Qu'advient-il de nous après la mort

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Hell
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Message par Hell »

Othillion écoutait les paroles de Kalyso, se laissait guider. Il revoyait la plaine, la position des divers éléments. Il essaya même de replacer des fleurs qu'il avait remarquées pour leur beauté. Il commençait à sentir le parfum qui lui avait empli les narines. Soudain, il se senti tomber. Le voyage commençait. Il voyait des images défiler autour de lui, mais la plaine était au loin et se rapprochait. Il se sentait flotter, libre d'aller ou il voulait. Comme ils se rapprochaient de la plaine, qu'ils étaient presque arrivés, Kalyso lâcha la main de Othillion pour le laisser finir le voyage seul. Mais à quelques secondes de l'arrivée, Othillion eut une sensation bizarre de déjà vu. Il se sentait oppressé, des images lui revenaient, une scène de bataille... Finalement, la plaine disparut de l'horizon et il voyagea vers un lieu tout à fait différent. Kalyso l'avait vu trop tard pour le rattraper...


Othillion :


Othillion ouvrit les yeux et il était... en plein milieu d'un champ de bataille. Les balles sifflaient, des véhicules comme il n'en avait jamais vu ni imaginé se tiraient dessus à coup de canon à particule d'une puissance inimaginable. Puis il vit soudain des créatures horribles. Elles avaient la peau d'un bleu vif, avec plein de pustules vertes qui suintaient d'un liquide visqueux. Leurs yeux étaient blanc, aucune pupille, rien. Leurs dents monstrueuses perçaient les mâchoires chez certains alors que chez d’autres, elles allaient percer la joue. Bref, des créatures tout droit sorties de cauchemars… Mais quelque chose troubla encore plus Othillion. Il était à l’endroit même où il se trouvait lorsqu’il a ressentit la douleur de la balle qui l’a tuée… Mais il réfléchirait plus tard, pour le moment, il devait éviter de se faire tuer une seconde fois au même endroit. Comme il n’était ni d’un camp ni de l’autre, personne ne prêtait attention à lui. Il se faufila derrière un rocher et glissa dans une petite crevasse, peu profonde. Il se croyait à l’abri, mais plusieurs « soldats » avaient eut la même idée pour éviter le combat. Quand ces derniers le virent, ils su ruèrent vers lui. Othillion fut obligé de se défendre. Ce fut un massacre. Ces créatures font peut être peur à voir, mais elles ne savent pas se battre. Ils se jettent dans le tas sans réfléchir. Othillion n’a eut qu’à tirer à vue. Rien à esquiver, c’est à se demander à quoi leur servent leurs fusils… Mais son arme est aussi bruyante qu’elle est puissante, et il a attiré l’attention d’autres créatures cachées un peu plus loin, mais pour tendre une embuscade. Lorsque les deux éclaireurs ne revinrent pas, tout le groupe assemblé ici s’est lancé à la poursuite d’Othillion qui tentait d’échapper à la folie de la cinquantaine de soldats qu’il avait aux fesses. Ils avaient beau être plus doués à la charge qu’à l’utilisation de leurs fusils et de leur tête, il n’en est pas moins que cinquante monstres au cul, c’est cinquante monstres au cul. Et Othillion n’avait pas assez de munitions pour tous les éliminer. Il n’attendait qu’une chose, voir apparaître Kalyso qui le sortirait de la… Mais rien, il était seul.

Il courait quand soudain, il tomba sur quelque chose qui pourrait l’aider. Ce qui ressemblait à une mitrailleuse lourde était posé la, sûrement pour défendre la tranchée d’un éventuel assaut par la. Il se mit derrière et chercha le moyen de tirer. Et lorsque les créatures arrivèrent vers lui, il ouvrit le feu. Un déluge de balles sortit du canon, massacrant tous les ennemis en quelques secondes… Il était enfin tranquille, ou presque. Il chercha le moyen de s’éloigner du champ de bataille pour être au calme et essayer de voyager à nouveau vers la plaine ou il était presque tout à l’heure. Il imagina la voie de Kalyso lui décrivant la plaine, il repense aux odeurs et il se détend. Après quelques secondes seulement, il senti cette étrange sensation de flottement, puis il vit à nouveau la plaine, il s’en rapprochait tres vite et fini par arriver au même points que tout à l’heure. Et il ressenti à nouveau se malaise qui l’avait fait partir dans cette dimension ou les habitants sont si vilains. Mais cette fois ci, il se concentra au lieu de se laisser déstabiliser, et il resta en direction de la plaine qu’il finit par atteindre…



Orthal et Kalyso :


Ils arrivèrent tout les deux sans encombres, mais Kalyso semblait perturbée, elle avait perdu son calme habituel. Et Orthal comprit vite pourquoi. Othillion n’était pas avec eux. « Je l’ai perdu… je l’ai lâché… » disait-elle. Il faut que je le retrouve. Elle repartit et disparut avant que Orthal ait pu dire un mot… Il se mit à réfléchir. Que pouvait-il faire ? Rien, à part rester et attendre au cas ou l’un des deux, voir les deux réapparaîtrai… Mais comment cela avait-il pu arriver ? Kalyso le surveillait, elle ne l’aurait pas laissé seul comme ça. Et si… elle avait voulu le perdre volontairement ? Après tout, elle ne voulait pas que je l’entraîne là dedans… Et la, que fait-elle ? Si elle le retrouve, va-t-elle le ramener ? Le perdre ?


Kalyso :


Elle voyageait très vite, fouillant d’abord les pires endroits ou Othillion aurait pu tomber. Cela lui prit quelques minutes, mais elle fut rassurée, il n’était dans aucun de ces lieux où il n’aurait pas survécu plus de quelques secondes. Elle commença alors à fouiller tous les endroits qu’il avait pu connaître, qu’il avait visité depuis son arrivé, mais elle ne trouvait rien. Elle tenta tout ce qui lui passait par la tête, mais une galaxie c’est grand, mais 17… Elle y passa un temps fou, mais rien. Elle fini par reprendre la direction de la plaine pour voir si éventuellement Othillion avait trouvé un moyen de revenir, sait-on jamais…



Orthal commençait à s’inquiéter sérieusement. Personne, ni Kalyso ni Othillion ne revenaient… Soudain, une silhouette apparut… C’était Othillion qui revenait. Il était couvert de terre et de poudre a canon. Ses Armes étaient déchargées et il semblai avoir vu des choses affreuses, des choses qui l’on marqué… Orthal se précipita pour le rattraper avant qu’il ne tombe. Othillion avait réussi le voyage seul, mais cela l’avait épuisé… Orthal le coucha sur l’herbe et attendit qu’il se réveille, quelques minutes plus tard… Kalyso arriva pendant ce temps la. Elle n’avait trouvé Othillion nulle part et s’apprêtait à repartir, quand elle vit Othillion allongé. Elle fut soulagé et reprit son air habituel, calme.


Que c’est-il passé, Kaly, je veux des explications.

Eh bien…

Tu l’as lâché volontairement pour qu’il se perde. C’est ça ? Tu ne voulais pas qu’il le fasse. AVOUE !!!!!

Pour qui tu me prends, je…

Vous pouvez parler un peu moins fort, j’ai la tête comme une citrouille…

Othillion, elle a voulu te perdre et…

Non, c’est faux. Oui elle m’a lâché la main, mais nous étions arrivé, ou presque. Et la, je me suis mis à repenser à ma mort, à ce que j’avais ressenti lors de mon arrivée. Et je me suis retrouvé sur le lieu même de ma mort, mais dans une autre dimension que la mienne. Les habitants sont des créatures affreuses, bleu vif et

Des Alkaneth. Des barbares qui foncent tête baissée sans réfléchir. Ils font partie des créatures les plus dangereuses des 17 dimensions…

????? Je n’ai pas eut de difficulté à me débarrasser d’une dizaine d’entre eux… Ils foncent sans réfléchir et ne pensent même pas à utiliser leurs armes… Un bataillon de soldats de l’armée à laquelle j’appartenais est bien plus dangereux…

Détrompe toi, ils ne sont pas morts. Ils se sont relevés quelques minutes après. Le seul moyen de les tuer est de lé décapiter. C’est pour cela que nous manions aussi l’épée, il en rode près d’ici…

Mais comment est tu revenu ici ?

Comme tu me l’as appris. J’ai réussi à me déplacer jusqu’ici tout seul depuis ce champ de bataille…



Orthal et Kalyso avaient du mal à y croire. Comment était-ce possible ? Comment pouvait-il avoir appris aussi vite ? Ils restèrent plantés la, à regarder Othillion comme une bête curieuse. Orthal dit finalement :


Tu vois, quand je te disais qu’il était très fort…

En effet…

Très bien, maintenant nous devons continuer l’entraînement. Kaly, on te suit…



Ils rentrèrent tous les trois au village pour se reposer. Quand ils repassèrent devant la cage des prisonniers, il n’y avait plus personne. Un garde arriva à la rencontre d’Orthal :


Chef, nous avons eut un problème pendant votre absence. Les prisonniers ont tenté de s’échapper. Nous n’avons pas eut d’autre choix que de les éliminer…

Vous avez bien fait, un souci de moins.

