Chroniques de Galactica

"Nuit sulfureuse d’une lune sanguinaire devenue lumière d’un monde endormi ou règne l’ombre et les maudits, je reste seul pour que du matin, le soleil se fasse sauveur et bienveillance matinale.

Observant le jour se lever, j’en viens à me dire que nous devons tous nous regrouper. La lumière révèle au travers des brumes de mon esprit, la pensée, depuis longtemps tapie, d'un soulèvement général face aux puissances autoritaires de cette univers

Nous devons entonner ce chant de la liberté car de part leur volonté, ils sont notre malédiction.

Nous savons tous qui ils sont et nous savons tous ce qu’ils sont…

Ils sont cette élite d’un ensemble débonnaire se regroupant comme concile, ces ombres qui veillent à ce que rien ni personne ne transgresse une loi que seuls leurs idéaux frauduleux ont sut dicter.

Ils sont sous leurs masques de bonté et de naïveté l’image d’un monde ou nul ne peut penser sans ressentir la peur de passer outre leurs commandements.

Cet ensemble unique représentation du bonheur en surface est pourtant l’image même de la bête qui, sous les flots, observe prête à bondir et happer la moindre petite ride que nous saurions faire à cette surface de glace parfaitement linéaire.


Je suis l’Ombre de ce qu’ils redoutent, je suis ce Seigneur Maudit qui de part sa volonté de liberté entache leur nappe d’un blanc frauduleusement parfait.

Je suis se Seigneur Noir qui révèle la couche d’un plan machiavélique qui se cache sous leur pureté... qui révèle l'ombre sous le manteau de pureté qu'ils revêtent.
Ils pensent pouvoir nous dicter leurs lois universelles et pourtant ils ne les respectent pas eux même.

Ils nous sondent par des moyens détournés et non conformes aux lois qui régissent notre Univers depuis si longtemps. Ils nous menacent de leurs joutes verbales et lentement nous endorment dans des mots et phrases dont seuls eux se jouent.


Sachez le et rappelez vous en, je suis un tyran, en effet, je suis un être maléfique et mortellement dangereux porteur d’un vent hégémonique zéphyrien et pourtant, malgré mon coté obscurcit par les profonds enfers, je me sens concerné par cette traitrise et par notre destin à tous.

Ils souhaitent nous voir plier à leur volonté mais jamais ils ne pourront altérer ma volonté propre car elle est unique et sans limite…

N’oubliez pas peuple de la Galaxie que c’est de notre imaginaire que nait le futur, de nos rêves qu’avance le présent et de nos souvenirs que survit le passé.
Alors moi, moi qui en ai le pouvoir, je vous pose une question :

Qu’attendons-nous pour les écraser ? Nous qui sommes la vie et la lumière de cette Galaxie, Nous qui sommes le passé, le présent et le futur à la fois !
Qu’attendons-nous pour nous élever contre leur volonté et défendre notre liberté ! La liberté de choisir notre destin et d’assumer nos actes qu’ils soient bons ou mauvais !"

…


Planète Desertica
Etat Nabla
Plaine du désert des morts au sud du Palais de Dame Anava.


Drapé d’un uniforme noir et porteur d’un blason maléfique et unique depuis longtemps oublié, un homme court et accourt dans cette prairie de sable et de feu qu’est le désert des morts.

Cet homme est l’émissaire privilégié du Maudit, il fut sélectionné par l’Ombre lui-même pour sa discrétion et sa capacité à retranscrire tout un discours sans en oublier le moindre détail.

Medrilh était un homme d’une parfaite loyauté à son seigneur car du passé il lui devait la vie. Il était l’espion même de son mentor et risquait sa vie sans hésiter pour accomplir les missions qui lui étaient destinées. Sans arrêts aux aguets, il se faisait un honneur de parcourir tous les bars et lieux les plus mal famés de l’Univers mettant son oreille au service de son sauveur maudit.

Il entendit ainsi il y a peu une nouvelle d’une importance capitale qu’il se devait de rapporter le plus vite possible au meneur obscur des forces armées démoniaques.

Etant rentré rapidement sur les terres du Nabla, il apprit qu’aux dernières nouvelles, son maitre était allé dans le désert des morts il y avait deux mois déjà et depuis, son Ombre n’avait pas donné de nouvelles…


Ainsi, après avoir traversé le continent des forêts du sud, les marécages de l’oubli et la caverne du vent, il arriva au désert en question, ce lieu ou nul ne pouvait tenir plus de vingt quatre heures sans en subir des conséquences à vie.

Pourtant, voila déjà trois jours que Medrilh court dans cet enfer de chaleur ne s’autorisant des pauses que très rarement.
Il sait qu’il se doit de trouver le plus rapidement possible son Seigneur car bientôt, le destin de la Galaxie va se jouer…


Alors qu’il s’arrête quelques secondes pour reprendre son souffle, un bruit sourd et puissant sur sa droite attire son attention et le fait tressaillir.
Il observe soudain à un kilomètre environ une tornade de feu noir.
Il reste submergé quelques instants par cette entité déchainée car il lui parait alors impossible qu’une telle puissance existe. A bien l’observer, il se rend compte que c’est l’une de ces magies ancestrales que seul un pouvoir incommensurable peu produire et manipuler.

Il le sait et en est persuadé, seul son maitre est capable de maitriser, le pouvoir des damnés...

Alors qu’il décide de contourner de plusieurs milles cette démence vivante, de nouveau, un bruit attire son attention mais cette fois, sur la gauche.

Il se retourne et la, c’est une tornade de feu obscure, une magie dont la puissance dépasse l’entendement même, un pouvoir qu’il fut donner de voir il y a de cela des millénaires lorsque les mages en place étaient de lignées pures, une magie qui devrait être éteinte depuis longtemps !

Voir deux de ces puissances en vrai lui semble irréel et impossible !

- Mais que se passe-t-il ici ?

Submergé par la peur de se retrouver piégé entre ces deux puissances mortelles, Medrilh se lance dans une course effrénée droit devant lui afin d’éviter le pire … la mort.
Il sent ses muscles le bruler de plus en plus et sa respiration lui fait atrocement mal l’empêchant de courir à plein régime mais il n’a pas le choix et redouble d’efforts pour s’échapper le plus loin possible de cette horreur !

Pourtant, alors qu’il pensait pouvoir éviter les tornades en se lançant à toute allure, il se retrouve rapidement fait prisonnier entre les deux puissances déchainées.
Il le sait, personne ne peut réchapper à ce genre de magie et alors qu’il s’apprête à être engloutit, tout disparait …


Les tornades qui, il y a peu devaient prendre sa vie disparaissent soudainement et ne laissent place qu’à un silence de mort ….
Le calme, ce calme troublant qui vous fait sentir observer et en danger, cette sensation qui vous remonte le long du corps et vous fait savoir que vous n’êtes pas seul.

…

- Serais-tu perdu Medrhil ?

Sursautant de peur lorsque de nulle part une voix sombre et caverneuse lui susurre à l’oreille, il se retourne et l’observe ...

Face à lui, une ombre, une forme à l'aspect éthérée, un noir absolu qui absorbe toute lumière et, tournant lentement au dessus de l’être de magie obscure, deux sphères…

L’oppressante sensation que lui crée cette apparition le met à genoux et le force à baisser les yeux.

C’est lui, l’Ombre Maudit, Le Seigneur Noir, le meneur du chaos passé et de l’hégémonie Zéphyrienne. Lui, cette chose qui de sa simple présence est capable d’écraser une armée entière, lui qui de son regard transcende l’infini et voit ce qu’un simple mortel ignore ! Il est à chaque fois plus imposant et cette aura qu’il dégage, cette sensation de peur et de mort, de violence et de sang qui se dégage de tout cet être…

L’Ombre Maudit porte bien son nom et aujourd’hui, de nouveau, il lui fait face ….

Balbutiant il arrive cependant à émettre d’une voix craintive :
- Seigneur ! J’ai bien cru ne pouvoir vous délivrer mon message.

Medrilh transpire encore repensant à cette mort qu’il a frôlé de si près et à celle qui se dresse à quelques centimètres de lui!

- Tu n’as pas besoin de t’agenouiller devant moi, mon fils…

La voix qui lui parle, celle de son Seigneur est soudain d’une douceur qu’il ne reconnait pas et qu’il ne connaissait pas …
Elle lui permet de se libérer de la torpeur qui figeait son corps et son esprit.

Relevant son regard, il reste bouche bée lorsque de cet être infâme qu’il se faisait foi de connaitre, il observe maintenant un jeune homme resplendissant, souriant et habillé d’une tenue d’un noir brillant impeccable.
Cet homme doit mesurer environ un mètre et quatre vingt dix centimètres et malgré cette chaleur qu’il dégage, il exalte sous ce sourire enjôleur la mort à l’état pure …

- Seigneur ?

- Oui fils, le pouvoir des sphères est bien plus puissant que ce que je ne pensais et grâce à lui, je suis en mesure de reprendre une forme approximative de mon corps originel.

