Acte Troisième

Le sénat galactique accueille toutes formes de débats politiques qui s'adressent à une importante partie des états de la galaxie. Il est situé dans le cœur du siège et comprend plus de cent salles.

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Kossnei
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Acte Troisième

Message par Kossnei »

La nuit était rouge sur la terre sombre du charbon. Sombrot, rougeoyante, n'était que la moins atteinte des métropoles. Sous les canons, un trentième de Sikhar Atlis avait été ravagé. Ce qui pouvait paraître négligeable n'en était pourtant pas moins démesurément amplifié par la colère de celle dont les yeux flamboyaient davantage encore que Saiebio, une ville que la carte de l'état avait vu disparaître ; Karlina Meryne. Karlina. Meryne. Nulle autre que celle dont les deux noms à eux seuls inspiraient le respect de chaque Atlisak, et dans lequel ses subordonnés actuellement se muraient, muets, mutilés dans leur dignité mais indubitablement pouvait-on entendre les frêles battements des ailes d'un insecte dans cette pièce, quel qu'il fût.

La dirigeante de Sikhar Atlis, celle qui avait fait de leur nation ce qu'elle est aujourd'hui, pleurait de rage.


<<Indigne ! Immonde ! Insensé ! On n'avait pas vu ça depuis l'Heiwa et le larcin de nos sphères élémentaires !!>>

Elle peinait à reprendre son souffle, ce qui accentuait la rougeur de son visage, dont la rage faisait déjà prédominer la sanglante couleur sur chaque pigment de sa peau.

<<Qu'avais-je dit à cette époque ?! QU'AVAIS-JE DIT ?!!>>

Officiers comme ministres ne délièrent les lèvres. Crispés, ils savaient qu'au moindre cillement leur avenir dans le métier serait menacé. C'est alors que leur libérateur, le messie de l'état-major, qui leur ouvrirait les bras de la postérité, apparut derrière les gonds de la porte qu'ils considéraient tous comme leur dernière alliée. La pièce vit la pression redescendre, tandis qu'Isan Aora franchissait le seuil du bureau de Karlina.

Cette dernière lui jeta un regard glacial, qu'Aora dévia sans souci avec une expression désinvolte. Assurément, ce serait bien lui qui assurerait l'avenir du pays, si jamais par mégarde leur meneuse venait à trépasser.


<<Qu'en est-il Karlina ? Veux-tu que j'aille à la Corporation moi-même ? Il me semble qu'augmenter le taux de suicide de tes officiers de la sorte ne règlera guère la question de cette ... guerre, si je puis homonymement me répéter.>>

<<Cesse donc avec tes néologismes agaçants, Conseiller Aora. Vas-y toi-même, à la Corporation, et rappelle-toi bien qui est la lame et qui est le bouclier, ici.>>

<<J'ai déjà énoOormément de travail ici, tu s...>>

<<ET BIEN ENVOIE DONC IGOR ! OU BIEN DETO !! ... Je ne sais pas, moi. Mais fais vite en tout cas.>>


La température de son ton était revenue à celle de la stoïque dirigeante, elle avait (presque ?) perdu le contrôle. Mais ce fut encore la femme la plus respectée de Sikhar Atlis qui orienta son regard meurtrier vers ses subordonnés apeurés lorsque le Conseiller émeraude quitta la salle pour le bureau de... Niaee.
Si Karlina l'apprenait, elle entrerait dans une vive colère, mais qu'importe, puisque ce stade était déjà atteint. Aora avait grande confiance en la carte maîtresse de son pays, et, bien plus, il connaissait son passé.



---


Iosari Niaee était un homme à la frontière entre la jeunesse et la vieillesse dont le sérieux avait effacé l'insouciance de la première et, assurément, creusé les traits de sa victime. Il n'avait plus les mêmes yeux, ceux-ci étaient désormais plus lourds, et soulignés par un hâle brun qui n'avait pour source que le temps ; seule la couleur de l'iris demeurait, celle-ci si tranchante, qui savait il y a encore peu de temps impressionner les foules.
Autre souffre-douleur, son visage portait le poids des rides, qui en un an étaient apparues, hâtivement dessinées, qui, sinueuses, se propageaient selon les traits qui autrefois avaient été ceux de son succès auprès des femmes.
Enfin, son dos s'était légèrement voûté, furieux qu'avait été le soleil de Desertica que de le voir songer à partir pour Vertana. Non, décidément, Iosari n'avait eu de chance. Il n'avait pu qu'oublier l'Empire Platin qu'il visait après la chute de son état, et ponctuer sa vie d'une marche ostensiblement infinie, qui avait finie par l'achever.