Mais, Othillion… je croyais que tu voulais les juger…

Non, tu voulais les juger, moi je voulais qu’il meurent. Mon seul regret est de ne pas les avoir tué moi-même… Maintenant si vous voulez bien m’excuser, je dois me reposer, cette expérience m’a épuisée.



Othillion regagna sa tente et s’allongea. Il s’endormi presque immédiatement, sous le regard de Kalyso et d’Orthal.


Cette expérience l’a changé, quelque chose l’a marqué…
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Kalyso
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Message par Kalyso »

Il perd son humanité.

Orthal se tourna vers la jeune femme, interrogateur. La seule chose qu'il rencontra fut un regard sérieux que la joie avait quitté.

Hey Kaly...

Merde je pensais qu'il ne deviendrait pas comme ça. Pas si vite....

Qu'est ce que tu veux dire?


La jeune femme soupira et commença à avancer dans la plaine où l'obscurité était tombée. Son compagnon hésita quelques secondes et s'élança à sa poursuite. Ils marchèrent en silence côte à côte, elle perdue dans ses pensées, lui attendant qu'elle parle. Il ne connaissait que trop bien ces changements d'humeur. Lorsqu'elle était traversée par un sentiment encore trop présent, elle prenait cet air sérieux, fronçait les sourcils, et s'abandonnait à une réflexion où nul ne pouvait entrer sans qu'elle lui ouvre les portes de son esprit.

Des nombreuses missions que les deux avaient accomplies ensemble, Orthal avait appris à la connaître en apparence, et il respecta son silence.
Après avoir cheminé quelques minutes, le sol sous leurs pieds devint sableux et un vent fort se leva. Ils étaient arrivés sur Desertica. La jeune femme gravit une colline et s'assit, entourant les genoux de ses bras. Une lune ronde projetait leurs ombres en contrebas, où un groupe de nomade profitait de la fraîcheur nocturne pour avancer, sans prêter attention au couple. Orthal posa une main sur l'épaule de Kalyso et regarda le paysage. Il lui fallut peu de temps pour reconnaître la 11eme. Ils n'étaient pas les bienvenus dans cette partie de l'univers où tous représentants d'une force quelconque risquaient représailles. Il s'assit dos à la jeune femme et frissonna.

Toujours le don pour choisir les bons endroits hein?

Qu'est ce qu'on risque? Il n'y a que des criminels anonymes ici. Trop lâches pour s'allier, par peur d'être trahis. Et puis à nous deux on fait des ravages.


Elle se tourna vers lui et lui adressa un clin d'oeil.

Sinon tu cours vite!

Très drôle.... Alors ? pour Othillion?


Elle se renferma de nouveau.

Je ne veux plus continuer.

Hein?

Je te l'ai dis. Il perd son humanité. Dans un mois tout au plus il sera capable de se déplacer d'un monde à l'autre aussi aisément que moi et...

C'est impossible tu le sais bien...Il n'a pas la chose.

Pas pour longtemps. Des que le Seigneur aura découvert son potentiel, il lui offrira une place, et il me rattrapera. Dans deux mois au plus, il est au centre. Dans trois mois il est avec eux. Et ses souvenirs ne sont plus.

Les souvenirs sont toujours Kaly.

Ah? Quel était le nom de ta femme, Orthal ? Cette femme que tu pleurais tant lorsque tu es arrivé? Cette femme que tu as cherchée dans les 17 ? Cette femme pour qui tu donnas ta vie, Orthal.

Je....Kaly... Je ne me rappelle plus...

Rose, Orthal. Elle s'appelait Rose. Plus il trouve de défense, plus il prend de plaisir à la briser....

Rose...


Orthal sentit sa gorge se nouer et des larmes monter à ses yeux.

Rose... Mon coeur se rappelle Kalyso. Mais...

Tu finiras un des leurs Orthal. Et le pire, c'est que le choix sera tien.

JAMAIS!

Il sauta sur ses pieds et souleva la jeune femme d'une main par le col de sa veste. Leurs yeux se trouvèrent à la même hauteur, et leurs souffles s'unissant formèrent un même petit nuage de vapeur.

JAMAIS TU ENTENDS?

Elle ne se débattit pas, restant immobile, serrée par l'étreinte d'acier de son ami.
Celui ci la toisa encore quelques instants, cherchant narquoiserie ou humour dans son regard, un sourire léger sur ses lèvres. La froideur de son sérieux le calma et il la reposa sur le sol avant de s'effondrer à genoux, près de ses pieds. Sa voix était faible.

Je ne veux pas, Kaly. Je ne veux pas. Pourquoi est ce que je ne peux pas? Raconte moi, Kaly. Je t'en prie, aide moi, raconte moi, dis moi... console moi.

Elle s'agenouilla derrière lui et le prit dans ses bras, posant la tête sur l'épaule de l'homme.

Tu es arrivé il y a si peu de temps... Un an, peut être deux. Combien de temps s'est il écoulé de l'autre côté? Sûrement guère plus de trois mois. Tu étais un guerrier. Un fier et brave guerrier. Tu as participé à mille guerres, échappé à mille morts. Mais tu n'as pu échapper à l'amour.
Elle s'appelait Rose. Elle était plus jeune que toi. Elle est tombée. Tu n'as pu la relever. Tu es tombé pour elle. Tu te rappelles maintenant?
C'est cet homme, à la barbe grise. Cet homme qui t'a promis le salut de son âme contre ta vie. Tu as accepté. La dernière chose que tu vis fut Rose. Ses yeux pleurant ta mort, et ses mains plongeant un poignard en son coeur, tentant de te rattraper. Tu étais comme fou en arrivant. C'est cette folie qui t'a amené à te raccrocher à elle. Cette folie qui m’a raccrochée à toi. Tu l'as cherchée partout. Lorsque tu la trouvais, Orthal, elle ne gardait de toi qu'un vague souvenir.

Ou...ou est elle maintenant?

Concubine du Seigneur.... Comme moi....


Tous deux s'enfermèrent de nouveau dans un silence impénétrable. C'est Orthal qui le brisa.

Et toi Kaly, pourquoi te rappelles tu de tout?

Moi je ne suis pas morte. Je l'ai juste désiré très fort.

....

....

Et pour Othillion?

Confions le à Slendt. J'ai fait ma part. Le voir laisser échapper sa raison ne me tente pas vraiment...


Kalyso prit la main d'Orthal et ils virent se dessiner devant leurs yeux le feu du campement quitté plus tôt. L'aube était proche.
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Hell
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Re: Qu'advient-il de nous après la mort

Message par Hell »

Othillion se réveilla. La fatigue de la veille avait disparue, même si il avait dormi peu de temps. Le soleil n'était levé que depuis quelques minutes. Il vit Orthal et Kaly auprès du feu, il alla les rejoindre. Ce matin, il se sentait différent des autres matins, il se sentait comme plus léger, soulagé d'un poids. C'était comme si certains évènements de sa vie n'avaient plus aucun poids sur son âme. Peu importe, il se sentait bien et c'était le principal. L'épreuve de la veille l'avait emballé et il voulait de nouveau voyager à travers les dimensions, mais lorsqu'il s'approcha, il trouva Kaly et Orthal avec un regard grave. Il ne savait pas ce qui c'était passé cette nuit la, mais rien de très joyeux semble-t-il. Il n’osa pas prendre la parole tout de suite, mais comme ni Orthal ni Kaly ne semblaient vouloir parler, il dit simplement :


On mange quoi au petit dej’ ?



Orthal le regarda d’un air étonné. Comment pouvait-il être aussi calme et serein après l’épreuve qu’il avait traversée hier ? Il devrait au contraire être nerveux, désorienté, et surtout totalement affaibli, une nuit de sommeil ne devrait pas pouvoir rattraper une telle fatigue mentale. Kaly devait avoir raison, il a un sacré potentiel et une très grande résistance physique aussi bien que mentale. Où alors sa sérénité vient du fait qu’il perd son humanité… Kaly a peut être raison, on devrai arrêter la… Il fut sortit de ses pensées par Othillion qui avait repris son sérieux :


Tu penses à quoi ? Tu n’as pas l’air dans ton assiette ce matin…

A rien, juste une discussion avec Kaly sur un sujet important. Bref, passons, aujourd’hui, je vais t’apprendre à te servir d’une épée. Tu verras vite à quel point c’est utile ici.

Je ne pense pas que tu arrives un jour à me convaincre de cela. Comment une lame en acier de quelques centimètres peut elle être plus efficace que des balles ?

Tu verras bien assez tôt. Prend tes armes et suis moi, on va sur le terrain d’entraînement.



Othillion retourna dans sa tente prendre les armes que Kalyso lui avait ramenées à son arrivée. En ressortant, il vit Orthal qui lui tendait une lame, toute simple, sans ornement ni gravures, juste la lame en acier et le pommeau en cuir.


