Comment former des officiers ?

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Empire de Praetorius
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Comment former des officiers ?

Message par Empire de Praetorius »

Loin, très loin de Galactica, en approche du système de Wildarno, dont la seule planète habitable porte le même nom…

Le croiseur militaire « Morphée V », de classe Radiant, vaisseau de transport de personnels, avance à sa vitesse de croisière en espace standard, ses trois moteurs subluminiques le poussant presque à la vitesse de la lumière. Ce vaisseau de près de 200 mètres de long, armés de quatre tourelles lasers sur les flancs et de deux canons lasers avants fixes, est rouge, et marqué du symbole de l’Oiseau Flamboyant : un vaisseau de la « Garde Rouge ».
Il approche de Wildarno, entourée de dizaines de vaisseaux, généralement de très grands bâtiments de guerre.


Dans le cockpit, le lieutenant chargé du commandement du vaisseau se retourne vers ses deux passagères, laissant le soin du pilotage manuel à un autre homme, aux fourreaux d’épaules marqué de deux galons rouges : un caporal.

Mesdemoiselles, nous sommes en approche. D’ici quelques minutes, vous serez à l’astroport de Wildarno. Je vous conseille de vous rendre sur-le-champ devant le sas d’embarquement. Mes hommes vous amèneront vos bagages avant que vous n’ayez quitté le bâtiment.

Dans la pénombre du cockpit, les deux femmes auxquelles s’était adressé l’officier inclinèrent la tête, puis disparurent rapidement vers le pont inférieur.
L’officier se retourna vers la vitre du cockpit, observant Wildarno, de laquelle le vaisseau s’approchait rapidement. Le pilote lui demanda alors :


Vous avez des infos sur elles, lieutenant ?
Mis à part qu’elles sont pas de chez nous, non… De toute évidence, elles sont importantes, ou ont des relations importantes. Wildarno est notre principal centre de formation des officiers de l’Amirauté de la Marine Impériale…donc, si elles ne sont pas de l’Empire, mais qu’elles ont accès à un endroit pareil…’faut forcément qu’elles aient des relations.

Le caporal hoche la tête, puis pousse le levier de commande, faisant pénétrer le croiseur de transport dans l’atmosphère de Wildarno.

Quelques minutes plus tard, le sas d’embarquement s’ouvre, et les deux femmes pénètrent dans un couloir plus sombre encore que l’appareil. Le corridor extensible, faisant la jointure entre le croiseur et les bâtiments de l’astroport, mesure une cinquantaine de mètres, puis se poursuit, construit en matériaux durs, sur deux cents mètres environ. Enfin, il débouche dans le hall de l’astroport militaire de Wildarno, monde destiné à la formation des stratèges et des amiraux de la Flotte Impériale de l’Empire de Praetorius, responsables du commandement et du déploiement des bâtiments de guerre spatiaux.

Devant les deux femmes encore dans la pénombre du couloir, se tient une jeune femme, très jeune, sans aucun doute adulte depuis peu, si elle l’est déjà.
Elle est vêtue d’un des uniformes de l’Empire : des bottes de cuir noir, qui lui montent aux genoux ; une veste et un pantalon noirs qui, pourtant neutres, ne peuvent tout à fait dissimuler les courbes de son corps ; à la taille, une ceinture noire épaisse, à boucle d’argent, dans laquelle sont passés une paire de gants et une casquette pliable, tout aussi noirs que le reste de l’uniforme, ainsi qu’un holster noir, où est visiblement placé une arme. Seules touches de couleur sur cet ensemble : surplombant les bras, les fourreaux d’épaules sont blancs, tous deux, et portent chacun deux étoile d’argent. La couleur de l’uniforme indique d’ores et déjà à quelle classe d’officiers appartient la jeune femme, et son grade exact est précisé par ses fourreaux d’épaules.
Le col est serré autour d’un cou délicat, d’un rose pâle ; la mâchoire est fine ; les lèvres, roses, sont fines, et sont pour l’heure serrées par la contrariété ; les cheveux blonds descendent en une véritable masse, lisse, jusqu’aux reins de la jeune femme ; son nez est fin, les narines pincées de nature ; le front, presque blanc comme le reste de la peau, est dégagé, les cheveux étant tirés en arrière ; deux grands yeux verts fixent les deux arrivantes ; et enfin, ces derniers sont surplombés par de fins sourcils, qui se rejoignent au-dessus de l’arête du nez, froncés par l’agacement.
Grande, elle regarde de haut les deux autres femmes.

La jeune femme n’attend pas que les deux arrivantes se soient arrêtées, et leur lance d’une voix claire, mais dure et tranchante :


J’espère que vous n’êtes pas en cause dans le retard du vaisseau ! Deux heures ! Si c’est vous, attention : vous n’aurez guère d’avenir dans la Marine Spatiale, de quelque État que ce soit…


Le regard hautain dévisage ses deux interlocutrices.

Je suis le Grand Maréchal Siana Elemanquia, commandant du quatrième Bataillon de Légions de l’Empire, et commandant direct de la quatrième Légion Clone, l’une des meilleures de l’Empire. Je suis aussi héritière du titre « De Arnis ».

Ces titres sont jetés à la fois avec dédain, comme s’ils ne lui importaient nullement, et avec conviction, comme s’ils l’élevaient davantage au-dessus des deux arrivantes.

Dorénavant, vous me répondrez de toute chose. Je suis chargée de votre formation militaire, notamment en stratégie et en commandement spatial. La moindre bêtise sera punie par moi, la moindre faute sanctionnée par moi.

Elemanquia à désormais prit le ton d’une maîtresse d’école ferme et attachée au respect.

Vous allez me suivre tout de suite. Je vous conduit à vos « appartements »…

Le ton, sur ce dernier mot, était visiblement ironique…


Maintenant, venez.

A grands pas, la jeune femme sortit du bâtiment, guidant les deux autres, suivies elles-mêmes de peu par quelques membres de l’équipage du vaisseau, qui amenaient leurs affaires.
L’extérieur était un paysage de grandes vallées boisées, larges, alternant avec de vieilles montagnes, hautes mais arrondies par le temps.

Devant la grande entrée de l’astroport, dont la visite n’avait pas du tout était faite –cela se résumait à de grands couloirs et halls, en acier gris, avec des baies vitrées-, un speeder de surface, sans toit, attendait, un soldat en gris, avec des fourreaux d’épaules noirs sur lesquels trônait un grand « 1 » blanc, debout juste à côté, qui se mit au garde-à-vous devant Elemanquia.


Montez.

Les affaires furent chargées à l’arrière, les trois femmes et le pilote montèrent dans l’engin, qui bientôt partit, fonçant à grande allure à un mètre au-dessus d’une route de terre, plate. Pas un mot ne fut échangé entre les deux membres de l’Empire et les deux arrivantes, le pilote concentré sur sa conduite, ou tout du moins affectant d’être concentré, et Elemanquia enfermée dans un silence ne présageant rien de bon.

Après un quart d’heure de route, le speeder approcha d’une des vieilles montagnes ; au flanc de celle-ci, se trouvait un immense complexe, tout de métal, qui s’appuyait sur la montagne, et ce sur toute sa hauteur. De l’extérieur, le complexe semblait composé d’un ensemble d’immenses colonnes, imbriquées à demi les unes dans les autres, leur façade présentant des rangées de grandes fenêtres en largeur, chacune des rangées en tout point semblables. De temps à autre, les rangées de fenêtres étaient remplacées par d’immenses baies vitrées, qui faisaient presque le tour des colonnes. A vue d’œil, chaque étage mesurait cinq mètres de hauteur, en moyenne.

Le speeder stoppa devant l’entrée du complexe : un grand terrain dégagé était recouvert de métal, et y étaient déjà garés d’autres speeders, ainsi que des transports de surface plus gros, destinés aux groupes, et fonctionnant eux aussi avec des répulseurs.
Une rampe d’accès, montant doucement, amenait à deux portes coulissantes vitrées, donnant sur un grand hall de dix mètres de haut.

C’est là qu’Elemanquia entraîna les deux autres femmes, glissant juste au chauffeur :


Veillez à ce que leurs affaires soient montées.

