Que dit on des apparences ?

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Kalyso
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Que dit on des apparences ?

Message par Kalyso »

« Ca fait un moment hein ? Il neigeait, la dernière fois, des ombres de flocon, bleu pâle, et qui irradiaient chacun une lumière, une chaleur, une force… C’était beau, en tous cas. Nous courrions entre ces éclats, comme des enfants. Certains tiraient la langue, et riaient lorsqu’une petite boule venait fondre dans leur gorge. Il y avait des chants et des danses, et parfois quelqu’un prenait la parole - pour prononcer quelque mot gentil seulement, quelque phrase réconfortante, quelque histoire passionnée ! Je suis certaine que, la plus habile des peintres, je n’aurais su rendre la scène à moitié aussi envoûtante. Et pour cause, tout n’était pas qu’histoire de couleurs, de formes, d’ombres, ou de sons. Loin de là. C’était dans les cœurs, sur les visages, et dans les mémoires. Ah ! Qu’elle est cruelle, la nature, qui punit rarement mais d’une main d’acier. Et de combien de feux brille t-il, l’espoir, lorsqu’il reste seul.»


Restée accroupie trop longtemps, Kalyso décida de se lever. Elle s’étira, les bras tendus au dessus de la tête, soupira, et reprit sa marche entre les statues. Sa voix avait curieusement résonné contre leurs corps inanimés - dans les pliures de la peau, entre les lèvres entrouvertes, au creux des gorges. Cela l’étonnait toujours, et l’amusait à la fois. Comme si elle pouvait aller d’un corps à l’autre - jaillissant, tantôt faiblie d’une poitrine étouffée, tantôt grandie par un gosier démesuré - jamais en tous cas la même, et jamais domptée.

La jeune femme errait d’une silhouette à l’autre, promenant ses longs doigts blancs sur les traits finement dessinés. La lune, s’échappant parfois de sa prison cotonneuse, semblait être l’artiste de cet étrange tableau que les éléments rendaient tellement réel. Le vent portait des feuilles qui crissaient sous les pas des fantômes, les étoiles se reflétaient sur le marbre des yeux, les ombres aidaient les géants de pierre à se mouvoir chaque fois que la visiteuse leur tournait le dos. C’était à s’y méprendre. Un petit rire gêné accompagna cette pensée, et la discrète voyageuse poursuivit son timide chemin sans réel tracé, puisant simplement dans sa réserve de souvenirs une réponse à ses avides questions.

Partie quelques mois plus tôt, comme à son habitude, sans prévenir, elle venait de repasser les frontières incertaines qui séparent les mondes pour revenir à cet endroit maître de son cœur ; Galactica. Les cinq reines. Où qu’elle aille, et malgré les diverses critiques qu’elle n’avait cessé d’en entendre, ce royaume était resté sien. Berceau, scène, champs de batailles, apaisant exil, il n’y avait eu de lieu au sein des vastes galaxies que son pied avait frôlées, qui eut su lui apporter en même temps tous les trésors que celle-ci lui proposait en abondance. Elle n’était jamais heureuse, ne connaissait jamais de plénitude absolue, mais chaque retour à la maison était un vivifiant regain de forces, et chaque départ n’en rendait l’appel que plus attrayant. Un pied-à-terre, en somme, pour une éternelle fuyarde.

A l’exception que cette fois-ci, toute emplie de légendes nouvelles, de curieuses prophéties, d’intarissables promesses ; elle s’était directement posée en un lieu bien précis. Aliann. Petit îlot oublié de l’hémisphère sud d’Aquablue. Des mythes divers voulaient que l’endroit fut impossible à repérer pour tous ceux qui n’en connaissaient le secret, et Kalyso - vérifiant ou non cette superstition - avait cherché cette terre promise de longues semaines durant, à l’ombre des bibliothèques des dix-huit coins du monde, pour finalement le trouver, quatre ans avant notre histoire. Et son départ précipité, contrôlé, inaperçu, de même que son retour dans les mêmes conditions, étaient directement liés à ce havre caché dont elle comptait triompher de tous les mystères.