Néanmoins, l'envie faisait renaître en lui son talent enfoui depuis une année. Et celui que certains avaient reconnu sous l'anagramme comme l'ancien diplomate de l'Areia se levait alors, comme renaissant, devant une foule qui à sa curiosité mêlait le regard, pour observer celui qui allait des heures durant la distraire.

Définitivement, la carte maîtresse de Sikhar Atlis, Isario Aeeni, n'y manquerait pas.
Et dans le silence le plus complet, après avoir de son éternel mouvement de bras fait taire son auditoire, il prit la parole.


<<Galacticaines, Galacticains, que la paix veille sur vous ou que la guerre vous guette, je vous prie d'écouter ce plaidoyer, et si vous vous sentez concernés, d'y réagir.

Je serai bref.

Acte premier, précurseur du ravage, l'Holymind, jeune et puissant état que l'Amphictyonie Intertribale dans ses bras assurés a bercé, opère pour la énième fois un pillage sur nos terres. Instamment, nos hommes réagissent, munis de l'honneur que leur insuffle notre leader Karlina Meryne, maîtresse des hautes instances politiques de Sikhar Atlis. Mais les hackers ont déjà tout pris, il est, pour une énième fois encore, trop tard.>>


La foule est impassible.

<<Acte second, des échanges diplomatiques ponctuent la constatation de l'état de nos coffres — vides. Karlina prend la responsabilité d'engager des négociations avec Luos de l'Holymind. Négociations qui, dans la plus grande humilité, semblent aboutir, malgré de rapides menaces de la part de l'état Frijh. Mais vient l'acte troisième.>>

Chacun dans l'assistance, retient son souffle. La curiosité est un bien vilain défaut, et il en est autant de l'amour des histoires qui choquent ; d'autant plus qu'aucun en ce lieu ne semble discerner le fait qu'elles soient régulièrement véridiques.
Mais la Corporation est ainsi faite...


<<La Flotte Nucléaire 1, puissamment armée de ce qui fait son nom, efface tout de notre quatrième métropole industrielle, et endommage plusieurs bâtiments dans diverses autres villes de Sikhar Atlis. Aucun message, nulle explication. Rien que des ruines et du sang. Rien que cela.

Alors, viendront-ils, ces Amphictyons ? Viendront-ils, de leurs mots, se heurter à celui qui luttera sur ce terrain à armes égales avec eux ?
Notre état n'a pas d'armées, mais il a trois diplomates aguerris — si je puis user de cet oxymore en ces lieux — dont celui qui se tient devant vous aujourd'hui : Iosari Niaee, troisième Atlisak de la justice.>>


Et la foule murmure, enjouée. Enfin le retour des bonnes affaires à la Corporation !

Car, oui, la Corporation est ainsi faite... c'est le lieu des plus grands rêveurs, qui au-delà des luxueuses cloisons du Siège, ne voient nulle réalité.
Dernière modification par Kossnei le 22 nov. 2008, 12:48, modifié 1 fois.
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Ayàt
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Re: Amphi.Intertribale rime-t-elle avec "Idioties de Vandales" ?

Message par Ayàt »

Bonjour, je viens de lire sur le tableau des débats en cours, je cite : "Amphi.Intertribale rime-t-elle avec "Idioties de Vandales" ?". Je suis la coordinateur de l'Amphictyonnie Intertribale, je suis un peu choquée de voir pareil profage envers mon sanctuaire, ici-même, au sein de la Corporation ! N'y a t'il pas un moyen de retirer ce titre qui souille nos réputations ?

- Non, absolument pas.

- Bien, et combien de temps ce titre restera t'il en place ?

- C'est éternel Madame.

- QUOI ! Mais ce n'est pas possible... Y'a t'il des salles ouvertes pour ouvrir un débat ?

- Oui.

- Ok, je vous donne le titre, note s'il te plait : « Démonstration : Les habitants de Sikhlar Atlis sont d'infâmes barbares qui se prennent pour des civilisés. L'inceste est passé de tradition à coutume ; pratiqué quotidiennement, ces pauvres enfants ne peuvent que mieux comprendre le rôle de leur mère, toutes des putes, tandis qu'ils confondent, à juste titre, les mots papa et grand-père. » C'est enregistré ?

- Non Madame, ce titre est trop long.

- Et, il n'y a que ça qui gène, la longueur ? Il n'y a pas quelque choses de communs entre les deux titres que je vous ai énoncé qui mérite un changement, quitte à faire appel à un Grand Conseiller ?

