La Rencontre

[Ed Elric]

Iwachika Sakasuza, Seigneur Noir, Ombre Maudit, ...

Ce nom ne cesse de battre dans ma tête comme le cœur dans sa prison d’os.

Il faut que je l’approche, il faut que je le touche, il faut que je le tue. Il est partout et nulle part à la fois. Il est le solide et le liquide, le visible et l’invisible, l’ombre et la lumière. L’ombre c’est cela dont il s’agit, un Ombre de magie noire. Sa présence seule glace le sang de n’importe quel être vivant normalement constitué.

Il faut être courageux voire téméraire pour l’affronter. Ou plutôt complètement fou.
Suis-je donc fou ?
Si cela était le cas je le saurais, on me le dirait et je ne pourrais plus exercer. Et pourtant...

Je dois lui faire face, cela est indispensable si je veux exister et pouvoir accomplir ce destin qui me tend les bras.
Le destin, invention humaine pour croire en un futur meilleur où tout est possible ou simple réalité où tout est écrit d’avance, un endroit où l’imprévisible n’a pas lieu d’être ?

Elle est là, elle m’attend, je la sens!

Son aura est grande, elle m’attire vers elle. Je ne peux plus attendre.
Mes mains tremblent, mon cœur s’emballe, j’ai chaud, j’ai froid, je suis heureux, malheureux, je me sens si fort et si faible à la fois.
Elle si terrifiante qu’elle brise tout mon bon sens. La folie s’empare de moi, elle est irrésistible. Sans même m’en rendre compte j’y vais, oui je vais à l’encontre de ma conscience pour la rejoindre et enfin me faire un nom.

Ombre maudit, je serais bientôt là. Ta fin est proche.

J’y vais seul. Évidemment qui voudrais accompagner un inconscient vers une mort certaine. J’entre les coordonnées de la planète. Je les connais par cœur, depuis des mois elles hantent mes jours et mes nuits. Iwachika Sakasuza, planète Desertica, 17° nord 23° ouest dans la constellation du voile.

Quelle ironie !!
Le chasseur qui doit me mener à bon port est là, en face de moi silencieux et immobile mais je peux sentir sa crainte. J’enclenche l’ouverture du cockpit et m’y plonge. Serais-ce le dernier lieu de calme que je connaitrais avant la terrible tempête dans laquelle je me précipite ? Bizarrement je suis dans un état de plénitude absolue. Durant tout le vol rien ne me traverse l’esprit pas même l’idée que je ne reverrais peut-être plus ma douce et tendre Scarlett. Je laisse derrière moi un peuple que j’espère retrouver plus fort et conquérant que jamais.


19 heures 9 minute 9 secondes. Voici précisément l’heure à laquelle je foule pour la première fois les arides terres de cette légendaire contrée.
Je ne peux plus faire demi-tour.
Ma folie meurtrière est en marche et plus rien ne pourra l’arrêter. Je vagabonde pendant quelques kilomètres dans un désert plus chaud et sec que l’acier jusqu’à parvenir à un palais plus noir que l'orage. Je m'en approche furtivement.
Sans le moindre scrupule j’élimine chacun des gardes qui se dressent sur mon chemin. Rien de plus facile pour l’alchimiste que je suis.
Je suis dedans ...
L’aridité extérieure tranche avec l’ambiance glaciale qui règne en ce lieu. De couloir en couloir je me rapproche de lui.

Bientôt il sera à ma portée.

J’arrive derrière deux immenses portes de granites que je m’empresse d’anéantir.

Derrière elles ?

Rien.

Une fenêtre est ouverte, un rideau rouge ondule au vent. Puis un Ombre.

L’Ombre Maudit...

Il est là, je le vois. Le moment est venu...

[iwachika sakazusa]

Dix neuf heures, neuf minutes et neuf secondes.

Un chasseur stellaire à été repéré en train de se poser à quelques kilomètres du Palais Maudit.
Les ordres de l'Ombre ont déjà été donnés.