Passant entre les portes qui s’ouvrirent silencieusement, les trois femmes furent saluées par des soldats vêtus d’armures blanches, postés en faction devant l’entrée, qui présentèrent leurs longs fusils noirs.
A l’intérieur, Elemanquia mena ses deux compagnes vers un tube qui montait jusqu’au plafond : des portes s’ouvrirent, menant à la cabine d’un turbo-ascenseur. Sitôt les portes refermées, les femmes surent au bruit que l’engin s’élevait rapidement entre les étages, sans que la moindre sensation ne soit ressentie. Un peu plus d’une minute plus tard, les portes s’ouvrirent, donnant sur un couloir dont la hauteur devait être d’environ trois mètres. Le couloir était éclairé artificiellement, et Elemanquia s’y avança tranquillement, longeant les murs métalliques, tous gris. Des hommes et femmes croisaient régulièrement le groupe, presque tous vêtus d’uniforme gris, et quelque –uns vêtus d’uniformes blancs –environ un dixième. Tous saluaient Elemanquia, portant la main à la tempe, et la jeune femme les saluait en retour, avec une sorte d’automatisme.

Enfin, Elemanquia s’arrêta devant une porte, sortit une carte de sa poche, et la fit passer dans la borne de validation. Les portes s’ouvrirent, et Elemanquia sortit un deuxième pass, les tendant ensuite à ces compagnes.


Ces pass vous permettront d’accéder à vos appartements, que voici. J’ai pensé que vous aimeriez être ensemble.


Cette dernière phrase était prononcée avec désappointement : Elemanquia n’avait de toute évidence pas donné elle-même une telle instruction.

Les trois femmes entrèrent dans la chambre : celle-ci mesurait environ cinq mètres sur dix. Une baie vitrée, très légèrement incurvée, était placée à l’opposée de la porte d’entrée. L’un des coins de la baie vitrée était en fait une porte, permettant de donner sur le petit balcon, d’environ deux mètres sur les cinq de largeur de la pièce : il s’agissait en fait des « fenêtres », visibles depuis le pied de la montagne.
Au côté droit en entrant, étaient accolés deux lits, la tête contre le mur, ainsi que quelques étagères. Au côté gauche, une série de porte donnait sur : une douche, exiguë ; un lavabo, avec une petite armoire où était rangés des produits de nettoyage et d’hygiène, avec un balais et une serpillière placés dans un coin ; des toilettes ; et enfin, trois grandes armoires, l’une en format penderie, les autres pleines de plaques superposées les unes au-dessus des autres, servant d’étagères.
Dénuée de toute beauté, avec des murs, un sol et un plafonds du même gris acier que les couloirs et l’extérieur du bâtiment, cette chambre était avant tout utilitaire, même si elle était spacieuse.
Une horloge à affichage digital était placée sur le mur de gauche, entre les deux lits. Elle affichait dix-huit heures sept.

Elemanquia reprit :

Voici votre monde jusqu’à ce que vous soyez formées ou que l’on vous rappelle. Tenez-le bien. Installez-vous : les soldats ne devraient pas tarder à vous apporter vos affaires.
Le mess se trouve à l’étage au-dessus, vous ne pouvez pas le manquer. Retrouvez-y-moi à vingt heures tapantes. Devant un plateau-repas, nous pourrons faire plus…ample connaissance…


Elle sortit dans le couloir, et la porte se referma silencieusement derrière elle, laissant les deux nouvelles seules.
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Ellianne
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Re: Comment former des officiers ?

Message par Ellianne »

« Enfin ! »

C‘était un véritable cri du cœur qui avait échappé à la jeune femme qui se dirigea ensuite à grandes enjambées jusqu‘au lit le plus proche pour s‘y laisser tomber sur le ventre avec un profond soupir…

« Tu ne devrais pas être aussi démonstrative, tu sais ? Tu as vu comme ils sont formels, alors si on veut s’intégrer… »

« Oh, la barbe de leur formalisme ! Je me suis tenue roide et droite pendant tout notre trajet avec cette détestable petite bonne femme, maintenant que nous sommes entre nous, je compte bien me laisser aller un peu ! »

« Val… »

« Pas de Val qui tienne ! Même leurs fichus lits sont formalistes ! C’est dur, peu confortable et bien loin de valoir une couche sylvestre ! »

Avec un grognement de contrariété, elle se retourna sur le dos, fixant sa compagne de ses yeux rouges dont l‘expression recelait un vif déplaisir. Le voyage en vaisseau spatial, après être passé dans le Cercle de Pierre des Lorrains, n‘avait déjà pas vraiment été pour lui plaire. Et l‘accueil si peu chaleureux d‘Elemanquia n‘avait rien fait pour la mettre de meilleure humeur, pas plus que le cadre tout artificiel de la base qui les entouraient. Tout ce métal et ce verre, toute cette pierre artificielle, le tout assemblé pour former ces grands nids si laids, contenant des endroits aussi peu plaisant que celui-ci… Ca lui donnait tout simplement des frissons dans tout le corps. Mais ça faisait partie aussi de la formation que de s‘habituer à ça, car il y aurait bien pis pour la suite.

Elle remua ses oreilles avec appréhension à cette idée. Ce monde dont on lui avait parlé, tout entier recouvert de métal et infecté par la pollution… Non, mieux valait ne pas penser à ça. Il était encore moins déprimant de songer aux différences existentielles entre ce centre de formation et les brumeuses étendues d‘Alwinion où elle avait vu le jour et passé toute la première partie de sa vie. Mieux valait se souvenir, avec un brin de nostalgie déjà, de la vie parfois étrange mais toujours présente qui foisonnait dans sa très chère Forêt de Brume, tellement plus belle que ce complexe artificielle construit dans les montagnes. Tout cela valait mieux, et elle sentit son déplaisir d‘être ici s‘estomper quelque peu en songeant qu‘après tout, le Protecteur aurait pu l‘envoyer sur cette planète-là pour la faire former…

« Elle », c’était une jeune femme qui ne paraissait pas avoir plus d’une vingtaine d’années, peut-être un peu moins même. Ce qui n’était qu’une apparence, car son peuple différait en plusieurs points des habitants de Galactica, notamment du côté de la longévité. Ainsi, si elle était bel et bien considérée comme encore jeune par les siens, elle avait tout de même une bonne soixantaine d’années. L’autre particularité, parfaitement visible celle-là, c’était les oreilles, mentionnées un peu plus tôt. Car si elle pouvait les remuer si facilement, c’était parce qu’elles étaient grandes et soyeuses, perchées sur sa tête. Des oreilles semblables à celles de quelques félins, en fait, sauf qu’elles étaient à l’échelle de leur charmante propriétaire.

Charmante, elle l’était sans nuls doutes, malgré les oreilles qui pouvaient en faire reculer certains. Ses traits étaient emprunts de beauté et de délicatesse, formant un doux écrins pour ses yeux rouges, une couleur qui n’avait rien d’inhabituelle de là d’où elle venait. Lui-même était encadré par des cheveux auburn coupés courts, où ses attributs félins se fondaient parfaitement, leurs poils supérieurs de la même couleur que sa chevelure, tandis que ceux de l‘avant étaient roses. Son uniforme traditionnel, d‘une coupe propre à son peuple, était lui aussi de couleur rose, agrémenté de quelques parties noires, comme sa jupe militaire ou ses protections d‘avant-bras. Il était léger, avantageant la liberté de mouvement, et agrémenté par un collier, noir lui aussi, qui était orné d‘un pendentif d‘or gravé d‘une tête de chat, à moins que ce ne fût un quelconque autre animal de même famille.

Sa compagne lui jeta un regard navré, de ses yeux tout aussi rouges, même si on pouvait aussi y lire une légère pointe d‘amusement attendrit. Elle était plus âgée, atteignant les deux siècles d‘existence malgré les vingt-cinq ans qu‘on lui aurait donné à vue de nez, et bien qu‘elle connaisse « Val » depuis quelques mois seulement, elle avait déjà développer une relation de complicité qui était teinté d’un certain côté « adulte-enfant ». Bien sûr, si on reprenait le tout à l’échelle de leur deux peuples respectifs, la différence était minime, puisqu’elles étaient toutes deux des guerrières depuis quelques années seulement, mais l’expérience acquise en cent quarante ans était tout de même non négligeable. Et puis ce n’était nullement de la supériorité, c’était plutôt comme si sa féline compagne était une sorte de petite sœur d’adoption.

