bras de Julius pour aller passer les siens autour du cou de Volkmar et lui poser un baiser sur le joue. Volkmar, ça avait toujours été, lui semblait-elle, comme un oncle pour elle, un oncle un peu étrange mais dans l'ensemble bienveillant. Qui avait eu une histoire avec sa tante Myriade en plus !

« T'es venu aussi ? Mais c'est merveilleux ça ! Tu me manquais... »

Elle sourit doucement tout en s'écartant un peu de lui pour le regarder. Il n'avait que peu changé. Voir pas du tout. Il avait même ses vêtements habituels, contrairement à Cal' et Med'. Ce dernier s'approcha d'ailleurs du Prince tandis que la jeune femme, comme irrésistiblement attirée, plus que le fer par l'amant. retournit encore dans le foyer qu'était pour elle l'étreinte de son époux.

« Le coup du retour de Lupus n'est pas si étonnant, tu sais. Je suis bien mort, moi, tu te rappel ? La mort est le genre de chose que seuls les dignes Humains ne traversent qu'une fois... Et encore, même eux en reviennent plus souvent qu'on ne le croit... »

Oui, il y avait des exemples... De nombreux exemples, même. Mais il ne les mentionna pas, se contentant de sourire, de son fin sourire sardonique, qui semblait toujours narguer et défier le monde entier... Un sourire qu'on voyait peu, jadis, car il allait toujours casqué.

« Mais quant à toi, tu n'es pas encore mort... Quoi que tu ais déjà fleurté avec la faucheuse, toi aussi, si je me souviens bien... Présentement, toutefois, nous t'avons enmener parmi les étoiles, dans le « tas de ferraille » de Lupus, comme tu le dis si bien. Nous sommes sur un autre monde, éloigné physiquement du tient... du notre, mais se trouvant sur le même plan métaphysique... Toutefois je ne vais pas t'ennuyer avec des détails compliqués... »

Lui-même ne semblait nullement déboussolé par le voyage, et, un bref instant, un éclat jaune passa dans ses yeux qui avaient toujours, toujours été rouge. Rouge comme le sang, rouge comme la passion, rouge comme l'éclat de la Flamme... Rouge comme la puissance de mort.

« Disons simplement que nous sommes autrepart. Dans un ensemble de cinq mondes facilement reliables, qui s'ouve devant nous. Ne me dis pas que tu ne trouves pas ça alléchant, mon vieux ? »

Les braises de la cruauté ironique qui n'était jamais bien loin dans son si fin sourire s'avivèrent brièvement sur cette question famillière, et tout ce qu'elle sous-entendait pour ces mondes ainsi livrés à des fléaux comme Volkmar, ou Ellianne... Ou lui. Il pressa le bras de celui qui avait été son ami, bien des années plus tôt déjà.

« Tu pourras toujours fonder une nouvelle Acheron par ici. »

Et de laisser échapper un rire mélodieux, aussitôt accompagné par celui de la damoiselle présente, qui n'avait jamais pu, depuis le temps qu'elle le connaissait, se retenir de rire avec lui, même quand elle l'avait voulu.

« En parlant de nouvelle fondation... »

Calarenne, toujours égal à lui-même, venait de ressortir de la navette où il s'était éclipsé pendant les retrouvailles et les explications fournies à Volkmar par les divers intervenants.

« Ais-je raison de penser que le site convient parfaitement ? »

Il avait lui-même examiné soigneusement le terrain, de son regard qui notait bien des détails, mais il n'avait pas l'acquité de ses compagnons pour certaines choses...

« Vui ! C'est parfait ! »

« Je n'irais pas jusque-là, mais ça me convient tout à fait. »

« Bien. J'ai déjà dit aux transporteurs d'atterir. Il y a visiblement une clairière importante à quelques kilomètres d'ici. Sarissa et les officiers de Lupus se chargeront du débarquement et de l'installation... Pas que nos gens aient besoin de beaucoup d'aide là-dessus, en fait. Après tout, c'est une forêt... »

Les deux autres lui rendirent seulement un sourire, et il se tourna vers le Prince, lui aussi curieux de savoir ce qui allait suivre, même s'il le montrait moins. Il avait trahis Volkmar, jadis, tout comme l'ancien Empereur de Praetorius, mais l'Archeronnais et lui étaient plus ou moins devenu amis dans l'interval, si on pouvait dire ça comme ça.
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"La mort nous sourit à tous, tout ce qu'on peut faire c'est sourire à la mort."
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Grimanthir
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Re: Des arrivants...originaires de loin, très loin d'ici.

