Pied à terre de feu follet
Publié : 16 août 2008, 16:15
Recrutement pour destruction
Tremblez, bande de larve
Pleure tant que t’as des yeux.
Un rageur coup de stylo, un bruit de feuille froissé, et la boule de papier alla s’écraser sur le petit tas blanc qui encombrait un coin du hall d’entrée du Siège de la Corporation.
Bon écoutez, laissez tomber pour le nom de la salle. J’aime pas trouver des noms. Puis t’façon les gens viendront par eux même si ça les intéresse. Et ils seront tous mis au courant les uns par les autres. Le bouche à oreille c’est encore c’qui ya dmieux.
C’est que.. c’est obligatoire.
Bon bah.. Mettez «pied à terre de feu follet » alors.
Vous êtes sûre ?
J’ai l’air d’être quelqu’un qui a l’habitude de plaisanter ?
L’hôtesse d’accueil rougit et baissa les yeux sur son écran. Elle bredouilla le numéro de la salle et tapota quelques lettres sur son clavier, attendant que son interlocutrice réponde quelque chose. Etonnée du silence, elle leva timidement la tête, et vit le dos de l’impératrice qui marchait d’un pas assuré vers l’escalier qui menait à l’aile sud.
Noj, tel était son nom, avait vingt six ans. Elle n’avait pas remis les pieds au Siège de la Corporation Galactique depuis la chute de l’Escouade Chaotique, il y avait quelques années de cela, alors qu’elle combattait sous les ordres de Kalyso. Après la diaspora des membres de son alliance bien aimée, elle avait erré de planète en planète, mercenaire solitaire, un jour tueuse à gage sur Galactica, le lendemain secrétaire pour un chef d’état, la semaine suivante tueuse de goules dans les profondeurs d’Aquablue. Et surtout, pilier de bars en tous genre.
Toutefois, sa vie ne la satisfaisait plus. Trop calme, sûrement. Pas assez risquée.
La jeune femme était de ces êtres complexés par leur condition : elle avait été élevée par ses six frères aînés, dont l’occupation favorite était de lui rappeler qu’elle était du sexe faible. Aussi, dès qu’elle avait eu l’occasion de devenir un homme, elle s’était imposée parmi eux.
Acérée comme la plus tranchante des lames, redoutable au combat, et stratège hors pair. Parlant six langues, et capable de trancher, de sang froid, celles de ses ennemis.
L’ennui l’avait poussée des bras de l’alcool et drogues en tous genres, à ceux de pirates de l’air, avec lesquels elle avait passé ces dernières années. Jusqu’à l’appel, quelques mois plus tôt, de son ancienne amie, Kalyso. Cette dernière projetait avec d’autres la fondation de la Federalis.
Les jeunes femmes avaient finalement opté pour une autre route. Et Noj avait choisi de se ranger un peu. Oh, n’allant pas jusqu’à se poser et fonder une famille, non. Mais descendre un peu ses factures d’armes, de boisson, etc. Elle se faisait vieille, après tout. Pourquoi ne pas devenir commerciale ? Luttant contre son dégoût de cette existence sans soubresaut, elle était rentrée au service d’un chef d’état, poste duquel elle observait le monotone déroulement de la vie galactique.
Et ça l’avait reprise, quelques semaines plus tôt, comme une envie de pi.. hum, elle avait décidé de repartir à l’aventure. Mais d’une façon plus rangée ! C’était le compromis parfait. Il y aurait maintenant, derrière ses actes, une pensée, une idéologie même ! Et elle pourrait se considérer enfin comme adulte. Ou pas.
Aussi, après avoir donné sa démission, elle avait sorti divers comptes-rendus, et s’était remise à leur étude minutieuse, pour son propre compte cette fois-ci. Cette soirée-lecture avait sûrement été une des plus drôles de sa vie entière. Elle n’avait cessé de s’esclaffer, de pouffer, de taper son tapis du poing, de ce qu’elle lisait. Deux alliances dominantes de fermiers apathiques, des restes de sheptaux qui s’amusaient dans leur coin, et quelques petits joueurs qui s’unissaient sans conviction, se protégeant égoïstement et se connaissant à peine les uns les autres. C’était en réalité à mourir de rire. Et c’est de là qu’était né son projet.
Mais la jeune femme arrivant à la porte de sa salle, il est temps de lui rendre toute notre attention.
Noj entra, secoua ses longues boucles fauves et promena son regard sanguin sur la pièce. Assez vaste. Elle avait de la chance, l’inactivité du Siège lui octroyait presque la possibilité d’avoir un amphithéâtre pour elle seule. Mécaniquement, elle pressa les boutons divers pour lancer micro, enregistrement, défilements de slogans en tous genre sur l’écran derrière elle. Un petit sourire en coin apparut lorsque le nom de la salle clignota par-dessus son épaule.