"Remplacez les gardes par des prisonniers déguisés et repliez-vous dans vos quartiers."

...

Dix neuf heures, vingt neuf minutes et neuf secondes.

Les portes de fer massif de la salle des trônes des Hautes Terres Maudites de l'Iwachika Sakazusa cèdent à une puissante alchimie.

La première partit du projet est un succès et les détenus ont joué leur rôle à merveille.
L’Alchimiste se tient dans l'encadrement de la porte...

Jeune homme brun d'environ un mètre quatre vingt, il à une cicatrice à l’œil droit qu'il tente de caché sous une mèche.
Il n'ira pas plus loin pour le moment, l'Ombre vient de se retourner et à présent il observe sa proie.

Tu en as mis du temps à venir jusqu'ici.

Sa voix est caverneuse et il affiche un sourire en coin laissant légèrement apparaitre une canine.
L'Alchimiste ne bouge pas, il remet sa mèche, sourit et se lance subitement sur le Seigneur Noir.
Alors qu'il court comme un fou en direction de l'Ombre, sa main droite touche le sol, une arme en forme d'épée apparait.

Il est rapide et déjà après avoir visé parfaitement il perfore le cœur du Maudit.

Le temps s'arrête.
Le vent caressant le rideau s’enfuit soudain.
L'Ombre baisse son regard sur sa proie et sourit.
Ses yeux sont de braise et son sourire laisse à présent apparaitre une dentition aiguisée et mortelle.

Tu sous-estimes le pouvoir de la Magie. Je ne pense pas que tu puisses me vaincre avec si peu.

L'Alchimiste se recule instantanément de deux pas et se tient à portée d'épée.

Tu sais avec moi, tu ne gagneras pas ... Sois en sûr ...

L'Ombre à présent s'avance lentement vers Edward Elric.

L'Alchimie n'est pas assez puissante pour rivaliser avec la magie des morts.
Plus que quiconque tu devrais le savoir ...

Alors qu'il parle, le Seigneur Noir impose son aura de mort.

Tu peux créer de magnifiques armes...

L'Ombre Maudit lève le main droite et la pointe en direction d'Edward.

Je peux créer de magnifiques armées...

Entre le Seigneur des maudits et l'Alchimiste, se sont cinq chiens en feu qui apparaissent et pointent les crocs sur Edward.

Montre moi ta force Alchimiste...

[Ed Elric]

Je n’hésite pas une seule seconde. Je retire le gant blanc marqué du sceau de l’Unmei que je porte à ma main droite. Un léger hochement de tête pour dégager la mèche qui cache la cicatrice porteuse de mon histoire.

Il est là à quelques mètres de moi. L’Ombre m’a-t-il vu ? Peu importe, je fonce. D’un simple et délicat toucher sur le sol, je fais apparaître mon arme favorite : l’épée de l’Apocalypse. Rien d’étonnant sur ces terres de magie noire démoniaque.

Dans une course effrénée, je cible l’objectif. Tout en restant à distance raisonnable de l’imprévisible Ombre, je détends mon bras au maximum. Je sens chacune de mes articulations craquées.

Le temps s’arrête soudain.

Ma lame traverse de part en part le Seigneur Noir.

L’atmosphère est lourde, pesante. De lourdes gouttes de sueur coulent sur mon front. Celles-ci se glacent instantanément.

L’Ombre Maudit glisse son regard dans le mien. Deux billes rouges écarlates perdues dans une masse gazeuse. Son haleine me donne la nausée.

Je m’écarte de ce corps abstrait. S’avançant vers moi, laissant une traînée de magie morbide, sa voix d’outre tombe se fait connaître. Il me défit.

Cinq chiens formés des flammes de l’enfer apparaissent. Voici donc l’étendue de son pouvoir. Le piège semble s’être refermé sur moi.


L'Alchimie n'est pas assez puissante pour rivaliser avec la magie des morts, m’a-t-il dit quelques secondes auparavant.
Je vais lui montrer qu’il ne faut sous-estimer le pouvoir de la création.

