La Confédération

[Kafelor]

Après son annonce du passage de la Fondation en alliance, le Grand Maître Sacerdoce avait répondu en privé à toutes les questions que lui posèrent un à un les chefs d’Etat qui le désiraient. Il était sorti ensuite tard dans la nuit pour rejoindre ses quartiers et dormirent quelques heures. Le lendemain matin, il prépara son nouveau discours qui allait l’espérait-il changer quelque peu la manière dont tous les Etats conçoivent les grands rapports de force présents dans cette galaxie. Avant de se présenter à la salle qu’on lui avait attribué pour discourir et pour accueillir les représentants diplomatiques d’Etats qui souhaitaient intervenir à la suite de son annonce, le Grand Maître s’était laissé un peu de temps pour faire une petite promenade dans les luxueux jardins de la Corporation. Depuis plusieurs jours, les feuilles avaient pris des teintes de couleurs rouges-oranges et commençaient à tomber des arbres. En s’empilant les unes et sur les autres au sol, elles formaient un tapis coloré volant au moindre coup de vent. Le Grand Maître était revenu ensuite à l’intérieur du hall principal pour recevoir les codes de sécurité déverrouillant l’une des plus grandes salles que comptait l’institution corporative.

Il était maintenant à l’intérieur, débout sur une sorte d’estrade. Devant lui, en demi-cercle, de nombreux chefs d’Etat s’étaient assis dans les sièges de cuir usé qui n’avaient plus servi depuis bien longtemps. Le Grand Maitre se racla la gorge, l’acoustique de la pièce avait été faite de telle façon que toute personne placé à l’endroit où il se trouvait pouvait être entendu dans l’ensemble de la salle comme s’il était à côté de vous. Il commença :

"Bonjours chefs d'Etat de toute horizon, de toute atmosphère et de toute planète,
Je suis heureux de vous accueillir dans l’une des plus prestigieuses salles de la Corporation.
Pour ceux qui ne me connaîtraient pas encore, je me présente : je suis le Grand Maître Sacerdoce Kafelor, chef de l’Etat du même nom, et ministre de la diplomatie et des affaires étrangères de l’alliance la Fondation. Sans plus attendre, je voudrais rentrer dans le vif du sujet et vous dire les raisons pour lesquelles je fais ce discours.

Certains ne seront peut-être pas d’accord avec moi sur le constat que je vais faire des rapports de force actuels de notre univers. Et je les invite s’il le souhaite à prendre la parole à la suite de mon intervention.
Si l’on se fie aux classements des puissances recensées par le Sénat, on peut nettement dégager les principales alliances les plus fortes qui existent en Galactica. On peut en voir ce me semble grosso modo quatre avec dans l’ordre : les Chevaliers de l’Opale, alliance qui a le plus grand nombre de membres (25 membres) et qui dit-on serait capable de prendre à elle-seule les commandes de notre univers ; les Hérétiques ensuite qui par leur ancienneté et leur expérience constituent une puissance encore redoutable ; l’Inquisitio, faction récente mais dont le potentiel est très important ; et les grands Etats indépendants qui ont réussi par leur diplomatie intelligente et leurs stratégies économiques et militaires à tirer merveilleusement leur épingle du jeu (on pense bien sûr au Monte Zarian, mais aussi au Veloce City ou au Sharpland par exemple).

A partir de ce constat, je propose tout simplement de créer une cinquième force : une force qui regrouperait des Etats plus petits, indépendants ou appartenant à d’autres alliances ou factions que ceux précédemment citées, qui souhaiteraient se coaliser afin de faire émerger une nouvelle force et une nouvelle voix dans le concert des nations. Je suis donc là devant vous pour initier ce mouvement et ce processus. Je pense que nombres d’Etats en Galactica souhaiteraient que leurs voix soient davantage écoutées et prises en compte qu’elles ne le sont pour le moment. Parce que nous sommes encore trop petits pour se faire véritablement entendre des plus grands et se faire respecter d’eux comme il se doit, je voudrais vous soumettre cette idée qu’on pourrait changer les choses, changer ce regard dominant/dominé, si ensemble on s’assemble dans un mouvement et un objectif commun d’entente et d’union de nos forces afin de faire émerger une cinquième force capable de rivaliser avec les quatre autres. J’en appelle donc aux factions actuellement existantes, essentiellement le Remedium, Ad Vitam Aeternam et Vignes, aux alliances Frères de l’Ombre, Ordre de l’Aube, Imperium Novus, et à tous les Etats indépendants qui le souhaiteraient, de venir discuter dans cette salle de ce projet d’entente que j’ai baptisé : la Confédération.
Ne laissons pas les grands de ce monde décider à notre place : participons aussi au futur du Galactica.
Merci d’avoir pris le temps de m’écouter."

