A la Paranoïa des grosses têtes
Publié : 21 juil. 2008, 22:26
Lord Vraïm était un être humain. Un peu plus d'un mètre soixante dix il n'en imposait pas. Plutôt svelte, sa dalmatique noire traçant ses fines courbes, il dévalait les marches de son croiseur. La mine joviale, comme à son habitude il arborait un tissu de mensonges en guise de visage. Il traversa les couloirs, son armada derrière lui. Ils devaient être une trentaine, vingt gardes du corps, deux membres de l'État-Major, et huit conseillers. Ils n'avaient de cesse de lui murmurer des choses à l'oreille, griffonnant sur leurs HTC (Hologrammes Tactiles de Communication). C'était des missives, et Vraïm y répondait, tout en préparant son discours de tout à l'heure. Sa démarche soutenue et décidée traversa tout le siège en quelques courtes minutes. L'un des intendants avait jeté un trousseau de clef, par-dessus son comptoir, indifférent au client qui beuglait à l'un des innombrables insistants du Lord. Vraïm le laissa ouvrir la porte d'une salle. Le garde du corps tira sa révérence, laissant son seigneur entrer. Vraïm traversa la salle, sa fourmilière toujours derrière lui. Il s'arrêta, debout en plein milieu de l'estrade. Et tous trouvèrent enfin un rôle. Ils montèrent un trône, trois tablettes. C'était son trône, ses tablettes. Il tendit les deux doigts de la main droite, et quelqu'un y déposa son bâton de cristal préféré. Il se mit à le faire tournoyer entre ses phalanges, avec une dextérité remarquable. Tous disparurent aux quatre coins de la salle. Une voix raisonna soudain.
My Lord, autre chose ?
Non, ça ira, Amiral Digane. Contentez-vous de me mettre sur grand écran, que cela parvienne jusqu'aux oreilles du Grand Conseil.
Bien, My Lord.
Doucement mais sûrement, de fil en aiguilles, Digane parvint à diffuser le Lord, seul dans son immense salle. Pour vu que foule s'amasse.
Vraïm posa son bâtonnet de cristal. Il fixa l'œil de la caméra, et assis au fin fond de son trône noir, il commença son discours.
Le grand conseil, une bande de grandes personnes sages, mûres et réfléchies. A l'image de leur histoire, ils prodiguent, et son choisis pour cela, d'excellents conseils, justifiés, analysés avec précautions et discernement. Ils ne sont pas des hommes, ne pensent pas comme des humains, ô que non... Ils sont payés pour mieux penser que les humains. Allons bon, ce serait le comble d'un Grand Conseiller, au nom de son imminence, d'agir aussi puérilement, aussi rapidement et avec tellement d'engouement, qu'il ne ressemblerait qu'aux soubassements d'une espèce qu'ils guident. Un conseiller n'est pas non-plus un être dépourvu d'analyses et de compassions, il ressent comme tout être, et certains Archimages plus encore. Mais il est de son devoir de prendre du recul, de décrypter chacune des informations deux fois plutôt qu'une, trois fois si cela s'avère nécessaire. Mais, en aucune circonstance, le grand conseiller avisé qu'il est, ne se doit de presser une réponse sans en analyser chacun des éléments. Un Grand Conseiller ne condamne jamais personne sans un procès équitable, un Grand Conseiller est juste, tout simplement.
Oui, je parle de vous, Mac Rack. Régent de l'Exploria et brillant rhéteur dont on a trop peu l'occasion de goûter les talents. Vous êtes doté d'une panoplie inégalable d'armes. Un passé brillant, une manière judicieuse de mener sa carrière professionnelle... Tout le contraire de moi, finalement. Mais, quoi que vous en disiez, conseiller. Le fait est, qu'aujourd'hui je vous atteins, réunion, gâterie, abracadabrante découverte. Peu importe ce que j'interromps alors, je vous détiens, vous et votre attention. Il est question de vos folies, passagères je l'espère, qui vous pousse à me considérer comme votre futur martyr.
Nous sommes, tout deux étroitement liés. Rien ne va de notre descendance, ni même de nos proches. Je ne connais votre père ou encore votre mère, probablement pas votre sœur, encore moins votre femme. Mais une chose demeurera sûre. Nous sommes des proches du Zéphyr. Nous portons tous deux les fragments des sphères élémentaires. Vous savez aussi bien que moi, que l'Azhar avait deux sphères. L'Esprit, et le Bois. Comment un homme aussi banal que lui, finalement, aurait-il le sang de deux sphères ? J'étais l'originel porteur de la seconde. Wizard. Nous sommes proches, de sang d'âme et de désirs.
