Comment former des officiers ?

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Empire de Praetorius
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Re: Comment former des officiers ?

Message par Empire de Praetorius »

Siana explorait les paroles de son dangereux collègue alwinionais... Les Wraiths étaient loin d'être bêtes, elle le savait. Mais celui-là mettait une certaine...délicatesse dans ses paroles. Une douceur, même, mais dont Siana n'aurait certainement pas parié qu'elle était réelle.

Mais bizarrement, il lui paraissait peu subtil -trop peu pour un Wraith complet. Il semblait penser que les praetoriens n'avaient nulle notion de la guerre, et qu'ils avaient hérités des faiblesses des Altérans...grossières erreurs. Les centres de formations tels que celui de Wildarno n'étaient là que pour enseigner les bases...le véritable apprentissage était l'expérience acquise au combat. Quant à la supériorité technologique et numérique des praetoriens, elle n'avait pas toujours été utilisée...loin de là...et si les revers avaient été nombreux, les victoires n'étaient pas rares -loin de là. Quant aux références aux Ancêtres, elles ne touchaient nullement les praetoriens: seul le nombre avait permis aux wraiths de vaincre, et Lupus n'avait plus visité Atlantis depuis bien longtemps avant que les Lantiens ne découvrent les Wraiths...
Et pour la référence à l'Éminence Grise d'un antique ordre auquel avait adhéré les praetoriens -une infime partie d'entre eux et de leur territoires, en fait-, Isylionis semblait croire que les praetoriens la vénérait, en bloc. La respecter, certes, de par le souvenir de vieilles alliances et ententes...mais respecter n'empêchait pas de critiquer, par exemple.
Tout du long, le grand maréchal avait conservé un sourire indulgent.

Quand il proposa enfin une...collaboration...à la formation des deux alwinionaises, Siana se permit de hausser les sourcils. Un terrain d'entente devait effectivement être possible...

Mais sa dernière déclaration changea la donne violemment. Au fur et à mesure des mots, durant les quelques secondes que durèrent ces deux ultimes phrases, les trois officiers praetoriens de Wildarno ouvrèrent grands les yeux. Siana se leva d'un coup, dévisageant le Wraith avec rage. Seul lui, doté de sa fine ouïe, et Aequinaria, juste à côté de Siana, pouvaient percevoir le grondement qui sortait de sa gorge en même temps qu'elle s'écriait:


- Vous avez amené votre pâture ici ?! N'y touchez pas !!

Si la colère éprouvée déraisonnablement contre Valéria l'autre soir avait été terrible, celle-ci n'était rien à côté ! La grande blonde serrait les poings, les dents serrées.
Toujours dans leurs fauteuils, Aequinaria et Siriag s'étaient redressés, eux aussi soudain très énervés, bien que pas autant que leur supérieure. Aequitia affichait de son côté un froncement de sourcils, ce qui était déjà très expressif chez elle. Quant à Julius, il se mordait les lèvres, assit entre deux chaises qu'il était.


- Ne...ne pourrait-on, plutôt se préoccuper de ce pourquoi nous sommes ici, à sav...
- Tu laisserais ce Wraith "sauvage" dévorer un humain ?! Tu es fou !
- Sia'...
- Silence !!! Tu devrais savoir que la fonction de Maréchal n'est plus seulement militaire, et ce depuis des lustres ! Alors, Julius, ta gueule !! Et c'est un ordre !!

Deux veines palpitaient désormais sur la face de Siana, l'une à la tempe droite, l'autre sur le côté droit du cou.
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Ellianne
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Re: Comment former des officiers ?

Message par Ellianne »

Les analyses hâtives et les préjugés tenaces, tant sur soi-même que sur ses interlocuteurs, était une chose bien dangereuse, surtout pour la nourriture sur pattes. Bien des gens avaient sous-estimé ainsi Isylionis, au fil des années et des siècles qui défilaient comme autant d’étoiles. Bien des gens qui ne lui avaient jamais survécu, à quelques petites exceptions près, qui avaient dû tôt ou tard apprendre leur erreur, souvent à un bien lourd prix. Sa délicatesse était une marque qui ne trompait pas, et sa subtilité était tissée dans une trame bien moins grossière qu’on ne le pensait généralement. Il ne tint nullement compte de l’indulgence du sourire de Siana, car il savait fort bien de quoi il parlait. Il avait affronté les Lantiens, il avait affronté les Praetoriens, et il savait aussi nombre d’autres choses, car le savoir du Phénix, et de ses serviteurs, était vaste et bien conservé.

Ses arguments avaient formés une démonstration très claire de la valeur potentielle de ses propres méthodes, qu’elle l’ait vu ou non. Peut-être que, plus tard, cette arrogante enfant comprendrait ce qu’il en était, ce qu’il en avait été au cours de cette discussion. Quoi qu’elle en pense, nombre de noms fameux étaient sortis des bancs de l’Académie, et, par deux fois, Atlantis avait bel et bien été vaincue. Une parcelle de savoir de plus à ajouter au vaste réservoir qu’il avait rapporté avec lui, une parcelle seulement, car ce savoir était vaste, et varié. La dernière réaction « du » Grand Maréchal, indignée et même rageuse devant sa nonchalante affirmation de son indéniable nature, et de la façon dont il la vivait, la seule véritablement viable, ne fit qu’agrandir un peu plus l’ironie cruelle de son ironique sourire, fin comme une lame.

Par contre, elle inquiétait bien plus les deux alwinionaises en cours de formation, qui regardaient leur Dame avec des yeux de plus en plus inquiets. Ce qui n’était encore rien comparé à leur expression devant l’ultime explosion de Siana, qui coupa violemment Julius, le dépréciant ouvertement et allant jusqu’à l’insulter. De façon légère, mais ça restait une insulte… Si elles aimaient bien « le » Grand Maréchal, elles tenaient encore bien plus à leur souveraine, surtout Valéria, et elles la connaissaient bien, du reste. Ellianne était l’Élue, mais elle était aussi jeune, fantasque, passionnée et folle. Chaotique, imprévisible, attendrissante et attachante. Et, plus que tout, ce qu’elle prenait à cœur, elle le prenait vraiment à cœur. Bon, il n’y avait pas grand-chose dans ce cas, mais malheureusement, son époux en faisait partie, en bonne place.

Et cela, immanquablement, ne rata pas plus cette fois que les autres. En un instant, la jeune femme fût debout, malgré le geste de Julius pour la retenir, venu quelques instants trop tard. Bien que plus petite que la métamorphe, elle la regarda dans les yeux, sans qu’il ne puisse s’en dégager la moindre impression d’une quelconque infériorité. Il était clair que la table formait un élément salutaire pour la séparation des deux jeunes femmes.


« Je ne vous permet pas, Grand Maréchal Elemanquia ! »

Sa voix, si douce et si charmante d’habitude, claquait comme un fouet, ou comme l’éclair sur la pierre. Julius pouvait reconnaître ce ton, et l’aïeul de Siana, l’autre personne à qui aurait pu s’adresser cette injonction, également. C’était la même voix qu’elle avait eu à la Guerre, lors de la Grande Controverse. Qu’elle avait eu en apprenant la mort de son chère « oncle ». Une voix dure et froide, toujours porteuse d’une certaine beauté, mais une beauté glacée.