Le Grand Maître fit quelques pas sur la gauche pour rejoindre le premier fauteuil qui se présentait et attendit que des chefs d’Etats ou des représentants de factions ou d’alliances lui répondent et prennent la parole.

[Dros Delnoch]

Ellassar entra dans la salle, il venait de quitter Mia depuis quelques instants seulement. Il était donc encore amical.

- Quel belle brochette de bouseux. Ne savez-vous donc pas que le Remedium est sans-bâtiments, que les frères de l'Ombre sont faibles et fragiles, que les Ordres ont les caisses vides et font déjà partit d'une Coalition, et que l'Imperium se refait dans l'ombre...

Regardant le Grand Maitre dans les yeux, puis lui envoyant un décharge magique de peur. Les dirigeants assis aux pieds du soit-disant Maitre en glapirent d'effroi.

- Des faibles et des pouilleux... Voici ceux que vous tentez d'abuser. Prenez garde Fondation. Prenez garde, car il suffit que 3 états de votre alliance tombe, pour que cette dernière tombe...

-L'Ad Vitam Aeternam a déjà bâti ce que vous tentez de faire.

Puis joignant ses mains, il envoya une décharge énergétique explosé à quelques mètres au-dessus du public.

- Ne m'insultez plus jamais.

La Garde Impériale du Dros Delnoch vint de placer à coté du Seigneur Ellassar. Elle était composé de 25 hommes.
La législation en autorisait 10...

Ellassar quitta la salle. Sa Garde Impérial resta.


Et Mia l'avait rendu plus charmant qu'à l'ordinaire... Ah Mia...

[Kafelor]

Le Grand Maître avait cru un instant se faire exploser en morceaux par une boule magique. Mais celle-ci troua le mur d'à côté. Il connaissait assez Elassar pour savoir quel homme impulsif et coléreux il était. Le Grand Maitre se plaça devant la porte de la salle avant qu'Elassar ne puisse sortir.

"Pour vous de toute façon que cela change t-il au fond que j'ai le courage de vous répondre ? Face à vous, nous ne sommes que des misérables et des miséreux Fondateurs qui ne feraient pas le poids ne serait-ce qu'une seconde face à votre gigantesque armée. Vous pouvez nous balayer en quelques rapports de combat sans qu'on puisse faire quoi que ce soit.
Je sais que le projet d'une Confédération est un processus ambitieux et certainement difficile à mettre au point. Mais tout grand projet est toujours parsemé d'embuches avant son accomplissement."

[Dros Delnoch]

Le Grand Maitre tenta de se placer devant la porte de la salle avant qu' Ellassar ne puisse sortir. Mais les Impériaux lui bloquèrent le passage.

Le soit-disant Grand-Maitre tenta de de forcer le blocus. Les Impériaux le repoussèrent violemment, ce dernier failli tombé par terre de toute sa lourde masse, si le Deus n'avait pas servi a amortir le choc.

Alors le Grand Maitre cria son baratin, voulant redorer son blason auprès de ses alliés.

Ellassar l'écouta sur le pas de la porte. Quand soudain, un flash puissant illumina le Hall de la Corporation et un régiment de soldats vêtus de noir entra en tombe. Armes à la main.

- C'est la Guilde !! Les Assassins sont là !!

L'alerte était donné. Ellassar sortit son holo-communicateur :

- Ambassade du Dros, ici Ellassar. La Corporation subit une attaque de la Guilde ! Envoyé des renforts, protégé Dame Mia !!!

Des explosions. Des flashs. Des cris et des ordres hurlés Ellassar et ses Impériaux montent au second étage. Le premier étage est perdu, le temps que la sécurité se déploie, nombre de dirigeants, parmi les plus pauvres, seront morts.

