Chroniques d'un état sans importance.

Ici sont chroniquées les histoires des Etats et de leurs dirigeants

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inconnu
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Chroniques d'un état sans importance.

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La pluie venait de cesser. Cela faisait deux heures et demi que des trompes d'eau s'abattaient sur le sol aride de Desertica. Une pluie d'une violence qu'elle avait rarement vue. Itinérante, habituée à Galactica où elle venait de passer les 64 derniers jours. Elle n'était pas encore accoutumée aux rapides changements de temps qui sévissaient sur Desertica. Les pluies y sont rares mais aussi puissantes que rares et malgré son expérience, elle s'était laissée surprendre. Elle s'était réfugiée dans une anfractuosité offerte par la falaise, ce qui lui avait permis d'éviter la plus grosse partie de la tempête...
Elle sortit de son abri de fortune et huma l'air. La bourrasque était passée, elle pouvait se remettre en marche. Elle jeta le ballot, seule chose qu'elle avait apportée sur Desertica, sur son dos et repris son chemin. La vagabonde avait prévu d'atteindre une ville d'ici la nuit mais cette pluie torrentielle l'avait retardée et elle devrait vraisemblablement passer la nuit dehors. Il lui fallait trouver une caverne la plus confortable possible. Elle descendit de la falaise et foula le sol humide en quête d'un lieu sûr.
Vêtue d'une simple robe grenat et d'une veste ardoise ressemblant aux vareuses typiques d'Aquablue, la voyageuse arpentait les différentes contrées qui composaient le système galacticain. Elle ignorait sur quel état elle se trouvait, et c'était ça qu'elle aimait. Il lui restait encore 37 rations dans son sac.


3 heures plus tard :

Il devait être aux environs de 20 heures et en une demi heure de temps la température avait chuté brutalement de 10 degrés. Soudain l'itinérante aperçu une bicoque; encore une vingtaine de minutes et elle y serait.

20 minutes plus tard :

La cabane semblait inhabitée, elle appela, frappa, puis comme personne ne répondait l'inconnue entra...
C'était une pièce unique assez crasseuse. Contrastant avec cette saleté ambiante le lit était impeccable, elle s'en approcha. Les draps semblaient propres. Elle nettoya sommairement l'âtre et pris une des trois bûches qui restaient pour allumer un feu.
"Ceci contraste bien avec la technologie de Galactica" pensa-t-elle puis elle se dirigea vers la partie "cuisine" et sortit de son balluchon de quoi diner.
Une fois son repas engloutit la nouvelle occupante des lieux partit se coucher.


8 heures plus tard :

Le soleil pointait à l'horizon, il était 6 heures. L'aventurière se leva avec la ferme intention de trouver une douche dans les vingt-quatre heures. Elle absorba son petit déjeuner et partit juste après.
inconnu
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Re: Chroniques d'un état sans importance.

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La terre aride s'était abreuvée de l'eau pendant la nuit et le désert était revenu, aussi rocailleux qu'avant. Les quelques plantes qui perduraient dans ce milieu hostile avaient fait leurs réserves d'eau en attendant la pluie suivante.

3 heures 12 minutes plus tard

La piétonne cheminait à bonne allure lorsqu'elle entendit un bruit de soufflerie. Regardant à l'ouest dans la direction d'où venait le son elle vit une fumée assez épaisse jaillir de l'autre côté de la montagne. On n'était pourtant pas sur Volcano, et les volcans étaient plus qu'insolites sur Desertica. S'interrogeant quant à l'origine de cette fumée et n'ayant pas particulièrement d'endroit où aller elle décida d'aller observer ce phénomène d'un peu plus près.

23 minutes plus tard

Au sommet de la montagne l'ascensionniste distingua enfin la source de cette épais nuage anthracite.

"Ca alors, un haut fourneau" s'exclama-t-elle

La fabrique tournait à plein régime. Mais qui pouvait produire de telle quantité d'acier alors qu'elle n'avait vu aucun transport, croiseur, ou même char et que l'état semblait affecté par un retard technologique énorme? La vagabonde descendit le flanc de la montagne pour observer un peu le monstre qui engloutissait des quantités de fer astronomiques. Elle s'approcha et aperçu derrière le haut fourneau la cokerie et le poche-tonneau. L'usine sidérurgique était immense. Elle ne savait pas comment il était possible de créer autant dans un état apparemment petit et pauvre...

"Excusez moi"

Elle sursauta et se retourna. Devant elle se dressait un techno-guerrier. Ce dernier reprit:


"Qui êtes-vous? Et que faites vous ici?"

La jeune femme stupéfaite éluda la première question et répondit en essayant de dissimuler sa surprise.


