Poussière de Coeur
Publié : 27 févr. 2008, 22:18
Endymion :
Un bruit, doux, une fraction écarlate du sang de mon coeur qui agite la douloureuse seconde comme une aiguille au creux de mes veines. La temporalité instable de ces moments trop intense me creuse le néant autour des silences crâniens. Six, huit, dix secondes. Un flux en cascade de vertigineuses effervescence, un plaisir endorphique, des paradis artificieux. Enfin je reviens à moi.
Mes yeux s'ouvrent et dans une constante monotonie s'expriment les photons qui viennent molester ma fovéa. Combien de temps encore la lumière osera t-elle venir impunément chatouiller mes organes sensitifs? Combien de temps encore la douce mélopée du sommeil étreindra mon coeur et mon cerveau? Trop peu de temps hélas, il est déjà l'heure d'aller faire face à mon destin tremblant, chancelant, à quelques heures de l'écroulement, l'auto-écroulement. Mon destin sautillant ne sachant où s'écraser ni s'il va s'écraser. Je ne suis plus maitre de rien, je ne suis plus corps ni âme, je suis vide. Vide d'un sens éphémère de la vie qui me quittera trop tôt.
28 Desertan 3745, Desertica
Le palais de l'Edanoria s'étend vaste au pied de ma conscience. La salle du rez de chaussé pullule de personne déjà comme si le monde venait comme moi se reposer en ces lieux. Pourtant, tous différent, chacun se ressemble. Un troupeau noir de monde dans mon esprit vide de tout. Une pensée parvint pourtant à surgir de cet implacable black out:
* J'ai faim *
C'est indéniablement con et pourtant si vrai. Comment ne pas y penser. La seule chose pour laquelle on est véritablement né c'est bouffer. Sans ca on serait déjà mort. Finalement on s'en tire bien, nous fûmes fait pour bouffer et nous écoutons notre instinc. Miracle de la nature ou pilotage approximatif de notre cerveau trop complexe pour que nous le trouvions simple, trop simple pour que nous puissions appréhender son propre fonctionnement? Qu'en sais-je? Rien et puis je m'en fous. Je veux pas savoir, ce serait trop triste. Le seul miracle que j'ai connu c'est celui de ne pas aimer assez les gens pour m'y attacher et le pire de mes malheurs fut de les aimer trop pour les laisser partir sans pleurer.
Une larme
C'est doux, chaud, salé. Finalement rire me fait mal, pleurer me fait du bien. Allez savoir vous.
Desertica aujourd'hui va connaitre son 13eme alignement de satellite. Toute la planète veut acquérir la pierre d'Enoria qui en découlera. Cette pierre c'est juste un cailloux, sans valeur mais les gens, non, le mythe a fait que sa se revend très bien au marché noir. Noir? Même plus, il suffirait que j'envoie mes hommes en plein centre ville pour qu'ils fassent arrêter ca. Qu'est ce que ca m'apporterai? Un peu de gloire au près des conservateurs, un peu de haine du côté de ceux qui m'ont élevé. M'en tape, le jour où j'aurai de la reconnaissance, le liquide rouge, qui a longtemps nourri le sol de mon état, sera le mien.
J'aperçois deux hommes, l'un est grand, les cheveux mi-longs, l'autre et de taille moyenne et a les cheveux courts. L'un porte un uniforme du lycée de l'Edanoria l'autre celui de l'école supérieur d'architecture et de gestion des structures du Palais Natar. Je ne veux même pas connaitre le sujet de leur discussion mais je pourrai passer des heures à les observer. L'un se tient droit, signe de sa force mentale, de son courage et de son obstination. Signe aussi qu'il sait de quoi il en retourne, c'est surement lui le maitre de la discussion. Il doit enseigner une notion de philosophie à l'autre car l'autre préfère une posture plus courbée, lascive. Il doit s'ennuyer, le thème proposait par l'autre l'ennui. Ses yeux tournent ronds, ils semblent s'agacer. Je ressens en lui une grande virilité, c'est un homme, un sportif, peu vaillant au travail mais honnête homme. Un ami sur qui compter. Je crois qu'il accepte la discussion pour ne pas vexer l'autre. Les deux sont amis, il n'y aucun doute la dessus. J'espérai le contraire. Il n'y a rien de plus fade qu'une vie emplie d'amis. Pourtant, où serais-je sans eux? Qui m'a poussé du haut de mon échelle d'égoïsme et qui m'a tiré de ce gouffre sans fond que mon inconscient creusait toujours plus et où je me terrais, me sentant bien dans la fange, l'horreur de la nullité?
A quoi bon se haïr? Se tourmenter? Rien ne vaut une vie sans pensée. Une vie d'automatisme ou la conscience s'endormirait paisible, une vie Bergsonnienne, pleine d'intention, Husserlienne aussi alors?
