C'est une petite ville sombre d'apparence, qui porte bien son nom. Tout d'abord on s'y perd, quand bien même l'on observerait d'une respectable hauteur: tout y est uni, étroitement raccordé par des dédales de ruelles.
Seule exception à la règle, le berceau de toutes les discussions, comme un point finement appliqué au milieu d'une esquisse embrouillée, la place centrale de la ville. L'aria, le dynamisme et la communication qu'elle apporte, en raison de son unicité notamment, charme l'intérieur et se joue des périphéries qui, peuplées en priorité pour leur dérisoire prix, s'en voient rapidement délaissées.
C'est pourquoi l'on s'y retrouve rapidement et régulièrement. Les nouveaux habitants ne tardant pas à se confondre dans la masse de leurs devanciers, pour mieux accueillir les prochains.
La quintessence de cette illusoire amas de femmes et d'hommes se voit sublimée par l'incroyable enthousiasme des gens qui le peuplent, et reconnue par le bouche-à-oreille.
Cette petite bourgade où se dessinent cent ruelles, d'où émanent les rejets de nombreuses forges et mines de charbon, s'est vue affublée de l'obscur mais non moins qualificatif nom de Sombrot.
Mais si le fer et l'acier engendrent cet évidente désignation, c'est bien la générosité inépuisable des habitants qui attirent l'oreille et incitent l'œil à venir s'y mêler.
Aussi les richesses s'amassent-elles avec l'exode aussi vite que leurs homologues culturelles avec la chaleur des âmes.
[U2] Sombrot
Modérateur : Modérateurs
[U2] Sombrot
Dernière modification par Kossnei le 22 sept. 2008, 10:47, modifié 1 fois.
« Altea seit Ethel. Ton nom ne sera jamais oublié... » - Kami Raykovith
Re: Sombrot
Comme un obscur point de vapeur dans un cadre safran repose la ville de Sombrot, minière fourmilière. De sa rapide esquisse l'on peut relever sinon deviner d'importantes incuries. N'étant moi-même que très loin d'être peintre, c'est lorsque mon regard amateur se fondit sur elle que j'appris le raffiné.
Tout part de la tâche centrale, d'où une insoupçonnée chaleur filtre. Là, des nuances de rouge, habilement diluées à ce constant grisâtre et si attachantes dans le monochrome du tableau. Comme une perle rare que l'oeil inattentif ne repère qu'à son évocation par plus averti. En le sein même des choses se trouvent relique, le reste n'est que leurre et obstacles aux audacieux. Rapidement, l'on veut s'évader, pour se complaire à en retrouver une autre, que la rétine caresserait longuement et longuement. Mais en vain: il n'est de trésor que dans l'unicité.
Aussi, instinctivement, en vient-on a s'éloigner de l'épicentre de l'extase des sens. Mais plus la distance se creuse, et plus l'envie se perd. Alors on revient, pour mieux renouer avec l'éphémère plaisir. Et - est-ce illusion ou réalité? - le rutilant réapparaît plus vif que jamais.
L'observateur est troublé. Du centre s'écoulent divers traits abstraitement et hâtivement tracés, comme pour meubler le cadre, et d'où glissent de sombres détrempes. Pourquoi tant de futilités et une si grande toile pour un intérêt si réduit en taille?
Ce qui intrigue intéresse. Ainsi est modelée l'oeuvre. Ainsi fonctionne Sombrot, légendaire par sa chaleur, étonnante par son ostensible insipidité.
Tout part de la tâche centrale, d'où une insoupçonnée chaleur filtre. Là, des nuances de rouge, habilement diluées à ce constant grisâtre et si attachantes dans le monochrome du tableau. Comme une perle rare que l'oeil inattentif ne repère qu'à son évocation par plus averti. En le sein même des choses se trouvent relique, le reste n'est que leurre et obstacles aux audacieux. Rapidement, l'on veut s'évader, pour se complaire à en retrouver une autre, que la rétine caresserait longuement et longuement. Mais en vain: il n'est de trésor que dans l'unicité.