Pourquoi la tienne est plus jolie que la mienne ? Non seulement tu veux me faire utiliser des armes foireuses, mais en plus celles que tu me tends ne ressemble à rien… Si tu veux me convaincre, faudra mieux que ça…

Cela suffira pour t’entraîner.



Le sérieux et la gravité d’Orthal tranchaient avec la bonne humeur et la gaieté d’Othillion qui tentait de détendre son ami, mais apparemment cela ne marchait pas… Il décida donc de reprendre lui aussi son sérieux et d’aller s’entraîner. Il précéda Orthal jusqu’au terrain de combat.


Pose ton épée !

Mais…

POSE TON EPEE !!!!!

Très bien si tu insistes mais…

Prend tes armes et attaque moi avec !

Humf… il pouffa presque de rire… Mais tu vas mourir et…

Faut-il que je me répète encore une fois ?!

Non, c’est bon, mais je t’aurais prévenu.



Othillion dégaina ses armes en prenant son temps. Orthal avait l’air très sérieux, mais il hésitait quand même, il ne voulait pas le tuer… Orthal fit un signe d’impatience et chambra un peu Othillion pour sa lenteur, ce qui l’énerva. Il arrêta donc son geste et remit ses deux bras le long du corps avec les armes au poing. Il fixa Orthal quelques secondes puis leva brusquement ses armes en direction de son adversaire du moment et pressa les gâchettes à répétition. Orthal n’essaya même pas d’esquiver. Il mit juste sa lame entre lui et les balles et il les dévia. Othillion avait vidé ses deux chargeurs mais Orthal n’avait rien, et son épée non plus. Othillion resta bouche bée, il n’en revenait pas…


Tu vois peut être mieux maintenant pourquoi je tiens à ce que tu apprennes à manier une épée…

Mais… comment…

Les lois de la physique ne sont pas les mêmes ici et dans le monde d’où tu viens. Ou tout du moins dans ta dimension, vous ne les connaissez pas toutes car une barrière existes, et cette barrière vous protège. Elle empêche les « démons » de passer le voile. Seuls certaines personnes comme Kaly, et toi bientôt, peuvent le passer.

Mais je peux déjà traverser les dimensions et…

Il y a une dimension que tu ne peux pas atteindre, c’est celle d’où tu es originaire. Elle a une particularité que Kalyso pourra t’expliquer mieux que moi, mais en bref pour l’atteindre, tu dois d’abord apprendre à faire ce que je fais, tu dois apprendre les lois physiques de cette dimension. Quand tu les connaîtras, je n’aurais plus grand-chose à t’apprendre. Mais il te faudra encore trouver comment passer le voile, et pour cela, tu dois être capable de transposer les lois de cette dimension dans la tienne. En bref tu créeras une sorte de bulle autour de toi qui te permettras de passer le voile et de te déplacer librement dans ta dimension. Cette bulle sera comme une distorsion ou les lois de la physique seront les même qu’ici, ce qui te permettra d’utiliser tes compétences comme ici. Tu comprendras mieux quand tu pourras le faire…

Pfff, je n’ai pas besoin de ça pour rejoindre ma dimension et je te le prouve tout de suite.



Othillion disparu sous les yeux d’Orthal, il glissa en direction de sa dimension en se rappelant bien de ce que Kaly lui avait dit. Il voyait sa planète et bientôt son village, sa maison… Mais soudain, il se heurta violemment à un mur invisible. Il tenta d’insister. Il lutta de toutes ses forces, mais rien n’y faisait. Il fut forcé de faire demi tour car ses forces commençaient à lui manquer et bientôt, il ne pourrait plus repartir. Il réapparu devant Orthal, épuisé et ne tenant plus debout. Il s’effondra sur le sol. Orthal le regarda et dit simplement :


Je t’avais prévenu !

S’il te plait… apprends moi… je veux retourner voir ma famille… s’il te plait…



Puis il sombra dans un sommeil profond. Orthal le ramena à sa tente puis se dirigea vers Kaly, toujours auprès du feu :


Tu as raison, il a un très gros potentiel. Mais il n’a pas l’air d’oublier. Il se souvient encore de sa famille et il veut la retrouver.

Ca lui passera, il oubliera, comme tout le monde…

Je n’en suis pas si sur, il semble avoir une volonté que je n’ai encore vue chez personne.

Nous verrons bien. Pour le moment, apprend lui ce qu’il doit savoir pour pouvoir se déplacer jusqu’à sa dimension.

Très bien, je m’en occupe. Repasse quand il aura appris.


Pendant plus d’un mois, Othillion s’entraîna avec Orthal, plusieurs heures par jour, jusqu’à l’épuisement total. Mais il parvint très vite à maîtriser tout ce que Orthal lui montrait. Ils étaient maintenant de force égale. Othillion ne devait plus que trouver le moyen de passer le voile qui le sépare de sa dimension. Un soir où ils étaient tout les deux auprès du feu, Othillion interrogea Orthal :


Au début ou je suis arrivé, tu m’avais parlé de démon qui devait me posséder et…

C’était une image. En fait nous sommes ce que vous appelez les démons.

Et les créatures que j’ai affronté dans cette foret…

Des animaux sauvages, tout simplement. Quand je te parlais de fusionner avec un démon, et fait c’est utiliser la puissance de cette dimension, utiliser les lois physiques différentes. En bref, tout ce que nous t’apprenons avec Kaly.

Mais alors je vais rester moi-même. Cette histoire de fusion, c’était pour me faire peur, c’est ça ?

Non, absolument pas. Tu es en train de changer et tu ne t’en rends pas compte. Tes souvenirs s’effacent petit à petit et tu perds ton humanité. Tu deviens insensible, froid. Et tu n’y peut rien, seule la mort peut t’éviter cela. C’était le sens de la métaphore que j’ai utilisé à ton arrivée.

Mais alors… tout n’est que mensonges ?

Non. Tu es voué à un grand destin ici, tu à plus de potentiel que n’importe qui ici. Il se peut même que tu deviennes plus puissant que le général en chef des armés du seigneur de ce monde. Peut être prendra tu sa place, qui sait… Mais tout cela c’est pour plus tard, tu as encore beaucoup à apprendre.


Orthal se leva et alla se coucher. Il s’arrêta devant la porte de sa hutte :


Othillion, il te faudra aussi trouver un nom de guerrier. Personne ici ne garde le nom qu’il avait avant sa mort, car chacun fini par l’oublier.



Othillion écouta, puis il parti dans ses pensées. Il venait d’en apprendre beaucoup en une seule soirée. Il passa la nuit assis à coté du feu à réfléchir, et le soleil se leva avant même qu’il n’eut l’impression que le temps passait. Il n’avait pas eut sommeil de la nuit, et maintenant qu’il devait se préparer pour l’entraînement, il lui semblait entendre son lit l’appeler. Il s’endormait à coté du feu mourant…
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Kalyso
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Re: Qu'advient-il de nous après la mort

Message par Kalyso »

Je te conseillerais ta tente, c'est plus confortable...

L'homme s'éveilla en sursaut et trouva Kalyso accroupie près de lui.

Kaly ! Ca fait longtemps!

Pas si longtemps que ça...


Depuis plusieurs semaines, la jeune femme ne s'était présentée à Othillion, laissant à Orthal le soin de l'entraîner.

Ou étais tu?

En...mission...

Quel genre?

Le genre qu'on me confie...

Tu m'emmèneras?

Tu n'es pas prêt.

Je pense l'être, je me débrouille, vais d'un monde à l'autre et...

Sois plus patient.


La jeune femme s'assit en près de lui et jeta un morceau de bois dans le feu.

Pourquoi ne fais tu pas ça par magie?

Pourquoi ne le ferais je manuellement?


Son regard se perdit dans le foyer tandis que les flammes léchaient le bois.

Je ne suis pas revenue pour rien... J'ai un message pour toi....

Pour moi?

Oui... On a entendu parler de ton potentiel, au centre. Tu y es attendu. J'aurais aimé te confier à Slendt pour que tu achèves ton apprentissage mais...

Mais?

Les ordres du centre sont pressants.

Et que va t-il se passer ?

Tu vas aller voir Inilhier.

Le fameux Inilhier. Ça veut dire que vous en avez fini avec moi?

Non. Nous t'accompagnons. Nous avons été désignés comme tes "tuteurs".

Super ! Quand partons nous?

Dès qu'Orthal sera là. La route est longue...

Et si on passe de monde en monde?

Lorsque tu changes de monde, tu atterris à un endroit "prévu" pour.

Je suis capable d'atterrir n'importe ou!

Détrompe toi. Tu es certes rapide, mais ton expérience n'est pas assez longue. Et le centre est protégé. Tiens en parlant de ça....

Oui?

Abandonne l'idée de retourner de là où tu viens. Personne n'est capable de traverser le voile. Il faut pour cela sacrifier des milliers de vies. Même le Shadowsong ne l'a pu...

Comment sais tu que...

Ça se ressent. L'unique être capable de le traverser à sa guise est le Chapelier Fou. Et je ne suis même pas sûre qu'il soit encore de ce monde...

J'aimerais revoir mes proches...