Et elle commença.
Chers… Hum… Vous tous. Je ne me présente pas, vous apprendrez à me connaître assez vite, je l’espère. Si je me permets de vous réunir en ce lieu, c’est que j’ai une information à vous faire passer. Oh, pas de la plus haute importance. Mais pas la moindre non plus.
Elle fit une pause, laissant le silence s’installer de nouveau, souriant à la vue des visages curieux.
Vous allez mourir.
Son sourire s’élargit, et elle reprit.
Depuis plusieurs semaines, je m’amuse à constituer une armée secrète. Piochant de çi de là, parmi vos frères, vos enfants, vos pairs, des gens blasés, fatigués de voir la triste passivité de notre univers. Univers sali par le désintérêt général. La flatterie de vos égos et l’érection de statues à votre effigie passe avant toute forme d’interaction. Et malheureusement pour les concernés, il y a trop de personnes que la lassitude use.
Autre pause, la jeune femme, sans cesser de sourire, glissa une lourde mèche de cheveux derrière son oreille.
Aussi, nous allons vous détruire. Nous n’avons d’inquiétude : les réactions seront moindres. Des pleurs, des plaintes, des planqués. Notre but ? Il est simple. Qu’il n’y ait plus d’hypocrisie, de cacheries derrière les blasons d’une alliance, ou d’une faction. Nous commencerons par détruire les plus petites et inconnues, ne leur laissant pour alternative qu’un choix de dissolution. C’est chacun pour sa gueule, comme on dit. Autant que ce soit assumé, non ? Une fois que l’univers sera peuplé d’indépendants farouches, alors peut-être prendrez vous la peine de vous interrogez sur des buts que vous auriez en commun. Peut-être apprendrez vous à vous connaître. Et alors, le vrai jeu pourra commencer. Car nos lames ne fendront plus l’air mais, je l’espère, quelque chose de cohérent et surtout, solide.
La jeune femme entreprit de se reculer pour prendre place sur son fauteuil. Une fois assise, elle leva un index.
Oh et j’oubliais. Nos portes vous sont à tous ouvertes. Si vous savez nous prouver votre valeur… Il suffit de m’écrire. J’aime les lettres…
Elle sourit et se mit à entortiller ses cheveux entre son pouce et son majeur.
hrp : si vous voulez jouer avec nous, missivez le compte kalyso (flemme de m'en créer un exprès ^^)
Tremblez, bande de larve
Pleure tant que t’as des yeux.
Un rageur coup de stylo, un bruit de feuille froissé, et la boule de papier alla s’écraser sur le petit tas blanc qui encombrait un coin du hall d’entrée du Siège de la Corporation.
Bon écoutez, laissez tomber pour le nom de la salle. J’aime pas trouver des noms. Puis t’façon les gens viendront par eux même si ça les intéresse. Et ils seront tous mis au courant les uns par les autres. Le bouche à oreille c’est encore c’qui ya dmieux.
C’est que.. c’est obligatoire.
Bon bah.. Mettez «pied à terre de feu follet » alors.
Vous êtes sûre ?
J’ai l’air d’être quelqu’un qui a l’habitude de plaisanter ?
L’hôtesse d’accueil rougit et baissa les yeux sur son écran. Elle bredouilla le numéro de la salle et tapota quelques lettres sur son clavier, attendant que son interlocutrice réponde quelque chose. Etonnée du silence, elle leva timidement la tête, et vit le dos de l’impératrice qui marchait d’un pas assuré vers l’escalier qui menait à l’aile sud.
Noj, tel était son nom, avait vingt six ans. Elle n’avait pas remis les pieds au Siège de la Corporation Galactique depuis la chute de l’Escouade Chaotique, il y avait quelques années de cela, alors qu’elle combattait sous les ordres de Kalyso. Après la diaspora des membres de son alliance bien aimée, elle avait erré de planète en planète, mercenaire solitaire, un jour tueuse à gage sur Galactica, le lendemain secrétaire pour un chef d’état, la semaine suivante tueuse de goules dans les profondeurs d’Aquablue. Et surtout, pilier de bars en tous genre.
Toutefois, sa vie ne la satisfaisait plus. Trop calme, sûrement. Pas assez risquée.
La jeune femme était de ces êtres complexés par leur condition : elle avait été élevée par ses six frères aînés, dont l’occupation favorite était de lui rappeler qu’elle était du sexe faible. Aussi, dès qu’elle avait eu l’occasion de devenir un homme, elle s’était imposée parmi eux.
Acérée comme la plus tranchante des lames, redoutable au combat, et stratège hors pair. Parlant six langues, et capable de trancher, de sang froid, celles de ses ennemis.
