Le jeu de la vie en Zardoz, chapitre 1 : Crime et Châtiment.

Ici sont chroniquées les histoires des Etats et de leurs dirigeants

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Zardoz
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Re: Le jeu de la vie en Zardoz.

Message par Zardoz »

Kof, Kof.

Je crachais un peu de sang par terre. Je les avais presque oubliées mes fractures de côtes, c’est bien un petit sprint avec une gamine sur le dos qui allait me les rappeler…

Je n’avais pas essuyé de tirs depuis que j’étais sorti à découvert, et déjà j’allais entrer dans la zone d’action des robots sentinelles. Tout allait être question de timing.

Je ralentissais petit à petit pour m’arrêter à une trentaine de pas des deux imposants robots qui gardaient la porte de sortie Nord de ce secteur. Déjà ces derniers m’avaient mis en joue, avaient sorti leur armement secondaire et s’étaient redressés en modifiant leur architecture externe ce qui les rendait bien plus imposant qu’à l’ordinaire leur faisant gagner deux ou trois têtes. Voyant que je ne progressais plus ils avaient stoppé leur geste et semblaient en position d’attente.

De bêtes logiciels qui ne font qu’appliquer des protocoles bien huilés. Encore fallait-il les connaître. Quelques pas de plus sans m’identifier et j’aurais été désintégré sans autre forme de procès en tant que menace potentielle.

Une lourde voix mécanisée et amplifiée plus que de raison sortie de la carcasse d’une des sentinelles, pleine de menace.

Les entrées et sorties du secteur 37 sont verrouillées et soumises à contrôle stricte le temps du rétablissement de l’ordre public. Aucun droit de sortie si vous êtes du clan Igakawa, attendez la fin de la moisson. Faites demi-tour ou bien faites un pas en présentant votre montre et identifiez-vous si vous n’êtes pas concerné par les restrictions.

Je tournais la tête pour m’adresser à la petite Adeline sur mes épaules.

Descends de mon dos et fais tout comme moi. Ne panique pas tout se passera bien.

Elle hocha la tête et s’exécuta sans dire un mot et en se pinçant les lèvres. Peut-être arriverais-je à quelque chose d'elle, elle semble plus forte qu’elle n’y parait de premier abord…

Je m’avançais d’un pas en tendant mon bras vers les machines. L’une me tint en joue tandis que l’autre se rapprocha pour nous scanner.

Je suis Wigmar Sahel, Free-lance de niveau 33, je cherche à quitter la zone avant la fin des opérations, j’y ai fait ce que j’avais à faire.

Le robot sentinelle qui venait de me scanner cessa alors sa posture de combat pour reprendre la posture plus neutre et habituelle. Le ton de ses paroles changea également du tout au tout.

Oh bonjour Part’naire ! Je suis heureux d’apprendre que la moisson a été fructueuse pour vous ! Mais…

La voix mécanisée se fit artificiellement navrée.

Je suis désolé mais votre montre étant passée en veille, aucun bonus ne pourra vous êtes octroyé par l’état. C’est dommage hein ? Il faut éviter de tirer sur ses petits camarades ! ahah

Je sais, je sais. Je demande juste à pouvoir quitter la zone avec cette petite.

Je désignais d’un revers de la main la petite Adeline toujours derrière moi, que le robot semblait largement intimider. Elle ne manquait pas de jugeote décidément. Ne jamais se fier à l’apparence joviale de leur posture neutre à ceux-là. Un pas de travers, un écart dans leur procédure et vous pouvez être considéré comme indésirable avec le lot de conséquences qui en découle.

Le robot sentinelle la scanna également, elle eut, je le sentais, le plus grand mal à ne pas retirer sa main.

Haem, je suis désolé Partn’aire mais le départ d’une personne du clan Igakawa, même mineure, est interdit avant la fin de la moisson. Vous connaissez la règle. S’être avancée malgré notre demande explicite la place dans une situation regrettable.

Je vis le robot sentinelle armer son lourd canon et le diriger doucement vers la fillette !