N'y pense pas. Tu peux les voir, sans qu'il ne ressente rien, ni ne te voient. Mais n'espère même pas entrer en contact avec eux...

Et lorsqu'ils mourront?

Je doute que ce soit difficile. La mort n'amène pas forcément ici. Nous sommes entre deux vies. Un purgatoire en quelques sortes. Dont nous ne sortirons jamais. Voilà Orthal. Mettons nous en route...


La jeune femme se leva et alla dans la réserve d'armes. En revenant, elle lança un poignard à chacun des deux hommes, ainsi qu'un pistolet et un pendentif en cristal.

Tu es sûre que c'est nécessaire?

N'oublie pas où nous allons Orthal...


Et elle commença sa marche sans se retourner, lasse déjà à l'idée d'entreprendre un voyage qui lui prendrai du temps et de l'énergie.
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Hell
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Re: Qu'advient-il de nous après la mort

Message par Hell »

Othillion regarda le poignard que Kalyso venait de lui donner. Il haussa les épaules et le mit à sa ceinture. Il aurait préféré une épée. Pourquoi s’entraîner si dur pendant si longtemps avec une épée pour ne partir qu’avec un poignard ? Quand au pistolet, il en avait déjà deux bien assez efficaces, mais qu’importe, il pourrait toujours servir quand les autres seront déchargés… Et le pendentif, quel rôle pouvait-il avoir ? En fait il se demandait pourquoi il fallait tout cet attirail et pourquoi Kalyso et Orthal semblaient aussi nerveux. Kalyso parti devant, Othillion allait la suivre quand Orthal l’interpella :


As-tu réfléchi à ce que je t’ai dis hier soir ?

A propos de quoi, tu m’as dis tellement de choses…

A propose de ton nouveau nom.

Mais pourquoi dois-je changer de nom ?

Je te l’ai déjà dit. La plupart de tes souvenirs de l’autre monde vont s’effacer progressivement, et ton nom fait partie de ce que tu vas oublier. Les seuls éléments qui te resteront seront ceux que tu auras appris ici…

Très bien, si tu insiste…

Alors ?

Omega

Omega ? Très bien, va pour Omega.



Orthal alla vers l’armurerie et en revint avec une magnifique épée. Il la tendit à Othillion :


Désormais tu te nommeras Omega, et cette épée sera la tienne. Elle devra te suivre partout.


Othillion prit l’épée et vit son nouveau nom gravé sur le fer de la lame.


Désormais, je suis Omega.

Très bien, maintenant partons, nous sommes déjà en retard.



Orthal et Omega suivirent Kalyso. Ils marchèrent quelques temps dans la plaine, puis Orthal prit la parole Pour expliquer à Omega ce qui les attendait.


Pour arriver au palais de Inilhier, nous devrons franchir diverses étapes sur différents lieux. La plupart du temps, le seul risque sera de voir des hordes de créatures se jeter sur nous, mais ils ne sont pas très dangereux, nous nous en sortirons à coup d’épée et de pistolet. Mais il y a un lieu que nous devons traverser juste avant d’arriver au palais. Dans ces plaines rôdent les plus dangereuses des créatures. Les écorchés. Pour faire simple, ces créatures n’ont plus de peau ni d’yeux. Et pour survivre, ils doivent voler la peau et les yeux des vivants.

Et c’est pour cela qu’ils sont dangereux ? Il nous suffira de les massacrer et…

Ce n’est pas si évident que cela, sinon il n’y aurait pas plus de risques que dans les autres endroits. Ces créatures sont déjà mortes, il nous est impossible de les tuer une deuxième fois.

Je comprends mieux.

Et ce n’est pas tout. Si l’un d’eux t’attrape et te vole ta peau et tes yeux, tu deviens l’un d’entre eux, et tu sera voué à errer le reste de l’éternité en souffrant comme jamais tu n‘a souffert et comme jamais tu ne pourra souffrir. Ils t’infligent les pires souffrances connues dans toutes les dimensions…

Ce n’est pas très tentant…

Orthal : Nan, en effet.

Ce qu’Orthal ne te dit pas, c’est que là bas, c’est chacun pour soi. Ni lui ni moi ne nous retournerons pour t’aider. Si tu n’arrives pas à nous suivre, nous ne ferons pas demi-tour.

Vous n’aurez pas à vous retourner pour moi, je serais devant vous dit-il en riant.

Ne rigole pas avec ça, tu ne les as jamais rencontrés, tu ne peux pas savoir.

Nous devrons courir aussi vite que nous le pourrons sur une grande distance.

Je me suis entraîné…

Même moi j’ai du mal à tenir toute la distance que nous devons parcourir, et tu n’es pas encore aussi endurant que moi…



Bon, tenez vous prêt, premier saut. Omega, suis nous de prêt. A partir de maintenant, si vous me perdez, vous ne pourrez ni revenir en arrière ni me rejoindre, vous errerez ici le reste de votre vie…

Très bien.



Kalyso partit et les autres la suivirent. Ils marchèrent et traversèrent une dizaine de lieux différents, trouvant parfois des créatures hostiles qu’ils massacrèrent sans trop de difficultés, une mise en jambe selon Omega, un amusement pour Orthal, et des combats de trop pour Kalyso qui en avait un peu marre de ces deux gamins et de ces combats… Puis finalement, après quelques heures de déplacement, ils s’arrêtèrent.


Faisons une pause et reposons nous un peu.

Je suis à peine fatigué et…

Il ne nous reste plus qu’un lieu à traverser avant d’arriver au palais…

Les écorchés ?

Oui, mangeons un peu et dormons quelques heures, nous ne risquons rien ici.



Ils mangèrent un peu et dormirent environ 3 heures, puis ils se préparèrent. Ils laissèrent ce qui était inutile pour être le moins chargé possible. Ils cachèrent leurs sacs avec les provisions et divers outils et ne gardèrent que leurs armes sur eux.


Prêts à courir ?

Oui.

Allons-y !

C’est parti.



Ils traversèrent l’espace et se retrouvèrent dans une grande plaine. Mais l’herbe n’était pas verte, plutôt marron, l’air était nauséabond et empestait la mort. Le sol était gras, comme recouvert pas des secrétions gluantes et il n’était pas facile de rester debout. Il leur fallut quelques secondes pour trouver leur équilibre. Puis, sans dire un mot, Kalyso parti en courant, suivie par Orthal. Omega essaya de les suivre mais manqua tomber. Il n’était pas à l’aise sur ce sol. Il reprit son équilibre et commença de courir. Il n’était pas loin derrière eux, mais il avait du mal à les suivre à cause du sol glissant. Après quelques minutes, il s’habitua et pu accélérer un peu et les rattraper. Quand il fut à leur niveau, ils accélérèrent.


Je croyais que vous ne m’attendriez pas…

Tais toi et cours.



Omega n’avait jamais vu Orthal dans cet état, il était tendu, nerveux. Il se douta qu’il leur avait fait perdre du temps, et, contrairement à ce qu’ils avaient dit, ils l’attendaient. Il fit de son mieux pour accélérer. Ils coururent comme ça pendant environ trente minutes. Omega commençait à fatiguer un peu. Il ne pourrait pas encore courir comme cela aussi longtemps. Soudain, il aperçu une ombre sur sa gauche, puis deux, puis une dizaine…


Regardez, à gauche, il y a quelque chose !!!

A droite et derrière aussi. Tu ne les avais pas encore remarqué ? Tu me déçois…

Je n’étais pas sur…

Ce qui m’inquiète c’est qu’ils se contentent de nous suivre. En temps normal, ils nous auraient déjà attaqué…

Oui, tu as raison, restons sur nos gardes et ralentissons un peu…


Soudain, ils virent sortir de nulle part des créatures immondes. Omega eut un sursaut de dégoût. Ils stoppèrent net, les écorchés leur bloquaient la route. Et d’autres arrivaient de partout, ils étaient encerclés…


Qu’allons nous faire ?

Pardi !!! Nous défendre.



Il empoigna ses armes et dégaina. Il tira sur un écorché, la balle arrive en plein milieu du front et traversa le crâne. Le trou d’entré de la balle n’était pas très grand, mais l’impact fit éclater la balle qui arracha la moitié de l’arrière de la tête. L’écorché avançait encore. Omega n’en revenait pas. Il vida son chargeur dans la tête d’un autre, mais aucun résultat non plus. Pire même, les tissus se reformaient et ils étaient comme avant.


En effet, dans ces conditions…

Tu comprends pourquoi nous craignons ces créatures par-dessus tout ?

Il y a autre chose que je n’ai pas essayé.



Il rangea ses armes et tira son épée de son fourreau. Il se précipita vers un écorché plus pressé que les autres et qui se trouvait tout prêt d’eux. Il lui trancha la tête qui roula à ses pieds. Mais le monstre ne s’écroula pas, il se mit à genoux et ramassa sa tête. Il la remit sur ses épaules et les tissus se reformèrent… Omega était horrifié… Ne pouvait-il rien faire contre ces créatures ? Allait-il devenir l’un d’entre eux ? Nan, il ne se résignerai pas sans combattre. Une idée lui vint soudain.