« Non seulement vous prétendez régenter la souveraineté de l’Alwinion sur ses sujets, alors que nous sommes venus ici sur l’invitation de votre Imperator, sans même user de la moindre diplomatie, mais en nous croyant à vos ordres, mais encore vous insultez directement mon époux, notre Prince Consort, qui tentait seulement de vous raisonner ! »

Malgré les apparences, elle avait reçu une éducation. Des éducations en fait, toutes très bonnes, touchant à la noblesse pour plusieurs d‘entre elles. Et de toutes ces excellentes éducations, elle avait retenu plus que ce qu‘on aurait pu le croire. Tout était une question d’en faire usage… Comme maintenant, par exemple…

« Vous présumez beaucoup de vos droits si vous pensez pouvoir faire cela ! J’exige des excuses au nom de mon Peuple et de la Nation ! Des excuses immédiates et sincères ! Je suis seule habilité à décidé de la vie de mes sujets, et seule également à pouvoir donner des ordres à mon époux lorsqu’il se trouve en ma compagnie, donc en tant que Prince Consort ! »

La colère d’Ellianne ne se manifestait ni par une perte de contrôle ni par des signes physiques évident. Sa façon d’être même suffisait largement à inquiéter ceux qui savaient de quoi il retournait, car sa rage devenait vite… Électrique…

« Si vous voulez nous donner des ordres, alors il faudra nous faire prisonniers, et si vous osez nous tendre pareil traquenard, alors il y aura la guerre, par le Soleil et la Lune ! Je ne sais pas pour qui vous vous prenez, mais prenez garde, car je ne me laisserais pas faire, et je ne laisserais pas mon autorité être bafouée de cette façon ! »

Elle n’appréciait déjà pas Siana avant de commencer, à cause de divers petits éléments, mais cela était la goutte d’eau qui faisait déborder le vase. Oser se mettre en colère, et ce pour si peu, oser parler ainsi à Julius et donner des ordres à Isylionis !

« Vous n’avez aucun droit de décider des libertés des libres ambassadeurs alwinionais sans cela, quelles que fussent les relations que les dits alwinionais désirent entretenir. Je ne tolèrerais en aucun cas que vous touchiez aux libertés de mon Peuple ! »

Insensiblement, elle s’était avancée, jusqu’à la table, le regard brûlant de défis. Qu’elle essaye de faire autre chose que s’excuser, qu’elle essaye seulement : l’électrocuter serait un plaisir qu’elle ne dédaignerait pas le moins du monde. Un grognement inarticulé sortit de sa gorge, totalement hors de propos chez elle. Elle ne grognait jamais sous la colère… Pour mettre en garde les Horchemirs, par contre, c’était totalement une autre histoire. Si Siana choisissait de la défier, les premières victimes de la guerre seraient praetoriennes…

« Suffit, mesdames ! »

La voix, toujours aussi plaisante et porteuse de charisme, avait claquée comme un serpent, sans rien perdre, étrangement, de son ton. Medar ne s’était pas lever, mais il levait les mains en signe d’apaisement pour les deux femmes.

« Un peu de calme, je vous prie. N’oubliez pas que des milliers de vie dépendent de vos querelles. Vous n’êtes ni des ennemies, ni des enfants pouvant se disputer à loisir. »

Il s’adressait d’abord à Ellianne, ensuite à Siana, en référence à sa querelle avec Valéria, deux jours au part avant. Une querelle du même genre avec la petite Élue aurait été autrement plus grave de conséquences que celle-là, peu importe son issue.

« Ellianne, je suis sûr que le Grand Maréchal n’a pas voulu manquer de respect à notre Prince Consort, ou même rogner directement le droit de souveraineté de notre patrie sur ses sujets ou les libertés de ces dits sujets. »

La voix était redevenue profonde, apaisante. Il usait là de son art oratoire pour essayer d’éviter la chute du Phénix en Galactica du fait d’une guerre entre les deux plus importantes instances de la Confrérie : le Chancelier et le duo Haut Conseiller/Princesse.

« Sous le coup de la surprise, elle a laissé parler ses émotions, dont la colère inhérente à sa culture, pour certaines choses. Cela peut nous arriver à tous, il faut lui pardonner. »

La Dame de la Forêt lui jeta un coup d’œil courroucé, parce qu’elle n’avait pas la moindre envie de l’écouter, pas cette fois, vraiment pas cette fois-si. Elle ne voulait que l’éclatement du conflit larvé, pour décharger ses propres émotions sur Siana.

« Grand Maréchal Elemanquia, il vous faut bien comprendre que vous n’avez nul droit de donner de tels ordres à nos compatriotes, et que rabrouer ainsi notre Prince Consort, dans cette situation, est tout à fait malvenu, malgré vos grades respectifs. »

C’était la même chose, mais de façon plus calme, plus raisonnable. Son regard passa sur les Horchemirs, pour leur intimer l’ordre de ne pas bouger pour le moment, mais aussi sur les autres praetoriens, Julius comprit, leur indiquant bien qu’ils étaient tout aussi concernés.

« En ce genre de cas, la clé est la diplomatie. Nous sommes des alliés après tout, et vous avez toutes deux assez d’expérience du pouvoir pour comprendre les risques. Grand Maréchal, votre éclat est difficilement compréhensible pour nous, il faut que vous le compreniez. »

Bon, bien sûr, tout était relatif. Ils pouvaient se douter de quelque chose, avec ce qu’ils savaient de l’Empire, mais fondamentalement, un alwinionais n’aurait soulevé aucune objection.

« Si vous voulez bien vous rasseoir et nous expliquer calmement pour quelles raisons vous voulez retirer à notre ami ici présent son moyen de surtension, et de façon si énergique, nous considérerons vos arguments, et s’ils ne trouvent pas totalement grâce à nos yeux, je suis sûr que nous pourrons trouver un terrain d’entente commun. Mais cela est un dialogue, et non un ordre donné par vous à l’Alwinion. Nous ne sommes pas à vos ordres, et nous ne le serons jamais, dites-le vous bien. »


Il s’était fait plus ferme sur ce dernier point, le posant bien comme base de la discussion. Il était des choses qui n’étaient pas discutables, en aucun cas.

« Voulez-vous bien vous asseoir, vous expliquer et en discuter avec nous. Isylionis, tu es bien d’accord pour discuter, bien entendu ? »

« Bien entendu, bien entendu. Je suis toujours prêt à discuter, moi, si cette Dame peu donner des explications à cela et si telle est la volonté de notre propre Dame. »

« Vous voyez. Alors, Grand Maréchal ? »

Il leva un sourcil en direction de Siana. Ellianne, quant à elle, avait vu sa rage peu à peu étouffée par les paroles de Medar, comme toujours avec lui, bien entendu. Il savait toujours lui faire entendre raison, quand il le voulait, jusqu’à un certain point. Mais elle regardait toujours Siana, la même étincelle résolue et toujours un peu froide dans son regard carmin…
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"La mort nous sourit à tous, tout ce qu'on peut faire c'est sourire à la mort."
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Empire de Praetorius
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Re: Comment former des officiers ?

Message par Empire de Praetorius »

La seule chose qui inquiétait Siana, pour l'heure, c'était le sort de celui dont voulait ce nourrir ce Wraith "sauvage". Cette fille à peine moins âgée qu'elle voulait la guerre ? L'Empire en avait déjà déclarées pour moins que ça ! Mais seulement à des nations disposant de la capacité de déplacement inter-galactique, il est vrai... Aussi, ne regarda-t-elle qu'à peine Ellianne quand celle-ci s'énerva à son tour.

Mais quand se fut au tour de Medar de parler, par contre... Siana détourna involontairement le regard d'Isylionis, doucement. Sa voix était, malgré tout, calme. Le grand maréchal se calma légèrement devant les arguments de l'alwinionais. Mais elle ne s'assit pas, pour répondre. La voix plus posée, mais quand même emplie d'une colère latente, prête à retentir de nouveau, elle reposa son regard sur le Wraith, les yeux légèrement plissés.