Aussi, instinctivement, en vient-on a s'éloigner de l'épicentre de l'extase des sens. Mais plus la distance se creuse, et plus l'envie se perd. Alors on revient, pour mieux renouer avec l'éphémère plaisir. Et - est-ce illusion ou réalité? - le rutilant réapparaît plus vif que jamais.
L'observateur est troublé. Du centre s'écoulent divers traits abstraitement et hâtivement tracés, comme pour meubler le cadre, et d'où glissent de sombres détrempes. Pourquoi tant de futilités et une si grande toile pour un intérêt si réduit en taille?
Ce qui intrigue intéresse. Ainsi est modelée l'oeuvre. Ainsi fonctionne Sombrot, légendaire par sa chaleur, étonnante par son ostensible insipidité.
« Altea seit Ethel. Ton nom ne sera jamais oublié... » - Kami Raykovith
Re: Sombrot
Banrag, lourde masse de trois mètres quarante-cinq de haut et deux de large, "homme" inhabituel, procédait à son entraînement quotidien du côté de la forêt bordant son taudis lui-même situé dans les bas-quartiers de la ville de Sombrot.
En ce jour de chaleur intense de cette saison qu'on nommait Dense, Banrag Ilam' coupait du bois par ses propres moyens: en bref, il déracinait des arbres. La saison chaude est tellement bien désignée que cette chaleur en devient condensation. Elle est à Sombrot ce que le brouillard est aux villes galacticaines.
Vous me direz, où se situe donc cette petite bourgade commerçante, si ce n'est en Galactica? Et bien je répondrais tout simplement qu'elle se trouve...quelque part.
En un monde où la nature n'a point oublié toutes ses règles, en une contrée où d'ailleurs les gens se côtoient, communiquent, se respectent, bref se tolèrent.
La violence y est détestable et la population accepte cet état de fait malgré la facilité qu'elle aurait à mépriser la loi, étant donnée le laxisme de la justice locale.
Et si nous revenions à notre sujet de départ? L'on parlait à l'origine de la baraque à la courte et inextricable chevelure en train d'éclater son bois pour se faire les biceps...
La sueur perlant sur son touffu torse, il en était à son quatrième tronc lorsque quelque chose l'interpella. Une ombre, un courant d'air, puis le froid... Le gros idiot s'arrêta aussitôt, il se releva, empoigna une hache posée à deux mètres de lui, et qui ne servait que pour les souches les plus épaisses, et grogna:
<<Qui est là?! Approche, sale raclure, que je te fourre ma hache dans le bide! C'est toi Hurl? Ou toi Jal?>>
Le ton était assuré mais le visage livide. Les branches commençaient à s'agiter dans les cimes.
L'homme maintint encore la position pendant deux minutes, puis il se passa une chose qu'aucun des habitants de cette contrée n'aurait pu prévoir...
Un imposant oiseau d'un noir de jais jaillit d'un pin et fonça sur l'homme à présent mort de frayeur.
Moins d'une seconde plus tard, il était à terre, sa hache gisant à quelques mètres de là. L'ombre-oiseau avait disparu, mais devant lui se tenait à présent une femme blonde élancée que le monde galacticain connaissait parfaitement bien...
Elle portait un ensemble noir sous une cape violet foncé, et ses yeux d'une rare couleur orange foncé renforcait l'intensité de la domination qu'elle exerçait sur son incrédule adversaire.