Maintenant que les présentations sont faites, venons-en à mon désir premier. Trouver une réponse.
Comprenez qu'il est pour moi intolérable, de recevoir, d'un pensé frère, une telle accusation. Je dirai Blasphème, mon ami. Purement et simplement. Quelle mouche a bien pu te piquer, pour que tu oses proférer de telles absurdités ? Jamais je n'ai désiré votre mort, grand conseiller. Jamais je ne la cautionnerai. Jamais une âme, sous mon commandement n'osera lever la main sur vous.
Justifiez ce qui ressemble à une déclaration de guerre, monseigneur. J'attends !
Vraïm resterait là, les portes s'ouvrant journalistes et habitués s'amassant déjà dans le grand Siège.
My Lord, autre chose ?
Non, ça ira, Amiral Digane. Contentez-vous de me mettre sur grand écran, que cela parvienne jusqu'aux oreilles du Grand Conseil.
Bien, My Lord.
Doucement mais sûrement, de fil en aiguilles, Digane parvint à diffuser le Lord, seul dans son immense salle. Pour vu que foule s'amasse.
Vraïm posa son bâtonnet de cristal. Il fixa l'œil de la caméra, et assis au fin fond de son trône noir, il commença son discours.
Le grand conseil, une bande de grandes personnes sages, mûres et réfléchies. A l'image de leur histoire, ils prodiguent, et son choisis pour cela, d'excellents conseils, justifiés, analysés avec précautions et discernement. Ils ne sont pas des hommes, ne pensent pas comme des humains, ô que non... Ils sont payés pour mieux penser que les humains. Allons bon, ce serait le comble d'un Grand Conseiller, au nom de son imminence, d'agir aussi puérilement, aussi rapidement et avec tellement d'engouement, qu'il ne ressemblerait qu'aux soubassements d'une espèce qu'ils guident. Un conseiller n'est pas non-plus un être dépourvu d'analyses et de compassions, il ressent comme tout être, et certains Archimages plus encore. Mais il est de son devoir de prendre du recul, de décrypter chacune des informations deux fois plutôt qu'une, trois fois si cela s'avère nécessaire. Mais, en aucune circonstance, le grand conseiller avisé qu'il est, ne se doit de presser une réponse sans en analyser chacun des éléments. Un Grand Conseiller ne condamne jamais personne sans un procès équitable, un Grand Conseiller est juste, tout simplement.
Oui, je parle de vous, Mac Rack. Régent de l'Exploria et brillant rhéteur dont on a trop peu l'occasion de goûter les talents. Vous êtes doté d'une panoplie inégalable d'armes. Un passé brillant, une manière judicieuse de mener sa carrière professionnelle... Tout le contraire de moi, finalement. Mais, quoi que vous en disiez, conseiller. Le fait est, qu'aujourd'hui je vous atteins, réunion, gâterie, abracadabrante découverte. Peu importe ce que j'interromps alors, je vous détiens, vous et votre attention. Il est question de vos folies, passagères je l'espère, qui vous pousse à me considérer comme votre futur martyr.
Nous sommes, tout deux étroitement liés. Rien ne va de notre descendance, ni même de nos proches. Je ne connais votre père ou encore votre mère, probablement pas votre sœur, encore moins votre femme. Mais une chose demeurera sûre. Nous sommes des proches du Zéphyr. Nous portons tous deux les fragments des sphères élémentaires. Vous savez aussi bien que moi, que l'Azhar avait deux sphères. L'Esprit, et le Bois. Comment un homme aussi banal que lui, finalement, aurait-il le sang de deux sphères ? J'étais l'originel porteur de la seconde. Wizard. Nous sommes proches, de sang d'âme et de désirs.
Maintenant que les présentations sont faites, venons-en à mon désir premier. Trouver une réponse.
Comprenez qu'il est pour moi intolérable, de recevoir, d'un pensé frère, une telle accusation. Je dirai Blasphème, mon ami. Purement et simplement. Quelle mouche a bien pu te piquer, pour que tu oses proférer de telles absurdités ? Jamais je n'ai désiré votre mort, grand conseiller. Jamais je ne la cautionnerai. Jamais une âme, sous mon commandement n'osera lever la main sur vous.
Justifiez ce qui ressemble à une déclaration de guerre, monseigneur. J'attends !
Vraïm resterait là, les portes s'ouvrant journalistes et habitués s'amassant déjà dans le grand Siège.