Pourtant, hormis les yeux, répandus dans leur brumeuse patrie, leur seul point commun au niveau physique était leur beauté… Même si cela aussi était une caractéristique qui était loin d’être rare de là où elles venaient et particulièrement dans leurs deux peuples. Si sa peau était plus pâle, ses traits étaient tout aussi fins et délicats. Les cheveux qui encadraient son visage étaient d’un blanc de neige, lui arrivant juste un peu plus bas que les épaules, et étaient ornés d’un serre-tête noir à motif de vigne. Son propre uniforme était bleu, blanc et noir, n’aillant que de maigres différences avec celui de sa collègue, sauf peut-être les manches, plus longues. Et toutes deux portaient les mêmes bottes de cuir sombre, à la fois utilitaires et confortables, aussi bien adaptées à leurs forêts natales qu’aux froids couloirs de leur nouvel environnement.

Les deux damoiselles se regardèrent un petit moment, seules en terre étrangère et bien, bien loin de chez elles. Puis la plus âgée des deux sourit en secouant la tête, avant de s’asseoir sur l’autre lit.


« Ca y est, tu es calmée ? »

« Mouai… On va dire que oui… Il faudra bien, hein ? »

« En effet. On y est, et pour de bon. »

« Et j’vais lui montrer moi, à l’autre prétentieuse, si j’ai pas d’avenir ! »

Le sourire de l‘autre jeune femme se fit indulgent, tandis que sa tête à la blanche chevelure se secouait de nouveau, presque d‘elle même.

« Val’, tu es peut-être un peu dure avec elle. Elle a dû nous attendre deux heures, normal qu’elle ait été un peu de mauvaise humeur. »

« Sans doutes, mais je te parie qu’elle sera aussi désagréable tout le long. Et puis il y a autre chose… »

« Quoi donc ? »

« Je ne sais pas, Kalio, je ne sais pas vraiment… Mais il y a quelque chose de bizarre chez elle, de très bizarre même… »

Elle secoua ses oreilles quelques instants, réfléchissant à la question, mais au bout de quelques instants se fût ça tête qu‘elle secoua. Elle n‘arrivait pas à identifié exactement la source de ce qu‘elle avait ressentit.

« Enfin, je trouverais sans doutes plus tard, quand je l’aurais plus fréquentée… Pour l’instant… »

Mais elle ne pu finir sa phrase, car on toquait à leur porte. La dénommée Kalio alla ouvrir, et six hommes, peut-être des soldats ou peut-être des civils, elles n’auraient su le dire, entrèrent et déposèrent leurs cinq valises sur le sol, le tout entre deux saluts, avant de ressortir en laissant de nouveau seul les deux damoiselles.

« Bon, tu allais sans doutes proposer une sieste, mais maintenant que les bagages sont là, si on aménageait plutôt un peu cet endroit ? »

« Ca, je ne dis pas non… Je ne vois pas comment ces gens peuvent virent ainsi… »


« C’est leur mode de vie… »

« Hé bien il est mauvais ! »

Avec un nouveau sourire, elle suivit sa compagne vers leurs valises. Elles ouvrirent deux d‘entre elles, de grandes malles de bois et de métal, comme les trois autres, révélant… Des plantes. Justes des plantes. Des fleures, mais aussi des arbustes de petite taille et de la simple végétation. Et sans se troubler elles les répartirent dans la pièce et sur le balcon, posant un arbrisseau de chaque côté de la porte, meublant quelque peu les étagères et entortillant sur du lierre de-ci de-là, entre autre. Filles d’un royaume sylvestre, elles n’auraient pas imaginés vivre sans un peu de verdure. Une fois qu’elles eurent apparemment fini, la plus jeune regarda son aînée.

« Bon… Tu met la touche finale pendant que je place le reste ? »

« D‘accord. »

Et tandis que la féline damoiselle ouvrait la troisième malle, qui contenait divers objets décoratifs ou d’agrément, ainsi que des affaires de conforts, comme des savons ou des crèmes diverses venues de leur propre pays, Kalio commença à chanter doucement, un chant mélodieux et très beau, tout en se baladant dans la pièce et sur le balcon pour toucher chaque plante. Et derrière elle, la végétation s’épanouissait. Le lierre prenait vie, les arbrisseaux croissaient, et les autres faisaient de même. Le chant fût long, et Val’, Valéria de son nom complet, eu largement le temps de disposer ou ranger ce qu’elle avait sortit de la troisième valise.

« Tu crois pas qu’ils vont trouver ça bizarre, tes trucs de Fée ? Bon, ici il paraît qu’ils sont assez ouvert, le Prince l’est en tous cas, mais là où on va après ils n’ont pas eu de contact avec nous par le passé… »

« Tu devrais écouter quand on nous donne des informations. Ils ont des Mages spécialistes des plantes, là où on va, et la planète où le Dame a créé la nouvelle Alwinion abrite même les spécialistes, à ce qu‘on nous as dit. »

« Oh… Dans ce cas on va sûrement s’y plaire ! On se la fait cette sieste ? »

« Vas-y, je fais un brin de toilette et je t‘imiterais sûrement… »
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"La mort nous sourit à tous, tout ce qu'on peut faire c'est sourire à la mort."
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Empire de Praetorius
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Re: Comment former des officiers ?

Message par Empire de Praetorius »

Valéria et Kalio, après une courte sieste réparatrice, effaçant même un peu le souvenir du voyage en vaisseau, se préparaient à retrouver Elemanquia. Il ne leur fallut guère de temps pour être prêtes, et elles sortirent dans le couloir une dizaine de minutes avant le rendez-vous.

Kalio vit des hommes et femmes en uniformes gris sortir d’une porte semblable à celle du turbo-ascenseur prit avec Elemanquia presque deux heures plus tôt. Elle y entraîna Valéria, en même temps qu’entraient une dizaine d’autres gens de l’Empire.
L’ascenseur n’eût pas à monter plus de cinq secondes pour être au bon étage, juste au-dessus des chambre : la porte s’ouvrit, dévoilant une immense pièce. Kalio et Valéria sortirent à la suite des autres praetoriens, un seul restant dans l’ascenseur, dont la porte se ferma bien vite, sans qu’aucun autre passager n’ait pu y embarquer.

Les deux femmes observèrent la pièce de long en large, s’avançant lentement vers la baie vitrée qui faisait office de paroi extérieure.
Haut de cinq mètres, le mess était tout en longueur, sur plusieurs centaines de mètres, légèrement courbe pour respecter l’architecture des bâtiments.

Une file de praetoriens vêtus de gris avançait le long d’étagères réfrigérantes, où étaient servis toutes sortes de plats. Les deux femmes s’ajoutèrent à la suite, et se servir également, prenant plateaux, verres et couverts. Kalio prit des carottes coupées avec une tranche de viande rouge, et Valéria choisit avec soins une salade et un poisson à la chair rosée. S’ajoutèrent des entrées froides et des tranches de fromages, puis des cruches d’eau fraîche.
Les deux alwinionaises se retournèrent, plateaux entre les mains. Il s’agissait maintenant de retrouver Elemanquia.

Elles n’eurent pas à chercher longtemps. Celle-ci était en train de poser son plateau sur une table située sur la terrasse extérieure du mess, juste devant elles : en effet, un grand balcon de six mètres de large était accolé au mess, une rambarde de métal peint en bleu empêchant tout accident.
Elemanquia s’asseyait à une table accotée, posant devant elle son plateau, sur lequel se trouvaient des légumes verts en purée, et une viande blanche froide.

De l’autre côté de la rambarde bleu foncé, le vide, sur des centaines de mètres…peut-être même jsuqu’à deux kilomètres de plongeon vertigineux.
La vue donnait sur les grandes plaines et les nombreuses autres montagnes de la planètes, de tous côtés. Le ciel était bleu, dégagé, parsemé de quelques nuages très hauts, tels des voiles blanchâtres.
Le pied de la montagne, et donc du complexe, était déjà plongé dans la pénombre. Le soleil descendait, lointain, vers l’horizon ; mais depuis une telle altitude, il faudrait encore deux heures pour qu’il se couche. Au-dessus du mess, c’était le toit du complexe, dominé par le sommet de la montagne, à quelques cinq cent mètres d’altitude de plus.

Sans un mot, les deux alwinionaises sortirent sur la terrasse, zigzaguant entre les tables des autres élèves officiers et officiers, puis vinrent s’asseoir, toutes deux face à Elemanquia. Celle-ci les regarda, puis amena son bras devant elle, remonta sa manche, et regarda son technocom, accroché à son poignet gauche. Puis elle remit en place sa manche, la lissant de sa fine main droite.


Bien, pas de retard. En fait, vous êtes en avance de quatre minutes, parfait.