Ce dernier semblait cependant ignorer qui il avait en face de lui... Il tenta de garder un ton hautain, mais sa voix trembla légèrement lorsqu'il lança ces quelques mots:
<<Hé, t'es qui toi espèce de sale garce?!>>
La jeune femme le toisa avec une mine dégoûtée, puis dégagea de sous sa cape ses bras bronzés. Elle fit quelques gestes avec ses mains avant d'y faire apparaître une boule d'énergie rosée de base, et de lancer au tas de viande prostré à terre:
<<Banrag Ilam'?>>
Et lui de répondre, avant même de réfléchir qu'il signait là son arrêt de mort:
<<Ou...ouais...>>
Le sortilège le heurta de plein fouet, lui infligeant une mortelle brûlure, et incendiant l'herbe environnante.
L'amiral Mana-Li II, dite aussi Nikki Katarilis, se baissa et glissa quelque chose qui ressemblait à "Ta tête me sera utile" à l'oreille du défunt...
Fière d'elle, l'Amiral secoua sa chevelure blonde et fit léviter le cadavre jusqu'au ruisseau...
En ce jour de chaleur intense de cette saison qu'on nommait Dense, Banrag Ilam' coupait du bois par ses propres moyens: en bref, il déracinait des arbres. La saison chaude est tellement bien désignée que cette chaleur en devient condensation. Elle est à Sombrot ce que le brouillard est aux villes galacticaines.
Vous me direz, où se situe donc cette petite bourgade commerçante, si ce n'est en Galactica? Et bien je répondrais tout simplement qu'elle se trouve...quelque part.
En un monde où la nature n'a point oublié toutes ses règles, en une contrée où d'ailleurs les gens se côtoient, communiquent, se respectent, bref se tolèrent.
La violence y est détestable et la population accepte cet état de fait malgré la facilité qu'elle aurait à mépriser la loi, étant donnée le laxisme de la justice locale.
Et si nous revenions à notre sujet de départ? L'on parlait à l'origine de la baraque à la courte et inextricable chevelure en train d'éclater son bois pour se faire les biceps...
La sueur perlant sur son touffu torse, il en était à son quatrième tronc lorsque quelque chose l'interpella. Une ombre, un courant d'air, puis le froid... Le gros idiot s'arrêta aussitôt, il se releva, empoigna une hache posée à deux mètres de lui, et qui ne servait que pour les souches les plus épaisses, et grogna:
<<Qui est là?! Approche, sale raclure, que je te fourre ma hache dans le bide! C'est toi Hurl? Ou toi Jal?>>
Le ton était assuré mais le visage livide. Les branches commençaient à s'agiter dans les cimes.
L'homme maintint encore la position pendant deux minutes, puis il se passa une chose qu'aucun des habitants de cette contrée n'aurait pu prévoir...
Un imposant oiseau d'un noir de jais jaillit d'un pin et fonça sur l'homme à présent mort de frayeur.
Moins d'une seconde plus tard, il était à terre, sa hache gisant à quelques mètres de là. L'ombre-oiseau avait disparu, mais devant lui se tenait à présent une femme blonde élancée que le monde galacticain connaissait parfaitement bien...
Elle portait un ensemble noir sous une cape violet foncé, et ses yeux d'une rare couleur orange foncé renforcait l'intensité de la domination qu'elle exerçait sur son incrédule adversaire.
Ce dernier semblait cependant ignorer qui il avait en face de lui... Il tenta de garder un ton hautain, mais sa voix trembla légèrement lorsqu'il lança ces quelques mots:
<<Hé, t'es qui toi espèce de sale garce?!>>
La jeune femme le toisa avec une mine dégoûtée, puis dégagea de sous sa cape ses bras bronzés. Elle fit quelques gestes avec ses mains avant d'y faire apparaître une boule d'énergie rosée de base, et de lancer au tas de viande prostré à terre:
<<Banrag Ilam'?>>
Et lui de répondre, avant même de réfléchir qu'il signait là son arrêt de mort:
<<Ou...ouais...>>
Le sortilège le heurta de plein fouet, lui infligeant une mortelle brûlure, et incendiant l'herbe environnante.
L'amiral Mana-Li II, dite aussi Nikki Katarilis, se baissa et glissa quelque chose qui ressemblait à "Ta tête me sera utile" à l'oreille du défunt...