Reprenant un visage sombre l’ombre maudit impose autour de lui une aura de mort et transcende le regard de Medrilh comprenant rapidement l’importance du message…

Se retournant pour faire face à l’immensité du désert, il semble baigné dans une lumière que Medrilh ne lui connaissait pas …

- Les temps changent fils et nous devons nous y adapter…
- Hier encore j’étais un meneur du chaos et voila que demain je serai l’instigateur d’une guerre sans merci contre cette tyrannie qu’instaure lentement le concile.
- Théran, ce chien galeux à bien changé… il me semble ironique de voir que nous avons chacun évolué vers le côté que nous combattions autrefois…
- Il est puissant Medrilh, pour l’avoir affronté autrefois, il est très puissant. J’espère être capable de le vaincre, pourtant certains jours, je doute …


Laissant place au silence ambiant, il observe sans mot ce paysage dénudé de toute végétation. Alors qu’une bourrasque de vent vient perturber cette tranquillité, le Seigneur noir se retourne et tend une main douce à Medrilh.

- Lève-toi, nous devons partir !

Alors qu’il vient à peine de se relever et qu’il tient toujours cette main d’une chaleur indescriptible, Medrilh sent soudainement une forte fluctuation dans l’air.

L’Ombre vient de reprendre sa forme originelle, cette masse de magie obscure qui engloutit toute lumière et qui derrière elle ne laisse que désolation …

-Inthe acta previum !

Alors qu’il s’apprêtait à prévenir son Seigneur de la fluctuation, il se retrouve soudainement face au palais de Dame Anava …

- Je dois prévenir ma Dame, toi vas au centre d’entrainement et fait préparer mon solar de transport.

Partant au pas de course, Medrilh n’a pas le temps de voir que derrière lui, au loin, là où se tenait le désert des morts, c’est à présent une marée de démons qui se prépare à combattre pour la survie de l’humanité.

L’Ombre Maudit disparait lui aussi pour réapparaitre dans l’une des nombreuses salles du palais royale. Tapi dans l’ombre, il écoute le diplomate principal du Nabla, Karsten Umbre, parler à Dame Anava de l’état Kafelor et de son arrogance grandissante.

- Il faut agir ma Dame et stopper cette infamie car si rien ….

Profitant de cette distraction, l’Ombre reprend sa forme humaine et sort de sa tanière pour se dévoiler aux deux membres éminents principaux du Nabla.

- Reculez-vous dame !

Karsten, rapide comme l’éclair avait ressentit immédiatement une présence maléfique et ne laissant pas le temps au Seigneur de s’approcher dégaina immédiatement une lame de sous sa toque qu’il lança d’un bras agile en direction de l’intrus.
Le vent siffle un instant avant que l’arme ne vienne se planter droit dans la poitrine de l’Ombre qui regarde la manche de la dague avec des yeux interrogateurs.

Dame Anava elle, recule. Elle remarque les deux sphères tournoyantes de plus en plus vite au dessus de l’ennemi et comprend que seul un être doté d’une puissante magie est capable d’accomplir ce miracle.

- Dame Anava, reculez, ce doit être encore l’un des ces espions que nous envoie L’Uhmel Ayin !

Sortant une deuxième dague, il se prépare à la lancer lorsque soudain, celle qui venait de perforer l’ennemi quelques instant plus tôt se retrouve à quelques centimètres de sa gorge portée par un vent magique !

- Par tous les démons de l’enfer, qui es-tu ?

Souriant à pleines dents, l’Ombre jubile de son petit jeu !

- Toujours aussi félin Karsten, ta rapidité d’action m’étonnera toujours au plus haut point !

Observant maintenant la maitresse de l’état Nabla, l’espion Maudit lui sourit de plus belle.

- Ma Dame, vous ravivez la flamme de mon cœur que votre diplomate vient de transpercer à chaque fois que mon regard de pervers à la joie de vous observer !
- Suis-je si différent de ma forme habituelle ?

Karsten ne comprend toujours pas qui est cet homme capable de maitriser le pouvoir de deux sphères en même temps. Il ne comprend pas comment un homme puisse ne pas succomber à ces dagues et surtout comment est-il capable de réagir et d’agir plus vite que lui …

Alors qu’il cherche à comprendre, Anava prend annonce d'un ton doux mais ferme.

- Karsten, sortez !

Le diplomate se retournant reste perplexe.

- Ma dame ?

- Sortez je vous dis! Celui qui se tient face à vous n’est autre que l’Ombre Maudit. Contre lui, vous ne pouvez rien …

Avançant d’un pas léger, le Seigneur Noir semble jubiler de tout son être !

- Ma Dame, je vous reconnais bien là ! Votre capacité à entrevoir ce que d’autres ne comprennent pas m’a toujours intrigué !

- Mais trêves de plaisanteries, j’ai a vous parler et immédiatement !

Anava comprend qu’au ton que vient d’utiliser son meneur d’armées, il ne plaisante pas et quelque chose de grave à dû arriver !

Alors que Karsten s’en retire, un homme arrive à toute allure et court s’agenouiller aux pieds d’Anava !

- Ma Dame, excusez mon intrusion, mais nos rapports indiquent des millions de démons qui seraient apparus dans le désert des morts ! Ces démons semblent tous se diriger par ici…

Le Seigneur Noir envoie alors d’un revers de main l’homme voler au sol et le fusille de son regard de braises !

- Laisse mon armée tranquille insolent ! Et va faire préparer nos vaisseaux pour que cette fameuse armée que tu redoutes tant puisse y embarquer ! Ils sont ma garde personnelle !

Anava interroge L’Ombre du regard qui lui fait immédiatement comprendre qu’il n’avait pas le choix et que ses ordres ne sont pas discutables !

- Exécute-toi fidèle serviteur ! Je te remercie de m’avoir avertit ! Préviens nos hommes qu’ils doivent les laisser entrer et que c’est en paix que ces démons de l’enfer viennent.

- Subim, explique-moi tout ! Tous ces changements soudain m‘inquiètent !

Ne laissant pas le temps à Anava de continuer, le Seigneur Noir lui prend la main et d’une voix millénaire entame un chant rituel.

- Inthé acta prévium !

Se retrouvant tous les deux immédiatement au centre de l’armée des démons, il continue son incantation.

- Anaha molquium cathé y rine !

L’armée des démons disparait et le temps semble perdre de sa substance ! Dans le ciel, les nuages défilent à une vitesse époustouflante et des coups de tonnerres font trembler le sol !
Soudain, tout s’arrête !

- Subim, qu’as-tu fais ? Ou sommes-nous ?

Anava ne comprend pas, la ou il y avait le désert se trouve à présent un champ de bataille ou gisent des millions de corps desséchés ! Des épaves de croiseurs, de chars et de solars par millions jonchent le désert et un épais brouillard recouvre le ciel.

- Anava, retourne toi et observe!

Se faisant, elle tressaillit lorsqu’enfin elle comprit…

- Le Nabla ? Comment-est ce possible ?

Face à elle, les ruines d’un ancien état à présent engloutit par le sable. Face à elle, son rêve se brise. Tombant à genoux, elle sent des larmes lui perler le long du visage. Ce qu’elle voit là est indescriptible…

- Comprends-tu ma Dame ? Je te montre ici le futur. Ce que tu peux observer est ce qui va arriver si nous n’agissons pas rapidement ! Ce que tu vois là est l’œuvre même du Concile Débonnaire.
- Comprends-tu pourquoi j’ai invoqué mon armée ? Comprends-tu pourquoi je ne t’ai pas laissé le choix ?
- Mais ne pleure pas ma Dame car nous ne les laisserons pas faire ! Je ne les laisserais pas faire, crois moi !

Alors qu’il fait face à cette vallée emplit de l’âme de millions de morts, l’Ombre Maudit ressent un sentiment qu’il pensait avoir depuis longtemps oublié.

La haine, la vengeance …

Observant le ciel, il lève un point emplit de colère.

- Je ne te laisserai pas faire Théran ! Je te détruirai de mes propres mains et ta magie ne souillera pas cette terre !

- Relève-toi Anava ! C’est maintenant que tout va commencer !


Alors que de nouveau le temps défile, que le tonnerre gronde et que la terre tremble, ils se retrouvent au palais royal actuel.

- Je pars avec toi Seigneur Noir ! Car si de la corporation je ne suis une habituée, ils vont apprendre à me connaitre !


52 Aquan 3729 Sénat de la Corporation Galactique.
Statio-port N°12 quai 36.

- Garde ! Apprêtez les membres du groupe de contre magie, il semblerait que ce soit l’Ombre Maudit qui arrive et avec lui on ne sait jamais ce qu’il peut se passer !

Aux portes de la corporation, l’alerte est à son maximum depuis que l’arrivée du Seigneur Noir à été confirmée !
Voila bien longtemps qu’il ne s’était pas montré mais tous savaient qu’il était à la tête de l’une des armées les plus puissantes du Système.

- Prévenez les Grands Conseillers de sa venue car s’il venait à se déchainer, seuls eux seraient en mesure de l’arrêter ! Dépêchez-vous !