Et si ces créatures n’ont plus de bras pour nous attraper et nous voler notre peau ?

Il leur suffit de leur tête. C’est avec leur bouche qu’ils absorbent ton énergie vitale, et ta peau finie par tomber avec tes yeux…

Et si ils n’ont plus ni bouche, ni bras ? Ils auront du mal à se remettre la tête sur les épaules… Et pour peu qu’ils n’aient plus de jambes non plus, ils ne nous suivront plus…



Orthal et Kalyso restèrent bouche bé. Mais bien sur. Pourquoi n’y avaient-ils jamais pensé avant ? Omega se jeta alors comme un fou furieux sur les écorchés. Arrivé juste devant eux, il sorti son poignard et se jeta les jambes en avant, laissant dépasser une lame de chaque coté de son corps. Il traversa ainsi le rang d’écorchés, taillant au passage plusieurs paires de jambes. Il se releva dans leur dos et commença à couper des bras et des têtes, des jambes aussi. Orthal et Kalyso le regardèrent, puis ils dégainèrent eux aussi leurs épées et taillèrent de l’écorché. Mais leurs ennemis étaient très nombreux, et après quelques minutes de combat, ils commencèrent à fatiguer. Ils n’avaient pas éliminé la moitié de ces créatures que leurs forces commençaient à diminuer sérieusement. Et les écorchés qui commençaient à s’accumuler au sol les gênaient dans leurs mouvements.


Fuyons !!! Nous devons nous éloigner de ce charnier, si un de ces corps nous fait trébucher, nous sommes morts…

Oui, tu as raison, nous reprendrons le combat plus loin, reposons nos bras quelques instants.



Ils s’élancèrent soudain dans une course effrénée. Mais une grande partie des écorchés les poursuivirent, les autres restant pour aider les créatures démembrées à se reformer



Merde, je n’avais pas pensé à cela…

Tu deviens grossier, attention…

Mais comment fais-tu pour plaisanter dans ces conditions ? Je ne te comprendrais jamais.

Sérieusement, il faut trouver une solution, sinon nous allons y rester. Nous ne pouvons courir trop longtemps, ils nous rattraperont de toute manière. Et nous n’avons pas la force de tous les affronter.



Dis moi Orthal, pour ces créatures, le moindre petit morceau de peau est vital, je me trompe ?

Non, mais je ne vois pas où tu veux en venir.

Et si ils trouvent de la peau, se battront-ils entre eux pour l’avoir ?

Oui, mais je ne vois toujours pas ou tu veux en venir, tu veux que l’un d’entre nous se sacrifie ?

Non, je veux juste que chacun d’entre nous sacrifie et peu de sa peau, d’un bras, d’une jambe, de ce que vous voulez.

Bonne idée…


Omega sorti son poignard et s’entailla le bras gauche. Il coupa un lambeau de peau allant du poignet au coude, et un autre du coude à l’épaule. Et il jeta ça derrière lui. Orthal fit de même, mais Kalyso hésita. Finalement, elle fit comme ses amis. Après tout, au palais d’Inilhier ils trouveront bien quelqu’un pour les soigner. Elle fit une grimace quand le couteau pénétra sa chaire, mais il le fallait, pour leur survie à tous. Et le stratagème fonctionna, les écorchés stoppèrent net sur les morceaux de peau, laissant le groupe avancer et se mettre hors de portée. Ils purent alors courir jusqu’au point d’où ils voyageraient pour atteindre le palais, bout de leur route. Lorsqu’ils virent les contours d’un sombre palais se dessiner et que leurs pieds touchèrent un sol dur, ils s’écroulèrent, épuisés. Mais il leur restait encore quelques distances à parcourir pour arriver aux portes. Il leur fallu un temps énorme pour marcher jusque là bas, et, une fois arrivés devant les portes du domaine d’Inilhier, ils s’arrêtèrent.


Maintenant, je vais t’emmener voir Inilhier. Nous t’expliquerons tout. Pourquoi tu es ici et ce que tu devras faire. Mais pour le moment, nous avons besoins de repos. Beaucoup de repos.
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Kalyso
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Re: Qu'advient-il de nous après la mort

Message par Kalyso »

La jeune femme tourna sur elle-même. Ses vêtements semblèrent se fondre sur son corps, et couler à ses pieds. Ses cheveux volaient autour de son visage. Sur le sol, un liquide se consolidait et remontait, le long de ses jambes, sur son ventre. Lorsqu’elle s’arrêta enfin de tourner, les deux hommes se trouvèrent face à une personne totalement différente.

Kalyso portait une longue robe pourpre. Le tissu jouait sur son corps, s’enroulant autour de ses bras, dévoilant une partie de son ventre. Ses cheveux étaient retenus par une longue natte. Ses yeux cernés de noir contrastaient avec sa pâleur.

Allons y…

C’est quoi cette tenue ?

Ma tenue de travail, Omega.

Et moi, ça va Kaly ?


Omega et Kalyso se retournèrent pour trouver Orthal, vêtu d’une tenue sombre. Sur son torse était cousu le symbole qui surplombait le château d’Inilhier.

Parfait. Tu seras un bon chien…

Ça ne me fait pas rire.

Moi non plus.... Moi non plus…


Elle plaça sa main sur la lourde porte du domaine, et celle-ci s’ouvrit dans un grincement sinistre. Ils parcoururent ce qui sembla à Oméga être des dizaines de couloirs. Chaque pièce qu’ils traversaient était différente, semblait avoir une âme. Lorsqu’il demanda des explications à la jeune femme, elle lui répondit qu’il valait mieux ne pas trop chercher à comprendre les choses. Qu’on était parfois mieux dans l’ignorance.
Enfin, ils arrivèrent à une salle ronde. La porte qui se ferma derrière eux devint une cheminée où de grandes flammes dansaient. En face d’eux, une cheminée devint porte.

Attendons un peu…

Kalyso se laissa tomber, et au moment où elle allait toucher le sol, un coussin apparut sous elle. Elle joua quelques secondes avec son pendentif, le regard perdu dans les flammes, puis reprit la parole.

Nous sommes dans l’antichambre de la salle du trône. Inilhier attend de l’autre côté.
Laisse moi te parler un peu de tout ce qui t’entoure, Oméga. Tu as droit à des réponses.
L’histoire des dix sept, je te l’épargne. Je vais te parler de la raison de ta présence ici. Tu as survécu à la mort, car lors du « tri », Elle t’en a jugé digne. Si digne qu’elle ne t’a pas mené là d’où tu n’as aucune chance de revenir. Car oui, il y a des êtres qui disparaissent, pour toujours. Jusqu’à l’essence même de leurs âmes.


La jeune femme indiqua un tableau qui montrait un groupe d’écorchés qui se nourrissaient d’un malheureux nouveau venu. Ses deux compagnons frissonnèrent.

Ici, tu perdras une partie de toi-même, mais si tu as la force, tu ne perdras pas tout. Tu oublieras qui tu étais. Tu oublieras les gens qui t’entouraient. Tu oublieras comme tu les aimais. Car ils t’oublient.
Les démons sont attirés par le monde « réel ». Ils ne savent pourquoi. La réalité est que leur inconscient veut refaire surface. Une lutte intérieur entre eux et eux-mêmes… Ce que tu dois savoir d’Inilhier, c’est qu’il a été. Il vient du même monde que toi. Et il veut y retourner. Il s’appelait Kaithsork (1)…


Kalyso fronça les sourcils et se leva.

Bien… Allons y… Ne craignez rien… Il aime les mises en scène. Et n’oublie pas, Oméga, tout n’est qu’illusion ici.

La nouvelle porte s’ouvrit, et ils pénétrèrent dans la pièce. L’obscurité y régnait, si dense qu’ils ne pouvait que se deviner proches. Soudain, dans une succession d’explosion, dix torches s’enflammèrent, dévoilant une pièce ovale. En son centre, se tenait un trône sur lequel était assis un homme. Agé de moins d’une quarantaine d’années en apparence. Il avait de grands yeux d’un vert éclatant. Les cicatrices qui couvraient son visage ne brisaient en rien sa beauté. Il imposait crainte et respect.
A ses côtés était agenouillée Kalyso. Une main sur l’épaule de la jeune femme, il plongea au plus profond des âmes des nouveaux venus.

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(1) Ça c’est pour les vieux de la vieille, ceux qui se rappelleront de ça ont droit de me donner un gage ;)
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Hell
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Re: Qu'advient-il de nous après la mort

Message par Hell »

Oméga allait pénétrer dans la salle quand Orthal le retint fermement. Oméga fut surpris et le regarda, ne sachant pas pourquoi il avait fait cela. Mais quand il vu le regard sévère d’Orthal, il se dit qu’il avait faillit faire une grosse erreur.


Ne pénètre jamais dans cette pièce sans qu’Inilhier ne t’ait invité à le faire.

Mais pourquoi ?

Sache qu’il est très susceptible, et que si tu ne respectes pas le protocole, tu risques de le regretter…

Si tu le dis.

Ne prend pas cela à la légère. Tu n’es pas en face de moi ou de Kalyso.