Qui dit création dit destruction. Les démons me sautent à la gorge. Dans un simple tour sur moi-même, je les tranche en deux.

Seigneur Noir je vous pensez … plus fort.

Un pilier s’est intercalé entre nous pendant que nous nous observions. Je rentre mon épée dans son fourreau. De ma main brûlante, je fais éclater la structure. Les éclats volent vers l’Ombre. Il ne bouge pas, laissant passer la pierre granitique, pointue, aiguisée au travers de son corps fluidique.

Mon regard croise le sien. Je tremble d’excitation.

[iwachika sakazusa]

L'Alchimie est puissante. Les chiens de l'enfer n'auraient pas dût être coupés si facilement...
L'arme qu'avait invoqué Edward quelques secondes plus tôt n'est pas banale et le pilier qu'il vient de renvoyer à la poussière non plus.


L'Ombre réalise vite qu'il ne pourra pas jouer plus longtemps. Si il veut le pouvoir de l'Alchimie, il devra être sans pitié.

Relevant ses yeux rouges de flammes, il observe l'adversaire. De sa bouche, un filet de fumée bleue noirâtre s'échappe.
Edward est rapide, précis et assez ingénieux pour utiliser avec efficacité ses connaissances de l'alchimie.

Pourtant sa fougue lui fait défaut.
Comme pour les détenus déguisés en soldats, il n'a pas sut faire la différence entre le vrai du faux.

Soudain, quelque chose vient frapper la concentration de l'Ombre. Derrière lui, la fênetre et le rideaux ont disparus. Ils ont laissé place à un trou béant de le mur.

Les yeux rouges s'écarquillent, la bouche jusque là souriante du Seigneur s'est crispée...

L'Ombre lève une main en direction du rideau qui n'est plus comme si il souhaitait encore pouvoir l'attraper.
Il reste figé là quelques secondes à observer ce vide.

Derrière lui, l'Alchimiste c'est mit à courir. Il le sent, ces mouvements sont si prévisibles.
L'Ombre disparait instantanément, Edward vient de louper sa cible et frappe le vide.

Dans l'ombre de la salle, un murmure se répercute doucement sur les murs:

Tu as détruit le rideau de dame Anava...

Dans l'ombre de la pièce, deux yeux d'un rouge intense apparaissent déterminer à tuer immédiatement l'ennemi.
Il n'y a plus de raison dans le raisonnement. Obtenir le pouvoir de l'Alchimie n'est plus un objectif.

Ce rideau était tout ce qu'il me restait de ma défunte déesse.

...

En Desertica, un Seigneur se réveille.
En Iwachika Sakazusa, l'Ombre Maudit s'en va affronter un redoutable ennemi.
Dans la salle des trônes, c'est un combat pour la vie ou la mort qui s'engage.

Edward c'est retourné, il observe de son regard perçant les moindres recoin à la recherche de l'Ombre.
Soudain, devant lui, il réapparait.

L'Ombre dégage une aura de mort. De lui émane une fumée qui brouille la vision. Ses pensées pourtant sont limpides.

Rapidement, il lève la main droite, la pointe sur Edward et sourit.

Prépare toi Alchimiste. J'arrive...

A peine ces paroles prononcées, tout s'accélère.

Une boule de feu noir apparait dans la main levée de l'Ombre. Alors qu'elle est immédiatement propulsée
à une vitesse phénoménale sur Edward une deuxième apparait déjà et file aussi vite que la première sur Edward.
La main gauche se lève, elle se place parallèle à la première...

Dans la salle, le tonnerre résonne, les murs tremblent et les yeux de l'Ombre de plus en plus effervescent imposent leur puissance.

VIGILLARIUM !

Le mot résonne avec un fracas faisant voler les débris alentours. Le temps s'est arrêté.

D'un coup, le sol se met à onduler. Le palais tout entier se met à onduler.
Les murs jusque là immobiles se déplacent pour finalement créer une pièce fermée de toute part.
Plus de fenêtre, plus de porte. Le noir total

Au centre ...