- J'envoie de suite votre demande de changement de titre aux personnes concernées. Ce sera tout ?

- La salle du débat où on nous prend pour des cons, c'est où ?

- 3ème à droite, au revoir Madame.

- Ouais salut.

Quelques mètres plus loin, Ayàt entra dans la fameuse salle. Le pupitre était libre, elle descendit donc les marches de l'amphithéâtre et s'y installa.

Bonjour à tous et à toutes. Je suis Ayàt, celle qu'on prend pour une idiote ouvertement. La salle a apparement été ouverte par une certaine Karlina, de l'état Sikhar Atlis. Madame, Mademoiselle peut-être et peu m'importe, pour qui te prends-tu ? Blablabla, je suis encore là pour entendre ça, si c'est ce qu'il faut pour ce faire entendre des sédentaires, soit, pourquoi pas. Mais de là à afficher pareille connerie, écrire des profanations de notre sanctuaire au sein de la Corporation, NON, je ne peux tolérer ça. J'éxige tes excuses où alors tu verras que Destructor du Nucléaire, je suis au courant, et nous autres, viendront te dire autre chose qu'un simple bonjour. Je te l'accorde, Destructor n'a pas le sens de la mesure, tout ce qu'il voulait faire, c'est un simple pillage. Etrange me diras-tu ? Et bien oui, la dernière fois que j'ai été chez lui, il m'a servit un verre de 5 litres de Bérichampagne, une grande assiette avec 15 kg de viande. Destructor n'a pas le sens de la mesure, c'est vrai, mais il a la politesse de ne pas diffamer ton nom. Au lieu de pleurer tes quelques kilos d'acier et de tenter de vaines bassesses, transforme ta peine en amour, tu n'en sortiras que plus grande. Et ne me parle pas de pillage, tout le monde pille, vous, peuples sédentaires, n'avez érigé aucune lois contre, alors ne vous étonnez pas quand quelques tribus nomades passent par chez vous. Avant d'entendre un mot de plus de la part de ces poètes de pacotille, j'exige un changement du titre de cette salle. C'est une manipulation honteuse de l'administration corporative.

Ayàt partit s'asseoir en attendant une réponse.
Fais de ta plainte un chant d'amour pour ne plus savoir que tu souffres.
Luos
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Re: Amphi.Intertribale rime-t-elle avec "Idioties de Vandales" ?

Message par Luos »

Iosari Niaee en observant Ayat de plus prés s’aperçu qu’elle possédait deux bras alors qu'il ne les avait jamais remarqué. Intrigué, il chercha à s’approcher quand tout à coup, un protagoniste invisible pris la parole :
Salutation ! Le dirigeant Luos venait de sortir de l’ombre d’Ayat.


Je ne vais pas m’éterniser ici sauf peut être pour entendre vos excuses envers notre alliance. Oui effectivement je suis outragé d’entendre de tel propos qui peuvent être qualifié de « démesuré ». Je ne chercherais pas à vous rabaisser mais simplement à me défendre.

Je crois que vous oubliez de donner les chiffres, ce qui, selon moi, change complètement la donne. Et oui, selon mes rapports de combat, je ne vous ai pas attaqué « énième fois », NON !
Je vous ai bien attaqué mais seulement avec des hackers et SEULEMENT DEUX FOIS EN DEUX JOURS, il n’y a donc pas mort d’homme ni destruction de bâtiment ou de troupe. Ce que je ne considère pas comme inadmissible. Vous m’avez donc bien envoyé un message me demandant de stopper les attaques sous peine de représailles, je vous ai répondu que j’acceptais. Nous nous sommes assez mal compris, n’employant pas exactement le même langage. En recevant l’archivage du discours, Slotan de Frijh a également compris seulement la moitié de ce que vous aviez voulu dire. Il a donc certes était assez… très… trop… agressif dans la missive qu’il vous a envoyé, il n’avait pas eut mon accord et je ne lui aurais pas donné. C’est un barbare assez… très… trop…impulsif, il agit parfois avant de réfléchir, je m’excuse pour lui, je suis d’accord pour dire que son message n’était pas des plus malins…

Donc soyons un peu sérieux, n’ouvrait pas une salle pour une affaire aussi banale, je crois savoir que vous êtes un chef d’état très respectable, il serait dommage que vous baissiez dans mon estime et peut être dans celle des autres.

Pour ce qui est de l’attaque de Nucléaire1, je ne puis expliquer son acte mal venu, Ayat a réussi tan bien que mal de lui donner des circonstances atténuantes. Dans tout les cas, je suis d’accord pour rembourser son mal causé puisque ce n’est que quelques bâtiments.