Fière d'elle, l'Amiral secoua sa chevelure blonde et fit léviter le cadavre jusqu'au ruisseau...
« Altea seit Ethel. Ton nom ne sera jamais oublié... » - Kami Raykovith
Re: Sombrot
Ce jour là, on put dire qu'une calme ville effrayée s'était réveillée. Partout, on entendait prononcé le nom de Karlina Meryne. En effet, celle qu'on appelait aussi la protectrice, pourtant d'apparence si gentille, avait mis à terre la lourde masse qu'était le bourreau de Sombrot, Banrag. Aujourd'hui les bars étaient ouverts, la musique faisait vibrer les pavés, les enfants criaient, les hommes et les femmes buvaient, jusqu'à en tomber.
Cette cité en fête était loin de rappeler la froide place où seuls certains animaux rôdaient, eux qui n'étaient pas menacés par ce monstre qui tuait sans raison, juste pour qu'on n'oublie pas de lui laisser des offrandes sur la place publique. Tout le monde craignait sa venue, car il enfonçait parfois une porte pour massacrer la famille apeurée qui se trouvait derrière, et c'était toujours un soulagement que de le voir partir dans le brouillard, avec sa démarche chaloupée, portant plus d'une cinquantaine de livres de nourriture, tout en sachant que demain, inévitablement, il reviendrait.
Et puis ce matin-là, tous, il avaient épié sa venue. Mais à la place du gros lourdeau, c'était une jeune femme qui était entrée dans la ville, avec une sorte de sphère flottant autour d'elle. Encore un défi lancé à Banrag, pensaient les habitants, puisqu'il n'était pas rare de voir des fous sortir de temps à autres pour se faire massacrer.
Mais elle avait simplement sorti un morceau de parchemin de sa poche qu'elle avait joint à un paquet ovale, les avaient accrochés tous deux sur l'autel de la place centrale, avant de s'éclipser. On eut juste le temps d'aperçevoir un regard flamboyant, des yeux orange que personne n'avait jamais croisés.
Banrag ne vint pas ce matin-là. Le paquet resta minablement suspendu pendant des heures, jusqu'à ce quelqu'un osât sortir, et qu'une main crispée attrapât le ruban, le défit, avant qu'un cri incroyable survint. La tête de Ilam' Banrag avait roulé sur le sol.
<<Il est... il ...>>
La suite était inutile. Les volets s'étaient ouverts, les portes s'étaient déverrouillées, les langues s'étaient déliées. Tout le monde avait hurlé, chanté, pleuré. Les plus revanchards avaient même organisé un sport qui consistait à frapper le plus fort possible avec le pied dans la tête de l'agresseur devenu victime.
La fête avait commencé.
Le soir même, on lut sur la place publique la lettre reçue des mains d'une jeune femme dont on ne connaissait que le nom, la svelte silouhette et le regard. Les mots qui avaient redonné vie à la petite société avaient résonné partout dans la ville.
Bonjour, habitants de Sombrot.
Je me nomme Karlina Meryne, et je suis votre amie.
Votre civilisation m'intrigue. On m'avait dit qu'ici la paix régnait, et que les bons vivants ne manquaient pas. J'ai appris que la gentillesse vous qualifiait, mais je me rends compte que poussée à l'extrême, elle a bien failli vous mener à votre perte. Je suis votre amie, je le répète, ma présence ici est synonyme de renouveau.
Vous en aurez plusieurs preuves prochainement. Voici d'abord la première...
Karlina.
Ci-joint, la tête de votre présomptueux banquier.