- Impériaux ! Mettez vos armes sur mode Automatique. Si la Guilde a cru se permettre bon d'attaquer la Corporation, c'est que les forces armées présentes sur Galactica doivent être plus faibles que je ne l'aurais cru...

[Lord Faust]

"Et c'est ainsi que le cookie s'émiette !" pensait-il, dévisageant avec un appétit sanguinaire le morceau de carton pâte et boursouflé de quelques verges chocolatées. Redressant soudainement la tête, Silmet jeta la gourmandise par terre et, avec dédain, lui marcha dessus. "Et c'est ainsi que le cookie s'émiette", lança-t-il pour lui-même une dernière fois. "ET PAS AUTREMENT !"

Poussant les portes de la grande salle, tandis qu'il continuait d'écouter les énergumènes lui raconter la vie de leurs bienfaisants projets humano-thérapeutiques, Silmet leva les bras aux ciels, grommelant quelques paroles inaudibles dans sa barbe brune et fournie.

"Bonjourbonjourbonjour. Ah ! Rofl ! Bonjour ... Je suis le Docteur Ezel, le Docteur Silmet Ezel, professeur en histoire, sciences politiques internationales, étymologiste et amateur de riz fondu au miel. Et je viens parler à l'éponyme Kafelor, l'un des seuls guss qui donne à son état le même patronyme que le sien, ça c'est vu mais, sans vous menacer Monsieur ... CA NE SE TERMINE JAMAIS BIEN ces histoires là. C'est un vieux briscard qui vous ... naaaaah, vous dit ça. En plus, La Fondation. Bon. Ca fait officiel, c'est pas mal. Nosisisinonsi, moi j'aime ça, le côté LA. LA fondation. Petite allitération en "a" ... LA fonDAtion ... Mouais. Ca fait château de cartes quoi.

Mais bref. *Reniflement*. Moi je suis venu m'insurger ... m'INSURGER face à la vision très manichéenne du monde que vous OSEZ ! Et je père mes mots ; que vous OSEZ apporter. MONSIEUR, sachez que le monde n'est pas deux, et c'est un filou des laboratoires d'histoire qui vous dit ça (si si, on décortique des dates, on défait des évènements, on élimine le peu d'humain qu'il y a, on tembouille le tout pour faire croire qu'on utilise avec utilité les fonds publics de la Corporation, truc de base quoi). Alors, parce que, du coup, y'a les bons, et puis y'a les pas bons. Et c'est fichtrement bien joué parce que les pas bons, vous les appelez pas les pas bons, mais les autres. "Ceux qui ont formidablement bien sortis leur épingle du jeu". AHAH ! Pris en flagrant délit de couture mélodramatique des relations internationales ! Non, MONSIEUR, le monde est un touuuuuuuuuuut petitpetitpetitpetit petit poids dans une immmMMMMMMEEEEEEEEENNNNNNNssssee poêle huilée. Et parfois, PLOUF ! Une carotte. Eh bah Monsieur, la carotte, non, elle n'est pas mauvaise à côté du petit poids, je dirais même qu'elle est sauvagement BONNE.

Mais alors soit. Les deux entités, les petits, les gros, les moyens on les met où on sait pas trop alors on tricote quelque chose et puis on décide de les couper en deux afin de les ranger eux aussi, soit dans l'une, soit dans l'autre des deux parties. On peut choisir le nombre de techno-guerriers, en dessous de cinquante mille c'est pas mal, au dessus c'est trop. Et PUIS VLAN ! On fait un schéma. Mais le pire, c'est que moi, je vous croyais vous, fabuleux journaliste marxiste des temps modernes, attablés par le méli-mélo interstellaire, aux faits des choses et d'autres de notre univers et que de ce fait, il me semblait inconcevable de pouvoir CLASSIFIER ! les hommes, les alliances, et les hommes des alliances, comme de vulgaire poulets dans un rayon de supermarché. Alors, à moins que votre Fondation ne soit certifié Appellation d'Origine Contrôlée, je dis STOP !