Mais je pense, que vous avez dit tout cela sous le coup de la colère, colère due à la lecture du message de Slotan, colère due à l’attaque de Destructor, colère que tout le monde aurait ressentis à votre place. Après réflexion, je pense, du moins j’espère que nous conclurons sur de meilleures relations.

Je reconnais les erreurs de mon alliance, et je les assumerais, j’espère que vous réagirez de la même manière et je pense que vous le ferez si vous être bien l’homme honorable que votre réputation laisse entendre…


Il fit un pas vers l’arrière pour se redissimuler dans l’ombre de sa coordinatrice martial.
Dernière modification par Luos le 22 nov. 2008, 10:34, modifié 2 fois.
La personne que l'on craint le plus, c'est nous...
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Jejhi Bouhalrouz
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Re: Amphi.Intertribale rime-t-elle avec "Idioties de Vandales" ?

Message par Jejhi Bouhalrouz »

"QUOI ! Un REMBOURSEMENT ! Certainement pas. Je veux bien rembourser la gerbe de fleur pour ce jour noir sur ton état Karlina, mais ce sera tout. 10 Crédits."

Slotan descendait les marche en direction de l'estrade tout en gesticulant comme un demeuré, lançant un regard noir vers Luos de l'Holymind.

"Alors oui, je suis en barbare dans le texte, oui je m'emporte avec des pécores qui nous demande si la guerre peut être entre nos états. C'est pas ça?J'ai mal compris ? Et alors, qu'il aille chialer. Je n'ai fait qu'envoyer des messages informatiques, je n'ai JAMAIS attaqué, ne serait-ce avec des pirateurs de crédits. Qu'est ce que c'est que ce bordel." Slotan parcourait l'estrade, mains en l'air, rouge comme les terres de sa planète.

"Le problème dans cette affaire, c'est que je m'occupe des affaires des autres. Hein. Et Destructor est placé dans le même panier. Ce que j'aurais à dire, si j'ai encore le droit de parole, c'est qu'il a encore des progrès à faire au niveau de sa flotte. Ne faire tomber que cinq usines, c'est moche. Y'a en marre des bouseux qui viennent nous voir, on les déchire, il ne leur reste que les yeux pour pleurer et quelques chasseurs pour essayer de s'en remettre. Demandez donc à Mordeth du Magika. Ce n'est pas la question ici, mais c'est bien des affaires de pillages aussi. Pas content ? Soit tu dis "s'il te plait" soit tu dis rien. Point de menaces seront proférer. C'est aussi simple que ça."

Slotan se calmait un peu. Il prit son temps pour poursuivre son discours.

"Ah ça non. La rhétorique des Viking ne rivalisera pas avec la tienne Karlina. C'est bien, tu sais t'exprimer dans une langue complexe, maniant les mots et les tournures comme personne. Mais nous, nous ne sommes que de simples vandales, barbares impulsifs et grossiers. Vandales donc comme le titre que tu as donné à cette salle, en insinuant que nous en sommes. Moi j'en suis. Idioties. Aussi. On ne peut demander à une alliance naissante de ne pas faire d'erreur. Aussi, si tu ne choisissais pas la voie du qui mieux mieux, peut être tes messages seraient plus compréhensibles et nos erreurs moins percutantes.
Cette erreur nous permettra de progresser, j'espère qu'il en sera de même pour toi."


Slotan quitta l'estrade et rejoignit sa place. Il était impatient d'entendre la suite des débats, pour une fois. Ces ronchonnements audibles, trahissaient son envie d'aller en remettre un coup, histoire de...
{Putain de pécores avec leurs jérémiades. T'en foutrai moi des usines au sol.}
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Hell
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Re: Amphi.Intertribale rime-t-elle avec "Idioties de Vandales" ?

Message par Hell »

Un bruit, au loin... Un rire semble-t-il...

Plus le bruit s'intensifie, plus cela ressemble à un rire... Mais quel rire... Un rire qui ferait rire n'importe qui d'autre. PAs parce que ce rire est communicatif, bien au contraire, mais tout simplement parce qu'il est plus ridicule que le ridicule lui même... Et qui d'autre pouvait être à l'origine d'un tel rire qu'Altera, Grand Conseiller qui apparaissait la plupart du temps sous l'apparence de Sarexiel... Mais lorsqu'il ne jouait pas de sa magie illusoire, on pouvait s'attendre à tout de sa part, principalement des pires âneries que l'on pourrait imaginer... Et le public ne fut pas en reste lorsqu'il entendit un grand "booom" suivit d'un juron lorsqu'Altera se heurta violemment à la porte fermée. Il avait oublié qu'il fallait appuyer sur la poignée pour ouvrir la porte...
Après s'être remis du choc, il trouvé la poignée et poussa difficilement le battant pour entrer, exposant à tous son nez versant son sang dans une sorte de torrent inarretable.