"Je cherchais quelqu'un pour m'indiquer la ville la plus proche, mais peut-être pouvez vous m'aider?"


"Bien sûr, la ville la plus proche est Horborixen environ 15 kilomètres au nord, c'est une des cités les plus importantes de l'état, vous y trouverez sûrement ce que vous cherchez. Maintenant partez! Cet endroit n'est pas ouvert au public."


"Je vous remercie. Au revoir"


Elle brûlait d'envie de lui demander quel était cet état dans lequel ils étaient mais étant donnée la réponse du techno-guerrier elle n'était visiblement pas la bienvenue ici.
Comprenant que poser plus de questions éveillerait des soupçons chez ce dernier elle prit congé et partit dans la direction indiquée.


2 heures et 21 minutes plus tard

La sensation était étrange, il faisait de plus en plus chaud... C'était presque écrasant et pourtant au fur et à mesure qu'elle avançait vers Horborixen le terrain était de plus en fertile, et la végétation, sans être luxuriante, de plus en plus abondante. Enfin une silhouette se détacha du paysage monotone. D'imposants remparts, qui semblaient sortir du sol deserticain (vraisemblablement à cause de mirages), protégaient la cité dont avaient parlé le soldat. Enfin elle vit la totalité de la ville. Elle était grande certes mais pas autant que son imagination l'avait prévu. En fait Horborixen faisait la taille d'une ville moyenne de Galactica. Elle réfléchissait tout en marchant, passant en revue la liste des états connus sur Desertica et essayant tant bien que mal de mettre un nom sur ce pays qu'elle traversait depuis maintenant deux jours et espérant trouver un endroit où se laver une fois dans la cité.
Absorbée par ses reflexions elle ne se rendit pas compte de la vitesse à laquelle elle avançait et finalement elle fut devant les portes de la cité. Elle entra, et, à sa grande surprise vit que la ville était organisée autour de la rivière qui la traversait...
inconnu
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Re: Chroniques d'un état sans importance.

Message par inconnu »

La nouvelle arrivante se dirigea vers le centre-ville qui, étonnamment, était le plus récent, et même si la technologie était loin d'y être développée elle n'était pas absente contrairement à ce qu'elle avait pu voir jusqu'ici... Un bâtiment attira spécialement son attention, particulièrement massif et aux murs tellement épais qu'ils semblaient inébralables... Elle remarqua une taverne sur sa droite. L'établissement se prénommait "On est mieux dedans que dehors!" et on pouvait lire "chambres disponibles" sur le panneau d'annonce. Elle s'engagea. C'était petit, mais propre. Il y avait une quinzaine de personnes au bar et six au restaurant. Sans s'attarder plus longtemps elle alla chercher l'aubergiste pour lui commander une chambre et un diner. L'homme était plutôt rond et jovial. Il lui lança :

"Alors me petite dame qu'est ce que ce sera ?"

"Le gîte et le couvert si c'est possible"

"Bien sûr, quelle type de chambre souhaitez vous?"

"La plus simple possible" déclara-t-elle

"Très bien, je vous donne la 8, vous prenez l'escalier et vous tournez à droite, et c'est tout au fond à droite..." Il désigna l'escalier puis reprit :

"Ca fera 16 roukhas pour la nuit, dîner compris je peux faire autre chose pour vous ?"
Elle hésita un instant puis :

"Euh, est ce que vous pouvez me dire dans quel état je suis?"

"Ah, c'est un peu compliqué" répondit l'aubergiste en souriant "En fait même nous, nous ne savons pas vraiment, ça change tout le temps. En réalité vous êtes juste à la frontière entre les royaumes de l'est et la mer du même nom..."

Elle ne comprit pas vraiment la réponse, les royaumes et la mer de l'est étant parfaitement inconnus à sa carte, et voulu insister quand l'aubergiste la questionna au sujet de son identité en expliquant que c'était simplement pour savoir à quel nom il devait mettre la réservation.

La cliente répondit : "Notez donc Ânava si c'est simplement pour la réservation, je vais prendre ma chambre tout de suite, je serais redescendue pour le repas d'ici une quinzaine de minutes"
L'aubergiste déposa sur le comptoir un tissu qu'il déplia dévoilant sorte de carte électronique. Devant l'air étonné de la soi-disante Ânava il s'exclama :

Vous n'avez jamais vu un stoack? C'est une espèce de badge qui contient votre identité, c'est à dire que si quelqu'un vous le subtilise il se désactivera aussitôt, et il vous permet d'entrer dans votre chambre sans que vous ayez à faire quoi que ce soit. J'avoue être assez fier d'utiliser ce système pour garantir une totale sécurité au niveau des chambres, cela m'a couté assez cher sur le coup mais les clients sont contents... enfin, vous avez juste à le conserver sur vous et à faire attention à ce que personne ne le touche. Dans le cas contraire il faudra que vous repassiez ici pour que je réactive le badge à votre nom. Ca prend environ 30 minutes...