Comme tu voudras. Mais est ce qu’il y a d’autres choses que je dois savoir ? Pour être sur de ne pas commettre d’impairs…

Tu ne le regardes surtout pas dans les yeux, tu baisses la tête. Tu ne le contredis pas non plus. Et surtout, pas de provocation, sinon ta tête fini tout droit sur une pique.

Très bien. C’est pas compliqué finalement.

Ah oui, j’ai failli oublier. Ne t’adresse pas à Kaly ni même à moi, tu es ici pour parler à Inilhier et uniquement à lui.



Oméga était très sur de lui, peut être trop. Il n’avait pas l’air de savoir à qui il s’adressait. Lorsque Inilhier lui fit signe d’approcher, il pénétra dans la salle aux cotés d’Orthal. Lorsqu’ils furent complètement entrés, les portes disparurent et ils se trouvèrent dans une salle complètement différente. Les torches avaient disparues, le trône au centre de la pièce aussi. Il n’y avait devant eux plus qu’un grand escalier. Une forte lumière venait du haut de cet escalier, et on pouvait distinguer une silhouette dans le faisceau lumineux. Orthal commença de gravir les marches, suivit par Oméga qui ne savait plus très bien où il était.

Lorsqu’ils arrivèrent à mi hauteur entre le sol et le trône, Orthal s’arrêta net et baissa la tête en signe de respect. Oméga n’en fit rien, au contraire, il leva les yeux pour voir qui était en face de lui.



Met toi immédiatement à genoux, sinon tu va très vite le regretter. Et ne compte ni sur moi ni sur Kalyso pour t’aider cette fois la.

Et je risque quoi ?



Soudain, la salle se transforma de nouveau. Tout se mit à tourner autour des deux hommes. Oméga se senti de plus en plus mal, totalement désorienté, sa tête commençait à tourner, il perdit l’équilibre et tomba à genoux. Le décor se stabilisa alors et il vit Inilhier juste devant lui avec Kalyso à ses cotés.


Tu te crois fort ? Ici tu n’es rien.


Oméga tenta de se relever, mais il senti le sol se dérober sous ses pieds et retomba à terre. Il se sentait faible et désarmé. D’ailleurs il ne s’en était même pas rendu compte, mais toutes ses armes avaient disparues. Sûrement au cas ou une mauvaise idée l’aurai pris. Mais il avait encore la force de relever la tête et de parler.


Si je n’étais rien, je ne serais pas ici devant vous.

Mais tais toi !!!!!



Soudain, Oméga vit disparaître Orthal.


Ne t’inquiète pas pour lui, il n’est pas loin, seulement il ne pourra pas te venir en aide. Tu es jeune, trop jeune et trop plein de fougue.

Je n’ai pas besoins de son aide pour le moment, je suis un grand garçon et je peux m’occuper de moi tout seul.

J’en doute. Si tu es ici c’est pour m’écouter et te taire, pas pour t’adresser à moi comme cela. Tu n’es qu’une larve. Et la larve que tu es à deux seules possibilités. Atteindre le stade adulte grâce à moi, ou mourir dévorée par les autres. A toi de voir.

Vous me comparez à une larve ? Vous croyez que je me laisserai abattre aussi facilement que cela ?

Tu commences à m’insupporter… Tais-toi sinon tu vas en payer le prix.

Je n’aime pas qu’on me donne des ordres comme à un vulgaire chien. Personne n’a jamais décidé pour moi, et ça ne va pas commencer…



Oméga n’eut pas le temps de terminer sa phrase qu’il sentit une douleur atroce brûler sa chaire. Il se plia en deux, se roula par terre et hurla tellement il avait mal. Inilhier le regardait en souriant.


Alors ? On fait moins le malin ?

Mais… qu’est ce qui… m’arrive ??? Arghhhh

Je t’avais prévenu, il fallait te taire !!!

Vous ne me tuerez pas… si vous m’avez fait venir, c’est que… vous avez besoin de moi…

Tu le crois vraiment ? Regarde ton flanc !



Oméga souleva sa tunique pour voir, il vit un trou énorme dans sa chaire. Il comprit pourquoi il souffrait autant. Soudain, une seconde douleur se déclara dans sa jambe gauche. Il découvrit avec horreur qu’il lui en manquait la moitié.


Maintenant, tu ne me sers plus à rien comme ça. Tu as eut ta chance et tu l’as gaspillé. Meurt !!!!



Oméga sentit tout à coup une nouvelle douleur. Quand il se rendit compte que son cœur sortait petit à petit de sa poitrine, il comprit seulement quelle erreur il venait de commettre. Il sentait sa vie le quitter petit à petit, la douleur était lointaine, tout était très loin de lui. Puis il ne ressentit plus rien du tout…
Puis, des sensations revinrent, d’abord des bruits, puis la lumière. Il ouvrit les yeux. Orthal était à coté de lui, Inilhier en face avec Kaly. Il n’avait plus mal nulle part, il vérifia, sa jambe était revenue.



Mais que c’est il passé ? Que m’avez-vous fait ?


Il tremblait. Jamais il n’avait eut mal ni peur comme cela.


N’oublie pas les paroles de Kalyso, tout ici n’est qu’illusion…

La prochaine fois cela ne sera pas une illusion, suis-je bien clair ?

Très… Très clair.

Très bien, je vois que nous nous comprenons. Sache tout de même que tu est le premier à oser me tenir tête aussi longtemps, et surtout à supporter ces supplices. La plupart de ceux qui ont subit cela sont traumatisés à vie, ils ne purent jamais reparler et quelques uns mirent même un terme à leur vie. Tu es à la hauteur de ta réputation. Je peux donc maintenant te dire pourquoi tu es ici.
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Re: Qu'advient-il de nous après la mort

Message par Kalyso »

Quel idiot…

Kalyso avait demandé d’arrêter le supplice d’Oméga. Lorsque celui-ci avait enfin pu rouvrir ses yeux noyés de larmes douloureuses qu’il retenait à grand peine, il l’avait vue debout, murmurant à l’oreille d’Inilhier. Il baissa la tête et attendit.

Oui.. Tu es ici car tu es de ceux qui ont un potentiel. Quelque chose d’important pour moi. Oh, ne te crois en rien supérieur. Tu l’es par rapport à beaucoup, mais tu restes dans la moyenne de l’élite. Ce que je te propose, Oméga

Inilhier eut un petit sourire

C’est d’entrer à mon service, de commander une de mes armées. Tu seras formé, car tu en as quand même besoin, mais le résultat devrait être…intéressant.

C'est-à-dire ?

C'est-à-dire devenir peut être une figure importante de ce côté du voile. C'est-à-dire commander à une armée. C'est-à-dire mener d’inoubliables combats. C'est-à-dire trouver peut être un jour la force de repasser de l’autre côté. Car, ne te leurre pas, c’est le but de tous les démons.


Kalyso avait parlé d’une voix douce mais ferme, parfois chevrotante et pleine d’amertume.

Allons, allons Kaly.. Comme tu y vas ma belle, on dirait que ça te dégoutte.

La jeune femme se dégagea des caresses d’Inilhier pour se mettre à quelques pas du trône. Oméga retint son souffle, sentant la contrariété du Démon, mais rien ne se passa. Il remarqua qu’elle ne fuyait pas son regard, comme si elle avait une emprise sur lui. Comme s’il l’appréciait. Car il était certain que le Démon pourrait écraser la jeune femme d’un claquement de doigts.

Alors ? Que penses tu de ma petite proposition, Oméga ?

Je… J’aimerais réfléchir…

Mais certainement, tu as une minute pour cela.


Le jeune homme sentit une bouffée de panique et d’incertitude. Le choix qu’il avait à faire déterminerait son avenir, immédiat, et lointain. Il chercha le regard de Kalyso, mais ne rencontra aucun soutien de sa part.

Alors ?

Je….

Plus que trente secondes….

Attendez et….

Dix ...

D’accord. C’est d’accord. Je suis des vôtres…

Voilà qui est un bon choix. Approche donc, mon garçon. Viens par là.


Inilhier fit jouer ses doigts dans l’air et Oméga se sentit happé. Il arriva aux pieds du trône et tomba à genoux. D’un clignement de paupières, il fut rejoint par Kalyso.

Bien bien bien… Signe juste là…

Il tendit à l’homme une main ou se matérialisèrent un parchemin et une plume déjà luisante d’une encre sombre.

Quand à toi Kaly, ma jolie Kaly, tu seras son « maître ». Je veux que tu lui apprennes tout ce que tu sais. Vous serez inséparables maintenant… Pour un moment…

C'est ainsi qu’elle devint son professeur. Une longue période s’écoula, qui aurait pu être un mois aussi bien qu’une année.
Bien qu’à contrecoeur, Kalyso transmettait son savoir à un groupe formé de six hommes et une femme. Oméga pouvait se vanter d’être bon élève. Il apprit très vite les rudiments des déplacements d’un monde à l’autre et pu emprunter les portails seul. Il était capable de reconnaître les espèces d’animaux différentes de son côté du voile, et sut manier avec aisance toutes les armes que Kalyso lui mit entre les mains. Vivant au palais, il eut très vite rencontré les démons les plus influents, et les missions qu’il réussissait avec brio en compagnie de son équipe lui apportèrent une grande popularité auprès de ces derniers.