Alors que le Solars aux blasons du Nabla atterrit sur le quai trente six, la tension est à son maximum et l’alerte est donnée.

Lentement une ombre se répand de part tout le statio-port et le mal semble s’insinuer petit à petit. Alors que la porte principale du vaisseau s’ouvre, Il apparait enfin…

…

C’est un homme habillé d’une tenue noire parfaite et l’on peut observer au dessus de lui deux sphères tourner lentement.
Il est grand, blond et sourit à pleines dents. Derrière lui apparait une créature de rêve au féminin. Elle semble douce et aimante mais reste réservée ...

Mais l’attention reste portée sur cet homme capable de manier deux sphères à la fois…
Qui peut-il bien être ?
Il parait plutôt jeune pour les manier et de surcroit son sourire fait plus peur qu’il ne donne confiance … On le sent, …, mortellement dangereux …

Alors qu’il avance d’un pas serein, un garde s’approche de lui.

- Recule avorton ou je te jure de t’envoyer dans les entrailles des enfers pour une éternité ! Va annoncer ma venue et celle de Dame Anava régente en chef du Nabla!
- Le Seigneur Noir doit parler au peuple de la Galaxie !

Le soldat, terrorisé par cet homme ne sait comment réagir et se met à trembler…

- Excusez-moi mais je ne vois pas le Seigneur Noir …
L’homme aux sphères qui jusqu'à présent souriait s’arrête net.

- Ma dame je vous prie, reculez de quelques pas.

Anava, connait l’Ombre Maudit et avant qu’il n’est put faire quoi que se soit se place devant lui.

- Garde, l’homme que vous voyez est l’Ombre Maudit et le Seigneur Noir ! Pensez-vous que nombre de personnes soient capables de manier les sphères aussi aisément que lui ?
- Dépêchez vous d’allez nous annoncer je vous prie, l’urgence est de mise !

Alors que le garde repart en trombe, Subim se retourne et susurre à l’oreille d’Anava :

- Mais pourquoi ne m’as-tu pas laissé l’étriper ? Il est au service de la Corporation, ce regroupement de chiens galeux ou siège Théran ?

Anava sourit mais ne répond pas.

Reprenant leur route, ils arrivent au centre d’accueil ou Anava demande poliment une salle où faire un discours de la plus grande importance pour la Galaxie.
L’homme qui est à l’accueil observe les deux individus et comprend en observant les sphères qu’il ne s’agit pas la de simples passants…

- Prenez la salle numéro une. Elle est la plus grande que nous ayons et son système de retransmission vient d’être remis à neuf.

Se dirigeant tous deux vers leur destiné, ils ouvrent les lourdes portes battantes et s’avancent vers l’estrade centrale où se tiendra sous peu le futur de tout l’Univers.
Derrière eux, une multitude de personnes s’est réunit. Qu’un homme ose se présenter en maniant deux sphères ne laisse personne indifférent. Ils savent tous que les manier est un exploit et qu’oser les montrer au grand jour est un fait qui se produit une fois dans une vie.

Montant sur l’estrade, l’Ombre Maudit attend quelques minutes pendant lesquels il semble perdu dans ses pensées.
Alors que son regard se perd dans les méandres du voile, il se remet soudain à sourire…

- Voila qui est fait, c’est maintenant que tout commence !

Le regard pétillant des flammes de l’enfer, il règle le micro de façon à ce qu’il soit bien entendu de tous.
Prenant tout son temps, il observe quelques secondes la salle qui continue de se remplir.

- Seigneurs et peuples diverses et variés qui constituent notre système.

Il laisse quelques secondes de silence que tous soient parfaitement attentifs à ce qu’il va se dire puis reprend.

- A l’heure où je vous parle notre action est déjà commencée!
- Je dis action car depuis quelques minutes, ce sont plusieurs centaines de nos missiles et de nos armées qui se sont mis en marche.

- Vous vous demandez peut être mais qui est-il et de quoi parle-t-il ?
- Alors je me présenterai succinctement car vous tous ici me connaissez…
- Je suis le Seigneur Noir messieurs, oui, je suis l’Ombre Maudit et le régent en second de l’état Nabla. Je ne viens pas ici pour vous dire encore une fois que je prends le contrôle de la Galaxie mais bien au contraire, je viens prévenir notre ennemi commun que le Nabla s’en va en guerre !
- Oui vous m’avez bien entendu ! Le Nabla est entré en guerre et avec lui c’est tout un ensemble qui aujourd’hui se soulève pour contrer cette fioriture que ce regroupement.

- Vous me direz mais quel regroupement ? Vous vous direz mais de quoi parle-t-il encore une fois?
- Êtes-vous aveugles ?

- Je vous parle du Concile Débonnaire peuple de la Galaxie !


- Cet ensemble qui sous des aspects de sauveurs n’est là que pour prendre un contrôle total et absolu sur nous tous ! Oui le Concile n’est pas un concile et il n’est pas plus débonnaire que je ne suis un saint !
- Ils nous imposent à tous une charte qui sous bien des aspects représente le plus grand danger que nous ayons put connaitre !
- Ils se disent pour la paix et l’équité mais en regardant leurs états, voyez-vous une seule équité ? Ils sont les plus grandes puissances de notre Univers. Ils sont les plus grands manipulateurs que nous ayons put connaitre.
- Le Concile Débonnaire ou quelque soit leur nom et usage n’est autre qu’une manipulation gigantisme pour tous nous écraser à leur volonté !
- Est-ce là ce que nous voulons ? Nous ont-ils demandé notre avis avant de nous imposer leurs idéaux ?

- Non peuple de la Galaxie!

- Ils se sont tout simplement autoproclamés protecteurs du système !
- Mais pourquoi aurions-nous besoin d’eux ? Les avons-nous appelés ? Leur avons-nous demandé de l’aide ? Il n’en est rien !
- D’ailleurs en quoi nous aident-ils ? Pour ma part tout ce que j’ai put observer, c’est qu’ils ont sut envoyer un espion dans mes hangars afin d’évaluer mon avancé ! Mais pourquoi ? Moi qui ne les ai pas agressé, en quoi suis-je un danger pour eux? Les ai-je espionné moi ? Ai-je utilisé l’un de leurs propres membres depuis longtemps décédé en me faisant passer pour lui ?
- Peut-être ne comprenez vous pas alors je vais vous éclaircir tout ceci !

- Je parle ici de l’état Pandion. Un état qui était l’un de mes membres, un membre à part entière du Remedium mais qui fut assassiné il y a de cela déjà plusieurs mois dans des circonstances qui me restent inconnues.
- Alors que j’aurais dut être mis au courant de cette perte, ce fut l’inverse qui se produisit. ----- Son peuple fut endoctriné par un autre meneur, le meneur d’un état dont tous vous connaissez le nom ! L’Uhmel Ayin en a prit le contrôle ! Il en a seulement prit le contrôle mais en a profiter pour le mettre en petits morceaux en envoutant toutes ses armées et en envoyant l’un de ses partisans dans mes propres hangars afin de me surveiller.

L’Ombre Maudit semble exulter et les sphères qui jusque présent tournaient lentement au dessus de lui se mettent à réagir à sa colère et s’activent de plus en plus rapidement.
Il lève alors le poing au ciel comme pour défier les cieux et s’exclame alors d’une voix puissante !

- Mais Théran à commis une erreur ! Une énorme erreur !
- L’erreur de croire qu’il s’en sortirait indemne !
- Alors oui, aujourd’hui, il est l’heure de combattre et d’exterminer cet ennemi infâme !
- L’heure de réagir et d’agir ! Nous sommes la vie de cet Univers, nous sommes ce qui chaque jour fait battre le cœur de cette Galaxie et si rien n’est fait, le poison qu’est le Concile nous tombera tous !
-Est-ce là ce que vous désirez ? Est-ce ainsi que vous vous prédestinez à vivre le futur ?
- Alors observez bien peuples !
- Regardez les bien ces imposteurs car bientôt leurs dirigeants viendront ici vous imposer encore une fois leur discours de bienveillance !
- Ils prendront place sur cette estrade même où je vous parle et de leurs joutes verbales en viendront à nous accuser nous ! Nous qui nous rebellons contre eux, ils nous pointerons du doigt et nous accuserons de vouloir exterminer l’Univers, de vouloir empêcher leur idéaux de bonheur et d’équité d’être mis en place ! Ils se diront peut être même comme affublés de voir que moi, grand et tyrannique Seigneur Noir tente de les faire passer pour ce que moi suis censé être !
- Ils seront surement souriant ou encore colériques voir nostalgiques et pourtant, n’oubliez jamais qu’ils ne sont qu’un vulgaire amas de menteurs mégalomanes qui tenteront encore et encore de vous endoctriner dans une frauduleuse quête du bien !
Mais retenez le, Théran et ses sous-fifres ne sont rien d’autre que le mal à l’état pure ! Ils sont cette fleure qui de sa couleur magnifique vous attire inexorablement mais qui de son pollen est mortel !