- Les Wraiths...ceux que nous nomment les "Wraiths sauvages", c'est-à-dire ceux qui n'utilisent pas ce qu'on créé nos scientifiques -Wraiths comme humains-...se nourrissent de la vitalité, jusqu'à tuer...

Et redressa un peu la tête.

- Les wraiths praetoriens utilisent une de nos découvertes...je reconnais que j'aurai dû en parler au commandant pour qu'il soit au courant, mais qu'il ait amenée sa "nourriture"...

Elle serra les poings convulsivement.

- Non...je ne puis le supporter. Depuis des siècles, les wraiths praetoriens utilisent les gélules que vous voyez là pour se nourrir, au moins aussi efficacement qu'en aspirant deux vies par gélule...un véritable festin ! Et ça, pour ceux qui ne veulent pas être modifiés génétiquement en humains, bien sûr: la plupart des wraiths ne veulent pas perdre leur nature, et nous ne les forçons pas...
Mais qu'un wraith songe, sur le territoire de l'Empire, à se nourrir d'êtres vivants intelligents, même s'il n'est praetorien...non, je ne puis le tolérer !


Elle jeta un regard sur Julius, puis sur Medar, avant de fixer Ellianne, accrochant le regard rouge de ses yeux verts.

- Quant à Julius...s'il est certes Prince Consort d'Alwinion, je doute qu'il soit ici en tant que cela...pas vrai ?


Julius fut forcé de hocher la tête, approuvant Siana...

- Un Maréchal d'Empire en inspection demeure un maréchal...et une personne de mon grade lui est supérieur, et à donc tout à fait le droit de lui rappeler ses devoirs...pas seulement la guerre et le combat, que non ! Il y a aussi le maintien de la Loi, sur notre territoire...il est donc indigne pour un membre du Maréchalat de tolérer ainsi que...

- Siana...on peut parler cinq minutes ?

Julius s'était levé, juste derrière Ellianne. Son regard bleu accrocha le regard de Siana. Lentement, les mâchoires serrées, elle hocha la tête, et prononça lentement:

- Veuillez nous...excuser...

Julius posa une main sur l'épaule d'Ellianne, et pressa un peu, se voulant rassurant. Puis il s'écarta avec Siana, passant dans une pièce attenante au hall de réception. Passant derrière Siana, il ferma la porte -mais mal, car elle se rouvrit un peu sans qu'il s'en aperçoive. Le grand maréchal se retourna, le regard en feu.

- Quoi ?!

- Sia', calmes-toi, par les Ancêtres !

Au lieu de cela, la jeune femme s'approcha du mur, et y enfonça violemment son poing droit, faisant craquer le béton du mur...

- Sia' !!
- Julius ! Tu devrais avoir honte ! Honte d'être Maréchal et de défendre ce wraith sauvage ! Et...
- Sia' !
- Quoi ?!

Julius, cette fois, ne paraissait plus inquiet. Il fronçait lui aussi ses fins sourcils, tendu par l'ambiance et l'énervement de Siana.


- Ce sont des alliés !
- Rien à foutre ! On a déjà...
- Et ils sont moins développés que nous !
- On est déjà intervenus dans leurs affaires ! Jamais nous n'aurions dû leur révéler l'Empire, avant qu'ils n'aient d'eux-mêmes le niveau techno...
- Siana ! Il suffit ! Lupus, Caerrorie et Herstos veulent qu'ils soient bien traités !
- Pas au point d'outrepasser notre éthique nous-mêmes !! Je refuse, tu entends ? Je refuse de le laisser se nourrir de quelque être vivant que ce soit !!
- Sia'...

Cette fois, Julius avait une voix presque implorante, et son regard s'était fait triste et doux.

- Tu ne peux lui reprocher ça, si ?
- Et pourquoi pas ?!
- Parce que ce n'est pas lui qui a fait ça à tes parents...

Siana se détourna et fixa le mur à l'endroit où elle avait frappé.

- Sia'... Je comprends, mais pour l'heure, je veux que tu te calmes...

Il s'avança et saisit Siana par les épaules, la forçant à se retourner. Le regard de la femme était toujours plein de rage.


- Il n'a rien fait, pour l'heure. Ce ne sont que des paroles.
- Qui outrepassent les lois de l'Empire ! Nous n'intervenons pas dans les affaires des mondes moins développés que nous, nous ne leur imposons rien alors que nous en avons le pouvoir ! Il est temps qu'on nous rende la pareille en respectant nos us, non ?!
- Sia'...
- Lupus a été enfermé pendant une éternité dans les prisons de gens qu'on soutenus les alwinionais ! Et ta femme me parle de ne pas toucher aux libertés de son peuple ?!
- Ça n'a rien à voir ! Et attention, ne t'en prends pas à elle.
- Rien à fiche d'elle ! Ni des siens !
- Sia' !

Julius avait reprit un ton de chef. Un ton d'ordres et de décisions sans failles.

- Tu vas calmer le jeu sur-le-champs ! Les alwinionais sont nos alliés ! A peu de choses prêt, les seuls, à distance de l'Empire en tous cas ! Et les plus proches en terme de rapprochement, pour ce qui est des nations au-delà de nos frontières !
- Et d'autant plus proche depuis que t'as épousé cette fille, hein ?! Pff...t'aurais pu au moins m'inviter au mariage...
- Tu t'y serais ennuyée, te connaissant...c'est pas ton truc les fêtes.

Malgré les sourcils froncés, deux sourires se croisèrent.

- Quoi qu'il en soit, personne ne veut d'incident diplomatique avec eux, quel que soit le rapport de forces.

Siana détourna de nouveau le regard. Doucement, Julius lui prit le menton et la força à le regarder.

- Sia'...s'il-te-plaît. Tu m'as publiquement réprimandé, et devant des étrangers à l'Empire en plus. Tu as cru nécessaire de me rappeler qu'un maréchal doit aussi veiller au respect de la Loi Impériale à l'intérieure des frontières de l'Empire...devrai-je à mon tour te rappeler que les sentiments personnels ne doivent en aucun cas se glisser dans les rapports entretenus avec d'autres quand nous exerçons nos focntions, et qu'un maréchal doit également être un diplomate ?

Enfin, le feu dans les yeux verts s'éteignit. Julius l'approcha de lui, et serra Siana contre sa poitrine, lui murmurant dans le creux de l'oreille, sans que quiconque d'autre puisse l'entendre:


- C'est fini, "cousine"...c'est fini, "petite sœur"...
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Ellianne
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Re: Comment former des officiers ?

Message par Ellianne »

Medar, conciliateur, avait réussi à calmer plus ou moins le jeu, comme il y arrivait presque toujours… Quand il était dans une période de conciliation. Il avait son propre caractère, et sa propre rage également. Mais il avait apprit, au cours des ans, à contrôler ses réflexes, surtout sur des choses aussi… puériles. Sur des questions plus importantes, bien sûr, son instinct restait une constituante essentielle. Siana fini donc pas s'apaiser, avant que Julius ne la prenne à part dans une pièce attenante, visiblement pour achever le travail d’apaisement.

« Humf… »

Au bout de seulement quelques secondes, Ellianne se détourna et suivit les deux maréchaux, s’arrêtant devant la porte qu’ils avaient franchie et visiblement mal refermée derrière eux, afin d’écouter leur conversation, et surtout de surveiller son époux. La métamorphe était très belle et très attirante, en plus d’être vive, charmante et intelligente. En résumé, le genre de femme avec qui il était hors de question qu’elle laisse son mari seul, sans surveillance ! Depuis qu’elle avait découvert, sur Terre-Gaïa, les rapports qu’avait entretenu Julius avec les infirmières de la grande base praetorienne, lors de ses étonnamment fréquents séjours à l’hôpital militaire, elle était extrêmement méfiante, surtout quand il s’agissait des compatriotes de son cher et tendre.