Il avait tout pour être heureux, richesse, notoriété, santé, courtisanes… Seule l’incompréhension du comportement de son amie l’empêchait de trouver la quiétude. Elle s’était faite froide, distante. Parlant peu, se contentant de lui enseigner les arts de vivre. Elle l’entraînait au bout de ses forces, après chaque journée passée avec elle, il tombait de fatigue et dormait jusqu’à ce qu’on l’éveille. Ne se formalisant pas de ses requêtes, lorsqu’il lui demandait de lui apprendre à voyager sans portail comme elle le faisait, ou de manier l’immatériel, elle lui répondait en secouant la tête que ce n’était pas nécessaire pour un officier, même supérieur.

Il lui arrivait de disparaître subitement, les laissant revenir au palais seuls. Et tant pis s’ils mouraient. Ils devaient être les plus forts. Ses élèves l’aimaient malgré sa dureté et s’inquiétaient à chaque fois. Mais le matin, elle était toujours au rendez vous, un pli soucieux barrant parfois son front. Et sa voix lançait des ordres tandis qu’elle courrait à leurs côtés, échappant à telle ou telle menace, et ses yeux lançaient des appels qu’aucun des sept ne comprenait.

C’est un soir où le capricieux paysage du centre s’était couvert de glace qu’il apprit une partie de l’histoire de la jeune femme. Une réception était donnée, en l’honneur d’une victoire sur une partie du voile. Des démons venus des dix sept étaient réunis, célébrant bruyamment leur joie. Oméga bavardait avec Lilian, l’unique femme de son groupe et Orthal lorsque le silence respectueux qui accompagnait l’entrée d’Inilhier se fit.

Le Seigneur pénétra dans la pièce vêtu d’une lourde cape bleue ciel. Il portait une lourde épée encore tachée d’un sang qu’il se refusait de nettoyer, et un médaillon dont le pouvoir faisait tourner la tête de ceux qui le contemplaient trop longtemps. Comme elle paraissait petite et chétive, à ses côtés… A son bras, Kalyso marchait d’un pas léger. Elle riait en devisant avec le Chapelier Fou, un étrange personnage qu’Oméga avait déjà aperçu plusieurs fois, et qu’elle tenait par son autre bras.

Lorsque le trio se trouva au milieu de la pièce, Inilhier sortit une petite dague de sa ceinture qu’il planta dans le sein de Kalyso. Celle-ci s’effondra sur le sol tandis que le chapelier s’enfonçait dans le tapis, devenant une ombre à peine visible, puis disparaissant progressivement. Inilhier se mit à rire, troublant le pesant silence. Nul ne savait comment réagir…

Tout à coup, la poitrine de la jeune femme se souleva, puis son dos, et elle fut soulevée dans les airs comme une poupée désarticulée. Ses pieds touchèrent le sol dans un petit bruit et ses yeux s’ouvrirent, totalement noirs. Et de sa blessure se mit à couler un sang sombre. Lorsque les premières gouttes touchèrent le sol, elles formèrent un pied qui se mit à sautiller, puis se dessina une jambe, et un corps. Le Chapelier Fou reprenait forme. Enfin, Kalyso sourit, Inilhier l’attira contre lui, et les lumières devinrent plus fortes tandis que les tables se couvraient des mets les plus succulents.

Alors seulement Oméga se rappela de ce qu’Orthal avait dit de l’amour du Maître pour les mises en scène. Il jeta un dernier regard au trio qui était déjà entouré de démons les applaudissant, et remarqua à son grand étonnement que c’est lui que Kalyso regardait. Lorsque leurs yeux se croisèrent, elle se tourna vers le Chapelier qui lui parlait et se pencha vers lui. Ils s’unirent en un langoureux baiser après lequel le chapeau de l’être étrange sauta sur sa tête, avant de disparaître avec son propriétaire.


Quelques heures plus tard, Oméga la trouva sur le balcon. Elle était assise sur la balustrade, dos à la foule, une de ses jambe ramenée contre elle. Ses longs gants blancs étaient posés à ses côtés, près de ses chaussures à talon et de son verre de champagne.

Joli spectacle.

Bonsoir Othillion.


Othillion ? Pourquoi l’appelait elle ainsi ?

Il semblerait que vos sens sont troublés, Kalyso. C’est moi, Oméga…

Elle tourna tristement la tête vers lui et sourit.

Oui… Oui. Oméga. C’est bien cela…

Elle adressa un petit signe à quelqu’un dans la salle et se retourna complètement pour descendre de son perchoir.

Une petite ballade ?

Il la regarda de haut en bas. Sa longue robe rouge laissait entrevoir la peau blanche de ses bras et de sa gorge. Ses cheveux étaient retenus par un fin diadème de pierres précieuses qui laissait s’échapper des mèches rebelles. Puis il baissa les yeux vers la balustrade. Surprenant son regard, elle ri doucement et posa une main sur son épaule.

Je n’ai jamais aimé jouer à la poupée, me pomponner… Ce n’est pas mon monde. Le Chapelier n’a pas totalement tord quand il m’appelle « la sauvageonne ».

Elle rit de nouveau et s’appuya à une colonne de marbre. Depuis combien de temps ne lui avait elle parlé si ce n’était dans le contexte de leurs leçons ? Et ce rire ? Il l’avait si rarement entendu… Et pourtant, il lui semblait le connaître… Les images d’une plaine lui revinrent, mais il ne les reconnues, et les chassa de son esprit.

Alors ? Un petit tour dans le jardin ?

Vous allez avoir froid…

C’est ça qui est génial avec la magie.


Il se décida à la suivre vers l’escalier qui menait aux jardins. Ils traversèrent les allées qui bordaient les pelouses et les fontaines glacées. Elle l’entraîna en riant dans un labyrinthe sombre où ils marchèrent quelques minutes. La jeune femme ne disait rien, jouant avec sa magie, faisant fleurir des plantes qui mourraient sûrement dans l’heure, allumant de petites lumières multicolores dans les airs. Enfin ils arrivèrent sur une petite place où la statue d’une femme trônait. Oméga ne l’avait jamais vue. Elle était d’une beauté difficile à imaginer. Ses traits étaient à la fois fins et durs. Et ses yeux étaient emplis à la fois de bonté, et de tristesse. Au loin, la musique jouait.

Kalyso s’approcha de la statue et fit fondre le gel qui la recouvrait, puis, sans lever les yeux de la petite plaque dorée qui disait « Senctia », elle murmura.

On danse ?

Et sans attendre de réponse, elle enlaça Oméga qui sentit une douce chaleur l’envahir. Lorsqu’elle approcha ses lèvres du visage de son ami, il sentit son haleine alcoolisée. Elle posa sa tête sur son torse et se laissa porter par la musique.

La neige se mit à tomber.
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Hell
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Re: Qu'advient-il de nous après la mort

Message par Hell »

Oméga se sentait bien. Il ne sentait pas le froid autour de lui. Il ne voyait pas la neige tomber. Il n’entendait pas la musique. Une seule chose comptait. Profiter de l’instant magique. Kalyso, dans ses bras. Il ne savait comment réagir. Il ne savait que faire. Il ne savait que penser. Il se laissait bercer par la douce chaleur qu’elle lui apportait. Plus rien ne semblait l’entouré. Il n’y avait que Kalyso. Des images passèrent dans son esprit, mais elles n’avaient aucun sens à ses yeux, elles semblaient être les souvenirs de quelqu’un d’autre, des bribes de discussion semblaient traîner dans sa tête. Mais il chassa tout cela. Il baissa la tête vers Kalyso.

Il la regardait. Elle, si forte, semblait totalement sans défenses. Depuis quelques temps, il lui semblait qu’elle lutait contre quelque chose à l’intérieur d’elle, mais il ne savait pas quoi. Et ce soir, elle semblait avoir renoncé, tout du moins pour la soirée. Elle avait l’air de vouloir penser à autre chose, se laisser aller à ses propres désirs, ses pulsions. Elle se serait de plus en plus contre Oméga, ses mains déambulaient sur le corps musclé de son élève. Sa tête se releva. Elle fixa Oméga dans les yeux…



Othillion…


Il ne comprenait pas, pourquoi l’appelait-elle comme cela ? Il ne releva pas. Le regarde de la jeune femme semblait percer son âme. Lui qui ne frissonnait même pas un muscle face aux plus horribles monstres des 17, il se sentait faiblir face à elle. Ses jambes tremblaient, il perdait ses moyens, son sang froid l’abandonnait. Il allait le faire… Nan, il ne devait pas. Elle est celle qui lui enseigne tout, il n’a pas le droit, il lui doit un minimum de respect. Et Inilhier, qu’en penserait-il si il le savait ?