Cette cité en fête était loin de rappeler la froide place où seuls certains animaux rôdaient, eux qui n'étaient pas menacés par ce monstre qui tuait sans raison, juste pour qu'on n'oublie pas de lui laisser des offrandes sur la place publique. Tout le monde craignait sa venue, car il enfonçait parfois une porte pour massacrer la famille apeurée qui se trouvait derrière, et c'était toujours un soulagement que de le voir partir dans le brouillard, avec sa démarche chaloupée, portant plus d'une cinquantaine de livres de nourriture, tout en sachant que demain, inévitablement, il reviendrait.
Et puis ce matin-là, tous, il avaient épié sa venue. Mais à la place du gros lourdeau, c'était une jeune femme qui était entrée dans la ville, avec une sorte de sphère flottant autour d'elle. Encore un défi lancé à Banrag, pensaient les habitants, puisqu'il n'était pas rare de voir des fous sortir de temps à autres pour se faire massacrer.
Mais elle avait simplement sorti un morceau de parchemin de sa poche qu'elle avait joint à un paquet ovale, les avaient accrochés tous deux sur l'autel de la place centrale, avant de s'éclipser. On eut juste le temps d'aperçevoir un regard flamboyant, des yeux orange que personne n'avait jamais croisés.
Banrag ne vint pas ce matin-là. Le paquet resta minablement suspendu pendant des heures, jusqu'à ce quelqu'un osât sortir, et qu'une main crispée attrapât le ruban, le défit, avant qu'un cri incroyable survint. La tête de Ilam' Banrag avait roulé sur le sol.
<<Il est... il ...>>
La suite était inutile. Les volets s'étaient ouverts, les portes s'étaient déverrouillées, les langues s'étaient déliées. Tout le monde avait hurlé, chanté, pleuré. Les plus revanchards avaient même organisé un sport qui consistait à frapper le plus fort possible avec le pied dans la tête de l'agresseur devenu victime.
La fête avait commencé.
Le soir même, on lut sur la place publique la lettre reçue des mains d'une jeune femme dont on ne connaissait que le nom, la svelte silouhette et le regard. Les mots qui avaient redonné vie à la petite société avaient résonné partout dans la ville.
Bonjour, habitants de Sombrot.
Je me nomme Karlina Meryne, et je suis votre amie.
Votre civilisation m'intrigue. On m'avait dit qu'ici la paix régnait, et que les bons vivants ne manquaient pas. J'ai appris que la gentillesse vous qualifiait, mais je me rends compte que poussée à l'extrême, elle a bien failli vous mener à votre perte. Je suis votre amie, je le répète, ma présence ici est synonyme de renouveau.
Vous en aurez plusieurs preuves prochainement. Voici d'abord la première...
Karlina.
Ci-joint, la tête de votre présomptueux banquier.
« Altea seit Ethel. Ton nom ne sera jamais oublié... » - Kami Raykovith
Re: [U2] Sombrot
« Karlina ! Karlina ! Karlina ! »
Que j'aime ces syllabes, souples voyelles liées, desquelles, indéniablement, émanent l'allégorie incarnée de la délivrance. L'espoir, la justice, la force. Ce ne sont au fond que quelques subterfuges destinés à souligner ma grandeur, mais j'apprécie malgré tout ces convenances que je leur impose.
Je suis à leur tête, depuis maintenant des mois. Que dis-je... ? Cela ne fait-il guère plus d'un an, à présent ? Après tout, je ne sais, tant ma genèse fut prompte, mes actes et mes mots me propulsant comme par magie – n'est-ce pas ironique ? – au pouvoir d'une petite ville à laquelle le temps n'a su enlever l'appellation : Sombrot.
Partant de cette cité minière, depuis la chute de l'Empire Platin, je n'ai cessé de penser à un moyen de me cacher, tout en devenant, comme de bien entendu, au fil du temps, ... immense. Impossible, me disait-on à l'époque, de monter un état en moins d'une année. Qu'il est ironique d'observer qu'il ne me fallut que la moitié. Oui, autrefois, on m'appelait Mana-Li.