Parce que le regard dominant/dominé, et j'en reviens à l'instruuuuuuuuuuuuumentaliste théorie sur la lutte des classes, cette vision complètement SOCIALISTE ! (sale engagé !) de la chose, elle ne vaut pas l'épingle que vous avez tirer de la meute de foin et que, il me semble, moi, Silmet de Beauregard ascendant Ezel, maigre petit homme de sciences et siège vectorale insignifiant de votre grande et glorieuse vie, que la CAROTTE, aussi rose soit-elle, n'a JAMAIS su retirer une ONCE DE GOUT au petit poids. Et que, BIEN AU DELA ! Elle lui ajoute une saveur jardinale toute à fait sincère. Et qu'il serait outrageant, OUTRAGEANT, d'avancer la chose suivante : c'est que la carotte dominerait le poids et que dans un esprit réactionnaire face à l'oppression, le poids se ferait la belle et comploterait comme le vulgaire LEGUME vert qu'il est, de renverser la carotte à son propre profit. Pourquoi ? Parce qu'entre les deux, il existe un oignon blanc FRAIS. OUI ! TOUT LE MONDE SAIT CE GENRE DE CHOSES ! Et qu'il est toujours, inconcevable n'est-il point, que l'oignon se retrouve seul avec l'un ou l'autre des deux belligérants, sans quoi il perdrait toute son utilité. Alors, non, dans un lieu de cause à effet tripartite, remarquablement bien expliqué dans une thèse d'un de mes collègues sur l'ostracisme culinaire dans les déboires républicains, ce schéma est non seule intolérable, mais il n'est pas VIABLE !

De plus, et je termineraaaaaaaaai, là-dessus, ma barbe brune et moi avons analysés quelques tenants et à bout tissant de votre discours, magnifique toutefois, et en avons déduit que VOUS, Fondation, appelez au retour de l'ordre plutôt qu'à la paix (Article 1 de votre chartre) et que VOUS assommez la moitié de la population active en les sommant de rester en dehors de votre CONFONDATION (ah ah, ah ah, excusez le lapsus volontaire) et ainsi les empêcher de vos très alléchantes ressources bientôt pillées par cette moitié-là reniant avec le principe d'universalité des échanges ... universels (Article 2). Bref, comme la CINQUIEME roue du carrosse, je me demande où sont passées les quatre autres, tout en reluquant l'une d'entre elle pour sa situation bienheureuse, situation qui vaut, d'ailleurs, à supporter le poids d'une multitude de connards décrépis qui roulent sur des routes pas pavées du tout.

Alors je vous INTERDIT d'écrire l'histoire de cette manière ! Erronée. Non mais, grand dieu, les Frères de l'Ombre et l'Ordre de l'Aube exorcisé des Hérétiques et de l'Opale ... NON MAIS ... MON DIEU ! Ombre, Aube, Hérétiques, Opale ... WAHOU ! C'est simplement REVOLUTIONNAIRE ! C'est comme dissocier les pommes de terres de la tartiflette, c'est simplement INFECTE ! Et puis, entre nous, jouer sur le tableau de la résistance alors qu'une bande d'imbéciles viennent déjà d'en prendre ras la casquette tandis que vous dansiez sur "The Show Must Go On" en claquette, ça fait un peu "je me délecte du malheur des autres mais ils me sont bien utiles" et puis avancer l'argument de l'alliance jeune qui palpite de pucelles et puceaux de ce monde, alors que dix jours avant, l'Ad Vitam Aeternam (avec un nom pareil, on s'attendrait à des vieux briscards, là dessus on aurait à redire, d'ailleurs, mais tant pis) se lançait sur la voix de la régénération active (l'épuration par la diplomatie), y'a comme un gout de "vazy que j'te sale tout ça bien fort pour plus qu'y'ait d'gout !"

Mais bref, je ne suis qu'un avis indépendants et complèèèèèèèèèèètement neutre, tout comme le journaliste que vous êtes et je ne viens là que pour éclairer quelques bases instables de votre fondation .... OH PUTAIN ! JEU DE MOT ! Marcus ! MARCUS !"

Il se tourne vers le fond de la salle, cachée dans l'ombre, un petit homme bizarre sort.

"Tu la notes celle-là hein ! Il acquiesce. Donc, oui, je vous souhaite, ah .. ah eh bien, bien du courage et de la réussite ! Néanmoins n'oubliez pas : c'est en tentant de retirer ce qu'il y a de plus formidables dans le cookie (les pistaches fondantes de chocolat) qu'il vient à s'émietter. Retirer les carottes du tajine campagnard, et je vous assure que vos oignons tireront la gueule.