Message par Grimanthir »

Arriva un soldat de Lupus , qui tenait dans ses mains un étrange disque , possédant une sorte de grosse gemme d'un bleu turquoise iridescente en son centre .

-Commandant , on a reçu un message par projection holographique , provenant du Venator XV-08 de l'arrière-garde de la Légion .


Sans tarder , il le posa par terre, appuya délicatement sur la gemme et se mit au garde à vous à proximité .
Un champ holographique bleuâtre finit par se matérialiser , après une succession de doux rayons d'une lumière diaprée . Une forme frêle et courbée se découpa sur la brume immatérielle de l'enregistrement . Une forme que tous reconnurent bien vite .
Mince , menu et frêle d'apparence comme à son habitude , Grimanthir était cependant courbé , sans que de lui n'émane son habituel fier maintien , et l'on put bientôt distinguer qu'il était torse nu , un large bandage qui faisait le tour de sa poitrine balafrant sa musculature féline . Son visage , d'habitude si empreint de cette solennelle tristesse qui sied aux rois déchus des peuples mourants , ne parvenait pas tout à fait à masquer une appréhension mêlée d'enthousiasme et de curiosité à l'idée de bientôt revoir de vieilles connaissances . Sa longue chevelure sauvage, lisse et blanche comme la neige lui descendait toujours jusque dans le dos , et couplée à ses oreilles pointues et à la finesse de son visage , lui donnait l'air d'un félin . Malgré tous les fantômes de cicatrices qui hantaient son visage , sa beauté était indéniable .
Des braies bleues bouffantes recouvraient ses jambes et ses pieds .

Une fois l'image nette, le son ne tarda pas . La voix grave de Grimanthir s'éleva de la pierre émettrice de champ , légèrement brouillée tout d'abord, puis claire et nette .


-Lupus , vous tous , je vous salue chaleureusement . Je ne serai pas long , car nous aurons bientôt l'occasion de nous retrouver , en chair et en os .
Rassure-toi , Lupus, je vais mieux . Tes troufions m'ont chaleureusement accueilli à mon réveil, et tous mes hommes par la même occasion ; ils se sont bien occupés de nous et j'avoue que je te volerais bien ton cuistot .

Bon, j'en viens à l'essentiel . Une flotte pirate a eu la désopilante idée d'attaquer l'arrière de ta flotte , dont le détachement (je ne sais pas si c'est bien comme ça que tu appelles ça) dirigé par le vaisseau dans lequel je suis . Mes hommes ont donc décrété qu'ils désiraient voir à l'oeuvre ces nouvelles technologies, et je t'avoue que moi aussi , l'idée m'a séduit . J'ai donc pris le commandement du vaisseau (ne t'inquiète pas , le capitaine est encore en bon état) et du détachement qui le suit pour les poursuivre . Ils se dirigent vers une planète que les techno-guides nomment ... Aquablue ,c'est bien cela ?


A ces mots, l'image , qui s'était juste là adressé à un interlocuteur virtuel située en face d'elle, se retourna , comme pour demander à quelqu'un qui se situait derrière elle la réponse à sa question .


Voilà tout . J'espère que l'on se reverra au plus vite, ô aimables compagnons d'exil . Et je crois qu'il est plus à propos que jamais de ma part de vous souhaiter que les étoiles vous guident !

Le son particulier qui signale la fin d'un message holographique se fit entendre . L'image de Grimanthir sembla vaciller encore un moment dans les airs, souriante , puis elle s'évanouit .


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Le capitaine du Venator XV-08, Merrick Acegold , n'en croyait pas ses yeux . En une cinquantaine d'années de carrière au service du seigneur Lupus, il n'avait jamais vu ça , et il en marmonnait encore dans sa courte barbe grisâtre , depuis sa salle de commandes .
Les passagers que Lupus leur avait ordonné d'embarquer , déjà effrayants de nature (Acegold ne jugeait pas . Il préférait s'en tenir à ce qu'il voyait et se disait qu'il s'agissait de gens différents, qu'il ne les connaissait pas , ni eux ni leur culture , qu'il n'y avait là rien à juger , et que son attitude était à même d'éviter un grand nombre de guerres raciales) , étaient sortis de leurs logements pour prendre , sans violence explicite mais par le poids du nombre, la cabine de commande principale du vaisseau .
Des humanoïdes ,les plus nombreux ,tous beaux à en couper le souffle , qui ressemblaient à des femmes avec leur langage soigné , leur carrure fine et leurs cheveux longs , et aux femmes magnifiques ; d'autres, plus grands , plus forts et encore plus étranges, qui déambulaient torse nus , couverts de tatouages, possédant des tentacules à l'arrière de la tête en guise de chevelure et une peau luisante et sombre ; d'autres encore , moins nombreux, qui ressemblaient à cette race qu'il avait déjà eu à affronter sur il ne savait plus quelle planète, qui ressemblaient plus à des serpents à membres qu'à des humains , et ainsi de suite ...