- Sachez le et retenez le tous, si ensemble aujourd’hui nous nous sommes mobilisés, c’est pour vous peuples de l’Univers !
- Car si vous n’avez pas sut comprendre et réagir à ce qu’ils sont réellement, nous, nous le faisons aujourd’hui !
- Nous avons préparé nos armées à cet ultime combat pour que des cendres qu’il engendrera, vous puissiez vous épanouir et être libre de vos actes et de vos choix !
- Car c’est bel et bien le but de cette rébellion ! Que tous soyons maitre de notre destin, que vous comme nous ayons le droit de faire le bien ou le mal et d’en assumer pleinement les conséquences sans qu’un quelconque sauveur imaginaire ne vienne s’autoproclamer justicier universel s’autorisant ainsi sous un masque de bienveillance les pires atrocités !
- Je vais donc libérer l’estrade et attendre avec vous quelques instants que d’autres viennent aussi à réagir puis, m’en retournerai finir le travail pour que demain soit un jour de renouveau !

Repoussant le micro, l’Ombre Maudit parcourt du regard la salle et tous les visages qui y sont présents puis s’en vint calmement s’assoir au premier rang…

La Guerre pour la liberté était déclarée …

La nuit avait été rude pour le Concile. L’alliance venait de subir son premier gros revers depuis sa création suite à un assaut sans commune mesure de deux alliances essentiellement, le Remedium avec à sa tête le Nabla, mais aussi le fantasque Zortor et le trublion Dros ; et les Nexus, qui se sont ralliés sagement à la parole de l’Ombre Maudit.
Mais si l’on en croyait les indicateurs diplomatiques universels du Grand Conseil, c’était en fait un regroupement de 5 alliances (Remedium, Nexus, Novus, Frères de l’Ombre, et Soleil Noir) qui s’était formé pour anéantir les forces du Concile… autant dire que le déséquilibre des puissances était si élevé que le combat était perdu d’avance.

Le Grand Maître Sacerdoce avait eu juste le temps de sauver sa population en les rassemblant tous dans le bunker industructible. L’IEM paralysa ensuite toutes les communications avant que des mega armées ne détruisent structures et batiments de l’Etat. Le G.M.S avait assisté à la scène durant une heure sans pouvoir faire quoi que ce soit ou presque. Une fois l’IEM passée, il avait pu alors constater les dégâts et convoqué tous ces officiers pour décréter l’état d’urgence. Le Kafelor était en guerre et comptait bien préserver son honneur et son intégrité. Le G.M.S chargea ses officiers d’organiser la reconstruction des infrastructures dans les plus brefs délais, et les envoya aux quatre coins de l’univers pour aller protéger et surveiller les autres Lambdas et Cléments du Concile Débonnaire. Malheureusement, le mal était déjà fait ; les rasages avaient été massives, une opération soigneusement préparée dans les moindres détails avec des asymétries de puissance ne donnant aucune chance aux agressés.

Depuis le quartier d’état-major du Kafelor, le Grand Maître Sacerdoce avait écouté la retransmission en direct du discours de l’Ombre Maudite. Le G.M.S réfléchissait à tout ce qui venait de se passer. Il repassait le discours de l’Ombre Maudit dans sa tête. Comment diable un démon pouvait-il se faire passer pour un ange sans que personne ne s’en rende compte ? Il lui fallait réagir. Le Grand Conseil étant barricadé et en état de siège, le G.M.S décida de ne pas se rendre au Sénat mais d’intervenir dans la discussion depuis l’un de ses derniers solars qui disposait encore d’émetteur-récepteur. Après plusieurs tentatives, il réussit à prendre contact avec le standard de la Corporation qui le mit alors en relation directe avec la grande salle que venait d’ouvrir l’Ombre Maudite. Le G.M.S commença alors :

-Chers amis des cinq planètes, ou plutôt devrais-je dire chers ennemis,
Je suis le Grand Maître Sacerdoce du Kafelor, chef d’Etat du même nom. J’avais beaucoup de choses à faire vous l’imaginez bien ces dernières heures, et j’ai encore fort à faire dans les jours à venir. C’est depuis l’un de mes solars que je vous parle, toutes mes connections intergalactiques n’étant pas encore pleinement rétablies sur mon Etat.
En réponse au discours de l’Ombre Maudite, je me permets de réagir et j’irai droit au but.
Tous les actes du Concile sont loin d’être sans reproche certes mais cela justifie t-il un tel déchainement de violence et de haine ?
La seule justification que j’ai entendu de l’Ombre est de dire : ils nous endorment avec leurs beaux discours de justicier universel pour mieux nous contrôler, alors prenez conscience de cela et soulevez-vous.
Peuples de la galaxie, celui qui vous dit cela fait ce qu’il dit qu’on fait et ce que je suis actuellement en train de faire. Via un discours performatif, chacun d’entre nous dès qu’il prend la parole tente de faire passer un message, de convaincre son interlocuteur ; toute discussion n’est jamais neutre. On construit via des discours des schèmes de pensée qui vont faire ensuite agir les gens dans le sens voulu.
Après chacun a aussi son esprit critique et une capacité ou non de discernement. Utilisez-la. Prenez vous aussi la parole ; ne laissez pas l’Ombre Maudite s’exprimer à votre place ; si c’est tellement ce que vous pensez et croyiez, dîtes le haut et fort dans cette pièce.

C’est ce que je fais de mon côté à chaque fois que je souhaite réagir et donner mon avis. Et voici mon message :

« Le Concile Débonnaire a subit de lourdes pertes cette nuit. Nous avons perdu de nombreux hommes au combat et trois jours de deuil au sein de l’alliance viennent d’être décrétés pour honorer leur mémoire. Mais pour que leurs sacrifices ne soient pas vains, nous lutterons de tout notre être pour sauver nos populations et nos patries.
Nous avons essayé de créer une structure juridique nouvelle au sein de notre galaxie afin qu’une justice existe et que les plus petits Etats puissent obtenir des indemnisations et se relever plus facilement. Nous essaierons encore car nous pensons que c’est juste même si tout n’est pas parfait.
Nous ne pensons pas que notre monde doit basculer dans le chaos ; de l’anarchie ne peut ressortir que la loi du plus fort.
Nous n’avons jamais souhaité prendre votre liberté, mais vous pensez que vous êtes enchainés et prisonniers de la pensée débonnaire, libre à vous tous maintenant de continuer à vous engager dans cette voie de destruction et de chaos. L’Ombre Maudite estime que c’est une Guerre pour la Liberté ; je pense que c’est une Guerre tout court qui n’engendra que mort et abyme profonde. »

Le lancinant écho des convictions profondes résonnait aujourd’hui sur les murs du sénat.
Venu du fond des temps, sorti du fond des âges le Sombre Seigneur était de retour parmi les hommes pour porter la révolte des gardiens de la foi.

Une nuit de cristal s’était abattue sur le Concile Débonnaire, une nuit de feu et de sang avait ravagé la marée huileuse de leurs bons sentiments.
Un assaut sans haine criant l’attachement des peuples à une liberté qui ne saurait leur être ravie sans dommage, pour laquelle ils étaient déterminés à se battre, pour laquelle ils étaient prêts à mourir.

L’air tremblait de cette curieuse sensation que l’on ressent en temps de guerre, celle de la fureur des hommes prête à se déchainer à la moindre étincelle, un picotement dans le creux de la nuque … le danger.

Les pas de Luziel qui claquaient dans le silence des couloirs du Sénat le menaient dans une salle où allaient s’exprimer les valeurs fondamentales de cette galaxie.

Le débat avait été ouvert par le Seigneur de l’Ombre qui préside aux destinées du Nabla. Il était venu y dire avec force sa détermination et celle des Etats, des Alliances qui l’avaient suivi dans la conviction comme dans l’action.
La réaction conciliaire ne s’était pas faite attendre et le GSM Kafelor était venu réaffirmer que le combat du concile débonnaire était juste et qu’il serait mené malgré les dommages subis.
Le jeune homme se disait que ce débat allait être extrêmement difficile tant il sentait chez chacun une foi profonde.

Il était venu sans hésitation se poster au coté du Seigneur Noir et de sa Dame.
Le contraste entre les deux hommes était frappant, l’un exhalant la force et la puissance, l’autre à la silhouette presque éthérée, froid comme la glace.

Qui aurait pu les imaginer cote à cote dans un même combat ? Personne sans doute …

Lorsque que le Grand Maitre Sacerdoce Kafelor eut terminé son allocution, il se présenta, à son tour, à la tribune.

Les mains placées de part et d’autre de la tablette, il posa son regard glacial sur un public encore atterré par la violence des combats, par l’ombre de la mort et de la destruction et dans l’esprit de chacun la même obsessionnelle question : Comment en étions nous arrivé là ? Qu’est qui pouvait être assez grave pour convaincre le Seigneur Noir de rallier cette cause ?

Luziel n’avait pas la prétention de donner toutes les réponses mais il allait tenter d’ouvrir quelques pistes, de révéler sa propre analyse de la situation, de positionner son alliance.
Sa voix légèrement métallique résonna dans le silence de la salle.