Pendant qu’elle les espionnait ainsi, quelques regards furent échangés entre les personnes encore présentes dans le salon de réception et concentrées sur ce qui s’y passait. Le petit sourire ironique n’avait pas quitté les lèvres d’Isylionis, amusé au plus haut point par ces histoires. Tout ça à cause de la trop grande impulsivité de cette enfant capricieuse, et de celle qu’il servait. Elle n’avait même pas cherché, non seulement à s’imposer avec calme, mais même ne serait-ce qu’à comprendre véritablement ses paroles. Ce n’était toutefois pas lui qui allait la détromper pour l’instant, toutefois, surtout si le Prince Consort ne le faisait pas lui-même… À supposé qu’il ait connaissance de ce détail et qu’il ne l’oublie pas dans le feu de l’action, toutefois, ce qui n’était pas à parier.

Alors qu’un petit silence s’installait dans la pièce, la petite Dame écoutait toujours la conversation des deux autres, qui avançait sur la bonne pente, visiblement. La façon de Julius de la défendre amena un léger sourire sur ses lèvres de jeune femme amoureuse. Les paroles de Siana étaient moins apaisantes. Cette arrogante petite peste gradée et sûrement pistonnée était bien confiante, tient ! En cas de guerre, elle se serait fait un plaisir de lui montrer la puissance de l’Alwinion, quelle que fût l’étendue de l’Empire Praetorien. Elle fût néanmoins légèrement attendrie par l’allusion de son adoré au sort des parents de la métamorphe, vraisemblablement « pompés » par des Wraiths. Bon, son comportement pouvait trouver une justification, de même que sa familiarité expliquait sûrement la complicité qui semblait exister entre les deux membres du maréchalat.

Ce n’était pas pour ça que cette familiarité ne lui semblait pas suspecte, de même que les remarques de Siana à son propos ou à celui du mariage. Ces deux là pouvaient bien avoir eu une aventure dans leur jeunesse, pas si lointaine que ça, et si elle était sûre de son époux - plus ou moins -, elle était loin de l’être de la métamorphe. Qui savait si elle n’était pas nostalgique ou jalouse, au point de vouloir lui piquer son aimé ! Bien sûr, c’était très parano de sa part, mais elle pouvait être comme ça, avec Julius, tant elle l’aimait. Quand elle n’entendit plus rien, elle entrouvrit un peu plus la porte, pour voir ce qu’ils faisaient… Avant de rejeter le battant en grand un instant plus tard, et d’entrer dans la pièce à son tour. Il était temps d’intervenir, foi d’épouse vigilante !


« Hum… »

Julius, face à la porte, releva les yeux, la vit, croisa son regard, et défit dans la foulée son étreinte. Il connaissait déjà fort bien sa femme, et l’expression qui passa dans ses prunelles bleues montrait assez qu’il avait comprit qu’il était bon pour une bonne scène, une fois qu’ils seraient de nouveau seuls tous les deux. Il y aurait des cris, de la colère, des excuses, des explications et des réconciliations sur l’oreiller, à la fin, comme à chaque fois. Restait juste à espérer que ça n’éclate pas avant, devant les praetoriens, surtout si tôt après une crise qui n’était même pas encore tout à fait résolue.

« Chérie… Je finissais de discuter de la situation avec Siana. » 

« Je vois ça, je vois ça… Alors ? »

« Alors elle a reconnu que vous étiez nos alliés et qu’il était inutile de vous parler ainsi pour une simple remarque. Néanmoins, sur le fond elle avait raison, mon amour : nous autres, praetoriens, ne pouvons tolérer qu’Isylionis dévore quelqu’un sur notre sol… » 

La petite Élue soupira le plus doucement du monde, une moue charmante s’installant sur ses lèvres tendres. Elle secoua sa jolie petite tête, un air navré dans son regard carmin, et en même temps légèrement attendrit, car c’était Julius, et que ça changeait tout.

« Pfffffff… Que vous êtes réducteurs ! C’est la vie, le fort vit, le faible meurt, la proie succombe à son prédateur ! Mais puisque les humanistes sont de sortie, et que je t’adore positivement, mon adoré, on va rassurer vos sensibilités… »

Elle émit un grognement sourd et guttural, clairement inadapté à une gorge Humaine, et plus encore à sa délicate petite personne, mais qu’elle modulait tout de même correctement. Quelques minutes plus tard, l’un des Gardes Noirs Horchemirs encadrait sa puissante stature dans l’embrassure de la porte. Il parla à son tour dans sa langue, mais Ellianne enchaîna en commun.

« Hargrovgr ? Veux-tu bien expliquer la situation au Grand Maréchal Elemanquia ? Elle a peur qu’Isylionis ne dévore quelque innocent qu’on aurait amener pour le goûter. »

« Oui, Dame. »

La voix, bien qu’étrange, adaptée à la langue des Horchemirs, restait fort compréhensible dans le langage commun utilisé sur le monde-instruction. Ce n’était pas tant un accent qu’une question de morphologie, mais ils avaient apprit à s’en accommoder.

« Maître M… Isylionis ne va pas dévorer un Humain-chétif-qui-tombe-en-poussière. Le Maître savait que les Praetoriens-alliés étaient sensibles. Et le Maître pas besoin des Humains-chétifs-qui-tombent-en-poussière quand il part en voyage. Une proie-enfermée-enchaînée-sans-défense n’est plus une proie, c’est une carcasse, le chasseur n’en mange pas quand il le peu. »

Ils étaient étranges et ombrageux, ces Gardes Noirs, et ils avaient leur propre sens du devoir. Ils étaient aussi vigilant, et les mains du guerrier ne s’écartaient guère de ses armes…

« Se seront les Horchemirs qui communieront avec le Maître, dans le rite-de-vie-qui-s’en-va, en toute liberté et en pleine connaissance de cause. C’est notre rôle et notre honneur, à nous, Enfants de la Lune de Glace, que de remplir cette fonction. Essayez de substituer nos rites avec de l’eau et de la matière-étrange-qui-fond, et nous serons ennemis, Siana-de-l’Empire-de-Praetorius, et s‘il le faut, nous mourons. Sans la Dame, vous le seriez déjà. »

Il regarda encore quelques instants « le » Grand Maréchal, puis il hocha sa tête massive vers Julius, puis Ellianne, avant de se détourner et de retourner à son post.

« Alors, rassurés, ou je vais devoir remplacé mon escorte à la prochaine escale ? Nous pouvons retourner nous asseoir ? »

Souple comme un serpent, elle s’était glissée près de Julius, comme pour marquer qu’il lui appartenait, même si c’était plus inconscient qu’autre chose. Son époux, accommodant, lui passa un bras autour des épaules, tandis que tous deux regardaient Siana.
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Empire de Praetorius
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Re: Comment former des officiers ?

Message par Empire de Praetorius »

Quand Julius la lâche, Siana se retourna pour voir ce qu'il fixait. Bizarrement, Julius semblait...deviner...les pensées de sa jeune épouse. Siana avait du mal à comprendre leur relation actuelle. Après tout, elle n'était pas mariée, et une militaire qui ne s'était jamais préoccupée d'histoires de cœur...encore qu'elle en ait.
Tout ce qu'elle compris, c'est que Julius semblait s'excuser auprès d'Ellianne. En son nom ? Siana pencha le tête sur le côté, inconsciemment, les sourcils froncés par l'incompréhension. Sans doute n'était-elle pas aussi fine que les gens -certains, du moins- le pensaient...