Puis était arrivé ce seigneur , Grimanthir, qui avait déclaré qu'il prenait le contrôle non seulement du vaisseau , mais en plus de tout le détachement , pour poursuivre une flotte pirate, tout cela pour le simple amusement de ses hommes .
Et voilà que pour parfaire le tout , les pirates prenaient la direction d'Aquablue ! Sans aucun doute, les forces au sol anti-aériennes de l'état qu'ils survoleraient ne manqueraient pas de les descendre . Cela relevait simplement du suicide, et Merrick Acegold, malgré toute sa bravoure, craignait . Non pas pour lui, car après tout sa propre vie ne lui importait pas tant, mais de ne pas revoir sa maison.
Il se trouvait absurde et ridicule de penser à une chose aussi banale alors que sa mort présumée lui ouvrirait ses portes d'ici quelques heures à peine . Il ne pensait même pas à sa femme, cette vieille râleuse qu'il n'aimait plus depuis des années désormais, et avec qui toute discussion se finissait en dispute, malgré toute leur affection réciproque (vestige d'amour) . Il pensait à ce qu'il aimait vraiment, ce qui allait lui manquer dans son sommeil éternel, et il pensait à son foyer .

Pendant que le capitaine marmonnait et philosophait, les innombrables canons du Venator vomirent un océan de flammes sur les vaisseaux ennemis que l'on apercevait au lointain par les baies vitrées, sous les cris d'enthousiasme des hommes de Grimanthir . Un ou deux vaisseaux de l'essaim pirate changèrent de trajectoire en brûlant, puis dans une explosion, prirent le large vers le vide intersidéral, où leurs carcasses et celles de leurs occupants allaient flotter pour l'éternité .

La poursuite dura ainsi plusieurs heures, et les vaisseaux fendaient l'espace à une vitesse vertigineuse malgré leur taille . Bientôt un point bleu se distingua à l'horizon ...


-Seigneur Grimanthir, nous approchons de l'orbite d'Aquablue .


Le techno-guide , en pianotant sur quelques boutons de sa commande, fit apparaître une projection holographique de la face d'Aquablue qu'ils voyaient, puis zooma sur les territoires, Grimanthir le comprit, vers lesquels se dirigeaient les pirates . Bientôt le zoom fit apparaître une grande île sur laquelle des constructions cyclopéennes étaient insolemment dressées vers le ciel , jetées là comme un défi haineux et puéril des hommes à la perfection de la forme ronde de la planète, comme le sont toutes les constructions des hommes, pensa non sans orgueil le seigneur elfe.

-Si nous nous approchons plus, seigneur , nous serons à portée de leurs défenses.

Grimanthir se sentait ,étrangement, déjà familier et en même temps étranger à cette nouvelle forme de guerre .Etranger car d'où il venait, l'on tailladait quelques milliers de soldats à l'aide du fer ou du bois, et l'on se battait pour les terres, pour le droit à la survie. Ici , on anéantissait des millions d'êtres vivants, à l'aide d'un feu insatiable et traître qui dévorerait son maître à la première occasion, pour quelques impulsions électriques entre machines . D'un autre côté, préférer ces anciennes guerres qu'il connaissait bien à ces nouvelles qui lui donnaient le vertige revenait à condamner en quelques mois son peuple à la disparition, à l'oubli .
Cette nouvelle forme de guerre lui était donc également familière parce que cela revenait à une guerre de survie : tuer ou être tué . La loi d'une jungle de fer, d'acier et de feu, où les pertes se comptent en planètes. Nulle indulgence, nul état d'âme, ou la mort . Et , Grimanthir le savait, on ne pouvait imaginer se sacrifier, soi et son peuple, pour épargner serait-ce mille fois plus de vies .
Car Grimanthir savait aussi que n'importe quel être vivant laisserait mourir ou tuerait de sa main dix mille de ses semblables pour sa propre survie .
Toutes les causes ne sont que vent, toutes les conséquences poussière . Il n'y avait, il n'y a et il n'y aura que la guerre . Le temps avait créé de nouvelles technologies, le savoir s'était accumulé, les sciences s'étaient raffinées, développées, et la bestialité des êtres, loin de s'élever à de plus hauts idéaux, s'était enfoncé avec une fureur inouïe dans les abîmes de sa noirceur.
Grimanthir s'extirpa de ses réflexions avec un profond soupir et la conscience aigüe, implacable et cruelle de sa propre bassesse, de leur bassesse à tous. La réalité, concrète, bien présente à ses yeux, et dont toute la cruauté latente restait invisible et inintelligible, l'empêcha de pousser plus avant ses réflexions .
Les pirates étaient en train de se replier vers leur base.
Il s'adressa à un des pilotes .