Et deux ans et demi jour pour jour depuis sa dernière visite, de nouvelles rides autour des yeux, quelques cicatrices, et nombre d’alors inattendues vies vécues, elle était là. Attendant l’éveil, la cérémonie, les flocons de bonheur, les connaissances, les réponses. Et surtout son contact. Il était temps de faire grincer un peu ses os rouillés, de se lever, et qui sait, de plonger dans une de ces aventures qui lui manquaient tant !
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flamme
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Re: Que dit on des apparences ?

Message par flamme »

Adrahema, immense et divine, Adrahema immobile dans la brise marine.
Adrahema beauté sculpturale lisse de marbre blanc tendait ses yeux bandés vers le fol océan.

Envie moi, semblait-il dire encore et encore et à chaque ressac, j’agite mes courants, transcende mes marées, je suis une puissance qu’on ne peut arrêter.

C’est par cette nuit sombre au fin manteau neigeux, au milieu de la virevolte des flocons d’ouate douce, qu’Adrahema ressenti.
Il y avait longtemps qu’elle ne ressentait plus rien mis à part, un profond ennui et la désespérance de son corps enfermé dans la gangue immaculée de la pierre rédemptrice.

Elle avait cru la sentence sans appel !
Et elle avait presque l’impression que son cœur s’était remis à battre en sentant ce léger picotement à la base de ses narines.
Un parfum … autant dire un rien, pas celui des embruns ni même celui toujours amer du temps qui passe. Un parfum léger mais inoubliable qui lui noue l’estomac comme le rappel douloureux d’une perte majeure, celui de l’humanité qui depuis si longtemps a déserté ces lieux.

Une femme est ici et erre parmi les fantomes de pierre.
Elle est l’ombre de la prophétie, l’espoir de voir l’issue de la malédiction.
Comment a-t-elle pu parvenir jusqu’ici ? Comment l’océan a-t-il permis qu’elle ne périsse pas dans ses profondeurs sombres ?

Adrahema sait qu’elle n’est pas seule dans ce curieux jardin, d’autres statues de pierre jalonnent le chemin, comme les grand principes façonnent le destin et que ceux-ci soudain, poussés au paroxysme, de la nature même fêle l’entendement et de cette dernière subir le châtiment.

Dans la lenteur de son réveil Adrahema sentait contre la paume de sa main le métal froid du glaive dont elle usa sans trêve pour faire que les hommes puissent vivre entre eux et châtier ceux qui, ne respectant rien, mettaient en péril tous les autres humains.
Elle ressentait le poids, au bout de son bras tendu, de la balance qui mesurait la passion de ceux qui avaient recours à ses services. Passé tumultueux, mais avait elle vraiment rendu la justice ?

Le bandeau n’avait-il jamais quitté ses yeux, le glaive avait-il frappé au bon endroit, la balance avait-elle donné la bonne jauge ?

La fine silhouette humaine avançait souplement dans le dédale et se retournait de temps en temps comme si elle sentait l’imperceptible mouvement de la vie qui reprenait ses droits sur le marbre froid des valeurs bafouées.
Malgré l’incongruité du lieu, elle semblait chez elle, ultime feu follet de jeunesse volée. Mais savait elle vraiment où elle était ? Avait-elle conscience de la solennité d’un tel lieu ? De ses dangers ?
Immense cimetière des illusions perdues hanté par bien des spectres qui de la société scellèrent le destin jusqu’au jour où la nature vengea les siens !!

Mais si la justice s’éveille peut être la sagesse aussi va-t-elle ouvrir les yeux ? Verrons-nous le regard doux de la clémence croiser celui, furieux, de la vengeance ? Et peut être enfin arrivera l’oubli …
La jeune femme avait amené ici son étincelle d’humanité et à n’en point douter les statues étaient en train de s’éveiller …..
Qui n'entend qu'une cloche n'entend qu'un son

J'ai un autocollant "Soulis 4ever" sur ma voiture depuis 1897 !
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