Ânava remercia son interlocuteur, prit l'escalier indiqué quelques instants plus tôt et tourna à droite conformément aux instructions qui lui avaient été données. Elle s'arrêta devant la porte de la chambre n°8, qui s'ouvrit quasiment instantanément grâce au stoack dévoilant la pièce où elle allait passer au moins cette nuit sinon plus. Elle était simple mais de bon goût, dans les tons boisés, ce qui étant d'autant plus bizarre que partout où elle avait été jusqu'à présent l'acier était omniprésent. Ânava disposait d'un lit, d'un petit réfrigérateur, d'une table de chevet ainsi que d'une armoire pour ce qui était de la partie chambre et d'une petite table carrée et de deux chaises pour ce qui était de la partie salon. Il y avait une porte sur le mur gauche. Derrière, toilettes, lavabo et douche. 16 roukhas, à peine 200 Caroms, c'était vraiment bon marché pour la chambre dont elle disposait. Elle déposa son maigre bagage sur son lit, à peine fut-elle entrée que la porte se referma. Ânava s'étendit quelques minutes sur son lit, ne pensant à rien, juste pour se détendre...

15 minutes plus tard

La cliente descendit comme prévu, s'installa à une table au fond du restaurant, et s'assit sur une chaise adossée au mur. Elle appela le robot-serveur pour passer commande quand soudain...
inconnu
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Re: Chroniques d'un état sans importance.

Message par inconnu »

"Un silmariel patron!" lança l'homme qui venait d'entrer dans l'établissement. Il était mince et plutôt petit, à peine plus haut que le mètre soixante-dix. Les cheveux châtains clairs et les yeux bleus acier. Ânava ressentit une étrange impression lorsqu'elle croisa son regard. Ses yeux étaient froids et pourtant son expression était douce. Vêtu d'un jean au dégradé allant du bleu foncé au bleu pâle et d'une chemisette turquoise plus verte que bleue, par dessus laquelle était jetée une veste noire, l'homme se dirigea vers le comptoir.

L'aubergiste esquissa un sourire qui s'élargit jusqu'à illuminer son visage rond. Il servit le silmariel demandé, spécialité d'Horborixen et tout particulièrement de cet établissement. Tout en s'affairant il lança :

Alors chef? On visite Horborixen? Ca fait bien longtemps que je ne t'ai pas vu, comment va? Tiens, voilà ta douceur, j'espère qu'on a toujours la meilleure, après tout c'est quand même notre bébé.


Ca va, mis à part que les prix de l'acier ne sont jamais tombés aussi bas depuis que je suis au conseil. Enfin nous sommes toujours rentables ne t'inquiète pas...

Il but une gorgée du breuvage et dit :

T'es toujours le meilleur, y a aucun doute possible! Et de ton côté rien à signaler?

Non la routine répondit l'intéressé mais viens voir.

L'autre sauta par dessus le comptoir avec agilité pour voir ce que son vieil ami voulait lui montrer. A ce moment là, le robot-serveur émit un signal sonore, signifiant qu'Ânava mettait trop de temps à passer commande. Celle-ci qui, complètement absorbée par la situation l'avait complètement oublié. Elle prit le plat du jour et un Silmariel comme boisson, juste pour voir ce que valait cette spécialité au succès notable puis elle reporta son attention sur le propriétaire des lieux et son ami. Ils ne faisaient apparemment que discuter mais Ânava trouvait cela intriguant. Elle continua à les observer le plus discrètement possible, cependant rien de spécial ne se produisit. Son plat fumant arrivait déjà. Leurs robots étaient plutôt efficaces. Elle ingurgita son repas, qui était bon mais sans plus et goûta le Silmariel, tout en jetant des coups d'oeil furtifs aux deux hommes derrières le comptoir. Dès que ses lèvres touchèrent la boisson, le parfum lui monta à la tête. Ânava était incapable de dire ce que c'était mais ça faisait de l'effet, et c'était loin d'être mauvais. Elle continuait d'espionner les deux camarades mais son esprit s'embrouillait, tout devenait blanc dans son crâne puis... plus rien.


Elle était perdue dans une espèce de brouillard épais, des nuages foncés l'entouraient. Elle avait beau marcher il n'y avait rien... Brusquement une voix se fit entendre:


Tu es sûr?

puis une seconde :


Absolument

Alors il faut aller la chercher, et vite...

Elle émergea enfin de la brume, et ce qu'elle vit la stupéfia...
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