Je suis Luziel, je dirige l’Etat commerçant de l’Anagura et je n’aurai pas l’indécence que vous souhaiter le bonjour car aujourd’hui n’est un bon jour pour personne, c’est le jour de la guerre et de la mort, c’est le jour où certains ont tout perdu, celui aussi où il fallut recourir aux armes pour défendre la liberté et le respect du aux Etats souverains de cette galaxie.

Le concile a aujourd’hui été la victime de son aveuglement, il a mal estimé les réactions des autres chefs d’Etat devant la déconcertante fatuité de sa charte.

Qui êtes vous pour vous prétendre nos juges ?
Qui êtes vous pour inventer des lois ?

Vous étiez pourtant averti que les autres peuples n’accepteraient pas cela.
Un petit pirate bleu était venu ici même vous en parler mais vous ne l’avez pas entendu, même cette perruche d’Althéa vous avait alerté évoquant le problème entre deux niaiseries.

La réponse fut donnée par Terluan lui-même et en substance il répondit : Nous sommes légitimes car nous sommes les plus forts …
Donc Je vous pose la question, que reste-t-il aujourd’hui de votre légitimité ?
Bien peu de chose admettez le !

Nous connaissons vos discours ânonnés voire incantés.
Vous êtes les porteurs du bon droit, les animateurs galactiques d’une propreté virginale, vous êtes les meilleurs chefs d’Etat de la création et vous embrassez le reste de la galaxie d’un regard bienveillant au reflet débonnaire, vous êtes les justes et vous luttez héroïquement contre les esclavagistes, les profiteurs, les sans-cœur que nous sommes, nous les lâches, les tordus, les manipulateurs.

Le grand Maitre Sacerdoce Kafelor demandait, il y a quelques instants, comment le Sombre Seigneur avait pu rallier autant de chefs d’Etat dans cette improbable coalition, eh bien je vais vous répondre mon cher, que ce que vous pensez de nous, nous le pensons de vous !

Il n’a pas été difficile au dirigeant du Nabla de rassembler sous sa bannière des ennemis de toujours, car pour les uns comme pour les autres, les esclavagistes, les profiteurs, les manipulateurs et les tordus, ce sont les conciliaires.

Pour nous, vos mots ont sonné aussi faux que vos flottes que nous pensons indues au vue du développement global d’un Etat normalement constitué.
Bien sur ce que je dis va vous faire sursauter et vous allez hurler à l’accusation sans preuve mais je suppose que vous êtes d’assez fins juristes pour savoir que même un faisceau de présomptions peut avoir force probante dans la mesure où il entraine l’intime conviction.

C’est cette intime conviction qui s’est violemment exprimée la nuit dernière !

Sur ces mots le jeune homme repris sa place dans l’ombre fraiche du Seigneur Noir.

Le chef Takagi était assis au fond de la grande salle qui se remplissait au fur et à mesure des discours des différents seigneurs. Il écoutait attentivement chacun des mots prononcés par
chacune des deux parties misent en cause dans cette affaire qui touche et boulverse l'univers tout entier. Le seigneur de la peur et de la terreur avait déjà choisi son camp et ce depuis longtemps.
L'Ombre maudit avait sut le convaincre de suivre la même route que lui, la route de la liberté et de la paix mais aussi celle de la guerre. S'il devait en passer par là, il le ferait et serait suivit les
yeux fermés par ses frères. En réalité, Sôichirô Takagi n'acceptait pas que l'on lui dicte sa conduite et les règles à suivre.

Il s'informait de l'avancée des combats et des dégâts, des morts et des blessés, des premières victoires. En attendant la réaction du concile qui ne se fera sans doute pas attendre. Que dire aux
peuples, aux hommes et aux femmes de l'univers ? Que faire ? Quelle était la stratégie à adopter ? Toutes ces questions trotaient dans sa tête de brute guerrière. Dans quelques secondes il allait
s'adresser à l'auditoire et devrait dire ce que tout le monde attend, répondre aux questions que tout le monde se pose. Le seigneur noir, le grand maître Sacerdoce Kafelor et le jeune Luziel venait
de se succéder à la tribune présentant des idées totalement antithétiques. C'était à son tour de permettre à tous d'y voir un peu plus clair dans ce monde qui venait de s'obscurcir.

-Bonsoir chers confrères, je ne me présente pas devant vous pour vous donner une quelquonque leçon mais seulement pour vous présenter les réels impacts de ces oppositions. Des vies sont en
train de s'éteindre pour des idées que des puissantes qui se disent "supérieures" veulent nous imposées, vous imposées. Et c'est pour cela que de fiers soldats se sont battus. La liberté voilà ce en
quoi nous croyions. Je parle de vies humaines et vous me prenez sans doute fou car des vies sont sacrifiées. Oui, il est vrai que des vies entières viennent d'être détruites par notre faute mais
malheuresement, et c'est bien triste de devoir l'avouer, il n'y a d'autre solution que la guerre. La diplomatie ne nous ménera nul part avec l'ennemi qui se dresse devant nous. Cet ennemi qui à
voulut vous faire croire que les petits états auraient leur mot à dire mais qui dans le même temps nous dit "Je suis le plus fort, je parle, obéissez" imposant ses règles à toutes les populations.
Je fais appel à votre conscience et à votre coeur pour dicerner le bien du mal. La neutralité dans ces affrontements ne pourra être une solution. Cet univers va se déchirer et nous allons tous en
subire les conséquences. Désormais supplier n'épargnera personne car personne ne va vouloir céder sur quelques points que ce soient comme vous avez put le constater dans chacune des
différentes interventions. Votre destin est entre vos mains. Il ne vous reste plus qu'à choisir quelle route empruntée. Celle de la facilité en rejoignant l'ennemi qui n'hésitera pas à vous utilisez
une fois de plus. Ou vous choisissez de prendre les armes, car c'est bien de cela dont il s'agit, pour défendre vos principes.

Il descendit de l'estrade, regarda le seigneur noir et reprit place au fond dans la chambre où se décidera le destin de millions d'âmes.

Une jeune femme brune aux yeux couleur amande et encapuchonnée d'un léger voile clair et translucide se leva. On pouvait distinguer sous cette étoffe une robe d'un vert pastel et une large ceinture turquoise d'un tissu ordinaire. C'était simple et de bon goût.
Un son argentin résonna dans la salle lorsqu'elle s'exprima. Sa voix était claire et ses paroles limpides :


Bonjour à tous. Je me présente, je suis Anava Umbre, dirigeante du Nabla.
Vous n'avez sans doute pas beaucoup l'habitude de ma présence à la corporation. Ceci parce que j'ai souvent été déçue par cette institution. J'ai très vite compris qu'elle n'avait que des pouvoirs plus que limités. Beaucoup se targuent de parler en son nom mais ne vous y trompez pas, c'est avant tout pour servir leurs intérêts personnels. En outre l'interprétation est tellement personnelle et variable que, sur un système aussi flou et utopique, elle peut amener à annoncer quelque chose comme son contraire, les deux savamment argumentés et avec une myriade d'exemples tous plus valables les uns que les autres pour soutenir un discours des plus pertinents.
Ce n'est donc pas pour vous convaincre de la légitimité ou de la justesse de mes intentions que je viens vers vous mais pour vous exposer les raisons qui m'ont poussé à faire appel au Seigneur Sombre, habituellement confiné dans l'ombre du pouvoir Nablan. Je sais pertinemment de quoi il est capable, et c'est après une longue et délicate réflexion que j'ai pris la décision, en connaissance de cause, de recourir à la puissance démesurée conférée par le Seigneur Noir.

Chaque état dans la galaxie dispose d'un service de renseignements. Ce dernier est plus ou moins étendu selon les nations et également, plus ou moins fiable. Il est donc monnaie courante d'échanger des indications contre d'autres informations, qui sont parfois des commérages à l'origine douteuse. En conséquence, c'est une nécessité de recouper ces nouvelles données afin d'y allouer le crédit qu'elle mérite et d'éviter, ou au moins de limiter des méprises trop fréquentes et aux répercussions souvent désastreuses... Tout le monde se souviendra du Jeraseth et de No-Jutsu, fierté des services de désinformation Dros Delnochiens.
C'est donc avec prudence, que j'ai recueilli des informations au sujet des intentions du Concile Débonnaire. Certaines étaient récurrentes et correspondaient aux objectifs annoncés par le Concile, objectifs dont je ne partageais évidemment pas la vision mais passons.

Leur premier but était de faire, voire d'être la Loi dans la galaxie et de la dominer, réduisant ses occupants à de vulgaires sujets face à un empereur tout puissant et dont les devoirs étaient en premier lieu, de se laisser piller par les maîtres afin de permettre d'accroître l'armée déjà considérable du Concile mais également demander la permission pour régler des querelles avec des voisins quels qu'ils soient. En somme une suppression totale de la liberté galacticaine et une concentration des pouvoirs en une seule alliance, soit même plus précisément trois personnes. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque j'appris, de manière répétée que certains haut-dirigeants du Concile dont la félonie n'est plus à prouver, projetaient tout simplement de détruire le Nabla, et vraisemblablement le Smallcity par la suite car ils ne correspondaient pas à leur charte. Mais malheureusement, cette même charte leur interdisait d'agresser un état sans raisons, c'est pourquoi ils tentèrent de trouver des prétextes, poussèrent les victimes d'un soir de pillage à porter plainte à l'encontre du Nabla alors qu'eux-mêmes se le permettent, afin de pouvoir assouvir dans leur légalité, j'en ai fait mention tout à l'heure, c'est subjectif, leur désir de demeurer l'unique puissance et la référence de ce monde.