Oui, bon, ca va, je sais... Pas la peine d'en rajouter. Je vous rappellerais que je suis Grand Conseiller et donc que vous me devez le respect, tous. Alors arrêtez immédiatement de vous moquer de mon auguste personne.


Les rires continuèrent et s'intensifièrent même lorsque la belle toge blanche du Conseiller se trouva maculée de taches rouge sang. La scène fit même sourire certains des intervenants de cette grande farce. Mais qu'importe. Altera avait un message à faire passer, il le ferait.


Mes amis... Non, ce terme est mal choisis. Un ami ne se moque pas... D'ailleurs, je viens de me rendre compte que finalement, je n'avais pas tant d'amis que cela... Dommage, ils ne savent pas ce qu'ils ratent.
Bref, redevenons aussi sérieux que possible. Ayàt, charmante... Euhhh... Les mots me manquent... Comment dire... Boite de conserve vous irait-il? Non pas que ces quelques morceau de métal diminue votre intelligence, mais cela semble altéré votre vision... Et probablement aussi votre audition. JE vous ferait remarquer que vous vous adressez à un homme, et qui plus est, il cite lui même Karlina je ne sais plus quoi... Si j'étais à sa place, je prendrais cela pour une insulte... Une insulte bien plus grave que le titre de cette salle...
Voyez vous où je veux en venir? Ce métal a-t-il rouillé au niveau des engrenages de votre cerveau? Parlons simplement alors. Rien dans le titre de cette salle n'est jugée outrageant, l'écriteau restera donc comme il est, ni plus, ni moins. Si vous voulez vous défendre, utilisez votre langue, en espérant qu'elle ne soit pas trop rouillée, vous risquez d'avoir fort à faire en face de vous.
Bon, maintenant que cela est dit, je vais pouvoir me retirer, ce nez me fait un mal de chien. Vous êtes sur de ne pas avoir perdu un morceau de votre bras vers la porte? Cela l'aurait probablement bloquée est expliquerait le désagrément que j'ai subi... Je ne vous en tiendrais pas rigueur, ne vous inquiétez pas, vous n'y êtes pour rien. Mais à l'avenir, essayez de ne pas semer des morceau de vous partout, surtout sur les états des autres, cela fait désordre...
Veuillez m'excuser, je dois soigner mon magnifique visage. SI je continue à me vider de mon sang, il ne pourra plus affluer à ma... Ma... Lorsque je penserais à...A... Bref, cela ne vous regarde pas!



Sur ces mots, il se tourna brusquement et se dirigea vers la porte, une tache de sang indiquant une proéminence physique spécifique d'un homme ayant quelque idée en tête... Et un peu plus bas également...
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Kossnei
Soulis de Kalyso
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Re: Amphi.Intertribale rime-t-elle avec "Idioties de Vandales" ?

Message par Kossnei »

Un clown était passé. La pression était retombée. Et cela n'enchantait guère Aeeni, bien plus efficace dans la conviction au sein d'une atmosphère appropriée que sous les rires de l'auditoire. Néanmoins, peut-être pourrait-il jouer de cette carte pour troubler ses adversaires, lui qui savait s'adapter à la plupart des situations.
En cet instant, il n'avait plus peur du démon Areian, seule résidait encore en lui la crainte que l'on ne remua son passé. Auquel cas, Karlina aurait eu raison. Il ne doit être que le troisième diplomate, car bien que des plus talentueux, une exposition au premier plan de ses talents ne saurait qu'indubitablement rappeler les exploits du passé.

Détachant ses yeux du Grand Conseiller qui venait d'interrompre son défilé, son regard revint se poser sur la femme mi-cyborg, mi-humanoïde, qui rassemblait en sa personne les pensées et les actes de tous les Amphictyons.
Elle serait sans aucun doute la plus à craindre, ici.


<<Ayàt, c'est bien cela ?>>

Impassible, elle ne démentit pas, aussi continua-t-il. Elle le dérangeait, assurément, mais il saurait ne le point montrer.