Soudain, la jeune blonde parut se détendre, se repoussant en arrière, dans son siège, et elle se mit à sourire largement, ses fines lèvres pâles étirées jusqu’à ses pommettes.

Excusez-moi pour l’accueil, mais je vous avouerai que je n’appréciais pas devoir vous former. Mais j'ai réfléchis, et je ne peux pas vous en tenir rigueur, à vous. Mes excuses.

Elle donna un petit coup de tête de côté, en signe d’excuse.

Comprenez…je préférerai de loin être sur l’un de nos nombreux fronts. J’ai une Légion clone sous mes ordres directs, et je n’aime pas les abandonner… Mais Lupus et Vosgiens m’ont jugée seule à même de vous instruire.

Le ton était étrange, sur cette dernière phrase. Il était boudeur, comme si Elemanquia jugeait qu’elle pouvait être remplacée par quelqu’un d’autre de tout aussi bon ; un peu contenté, puisqu’elle était malgré tout fière et flattée de cette confiance de l’Imperator et de son plus proche conseiller militaire ; et puis, elle donnait l’impression, en même temps, qu’elle connaissait très bien Lupus et Vosgiens. En fait, ce ton, les deux alwinionaises l’avaient déjà entendu quelques fois…mais sortit de la bouche du prince Consort d’Alwinion.
La jeune femme soudain sembla perdue dans ses pensées, soudainement, ajoutant pour elle-même, les yeux dans le vague :


Que voulaient-ils dire en ajoutant « que ça me donnerait peut-être des contacts pour plus tard » ?

Mais elle revient bien vite au présent. Son sourire était moins large, mais plus sympathique.


Oh, et puis, vous n’êtes pas de l’Empire, alors, appelez-moi simplement Siana.

Elle piqua de sa fourchette un peu de sa purée verte, et mangea une bouchée, désormais posée face aux deux alwinionaises.

Ces dernières pouvaient toutefois désormais repérer une certaine agitation aux autres table set dans le mess. Régulièrement, les têtes se tournaient vers Siana, rapidement, puis regardaient de nouveau les têtes voisines, les lèvres chuchotant des conversations difficilement audibles. Ce manège se voyait sans cesse aux tables assez éloignées : aux plus proches, seuls quelques regards se posaient de temps à autre sur Siana. Son uniforme noir et ses fourreaux d’épaules blancs ne passaient pas inaperçus. Certains regards étaient aussi adressés aux deux alwinionnaises, notamment aux oreilles de Valéria.
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Ellianne
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Re: Comment former des officiers ?

Message par Ellianne »

La sieste avait été plus que bienvenue, surtout pour Valéria, qui adorait se reposer ainsi avant le souper quand elle en avait l’occasion, même si elle savait parfaitement s’en passer quand cette occasion ne se présentait pas. Cela constituait juste un petit luxe qu’elle avait apprécié. C’est ainsi que Kalio et elle s’étaient rendues au « mess », se servant puis retrouvant Elemanquia… Qui se métamorphosa presque dès le début de la conversation. De quoi occasionner un échange de regards entre les deux femmes, surprit le première fois, plus nuancé la seconde. La Fée, puisqu’on l’avait désignée ainsi, semblant dire à « Tu vois, j’avais raison ! » à la féline, ce à quoi l’autre répondait plus ou moins par ce qui aurait pu se traduire comme « nianiania ».

Mais elles ne détournèrent pourtant pas leur attention de leur interlocutrice une seule seconde, car elles avaient déjà reçu une certaine formation au près de leurs propres peuples. On leur avait aussi apprit les « bonnes manières » quand on les avaient choisit pour occuper des postes à responsabilités, quelques mois plus tôt et elles attendirent que le Grand Maréchale commence à manger avant d’entamer leur propre plateau. Valéria n’était pas toujours aussi polie en toutes occasions, mais pour cette fois, la première, elle avait fait un effort. Ce qui ne l’empêcha pas d’attaquer directement son poisson avec appétit tandis que son amie - car s’en était bien devenue une, et plus encore maintenant - prenait la parole pour répondre après seulement une bouchée.


« Hé bien… Grand Maréchal Siana, c’est une agréable surprise que votre changement de comportement à notre égard. Nous comprenons parfaitement vos sentiments et nous ne vous en tenons pas rigueur… N’est-ce pas, Val’ ? »

« Hum ? »

L’intéressée jeta un coup d’œil à la praetorienne, un autre à sa compatriote, évaluant la situation. Ce n’était pas, même si on aurait pu le croire, un manque d’attention due à une trop grande concentration sur son assiette. Devant un regard de sa compagne, elle fini tout de même par acquiescer.


« Oh, oui, oui, bien sûr… »

Elle remua ses oreilles, signe d‘une réflexion ou d‘une émotion chez elle. Maintenant qu‘elle se retrouvait de nouveau face à Elemanquia, elle ressentait de nouveau cette étrange sensation qu‘elle ne parvenait toujours pas à identifier…

« Hum… Mais je m’aperçois qu’avec tout ça nous ne nous sommes pas présentée de façon officielle, même si vous connaissez peut-être déjà nos noms. »

Visiblement, elle n‘approuvait pas totalement l‘attitude de la féline, mais elle ne lui fit aucune remarque, peut-être par soucis des apparences - de nombreux regards se posaient sur leur groupe - ou peut-être parce que celle-ci lui avait fait par de son sentiment un peu plus tôt.

« Je suis Kalio d’Alwinion de la Clairière d’Or, de la Lignée des Kaliana, de la Maison Princière des Alwine. J’ai été nommée il y a quelques mois seulement Cheftaine de Bataille de mon Peuple, sous l’autorité de notre Chef de Guerre et de la Dame. »

Les subdivisions de la société alwinionaise, si hétéroclite, et notamment de la branche féérique, pouvaient paraître un peu opaque à des étrangers, mais elle n‘y songeait pas vraiment, élevée dans les brumeux bois qui abritaient ce royaume.

« Ma compagne est Valéria d’Alwinion, de la Kwaené, ou Tribu dans votre langue, des Vaérindel, membre du Cercle de son Peuple. »

Un nouveau regard indiqua à l‘intéressée qu‘il était temps d‘intervenir à nouveau. Contrairement à la première fois, elle prit le temps d‘avaler la bouchée qu‘elle avait prise avant de parler.

« Enchantée de vos rencontrer. J’ai été Choisie il y a aussi peu de temps que ma compagne, si ça peut vous intéresser. »

« C’est pour nous un honneur que votre Empire ait accepté de nous former pour ce nouveau mode de guerre, et nous vous remercions d’accepter cette responsabilité… Même si vous ne l’avez pas vraiment choisie, si j’ai bien tout comprit. »

Elle sourit chaleureusement à Siana. Sa façon d‘en parlé lui avait un peu rappelé le Prince Julius, ce qui semblait indiqué quelqu‘un de haut placé dans ce qu‘elle comprenait de la hiérarchie praetorienne. Elle s‘apprêtait à poser une question là-dessus, mais sa féline compagne se décida enfin à parler, la devançant du même coup.

« Dites-moi, Dame Siana… »

Valéria avait laissé le titre militaire de côté, utilisant plutôt celui auquel elle était habituée. Pour elle « Maréchal », grand ou pas, ne voulait pas dire grand-chose…

« Je n’ais pas pu m’empêcher de vous observer depuis le début, parce que vous dégagez… Quelque chose… Il m’a fallu du temps pour comprendre, et je ne le fais pas encore totalement, mais je peux au moins avancer un point important… »

Kalio faillit l’interrompre, mais se retint, se rappelant que les siens avaient parfois certains intuitions intéressantes. Du reste, la féline ne tenait compte que d’Elemanquia.

« Vous n’êtes pas plus Humaine que nous deux, n’est-ce pas ? »

La Fée lui jeta un coup d’œil étonné, puis un autre à Siana, avant de revenir sur elle, et ainsi de suite pendant quelques instants, surprise, avant de fixer son attention sur la praetorienne. La question de Valéria, au ton, n’en était pas vraiment une…
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Empire de Praetorius
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Re: Comment former des officiers ?

Message par Empire de Praetorius »

Valéria s'était surtout préoccupée de son assiette, tandis que Kalio lui répondait. Siana remercia intérieurement l'alwinionaise de sa compréhension...

