Leur quête
Publié : 21 févr. 2008, 18:54
Leur quête, chapitres 1 et 2 (pdf, 470 ko, 132 pages)
***** Chapitre 3 *****
Le noble cheval blanc marchait d'un pas superbe, donnant à son jeune cavalier l'allure d'un prince. Des enfants lui courraient après, criant, riant, piaillant, meute de louveteaux excités. Leurs mères les surveillaient de loin, tout en discutant sur les pas de leurs portes ou devant les étals des marchands. Malgré l'heure matinale, les rues étaient déjà très animées. Les artisans avaient depuis longtemps commencé le travail, les commerçants criaient pour attirer leurs premiers clients. Un petit vent chaud annonçait une journée aussi étouffante que la veille.
Le jeune garçon tira sur les rennes de sa monture et détailla quelques instants du regard la taverne à laquelle il faisait face. Elle paraissait en bon état, bien que durement touchée par les ans. Finalement, il sauta au sol et accepta d'un hochement de tête qu'un garçon d'écurie s'occupe de son cheval. Warren épousseta ses vêtements, couverts de poussière après sa longue chevauchée, puis releva le rideau qui masquait l'entrée de l'établissement. Un agréable fumet épicé lui monta aussitôt au nez. Le jeune garçon sourit et entra dans la taverne.
A l'intérieur régnait une agréable fraicheur. Warren poussa un soupir de soulagement : même à cette heure matinale, les reflets des soleils sur le sable du désert l'avaient fait abondamment transpirer. Il parcourut la salle presque vide du regard et trouva instantannément celui qu'il cherchait. Il se laissa tomber avec soulagement sur un banc face à un jeune homme qui, comme lui, ne semblait pas venir de la région. Celui-ci fit un signe à une enfant qui patientait dans un coin de la salle, et lui adressa quelques mots dans une langue aux sonorités gutturales.
Quelques minutes plus tard, on avait servi à Warren un grand plat de nourriture épicée et un pichet de boisson glacée. Celui-ci commença à dévorer son repas, comme s'il ne s'était nourri depuis des jours. Son sourire faisait plaisir à voir. Ce n'est pas avant d'avoir englouti la moitié de ce qu'on lui avait apporté qu'il commença à parler :
Curieux endroit pour un rendez-vous, Halad. Vous n'avez pas pu trouver plus loin de tout dans les dix-neuf ?
Le jeune homme à qui il s'adressait sourit et haussa les épaules.
Tu sais, depuis le temps, j'ai fini par apprendre à ne pas discuter avec elle.
Warren sourit en avalant une nouvelle bouchée de nourriture.
Alors, une idée de ce qu'elle nous veut ?
Halad hésita un instant, une ombre dans le regard, puis se contenta de secouer la tête.
Mais vous êtes quand même là, prêt à l'aider, quoi qu'elle demande ?
Toi aussi, Warren...
Je n'ai d'autres impératifs que les miens... rétorqua le garçon. Tandis que vous... Halad... Shingaz... Il n'y a pas si longtemps, vous étiez là-bas, vous occupant d'Ekelia... Où serez-vous dans un mois ?
Probablement dans les environs. Plus ou moins loin. Tu sais, je n'ai toujours pas renoncé à la destruction du Voile...
N'en parlons pas. Pas ici en tout cas... Ces oreilles inocentes ne méritent pas d'être mêlées à tout ça. Pas avant l'heure en tout cas...
Ces gens s'apprêtent à lancer une guerre contre leurs voisins. Des centaines de milliers de morts, des millions de blessés en perspective. Un record pour ce monde.
Warren jeta un coup d'oeil autour de lui.
C'est pour ça qu'on est là ?
Oh, non, non, bien sûr que non. Il y a bien longtemps que Kalyso ne se préoccupe plus d'éviter ce genre de choses. Oui, bien longtemps... Tout ce qui l'intéresse maintenant, c'est...
Mais Halad se tut, laissant sa phrase en suspens. Son regard se perdit dans les ombres de la pièce. Warren termina son repas, puis reprit la parole :
J'ignore ce qui est arrivé entre vous et Dame Kalyso, et ne tiens pas à le savoir, mais...
Le garçon se taisant, Halad leva un sourcil interrogateur.