<<Enchanté de vous ... rencontrer ? Ou plutôt de me confronter à vous ? La seconde proposition est sans aucun doute celle qui me convient le mieux. Je suis pris d'une ivresse de la parole que nul débat ne saura combler. Malgré cela, je pense que nous pourrions essayer de tarir la source de ma gaieté, n'est-ce pas ?>>

Deto Arkinian, second Atlisak de la justice, qui avait en cachette honoré la salle de sa présence, pensa : "Vraiment, Iosari, tu n'es homme à te satisfaire d'un accord diplomatique rapide... Combien de temps laisseras-tu durer ce débat ? Les épuiseras-tu jusqu'à ce que nulle parole ne soit encore capable de sortir de leur bouche ?"

<<Avant tout, pensez-vous que je devrais m'arrêter sur vos dénonciations au sujet du titre de cette salle ? Ne croyez-vous guère que cette question soit précisément celle que chacun ici se pose, lorsque l'on vous entend ressasser avec humour que votre "Destructor" n'a eu nulle intention de détruire, usant d'une centaine d'artilleries, entre autres unités nucléaires, sans la moindre vergogne, et en allant jusqu'à omettre de se poser des questions élémentaires telles la conséquence d'une fission de noyau d'uranium exercée sur le fragile acier de quelques tourelles et usines ?

Non, vraiment, je ne m'y intéresse, et ne présenterai aucune excuse. En revanche, j'ai évoqué en ces quelques phrases un sujet qui me chagrine, et qui est exactement le but de ma venue en ces lieux.>>


Iosari Niaee avait captivé la foule. Son acuité n'avait d'égale parmi ses opposants, et pourtant demeurait encore en lui l'espoir qu'un homme ou une femme semblable à lui prenne la parole et vienne jeter de l'ombre, pour quelques instants du moins, sur sa singulière prestation.
Excité par son propre discours mais ne le montrant guère, Aeeni continua à déblatérer les conneries qui, selon lui, lanceraient un débat intergalactique.


<<Nul doute que je ne daigne prendre note de vos 15kg de viande. Qu'ils soient enfournés par vos gras gosiers ne me cause que répulsion poliment dissimulée. De même, les histoires de larcins ne m'intéresse nullement, et le Sikhar Atlis, qui n'a fait que reporter les événements consécutifs, pour mieux amener l'acte troisième dont nous parlons actuellement, ne s'en plaint guère en cette salle. En revanche, dans ce que vous émîtes, j'ai préféré noter le fait qu'en votre qualité de coordinateur de son alliance, vous défendiez Destructor pour ce que vous appelez par euphémisme son pillage, qui est en fait une infâme destruction. Un vrai meneur d'alliance se devrait de le blâmer, ne serait-ce qu'un minimum, afin que peut-être son cerveau contaminé par la démesure comprenne que ses actes ne sont dignes d'une alliance telle que la vôtre, qui prône l'équité entre tous, et dénonce les injustices économiques et sociales. Du moins ai-je les mots que j'ai retenus de votre charte.>>

Niaee marqua une pause, et s'offrit par-là même un souffle régénérant et rassérénant.

<<Pour ma part, il n'y a eu pillage, mais bien destruction, donc attaque en puissance résultant d'une mauvaise interprétation des échanges diplomatiques entre Karlina Meryne et Luos. La preuve ? Des missives entre Slotan et notre dirigeante. Messages dans lesquels le ton courtois prend nettement le dessus sur celui qui règne ici, et qui se soldent par un mutuel respect, et même des excuses. Slotan, je ne sais si j'ai bien compris le sens de votre intervention ici, mais en tous les cas, il est clair que les affaires avec le dernier pillage de Luos ont été réglées entre nous, et que sur ce fait il est inutile de revenir. La seule chose que nous dénonçons ici est la destruction qui s'en est suivie, et dont vous avez été averti rapidement après.>>

Puis, se tournant vers Luos :

<<Luos, allons... Votre discours est honorable, vous semblez être une personne de bonne foi et avez assurément un bon fond. Mais soyons francs. Votre place n'est pas ici.>>

Des murmures indignés dans la foule, d'autres enthousiastes.

<<Soyez honnête avec vous-même, comment pouvez-vous vous présenter à la Corporation si vous ne comprenez un piètre mot de ce que vous dit Karlina, dont le vocabulaire et les tournures sont si élémentaires qu'elle n'est pas plus diplomate que vous ? Si la simplicité est indéfectible en qualité de chef, je ne crois guère qu'elle convienne à un représentant galacticain. Ainsi, si vous ne pouvez suivre ce qu'elle raconte, elle, personne aux mots quotidiennement utilisés, alors je ne pense que vous serez capable de répliquer à mes mots à moi, qui sont ceux de douze années d'apprentissage de la diplomatie. Désolé, Luos, j'admire vraiment votre venue, mais la réalité est un mur dont les atomes sont si resserrés que seuls les plus habiles peuvent passer outre.>>

Le roi était sorti de sa case d'origine. L'échiquier s'animait, mais les petites pièces bien vite tombaient. Bientôt, il ne resterait plus que les maîtres du jeu...