A ce moment là, Anava prit le temps de faire une légère pause, contempla l'assemblée et soutint un regard appuyé au dirigeant du Kafelor. Le son de ses derniers mots résonnait dans la grande salle. Elle attendit que le silence retombe puis elle reprit :


Je ne dis pas que le Nabla est innocent et qu'il n'a jamais versé le sang des innocents pour quelques milliers de ressources, mais il est toujours possible de discuter, voire même de trouver un arrangement avec ses responsables.
Mon cher état étant imminemment menacé, j'ai choisi de frapper le premier, car les promesses de dirigeants qui sont capables de comploter ainsi ne valent pas grand chose. Je sais que cette nuit beaucoup de soldats sont morts, beaucoup de pertes matérielles ont été causées, mais je reste persuadée qu'elles étaient nécessaires pour la sauvegarde de nos valeurs.
Peut-être le Concile est-il sur la bonne voie, mais la manière de nous imposer leurs conditions n'est certainement pas la bonne et les peuples de la galaxie ne sont pas prêts. J'en veux pour preuve le nombre de nations qui se sont ralliées en si peu de temps sous la bannière du Nabla ce soir là, mettant de côté les éventuelles vieilles rancoeurs. J'espère que le message passé réfrénera les ardeurs du Concile Débonnaire dans un premier temps et qu'il les fera dans un second temps réfléchir à une meilleure manière de pacifier la galaxie qu'en l'écrasant et en s'autorisant eux seuls ce qu'ils interdisent aux autres.

Je vous remercie de m'avoir écouté jusqu'au bout et je regrette profondément d'avoir du en arriver là pour stopper cette folie dans laquelle nous étions en train de sombrer.

Loin, très loin sur un État oublié de Volcano...

- Ainsi, tu es revenue ?
- Tu sais bien, je reviens à chaque fois ; un jour peut-être, j'y resterais. Pour l'instant, il suffit que le chant s'essouffle, et le lien me ramène. Toujours...
- Le lien. Je vais finir par te croire.
- Alors, raconte ! Que s'est-il passé, cette fois ?
- Regarde et écoute...

Le discours du Seigneur Maudit, comme si elle y était. Le bureau semblait vide aux yeux d'un quelconque observateur et pourtant il flottait dans l'air un parfum ténu. Nul ne s'en souvenait sauf... Lui. Était-il encore capable de s'en émouvoir ?

- Alors Le Seigneur Noir est sorti de sa retraite ?
- Il n'est jamais loin, lui non plus. Il suffit d'une inflexion dans le chant, d'un accord moins parfait, ou alors du souffle d'une incantation portée par les eaux, les vents ou le feu.
- Le Concile quand même, il a du cran.
- Ou il est aveugle.
- La lutte pour la liberté, comme ils sont mignons. Ça me donne envie d’y aller.
- Au sénat ?
- Ne sois pas surpris, ça devait arriver.
- Votre foi en eux vous perdra.
- Perdue, je le suis déjà, voyons.
- Mais vous n’avez plus de légitimité, vous n’êtes même plus …
- Humaine ? Si, voyons, là-bas on ne perd pas l’humanité, juste les quelques défroques qui nous encombrent.
- En parlant de défroques ..
- Quelle apparence ? Que penses-tu des vieux oripeaux ?
- Pas la Magicienne quand même, avec ses yeux crevés, elle est tout juste bonne à éloigner les importuns du Stanford.
- Longtemps que je n’avais entendu ce nom, ça fait drôle.
- Et puis vous au Sénat… Quelle légitimité ?

Il y eut un bruissement, le parfum se fit plus ténu, les voix plus lointaines. Une brume légère se condense, un halo arachnéen se concentre et dans le bureau rongé de poussière apparait une jeune femme rousse aux formes généreuses, à la beauté sans fards

- Lilas ? Ce n’est pas le choix le plus…
- Un geste de ma part et tu te tais.
- Tu me rappelleras.

Elle claque des doigts et le souffle chaud de Volcano emporte avec lui la voix masculine.

***

Au siège de la corporation, il suffisait de se laisser porter par le flot croissant des dirigeants qui affluaient de tous les coins de la Galaxie. Elle entra dans la grande salle juste au moment où Dame Anava prenait la parole. La rouquine s’était vêtue en hommage au passé d’une longue robe légère et chatoyante dont les couleurs vibraient et s’irisaient à chacun de ses mouvements. Elle n’avait jamais érigé la discrétion en vertu. Elle monta à la tribune à la suite de Dame Anava. Elle ne reconnaissait personne. Sa voix était rauque, depuis si longtemps elle en avait oublié l’usage.

- Je vous salue, Messieurs les dirigeants présents. Je suis Lilas, diplomate du Stanford, un état si petit qu’il n’a même pas eu l’honneur de savoir que l’on battait pour sa liberté. Mais c’est une habitude, je crois, chez les dirigeants des grandes puissances de connaitre mieux que les petits ce qui est bon pour eux.

Elle se tourna vers le Seigneur Noir. Elle perçut sous l’aspect de l’homme grand, blond et souriant, la forme à l'aspect éthérée, capable d’absorber la lumière et de répandre la terreur d’un seul souffle. Elle eut une sensation étrange comme si la forme éthérée elle-même cachait un être différent, si différent de la légende qu’il entretenait. Un instant les formes de la jeune femme vacillèrent pour laisser la place à une brume grise, si brièvement que nul ne sembla le remarquer.

- Si voyons, au moins lui l’a vu.
- Encore là ?
- Je t’avais dit que tu me rappellerais. Tu ne peux pas te passer de moi, sauf quand tu es là-bas.

- Seigneur de l’Ombre Maudit, vous vous faites le chantre de ma liberté, je vous en remercie. Vous me dites que le Concile la menaçait, j’en doute. Convenez avec moi que ce sont des prétextes et restons-en là. Un seul de vos arguments par exemple peut être démonté facilement :
Ils ont envoyé un espion dans vos hangars pour observer votre flotte. Vous ne leur aviez rien fait ? Théran a sans doute plus de mémoire que vous. Il suffit pour lui de se tourner vers un passé très proche et de se rappeler l’Exitium et le Cartel des Étoiles pour savoir que vous êtes un danger pour lui. Voici donc venue votre deuxième trahison, j’espère la troisième proche pour qu’enfin le coq ait chanté à trois reprises et que le soleil resplendisse.

Vous me dites que leur charte représentait un danger très grave pour la galaxie : et vous m’en voyez d’accord. Le Concile d’après les dernières interventions de Drim l’ancien voulait l’équilibre. Or l’équilibre c’est la mort, ce qui ne se meut pas régresse et disparait, la vie exige le mouvement.

- Ça te va bien à toi de parler de vie.
- Tais-toi, ils ne peuvent pas savoir. Même lui, je ne le lui ai pas dit. Laisse moi poursuivre.

- Or que nous proposait le Concile ? L’ennui et la paralysie. C’est pourquoi j’applaudis à votre intervention. Non pas pour la liberté dont chaque débat ici galvaude le nom et offusque la conscience même. Je ne serai pas plus libre demain que je n’étais hier. Sauf si je me libère. Les plus grands dictateurs sont ceux qui croient agir pour le bien d’autrui. Ne voyez-vous pas le paradoxe dont vous nous gratifiez ?

Elle fit un effort de volonté pour distinguer dans l’ombre où il se tenait le deuxième intervenant.

- Monsieur Luziel, je crois, vous vous faites l’écho d’une majorité qui se serait levée mue par un idéal sublime et transcendant. Que c'est beau ! Vous accusez aussi le dirigeant de L’Uhmel Ayin d’être un profiteur, un esclavagiste et de faire semblant de lutter contre ce système afin de mieux le contrôler. Êtes-vous si sûr de vos alliés passés présents et à venir pour faire ici, ce genre de déclaration ? Ne savez-vous pas comment la puissance et le sentiment d’impunité qu'elle octroie changent les consciences et les hommes ? Ne fermez-vous pas les yeux quelquefois sur les agissements du Nabla ? Les bruits qui courent dans la galaxie ne concernent pas le seul Théran Azar. Et si beaucoup d’états ont participé à cette croisade, ce n’était pas la majorité qui se contrefiche autant de cette guerre que de la Charte du Concile Débonnaire.