Mais ce n'est que mon avis. Un p'tit pois averti n'en vaut que rarement deux."

[Dros Delnoch]

Boom-Boom. Des explosions retentissent contre les portes blindés que la sécurité de la Corporation avait enfin abaissé.
Mais pour l'heure, chaque dirigeant devait se protéger avec sa garde personnelle.

Ellassar invoqua un puissant bouclier magique afin de le protéger lui et ses hommes.

Il pensait ne rien avoir à craindre de ces assassins. Mais mieux valait être prudent. Ses impériaux vinrent à ses côtés, en tout c'était 72 hommes qu'il possédait.
Tandis que des représentants comme le Kafelor n'était escorté que par 2 soldats.

-Ellassar, ici Arutha. J'arrive en orbite de Galactica dans exactement 2m12s. Pourras-tu tenir jusqu'ici ?
- Aucun problème. Je suis au second étage ( la Corporation en compte 572...normal que personne n'a encore été alerté des assassins), fait déployer les chars aussitôt que possible.

- Quoi ? Vous aller déployer les chars dans la Corporation ? Cela est inadmissible, je m'en vais immédiatement alerter le Grand Conseil.

Ellassar se retourna, il regarde l'insigne accroché à l'uniforme du dirigeant... Judda... Aucune importance.

-Tuez-le

Zwiiipp

Une boule de plasma vint s'écraser sur la cage thoracique du dirigeant, qui s'effondra au sol.

-Monseigneur, les Assassins sont également arrivé au 37e étage. Ils se déploient dans toute la Corporation.

[Kafelor]

Le Grand Maître essaya de se calmer. La garde militaire du Dros Delnoch et de quelques autres grands Etats s'étaient posté dans les points stratégiques de la salle. Il ne savait pas combien exactement de chefs d'Etats étaient actuellement présents : un bon nombre n'avaient pas pu venir car trop occupé à défendre leurs propres Etats ou parce qu'ils étaient encore en pleine reconstruction de leurs infrastructures. Mais à vue de nez, le Kafelor en avait comptabilisé quelques dizaines malgré tout qui avaient courageusement fait le déplacement. Selon ce qu'on entendait des discussions téléphoniques d'Elassar, des Assassins d'une mystérieuse Guilde auraient entrepris un véritable assaut des batîments de la Corporation. Pourquoi ? Comment ? Ce n'était pas important pour l'instant. Le Grand Maître ne pouvait de toute façon rien faire face à cette attaque surprise de la Corporation. Il ne lui restait plus qu'à faire confiance en la capacité des soldats des grands Etats présents ici à gérer cette situation délicate.


-A tous les chefs d'Etats qui seraient présents ici. Comme vous l'avez compris, vous ne pouvez pas sortir pour l'instant en raison d'une attaque de la part d'Assassins de la Guilde. On ignore les raisons de leur agression et la manière dont ils s'y sont pris pour pénétrer rapidement dans le bâtiment, tout ce que nous pouvons faire maintenant, c'est de laisser le soins aux soldats des grandes délégations ici présentes de faire le travail.

Le Grand Maître se tourna alors vers le Docteur Ezel.