Deux yeux rouges ...

[Ed Elric]

Je m’essouffle. Comment toucher un ennemi que l’on ne peut voir et qui disparait et réapparait en un claquement de doigts ? Mes coups ne trouvent que le vide. Dans un énième assaut je déchire de ma lame les rideaux ce qui a pour effet de déstabiliser et de rendre plus féroce l’Ombre.

Je n’entends plus que l’écho de sa voix. Enfin il se décide à reparaitre devant moi. Il se trame quelque chose, j’en suis persuadé. Je fixe mes appuis pour préparer ma prochaine esquive.

Ses mains se dressent l’une après l’autre au-dessus de sa tête. En leurs creux émanent des boules de feu noir. Je n’avais encore jamais rien vu de tel. L’Ombre maudit les propulse vers moi à une vitesse vertigineuse. Dans un réflexe de survie, je lance mes mains au sol et fais apparaître autour de moi un cocon de protection sur lequel s’éclate le feu du mal. Je sens sous mes pieds le sol se déformé. Qu’a-t-il put bien faire ?

Sous ses globes rougeâtres, la fumée se dissipe laissant à la plus noire obscurité qu’il soit. Nous sommes coupés du monde extérieur.

Son regard ardant se pose sur ma protection. Il sourit. Sur ce coup-là je m’en sors de justesse. Il me faut être plus attentif et ne surtout pas faire l’erreur de sous-estimer cet être démoniaque. Sous ses mains des centaines de vies se sont éteintes. Je ne veux pas en faire partit. Il faut à tout prix vaincre car l’avenir de l’Unmei dépend de moi.

Je fais le vide en moi. Après tout je suis un Alchimiste et je connais mes capacités. De plus je reste un mage qui a travaillé sans relâche depuis des décennies pour parfaire sa technique.

A mon tour de le surprendre.

Tandis qu’il prépare sa prochaine attaque, je relève mes manches, ouvre ma veste puis pose mes deux mains sur ma poitrine. J’excite puis concasse chacun de mes atomes. L’eau de mon corps surchauffe.

Une ténébreuse boule de feu finie d’achever ma coquille. Mais…

Rien. Pas un corps, pas de chaire ni d’os. Le Seigneur Noir cherche tout autour de lui. Où est passé l’Alchimiste aliéné ? Il reste aux aguets mais cette fois son pouvoir ne lui est d’aucune aide.

Derrière son immense carcasse difforme se rassemble des gaz autour d’atomes et de molécules. Le Maudit ne sent pas ma présence. De ma manche je sors une sphère contenant un mélange des cinq éléments magiques. Le bois, la terre, le métal, le feu et l’eau. Ensemble ils forment une substance instable et ô combien dangereuse. L’Ombre se retourne, la gueule fétide ouverte. J’y introduis mon artefact démonique et me propulse en arrière.

Je tiens à peine debout. Ma dernière technique m’a fait consommer beaucoup d’énergie.

Un flash, une déflagration…

Une masse de poussière envahit la pièce. J’ai le palpitant…

[iwachika sakazusa]

La fumée lentement se dissipe par un trou béant dans le mur du fond.
Une légère brise se faufile par l'ouverture et vient emporter un restant de poussière.

Le silence s'installe, rien ne bouge.

Dans un coin de la pièce plongée dans le noir, une sphère vole et tourbillonne doucement...
Dans un coin de la salle plongée dans l'ombre, derrière une sphère qui siffle, deux yeux rouges apparaissent.
Dans un coin de l'antichambre plongée dans les ténèbres, une main posée sur une sphère, un démon sourit ...

"tu me l'apportes enfin ..."

L'Ombre s'avance. Il se place au centre de la pièce. Dans sa main droite, la sphère qu'a invoqué Edward quelques instant plus tôt virevolte dans les airs à quelques centimètres de sa paume.
Il sourit ...

"Pensais-tu que je me laisserais si facilement berner par tes tours de passe passe?

