L'Epsilon croule, l'Epsilon s'éclipse.

[Xih'Urlan]

«Seigneur...

- Écoutez... N'est ce pas enivrant, un chant mortuaire. Si beau et pourtant si froid...

- Cessez votre mélancolie et sauvez votre peuple !

- Tant de souffrance, à croire qu'il faut se battre pour mériter de vivre. Quel triste paradoxe...

- Xih'Urlan !

- Oui ! J'arrive... quelle jeunesse impétueuse, insolente et méprisante...

- Quelle vieillesse sénile ! »

Un sourire se dessina, le dernier des Sarlans, sous le joug du destin, sous le courroux d'opportunistes, se résigna et interrompit son sonnet. Il était temps pour eux de partir... Quelques minutes de marches et les voila en salle d'embarquement, lieux où les quelques survivants de la décadence épsilonienne s'étaient rassemblés.

« *grrun grron* Nous n'avons que peu de temps... Je vais vous envoyer la-bas...» Un brouhaha prit naissance. «Ne vous inquiétez pas, vous y serez plus en sécurité qu'ici.» Une ogive s'écrasant à quelques kilomètres éprouva les dernières résistances. «Prenez tout ce qui peut être utile à la survie, pour toute distraction, prenez des livres. Oui, des livres, nous n'aurons peut être pas d'hyper-élec disponible... Des questions ? ... Très bien, je commence le rituel.»

Chacun fit son packtage, faisant leurs adieux à leur chez soi. Xih'Urlan acheva le rituel sur des marmonnements indicibles à l'oreille humaine. Chaque être humain se vaporisa en une lumière argentée, les auras fusionnèrent entre elles jusqu'à ne former qu'une sphère de plus en plus compacte. Xih'Urlan l'a prise dans une main, et l'a frappé dans sa seconde. Un bruit sourd retentit, il ne restait plus que l'ermite. Il se dirigea en haut de sa tour, les bombes se rapprochèrent ébranlant de plus en plus les structures. Des sections entières étaient condamnées par des éboulis, d'autres par des ruptures des eaux. A son sommet, Xih'Urlan eu des flash-back, l'ennuie de la solitude, l'entrée aux astres, l'entraide, l'apogée epsilonienne, la fin d'une épopée, le début d'une autre pour la moins solennelle : l'Inquisitio, la chute puis la décadence. En maintenant, une nouvelle page dans son histoire, peut être la dernière... L'écroulement.

Xih'Urlan activa sa console de communication. Il contacta le Nerocia :

«Bonjour Lixia, Siprios, Neïdahra. Je suis heureux de vous voir enfin réuni. Mais l'heure n'est pas à la réjouissance. L'Epsilon se meurt depuis longtemps, à petit feu, certes. Mais il meurt. Ce soir, enfin, en ce moment, ses minutes sont comptées. Je ne vous demande ni assistance ni support médicaux mais... s'il vous plait... Assurez-vous que la vie reprenne des cendres, que les hautes herbes deviennent maîtresses des prairies, que les arbres refassent leur apparition. Durant notre aire industrielle, nous avons tout abattu, tout nivelé pour avoir toujours plus de place.
Vous trouvez ça sûrement léger comme demande, mais c'est le plus important...
- Bien sûr Xih', nous y veillerons.
- A bientôt j'espère.»

Le jadis seigneur de ces terres, s'était replacé devant la grande baie vitrée, qui soit-dis-en-passant, ne comportait plus une vitre.

Hum, c'est beau la destruction... Une bombe tomba en plein dans un incendie produisant une gigantesque boule de feu, carbonisant tout dans un rayon de plusieurs centaine de mètre. Le visage ridé fut illuminé, réchauffé... Hum, la purification par le feu... Un craquement, un sentiment de vertige. La tour tombe, le petit être à son sommet. Il fixa le sol enflammé, il n'était plus qu'à quelques centaines de mètres. Il pris calmement sa canne. Quelques mètres, il frappa le sol de sa canne, mais lequel ? Il venait de se téléportait devant le Sénat dans une volute de fumée opaque. Il était resté jusqu'au bout...

Il entra par les grande porte, l'air grave incrusté parmi ses rides. Il passa devant le comptoir, usant de son influence héréditaire pour manipuler la secrétaire. Il entra dans la salle qu'il s'était lui-même approprié, vérifia le nom : "L'Epsilon croule, l'Epsilon s'éclipse."