-Peut-on submerger leurs défenses par notre puissance de feu ?

-Non, seigneur, leurs installations sont prêtes à affronter un assaut de bien plus grande envergure que le nôtre.

-Dans ce cas, nous allons essayer autrement. Vous avez certainement quelque chose pour nous dissimuler à leur vue , non ?

-Humm ... Eh bien , oui, il s'agit d'utiliser un ... brouilleur, il me semble que c'est comme ça que ça s'appelle , seigneur . Mais ça pourrait masquer un vaisseau de petite envergure, pas toute une flotte .

-Eh bien, ordonnez l'abordage d'un de leurs vaisseaux avec un de ces petits-là. Et prévenez les meilleurs des hommes de l'équipage de m'accompagner, moi et quelques uns de mes hommes. Nous allons nous infiltrer parmi eux .



L'homme haussa les sourcils, visiblement surpris et peu convaincu de l'efficacité d'une telle méthode . Cependant il ne répondit pas et transmit l'ordre .

Grimanthir avait agi presque comme dans un rêve . Il lui semblait étrange d'avoir pu ordonner une opération aussi risquée pour sa propre vie et celle de plusieurs autres êtres avec autant de facilité . Peut-être était-ce pour lui, après avoir été submergé par un tel flot de pensées noires, une manière d'expier la culpabilité de son existence tandis que des milliards d'autres êtres étaient morts, mouraient ou allaient mourir par la moisson insatiable de la Guerre, déesse énorme et hideuse à laquelle il avait et allait encore offrir des sacrifices pour sa propre vie . Peut-être se sentait-il moins coupable en se disant que lui aussi risquait la mort, et que cette mort épargnerait sans doute des milliers d'innocents .


Toujours est-il qu'un petit vaisseau d'abordage de classe TIE , chargé d'une balise de brouillage et d'une trentaine de guerriers elfes, races de la mer ou simples humains, fut bientôt largué à grande vitesse vers un vaisseau pirate de l'arrière-garde, ignorant et insouciant du danger .
Peace . By superior firepower .
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Empire de Praetorius
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Re: Des arrivants...originaires de loin, très loin d'ici.

Message par Empire de Praetorius »

Volkmar n'avait pas pu répondre, donc, coupé d'abord par la retransmission du message de Grimanthir...puis par un Lupus qui se mit à pester, faisant soudain les cent pas pour décharger sa colère:

- C'est pas vrai ! Ils pouvaient pas le garder sous sédatif à l'infirmerie, ces andouilles ? Maintenant, Grimanthir va aller me casser mes vaisseaux ! Rah !

Julius fronça les sourcils, et posant une main protectrice sur l'épaule d'Ellianne, il demanda:

- Lupus, qu'est-ce que ça veut dire, enfin ?

L'Imperator se retourna vers les autres:

- Que j'avais prévue moi aussi une surprise. Humpf...

Voyant que les autres ne semblaient guère comprendre, Lupus cessa de bouger, et se laissa lourdement tomber au sol, les fesses dans l'herbe, les jambes bottées en tailleur. Julius l'imita, relâchant son étreinte autour d'Ellianne pour s'asseoir.
D'un air un peu boudeur, presque gamin, Lupus se mit à expliquer, dans un marmonnement à la limite du compréhensible, semblable à un grognement de loup:


- Vosgiens est tombé sur Grimanthir peu après avoir quitté le camp Impérialiste, et un peu avant d'arriver devant les murs d'Etemenorkia.

Pour quiconque n'avait pas connaissance du monde dont parlait Lupus, ces paroles n'auraient rien signifié...mais ceux qui étaient là savaient ce qu'avait fait Lupus, il y avait quelques temps de cela.

- Bref ! Grimanthir venait de combattre...en fait, je ne sais pas qui. Toujours est-il que deux armées gisaient là: celle de Grimanthir, qui mêlait plusieurs races, et une armée d'humains. Qui portaient d'étranges tatouages, que je ne connaissais pas. Je suppose que la nouvelle du siège d'Etemenorkia a attiré des armées qui n'étaient pas d'Orkandia.