La sphère disparait. Elle vient d'être absorbée en un clin d’œil par l'Ombre Maudit.

"N'as tu toujours pas remarqué que les soldats que tu as si gentillement éliminés n'en étaient pas?
N'as tu toujours pas remarqué avec quelle facilité tu t'es glissé jusque moi ? Avec quelle aisance tu as évité ma magie ?
N'as tu toujours pas remarqué comme ma bouche était parfaitement ouverte pour mieux recevoir ton pouvoir?

La main gauche du démon se lève. Elle pointe l'Alchimiste d'un doigt accusateur.

"Tu es ma clé Edward Elric, dirigeant en Vertana de l'Etat Unmei."

Alors qu'il prononce ces mots, l'aura du Seigneur Noir change. Elle qui était déjà froide et mortelle dégage soudain une explosion de magie pure.

"Ta sphère je l'attendais! Grâce à elle, je serais en mesure de manier les 5 sphères.
Le voile sera mon refuge."

Alors que la voix de l'Ombre se fait tonnerre, le ciel se couvre et la pluie se mêle au vent.
Dans la salle, Le Maudit fait face et face à lui, Edward parait soudain insignifiant.

"Je vais te donner une dernière chance Edward Elric."

A peine a-t-il prononcé ces mots que l'Ombre disparait.
Il réapparait aussi-tôt dans le dos d'Edward et vient lui murmurer à l'oreille :

"Survit à cette attaque..."

Alors qu'il à déjà disparut, Edward se retourne et frappe le vide.
Au centre de l'antichambre, l'Ombre réapparait.
Ses yeux sont de braises, son corps noir fume de toute part mais plus que tout, il à se sourire mortel qui vous glace le sang.

Mais déjà, il a levé ses bras. Et alors qu'il pointe le droit sur Edward, le gauche s'en va menacer le mur derrière lui!
L'Ombre est rapide. Il à déjà lancé son premier sort de la main gauche.

Le mur qui jusque là n'était qu'un simple bloque de granit mort se met à trembler.
L'Ombre n'attend pas l'activation du sort et déjà de la main droite, il invoque un mur de feu qu'il dirige sur Edward.
Alors que les flammes se déplacent à vivent allure sûres de leur destination, l'Ombre exulte.

"SOUMET TOI A MA PUISSANCE ! "

Son cri est puissant et de cette explosion d'énergie émane une puissance défiant les cieux.

Alors qu'il avance lentement vers Edward prit au piège dans les flammes, les murs s'arrêtent instantanément de trembler.
Le silence se fait force de loi...

"Il est à présent trop tard..."

La voix telle une lame aiguisée, tranche le silence.
Les murs viennent de disparaitre. Le sol, le plafond, tout n'est plus qu'un reflet de l'espace et de son infini.

"Je vais te montrer le pouvoir d'un Dieu."

Le temps s'arrête, le vent s'est retiré et les bruits se font silence.
Dans la pièce, il ne reste que l'Ombre, le feu, Edward et le vide stellaire.

La fin du combat approche ...

[Ed Elric]

Une brise fraîche vient me caressée la joue. La fumée se dissipe peu à peu. J’aperçois enfin la dure réalité.

Une sphère, MA sphère lévite immobile au milieu de la salle. Les contours imparfaits du Seigneur Noir se dessinent derrière elle. C’est impossible !! Pensais-je.

L’Ombre me dévoile alors son plan machiavélique qui a mis en place depuis le début. Les gardes, le piège, mon pouvoir, les sphères.


"Ta sphère je l'attendais! Grâce à elle, je serais en mesure de manier les 5 sphères.
Le voile sera mon refuge." Lâcha-t-il.
Ne suis-je qu’un simple objet qui le mènera à nouveau à la domination de l’univers ? Je ne peux l’imaginer ! Le doute s’installe en moi. Désormais l’excitation à laisser place à la peur.

"Je vais te donner une dernière chance Edward Elric." Il me défit de nouveau.