Peu importe, finit par conclure Warren. Attendons son arrivée pour découvrir ce qu'elle nous veut.
***** Chapitre 3 *****
Le noble cheval blanc marchait d'un pas superbe, donnant à son jeune cavalier l'allure d'un prince. Des enfants lui courraient après, criant, riant, piaillant, meute de louveteaux excités. Leurs mères les surveillaient de loin, tout en discutant sur les pas de leurs portes ou devant les étals des marchands. Malgré l'heure matinale, les rues étaient déjà très animées. Les artisans avaient depuis longtemps commencé le travail, les commerçants criaient pour attirer leurs premiers clients. Un petit vent chaud annonçait une journée aussi étouffante que la veille.
Le jeune garçon tira sur les rennes de sa monture et détailla quelques instants du regard la taverne à laquelle il faisait face. Elle paraissait en bon état, bien que durement touchée par les ans. Finalement, il sauta au sol et accepta d'un hochement de tête qu'un garçon d'écurie s'occupe de son cheval. Warren épousseta ses vêtements, couverts de poussière après sa longue chevauchée, puis releva le rideau qui masquait l'entrée de l'établissement. Un agréable fumet épicé lui monta aussitôt au nez. Le jeune garçon sourit et entra dans la taverne.
A l'intérieur régnait une agréable fraicheur. Warren poussa un soupir de soulagement : même à cette heure matinale, les reflets des soleils sur le sable du désert l'avaient fait abondamment transpirer. Il parcourut la salle presque vide du regard et trouva instantannément celui qu'il cherchait. Il se laissa tomber avec soulagement sur un banc face à un jeune homme qui, comme lui, ne semblait pas venir de la région. Celui-ci fit un signe à une enfant qui patientait dans un coin de la salle, et lui adressa quelques mots dans une langue aux sonorités gutturales.
Quelques minutes plus tard, on avait servi à Warren un grand plat de nourriture épicée et un pichet de boisson glacée. Celui-ci commença à dévorer son repas, comme s'il ne s'était nourri depuis des jours. Son sourire faisait plaisir à voir. Ce n'est pas avant d'avoir englouti la moitié de ce qu'on lui avait apporté qu'il commença à parler :
Curieux endroit pour un rendez-vous, Halad. Vous n'avez pas pu trouver plus loin de tout dans les dix-neuf ?
Le jeune homme à qui il s'adressait sourit et haussa les épaules.
Tu sais, depuis le temps, j'ai fini par apprendre à ne pas discuter avec elle.
Warren sourit en avalant une nouvelle bouchée de nourriture.
Alors, une idée de ce qu'elle nous veut ?
Halad hésita un instant, une ombre dans le regard, puis se contenta de secouer la tête.
Mais vous êtes quand même là, prêt à l'aider, quoi qu'elle demande ?
Toi aussi, Warren...
Je n'ai d'autres impératifs que les miens... rétorqua le garçon. Tandis que vous... Halad... Shingaz... Il n'y a pas si longtemps, vous étiez là-bas, vous occupant d'Ekelia... Où serez-vous dans un mois ?
Probablement dans les environs. Plus ou moins loin. Tu sais, je n'ai toujours pas renoncé à la destruction du Voile...
N'en parlons pas. Pas ici en tout cas... Ces oreilles inocentes ne méritent pas d'être mêlées à tout ça. Pas avant l'heure en tout cas...
Ces gens s'apprêtent à lancer une guerre contre leurs voisins. Des centaines de milliers de morts, des millions de blessés en perspective. Un record pour ce monde.
Warren jeta un coup d'oeil autour de lui.
C'est pour ça qu'on est là ?
Oh, non, non, bien sûr que non. Il y a bien longtemps que Kalyso ne se préoccupe plus d'éviter ce genre de choses. Oui, bien longtemps... Tout ce qui l'intéresse maintenant, c'est...
Mais Halad se tut, laissant sa phrase en suspens. Son regard se perdit dans les ombres de la pièce. Warren termina son repas, puis reprit la parole :
J'ignore ce qui est arrivé entre vous et Dame Kalyso, et ne tiens pas à le savoir, mais...
Le garçon se taisant, Halad leva un sourcil interrogateur.
Peu importe, finit par conclure Warren. Attendons son arrivée pour découvrir ce qu'elle nous veut.