La jeune Ellianne fit ensuite venir l'un de ses étranges gardes. Une race que Siana ne pensait pas avoir rencontrée un jour...mais bien sûr, moins étonnante que bien d'autres qu'elle avait déjà vues.
L'Horchemir lui expliqua que nul être n'était victime d'Isylionis...mais que lui et ses pairs s'offraient au Wraith. Seule la question d'Ellianne fit détourner le regard stupéfait de Siana, qui fixait toujours la porte qu'avait passé le garde. Toute pensée d'agressivité envolée, le grand maréchal répondit à l'Élue presque dans un état second.


- Rassurée ? Non...mais puisqu'ils..."communient"...

La voix de Siana était très sceptique, quand elle prononça ce terme. Mais elle continua ensuite dans le registre du simple étonnement, avec une pointe de...déception ? Méfiance ? Hésitation, tout du moins.

- ...de leur propre volonté...je suppose que...je ne peux...rien dire...?

De toute évidence, Siana hésitait encore. Elle baissa son regard vert vers le sol, pensivement, et passa les mains dans sa ceinture, sur les flancs. Enfin, elle soupira.

- D'accord...si vous voulez bien venir ?

Julius et Ellianne la précédèrent pour retourner auprès des autres. Une fois qu'ils se furent assis -ELlianne sur les genoux de son mari, comme de bien entendue-, Siana, restée debout, regarda tour à tour Medar, Ellianne et Isylionis, et enfin, déclara, sans un sourire ni une grimace, le visage quasiment neutre bien qu'un peu pensif:


- Haut Conseiller, je commencerai en vous remerciant... Vous avez su désamorcer suffisamment ma colère pour que j'entende les arguments des autres.
Dame Ellianne, je vous prie d'accepter mes excuses: je n'ai pas voulu vous insulter, vous ou vôtre peuple...par contre, je maintiens mes réprimandes à l'encontre du maréchal Julius, car c'est bien dans le cadre de sa fonction praetorienne que j'ai usé des droits inhérents à mon grade.
Enfin...Commandant Isylionis. Je vous prie d'accepter mes humbles excuses. Je vous au accusé...injustement...et me suis mise en colère pour des choses qui au final, n'en valaient pas la peine.


Elle hésita un instant, puis reprit.

- Par contre, je vous prierai de ne pas vous nourrir de façon...naturelle...devant les nôtres. Plus d'un a perdu un être cher face à des wraiths non-praetoriens...

Siana ne pensait pas qu'à elle en disant cela, loin de là.

- ...et les gardes ont des ordres assez stricts. Qu'une personne appartenant à l'une ou l'autre de ces catégories vous voie faire, et je crains que vous ne soyez pris au milieu d'un soudain combat entre vos gardes et des praetoriens.

Le ton était neutre...avec peut-être une légère pointe d'excuse: Siana ne faisait qu'exprimer un risque, dont elle ne pouvait pas protéger Isylionis, malgré sa position. Siana était redevenue l'image du praetorien que la plupart des non-praetoriens, y compris la plupart des alwinionais sans doute, se faisaient: une personne un peu froide, rigide, presque impersonnelle, et totalement dévouée à son travail. car c'était bien là une analyse que faisait Siana, mêlant sociologie et militarisme. Même si cette analyse était simple.

- Commandant Isylionis, je serais heureuse de vous faire une démonstration de mes capacités. Toutefois, si vous le permettez, nous le ferons demain...vu ma...scène, nous avons perdu du temps, et je suppose que vous êtes tous plus ou moins fatigués par le voyage ?
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Ellianne
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Re: Comment former des officiers ?

Message par Ellianne »

L’intervention du Horchemir avait visiblement fini de calmer totalement Siana, qui semblait avoir consumer jusqu’à la dernière braise de sa rage. Ellianne, pour sa part, si sa colère s’était enfuie elle aussi, une certaine tension persistait en elle, une tension que Julius sentait parfaitement, mais qu’il ne pouvait pas faire grand-chose pour résoudre, malheureusement, car il savait bien que quand elle éclaterait, ce serait sur lui. Aucun des deux n’avait rien dit en retournant dans la pièce principale et en se rasseyant, dans le silence toujours plus ou moins complet. Les différents coups de rages et l’espionnage sans gène d’Ellianne avait créés un certain blanc dans le groupe composite d’alwinionais et de praetoriens…

Une fois tout le monde en place, « le » Grand Maréchal s’était excusé auprès des divers responsables étrangers, qui avaient chacun à leur tour accepté ses paroles, d’un hochement de tête accompagné de quelques paroles, rassurantes pour Medar, ironiques pour Isylionis et un brin retenues pour Ellianne. Déjà, elle n’avait pas totalement admit ses fautes au niveau de Julius, car quoi qu’elle en dise elle n’avait pas à parler ainsi au Prince Consort d’un État indépendant en présence de ses sujets et de sa Dame et épouse. En plus, elle lui faisait des bises, elle lui donnait des petits surnoms et elle allait même jusqu’à se faire enlacée par lui ! Beaucoup trop pour quelqu’un d’aussi attirante qu’elle, en plus avec cette attitude-là, même si pour l’instant il fallait maintenir les apparences.

Après qu’elle ait donné quelques conseils au Wraith, histoire de ne pas choquer les sensibilités praetoriennes et d’éviter un nouvel incident diplomatique, Siana leur proposa plus ou moins implicitement de rejoindre leurs appartements, ce que le Haut Conseiller accepta volontiers, après avoir collecter l’approbation de tous d’un regard circulaire sur l’assemblée des alwinionais. Ils laissèrent donc là Siriag, qui devait toujours assurer ses fonctions de commandant de la base aérienne, et se mirent en route vers le complexe d’entraînement. Les Gardes Noirs vinrent avec eux. Officiellement, c’était parce qu’ils étaient leur garde d’honneur et de fonction, officieusement, hé bien… C’était aussi pour leur fonction de casse-croûte d’appoint, entre autre.

Une fois sur place, ils prirent les différents ascenseurs pour se retrouver à l’avant-dernier étage, où étaient déjà logées Kalio et Valéria. Les Praetoriens le leur avait réservés l’entièreté de l’étage, qu’ils avaient fait évacuer, histoire de ne pas les séparer. Une attention dont les remercia Medar, avant de disparaître dans sa propre chambre. Isylionis et les Gardes étaient logés dans une série de chambres contigües et communicantes, tandis que le couple dirigeant l’Alwinion occupait la grande suite de l’étage, à côté d’une chambre plus modeste réservée à Aequitia, sur demande des instances alwinionaises. Chacun gagna la pièce qui lui avait été attribuée, tandis que l’Amiral s’éclipsait. Il ne resta bientôt plus que Siana, Ellianne et Julius, devant la chambre de ces deux derniers.

La porte s’ouvrit sur une chambre praetorienne « classique », en version plus grande et un peu plus confortable. Leurs bagages seraient amenés plus tard, par la Dame de Compagnie de l’Élue à la tête des porteurs de l’Empire. Le Prince Consort anticipait déjà la crise qui ne pouvait manquer d’arriver durant les deux heures de repos qui les séparaient du dîner, quand sa femme se tourna soudain vers la praetorienne avec un grand sourire qui sonnait étrangement faux…


« Grand Maréchal Elemanquia, vous nous ferrez bien le plaisir d’entrer avec nous quelques instants ? »

Le regard de Julius était des plus anxieux, mais ce n’était pas vraiment une option de refuser l’invitation courtoise d’une chef d’état alliée, surtout si tôt après avoir frôlée la crise politique avec elle, et surtout pour un regard de son époux. Elle entra donc avec les tourtereaux, et Ellianne ferma la porte derrière eux. La verrouilla. Et lança un enchantement de blocage dessus. Avant de se retourner vers le duo de praetoriens.