Kalio se présenta et présenta Valéria, de façon complète. Quand Siana avait reçu ses ordres, on lui avait juste dit qu'elle devrait former deux femmes d'Alwinion, nommées Kalio et Valéria. Lorsqu'elle avait demandé quels étaient leurs noms de famille, tout ce que Lupus avait marmonné, c'était un "je suppose qu'Ellianne a finit par oublier cela, ce pourquoi elle ne nous les a pas dit...fichue gamine".

Et alors qu'elle détaillait ses deux compagnes, admirant leur beauté, Valéria posa une question. Ou plutôt posa une affirmation.


- Vous n’êtes pas plus Humaine que nous deux, n’est-ce pas ?

Siana eut un sourire en coin, presque satisfait. Évidemment, face à ces deux magiciennes, elle ne pouvait pas cacher sa vraie nature. Elle posa ses avant-bras sur le bord de la table, les poings refermés l'un sur l'autre au-dessus de son plateau.

- Effectivement non, Valéria -vous permettez que je vous appelle ainsi ? appelez-vous simplement Siana, je vous prie-, je ne suis pas humaine. En fait...comprenez une chose: c'est que notre Empire est en majeure partie peuplé de la race des "Jeunes Anciens"..."Jeunes", parce que nous ne sommes pas comme les "Vrais Anciens", nos Ancêtres. Presque tous ceux que vous voyez ici...


Elle desserra les mains et désigna d'un petit moulinet du poignet le mess.

- ...appartiennent à cette race. Pour le reste, notre peuple se compose d'humains, et de quelques minorités d'autres races, cette fois très différentes. Nous avons quelques membres de ces minorités ici, peut-être les verrez-vous...
Mais j'ai bien compris que ce n'est pas à cela que vous faites référence, pardonnez-moi de m'égarer, Valéria. Les différences entre Jeunes Anciens et humains sont si infimes qu'il faut faire une analyse génétique pour savoir à laquelle de ces deux races appartient un des nôtres. Mais pour ma part, c'est vrai que je suis différente.


Elle jeta un coup d'œil en contrebas du complexe, dans la vallée, et ses bois plongés dans la pénombre, puis elle reporta son attention sur Valéria.

- Je vous ai dit quels étaient mes titres: parmi eux, je héritière du titre de "De Arnis". Ce titre de "noblesse" est chez nous une récompense accordée à une famille entière pour l'action d'un ou plusieurs de ces membres. Il ne distingue une famille que de façon..."décorative": c'est l'équivalent d'une médaille. Et le premier récipiendaire du titre de "De Arnis" est Vosgiens Elemanquia, Grand Maréchal de l'Armée Impériale, et le plus proche conseiller de Lupus...il est surtout mon arrière-arrière-grand-père.


Siana prit son verre et but une gorgée d'eau.

- Or, vous le savez peut-être, puisqu'il est allé un long moment dans votre monde...Vosgiens peut se transformer en loup: c'est un métamorphe. Et c'est l'une des diverses choses qu'il m'a léguées...


Pour étayer son propos, Siana avança sa main devant Valéria, et soudain, celle-ci sembla fondre puis redevenir dure, de même que l'avant-bras sous la manche de l'uniforme; et voilà que c'était une patte couverte de poils blancs, munie de griffes redoutables, et à la musculature puissante. Au bout d'un très court moment -quelques secondes peut-être-, la patte redevint main, et Siana la retira.

- Vosgiens prend la forme d'un loup gris, parce qu'il aime passer inaperçu, et moi, je préfère le blanc, alors je prends la forme d'une louve blanche. Nos capacités de métamorphes nous permettent en effet de donner plusieurs couleurs à nos poils: noir, gris, brun, et blanc...avec des tons divers.


Elle souria de nouveau largement.

- Mais, maintenant, pardonnez-moi cette question, Valéria...mais vous-même, si ce n'est pas trop indiscret...qu'êtes-vous au juste. je n'ai pas besoin d'utiliser les facultés du loup pour sentir une odeur de félin...

Ses yeux se posèrent un instant sur les oreilles au-dessus du crâne.
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Ellianne
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Re: Comment former des officiers ?

Message par Ellianne »

Elemanquia avait commencé par préciser que la majorité des habitants de l’Empire n’étaient pas à proprement parler des « Humains », mais des « Jeunes Anciens ». La nuance était trop subtile pour Valéria, qui n’avait jamais vu la différence entre Julius et les Hommes de son propre monde, mais c’était sans doutes compréhensible, puisque les premiers avaient été créer précisément à la ressemblance des lointains ancêtres des « Anciens originels »… Qui étaient eux-mêmes les lointains ancêtres des actuels habitants de l’Empire. Les deux jeunes femmes ne le savait pas, toutefois, et le seul « alwinionais » qui était sensé pouvoir le leur expliquer se trouvait bien loin de là. De toute façon, il aurait ajouté que même sur un point de vue gustatif la différence n’était décelable que par les plus fins gourmets…

Ce n’était toutefois pas cette subtile nuance qui intéressait Valéria, mais bien la différence beaucoup plus marquée qui existait entre ces deux groupes et « le » Grand Maréchal. Différence que l’autre fini par confirmer et par spécifier : c’était une métamorphe. Une métamorphe-loup, pour être plus précis, et elle en fit la démonstration en métamorphosant main en patte blanche. Ce qui expliquait parfaitement l’impression qu’elle avait ressentit.


« Mais, maintenant, pardonnez-moi cette question, Valéria...mais vous-même, si ce n'est pas trop indiscret...qu'êtes-vous au juste. Je n'ai pas besoin d'utiliser les facultés du loup pour sentir une odeur de félin... »

Ce fût au tour de l‘alwinionaise d‘avoir un large sourire, son premier en présence d‘Elemanquia. Un sourire qui dévoila des canines un peu trop proéminente pour une Humaine…

« Hé bien, comme vous l’a dit Kalio, je fais partie de la Kwaené des Vaérindel. La traduction de « Tribu », bien qu’étant probablement la meilleure dans votre langue, n’approche que de très loin le sens véritable d’une Kwaené. »

Toute sa méfiance envers le Grand Maréchal semblait totalement envolée, et elle ne se départissait pas d‘un léger sourire tout en enroulant délicatement autour des piques de sa fourchette une tranche de poisson froid qui faisait partie de l‘entrée qu‘elle avait choisie.

« Il faudrait y rajouter « famille », « clan » et « fratrie » pour s’en rapprocher un peu plus, et ce serait encore imparfait. Hum… J’espère que vous comprenez ce que je veux dire, parce que je ne suis pas capable de faire mieux dans votre langue. »

Une petite moue se dessina sur ses lèvres tandis que ses oreilles remuaient. Elle dégusta sa bouchée pour se donner le temps de réfléchir, mais fini par secouer la tête.

« Non… Les membres de ma Kwaené son mes frères et mes sœurs, quels que soient par ailleurs nos liens du sang. C’est un lien indéfinissable et impossible à ignorer. Nous sommes unis les uns aux autres par quelque chose que je ne saurais décrire… Même si j’ai été Choisie pour faire partie du Cercle, je suis encore loin d’avoir la sagesse d’une Ancienne. »

Son sourire contenait cette fois une légère trace d‘excuse de ne pouvoir se faire mieux comprendre. Même au sein de la société alwinionaise, c‘était difficile à exprimer…

« Enfin, tout ça pour dire qu’entre autre chose, les membres d’une même Kwaené partagent certaines caractéristiques, et parmi elles certains dons. Le plus répandu est celui de pouvoir prendre une forme dite « Humaine », ou à peu près. »

Ce fût au tour de Kalio d‘afficher un petit sourire en coin. L‘heure de voir si les praetoriens étaient si ouverts que ça, et aussi de pouvoir évaluer un peu les réactions de leur formatrice.

« Comprenez-moi bien, je suis née sous une forme toute différente de celle-ci. La Kwaené des Vaérindel est composé de félin, comme vous l‘avez fort bien comprit... Certaines de mes caractéristiques physiques le laisse deviner, d’ailleurs. C’est sous cette forme que nous donnons naissance à nos enfants, si possible, car c’est toujours sous cette forme que nous naissons et que c’est moins déroutant pour le petit de trouver à sa naissance une mère qui lui ressemble. »

Elle avait déjà aidé à quelques naissances où la mère se trouvait sous une autre forme et avait eu trop mal pour en changer. Dans ce cas-là, une autre Sœur se transformait généralement pour s‘occuper du petit pendant que les autres aidaient la mère sous la forme appropriée.

