Curia

Ici sont chroniquées les histoires des Etats et de leurs dirigeants

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Sempronius
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Curia

Message par Sempronius »

Sénat de la République Curiale, Desertica, 52 Volcan 3728.

Le Primipile Tiberius Sempronius regardait la nouvelle génération d’officiers-navigateurs de la Legio Curienne prêter serment de fidélité aux sénateurs, « dignes » représentants de son peuple.

Cette vision provoqua en lui une réminiscence des derniers mois passés à développer la nouvelle flotte spatiale de son pays.

Les premiers essais n’avaient guère étaient concluants. Des hommes de valeurs perdus par la faute de scientifiques bornés. De faméliques vaisseaux d’essais Curiens attaqués par des pirates qui, eux, étaient rodés aux dangers de cette mer du vide. Le Sénat qui le harcelait, lui, un militaire, pour qu’enfin les vaisseaux fonctionnent. Il savait utiliser un fusil laser, cela voulait-il dire qu’il savait en construire un ?! La différence était qu’un légionnaire n’a d’autre choix que celui d’obéir alors que le scientifique sait tellement bien geindre à tout bout de champs.

Mais ils avaient réussis. La dernière génération de chasseurs, ainsi que les transporteurs qui découlaient de la même technologie, étaient, enfin, fiable. Du moins ils ne tuaient plus leurs passagers à coup sur.

En voyant tous ces jeunes officiers fiers comme des paons, ces sénateurs heureux de pouvoir enfin jouer dans la cour des grands, il avait envie de vomir. Nous ne sommes que des enfants se dit-il.

Le pouvoir politique Curien avait décidé d’envoyer une ambassade au sein de la Corporation afin de, comme disaient si bien les sénateurs, « représenter dignement le peuple de notre République auprès du reste de la galaxie».

Et c’est lui, Tiberius Sempronius, le Prior Primipile de la Iere Legio qui avait été « choisi » pour accompagner les diplomates nommés par le Senat. Il fallait une escorte « aussi digne que les dignes représentants de son digne peuple » ânonnaient les sénateurs. La seule concession qui lui avait été faite était la non-obligation qu’il avait à faire un discours.

Foutaises avait-il envie de leur hurler. Nous serons bientôt pillés pour nos ressources. Nous serons bientôt entrainés dans des querelles ridicules à propos de tel ou tel événement galactique dans lequel nos vies ne pèseront guère.
En effet son peuple était ce que l’on pouvait qualifier d’ancien. Terré dans les grottes de Desertica, il avait vu de nombreuses révolutions. Il savait ce que l’ouverture avait fait à de nombreux autres peuples. Les contrebandiers étaient souvent bavards…

Mais il devait s’incliner devant le politique et essayer de récupérer les bévues que les sénateurs ne manqueraient pas de faire.

Comme un robot, il prit la tète du cortège qui quittait l’hémicycle, traversant les jardins artificiels de la Curie pour se rendre sur le tout nouvel astroport semi-enterré au cout astronomique où trônait la nouvelle flotte diplomatique. Les vaisseaux étaient flambants neufs. Leurs coques d’un bronze immaculé brillaient sous les puissants projecteurs. Il ne pouvait s’empêcher d’éprouver une certaine fierté devant la magnificence des chasseurs Curiens. Mais il savait aussi que le bronze laisserait vite place au sang et aux larmes.

Tout ce que la ville comptait de gens importants acclama la délégation et les équipages qui prenaient place dans leurs vaisseaux respectifs pendant que le dôme blindé s’ouvrait, révélant la dureté du soleil Deserticain.

Sous les hourras de la foule, les engins spatiaux s’envolèrent vers le siège de la Corporation.
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