« Elli, je… » 

« Silence ! »

Sa voix avait claquée, autoritaire et pleine de rage. Son éclat maîtrisé, dans la salle de réception, n’avait été qu’un pâle reflet de son état présent, alors que son regard rouge, électrisé, passait de l’un à l’autre des membres du Maréchal.

« Je sais qu’il y a quelque chose entre vous deux ! »

« Mon amour… » 

« Je t’ais dit de te TAIRE ! »

Là où la plupart des filles lançaient de la vaisselles, Ellianne, elle, lançait des éclaires de faible puissante. Le neveu adoptif de Lupus se baissa juste à temps pour éviter la décharge électrique qui visait originellement sa tête…

« Je ne veux pas entendre tes ridicules justifications ! Je vous ais vu vous embrasser en publique, et même vous enlacer quand vous croyez que personne ne pouvais vous surprendre ! »


La petite Élue s’était mise à marcher de long en large devant la porte, pour éviter d’exploser, littéralement. Des étincelles dansaient autours de ses poings crispés, et ses yeux carmins portaient toujours une colère immense.

« Vous vous tutoyer, vous vous disputez, vous vous donnez des petits noms, vous vous arrangez pour vous isoler un peu, et vous vous hâtez de mettre fin à vos étreintes coupables dès que j’arrive ! J’ai bien vu votre petit manège ! »

Sa jalousie pouvait paraitre très clairement exagérée pour ce qui s’était vraiment passé, mais il en était souvent ainsi quand ils arrivaient dans un nouveau lieu, et plus encore avec les compatriotes de son époux, quand elles étaient aussi jolie.

« Je ne sais pas quelles relations vous entreteniez avec mon Julius, mais il n’est pas pour vous, Siana ! Il est a moi et je l’aime, alors vous êtes peut-être belle, attirante, intelligente, vive, craquante et tout ce qu’on veut, vous ne l’aurez pas ! »

Elle s’était arrêté devant Elemanquia, et dans un mouvement de rage elle envoya un nouvel éclaire, au-dessus de la tête de celle-ci, avant de la fixer de ses yeux rouges.

« Vous ne l’aurez pas, vous l’entendez ! Vous ne me le prendrez pas ! »

« Ma chérie, laisse moi t‘expliquer… » 

« NON ! C’est elle que je veux entendre ! Alors, de quel droit vous jetez-vous dans les bras de mon époux ? Qu’est-ce que vous essayez de faire, de quel droit osez vous tenter de me l’enlever ! »


Il y avait des larmes qui coulaient de ses yeux, maintenant, un peu de rage, mais surtout de chagrin. Elle aimait profondément Julius, trop sans doutes pour son propre bien, et sa seule chance, c’était que cet amour insondable était totalement réciproque. Mais le voir menacer, pour elle, était pire que de se faire arracher le cœur encore palpitant de sa poitrine, ce qui expliquait sans doutes ses réactions si vives et si possessives, parfois.
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Empire de Praetorius
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Re: Comment former des officiers ?

Message par Empire de Praetorius »

Si Julius avait tout sentit venir -après tout, il connaissait bien son épouse-, la jeune Siana, elle, n'avait pas compris pourquoi Ellianne avait tenu à la faire entrer dans leur chambre. Même lorsque le premier éclair passa à peu près là où Julius se tenait auparavant, Siana ne compris pas vraiment de quoi il retournait. Il fallut qu'Ellianne l'accuse explicitement, juste après avoir manqué de peu de la foudroyer elle-même, pour que Siana saisisse enfin.

Et sa première réaction, quand Ellianne exigea d'elle qu'elle réponde, fut qu'elle...rougit. Devenant presque aussi rouge que les armures des Gardes Rouges, ce qui tranchait avec son habituel teint pâle. Elle ne put que bégayer:

- N...non ! Avec Juju ? Noon ! Jamais !

Elle regardait ses pieds bottés, parce que cet officier qui avait vu s'éteindre les vies de millions d'ennemis, sans doute même de milliards, ne pouvait imaginer être amoureuse de Julius...et tout ce qui s'ensuivait généralement.
Puis soudain, elle réalisa qu'ainsi, elle risquait de se donner plus encore l'air coupable, en détournant les yeux d'Ellianne. Toujours rouge, mais affrontant cette étrange et subite timidité, Siana fixa ses yeux sur les yeux rouges embués de larmes d'Ellianne. Elle respira profondément, puis chercha à lui expliquer la situation.


- Dame Ellianne, vous devez comprendre que je n'ai aucunement ce genre de sentiments pour Juj...pour Julius.

La rougeur se dissipait un peu, car Siana se concentrait sur le choix de ses mots...

- Nous avons six ans de différence...j'avais quatre ans quand Lupus les a prit sous son aile, lui et Caius, âgés alors respectivement de dix et cinq ans.

Julius jeta un coup d'œil à Siana...il n'avait jamais racontée cette partie de sa vie à son épouse. Mais pour l'heure, il ne ferait aucun reproche à Siana: il aimait trop Ellianne pour ne pas tolérer qu'on évoque certaines choses pour la calmer.

- De mon côté, Vosgiens m'avait amené sur la planète-mère de l'Empire, où j'ai vécu jusqu'à mes huit ans... Julius et Caius ont aussi été amenés là-bas. Nous nous sommes liés d'amitié, tous trois. Nous avions une...histoire commune...

Siana, ayant déjà recouvert sa propre pâleur, grimaça, à cause de certains souvenirs.

- Et nous étions de jeunes enfants...moins d'une année me sépare de Caius. Bref ! Dans les endroits où nous vivions, nous étions presque toujours ensemble...

Elle tiqua,un sourire en coin tirant sa lèvre.

- Puis, Julius, assez tôt, est partit pour un centre de formation, à cause de certains commentaires. A huit ans, je l'ai rejoins...dans ce centre de formation, ici même. Puis, lorsqu'il eut...onze ou douze ans, Caius.
Nous manifestions tous des..."dons"...pour la stratégie. Certains avaient décidé que nous pouvions être utiles. Vosgiens et Lupus étaient loin, s'occupant d'affaires et d'autres. Ils n'avaient pu empêcher que Juju soit envoyé ici à onze ans; trois ans plus tard, se fut mon tour; et encore trois ans plus tard, se fut Caius...


Si les yeux étaient toujours posés sur la jeune alwinionaise, Siana ne la voyait plus.


- Et à chaque fois qu'ils revinrent, nous avions fait nos preuves, chacun en moins d'une semaine...
- Toi, en moins de deux jours...

Julius avait sombrement ajoutée cette information. Lui ne regardait aucune des deux femmes: il s'était accolé au dossier d'un fauteuil, et fixait le bas du mur en face de lui. Siana se rembrunit aussi.

- Oui...à l'époque, j'étais déjà une championne d'échecs...j'avais remporté le tournois impérial des moins de vingt-cinq ans...à l'âge de sept ans.

Elle eut un reniflement de mépris.

- Mais l'une des premières choses que je dû apprendre en arrivant ici, ce fut à attacher mes lacets...d'ailleurs, Julius m'avait bien aidée...


Julius siffla, encore sombrement.


- Dame Ellianne...vous dites que je suis belle, attirante, intelligente...mais c'est loin d'être vrai. Si je n'étais pas dans l'armée, je vivrai sans doute d'aides de l'Empire. Car je ne sais rien faire d'autre. Je suis meilleure que Julius et Caius en stratégie, bien meilleure...
- Et de très loin...
- ...mais je ne sais quasiment rien en-dehors de ça. Eux, au moins, sont capables de certaines choses.
- Si peu...