Ils se fixaient toujours tout les deux. Ni l’un ni l’autre n’arrivait à décrocher son regard. Soudain, Kalyso posa ses lèvres sur celles d’Oméga. Il se laissa aller à ses désirs plutôt qu’à sa raison. Depuis aussi loin qu’il se souvienne, cette femme l’obsédait. Elle lui faisait envie. Il ne se passait pas une nuit sans qu’elle vienne hanter ses rêves les plus fous, ses rêves les plus érotiques. Il se demanda même si il ne rêvait pas. Ils échangèrent un baiser langoureux, tendre. Cela semblait d’autant plus bizarre pour deux guerriers comme eux.

Sans parler, sans dire mot, ils partirent en direction des recoins les plus éloignés du labyrinthe. Kalyso conduisait Oméga. Ils arrivèrent à une sortie de ce méandre et se trouvèrent face à une immense foret. Ils allèrent au plus profond des bois, un lieu que seule Kalyso connaissait, un lieu où ils seraient tranquilles. Soudain, elle s’arrêta. Elle se retourna vers Oméga, plongeant de nouveau son regard dans le sien. Elle se blottit de nouveau dans ses bras, comme pour se rassurer avant de faire quelque chose, pour être sur que tout va bien se passer.

Elle l’embrassa de nouveau, Oméga n’ayant toujours pas réussi à dépasser le blocage dont il est victime. Ce regard, ces yeux, cette sensation, ces frissons… Ce n’est pas lui qui mène le jeu. Mais est-ce un jeu ? Kalyso ne semble pas le prendre comme tel, alors il ne devrait pas non plus. Mais après tout, n’est-ce pas ce point qui le dérange ? Tout a toujours été un jeu pour lui, la vie, la mort, les femmes. Et maintenant, tout lui semble si sérieux avec elle…

Kaly se recula d’un ou deux pas. Elle ne le quittait pas du regard. Ses mains allèrent dégrafer sa robe qui tomba à ses pieds. Elle ne portait rien en dessous. Oméga continuait de la regarder fixement. Il ne détourna pas les yeux de ceux de la jeune femme. Et quand elle se rapprocha de nouveau de lui, il se reprit. Il l’enlaça, l’embrassa. Il laissa ses instincts reprendre le dessus. Ils s’allongèrent à même le sol, mais la terre recouverte de neige n’était pas froide. Elle était réchauffée par la chaleur des deux corps et la magie de Kalyso. Oméga laissa ses mains partir à la découverte du corps de cette sublime créature qui s’offre à lui, pendant qu’elle lui ôte ses vêtements. La main droite de Oméga arrive à l’endroit convoité et pénètre la chair de Kalyso. Il la sentait prendre du plaisir, rien que par ce geste simple… Il continua ainsi quelques instants, usant de tout ses talents pour qu’elle en profite le plus possible, tout en continuant à embrasser son corps. Kalyso se laissait faire.

Leurs ébats durèrent toute la nuit, Oméga semblait infatigable, Kalyso aussi. Ils finirent par s’endormir peu avant l’aube, après une nuit dont ils ont profités au maximum. Lorsque Oméga fut réveillé par la froideur du sol, il se rendit compte que Kalyso avait disparu. Il remit rapidement ses vêtements et repartit dans la direction inverse à celle qu’il avait emprunté la veille avec la jeune femme. Une fois de retour au palais, il alla se coucher dans sa propre chambre. Aujourd’hui était jour de repos. Il repassa sans cesse les images de cette nuit, et fini par s’endormir.
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Re: Qu'advient-il de nous après la mort

Message par Kalyso »

Je t’avais dis de te méfier, Othillion. Je t’avais dis qu’ici, tout n’est qu’illusion…

La voix de Kalyso apparut beaucoup plus cassante, et l’on pouvait percevoir une certaine déception dans son intonation. Le jeune homme sentit le corps de son amie s’évanouir entre ses bras, « fondre », et sa chaleur fit place au froid glacial de la neige. Il se releva d’un bond, surpris, et commença à tourner sur lui-même, cherchant celle qu’il serrait contre lui quelques secondes plus tôt. Enfin il l'aperçue. Au bout de l’allée où elle l’avait mené, assise sur la fontaine qu’elle avait illuminée de cent éclats, elle le fixait. Ses cheveux étaient toujours retenus par le fin diadème, sa robe n’avait pas été enlevée. Elle retenait un de ses genoux, laissant son pied nu se balancer, jouant avec la neige. Et il comprit.

Salope… Tu t’es jouée de moi, salope…

Et il se mit à courir vers elle, pris d’une colère aveugle. Il voulut la battre, la défigurer, l’amener à l’agonie. La seule chose qu’il rencontra fut un froid mordant, un baiser de glace qui se déposa sur ses lèvres, une lame qui transperça son esprit. Et il se calma, il s’arrêta, à quelques centimètres d’elle. Leurs visages, proches l’un de l’autre, ne rendait que plus importante la distance entre leurs regards.

Je me suis jouée de toi pour mieux t’ouvrir les yeux. Ne te méprends pas, Othillion, tu n’es qu’un pantin. Et cette force que tu acquiers petit à petit, jamais n’égalera celle du maître. Lorsque tu te rendras enfin compte de cela, il sera trop tard, tu ne seras plus qu’un objet.

Othillion… Je ne sais même pas qui est Othillion… Et je ne veux pas égaler le maître…


La jeune femme sauta doucement à terre et s’accroupit. Elle forma une petite boule de neige au creux de sa main et la tendit à Oméga. Celui-ci la prit, et en son esprit défilèrent mille paysages, visages, et sensations, qui lui étaient à la fois inconnus et pourtant familiers. Il se sentit bien. Puis il se sentit désemparé. Puis heureux. Puis il ouvrit les yeux.

Kalyso gisait au sol, prostrée. Face à elle, Inilhier.

Celui là était trop bien, hein ma belle ? Tu as eu peur qu’il ne parvienne à traverser ? C’est pour cela que tu l’empêches de disparaître totalement ?

Il claqua des doigts et la jeune femme gémi.

Que faites vous ?

Je punie les coupables, Oméga. Ne bouge pas. Ne crains rien.

Vous… Allez vous la tuer ?

Non. Juste lui apprendre à respecter certaines règles…


Le paysage autour d’eux changea. Ils se trouvèrent dans la salle où Oméga avait rencontré le maître. Le Chapelier Fou se tenait près d’un trône à peine éclairé. Il n’y avait ni garde, ni autre témoin. C’est du moins ce que cru le jeune homme. Un bruit de métal et une mélodie chantée par une voix étrange troublèrent le silence. Des chaînes ondulèrent jusqu’aux pieds de Kalyso qui, assommée, se laissa faire. Les minutes passèrent, la jeune femme ouvrit enfin les yeux.

Et ? Enchaînez moi tant que vous le voudrez. Brisez moi si vous le voulez. Mais vous ne m’aurez pas comme vous les avez tous…

Te briser ? A quoi bon ? T’enchaîner… si c’est la dernière solution qu’il me reste… Quant à t’avoir… Je n’ai personne, Kalyso. Ils entrent dans le jeu. Et ils s’y plaisent… Il n’y a qu’à toi que cela semble poser un problème. Te sens tu mal, Oméga ?

…Non…. Non, je ne crois pas… Mais je veux comprendre…

Il n’y a rien à comprendre, tu deviens Démons, tu perds ton humanité, tu perds ton passé, et tu construis le présent. Elle, ce qu’elle veut, c’est le rejeter, ce présent. Elle est déjà la pire des nôtres, mais elle refuse de le voir. Et c’est ce qui l’empêche de s’abandonner à nous tous. Ce qui l’empêche de se plier. Et ce qui lui fait mal. Elle ne veut d’une vie ni d’un côté, ni de l’autre. Et elle veut que tous souffrent avec elle.

Allez vous faire f…

Oh oh oh restons polie mademoiselle. Restons courtoise. Chapelier ? Que pensez vous de cela ? Il semblerait que notre ami Oméga cherche réponse, et que la jeune Kalyso cherche…ma foi je ne sais même pas ce qu’elle cherche.


L’être resté jusqu’alors silencieux s’approcha doucement. Au fur et à mesure de ses pas, il s’enfonça dans le sol jusqu’à disparaître totalement, pour réapparaître quelques secondes plus tard accroupi près de la jeune femme.

Vous connaissez notre position, nous sommes neutre, nous ne pensons pas à ces futilités qui vous incombent. Nous pensons qu’Oméga aura ses réponses, et qu’elle lui plairont. Et que Dame Kalyso devrait chercher ailleurs.

Il se releva et effectua une petite cabriole, souriant toujours. La voix s’intensifia, sans que l’on puisse pourtant saisir le sens des paroles de sa chanson.
Et Kalyso se leva à son tour. Le Chapelier avait défait ses liens. Elle se leva, et quitta la pièce. Sans que nul ne la retint.

On ne devait plus revoir Dame Kalyso au Centre avant longtemps.
Oméga finirait son apprentissage avec un autre maître, Inilhier trouverait une autre favorite. Le Chapelier serait des trois celui qui la reverrait en premier. Et sûrement celui qui aurait le pouvoir de faire fléchir sa volonté, et la ramener parmi eux…
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