« C’est au fil des ans que nos dons se révèlent et peuvent être maîtriser… Malgré tout le travail qui peut être fait, cette maîtrise ne se développe qu’avec le temps. C’est ainsi que ma forme « Humaine » n’est pas encore totalement développée, il reste encore quelques petites touches félines dans l’ensemble, qui ne pourront disparaître qu‘avec les années… Même si rien ne m’y obligera, bien entendu ! »

Son sourire éclata de nouveau, pour montrer sa bonne humeur, mais aussi une nouvelle fois sa dentition non conventionnelle, tandis que ses oreilles remuaient un peu pour se manifester.

« Je garderais peut-être les oreilles… Et je n’ais pu faire disparaître la queue que depuis peu de temps. Ca aurait été assez gênant pour piloter, je crois… »

Pendant qu‘elle parlait, Kalio en avait profité pour rattraper son retard au niveau de la nourriture, car Valéria ne mangeait guère en s‘expliquant.

« Parmi les autres dons de ma Kwaené, il y a la capacité à changer de forme féline. Nous sommes à la base un peu plus grands que des tigres, mais nous pouvons adopter à loisir la forme de n’importe quel félin que nous avons déjà vu, par nous-mêmes ou par l’intermédiaire de nos Frères et Sœurs. »


La damoiselle aimait particulièrement à paresser sous forme de chat depuis qu‘on lui avait montré cet animal, trouvant la petite taille plus adaptée pour faire la sieste.

« Mais je me suis un peu emportée... J’espère que je ne vous ais pas trop ennuyée ? »


Elle pencha la tête sur le côté, tandis que ses oreilles remuaient une nouvelle fois en signe d‘interrogation. Elle semblait avoir totalement oublié ses précédents sentiments pour Siana…
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Empire de Praetorius
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Re: Comment former des officiers ?

Message par Empire de Praetorius »

- Non non, du tout, du tout ! C'est très intéressant, au contraire.

Siana était réellement captivée par ce petit discours.

- Par contre, vous me voyez étonnée que votre métamorphose en humains se fasse par ce processus de paliers successifs. Le métamorphisme de ma famille est, lui, immédiat: nous..."décidons" de la forme à prendre, sur quelle étendue du corps, de la couleur du poil, et nous devenons loups. Nous n'avons aucune progression dans cette métamorphose.

Elle fit un petit moulinet de la main.

- Oh, bien sûr, les plus jeunes doivent s'habituer à une telle chose...mais ce n'est pas un exercice difficile, et avant six ans de vie nous savons comment le faire presque automatiquement -pour ceux qui ont le plus de difficultés. Quand à la naissance, il semblerait que nous ne pouvons de toute façon accoucher sous forme canine, et les petits naissent humains, donc il n'y a de ce côté aucun problème.


Elle resta un instant silencieuse, raclant soigneusement des dernières traces de purée verte avec le côté de sa fourchette.

- Bien...et maintenant, je crois que nous allons pouvoir discuter travail ?

Siana s'enfonça dan son siège, et regarda encore une fois vers le pied du complexe, avant de revenir sur les deux alwinionaises.

- A ce que j'ai compris, vous avez commandées des armées terrestres...mais ce voyage en vaisseau pour venir jusqu'ici était votre premier ? N'hésitez pas à me corriger si je me trompe...

Elle adressa un autre sourire à Kalio et Valéria.

- Nous commencerons demain. Je pense que je vous ferai d'abord un topo sur les composantes d'une flotte de guerre, puis nous ferons sans doute un cours de pilotage en chasseur. En ensuite, sans doute deux jours après, nous verrons la tactique et la stratégie, que nous illustrerons avec des manœuvres dans un des croiseurs en orbite de cette planète, avec en complément un simulateur de combats à grande échelle. Cette partie devrait durer une petite semaine, c'est le point d'orgue de ce que l'on m'a demandé de vous apprendre. Et enfin, il faudra voir la gestion de votre propre bâtiment de guerre, que nous complèterons par une simulation de combat dans une des salles du centre, ici-même: nous verrons quelles sont vos réactions pour commander à la fois votre vaisseau à un niveau interne et à un niveau tactique, en même temps que votre flotte entière à un niveau stratégique et tactique. Et en fonction de vos performances, il faudra peut-être complété l'enseignement.
Je vous rassure, tout cela sera agrémenté de journées de repos: vous pourrez sortir du centre pour vous promener dans les vallées, ou ce genre de choses... Même pour les nôtres, l'enseignement et la simulation intensifs sont réservés à des officiers déjà expérimentés, qui souhaitent juste améliorer leurs réflexes et étudier davantage de situations.


Elle posa ses couverts sur son plateau, désormais vide, et se servit un autre verre d'eau.

Autour des trois femmes, les tables se vidaient peu à peu, la plupart des praetoriens rejoignant des bibliothèques ou leurs chambres, quelques autres allant participer aux rares cours du soir.
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Ellianne
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Re: Comment former des officiers ?

Message par Ellianne »

Dès que la jeune praetorienne avait annoncé qu‘elles entraient dans le domaine du travail, puisque chacune avait plus ou moins fini son assiette, l‘attention des deux alwinionaises, déjà appréciable, ce fit plus soutenue. Après tout, elles n‘étaient pas là pour parler de leurs peuples respectifs, ou bien des différences entres les différents métamorphes de l‘univers, mais bel et bien pour apprendre l‘art du combat spatial avant d‘être envoyé sur le front galactiquien.

« Vous avez raison, Siana, nous avons déjà été formé pour les combats d’infanterie, et nous avons aussi participé à quelques batailles soigneusement choisies, même si nous n‘avons pas encore grande expérience dans ce domaine… »

Sans concertation aucune des deux damoiselles, c’était Kalio, l’aînée et la plus responsable et sérieuse des deux, qui avait reprit la parole, de sa voix calme et posée, douce plaisante à entendre comme celles de tous les membres de son Peuple.

« Nous n’avons rien à redire à votre programme de formation. Nous vous faisons confiance, puisque nous n’y connaissons pas grand-chose… Rien du tout en fait. Val’, tu es d’accord ? »


La femme-félin sourit doucement, tout en finissant ses dernières feuilles de salade accompagnée des quelques morceaux de poissons qu‘il lui restait dans son assiete.

« Oui, tout à fait. Notre voyage pour venir ici était en effet le premier, et puis nous ne pouvons que faire confiance à une compatriote de notre Prince, la descendante de Sir Vosgiens qui plus est. »


« Sir » Vosgiens parce que tous les compagnons de Julius étaient considérés comme nobles en Alwinion, quel que fût par ailleurs leur véritable rang. Ou leur envie d’accéder à cette considération, du reste. Avec un hochement de tête, la Fée reprit la parole.

« En ce qui concerne la durée de la formation, ou son intensité, vous n’avez pas à vous en faire. Nous avons été habituée dès toute jeune à travailler dur quand il le fallait. »

« Même s’il est évident que nous ne pourrions refuser de profiter des temps de repos que vous nous avez si généreusement alloué, honneur oblige. »

Valéria avait encore en mémoire son premier « stage » hors de sa Kwaené, avec Grorg, le redoutable Général de la Forêt, qui avait été en son temps le Champion de la Dame, et l’était encore à l’occasion. Un grand malade mental si on voulait son avis, qui était accessoirement le Gardien Permanant des Brumes, à présent, puisqu’il avait été choisit pour ne pas se rendre en Galactica mais au contraire assurer le commandement constant des forces restée dans leurs Bois.

« Hum... Oui, en effet. »

Kalio jeta un regard en coin sa compagne, qui avait l‘air tout sauf gênée ou même légèrement mal à l‘aise de son intervention. Au bout de quelques instants, l‘aînée secoua légèrement la tête, et revint à Elemanquia pour poursuivre.

« Comme j’allais le dire, si nous avons reçu une formation de combat conventionnel, mais nous n’avons toutefois pas les compétences pour utiliser les machines qu’on nous a mentionnées là nous on allons… Les… les fusils et les chars ? »

Des informations avaient été transmises, en effet, ce qui avait permis aux filles de savoir où elles allaient être formées ou encore qu‘elles allaient devoir commander des unités nouvelles aussi bien dans l‘espace que sur terre... C’était aussi comme ça que la Fée savait que des Mages pratiquaient là-bas une Magie proche de celle de son peuple.

« Les avez-vous prévus dans votre programme ? Il ne me semble pas que vous en avez fait mention… »

Kalio souhaitait seulement se voir confirmer que la formation prévue était belle et bien complète, et que sinon elle serait complétée… Pas question d’être prise en défaut une fois arrivée à destination, pas devant sa Dame et sa Chef de Guerre…
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Empire de Praetorius
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Re: Comment former des officiers ?