Il semble décider à en finir. Sa prochaine, et peut-être dernière, attaque s’annonce terrible.

De son horrible main gauche, il transforme le mur du fond en barrière de flammes. Dans le même temps il prépare un autre sort mortel avec son homonyme droit.

Ma dernière technique m’a affecté plus que je ne l’avais imaginé. Je suis pris au piège des flammes. Autour de nous les murs laissent place à glacial espace infini. Que se passe-t-il ?

Mon adversaire semble sûr de lui, peut-être trop. Cela le mènera à sa perte, j’en suis dès lors convaincu.

Dans un dernier sursaut d’énergie, j’écarte les bras de part et d’autre de mon corps puis saisit dans chacune de mes paumes les flammes.

J’ouvre les yeux, lui sourit.

Cher Seigneur n’avez-vous donc rien appris ?

Je sers de toutes mes forces le feu divin. Celui-ci se met à geler petit à petit. A présent, la glace a totalement annihilé le brasier.

Je m’en extirpe d’un simple claquement de doigts. Le glacier explose. Les différents morceaux se mettent à léviter entre moi et le Maudit.

Je relève la tête et plonge mon regard, devenu plus noir que la nuit, dans l’écarlate rougeur du miroir de son âme perdue. Je prends une profonde inspiration. L’air pur s’éparpille dans toute ma cage thoracique. Je joins mes mains dans une concentration extrême. De cet espace infini, je peux tirer toute l’énergie qu’il me faudra pour vaincre.

Toutes les micros-particules de l’univers se dirigent vers moi. Mon corps s’en imprègne. Je les sens pénétrer les extrémités de mon organisme. Elles titillent le bout de mes doigts. Agréable sensation.

Je suis fin prêt pour l’affrontement final.

Cher Ombre, à vous l’honneur .

[iwachika sakazusa]

Cher Ombre, à vous l’honneur .

Alors que les mots d'Edward sonnent le dernier acte de cette pièce et le glas d'une mort certaine, l'Ombre se souvient ...

Il se rappel l'époque ou lui aussi était un jeune homme plein de rêves, de fougue et d'acharnement...
Il se remémore ces temps anciens et se laisse alors emporter dans un flot continue d'images formant l'ensemble de ses souvenirs de jeunesse.
L'Alchimiste lui faisant face lui rappel cette époque révolue et emplie de nostalgie.
Il s'imagine si facilement à sa place lorsqu'il était descendu en enfer.
Ces enfers ... Il s'en rappellera toute sa maudite vie. Ils sont sa demeure éternelle.

...

Il murmure d'une voix sombre:

Il est temps que toi aussi tu ouvres les yeux quant à la réalité qui nous entoure...

L'Ombre ne sourit plus.
Son regard de braise c'est éteint et à laissé place à deux orbites noirs sans vie.
Ses mains sont retombées lentement le long de son corps pour ne former plus qu'un avec son image.
Sa couleur s'est ternie et comme si son image se fondait dans le décor, il murmure encore plus imperceptiblement:

J'ai besoin du voile pour retourner dans le passé...

Prenant une légère pause, il relève la tête.

Je ne laisserais personne se mettre sur ma route...

Alors qu'il prononce ces quelques mots, son corps de nouveau se détache du décor et réapparait petit à petit.

Je ne laisserais personne s'opposer à ma volonté...

Son visage apparait, ses yeux ont changé.
La noirceur qui s'en dégage à présent n'a rien de comparable. En y regardant de plus près, on pourrait y apercevoir les millions d'âmes prisonnières qui y hurlent leurs lentes et douloureuses agonies.

N'as tu jamais songé que mon pouvoir était le seul à être en mesure d'exaucer ton seul rêve?
Ne souhaites-tu pas le revoir?

L'Ombre Maudit lève une main et laisse apparaitre un mirage.
Un jeune homme y apparait brièvement avant que le Seigneur Noir ne referme sa main et le mirage par la même occasion.

Ne te manque-t-il pas?

Laissant une brise passée;

Ton frère?