Niaee, allant se rasseoir, tint à ajouter une parole qui le tenaillait depuis le début des interventions.


<<Ecoutez-moi, Amphictyons. Et dites-moi, pensez-vous vraiment qu'un diplomate éprouve de la peine après une défaite, comme vous l'insinuiez Ayàt, ou de la colère, comme vous l'entendiez Luos ?
Je ne suis rien d'autre qu'un garde de Sikhar Atlis. Je le défends, et il m'abrite. C'est aussi en cela que mon objectivité et mon stoïcisme en sont renforcés.
Ce sont le rôle et l'avantage d'un diplomate, au final. Qu'entrent les vôtres, et nous pourrons continuer à armes égales.>>


Et Aeeni changea le nom de l'amphithéâtre qui commençait à s'animer.
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Jejhi Bouhalrouz
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Re: Acte Troisième

Message par Jejhi Bouhalrouz »

Jejhi Bouhalrouz, Commandant des forces armées frijhiennes, avait rejoint son Roi dans l’assemblée. Avec une grâce peu commune dans sa tribu, il avait prit place près de Slotan en silence. Il lui murmura quelques mots à l’oreille et Slotan semblait réfléchir. Chose habituelle, malgré ce que certains peuvent penser du peuple Viking de Volcano. Ainsi donc, et après avoir écouté le récit, le plaidoyer de l’homme de main de Karlina, Aeeni, il se dirigea vers l’estrade pour prendre la relève.

« Bonjour à toutes et à tous, Komdu Saell comme on dit par chez nous. » Il semblait sûr de son discours, beaucoup plus clame que Slotan.
« Je vais profiter de cette intervention, et suite aux premiers échanges que notre peuple a eu avec Karlina, pour préciser à tous que nous ne vouvoyons pas. C’est un fait, un manquement de la langue natale des Viking, et non un quelconque sentiment de supériorité ou une impolitesse brute de forme. »

Jejhi chercha du regard un représentant de l’état Nucléaire dans l’assistance mais il fut bien obligé d’en constater l’absence.

« Je n’ai pas été sorti du débat par Aeeni, j’hésite entre merci et encore heureux. Je viens dans en premier temps, en tant que responsable des flottes de destruction de l’Amphictyonie Intertribale, et donc tributaire des aléas des destructions massives, qu’on verra par la suite, ou non, comme celle subit par l’état Sikhar Atlis. Mon peuple s’est excusé par transmission informatique auprès de Karlina. Je tiens à le faire ici. Cette attaque, ne visant que la destruction, a été menée sans aucun accord émanant de ma personne, ou celle de Slotan. Et c’est en ce sens, que l’ancien titre de cette salle correspondait bien. Idioties. J’ai d’ailleurs eu du mal à retrouver la salle après ce changement de nom. Bref.
Admettons que des erreurs aient été commises. La première, celle qui est à l’origine de ce remue ménage, émane de mon Roi. Il a prit part à un conflit entre un Amphyction, Luos de l’Holymind et Karlina, dirigeante d’un état indépendant demandant la cessation des activités de pillage de ce dernier. Les termes nous ont semblés mal appropriés, aussi nous nous sommes immiscés dans le débat. Pour ceux qui nous connaissent un peu, l’utilisation d’insultes, le rabaissement contenus dans la première transmission sont monnaie courante. Choquant au premier abord. Oui.
»

De plus en plus à l’aise dans son rôle de médiateur, Jejhi déambulait maintenant sur scène, mêlant à son discours la gestuelle appropriée.