NON !

Ma main s’était rapprochée de mon pistolet laser mais mon injonction suffit à stopper la machine.

Plait-il ?

Rescanne-la tas de boulons ! Je l’ai acheté ! Elle est ma propriété maintenant! J’ai le droit de sortir avec un objet « souvenir » de ce genre de mission, le voilà ! Consulte ta base de donnée je sais que le procédé est légal !

Les yeux du robots semblèrent se mettre en veille tandis que le second robot sentinelle se rapprochait à son tour de nous.

Après quelques secondes, le premier robot reprit vie.

Ahah c’est plus un flou juridique qu’une réelle règle de loi Part’naire ! Mais la chose est en effet tolérée, j’ai pu retrouver des fichiers mentionnant des passifs, cependant pour les "montres en veille" comme vous une taxation de sortie est de vigueur !

Je m’en doutais un peu.

Combien ?

Haem, attendez Part’naire, je lance la procédure d’évaluation. Hmmm bien, à première vue prenant en compte les cours du marché concernant sexe, âge, et capacités physiques, ainsi que vos frais d’achats bruts de base, ce serait 5000 crédits.

Bande de voleurs.

Il ne servait à rien de discuter. Tenter de marchander face à des programmes non fait pour le commerce mais pour maintenir l’ordre public était peine perdue et serait une grande perte de temps.

Vous allez me ruiner, dis-je simplement. C’est d’accord.

A la bonne heure part’naire !

Le transfert s’effectua rapidement. Je jetais un œil vers Adeline qui nous regardait faire sans rien dire. Je lui adressais un sourire un peu forcé pour la rassurer. Elle commençait à me couter cher la petite. Je l’avais surévaluée à « l’achat » et ça me retombait dessus. Ceci dit si je venais à être tué son nouveau propriétaire ne pourrait pas la décoter de son prix de vente initiale sans raison valable, aussi cela lui assurait-il au moins de ne pas être revendu à des gens trop malfamés. Enfin bon être vendu à un riche ne garantissait pas forcément une protection valable. On disait parfois que ces derniers dans leur luxure avaient des goûts des plus douteux qui allaient au-delà de la pensée "humaine"…

Tout est en ordre Part’naire ! Je vous rappelle que vous ne pourrez procéder à aucune mission gouvernementale avant la fin de la mise en veille de votre montre. Alors surveillez vos dépenses ou chassez bien là dehors ! ahah !

J’en prends bonne note.

Les lourdes portes du secteur s’ouvrirent alors devant nous afin de nous laisser passer. Je prenais Adeline par la main et lui intimait de me suivre.

Une fois passé le deuxième SAS il faudra courir à nouveau et disparaître. Il y a souvent des FLs à ne pas vouloir se salir les mains et à attendre les FLs sortant de mission pour se faire de l’argent facile sur leur dos… Suis moi bien, si tu n’arrives plus à marcher tire sur ma robe et je te porterais. Je te ferais signe quand on pourra se reposer.

On va faire comme des chats ?

Elle savait me prendre au dépourvu cette petite.

En quelques sortes oui. Deux chats au milieu d’un chenil si tu veux.

Les portes commençaient à se refermer doucement derrière nous. Je vis un petit groupe d’habitants survivants du secteur 37 : des parents, des enfants et quelques vieillards se traînant tant bien que mal derrière eux, qui courraient désespérément vers nous. Dans l’espoir vain de pouvoir dépasser les robots sentinelles et profiter de cette ouverture inopinée.

En une fraction de seconde les sentinelles étaient repassées en mode de combat.

Adeline ferme les yeux et bouche toi les oreilles.

Je m’accroupissais près d’elle et lui tint ses mains bien serrés contre les oreilles.

Le bruit des mitrailleuses automatiques n’avait pas cessé que déjà les portes s’étaient refermées. Et que celles donnant sur l’autre secteur et le reste de la cité-bunker du Zardoz derrière nous commençaient à s’ouvrir.
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