Message par Empire de Praetorius »

Siana resta interdite...et même ébahie, en fait.

- Par...par les Ancêtres ! Mais je pensais qu'on vous avez prévu quelqu'un d'autre pour ça !

Elle amena sa main droite sur son cou, se caressant une mèche de cheveux à l'aide du pouce, les yeux observant la surface transparente de la table, les fins sourcils froncés.

- Dans ce cas, je vais vous ajouter tout ça juste derrière. Voyons...ça devrait constituer moins d'une semaine de plus.


Elle se leva, aussitôt imitée par les deux alwinionaises. Sur la longue terrasse du mess et à l'intérieur, il ne restait pas plus d'une vingtaine de praetoriens sur les quelques centaines qui mangeaient là à peine une heure plus tôt.

- Laissez vos plateaux ici, je vais m'en charger. Je vous donne rendez-vous demain matin, après le petit déjeuner -qui se prend ici aussi-, dans la salle F-12, à neuf heures. Demandez votre chemin en sortant du mess.

Kalio et Valéria prirent congé, tandis que la praetorienne prenait les trois plateaux et les emmenaient sur une chaîne de porte-plateaux automatique, emmenant ceux-ci dans une pièce où la vaisselle était nettoyée pour le lendemain.

- Ah, et sachez qu'il y a un système d'holo-transmission dans votre chambre, si vous voulez contacter les vôtres ! Si vous savez où il s se trouvent, bien sûr... Vous allumez avec le bouton noir, et un technicien des transmission vous demandera qui vous voulez contacter ! Bonne nuit !

Elle se détourna, posant les plateaux, tandis que Kalio et Valéria entraient dans le turbo-ascenseur. Siana se frotta les mains, puis s'exclama dans le mess:

- Et maintenant, je vais leur faire leur fête !

D'un pas soudain très décidé, le visage couvert par une colère soudaine, elle se dirigea ver un autre turbo-ascenseur, y entra et indiqua l'étage où elle avait sa propre chambre, situé bas dans le complexe. Quelques minutes après, elle entrait dans sa chambre, où ne se trouvait qu'un lit. Sa chambre était très sobre: seules touches de couleurs, au mur était accroché un cadre où était étalé un étendard aux tons bleus clairs de la 4ème Légion Clone. Elle ouvra un panneau dans le mur, révélant la plate-forme de l'holo-transmetteur, appuya sur le bouton noir d'activation, et annonça à l'opérateur qui se matérialisa en trois dimensions:

- Grand Maréchal Elemanquia, du IXème Bataillon de Légions. Demande transmission immédiate à destination de l'Imperator, du Grand Maréchal Vosgiens Elemanquia et du Maréchal Julius César. Priorité normale.

Le technicien acquiesça en hochant de la tête, et disparut. Siana s'empara d'une chaise qui se trouvait juste à côté, contre le mur, et s'assit face à l'holo-transmetteur. Après une vingtaine de secondes, Lupus, Vosgiens et Julius se matérialisèrent enfin. Tous sourires, les trois hommes s'apprêtaient à la saluer, mais elle ne leur laissa pas le temps de proférer un son.

- Alors comme ça, on m'envoie des personnes sans formation et sans me dire que j'aurai tout à faire ?! Dites, vous savez que j'ai du boulot aussi, moi ?! Vous devriez avoir honte de tout me foutre sur le dos ! On se croirait dans une de ces sociétés d'humains sexistes, où la femme fait tout !

Les trois hommes se regardaient les uns les autres, interloqués.

- Cessez de vous dévisager ainsi ! Vous êtes tous les trois coupables ! Ces pauvres alwinionaises, vous me les balancez ici, alors qu'elles ne sont pas même sûres du mot "fusil" ! Je pensais que vous auriez au moins prit soin de leur apprendre quelques petites choses ! Là, elles n'ont pas un repère !


Le premier à se reprendre fut apparemment Vosgiens, grand et maigre homme, aux cheveux bruns parsemés de gris, une barbe de la même couleur, qui comptait apparemment quelques soixante ans -mais il était l'arrière-arrière-grand-père de Siana, en réalité... Sa voix rauque et basse résonna, très légèrement déformée par la transmission:

- Eh, oh, gamine, calmes-toi ! On peut savoir ce que tu nous reproches exactement ?
- Bah je vous reproche de me les envoyer sans qu'elles aient quoi que ce soit pour comprendre ! Elles risquent de se prendre pour des idiotes, avec les explications que je vais leur donner !

Julius, jeune homme un peu plus petit que Vosgiens, pourvu d'une fine moustache, renifla avec dépit, et lança de sa voix claire:

- Crois-moi, Sia', ça m'étonnerait qu'elles en arrivent à penser ça...par contre, fait gaffe à ce qu'elles ne te fassent pas tourner en bourrique...les alwinionaises sont terribles.
- Ça, Juju, c'est pas typique des alwinionaises, c'est typique des femmes !

Siana semblait maintenant prête à exploser de rire. Mais alors, la grave et profonde voix de Lupus s'éleva enfin, sortant de l'énorme carcasse de ce géant barbu:

- Sia', tu es la meilleure en stratégie et au moins l'un des meilleurs combattants de tout l'Empire. Qui mieux que toi peut s'occuper de former correctement des personnes qui n'y connaissent rien ?
- Arrêtes tes compliments et tes boniments, Lupus ! Ça ne marche pas !
- Quant à ton Bataillon, tu ne fais pas confiance au Maréchal Frasius ?
- Si...si, bien sûr, mon second à toute ma confiance...mais je préférerai...
- Tu préféreras suivre les ordres qu'on te donne, gamine !

Le ton de Vosgiens était clairement comique. Et il y avait une ironie sous-jacente: qui aurait cru que Siana pourrait jamais obéir alors que ses supérieurs étaient quasiment de sa famille ?

- Bon, bon... N'empêche, je vais avoir du boulot. Mais elles promettent, ces deux filles.
- Comme tu en parles... Eh, on dirait une grand-mère devant deux enfants, alors que ce sont elles les plus âgées, me semble-t-il.
- Bah peut-être, mais question expérience de ce que nous allons étudier, je domine, non ?
- Peut-être plus pour longtemps.

Lupus lui fit un clin d'œil.

- Allez, Sia'. C'est quand même pas si terrible ?
- Elles sont gentilles, ça, rien à redire...en fait, c'est moi qui ai mal commencé.
- Tu t'es rattrapée ?
- J'espère que mes excuses leur ont suffit. Enfin...

Le silence se fit un instant.

- Rien d'autre ?
- Non...je voulais juste vous râler après. Mais bon, ça a raté, hein ?

Lupus secoua la tête en levant les yeux au ciel.

- Bon, j'ai pas que ça à faire, désolé. Mais on se reverra -réellement, j'entends- d'ici peu...crois-moi.

Son image disparut de la plate-forme de l'émetteur.

- Toujours aussi peu bavard, la patron. Bon, je t'embrasse, ma petite Siana.
- Moi aussi, papi. Prends soin de toi.
- Tu repasses sur Arnis dès que t'as finit de les former ? je serai pas disponible avant trois semaines, donc je te le dis maintenant: salue tes parents pour moi.
- Promis.

Vosgiens disparut à son tour. Julius observa une seconde Siana.

- Un message pour leur patronne à elles ?
- Bah, elles la contacteront si elles ont quelque chose à lui dire. je leur expliqué comment utiliser l'holo-transmetteur.
- Non, mais je voulais dire: est-ce que toi, tu as un commentaire à faire sur elles ?
- Non. Je pense pas qu'Ellianne à besoin d'un quelconque rapport de ma part sur ses gens. Bises, Juju.
- Ouais, bises "cousine".
- Salue Caius de ma part, quand tu le verras.
- J'essaierai.

Siana coupa la communication, se leva, referma le panneau de l'holo-transmetteur, remit la chaise en place, et alla prendre une douche avant de se coucher.
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Ellianne
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Re: Comment former des officiers ?