Un bruit, doux, une fraction écarlate du sang de mon coeur qui agite la douloureuse seconde comme une aiguille au creux de mes veines. La temporalité instable de ces moments trop intense me creuse le néant autour des silences crâniens. Six, huit, dix secondes. Un flux en cascade de vertigineuses effervescence, un plaisir endorphique, des paradis artificieux. Enfin je reviens à moi.
Mes yeux s'ouvrent et dans une constante monotonie s'expriment les photons qui viennent molester ma fovéa. Combien de temps encore la lumière osera t-elle venir impunément chatouiller mes organes sensitifs? Combien de temps encore la douce mélopée du sommeil étreindra mon coeur et mon cerveau? Trop peu de temps hélas, il est déjà l'heure d'aller faire face à mon destin tremblant, chancelant, à quelques heures de l'écroulement, l'auto-écroulement. Mon destin sautillant ne sachant où s'écraser ni s'il va s'écraser. Je ne suis plus maitre de rien, je ne suis plus corps ni âme, je suis vide. Vide d'un sens éphémère de la vie qui me quittera trop tôt.
28 Desertan 3745, Desertica
Le palais de l'Edanoria s'étend vaste au pied de ma conscience. La salle du rez de chaussé pullule de personne déjà comme si le monde venait comme moi se reposer en ces lieux. Pourtant, tous différent, chacun se ressemble. Un troupeau noir de monde dans mon esprit vide de tout. Une pensée parvint pourtant à surgir de cet implacable black out:
* J'ai faim *
C'est indéniablement con et pourtant si vrai. Comment ne pas y penser. La seule chose pour laquelle on est véritablement né c'est bouffer. Sans ca on serait déjà mort. Finalement on s'en tire bien, nous fûmes fait pour bouffer et nous écoutons notre instinc. Miracle de la nature ou pilotage approximatif de notre cerveau trop complexe pour que nous le trouvions simple, trop simple pour que nous puissions appréhender son propre fonctionnement? Qu'en sais-je? Rien et puis je m'en fous. Je veux pas savoir, ce serait trop triste. Le seul miracle que j'ai connu c'est celui de ne pas aimer assez les gens pour m'y attacher et le pire de mes malheurs fut de les aimer trop pour les laisser partir sans pleurer.
Une larme
C'est doux, chaud, salé. Finalement rire me fait mal, pleurer me fait du bien. Allez savoir vous.
Desertica aujourd'hui va connaitre son 13eme alignement de satellite. Toute la planète veut acquérir la pierre d'Enoria qui en découlera. Cette pierre c'est juste un cailloux, sans valeur mais les gens, non, le mythe a fait que sa se revend très bien au marché noir. Noir? Même plus, il suffirait que j'envoie mes hommes en plein centre ville pour qu'ils fassent arrêter ca. Qu'est ce que ca m'apporterai? Un peu de gloire au près des conservateurs, un peu de haine du côté de ceux qui m'ont élevé. M'en tape, le jour où j'aurai de la reconnaissance, le liquide rouge, qui a longtemps nourri le sol de mon état, sera le mien.
J'aperçois deux hommes, l'un est grand, les cheveux mi-longs, l'autre et de taille moyenne et a les cheveux courts. L'un porte un uniforme du lycée de l'Edanoria l'autre celui de l'école supérieur d'architecture et de gestion des structures du Palais Natar. Je ne veux même pas connaitre le sujet de leur discussion mais je pourrai passer des heures à les observer. L'un se tient droit, signe de sa force mentale, de son courage et de son obstination. Signe aussi qu'il sait de quoi il en retourne, c'est surement lui le maitre de la discussion. Il doit enseigner une notion de philosophie à l'autre car l'autre préfère une posture plus courbée, lascive. Il doit s'ennuyer, le thème proposait par l'autre l'ennui. Ses yeux tournent ronds, ils semblent s'agacer. Je ressens en lui une grande virilité, c'est un homme, un sportif, peu vaillant au travail mais honnête homme. Un ami sur qui compter. Je crois qu'il accepte la discussion pour ne pas vexer l'autre. Les deux sont amis, il n'y aucun doute la dessus. J'espérai le contraire. Il n'y a rien de plus fade qu'une vie emplie d'amis. Pourtant, où serais-je sans eux? Qui m'a poussé du haut de mon échelle d'égoïsme et qui m'a tiré de ce gouffre sans fond que mon inconscient creusait toujours plus et où je me terrais, me sentant bien dans la fange, l'horreur de la nullité?
A quoi bon se haïr? Se tourmenter? Rien ne vaut une vie sans pensée. Une vie d'automatisme ou la conscience s'endormirait paisible, une vie Bergsonnienne, pleine d'intention, Husserlienne aussi alors?