L’ennui l’avait poussée des bras de l’alcool et drogues en tous genres, à ceux de pirates de l’air, avec lesquels elle avait passé ces dernières années. Jusqu’à l’appel, quelques mois plus tôt, de son ancienne amie, Kalyso. Cette dernière projetait avec d’autres la fondation de la Federalis.
Les jeunes femmes avaient finalement opté pour une autre route. Et Noj avait choisi de se ranger un peu. Oh, n’allant pas jusqu’à se poser et fonder une famille, non. Mais descendre un peu ses factures d’armes, de boisson, etc. Elle se faisait vieille, après tout. Pourquoi ne pas devenir commerciale ? Luttant contre son dégoût de cette existence sans soubresaut, elle était rentrée au service d’un chef d’état, poste duquel elle observait le monotone déroulement de la vie galactique.
Et ça l’avait reprise, quelques semaines plus tôt, comme une envie de pi.. hum, elle avait décidé de repartir à l’aventure. Mais d’une façon plus rangée ! C’était le compromis parfait. Il y aurait maintenant, derrière ses actes, une pensée, une idéologie même ! Et elle pourrait se considérer enfin comme adulte. Ou pas.
Aussi, après avoir donné sa démission, elle avait sorti divers comptes-rendus, et s’était remise à leur étude minutieuse, pour son propre compte cette fois-ci. Cette soirée-lecture avait sûrement été une des plus drôles de sa vie entière. Elle n’avait cessé de s’esclaffer, de pouffer, de taper son tapis du poing, de ce qu’elle lisait. Deux alliances dominantes de fermiers apathiques, des restes de sheptaux qui s’amusaient dans leur coin, et quelques petits joueurs qui s’unissaient sans conviction, se protégeant égoïstement et se connaissant à peine les uns les autres. C’était en réalité à mourir de rire. Et c’est de là qu’était né son projet.
Mais la jeune femme arrivant à la porte de sa salle, il est temps de lui rendre toute notre attention.
Noj entra, secoua ses longues boucles fauves et promena son regard sanguin sur la pièce. Assez vaste. Elle avait de la chance, l’inactivité du Siège lui octroyait presque la possibilité d’avoir un amphithéâtre pour elle seule. Mécaniquement, elle pressa les boutons divers pour lancer micro, enregistrement, défilements de slogans en tous genre sur l’écran derrière elle. Un petit sourire en coin apparut lorsque le nom de la salle clignota par-dessus son épaule.
Et elle commença.
Chers… Hum… Vous tous. Je ne me présente pas, vous apprendrez à me connaître assez vite, je l’espère. Si je me permets de vous réunir en ce lieu, c’est que j’ai une information à vous faire passer. Oh, pas de la plus haute importance. Mais pas la moindre non plus.
Elle fit une pause, laissant le silence s’installer de nouveau, souriant à la vue des visages curieux.
Vous allez mourir.
Son sourire s’élargit, et elle reprit.
Depuis plusieurs semaines, je m’amuse à constituer une armée secrète. Piochant de çi de là, parmi vos frères, vos enfants, vos pairs, des gens blasés, fatigués de voir la triste passivité de notre univers. Univers sali par le désintérêt général. La flatterie de vos égos et l’érection de statues à votre effigie passe avant toute forme d’interaction. Et malheureusement pour les concernés, il y a trop de personnes que la lassitude use.
Autre pause, la jeune femme, sans cesser de sourire, glissa une lourde mèche de cheveux derrière son oreille.
Aussi, nous allons vous détruire. Nous n’avons d’inquiétude : les réactions seront moindres. Des pleurs, des plaintes, des planqués. Notre but ? Il est simple. Qu’il n’y ait plus d’hypocrisie, de cacheries derrière les blasons d’une alliance, ou d’une faction. Nous commencerons par détruire les plus petites et inconnues, ne leur laissant pour alternative qu’un choix de dissolution. C’est chacun pour sa gueule, comme on dit. Autant que ce soit assumé, non ? Une fois que l’univers sera peuplé d’indépendants farouches, alors peut-être prendrez vous la peine de vous interrogez sur des buts que vous auriez en commun. Peut-être apprendrez vous à vous connaître. Et alors, le vrai jeu pourra commencer. Car nos lames ne fendront plus l’air mais, je l’espère, quelque chose de cohérent et surtout, solide.
La jeune femme entreprit de se reculer pour prendre place sur son fauteuil. Une fois assise, elle leva un index.
Oh et j’oubliais. Nos portes vous sont à tous ouvertes. Si vous savez nous prouver votre valeur… Il suffit de m’écrire. J’aime les lettres…
Elle sourit et se mit à entortiller ses cheveux entre son pouce et son majeur.
hrp : si vous voulez jouer avec nous, missivez le compte kalyso (flemme de m'en créer un exprès ^^)