Cette dénomination n'est plus utilisée, mais dans les pupilles de ces gens se reflète la même silhouette qui fût un temps enchantait les platins, qui les mena au front, la main sur le cœur, le fusil à l'épaule, prêts à défendre de toute leur âme le blason qui dorait leur poitrine. Dans le regard de ces gens, j'ai inséré la foi. Ilam' Banrag mort, il ne faisait plus aucun doute à leurs yeux que j'étais une annonciatrice de changements. Ils en voulurent, je leur en fournis.
J'approche du balcon de mon bureau, au-dessous duquel crie la foule. La pression se fait sentir à mesure que les clameurs s'amplifient. Encadrée par une haie formée de mes ministres et conseillers, mon pas est serein, digne d'une dirigeante. Bien loin de celui que, honteuse, j'empruntais pour les discours à la Corporation... dont l'un d'eux a d'ailleurs... bref, je ne veux plus y revenir.
Aujourd'hui est un jour nouveau et je le savoure. Jamais un moment ne fut plus important, durant ma vie entière, que celui-ci, et l'attente qui le précédait venait nourrir l'adrénaline qui m'appelait depuis des semaines.
Enfin, me voilà arrivée aux portes fenêtres. Après cette ellipse de quatre cent jours, ma main ne tremble plus. Je ne suis plus cette gamine qui pleura la mort de son empereur. Je ne suis plus cette intendante que l'on renversa. Je ne suis plus, également, cette Amirale qui mena ses hommes dans le mur. Non, à présent, je suis la force et l'intelligence combinées, celles qu'autrefois mon égo brisa, mais dorénavant réincarnées et renforcées. Je n'ai plus peur.
Et, telle une militaire qui ne flanche, j'avance de quelques pas, et brandis la main vers mon peuple qui voit mon visage pour la première fois.
« Karlina ! Karlina ! »
Ils ignorent que je m'appelle Nikki. Idiots. Derrière moi, ils sont neuf à sourire. Mes conseillers, mes officiers, ma clef de voûte. Tous savent. Il en est un qui connaît encore davantage, puisque je l'ai moi-même tué.
« N'est-ce pas Ilam' ? »
« Qu'y a-t-il, Nikki ? »
« Rien... je me disais que, peut-être, tu comprenais. »
« Quoi donc ? »
Je ris. J'étais dans le faux, semble-t-il. Toujours est-il que les huit autres me toisent, et je doute que la moitié veuille me voir prospérer à la tête de cet état, mais qu'importe... je détiens encore et toujours la sphère de puissance platine. Tant qu'elle sera en ma possession, l'univers pourra bien trembler.
Mais voilà qu'arrive le moment de faire mon annonce. Je me prépare...
Que j'aime ces syllabes, souples voyelles liées, desquelles, indéniablement, émanent l'allégorie incarnée de la délivrance. L'espoir, la justice, la force. Ce ne sont au fond que quelques subterfuges destinés à souligner ma grandeur, mais j'apprécie malgré tout ces convenances que je leur impose.
Je suis à leur tête, depuis maintenant des mois. Que dis-je... ? Cela ne fait-il guère plus d'un an, à présent ? Après tout, je ne sais, tant ma genèse fut prompte, mes actes et mes mots me propulsant comme par magie – n'est-ce pas ironique ? – au pouvoir d'une petite ville à laquelle le temps n'a su enlever l'appellation : Sombrot.
Partant de cette cité minière, depuis la chute de l'Empire Platin, je n'ai cessé de penser à un moyen de me cacher, tout en devenant, comme de bien entendu, au fil du temps, ... immense. Impossible, me disait-on à l'époque, de monter un état en moins d'une année. Qu'il est ironique d'observer qu'il ne me fallut que la moitié. Oui, autrefois, on m'appelait Mana-Li.