Le silence se déchaine dans la salle.
L'Alchimiste ne bouge plus. Son regard est évasif et il semble perdu dans ses pensées.
Ces yeux expriment le regret et l'amertume, ils s'emplissent de larmes, sa vision se trouble.

Dans la pièce, L'Ombre prend forme.
Edward s'essuie les yeux mais ses larmes ne cessent de couler.
Dans la salle, l'Ombre se transforme.
Edward se concentre mais ses yeux sont encore trop embués.
Dans l'antichambre, Subim apparait...
Edward feint une dernière hésitation mais enfin il retrouve sa vue. Les larmes ont cessé.
Il fait face à un jeune homme blond d'une trentaine d'années.
Une voix douce et juste résonne:

Je fût moi aussi un homme Seigneur de l'Unmei.

Subim repousse une mèche en arrière. Il observe un court instant ses mains d'une frêle blancheur.
Ses yeux bleus et chaleureux transgressent les lois du naturel. Il fait un pas en direction d'Edward puis s'arrête.

Il semblerait que je vous ai fait l'honneur du premier pas.

Il sourit.

[Ed Elric]

Un flot inarrêtable de douces et fraîches larmes coulent de mes yeux.

Je suis percé à jour.

L’évocation par cet être, infâme personnage, de mon frère me submerge d’émotion. La tristesse, la colère, l’amour et le désespoir s’entrechoquent en moi.

Comment peut-il ? Comment sait-il ? Comment ose-t-il ? Lui qui a vendu son âme au diable en devenant l’incarnation même.

Je ne peux pas ! Je ne veux pas ! Moi qui me suis juré de lutter jusqu’au crépuscule de ma vie contre les gens comme lui, contre ceux qui me l’ont pris.

Je tente de sécher mes larmes mais rien n’y fait. Elles sont comme des lames qui déchirent mon cœur un plus. Mon regard flou se pose soudain sur un être frêle au teint blafard. Qui est-il ? Que me veut-il ?

L’Ombre a disparut. Je suis désormais seul avec cet être morbide malgré son humanité apparente. Mon esprit s’illumine enfin. Voici donc la véritable apparence du Seigneur Noir, dernière tentative pour me faire basculer du côté du mal.

Il avance d’un pas puis s’arrête :

Il semblerait que je vous ai fait l’honneur du premier pas.

Un sourire, un regard. Cette vermine est vraiment prête à tout même à utiliser les morts qu’il fait resurgir d’outre tombe. Et mon frère …

J’enrage et lâche un furieux cri de colère.

Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhhhhhh !!!!!!!!

Mon regard se noircit. Je dégaine une dernière fois puis m’élance vers lui, prêt à en finir.

Son souvenir me hante durant cette interminable course.

Mon frère, vois-tu où j’en suis arrivé ? Sans toi à mes côtés je ne suis plus qu’un simple homme, inutile et seul. Depuis le jour où notre père nous a quittés tu t’étais juré de veiller sur moi et de ne jamais m’abandonner. Si je suis l’être que je suis aujourd’hui c’est grâce à toi. Tu m’as appris tout ce que je devais savoir pour survivre dans ce moi déchiré par la tristesse et la haine. Mon éducation je te la dois. Tu m’étais l’être le plus cher au monde. Puis ce terrible t’as pris la vie, rendant la mienne insupportable. Il ne se passe une seule journée, une seule heure, une seule minute, une seule seconde sans que je ne pense à toi. Tu me manque, manque, manque ...

Il est là. Bientôt je pourrais lui trancher la gorge.

Plus que quelques centimètres et …

Des larmes à nouveau mais pourquoi ? C’est bientôt la fin je ne dois pas flancher, je ne peux pas flancher.

Je lance ma lame à la rencontre de sa peau. Puis …

Rien. Mon esprit se vide. Son courroux s’arrête à quelques millimètres du démon qui n’avait pas bougé. Mon corps est lourd. Je m’écroule à ses pieds.

Je relâche toute ma tristesse.

Aidez-moi…