Seigneur Tagaki, vous êtes le Chef de mon alliance, et mes paroles seront nuancées du respect que je vous dois. N’avez-vous pas eu en cette occasion l’impression d’être le dindon d’une farce qui se jouait ailleurs ? Pendant que vous construisiez des missiles, vos membres servaient de greniers à vos alliés. Ils ne savent pas se développer, se font piller sans cesse. L’ombre du Nexus par exemple s’est en la circonstance fait votre allié pour 24 heures, et a repris ses pillages dès que vous aviez fini de jouer votre rôle. Qu’avez-vous retiré de bon de votre intervention, de votre rôle de lanceur de missile pour votre alliance ? La liberté ? Liberté pour le Galina par exemple, pour l’Etria et le Machrobrachium ? Ne savez-vous pas que le principal frein à la liberté des membres de votre alliance ce sont les pillages ? Et ce n’est certes pas le Concile le plus dangereux à ce niveau là …

Dame Anava j’éprouve pour vous un respect sincère. Car votre intervention est frappée au coin du bon sens et en tout cas dénuée d’hypocrisie. C'est tellement rare ici que vous avez obtenu toute ma considération. Votre État était en danger, vous l’avez protégé et avez frappé le premier utilisant pour cela tous les moyens à votre disposition. C'est à la fois légitime, sensé et digne d'un grand Chef d'État
Dans cette affaire, je vois plus une lutte de pouvoirs qu’une lutte pour la liberté. A chaque fois qu’une alliance domine, il faut que les autres s'entendent pour faire cesser sa domination, quels que soient les idéaux, quelles que soient les ambitions affichées. Le Concile est tombé, vous avez semé en lui, si elles n’y étaient déjà, les graines de la haine qui demain feront de ses membres vos adversaires les plus farouches. Mais c’est ainsi que la Galaxie se fait balancier, dans son lent mouvement de métronome, elle attribue aujourd’hui aux uns la gloire et aux autres la tristesse. Demain ce sera l’inverse.

- Voilà t’es contente ? Ça t’a servi à quoi de venir ici Tu sais que je n’aime pas vois le Stanford dans la lumière ?
- Pour ce que tu en fais du Stan… Et puis tu sais c’est si épuisant de l’autre côté, si… différent. J’avais besoin de me ressourcer, de revoir les lieux d’où toute cette histoire est partie.

Aux atours pompeux, Drim préférait la sobriété et la modestie. A l'inégalable préciosité, Drim préférait la pudeur. Pourtant, pourtant... il fallait composer avec ce qu'il y avait de plus pompeux et précieux dans cette galaxie. Et s'il n'était pas de ceux que la guerre amuse, il n'était pas non plus de ceux qui fuiraient pour lui échapper.

Au sein du sénat, la guerre faisait tout autant de bruit que dans l'espace c'est à dire aucun et à vrai dire, le silence était de mise à la corporation.

La fragrance des combats, la violence et la sueur, la couleur amusante des matins où le soleil se fait le reflet des terres rougeoyantes... Drim connaissait tout ca, il l'avait vu, il l'avait fait, de ses propres main avaient jailli antan la destruction et la mort s'était alors fait son sergent.

Le Grand Conseiller devait rester composé, faire face à l'adversité tout en continuant d'assurer ce pourquoi on lui avait fait confiance. Chef d'alliance, Grand Conseiller, Saint Dynaste Eanien, comment à la fois représenter toutes ses casquettes sans que l'une ne vienne se mêler à l'autre?

Alors la décision devait être prise et ses pas plus que francs s'alignaient les uns les autres et faisaient résonner les couloirs d'un claquement métallique. D'un regard, il repéra le G.M.S Kafelor, son allié et lui décocha un sourire qui disait "Ne t'en fais pas, tout ira bien", d'un autre il fit le tour de l'auditoire, jaugea tant qu'il pu la conviction des assaillants du Concile. Pendant qu'il se dirigea vers l'estrade, des myriades d'yeux s'étaient tournés vers lui et les conversations allaient bon train. Drim comprit vite qu'il n'avait pas que des ennemis en face de lui, du moins, qu'une partie d'entre eux se moquait éperdument des raisons qui l'avait poussé à combattre, il y a de cela un peu plus de 24h, les débonnaires membres du Concile éponyme.

Il était temps de reprendre pied, de rendre au Concile ce qui lui était du. D'un claquement de doigt et dans une flamme bleuâtre Drim s'empara des quelques notes qu'il avait prit soin de prendre en écoutant les longues incantations de ses adversaires encombrés de mépris, de rage et de bêtise. Tant de sentiments tellement incompréhensibles pour Drim chez qui Haine rime avec vaine.

Lorsqu'il fut bien installé au pupitre, il posa le bout de cellulose dans un coin et fixa son regard, comme à son habitude, dans le lointain.

—  Ennemis, Amis, on me nomme Drim l'Ancien. Je ne suis rien de plus qu'un être humain, qu'une statue de Pierre dans un édifice vieux de centaines d'années. J'ai longuement médité et si je prend la parole devant vous ce n'est ni en tant que chef d'état, ni en tant que Grand Conseiller, ni même en tant que Chef d'une quelconque alliance car quelque soit le nom que je placerai derrière mes paroles, toujours ce seront celles d'un être vivant, humain, appartenant à la même espèce que vous tous, Ennemis ou bien Amis, quelque soit mon importance, mon rang, mes responsabilités, mes actions ne seront rien de plus que celles d'un être vivant, humain, appartenant à la même espèce que vous tous, Ennemis ou bien Amis. Elles seront entachées d'erreurs, de maladresses et peut être même d'innocence et je vous demande de m'en excuser par avance. Seulement, j'aimerai que vous répondiez à quelques unes de mes questions avant que de pouvoir discuter avec vous sur un plan d'égalité.

     Qui y a t-il de tant dans la liberté que vous avez défendu aussi vaillamment, dans laquelle vous avez investi des millions de crédit? Qu'y a t-il de tant dans votre liberté que vous ne trouverez pas dans celle que le Concile vous propose? Le choix? Quel choix? Avez vous fait le choix de venir combattre le Concile? Etait ce réellement votre décision ou bien celle de vos chefs? De ceux qui vous dominent sans jamais vous laisser la moindre opportunité de prendre leur place? Etait-ce réellement un choix ou plutôt quelles étaient vos options? Vous battre à leur côté ou être considéré comme des ennemis? Vivre parmi ceux qui vous chérissent ou bien être traité comme un lache, comme un traitre, comme un soulis de la création? Etait ce là vos choix? Aviez vous le choix de ne pas y participer? Quels étaient ils alors ces autres choix?
     
     Oh oui, là étaient vos choix. Vous battre contre le Concile pour préserver une liberté que vous n'avez jamais entrevu ou bien vous battre avec le Concile et rompre avec vos amitiés. Votre décision m'est alors tout à fait compréhensible. Qui ferait le choix de devenir l'ennemi de ses amis? Je comprend votre décision mais ce que je ne comprend pas c'est que vos chefs vous l'aient imposée.

     Ah...la liberté. C'est tellement aguichant, c'est tellement beau, tellement facile de la faire miroiter, de s'en servir comme prétexte pour justifier la barbarie et les massacres. Tellement facile de convaincre ceux qui ne la connaissent pas qu'il leur faut la protéger. Mais à qui va profiter la liberté que vous avez si brillamment défendu? A vous dirigeant du Teratora? A vous dirigeant du Celtraxs ou bien encore à vous dirigeant du Popup? Vos missiles étaient effrayants certes, leur explosion étaient spectaculaires, les dégâts qu'ils ont infligés étaient tout bonnement effroyables mais qu'avez vous gagné avec cela? La liberté? Où est elle votre liberté? Dans vos missiles? L'auriez vous fait disparaitre avec leur explosion? Qui va être maintenant libre de nouveau de piller et saccager et violenter et opprimer et humilier vos peuples, vos territoires, vos drapeaux et vos nations? Le Nabla peut être? Le Gilaec surement. Le Smallcity sans aucun doute... mais vous j'en doute.

     Le Concile était certainement l'engeance du mal. Le Concile était effrayant. Le Concile tuait vos enfants, tuait vos femmes, tuait vos hommes, vos soldats, détruisait vos bâtiments, sans aucun doute. Je n'ai absolument aucun doute là dessus. Le Nabla, oui, le Nabla. Lui était le gentil, celui qui vous offrez le choix d'utiliser votre production journalière à votre convenance... moyennant une petite taxe de temps en temps, moyennant une petite usine, deux peut être mais de tout cela, retenons bien sur la violence et la domination du Concile, l'extrême couardise dont a fait preuve cette alliance en s'emparant dans votre dos de toute votre liberté! Et sa charte! Sa charte... comment ne pas voir derrière chaque mot le mensonge et le mépris. Des lois inventés, des lois qui n'ont aucun sens! Des lois que l'on ne peut pas même montrer à un enfant, il en serait traumatisé tant l'on ressent cette volonté maléfique de dominer le monde que vous tenez tellement pour évidente aux yeux d'une majorité qui vous a confié sa voix, Ô étendard des libertés assassinées!