Cette dénomination n'est plus utilisée, mais dans les pupilles de ces gens se reflète la même silhouette qui fût un temps enchantait les platins, qui les mena au front, la main sur le cœur, le fusil à l'épaule, prêts à défendre de toute leur âme le blason qui dorait leur poitrine. Dans le regard de ces gens, j'ai inséré la foi. Ilam' Banrag mort, il ne faisait plus aucun doute à leurs yeux que j'étais une annonciatrice de changements. Ils en voulurent, je leur en fournis.
J'approche du balcon de mon bureau, au-dessous duquel crie la foule. La pression se fait sentir à mesure que les clameurs s'amplifient. Encadrée par une haie formée de mes ministres et conseillers, mon pas est serein, digne d'une dirigeante. Bien loin de celui que, honteuse, j'empruntais pour les discours à la Corporation... dont l'un d'eux a d'ailleurs... bref, je ne veux plus y revenir.
Aujourd'hui est un jour nouveau et je le savoure. Jamais un moment ne fut plus important, durant ma vie entière, que celui-ci, et l'attente qui le précédait venait nourrir l'adrénaline qui m'appelait depuis des semaines.
Enfin, me voilà arrivée aux portes fenêtres. Après cette ellipse de quatre cent jours, ma main ne tremble plus. Je ne suis plus cette gamine qui pleura la mort de son empereur. Je ne suis plus cette intendante que l'on renversa. Je ne suis plus, également, cette Amirale qui mena ses hommes dans le mur. Non, à présent, je suis la force et l'intelligence combinées, celles qu'autrefois mon égo brisa, mais dorénavant réincarnées et renforcées. Je n'ai plus peur.
Et, telle une militaire qui ne flanche, j'avance de quelques pas, et brandis la main vers mon peuple qui voit mon visage pour la première fois.
« Karlina ! Karlina ! »
Ils ignorent que je m'appelle Nikki. Idiots. Derrière moi, ils sont neuf à sourire. Mes conseillers, mes officiers, ma clef de voûte. Tous savent. Il en est un qui connaît encore davantage, puisque je l'ai moi-même tué.
« N'est-ce pas Ilam' ? »
« Qu'y a-t-il, Nikki ? »
« Rien... je me disais que, peut-être, tu comprenais. »
« Quoi donc ? »
Je ris. J'étais dans le faux, semble-t-il. Toujours est-il que les huit autres me toisent, et je doute que la moitié veuille me voir prospérer à la tête de cet état, mais qu'importe... je détiens encore et toujours la sphère de puissance platine. Tant qu'elle sera en ma possession, l'univers pourra bien trembler.
Mais voilà qu'arrive le moment de faire mon annonce. Je me prépare...
« Altea seit Ethel. Ton nom ne sera jamais oublié... » - Kami Raykovith
Re: [U2] Sombrot
Hier soir, pour la première fois depuis la fin de l'ère d'horreur, notre tutélaire dirigeante, est enfin apparue en chair et en os à Sombrot. Le peuple, rassemblé dans la capitale pour avoir la chance d'effleurer des yeux celle qui le libéra, s'était rendu en masse sous le balcon de la jeune Karlina Meryne... et ne fut pas déçu ! Aux premières loges, notre équipe de journalistes put noter que sous ses airs d'enjôleuse accomplie aux nombreux charmes, se dissimulait une meneuse avertie et rigoureuse, qui à n'en pas douter nous mènera loin.
Nous fut également dévoilée la liste des hauts représentants de l'état, nommés par Karlina en personne. (Celle-ci est retranscrite en annexe en bas de page.)
C'est un ensemble de personnes aussi impressionnantes les unes que les autres, et dont les compétences semblent égaler, sinon dépasser, celles de notre première dame. L'un d'eux, Isan Aora, a même le poste de Grand Conseiller de Galactica !
Sombrot comme la totalité de l'état est entre de bonnes mains, semble-t-il.