Malgré l'ordre et la menace sous forme électrique de l'Élue, Julius prit la parole:

- Ma chérie...comprends que nous...nous, les militaires...sommes les êtres les plus horribles, pour notre Empire. La plupart de ceux mis au ban de la société praetorienne, et ils sont légion, même s'ils ne représentent qu'une infime part de la population...ne sont que des bons à rien. Comme nous. Et seule l'armée, cette institution détestée, les accepte et les forme. Comme nous.


Il eut un sourire morbide.

- Dans l'Empire, je n'aurai guère eut d'occasions de trouver une femme...surtout aussi aimante que toi...et qui plus est, en restant dans l'Armée. Siana n'ose même pas se déclarer...

Celle-ci rougit de nouveau, mais cette fois plus à cause de la suggestion d'Ellianne; elle adressa un regard de reproche à Julius.

- Il est vrai que comme elle est militaire, j'aurai pu avoir plus de chances avec elle...mais nous n'avons rien d'amants.
- Ça... il est vrai, Dame Ellianne, que nous nous aimons. Mais comme frères et sœur, Caius, Juju et moi. Nous avons partagées une dizaine d'années de nos vies ensemble, puis passés seize ans, je ne les ai plus guère vus, encore que nous ayons eu plus d'une occasion de nous revoir.

Siana s'approcha un peu d'Ellianne.

- Ma Dame... Si Juju vous faisait des cornes, ce qui est déjà peu probable vu qui vous me semblez être, ce ne serait pas avec moi. Nous n'avons jamais été amants. Et nous ne le serons certainement jamais...
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Ellianne
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Re: Comment former des officiers ?

Message par Ellianne »

La rougeur soudaine de Siana avait surprise Ellianne, assez pour la faire écouter attentivement les justifications de la praetorienne. Au fur et à mesure qu’elle parlait, la damoiselle se calmait, n’empêchant même plus son époux de parler quand il voulu reprendre la parole, encore une fois. Malgré sa colère jalouse, elle fût attendrie une ou deux fois à l’évocation de l’enfance de son aimé, et intriguée par l’histoire racontée. Enfin, quand « le » Grand Maréchal eu fini, elle la regarda longuement, de son regard rouge maintenant plus neutre, passa à Julius, puis revint sur la jeune mais talentueuse officière.

« Hum… Soit. »

La jeune femme hocha sa jolie petite tête aux cheveux sombres, clignant des paupières pour en chasser les ultimes larmes, tandis que ses yeux carmins ne quittaient pas Siana, guettant encore, presque malgré eux, un signe quelconque.

« Je vous crois, Siana. »

Son regard se détendit enfin, et un mince sourire fleurit sur ses lèvres. Elle était prête à croire en la sincérité qu’elle voyait dans « le » Grand Maréchal, dans ses yeux et dans sa façon d’être, et aussi à ce qu’elle lui racontait, avec Julius.

« Et si vous êtes comme une sœur pour mon adoré, alors je vous considérerais comme… hum… disons une cousine, pour le moment ! »

Et, avec la spontanéité imprévisible qui la caractérisait, qui l’avait toujours caractérisé, elle s’approcha de Siana avec un éclat de rire, avant de la prendre dans ses bras, pour l’y serrer tendrement. Une totale opposition avec la scène qu’elle venait de faire, mais Ellianne était ainsi, chaotique, même si le temps passé auprès de sa mère d’adoption l’avait légèrement calmée. Qui plus est, pour elle, toute « bonne » réconciliation passait par un câlin.

« Avec le temps, j’espère que nous pourrons devenir amies. Ou au moins que nous arrêterons de nous vouvoyer, c’est proprement ridicule ! »

Riant de nouveau, elle étreignit la jeune femme une dernière fois, puis elle se dégagea, pour se diriger vers son époux, qu’elle embrassé passionnément, histoire d’effacer toute trace de la querelle. Un instant plus tard, elle martelait de petits coups sur son torse puissant.

« Et toi, la prochaine fois que tu as une sœur-canon-supérieur-hiérarchique, tu me préviens avant qu’on la rencontre, d’accord, mon amour ? »

« Promis ma chérie… » 

Il lui rendit son baiser, sous le regard de Siana, qui ne pouvait de toute façon pas faire grand-chose, au vue du sortilège lancé sur la porte. Une fois qu’ils eurent fini, la Dame d’Alwinion se recula, jusqu’à les avoir de nouveau tous les deux dans son champ de vision.

« Bien. Alors je vais mettre au point quelque chose, avant de vous laisser vaquer à vos occupations, Siana. Hormis le fait répété que mon adoré n’est pas libre et n’est pas près de l’être. »


Cette fois, un nouveau sourire accompagna cet énoncé, montrant bien que la crise était passée, même si ça n’en restait pas moins des plus sérieux. Son mari était à elle, et à elle seule… Pour l’éternité, et au-delà encore.

« J’ignore les détails de votre société de barbares qui a pour crédo de charger de honte ceux qui ne font qu’exploiter au mieux leur dons naturels pour son propre bien, mais une chose est sûre : je vous interdit de parlez de vous ainsi en ma présence. »

« Elli… » 

« Chut, mon amour ! »

La réprimande était plus malicieuse qu’autoritaire, même si elle se fit quand même obéir. Ce n’était plus un ordre catégorique sous peine d’électrocution, mais une simple demande complice à l’être qu’elle aimait le plus, entre tous.

« Julius, tu n’es pas un « bon à rien ». Je te connais, je sais que c’est faux. Si les praetoriens t’on fait croire ça, ils se sont trompés ou t’on mentit. Tu es bien autre chose qu’un bon à rien, même en étant objective, et plus encore de mon point de vue, bien sûr. »

Parce qu’objective, elle ne l’était pas tant que ça, elle. Après tout, on parlait de son âme sœur, de l’être qu’elle avait aimé dès que leurs regards s’étaient croisés, peut-être même avant, dès qu’elle l’avait vu entrer dans cette tente, si longtemps au part avant, lui semblait-t-il…

« Tu as des talents de gestionnaires, de diplomates, et bien d’autres, en plus de tes dons militaires qui, quoi qu’en disent les bien pensants de votre Empire, sont indispensables, puisque sans eux votre nation ne serait plus depuis longtemps. Et s’ils ont été assez aveugles pour ne pas t’utiliser au mieux de tes capacités, moi je le ferais… Ou Med, mais c’est pareil… »

Elle eu un sourire charmant à cette dernière pensée, autant sur la forme que sur l’évocation de Medar, le second être qu’elle aimait le plus, juste légèrement avant sa mère, qui était pour elle comme un frère, un père et un ami… Et plus encore, en fait.

« Quant à vous, Siana, je ne vous connais pas encore assez pour être aussi catégorique, mais je suis sûre aussi que vous n’êtes pas une bonne à rien, vous non plus. »

Une fois lancée sur cette lancée, elle ne s’arrêtait plus, continuant de dérouler la trame de ce qu’elle avait à dire, de ce qu’elle voulait et devait dire.

« Et même si vous l’étiez, même si vous n’étiez pas dans l’armée, sachez que je n’ais dit que la pure vérité. Vous seriez parasite larve vivant aux croches de la société, peut-être, mais alors une parasite belle, attirante et intelligente. Parce que vous êtes tous ça, croyez-moi ! »

Elle fixait Siana de ses grands yeux rouges, pour bien faire comprendre qu’elle était à la fois sérieuse et des plus sincères en disant cela.