     Les avez vous vu? Ces membres du Concile, puissants, sans limite. Une question se pose tout de même. Je n'ai pas connaissance d'un Clément du Concile qui ait fait usage de cette puissance dans son propre intérêt. Je n'ai pas connaissance d'une flotte sous le blason débonnaire qui soit allée saccager les terres d'un d'entre vous. Oh. C'est étrange pour des êtres maléfiques, terrifiants, empreints d'une telle volonté de dominer et asservir qu'ils n'aient pas pensé à user de leur force pour s'emparer du trône de la galaxie alors que ces forces étaient, vous l'accorderez, bien suffisantes pour annihiler toute résistance.
 
     Ma chere Anava... j'ai pitié de vous. Croire que le Concile projetait de détruire votre état? Comme s'il eut pu être d'une quelconque importance pour le Concile de vous détruire... vous vous tenez en haute estime c'est certain. Le Concile, il me semble, n'a jamais prononcé la moindre menace à votre encontre si ce n'est suite à vos agressions sur leur membres? N'est ce pas? Vos pillages répétés sur le Maeridional, les réponses que vous avez donné suite à leurs missives... oh, vous ne croyez pas que vous vous égarez dans la progression de votre histoire? Vous ne croyez pas que vous avez mélangé quelque peu l'ordre chronologique des évènements? A moins que tout ceci ne soit volontaire, peut être pour gagner le soutien de quelques amis, de quelques connaissances... la tromperie n'est pas le meilleur allié de la liberté il me semble.

     Enfin, ce qui est fait est fait. Nous voilà maintenant en guerre, nous voilà dans un moment de l'histoire que vous prendrez soin de mélanger afin de vous faire passer pour le gentil. Je vous en pris, peu m'importe. Comme les dominations sont fugaces et volatiles. Tant inscrit dans l'eau, qu'avec le courant elle s'efface. Vos alliés comprendront votre traitrise tôt ou tard et vous trahiront à votre tour. Nous n'avons aucune inquiétude à ce sujet. Bon courage pour vos futures batailles.

Son regard cessa de se perdre pour se fixer de nouveau sur le juvénile visage de Lilas.

     J'ai apprécié vos paroles Lilas du Stanford. J'ai apprécié votre vision éclaircit des choses, votre discernement mais aussi votre recule sur tous ces évènements. Seulement, j'ai peur que vous fassiez erreur sur le sens de l'équilibre dont je parlais il y de cela quelques jours. L'équilibre n'est pas un synonyme de stagnation. L'équilibre n'empêche pas le mouvement. Sans équilibre, la marche serait si difficile, la course serait impossible, l'esprit même se doit d'être équilibré pour que vous puissiez prendre la parole ici. L'équilibre maintient tout autant le corps en vie qu'il lui permet de se mouvoir et d'avance, de comprendre et d'inventer. L'équilibre n'est pas un frein mais un moteur. Merci.

Et sur ces mots, Drim tourna les talons et se dirigea vers la place qu'il avait prit de soin de faire réserver autour de ses alliés.

Le général Tenuin assit à coté de son sous-fifre Takagi, chope de bière à la main, écouta vaguement les pauvres paroles des subaltèrnes qui avaient combattu la veille avec une aisance fulgurante.
Il se leva, marcha vers l'oratoire, laissa le petit bonhomme qui venait de parler ragagner sa place et commança à parler :
<< Moi, Général Tenuïn, artificier en chef des troupes du Teratora lors de cette nuit de cristal, je viens ici revendiquer mon acte et vous en expliquer les raisons.>>



<<Je vais commencer par le médiocre dirigeant de Uhmel Ayin, si vous avez vu défiler en nombre des missiles chez vous ainsi que des saboteurs ceci n'était pas le fruit du hasard.
Vous abusez depuis des lunes des failles du système galactique afin de pouvoir récupérer nombre d'états abandonnés par leur propre seigneur afin de récolter leur ressources pour servir votre peuple, pour mieux bloquer l'univers et mieux espionner ceux qui potentiellement peuvent vous faire de l'ombre.
Ceci ne vous dérange point d'annexer des provinces ? Trouvez-vous ça normal ?
J'aimerez que vous veniez expliquer vos actes en public et que vous remettiez votre lettre de démission au Grand Conseil ainsi qu'a la commission de contrôle, par vos actes passés, présents et futurs vous n'avez plus la crédibilité ni le droit d'éxercer ces fonctions, ceci n'est que pour le bien de notre univers, jespère que vous aurez encore assez de bon sens et de courage pour le faire.>>

Il déporta sa tête vers la gauche de quelques centimètres et vit le petit homme qui avait regagné sa chaise quelques minutes auparavant.

<<Maintenant j'en viens à vous dirigeant d' Ean Feria, je vois que votre nom d'Etat change aussi vite que votre flotte augmente, à quand la prochaine crémaillère sur votre Etat ?
Bon, trève de plaisanterie, je tiens à vous annoncer que vous et votre alliance resteront sous les coups de mes artilleries et saboteurs jusqu'à la dissolution de cette minable alliance qui prétend parler au nom du conseil ! Celle-ci n'en a pas de prestance à cause desc membres qui la compose, ainsi que par sa charte.
Ne vous a-t-on pas appris à différencier une chèvre d'un Tigre ?
J'espère que vous voyez pourquoi vous avez perdu cette guerre, vous ne pouvez vous permettre d'embaucher 13 chèvres afin d'entretenir les mauvaises herbes de Volcano et prétendre être le maitre de univers.>>

Après ces quelques paroles il releva la tête et aperçu encore un déchu de la guerre.

<<Ah !! Vous dirigeant du Launell, vous m'avez bien fait rire lorsque j'ai vue la maigre vengeance que vous avez essayé de donner à l'Artefact, sachez qu'on ne s'improvise pas artificier, ceci est un art que vous ne pouvez maitriser, si vous désirez l'apprendre envoyez moi quelques crédits des provinces que vous avez envahi vous aussi tout comme votre compère de Ean Feria ou alors demandez à Maitre Kossnei ou à Lord du Darkness peut être voudront-ils bien vous apprendre l'art de la diplomatie aussi.
J'espère que vous me ferez encore autant rire, vos performances sont aussi puissantes que votre armée de leurre !>>

Sur cette dernière parole il repartit s'assoir à coté de Takagi

le grand conseil du Launell était réuni en cette matinée sombre et pluvieuse. Un rapport circonstancié fut fait sur les dégâts subit. Des choix politiques, diplomatiques et militaires devaient être pris. Le Teratora par son porte voix Tenuin, s'extasie si fort que ses cris de joie sont audible dans l ensemble de la Galaxie. La modestie lui semble bien étrangère. Nous avons connu depuis des astres nombres de chef qui se pensait inaccessible, intouchable. Une mise au point devait être faite. Le général Launell, a titre exceptionnel fit dans la matinée une déclaration.

"Mes amis nous avons subit le passage de forces ennemies importantes durant la nuit, il s'agit là d'un acte de guerre conforme à la déclaration émise par les forces ennemies. je vous le dis, aucun impacte n'a abouti à l affaiblissement de notre nation. Les forces du Nabla ont intentionnellement détruits nos bâtiments. A l'instant où je vous parle, une réplique de même ampleur vient d'être menée. Comme vous le savez notre positionnement diplomatique implique que nous soyons réservé sur l'amplification du mouvement. Nous resterons donc conforme à nos idéaux.

Le Teratoras est actuellement enclin a fanfaronner, laissons le faire paon, je vous le dis il ne s agit que d un sous fifre indigne de de sa position. Son heure viendra, nous constatons seulement que celui ci n'ose bouger que la nuit sous les appuis tactiques militaires des forces noires.

Nous espérons tous, qu'un jour nous reverrons le soleil de la liberté, nous nous battrons pour la liberté et la justice galactique."

Ellassar se leva. Demanda l'appui de la caméra centrale qui braqua aussitôt son objectif sur lui. Il se vit alors apparaître sur l'écran central.

Général Tenuin, suite aux durs combats qui ont eut lieu durant ces 2 jours, je n'ai vu nul part votre Maitre Kossnei ou le Lord du Darkness Empire...

Quand au dirigeant du Launell, je vous prierai de le traiter comme un ennemi, avec l'Honneur dù à son rang, et non point comme un chien. Ce Seigneur est le seul du Concile qui ose défier, pour l'instant, la Coalition du Seigneur Maudit du Nabla et de sa Dame. Au Sénat, nous envoyons nos élites afin d'exprimer l'opinion de notre peuple, si tout le monde se conduisait tel un barbare, nous retournerions au Chaos. Et le Chaos n'est partit que depuis une année... ne l'oubliez pas.

Permettez-moi de remarquer que l'Ean Feria change de nom dans les registres Galactiques aussi souvent que vous changé d'état.

Je vous prierai de ne pas transformer cette guerre ''propre'' en petite Vendetta personnelle.

Le Remedium ne souhaite que l'anéantissement totale de l'Uhmel Ayin et l'affaiblissement de l'Ean Feria. Si le Concile continue à les soutenir, ils tomberont avec le fautif responsable de tout ce déchainement de haine.

Je pense donc, Général Tenuin, que le Sénat n'hésitera pas à vous ouvrir une salle spéciale pour vos doléances si vous en faites la demande.