Message par Ellianne »

Elemanquia avait parue proprement estomaquée par la question de Kalio. Visiblement, elle n‘avait vraiment pas prévu devoir se charger de cette formation-là en plus du reste. Même si c‘était un brin gênant, la Fée considérait qu‘elle avait donc bien fait de demander. De toute façon, le Grand Maréchal aurait fini par s‘en rendre compte un jour ou l‘autre, et ces circonstances-ci étaient sans doutes les moins pénibles, au cours d‘une conversation franche et avant que le programme d’entraînement ne commence réellement. Et puis elle comptait bien aussi apprendre ces choses-là aussi, comme toutes les autres, et donc c‘était mieux qu‘elles soient prévues au menu de l‘histoire…

Du reste, Siana retomba rapidement sur ses pattes, intégrant dans la foulée ces matières-là à son programme avec fluidité, ce qui était plutôt rassurant quant à ses capacités. Après leur avoir indiqué ce qu‘elles devraient faire le lendemain matin - petit déjeuné et salle de cours - la praetorienne leur apprit qu‘elles pourraient joindre leurs compatriotes, ce qui constituait une nouvelle aussi réjouissante qu‘inattendue pour les deux damoiselles, qui s‘étaient attendues à être coupées du monde, de leur monde, pendant l‘intégralité de leur formation. Pouvoir contacter les leurs, ou tout du moins les alwinionais qui se trouvaient sur Galactica, était un luxe des plus plaisants… Même si elles risquaient aussi de se faire réprimander si elles faisaient quelque chose de travers.

Valéria en souriait rien que d‘y penser tandis qu‘elles prenaient finalement congé d‘Elemanquia et qu‘elles s‘engageaient dans l‘engin qui pouvait les transporter d‘un étage à l‘autre. Une fois arrivée au leur, juste en dessous, et de retour dans leurs chambres, la féline se laissa à nouveau tombé sur son lit, directement sur le dos cette fois, tandis que sa compagne s‘asseyait sur le sien. Car c‘était déjà devenu « son lit » et « le sien », dans un partage qui n’avait nul besoin de concertation.


« Ah ! Et bien ça s‘annonce mieux que je ne le pensais ! »

« Tu vois que tu dramatisais… »

« Pas du tout, mais alors pas du tout ! Elle était bien en rogne, c’est juste qu’elle a comprit que c’était pas de notre faute… »

« Il me semble que tu disais que son côté désagréable resterait… »

« Humf… En tous cas mon intuition était bonne, il y avait bien quelque chose chez cette femme. Heureusement ça c’est avéré positif. »

« Tu te sens une petite solidarité de de métamorphe ? »

« On peut dire ça… Même si sa race est très différente de la mienne. »

« Moui… Sans doutes. C’est pas tout ça, mais on contact la Dame ? »

« Il faut bien, elle apprendra tôt ou tard qu’on peut la contacter, alors… »

Les deux femmes se remirent sur leurs pieds et cherchèrent le bouton d’activation de la communication holographique. Ce fût Valéria qui fini par le trouver, après avoir par hasard réussi à ouvrir le panneau mural. Elles se réunirent devant, avant que la Fée ne presse le bouton noir mentionné par Elemanquia. Un homme apparut en trois dimensions.

« Oui ? »

« Officiers en formation Kalio et Valéria, de l’Alwinion. Heu… Nous demandons une communication avec l’État d’Alwinion, en Galactica. »

« Bien. Veuillez attendre quelques minutes. »

L‘image de l‘homme disparue aussitôt, et un long moment d‘attente passa, pendant que s‘établissait la communication avec le lointain État et que les différentes autorisations étaient données, d‘un côté comme de l‘autre. Finalement, le module se ralluma, faisant apparaître cinq silhouette, trois hommes et deux femmes, dont l‘un était encore relativement peu familier aux deux jeunes femmes… Et un autre pas du tout. Calarenne, qui se tenait à gauche de leur Dame, au centre, prit la parole le premier, de sa voix grave et profonde, porteuse d‘autorité.

« Kalio, Valéria. Voici Isylionis, dont nous vous avons parlé dans nos précédentes communications. Isylionis, voici les deux officiers que nous avons choisit de faire former chez les praetoriens afin qu’elles aient une connaissance de base de la guerre spatial. »

« Ce sera pas de refus. Mesdames. »

Il hocha sa tête aux traits inhumains et presque cauchemardesques, aillant retiré son camouflage pour cette réunion « privée », en signe de salut. Les deux damoiselles le lui rendirent avec une pointe de raideur qui le fit sourire, un sourire fin et légèrement inquiétant.

« Isylionis est présent parce qu’il est notre expert en matière de combats spatiaux… Notre seul officier rôdé dans ce domaine, même si j’ose considérer que nous nous améliorons tous rapidement. »


« Certes, certes... »

Une douce ironie sardonique transparaissait dans son sourire, mais elle n‘était pas dirigée contre Calarenne… Pas en particulier, tout du moins.

« Bref. »

C‘était le troisième homme qui était intervenu; celui qui se tenait à la droite d‘Ellianne, à côté d‘Isylionis. Le visage opalin, les cheveux blancs sans être blanc, beau, il avait une voix bien plus plaisante que les deux autres intervenants.

« Pourquoi avez-vous établit la communication, mesdemoiselles ? »

Le regard de la femme qui se trouvait à l‘extrême gauche du rassemblement disait clairement qu‘elle était plus qu‘impatiente de résoudre cette question. Ce qui était plus ou moins dérangeant pour Kalio, puisque c‘était sa Chef de Guerre, Sarissa. Pourtant, ce fût sur la personne centrale, leur souveraine à tous, qu‘elle se concentra, comme elle le devait.

« Nous nous sommes mit en communication pour vous informer que nous sommes arrivés sur notre monde-école et que nous avons prit contact avec notre formatrice, le Grand Maréchal Siana Elemanquia. Notre formation proprement dite commencera demain. »

« Siana… Drôle de nom pour un homme, même un praetorien. »

« Le Grand Maréchal est une femme, messire. Visiblement, ils n’ont pas de titre militaire féminin, dans leur Empire. »

Tandis que Sarissa émettait un grognement de mépris pour ce qu‘elle considérait comme une emprunte du masculisme, Isylionis se caressait pensivement le menton, avant de reprendre la parole, l‘air un peu songeur.

« Elemanquia, hein ? Elle n’aurait pas mentionné un titre de noblesse, par hasard ? Ou un quelconque « pouvoir magique » qu’elle aurait eu ? »

« Pourquoi tu demandes ça, Is’ ? »

C‘était la première intervention de leur Dame qui, chose rare, c‘était jusque là contenté d‘écouter parler ses divers officiers. Sa nature n‘était pas vraiment réservée, mais pour ce genre de chose, ou tout du moins pour la première fois, elle avait laissé faire.

« Un petit doute… Alors, mesdames ? »

« Elle a fait mention des deux, messire. « De Arnis » pour le titre, et c’est une métamorphe. »


« En loup je parie ? »

« Oui. »

« Je vois… Dans ce cas elle fait bien partie de la famille de Vosgiens… Quel âge, à vue de nez ? »

« Moins de vingt ans. »

« Une descendante alors. Genre arrière petite-fille, voir plus. »

« Vosgiens à une famille !?! »

Il y avait une trace d‘incrédulité très claire dans la voix de la jeune fille, et ses grands yeux rouges montraient sa surprise. Elle n‘aurait vraiment jamais imaginé ça.

« Si on en croit les systèmes de renseignement de l’Ordre, oui. En tous cas ils lui attribuent le nom d’Elemanquia en plus de son titre « De Arnis ». »

« Elle nous en a en effet parlé, messire. »

« Parfait ! Elle est presque de la famille alors, on peut lui faire confiance pour vous former comme il faut, toutes les deux. »

« Hum… »

Les six regards se tournèrent vers Sarissa, qui intervenait pour la première fois dans une discussion où elle n‘avait pas eu grand-chose à dire jusqu‘à maintenant.

« Nos deux envoyées devront sans doutes commencer tôt demain. Je crois que nous avons dit tout ce qui importait, voir ce qui n’importait pas. Je suggère que nous les laissions vaquer à leurs occupations, qu’elle se repose aussi tôt que possible. »

« Tu as parfaitement raisons. Les filles, rappelez demain, même heure, pour nous transmettre vos nouvelles. Nous mettrons alors au point un agenda de rapport. Que le Phénix vous garde. »


La phrase rituel fût répété par tous les intervenants, accompagné d‘un salut de la tête et parfois de la main, puis les cinq hologrammes disparurent. Les deux jeunes femmes, restées seules, s‘entre regardèrent, et se sourirent largement.
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"La mort nous sourit à tous, tout ce qu'on peut faire c'est sourire à la mort."
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