Décidément, ce langage devenait de plus en plus compliqué pour les non-initiés. Mais derrière, il y avait toute la tragédie d'un monde lointain.

- Et là, Grimanthir était au sol, entouré de quelques survivants de ses troupes. Je n'ai pas réfléchis: j'ai fais venir un de mes vaisseaux...les paysans du coin ont dû avoir la frousse de leur vie. Déjà inquiets par notre arrivée, les hommes de Grimanthir ont failli s'en prendre à mon vaisseau, pensant que c'était une manifestation démoniaque.

Lupus se dérida un peu à ce souvenir. Désormais, même les hommes de Grimanthir devaient en rire.

- Et...voilà. On les a embarqués, lui et ses hommes. L'un des officiers de Grimanthir m'a expliqué que leur peuple était en transition vers un nouveau domaine, et on na embarqué toute cette populace pour la protéger. C'est tout. Et on a soigné de notre mieux Grimanthir et ses blessés.

Le front se crispa de nouveau, et Lupus jeta encore quelques mots:


- Et maintenant, il met en danger mes équipages ! Sacrée façon de remercier !
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Ellianne
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Inscription : 05 juin 2010, 20:38

Re: Des arrivants...originaires de loin, très loin d'ici.

Message par Ellianne »

Les trois alwinionais avaient assisté à la retransmission de Grimanthir et les explications de Lupus qui avaient suivit. C'était à peine si un mince sourire était né sur les lèvres des deux frères quand l'Elfe était apparu... Ils avaient tous les deux traversés des épreuves difficiles à ses côtés, et sa réaparition ainsi que sa venue en Galactica était une nouvelle qui les réjouissaient. Ellianne, quant à elle, c'était contentée d'aller s'asseoir près de son époux... Enfin, pour être plus exact, pour aller se nicher dans les bras de Julius, assise sur ses genoux. Le tout en silence... Jusqu'à ce que Medar éclate de rire, après un petit moment de silence.

« Ah, Grimanthir ! »

Il riait toujours de son rire qui révélait l'inhumanité de sa personne, plus encore que le cynisme désabusé qui imprénait sa personne. C'était un rire clair et terrible, un rire de dérision pour les mondes et tout ce qu'ils contenaient, ainsi que tout ce qu'il y avait au-delà.

« Et tu es vraiment étonné qu'il ait prit tes vaisseaux ? Voyons, Lupus, tu devrais le connaître mieux que cela depuis le temps... »

L'homme secoua sa tête aux longs cheveux blancs, un sourire étirant toujours ses lèvres pâles. Il se tourna vers Calarenne.

« Bien, en attendant qu'il arrive, nous avons un débarquement à aller voir, non ? Et... Il y a autre chose ici... »

Il s'était arrêter de sourire sur cette dernière phrase, ses sourciles se fronçant au contraire, tandis que les deux mers carmines de son regard étincellaient brillèvement.

« Quelque chose... Voir plus d'une chose... »

De nouveau, il secoua la tête et sourit, avant de revenir à Lupus, qu'il regarda de haut, pour une fois. C'était assez inhabituel pour faire ressortir son ironie coutumière et le faire sourire une fois de plus.

« Allez, ne t'en fais pas trop, Grimanthir n'est plus un enfant, il s'en sortira très bien... Avec un peu d'aide de la part de tes gars. Et en l'attendant, je suis prêt à te parier qu'il y a quelques petites surprises qui nous attendent... »

Il échangea un regard écarlate avec Ellianne, qui laissa à son tour échapper un rire, un rire très humain lui, chantant comme une cascade d'eau claire dans les montagnes, avant de se lever, entraînant ensuite son adoré.

« Des surprises ? »

« Oui, petite fille, des surprises... Bon, on va la voir cette clairière centrale de la nouvelle Alwinion ? »

« Oui ! »

« Moi je te suis, comme toujours... »

« Hé bien en route mauvaise troupe ! Lupus, Volkmar, vous venez ? Ce n'est pas très loin, je crois... »

« Pas très, non. Nous sommes à peu près à l'entrée du futur État de base. »

« Parfait ! »

Et sans plus attendre, il se mit en route, accompagné des deux autres alwinionais, et de Julius, qui suivit tout naturellement sa femme... Non pas que celle-ci lui aurait laissé le moindre choix s'il n'avait pas été d'accord, bien entendu...
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"La mort nous sourit à tous, tout ce qu'on peut faire c'est sourire à la mort."
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