« C’est toujours mieux que d’attaquer avant et de discuter après. Enfin, c’est un choix qui ne regarde que nous, frijhiens.
Je pense comme Aeenis que l’erreur du Commandant Destructor doit être, peut-être pas punie, mais discutée. Afin, entre autre, que cet acte ne se reproduise pas. Il est vrai aussi que nous allons à l’encontre de notre charte, mais si vous la lisez attentivement vous comprendrez aussi que nous sommes libres de nos actes chacun de notre côté. Pour ce cas précis, il semble que l’attaque soit d’ordre communautaire, aussi est-ce une faute.
Maintenant, par rapport aux dires de Luos, sur un remboursement mis en avant pour les bâtiments détruits, je rejoins les pensées de ma coordinatrice et de mon Roi et confirme que dix crédits pour une gerbe de fleur suffiront.
Maintenant que l’affaire est, pour notre part, frijhien, classée, je me permets de me retirer afin de traiter d’autres chantiers en cours, bien plus importants que les débats sur nos erreurs de jeunesse. Car malgré tout Aeenis, tu pourras dire à Karlina que la perte de cinq usines, où qu’elles soient, m’importe peu. D’autres ont perdu bien plus, des flottes notamment, sans venir se plaindre de nos agissements. Je pense notamment au dirigeant de Chachaland qui a connu un deuil bien plus important que le tien suite aux pertes que j’ai pu lui infliger. Il n’est pas venu chialer pour les cinq cents envouteurs pulvérisés lors d’un combat en mon espace aérien, alors qu’il venait juste pour se venger de la perte de quelques bâtiments tombés malencontreusement pendant un raid visant sa production.
Libre à vous maintenant de nous cracher dessus pour, je me répète, une simple erreur de jeunesse
. »

Jejhi, bien intégrer dans la culture viking malgré son phrasé plus courtois, ne pu s’empêcher de faire un bras d’honneur claquant en direction d’Aeenis. Un sourire ingénu accroché à son visage, il descendit de l’estrade et retrouva Slotan devant la porte de la salle qu’ils quittèrent ensemble.
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Ayàt
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Re: Acte Troisième

Message par Ayàt »

Ayàt se releva pour se diriger vers le pupitre libéré par Jehji. Une fois arrivée devant, elle s'agenouilla. Quelques yeux commencèrent à s'ouvrir, mais la djelaba de l'Imajaghan ne laissait rien voir. Elle se releva, grand moment de déception...

- Et bien, il y a des chewings-gum collés là-dessous, on se croirait à l'école !

De son bras droit, elle ajustait le micro, ceux qui avaient les yeux encore bien avertis pouvaient voir, malgré l'ample tenue rouge écarlate, que son bras gauche faisait quelque chose sous le pupitre.

- Aeeni, confrontation, voilà un mot qui ne me plait guère, appelons ça une discussion. Les confrontations, même verbales, sont d'un autre niveau encore. Je tiens par contre à te remettre à ta place. Tu es diplomate, pas dirigeant, tu n'as donc pas les connaissances suffisantes pour me dire ce que je dois faire des amphictyons. Tu es sédentaire, tes ordres n'ont aucun écho sur les nomades. Et pour conclure, apprends que je ne suis pas chef des amphictyons. Les amphictyons n'ont aucune autorité supérieure, si ce n'est le dévouement à notre sanctuaire. Je suis coordinatrice, toute l'erreur vient donc de moi, car c'est bien d'un problème de coordination dont on parle, dans le fond. Je ne blâmerait pas Destructor, il a agit en âme et conscience ; tu n'as pas non plus à dicter la conduite des amphictyons : toi tu restes, toi tu restes, toi tu sors. Sinon, je vais t'apprendre une variante, on y jouera chez toi : toi tu vis, toi tu vis, toi tu meurs. Et pour reprendre une partie de notre charte, je me contenterai du premier article : « Chaque Etat ou individu membre garde son autonomie organisationnelle et politique ». Il était bien entendu plus aisé pour toi de sauter ce premier article. Dans le second, tu cites donc : « L'Amphictyonie Intertribale refuse en son sein bla bla bla et l’injustice économique et sociale. » T'as perdu 5 usines, on s'en fout. C'est pas une injustice ça, estime-moi le montant de ce préjudice que je rigole. Ce sera le montant de tes quelques mauvaises paroles, car il y en a eu, ne l'oublions pas, avant cette avalanche d'événements. Estime-toi heureux qu'on t'offre une gerbe de fleurs. Quelle couleur au fait ? Ah, tu veux un dédommagement pour tes honoraires, voilà de quoi t'amuser !

Ayàt jeta, de son bras qui trifouillait depuis le début sous la table, une poignée de boulons à la figure du diplomate. Le pupitre s'effondra. Ayàt regagnait sa place en disant :

-Tu pourras aller jouer à touche-pipi dans les toilettes avec le Grand Con seiller. Y'en a un peu de toutes les tailles là, vous en trouverez bien un à votre taille, vous pourrez même faire des échanges à l'occas'.
Fais de ta plainte un chant d'amour pour ne plus savoir que tu souffres.
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