Les aigris qui se demandaient encore il y a peu comment Karlina était arrivée au pouvoir en un temps si faible, se jurant de ne pas lui faire confiance, semblent avoir éteint la flamme de la révolution, et cloué le bec devant ces différentes révélations. En effet, depuis six mois que Sombrot est sous ses grâces, l'état ne cesse de s'agrandir, avec d'abord l'union de la totalité des villes environnantes, puis la conquête des mines d'acier les plus proches. L'exode fut rapide, et l'arrivée de cadres ne se fit plus attendre. Bien que nous sommes en droit d'être pris de court par tant de miracles, force est d'admettre que les opérations de la jeune femme n'ont manqué, puisque c'est aujourd'hui-même, au lendemain de sa première apparition, que fut négocié par Karlina l'entrée de l'état sur la liste des officiels de Galactica.
L'état porte enfin un nom, et il est désormais reconnu de tous. Reste à voir ce que le futur nous réservera, mais en tous les cas nous serons loin de l'époque où un vaurien parvenait à nous soumettre !
Que Sikhar Atlis prospère à jamais ! Que Karlina nous mène au sommet !
---
Liste des ministres, officiers et conseillers :
Dirigeante de l'état et Premier Officier Atlisak : Karlina Meryne
Premier Conseiller : Igor Knilovir
Conseiller aux affaires internes et Second Officier Atlisak : Asahlm Heqat
Conseiller aux affaires étrangères : Iosari Niaee
Conseillère au développement magique : Aria Mesihiova
Ministre de l'économie et Premier Officier du Maintien des Finances : Etseko Mirrlahq
Ministre de la Défense et Premier Officier d'Effacement : Deto Arkinian
Ministre de la recherche : Isan Aora
Nous fut également dévoilée la liste des hauts représentants de l'état, nommés par Karlina en personne. (Celle-ci est retranscrite en annexe en bas de page.)
C'est un ensemble de personnes aussi impressionnantes les unes que les autres, et dont les compétences semblent égaler, sinon dépasser, celles de notre première dame. L'un d'eux, Isan Aora, a même le poste de Grand Conseiller de Galactica !
Sombrot comme la totalité de l'état est entre de bonnes mains, semble-t-il.
Les aigris qui se demandaient encore il y a peu comment Karlina était arrivée au pouvoir en un temps si faible, se jurant de ne pas lui faire confiance, semblent avoir éteint la flamme de la révolution, et cloué le bec devant ces différentes révélations. En effet, depuis six mois que Sombrot est sous ses grâces, l'état ne cesse de s'agrandir, avec d'abord l'union de la totalité des villes environnantes, puis la conquête des mines d'acier les plus proches. L'exode fut rapide, et l'arrivée de cadres ne se fit plus attendre. Bien que nous sommes en droit d'être pris de court par tant de miracles, force est d'admettre que les opérations de la jeune femme n'ont manqué, puisque c'est aujourd'hui-même, au lendemain de sa première apparition, que fut négocié par Karlina l'entrée de l'état sur la liste des officiels de Galactica.
L'état porte enfin un nom, et il est désormais reconnu de tous. Reste à voir ce que le futur nous réservera, mais en tous les cas nous serons loin de l'époque où un vaurien parvenait à nous soumettre !
Que Sikhar Atlis prospère à jamais ! Que Karlina nous mène au sommet !
---
Liste des ministres, officiers et conseillers :
Dirigeante de l'état et Premier Officier Atlisak : Karlina Meryne
Premier Conseiller : Igor Knilovir
Conseiller aux affaires internes et Second Officier Atlisak : Asahlm Heqat
Conseiller aux affaires étrangères : Iosari Niaee
Conseillère au développement magique : Aria Mesihiova
Ministre de l'économie et Premier Officier du Maintien des Finances : Etseko Mirrlahq
Ministre de la Défense et Premier Officier d'Effacement : Deto Arkinian
Ministre de la recherche : Isan Aora
« Altea seit Ethel. Ton nom ne sera jamais oublié... » - Kami Raykovith