Docteur Ezel, j'ai écouté votre longue diatribe métaphorique et je dois dire qu'il y a beaucoup de vrai dans vos paroles toujours sages et modérées. J'ai parfois eu du mal à vous entendre malgré la perfection acoustique de cette pièce mais qu'importe je vais vous répondre. Avant de parler de mon constat des grands rapports de forces de notre univers, j'aimerais si vous le permettez revenir sur deux points importants que vous avez évoqué au début de votre introduction. J'aimerais d'ailleurs que les réponses que je vais faire sur ces deux points soient intégrés une bonne fois pour toutes pour tout le monde car j'en ai plus qu'assez de justifier tout le temps :
1/Pourquoi n'ai-je pas de prénom ? Voyez-vous, Docteur Ezel et les autres, j'avais autrefois un prénom, Darius. Je les portais durant près de 58 ans depuis ma naissance jusqu'à ma nomination en tant que Grand Maître Sacerdoce. Il y a une coutume ancestrale dans mon pays qui veut que celui qui devient Grand Maître Sacerdoce perde son prénom à jamais. Mon peuple considère qu'un chef qui garde son prénom, c'est comme s'il était n'importe qui d'entre eux, mais également que sa volonté privée en tant qu'individu prénommé peut toujours faire concurrence à la fonction politique qu'il occupe. Afin de résoudre ce problème, depuis la nuit des temps, mon peuple a décidé que le Grand Maître Sacerdoce perdrait son prénom afin que même jusqu'à son patronyme on discerne bien le fait qu'il défende avant tout l'intérêt général avant son intêrét particulier. Le Grand Maître Sacerdoce est plus que le représentant du Kafelor, il est le Kafelor.
2/Pourquoi est-ce que vos analyses sont plus dialectiques et cartésiennes que dans les articles du Galacstar ? Je pense avoir déjà répondu cent fois à cette question, mais soit, je veux bien répondre à une cent-et-unième fois. Je ne suis pas le patron du Galacstar. Comme je vous l'ai dit précédemment, je suis le Grand Maître Sacerdoce qui se confond avec le Kafelor. Ecrire des articles critiques et diriger le Galacstar serait donc contre ma nature. Ce n'est donc pas moi qui suit à l'origine de ce journal mais tout simplement mon fils Azel. C'est lui qui coordonne l'entreprise médiatique et je dois dire que cela lui réussit plutôt bien, tant mieux pour lui. Aussi, ne soyez pas surpris si Azel a un tempérament un peu plus passionné, engagé que le mien qui est beaucoup plus carré et posé.

Voilà, maintenant que j'ai répondu à ces deux points, je voudrais commenter, nuancer et à la fois confirmer vos propos Docteur Ezel.
Je voudrais commencer par mettre en avant une chose importante que je n'ai pas dit et que vous voulez me faire dire. Je ne suis aucunement manicchéen quand je parle de dominant/dominé simplement réaliste que le monde a toujours eu des dominants et des dominés, c'est dans la nature de l'humanité.
En disant cela, comprenez-moi bien, je ne fais aucun jugement de valeur ce qui est le propre du marxisme : je n'ai pas dit que les dominants étaient mauvais et les dominés gentils. Il y a des mauvais et des bons chez les dominants et les dominés. Je dis simplement qu'il est normal qu'il y a des gens qui dominent et d'autres qui obéissent.

Le manichéisme veut également qu'on impose une frontière entre l'un et l'autre de ces groupes comme s'il était infranchissable et que les deux groupes ne changeraient pas dans leur composition. Là aussi, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit : si certes j'ai opposé les deux camps, je ne les ai pas irrémédiablement séparé comme deux catégories qui ne se toucheraient jamais. Des flux continuels entre les deux groupes ont lieu : des dominés deviennent dominants et inversement des dominants redeviennent dominés. Il n'y a pas de rideau de fer qui écarterait définitivement les deux groupes.


Le marxisme voudrait que ces deux groupes soient suffisamment homogènes afin qu'on puisse facilement les identifier. Or comme je viens de vous le dire, il n'y a pas de frontière fixe, et en plus comme je l'ai expliqué dans ma première intervention, dans les forces dominantes, on en distingue quatre principales (j'ai bien dit principales, je n'ai pas dit quatre uniquement : je laisse le groupe ouvert) qui ont chacun leurs propres cultures, leurs propres modes de fonctionnement et leurs propres objectifs, c'est loin d'être donc un groupe parfaitement homogène.


En réalité, et vous avez raison Docteur Ezel, je pense que tous les Etats forment un tout avec deux polarités extrêmes : les plus forts et les plus faibles. Le monde ne doit pas être rangé par catégories comme de vulgaires tiroirs qu'on ouvrerait de force et qu'on refermerait lorsqu'on le désire. Cela n'empêche pas d'essayer de distinguer des tendances générales qui ont cours dans notre univers afin d'avoir une meilleure compréhension du monde. Le constat que j'ai fait est bien sur très personnel et n'engage que moi et on peut évidemment en faire pleins d'autres : tout dépend du point de vue dans lequel on se place."

Le Grand Maître n'avait que trop parlé. Il ne savait pas si l'audience avait été suffisamment attentive. Il l'espérait...