« Et maintenant que j’ai mit ça au point, sauf si vous avez quelque chose à ajouter, nous vous retrouverons au souper. Julius et moi devons finir nos réconciliations… »

Le grand sourire qu’elle arborait ne laissait pas une grande place aux suppositions sur la teneure de ces réconciliations. D’un geste rapide et précis, elle fit sauter son propre verrou magique…
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Empire de Praetorius
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Re: Comment former des officiers ?

Message par Empire de Praetorius »

SIana fut pour le moins étonnée quand Ellianne la saisit et la pressa contre elle...mais ne dit rien. Après tout, le Haut Conseiller l'avait suffisamment rappelé: les différences culturelles entre l'Empire et l'Alwinion existaient...encore que cette étreinte ne lui sembla pas relever d'une quelconque particularité du peuple alwinionais...
Siana accepta donc cette étreinte, malgré le fait que dans l'Empire, les gens, et surtout les militaires, étaient longtemps réservés avec leur entourage lointain ou les inconnus...ce que n'étaient pour elle ni Vosgiens, ni Julius, ni Lupus...

Quand Ellianne, souriante, déclara ensuite que Julius n'était pas prêt de redevenir célibataire, ni le concerné ni sa supérieure ne songèrent une seconde à contredire l'Elue...vue sa crise précédente, nul doute qu'une telle situation ménerait sans doute à la disparition de Julius dans des conditions plus ou moins sanglantes...le fait de retrouver des bouts de viande à des morceaux de son uniforme habituel n'était exclu d'aucun des deux praetoriens.

Puis, enfin, la jeune femme exposa son point de vue aux deux militaires sur eux-mêmes...ils se regardèrent, un peu décontenancés...puis, d'un commun et tacite accord, ils haussèrent les épaules, avant de regarder de nouveau Ellianne. Il est vrai, et ils le savaient, que le point de vue de leur peuple et leur propre point de vue étaient particuliers, au regard de l'armée...mais il était difficile, comme Siana en avait fait l'expérience, de l'expliquer aux non-praetoriens, d'autant que les praetoriens eux-mêmes ne savaient définir tout à fait cette vision des choses. Alors, il n'était pas l'heure de chercher à l'expliquer à cette jeune femme décidée.


- Bien...en ce cas, je vais me retirer, Dame Ellianne...

Siana s'approcha de la porte, et l'ouvrit. Avant de sortir, elle se retourna et ajouta tout de même:

- Mais...vous souhaitez que nous nous tutoyons ? Vous pouvez vous le permettre avec moi...pour ma part, je vais, un peu comme Siriag avec moi, continuer
à vous vouvoyer, pour l'heure tout du moins. Le temps de mieux vous connaître...


Elle inclina la tête avec respect, sortit, et la porte se referma.
Julius soupira imperceptiblement...le passé était le passé, et il n'aimait pas se souvenir de son enfance, surtout de la période noire précedant ses dix ans...
Enfin, il se retourna vers sa femme, et affichant soudain un sourire plein de malice, il lui demanda:


- Et maintenant, si nous testions ce lit ?
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Ellianne
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Re: Comment former des officiers ?

Message par Ellianne »

Une fois qu’Ellianne eût replacé un autre verrou magique sur leur porte, interdisant à quiconque incapable de le briser d’entrer dans la chambre, ils avaient en effet testé le lit, et longtemps, si bien qu’au final le couple de dirigeants ne c’était pas vraiment reposé. C’était comme cela, la plupart du temps, quand il s’agissait de marquer une réconciliation entre les conjoints. Ou en d’autres occasions, d’ailleurs. Ils étaient jeunes, pleins d’énergie et très amoureux, même si cela impliquait parfois quelques absences de la souveraine alwinionaise. Cette fois, ils eurent juste le temps de prendre une douche - séparément, pour éviter tout nouveau débordement qui les auraient mit très, très en retard -, de se sécher et de passer de nouveaux vêtements avant d’aller manger.

Comme il en avait été convenu avant de se séparer - Ellianne ne s’en souvenait plus, mais Julius pallia à cet oubli, comme souvent - ils allèrent retrouver les autres sur la grande terrasse du mess. Comme tous leurs compagnons avaient jugés bon d’arriver un peu en avance, et qu’eux étaient tout de même légèrement en retard, ils prirent place bons derniers, mais c’était loin d’être inhabituel pour les alwinionais. « Ellianne » et « ponctualité » n’étaient pas deux mots très compatibles, et en outre une Dame de son rang devait aussi savoir se faire attendre, disait-elle pour se justifier, selon une vieille technique enseignée par sa mère adoptive. Du reste, la raison de leur présent retard, au vue de la différence de tension perceptible chez la petite Élue, n’était pas très difficile à deviner pour ceux qui les connaissaient un minimum, ou qui avaient deux grammes de perspicacité.

Une partie de la terrasse leur avait été réservée, ainsi qu’une longue table, longeant la rambarde et donnent donc une belle vue sur le paysage. Une bande « libre » avait été laissée entre leur table et les autres, histoire de leur donner un peu de calme pour discuter, et sans être écoutés même par inadvertance, ce qui pouvait toujours choquer certains ambassadeurs, de façon générale, ce qui avait été avancé par Medar quand, une heure plus tôt, il avait été parler avec le personnel praetorien. Cinq Gardes Noirs Horchemirs étaient rangés dans cet espace. C’était le premier jour, et la délégation gardait un certain côté formel qui, connaissant Ellianne, disparaîtrait probablement assez vite, ne fût-ce même que partiellement.


« Ma Dame, mon Prince. Vous vous joignez finalement à nous… »

« Tu mériterais que je te face encore attendre une heure, mufle ! Je n’ais que quelques minutes de retard, cette fois… »

« Si je devais toujours avec ce que je méritais… »

Et, souriant, il fit signe à un des Horchemirs, qui se dirigea vers le bâtiment, après avec hocher sa tête massive. De nouveau apéritifs se trouvaient sur la table, plus ou moins entamés, et la petite Élue ne se gêna pas pour piocher dedans pendant que le Haut Conseiller s’expliquait, particulièrement au près des trois praetoriennes - « le » Grand Maréchal, l‘Amiral et la secrétaire - qui mangeaient avec la délégation de la Forêt de Brume.

« Je sais que cela n’est pas dans les habitudes praetoriennes, qui seraient plutôt portées vers le fait de se servir soi-même, mais nous sommes tout de même dans le cadre d’une rencontre diplomatique. A lors, au moins aujourd’hui, j’ai mit en place un petit service. »

Sa voix, toujours aussi plaisante, contenait une légère trace d’excuse, pour chambouler ainsi leurs habitudes, mais aussi une pointe de malice ironique, ce qui était chez lui une norme qui jusque là s’était assez peu manifesté au cours de cette journée.

« Il faut bien que notre Dame de poche tienne son rang… Pour une fois dans sa vie, au moins. »


Tandis que les alwinionais souriaient de nouveau et que l’intéressée lui tirait la langue, trois Horchemirs revirent les bras chargés de larges plateaux, tandis que deux autres débarrassaient la table. Le support se retrouva en partie couvert d’un bel échantillon des différentes choses proposées ce jour-là en plat principal, tandis que deux autres colosses arrivaient avec les boissons, eau, vin, lait et whisky. Il fallait de tout pour chacun, sans doutes…

« Alors, Siana, quel programme pour la suite, finalement ? »

La jeune femme avait posé la question en se servant abondamment de diverses choses, jetant un coup d’œil « au » Grand Marchal au passage, concentrée en bonne partie, bien qu’elle écoute aussi attentivement la réponse de son interlocutrice, sur une chose des plus importantes pour elle; surtout dans ce genre de moment : la nourriture !
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