Il s'installa et mis en route l'enregistrement de la salle. Il n'attendit pas que les spectateurs viennent s'assoir. La curiosité morbide, perpétuée depuis des siècles par la fascination de la mort, n'avait pas sa place, selon lui, en ces murs.

«Salutations holographe. Envoies ce message au Smallcity, au Nabla, et au Teratora.

Salut bandes de mécréants ! Vous croyez peut être m'avoir tué ? Bouseux que vous êtes, ramenez vos miches ici expliquer vos affronts...

En attendant votre hypothétique venue, je vais expliquer les faits ! Je vais vous faire un résumé, c'est plus amusant. Alors, Deux super-puissances et un larbin, vous trouverez sans nul doute le larbin parmi les trois sus-cités, sont venus raser presque entièrement l'Epsilon. Pour quelle raison ? Je me le demande... Cela faisait des mois que nous avions rejeté la guerre, et de surcroit toute puissance militaire. Cela faisait des mois que nous nous nourrissions de nos propres provisions, pas une seule excursion d'exploration. L'Epsilon tombait peu à peu dans l'oubli, déchirant l'ombre qu'il fut, l'ombre qu'il ne sera plus.

Alors pourquoi vous en êtes vous pris à beaucoup plus faible ? Avez vous peur des fantômes, peur d'une remontée soudaine dans la hiérarchie militaire ? Ce dont je doute... Ou bien avez vous besoin de vous complaire, de vous satisfaire de bataille qui n'entache que votre honneur ?»

Reprenant peu à peu son calme, il reprit d'un ton sec :

«Je ne suis pas venu chercher des excuses ni vous abaisser... Même si cela me démange, me titille... Brrrrrrr... Ça remonte tout le long de ma vieille colonne vertébrale...
Comme un bon vieux, je souhaite le savoir, pourquoi le savoir ? Savoir le pourquoi... Ai-je été irrespectueux par le passé ? A part il y a quelques minutes, et veuillez m'excuser, je sors à peine du champ de ruine que vous avez dessiné. Vous ai-je trahi ? Offensé ?

Je sais que vous ne viendrez sûrement pas, prétextant "encore un qui vient chouiner, pleurer, c'est tout ce qu'ils savent faire de nos jours." mais j'attendrais... »

Il sauta de l'estrade comme s'il avait encore cinquante ans, l'adrénaline faisait encore effet. Il alla près de la fenêtre, regarda le soleil et s'amusa à faire danser sa mouche.

[iwachika sakazusa]

Alors qu’il venait de finir un discours dans une salle annexe ou le futur de la Galaxie se jouait, L’ombre Maudit, régent de l’état Nabla eu vent de la plainte d’un dirigeant à son encontre.

Se levant de sa place pour se diriger vers l’accusateur, il ne mit pas longtemps pour se retrouver face au Seigneur de l’Etat Epsilon.
S’avançant lentement vers lui, lui sourit et lui tendit la main.

Seigneur, votre plainte est tout à fait justifier et je suis heureux de voir qu’enfin, vous vous manifestez.

Ainsi, je vais pouvoir vous expliquer le pourquoi du comment puisque vous ne semblez comprendre que, à joueur avec le feu, on se brule.
Les assauts, bombardements et rasages multiples que vous avez reçu, ne vous visait nullement. Ils visaient une personnalité bien plus importante et nous aurions d’ailleurs souhaités que celle-ci se trouve en vos terres lors de cet acharnement.

Celui que nous chassions Seigneur de l’Epsilon était Théran. Oui vous m’avez bien entendu.

Nous savons, même si vous nierez tout en bloque, que celui-ci a usé de vos techno-pirates pour effectuer nombres de pillages de crédits.
Vous me direz, comment pouvez vous en être certain ? Je vous répondrais simplement que je le sais ne voulant divulguer le fait que ce même Théran, aux commandes de certaines de vos troupes m’informait de l’avancé de ses pillages !

Vous répondrez Outrage !
Je vous rétorquerais simplement que vous êtes l’un de ceux qui avez permis à ce frauduleux meneur de promouvoir une avancée militaire faramineuse.

Je peux comprendre ainsi que vous nous en vouliez, mais ne vous en prenez qu’à vous Seigneur. Vous êtes celui qui est seul responsable de ces attaques. En octroyant ce droit de pillage à Théran vous avez fait de votre peuple, notre cible !
Je vous inviterais donc à m’accompagner dans une salle annexe ou un débat de la plus haute importance est en cours. Un débat pour la Guerre contre le concile débonnaire Seigneur.

Sur ce, suivez moi je vous prie.